96 560,64 Kilomètres Sous les Mers...

Zander continua à explorer la base de données et finit par trouver la fréquence pour faire voler en éclats le naquada transparent faisant office de vitre. Il avait beau être capable d'effectuer des réparations mineures sur son vaisseau, il n'était pas certain de pouvoir aider à modifier l'appareil et préféra laisser la tâche à quelqu'un de plus qualifié.

Il resta donc à la console se disant peut-être qu'il trouverait d'autres informations, sans que cela soit nécessairement lié à la raison de leur présence ici.

Une fois l'appareil prêt, il remonta à bord du C-101 et reprit sa place de copilote, attendant la suite.

« Je suis partant ! » répondit-il à Nadja qui annonça un repas sushi.

Il se dit qu'un jour, il devrait peut-être essayer d'en faire eux-même. Après tout, à part faire cuire du riz, il suffisait juste d'assembler des ingrédients et rien de plus.

Le groupe repartit après avoir fait leurs adieux à la créature. Ce n'était pas la dernière fois qu'ils la voyait, mais la dernière où ils pouvaient communiquer sans difficulté avec elle.
Démonter l'appareil n'était pas bien compliquer, pas plus que l'amener au C-101. Le plus compliqué fut de l'installer à l'extérieur de la carlingue tout en faisant un numéro d'équilibriste pour ne pas finir dans une eau glacée. Les raccords étaient de fortune, mais tout était dans le vert pour l'instant.

Le groupe rentra dans le vaisseau qui s'enfonça sous les eaux, s'approchant de l'épaisse barrière de verre qui reflétait doucement les lueurs de l'appareil. Après un dernier calibrage et le paramétrage de la bonne fréquence, l'appareil se mit en marche. Enfin c'était ce que disait les écrans. À l'extérieur, on ne voyait rien de différent. Puis, à peine visible, la vision à travers la vitre devenait de moins en moins net, les reflets plus tremblotant.

Cela devient de plus en plus visible dans les secondes qui suivirent jusqu'à devenir évident que la verrière était en train de fortement vibrer. Puis, d'un coup, une grande fissure apparut, de plus en plus grand, jusqu'à fendre toute la paroi. D'autres fissures apparurent ça et là, mais la vitre était toujours debout, sans doute retenue par son propre poids.

Une gerbe d'étincelles émana de l'émetteur improvisé, l'interface improvisée n'ayant pas tenue davantage sous la pression et l'utilisation pour le moins inhabituelle de l'appareil. La verrière était toujours là, mais fracturée de partout, ce qui voulait dire bien plus fragile. Il suffirait d'un choc suffisamment puissant pour la briser pour de bon. Océania sembla l'avoir compris et disparut dans les ténèbres de son aquarium non sans avoir utilisée sa communication télépathique une dernière fois :

"Écartez-vous..."

C'était suffisamment clair et concis pour que le groupe la comprenne sans difficultés et ne s'écarte de la paroi, revenant au niveau de la base. De l'autre côté, une forme sombre grossit de plus en plus rapidement jusqu'à heurter violemment la paroi. La grotte entière trembla sous l'effet de l'impact et la verrière laissa tomber quelques morceaux. Quelques instant plus tard, il y eut un second choc, puis un troisième. La paroi devenait de moins en moins homogène, plusieurs trous apparaissant autour de la zone d'impact. Enfin, un quatrième choc fit s'effondrer la verrière, soulevant un nuage de sable mêler d'une substance orange ressemblant à du sirop.

Le nuage retomba, dévoilant une créature à moitié sortie de sa prison dont la porte était en morceau. Elle semblait exténuer et son corps laisser apparaître de profondes entailles d'où s'échapper ce fameux liquide orange. Le groupe put voir également les blessures d'Océania se refermer à vue d’œil, effaçant en une dizaine de seconde des entailles plus grande qu'une baleine. Les Anciens avaient apparemment vue juste sur les facultés de guérison de cette espèce. Et si elle était aussi efficace sur une créature de cette taille, alors les effets sur un corps des centaines de fois plus petit, comme un Humain, seraient bien plus important, caressant les vieux fantasme d'invincibilité mais sans la cape rouge ou les griffes qui sortent des mains.

Quelques minutes plus tard, la créature se redressa, secouant la tête alors que les dernières blessures disparaissaient comme neige au soleil. Avec une énergie renouveler, elle quitta la grotte, emportant un peu malgré elle le petit vaisseau dans son sillage. Elle se dégourdie les nageoires pendant quelques instants avant de revenir vers le C-101. Dans une de ses mains, se trouvait le fameux cristal contrôlant le champ de quarantaine autour de la planète. D'une taille minuscule en comparaison de sa gardienne involontaire. Une promesse est une promesse.

Téléporter le cristal à bord fut une formalité et le groupe s'empressa de remonter à la surface sous le regard curieux d'Océania qui chantait à la manière d'une baleine en suivant l'appareil, formant ainsi une escorte que rien n'oserait déranger. En remettant le cristal en place dans l'installation à la surface, les ordinateurs affichèrent rapidement la confirmation de la rupture de la quarantaine. Le vaisseau était désormais libre de partir :

"Je ne pourrai jamais vous remerciez pour ce que vous avez fait... Vous serez toujours la bienvenue ici."

Ce furent les derniers mots d'Océania qui résonnèrent dans la tête du groupe alors que le vaisseau prenait lentement de l'altitude, permettant d'observer à loisir la créature s'amusant à la surface en chantant et parfois disparaissant dans les flots pour resurgir en un bond gigantesque qui la faisait entièrement sortir de l'eau le temps d'un instant.

Désormais bien plus haut que la hauteur limite de la zone de quarantaine, le groupe remarqua à l'horizon deux silhouettes massive sous les eaux nageant placidement en direction de leur amie géante. Il semblerait que sa solitude touchait définitivement à sa fin.

Quelques heures plus tard, le C-101 retrouva une autre planète bleue, petite perle offrant à l'équipage un repos bien méritée... et une soirée sushi à volonté au resto asiatique du coin !

FIN

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