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Frère Prius, sonnez les matines

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[16 janvier 2018]

Cela faisait deux semaines que le Nouvel an était passé. Les choses se passaient plutôt bien entre Nadja et Zander depuis cette mémorable soirée. Depuis leur retour de vacances, Zander semblait avoir retrouvé son calme et une certaine maîtrise de lui-même concernant sa nouvelle situation, même si son agacement et sa frustration transparaissaient de temps à autre, mais beaucoup moins violemment qu'avant. En revanche, ses nuits étaient régulièrement agitées et perturbées par les souvenirs d'Harlan qui venaient le hanter.

Ce jour-là, il avait un emploi du temps un peu plus chargé que d'habitude entre une séance avec le Dr de Bressignac, un entraînement à la salle de sport, les deux à son plus grand dam, en plus de son service à assurer à l'infirmerie. Résultat, sa journée commençait une heure plus tôt que d'habitude. Il n'était pas parti de puis très longtemps laissant Nadja seule à bord de Stella lorsque celle-ci prit la parole :


« Nadja ? Prius a tenté de vous contacter en pleine nuit et j'ai jugé préférable de lui dire de rappeler à une heure plus décente et lorsque Zander serait parti. Il est en ligne en ce moment. Est-ce que vous voulez lui répondre maintenant ou dois-je lui dire de lui dire de  réessayer à un autre moment ? » annonça Stella.

Dernière édition par Zander Hayes le Dim 5 Aoû 2018 - 22:44, édité 2 fois

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La veille au soir, Nadja avait poussé l’entrainement des soldats de l’Achille tard. Elle voulait que militaire sois formé au combat en 0G et n’arrivait pas à comprendre pourquoi personne ne les avait entrainés correctement. Leur équipement serait rapidement un frein à leur efficacité mais pour l’instant elle pouvait se contenter de leur lourde combinaison.

Satisfaire de leurs avancées, elle leur avait donné quartier libre jusqu’à la moitié de la matinée. Elle aurait sans doute dû en profiter pour expédier la paperasse qu’elle avait en retard mais comme souvent ne s’en sentait pas le courage. A la place, elle profitait du petit équipement de gym installé depuis quelques temps dans la cale de Stella et faisait ses exercices en musique et seule ce qui n’était pas pour lui déplaire.
Suspendue la tete en bas, l’ex marine en était à sa quatrième série d’abdo quand Stella la prévint qu’un message qu’elle attendait depuis longtemps venait enfin d’arriver.

« - Passe le moi ici, s’il te plait, dit-elle en se redressant avant de sauter en bas de son engin de torture. »

Elle récupéra une serviette posée près d’elle et se dirigea vers l’écran. Transpirante et en justaucorps, elle n’était pas particulièrement présentable, mais ce type était prêtre non ? Il s’en remettrait.

« - Bonjour, je suis Nadja, merci de me rappeler, commença-t-elle lorsque la liaison s’établie. »

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Prius avait été pour le moins surpris de recevoir un message de la part de celle qui était désormais Mme Hayes lui demandant de la contacter personnellement, tout comme le fait qu'elle connaisse son nom . Une part de lui était très curieux de faire connaissance avec celle qui avait mis le grappin sur son insaisissable ami solitaire. Dire qu'il avait été resté pantois lorsqu'il avait appris la nouvelle aurait été un euphémisme, d'autant que fidèle à lui-même, Zander avait été avare en détails. Mais cela en disait déjà très long.

« Et je suis Prius. Enchanté de faire votre connaissance et de pouvoir mettre un si ravissant visage sur le nom de celle qui a mis la corde au cou, ou devrais-je plutôt dire, le bracelet au poignet de Zander, si j'ai bien compris. Désolé que d'avoir pris autant de temps pour vous répondre, mais la dernière planète où je me trouvais n'était pas des plus avancées sur le plan technologique. » fit-il en souriant largement.

Zander ne lui avait pas dit grand-chose de la jeune femme qu'il avait devant lui, à part qu'elle était une militaire. Vu sa tenue et sa tête, il venait probablement d'interrompre l'entraînement. Ou du moins l'espérait-il. Mais sa curiosité à son sujet devrait attendre.


« Que me vaut cet honneur ? Parce que j'imagine que vous me contactez pas simplement pour faire connaissance avec ma charmante personne, je me trompe ?  » fit-il.

Quand il l'entendit lui dire que Zander lui avait parlé des événements d'Harlan, il faillit tomber de sa chaise. S'il y avait une chose qu'il n'avait pas vu venir, c'était bien celle-là. Tout comme le mariage d'ailleurs. Vu le traumatisme causé par cet événement, il ne s'attendait pas à ce qu'il en parle à qui que ce soit d'autre un jour, sauf sous la torture, et encore.


« Il vous a parlé de ça ? De lui-même ? Sans l'aide d'alcool ou d'une drogue quelconque ? Est-ce que vous savez pourquoi il a décidé de vous raconter cela ? Et en avez-vous reparler depuis ? Et surtout comment va-t-il depuis ? » lui demanda-t-il.

Il s'interrompit, réalisant qu'il était en train de soumettre la jeune femme à un véritable interrogatoire, mais ce qu'elle venait de lui dire lui faisait se poser beaucoup de questions et s'inquiéter sur l'état d'esprit du pilote au vu de ce qui était arrivé par le passé.

« Excusez-moi pour ce déluge de questions, mais j'aimerais bien comprendre ce qui l'a poussé à vous en parler spontanément, alors que j'ai dû recourir à des méthodes pas très recommandables pour le découvrir et que depuis, je n'ai pas réussi à lui faire décrocher un mot sur le sujet. Ce n'est pas faute d'avoir essayé pourtant. » dit-il en soupirant.

Et cela n'avait pas manqué de l'inquiéter, car l'Hébridien s'était ensuite contenté de tout enfouir au plus profond de lui comme si rien ne s'était passé. Il savait par expérience que cela ne durait jamais éternellement et le retour de bâton quand les choses remontaient à la surface faisait généralement très mal. Et visiblement, c'était ce qui était en train de se produire. Et il redoutait la réaction de Zander.

« Je l'apprécie beaucoup, mais le faire parler de lui est un véritable défi et il peut s'avérer sacrément borné sur le sujet. En fait, je devrais commencer par le début et vous demander comment il a réagi à ce mariage inopiné. Parce que vous devez vous doutez qu'il s'est bien gardé de me le dire. Il m'a informé de ce changement dans sa vie personnelle en deux lignes comme on parle du temps qu'il fait… » dit-il en secouant la tête, un soupçon d'exaspération dans la voix.

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Sympathique fut le premier qualificatif qui vint à l’esprit de Nadja en découvrant ce fameux Prius. Il semblait s’inquiéter réellement pour Zander après qu’elle lui eut exposé les raisons de son appel. Et puis ça n’était pas tous les jours qu’on lui faisait des compliments, et ça n’était pas désagréable.

« - Il a fait un rêve, enfin un cauchemar plutôt. Et ça l’a foutu en l’air. J’ai quasiment dû le charger sur mon épaule pour qu’il arrête de s’apitoyer sur son sort. Il a fini par m’expliquer ce qui lui arrivait mais depuis, il a des accès de morosités régulièrement. »

Bel euphémisme si on considérait qu’elle avait vraiment été à deux doigts de l’envoyer bouler la nuit du réveillon. Enfin, depuis les choses allaient un peu mieux.

« - Vous excusez pas. J’ai pu constater qu’il pourrait donner des cours à une huitre dans l’art de se refermer sur lui-même. »

La suite la fit sourire. Borné était sans doute un terme politiquement correct pour signifier qu’il était têtu comme une mule.

« - Au début, il a semblé plutôt bien le prendre. Honnêtement, c’est plutôt moi qui flippait. Et puis les choses se sont inversés rapidement quand il a réalisé ce qu’il les passait. Il a complètement paniqué et serait peut-être même devenu violent si je n’étais pas intervenue. Ensuite le temps à fait son office et les difficultés se sont aplanies. D’autant que les bracelets font un travail de sape constant. »

Elle rit quand il lui parla du message lapidaire qu’il lui avait envoyé. Voilà qui ressemblait bien à Zander. Elle se demanda s’il avait mis ses parents au courant de la même façon. S’il leur en avait parlé tout court d’ailleurs.

« - Mais ou êtes-vous ? demanda-t-elle soudain. Si nous discutons ainsi en direct, c’est que vous êtes tout près. Nous pourrions peut-être discuter de visu, non ? »

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« Il est agaçant, n'est-ce pas ? Et irrécupérable... » fit-il avec un sourire.

Il ne put s'empêcher de rire doucement à sa remarque très juste, même en se sachant pas ce qu'était exactement une huître, mais l'expression était assez parlante.


« Auriez-vous déjà par hasard éprouvé l'envie de le prendre et de le secouer, ou d'utiliser toute autre forme de méthode plus ou moins violente et/ou douloureuse pour l'obliger à vous dire ce qui lui passait par la tête ? » lui demanda-t-il l'air franchement amusé.

Il se retint d'éclater de rire à sa tête.


« Ne me regardez pas comme ça, j'ai beau être patient, j'ai des limites, comme tout un chacun. Et je peux vous garantir que votre mari est une véritable épreuve infernale envoyé par le Berger lui-même pour éprouver les nerfs des plus résistants d'entre nous dans ce domaine. »

Ce n'était pas un hasard s'il avait eu recours à des moyens plus coercitifs pour le faire s'exprimer, même s'il aurait préféré de pas avoir à le faire. Mais il en était arrivé à un point où il avait fallu agir. Il avait eu de la chance car cela avait marché et été bénéfique, mais pas autant que si cette tête de mûle avait parlé de lui-même.

Il hocha la tête à la suite. Ce qu'il entendait correspondait peu ou prou à ce qu'il avait observé dans le temps, sauf que cela semblait être ponctuel et maîtrisable et qu'elle avait l'air d'avoir un influence positive sur lui. C'était pour le moins encourageant.


« Oh que ça ne doit pas lui plaire ça. Il supporte très mal qu'on essaie de lui forcer la main sur quoi que ce soit à ce niveau-là. Je suis d'ailleurs étonné qu'il soit toujours à vos côtés et qu'il n'ait pas fui à l'autre bout de la galaxie pour reprendre sa liberté. Mais d'après ce que j'ai cru comprendre, les bracelets l'en empêchent, c'est bien ça ? »

Le connaissant, il avait dû, et devait toujours, même assez mal le prendre et le vivre. Dans ce contexte, cette tendance à la recherche de la violence était plutôt typique, pas tant pour se défouler que pour souffrir d'ailleurs.

L'effet qu'elle semblait avoir sur lui était pour le moins intéressant, même si cela était en partie artificiel. Décidément, ces deux-là étaient intrigants. Il avait hâte de pouvoir les observer tous les deux ainsi que leurs interactions.

Un sourire espiègle se dessina sur lèvres à sa dernière question et l'image se brouilla quelques secondes.


« Venez donc me rejoindre en haut que l'on continue à médire sur son compte en tête-à-tête pendant qu'il n'est pas là. » fit une voix juste en dessus d'elle alors qu'une tête apparaissait à l'échelle la plus proche.

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Nadja soupira. Ils parlaient bien de la même personne.

« - Je ne suis pas violente avec les membres de ma famille, répondit-elle très sérieusement. Mais je veux bien reconnaître qu’il a une tendance certaine à user les patiences quand il fait sa tête de con. Navrée pour mon langage. »

Elle hocha la tête pour confirmer l’effet des bracelets.

« - Oui, nous sommes liés l’un à l’autre. Ces bijoux nous poussent dans les bras l’un de l’autre avec d’autant plus de force que nous avons été séparé longtemps. Le premier mois, douze heure était quasiment la limite. Depuis, les choses s’étalent un peu mais la compulsion reste forte passée quarante huit heures. »

Elle avait vu juste quand à la proximité de son correspondant mais pas à ce point. Elle sursauta quand quand il passa la tête par l’écoutille et faillit lui envoyer une haltère à la figure.

« - On vous a jamais dit qu’il fallait l’autorisation d’un officier pour monter à bord d’un vaisseau, lâcha-t-elle.  Stella, tu me paieras ça !»

Elle n’était pas vraiment en colère mais ne pouvait pas s’empêcher de penser aux nombreuses règles qu’il venait d’enfreindre… Tout en sachant pertinemment que le vaisseau de Zander n’était pas un croiseur de combat et que ces règles ne s’appliquaient pas.

« - Bon, vous me laisser quelques minutes pour passer quelque chose de décent avant de reprendre cette conversation. Je suppose que vous savez ou est al machine à café ? »

Rapidement, Nadja passa dans la chambre qu’elle partageait avec Zander et troqua son short et son justaucorps pour sa combinaison réglementaire et attacha ses longs cheveux avant de revenir au salon se servir un second café.

« - Je ne vous ai pas demandé de venir, simplement pur médire, commença-t-elle en souriant. Je voudrais le ramener sur Harlan et le pousser à affronter ses démons. On ne saura pas trop de deux pour le convaincre, mais en a terriblement besoin. Perdre un proche est une épreuve difficile, ne pas être capable de faire son deuil empoisonne à petit feu. »

Elle frissonna en contemplant le fond de sa tasse.

« - Croyez moi, je sais de quoi je parle. »

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Prius éclata de rire franchement face à la surprise de Nadja. Elle ne s'attendait visiblement pas à ce qu'il soit aussi proche que ça.

« Prius fait partie des rares personnes qui n'ont pas besoin de la permission de Zander pour monter à bord. Vous en êtes une autre. Il est tout de même normalement de coutume de s'annoncer. Mais étant donné que vous vouliez lui parler en privé, nous avons jugé préférable de ne rien en faire, d'autant qu'il est arrivé en pleine nuit. » l'informa Stella.

Sous la direction de l'IA, il découvrit cette fameuse machine à café et s'en servit une tasse, curieux, puis s'assit sur le canapé en attendant Nadja. Quand elle lui annonça pourquoi elle avait voulu lui parler, il posa la tasse du breuvage qu'il était en train de boire et se fit sérieux. Il avait compris à ses mots qu'elle avait subi une épreuve similaire, mais il s'abstint de toute question pour le moment.


« Je suis d'accord avec vous sur le fond. Cela fait bien trop longtemps qu'il repousse ce deuil et cet événement l'a marqué bien plus qu'il ne s'en rend compte. Une bonne partie de son comportement de ces dernières en résulte. Avez-vous déjà abordé le sujet avec lui ? Ou reparlé de ce qu'il vous a raconté ? »

Si c'était le cas, il y avait peut-être une petite lueur d'espoir, mais il préférait ne pas trop s'y accrocher pour le moment. Il soupira à son hochement de tête.

« Et cela ne s'est pas bien passé, sinon je ne serais pas là… Harlan est un sujet pour le moins tabou et à chaque fois que je le mentionne, je n'entends plus parler de lui pendant plusieurs mois. Pour lui, cette planète n'existe plus depuis 10 ans et je doute qu'il sache même ce qui y est arrivé après son départ. Qu'il vous ait dit ce qu'il s'est passé là-bas est déjà un miracle en soi que je ne pensais jamais voir arriver. Et c'est un pas sur la voie de la guérison. Mais le ramener là-bas, c'est une autre paire de manche. Et je doute que nous le convainquions d'y mettre les pieds dans l'immédiat. Ou un jour. »

Il devait parler à son ami pour évaluer son état émotionnel et voir s'il serait capable d'encaisser quelque chose comme ça, ce dont il doutait avec ce qu'il avait entendu. Mais le prêtre savait qu'il ne le serait peut-être jamais. Le mettre face à ses démons sans qu'il le veuille, comme elle le disait, pourrait peut-être être la seule solution, mais à quel prix.

« Saviez-vous qu'il a quitté les Bergers quelques jours après que j'ai suggéré la même chose ? Je suis d'ailleurs persuadé que c'est ça qui l'a fait partir. Ou devrais-je dire littéralement fuir. Je pense qu'il a eu peur que je lui force à nouveau la main et que je l'emmène là-bas contre son gré. Mais je n'aurais rien fait de tel, car les risques de le voir rechuter étaient grands. Ils le sont toujours d'ailleurs. Ce que vous dites me laisse penser qu'il est encore fragile sur le plan psychologique. L'idéal serait d'ailleurs de le laisser cheminer à son rythme et de l'y emmener lorsqu'il sera prêt. Ce qui pourrait prendre des années, voir ne jamais arriver, Et je suppose que ce n'est pas ce que vous avez en tête, je me trompe ? »

Il n'osait cependant pas imaginer les conséquences pour chacun d'entre eux dans ce cas et craignait même une réaction violente de la part du pilote à leur encontre, surtout s'il n'avait pas un tant soit peu accepté l'idée avant. Il la regarda droit dans les yeux.

« Si vous avez vraiment l'intention de l'emmener là-bas contre son gré, je dois vous avertir tout de suite que cela pourrait vous coûtez très cher, à tous les deux. Vous pourriez le perdre comme il pourrait tout aussi bien disparaître de votre vie du jour au lendemain, bracelets ou pas, peu importe leurs effets. Et je ne suis pas certain que cette fois je pourrais à nouveau l'aider ou qu'il me laisse simplement faire. »

Il préférait peindre un tableau extrêmement noir de ce qui pouvait arriver pour qu'elle prenne bien la mesure de ce qu'elle envisageait. Il espérait cependant se tromper et que l'effet bénéfique qu'elle semblait avoir sur lui serait aussi efficace dans ce cadre-là. Cependant il ne la connaissait pas assez, ni leur couple, pour savoir si cela aurait une quelconque influence sur son ami dont il connaissant en revanche parfaitement les sentiments envers Harlan.

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« - Nous en avons un peu parlé… Je pense qu’il a comprit que je voudrais l’y ramener mais du coup, il évite soigneusement le sujet. Et moi aussi d’ailleurs pour l’instant. J’aime assez la paix des ménages, mine de rien. »

Il lui raconta le départ de Zander des Bergers et elle soupira. Ça lui ressemblait bien mais n’augurait rien de bon pour la suite, ce que Prius lui confirma d’ailleurs très nettement.

« - Donc en gros, si je veux l’aider, je le perd, et si je ne l’aide pas, ce souvenir l’empoisonnera et l’empêchera d’avancer et je finirait aussi par le perdre, mais à plus long terme. Tu parles d’une galère. »

Le pire c’est qu’inconsciemment, elle se doutait que ce dilemme arriverait. Mais elle n’avait aps voulu l’affronter avant.

« - Vous savez, murmura-t-elle en faisant tourner le bracelet autour de son poignet, il est ma seule famille. J’ai des amis ici, bien sur, mais rien de plus. Sans ces bracelets, nous ne nous serions rapproché, je n’aurai jamais osé. Je sais que tout ça est un mensonge que nous nous racontons, mais je ne peux pas m’empêcher d’espérer qu’il en sortira quelque chose de bien. Et je crois qu’au fond, il commence à y songer aussi. »

Elle resta silencieuse un instant avant de redresser la tête et de regarder le prêtre dans les yeux.


« - Si j’acceptais que cette relation se base sur des fondations branlante, je me voilerai la face, pas vrai ? J’ai un paquet de défaut et de casseroles, mais me planter la tête dans le sable n’en fait pas parti. Alors je ferai ce qui doit être fait. Maintenant, si on peut éviter de le kidnapper purement et simplement, ça serait quand même mieux. Mais je vais avoir besoin de vous. »

Elle souriait un peu tristement mais se sentait finalement résolue a aller jusqu’au bout.

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Prius soupira en l'entendant confirmer ces propos. C'était tellement typique de la part de Zander.

« Et je ne vais pas vous blâmer pour ne pas l'avoir fait. C'est un sujet extrêmement délicat à aborder au vu des réactions extrêmes qu'il peut avoir. Mais croyez-moi, c'est bien mieux ainsi. Si vous l'aviez harcelé avec, vous n'auriez fait que le braquer encore plus et à la longue, il aurait fini par vous repousser pour de bon. Et vous vous en doutez, n'est-ce pas ? »

Il la laissa parler. Il devait reconnaître qu'il l'appréciait. Elle avait les deux pieds sur la terre ferme et elle avait parfaitement cerné le problème et voulait y remédier, contrairement à leur tête de mule.

« Vous ne le perdrez pas forcément, mais vous devez garder en tête que c'est une possibilité. Pour le reste, oui, c'est une galère qu'il va falloir résoudre pour vous donner une vraie chance. »

Il savait qu'il avait été très pessimiste sur l'issue de ce qu'elle voulait faire, mais il avait besoin de savoir jusqu'où elle était prête aller. Et visiblement, elle était prête à risquer sa relation. Mais si le résultat était positif, alors ils pourraient construire leur relation sur de bonnes bases. Et encore une fois, il aurait aimé lui poser des questions sur elle-même et sur ce qu'elle venait de dire, mais ce n'était pas le moment.

« Vous partez peut-être sur un mensonge, mais en dépit de cela et des hauts et des bas que vous devez traverser, vous avez l'air de doucement construire quelque chose de bien réel entre vous deux. Et si ce que vous dites est vrai et qu'il commence lui aussi à envisager quelque chose, alors vous êtes sur la bonne voie. Ce lien, aussi ténu et fragile soit-il pour l'instant, est important et il pourrait faire toute la différence plus tard. »

Il allait devoir vérifier ça en discutant avec son ami pour vérifier si c'était bel et bien le cas ou s'il jouait avec elle. Si c'était la deuxième hypothèse il devrait y mettre bon ordre. Mais si elle avait raison, alors il allait devoir l'encourager à continuer sur la même voie. Et il ne serait pas surpris qu'il tienne des propos similaires aux siens. Mais ce qu'elle disait était intéressant à beaucoup de niveaux.

« Ces bracelets ne sont, au final, peut-être pas une mauvaise chose pour lui. Ils l'obligent à faire tout un travail qu'il ne faisait pas jusqu'à présent. Sans eux et s'il s'en était tenu à ses habitudes, il serait parti depuis bien longtemps. C'est ce qu'il fait depuis dix ans. Il fuit toute relation dès que celle-ci devient un peu sérieuse.  Et ça, ce n'est pas quelque chose que vous changez comme ça en quelques semaines. Ça demande plus de temps et ça ne doit pas être facile pour lui. Et c'est triste à dire, mais je suis probablement sa seule relation stable depuis Harlan. »

Il sourit, un peu dépité devant ce constat qu'il savait vrai et ce qui les attendait. La tâche qui s'annonçait allait être difficile et sa réussite n'était pas garantie. Mais elle était nécessaire, il le savait. Il n'allait pas laisser pas une occasion comme celle-là, alors qu'il allait avoir une alliée de choix.

« Oui, encore une fois, vous avez raison. Se mettre la tête dans le sable, comme vous dites, c'est sa spécialité à lui. Vous, vous avez la tête sur les épaules et vous voyez ce qui doit être fait. Et heureusement qu'il y en est au moins de un lucide dans le couple. Mais ce que vous voulez entreprendre va être dur et éprouvant pour tout le monde. Vous allez devoir vous accrocher et aller jusqu'au bout et surtout, ne pas l'abandonner en cours de route, quoi qu'il puisse dire ou faire. Et peut-être, peut-être que quelque chose de bien en ressortira. Et je vous aiderai, parce que vous ne pouvez pas le faire toute seule. Mais j'ai bien peur qu'il faille le faire malgré lui... » dit-il en soupirant.

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Nadja écoutait le prêtre résumer ses peurs et soupira.

“ - je ne peux évidemment pas être sûre de ce qu’il pense. Mais on a eu un petit incident il y a deux semaines. J’ai eu le malheur de me laisser un peu aller et je l’ai fait flipper. Et ca m’a mis en rogne, vraiment. Je lui ai balancé ces quatres vérité et l’ai envoyé paître. Au final, ça l’a poussé à me rattraper et s’excuser tout en avouant que lui aussi appréciait ce que nous avions. Je crois que ca l’a autant surpris que moi d’ailleur.”

Elle sourit en songeant à ce moment qui l’avait pour une fois laissé sans voix.

“- Mais bon, j’ai vraiment dû lui brailler dessus ce soir la, vous admettrez que ca n’est pas très sain. “

Elle hocha la tête quand il lui expliqua les habitudes de Zander en matière de relation. Elle avait déjà compris ça mais se l’entendre dire n’était pas très agreable. Elle avait l’impression de l’avoir enchaîné et ca ne lui plaisait guère.

Quand il conclut sur ce qu’il leur restait à faire, Nadja sentit la peur lui serrer les tripes. MAis sa détermination restait intacte.

“- Je ne l’abandonnerai pas, Prius. Je suis une marines, nous n’abandonnons pas nos frères d’armes ou notre famille. C’est la chose la plus importante qu’on nous inculque à l’ecole militaire, Et ca fait plus de quinze ans que je vis ainsi.”

Le visage déformée de son premier mari lui revint en mémoire et ses yeux se voilèrent un instant. Elle ne l’avait pas abandonné lui non plus mais n’avait pu le sauver. Elle espérait faire mieux avec le second.

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Prius sourit. Il n'était pas certain qu'elle se rende compte de ce qu'un tel geste de la part de Zander signifiait, mais pour lui qui le connaissait, c'était une autre histoire. Quelque chose lui disait qu'un peu d'aide ne ferait pas de mal à ses deux-là pour qu'ils arrivent à mieux se comprendre et gérer leur situation particulière. Voilà qui allait être intéressant.

« Certes, ce n'est pas la meilleure des méthodes de communication. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il a parfois besoin qu'on le secoue vraiment pour lui faire sortir la tête du sable et lui faire prendre conscience des choses. C'est ce qui reste le plus efficace, pour l'instant, le temps qu'il se souvienne comment fonctionne un couple et qu'il se réengage sur cette voie. Il fait déjà des progrès, croyez-moi. Il y a quelques temps, il serait parti en courant, et il aurait pu le faire en dépit de ces bijoux que vous portez, mais ce n'est pas ce qu'il a choisi. Et s'il tient vraiment à vous, cela va s'améliorer, mais vous aurez certainement besoin de recommencer de temps en temps. Il ne changera pas complètement…»

Il hocha la tête à sa dernière phrase et lui fit un sourire rassurant. Au moins, elle était vraiment déterminée à aller au bout. Il vit son regarde se perdre quelques secondes et se dit qu,il y avait une histoire là-dessus et qu'il allait probablement devoir creuser un peu la question. Il n'aurait certainement pas assez de temps pour tout faire, mais il essaierait au mieux.

« D'accord. Il faudra que nous décidions comment procéder pour l'emmener là-bas, parce que je ne pense pas qu'il y aille de son plein gré. En attendant, je vous encourage à reparler des événements d'Harlan avec lui. Il faut qu'il travaille là-dessus et qu'il accepte ce qu'il s'est passé. Mais n'insistez pas trop s'il se braque. Ça ne vous mènera nulle part. Si vous avez des questions là-dessus pendant que je suis là, n'hésitez pas. Et poussez-le à parler de ça avec spécialistes de ce genre de problème, s'il y en a. »

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En écoutant Prius, Nadja frissonna. Zander aurait-il pu fuir malgré les bracelet? Voilà qui aurait été traumatisant à plus d’un titre. Mais après tout, elle était toujours un peu surprise qu’il ait choisit de rester alors… Elle hocha néanmoins la tete quand il lui expliqua qu’elle devait sans doute se remmetre en colère contre lui de temps en temps.

“- Je ne peux pas dire que ça m’enchante… j’ai toujours pensé qu’un couple avait plus a gagner à communiquer calmement. Mais je suppose que je suis trop optimiste.”

Il lui confirma une fois de plus qu’il allait l’aider mais lui expliqua aussi qu’elle devrait reparler d’Harlan régulièrement. Ca n’allait pas être drôle.

“- Il voit quelqu'un déjà régulièrement. Un psychologue terrien. Je ne sais évidemment pas de quoi ils parlent mais je ne l’ai jamais entendu s’en plaindre. C’est déjà beaucoup. Mais je peux lui en glisser un mot oui. Et vous? quand comptez vous le voir? Il apprendra rapidement que vous etes la et il va se douter de quelque chose si vous ne le rencontrez pas. “

Elle réfléchit un moment puis haussa les épaules.

“- Pouvez vous me parlez d’Harlan ? De sa situation actuelle je veux dire. Zander m’a expliqué qu’il n’était toujours pas le bienvenu là-bas, mais ca pourrait bien n'être qu’une mauvaise excuse… de plus. ”

Il y avait un autre point qu’elle devait aborder avec lui mais c’était étonnement plus difficile que d’habitude. Nadja se releva pour aller se servir un autre café puis revint s'asseoir bien droite et fixa le prêtre de longues secondes avant de se lancer.

“- Il y a une chose que vous devez savoir sur moi. Je sais que vous etes la pour lui mais notre relation s’est bâtie sur un autre événement dont vous devez avoir connaissance. Le soir ou nous nous sommes marié, nous avions beaucoup bu, vous vous en doutez. Mais cette cuite mémorable avait une bonne raison. J’étais venue ici parce qu'il voulait connaître son futur. Non, je ne suis pas un de ces charlatan qui tire les carte, rassurez vous. Il se trouve que je suis né dans environ cinquante ans et me retrouve à cette époque par un concours de circonstance…”

Elle ne rentra pas dans les détails mais lui expliqua dans les minutes qui suivirent le contexte de guerre de son époque et surtout qui était -serait- le président Hayes. Cette franchise lui semblait un minimum pour que Prius comprenne ce qui leur était arrivé.


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Prius secoua la tête à la réflexion un peu dépitée de Nadja.

« Non, non. Vous avez raison. La communication est primordiale dans un couple. Partout en fait. Vous devez juste être patiente. Je suis sûr que vous trouverez un moyen de le faire parler sans avoir à lui hurler dessus et qu'il finira aussi par le comprendre... avec le temps. »

Il se demanda si Zander se rendait auprès de ce psychologue de son plein gré ou parce qu'il n'avait pas le choix et ce qu'il pouvait lui raconter. Mais qu'il ne s'en plaigne pas était plutôt bon signe. Il sourit à sa question. Il n'avait pas l'intention de se cacher de son ami, mais il ne se voyait pas non plus débarquer sur la station pour aller le saluer. Comment partout, il devait y tout un protocole à respecter avant de pouvoir si rendre et il n'avait pas l'intention de s'y soumettre pour le moment.

« Quand il reviendra à bord. Je préfère éviter de débarquer comme ça sur la station. Si l'équipe qui m'a accueilli à mon arrivée reste discrète, il pourrait ne pas le découvrir avant un petit moment. C'est qu'il peut être parfois un peu... obtus. Et je préfère gérer sa surprise, disons, en petit comité, car je ne suis pas certain de l'accueil qu'il va me réserver. Mais j'ai bien l'intention de lui parler. » répondit-il.

Il ne lui sauterait certainement pas dans les bras, ça, il en était sûr. Restait à savoir s'il serait content, indifférent ou quelque chose de plus négatif. Impossible de le savoir à l'avance avec lui.


« Non, ce n'est pas une excuse, pas à ses yeux du moins. C'est ce qu'il croit et qu'on l'a poussé à croire. Et comme il ne veut plus entendre parler Harlan et qu'il a refusé de répondre à toutes leurs différentes tentatives de le contacter, eh bien, impossible de le détromper. Et cela a peut-être été vrai que un temps, pour sa propre sécurité et diverses considérations politiques, mais cela ne l'est plus, loin de là. C'est même tout le contraire. »

Il soupira. Il se rendait compte qu'il avait devoir expliquer le départ de Zander d'Harlan, car il y avait certains éléments que son ami ignorait.

« Il n'aurait d'ailleurs jamais dû quitter Harlan. Pas dans l'état d'esprit où il se trouvait. Le Gris le savait et avait pris des mesures pour éviter qu'il parte et le transférer dans un établissement plus adapté. Mais un certain nombre de personnes voulait à tout prix le voir quitter la planète. Ils ont oeuvré en ce sens en tenant certains propos en sa présence et faisant en sorte que les gens qui auraient dû appliquer les consignes données et l'arrêter regardent ailleurs quand il a décidé de s'éclipser. Et après, il était trop tard. » lui expliqua-t-il.

Il avait découvert tout ceci lorsqu'il avait contacté Harlan une fois que Zander lui eut raconté ce qui lui était arrivé là-bas et ce qui l'avait mis dans cet état. Mais il n'avait jamais pu aborder le sujet avec lui.


« Les accords de paix ont fini par être signés grâce à la persévérance de négociateurs des deux camps et en dépit des manœuvres de déstabilisation pour l'en empêcher, dont faisait partie l'attaque dont lui et sa compagne ont été victimes. Les accords de paix ont d'ailleurs été nommés Accord de paix Simms et Harlan aimerait bien lui manifester sa reconnaissance pour ce qu'il a fait. Mais je ne crois pas qu'il soit prêt à entendre ou accepter ça malheureusement... Pas pour le moment. Bien sûr, certains ne seront pas ravis de le voir revenir. À ce sujet, nous ne pouvons pas débarquer à l'improviste là-bas et je vais devoir prendre certaines dispositions avant. » lui dit-il.

Il écouta la suite en restant neutre. C'était un récit hors du commun et il ne savait pas trop comment le prendre. Cela soulevait tout un tas de questions la concernant et donnait un autre éclairage à leur couple déjà bien singulier. Et cela donnait une toute autre signification à sa réponse sur la famille. Il s'aperçut aussi que Zander n'était pas le seul à avoir des problèmes à gérer. Il allait vraiment devoir en apprendre plus pour mieux les aider.


« Zander, président ? Vous avouerez que c'est un peu difficile à croire, là, tout de suite. Et cela ne lui donne aucun complexe ? Pas de chevilles qui enfle ou d'égo démesuré ? » fit-il avec un large sourire avant de lui demande plus doucement :

« Rien ne vous oblige à me répondre, mais depuis combien de temps êtes-vous là, au juste ? Comment vivez-vous tous ces grands chamboulements dans votre vie ? »

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Nadja hocha la tête quand il lui expliqua ses intentions. Elle avait espéré quelque chose de la sorte.

“- Je vous laisserai faire dans ce cas. Je vais me débrouiller pour avoir mener un entraînement ce soir, ca vous laissera le temps de discuter avec lui. Envoyez moi simplement un message quand vous en aurez fini et je vous rejoindrais.”

Ou elle irait passer la nuit dans ses quartier sur l’Achille si Zander était soudain pris d’une crise de bouderie massive.

Elle écouta attentivement le rapport de situation sur Harlan qui se révéla, comme elle s’y attendait un peu, largement moins négatif que ce que le pilote lui avait laissé entendre. Evidemment ça n’était pas tout rose mais rien qu’ils ne pouvaient gérer.

“- Compris. Je ne suis pas sûre qu’il soit prêt a recevoir des honneurs pour ce qu’il a fait la bas. mais on verra ca en temps utile. Et si certains sinistres imbéciles veulent s’en prendre à lui à nouveau, j’en ferai mon affaire.”

Aucune fanfaronnade dans sa voix. Juste un constat simple de ce dont elle était capable.

IL écouta la suite avec attention et s’il ne l’accupa pas de mensonge, se montra sceptique quand à l’avenir de Zander. Difficile de l’en blâmer.

“- Il le vit finalement mieux que je ne l’aurai craint. Je crois qu’il a du mal à y croire en fait et c’est tout aussi bien ainsi. De toute façon, cet avenir n’arrivera pas.”

Elle réfléchit à la question suivant et se demanda si elle devait répondre. Elle aussi voyait un psychologue régulièrement. Mais si elle voulait que Prius lui fasse un minimum confiance, elle devait s’ouvrir un minimum. Et qui sait, ca lui ferait peut être aussi du bien.

“- Cela fait un peu plus de six mois que je suis arrivée. Je ne peux pas dire que je le vive très bien, pour tout vous dire. Mon arrivée a chamboulé le cours du temps tel que je le connaissait, ce qui veut dire que je ne naîtrait jamais… et mes parents non plus. On m’a expliqué que mon époque existait toujours dans un univers parallèle, mais j’ai du mal à comprendre ca. De mon point de vue, j’ai sacrifié mon monde pour le futur de celui ci. C’est sans doute une bonne chose si on prend les choses dans leur globalité, mais j’ai parfois l’impression d'être le dindon de la farce.”

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Prius hocha la tête et soupira.

« Faisons donc comme vous le dites. Mais comme je le connais, je pense que la conversation que je vais avoir aujourd'hui avec lui sera des plus courtes, pour ne pas dire inexistante, lorsqu'il verra que je suis à bord. Si je dois lui parler, cela se fera probablement un peu plus tard, lorsqu'il aura digéré le fait que je suis là.» dit-il sur un ton résigné.

Il ne doutait pas que Nadja saurait s'occuper sans le moindre problème de toute personne qui voudrait s'en prendre à eux, et plus particulièrement à Zander. Mais à dire vrai, si tout ce passait comme il était en train de le planifier, ils ne devraient pas rencontrer pire que des attaques verbales.


« Non, il est effectivement loin d'être prêt pour ça. Et c'est justement pour éviter une haie d'honneur, la fanfare et tous les protocoles qui vont avec que je  dois vérifier la situation sur place et organiser les choses en amont. Je vais passer par le Gris pour que le moins de monde possible soit au courant de sa venue. Et ça tombe bien, car le cimetière est justement sous leur juridiction. Donc même si des gens hostiles venaient à être là, ils devraient se plier aux règles du lieu qui interdisent toute violence et affrontement dans ces enclaves. Et croyez-moi, personne ne veut se mettre à dos les Gris. Quand à ces personnes hostiles, ce sont principalement les membres de la famille Simms et leurs partisans. » expliqua-t-il.

Il sourit en entendant que le pilote ne semblait pas trop perturbé par ses révélations sur l'avenir que lui avait raconté Nadja. Quelque part cela ne le surprenait pas vraiment.


« Je crois que ce mariage lui a donné d'autres préoccupations bien plus importantes, tangibles et immédiates que cet hypothétique futur. Puis qui sait, peut-être qu'il finira aussi Président dans cette réalité, mais que ce ne sera pas à une échelle aussi importante que de là où vous venez.» dit-il avec un sourire.

Toutes ces histoires de voyage dans le temps et de réalités parallèles lui donnait une migraine carabinée rien que d'y penser. Il n'était même pas sûr d'y croire, mais elle n'avait pas l'air de mentir n'y d'être complètement folle, bien au contraire. Aussi prit-il le partie de la croire et de ne pas se poser trop de questions sur le pourquoi du comment de qu'elle disait.

« Je ne peux pas prétendre savoir ce que vous traversez. Qui le pourrait d'ailleurs ? Ce qui vous me racontez est déjà difficile à croire. Mais vous savez quoi ? Nous sommes deux à n'y rien comprendre. Tout ce que j'ai compris, c'est que vous avez littéralement tout perdu et que vous passez un sale quart d'heure à essayer de vous ajuster à cette nouvelle vie et de vous intégrer ici, ce qui n'est pas du tout surprenant. Et vous venez de vous compliquer encore plus la vie avec ce mariage et un mari pas forcément des plus conciliants pour le moment. Visiblement, la facilité et vous, vous n'avez pas l'air de bien vous entendre, je me trompe ? »

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“- Je n’en suis pas si sûre. Il vous apprécie beaucoup, sous ces airs bourrus et tant qu’il ne saura pas pourquoi vous etes ici, je ne pense pas qu’il le prenne mal. Après, si vous voulez, je pourrais toujours le ligoter à une chaise pour qu’il vous écoute.”

Elle fronça les sourcils en écoutant la suite, n’étant pas sûre de tout comprendre.

“- Attendez, les accord de paix porte le nom de Simms, et sa propre famille s’oppose à lui ? Ils ne sont même pas capable de faire deux plus deux et de comprendre que cette fille est morte pour une bonne cause ? Ou j’ai loupé un truc ?”

Zander les avait décrits avec assez peu de détails aimables mais elle ne pensait pas que ca allait à ce point. Il s’était vraiment amouraché de la brebis galeuse de la famille.

Nadja éclata de rire quand il évoqua sa tendance à ne pas choisir la facilité. C’était le moins que l’on puisse dire, en effet.

“- Ca n’a jamais été ma spécialité, en effet. Mais ce mariage m’a donné une ancre ici et maintenant. Et même si ce n’est pas tous les jours faciles, ca fait du bien de ne plus etre seule.”

Elle se leva et fit rouler ses omoplates avant de sourire.

“- Je vais devoir vous laisser. Merci d'être venue ici. Contactez moi au besoin. Je me débrouillerais pour me libérer."


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Prius sourit. Elle ne le connaissait pas depuis aussi longtemps que lui et ça se voyait.

« Oh ça, je sais qu'il m'apprécie. Sinon, ça ferait longtemps qu'il aurait coupé les ponts avec moi au lieu de rester en contact pendant ces dix dernières années. Mais comme avec vous, cette relation n'a pas été de tout repos et nous avons frôlé la rupture une ou deux fois. Non, ce qu'il risque de ne pas apprécier, c'est de me voir débarquer à l'improviste. Et je risque de le payer par une certain temps de silence de sa part dont il a le secret. Il faudra juste que je patiente jusqu'à ce qu'il se décide à m'adresser la parole, mais j'ai l'habitude. » dit-il en riant.

Il se rembrunit en pensant à la famille de l'ancienne compagne de Zander. Il n'était pas le seul à qui le peine avait fait perdre la tête. L'attitude de la famille de Leila était pour le moins étrange compte tenu de leurs relations.


« Ils se servent justement du fait qu'elle est morte pour une bonne cause pour en faire une martyre. C'est écœurant quand on sait qu'ils étaient en froid et qu'elle ne leur avait pas adressé la parole depuis des années. Ils l'avaient pour ainsi dire reniée, jusqu'au moment de sa mort. Depuis, en dépit des explications officielles, ils tiennent Zander pour seul et unique responsable de son décès. Ils sont convaincus que c'est lui qui a tout orchestré et qui l'a tué de sa main, parce que c'est un étranger. Et ils ne ratent pas une occasion de lui nuire... » expliqua-t-il.

Il ne serait d'ailleurs pas étonné d'apprendre que ce soit eux qui aient conspiré pour le faire quitter la planète. En revanche, qu'ils n'aient pas été plus loin était étrange, mais rien ne lui disait que ce n'était pas le cas en fin de compte.

Il avait donc vu juste et sourit une nouvelle fois.


« Je comprends. Et je suis certain que c'est le cas pour lui aussi, même s'il ne le voit pas ou ne veut pas l'admettre. Ou du moins, pas encore. » lui dit-il en souriant.

Il y avait certaines choses très positives dans ce qu'elle lui avait dit, mais il y en avait beaucoup d'autres à résoudre aussi à première vue. Il devait vraiment parler à Zander et les observer tous les deux ensemble.

Elle lui annonça qu'elle devait partir, certainement pour rejoindre son poste.


« Mais de rien. C'est un plaisir de faire votre connaissance. Si jamais vous voulez parler, peu importe de quoi, ma porte est grande ouverte. Et je vous tiendrai au courant. À plus tard et bonne journée ! » lança-t-il gaiement.

Il savait que si elle n'avait pas pris cette initiative, il aurait probablement pu attendre très longtemps que son ami l'invite pour la rencontrer.

******

Prius dormit quelques heures puis s'occupa en se documentant sur la Terre avec l'aide de Stella. Il prévoyait de s'intéresser un peu plus tard à la station sur laquelle Zander s'était établit depuis presque un an et demi. Cela était surprenant de sa part et il était curieux de la raison qui l'avait poussé à rester.

Le propriétaire des lieux finit par pointer le bout de son nez sur les coups de 17h. Il s'arrêta net en le voyant.

« Yo !  » fit-il avec un grand sourire.

Mais le pilote fit demi-tour et poursuivit son chemin après avoir marmonné une vague salutation. Prius leva les yeux au ciel et soupira.


« Toujours aussi charmant à ce que je vois…  » dit-il à voix basse en secouant la tête avant de replonger dans sa lecture et de laisser Zander vaquer à ses occupations. Celui-ci finirait par revenir, il le savait.

Et il ne se trompait pas. Une petite heure plus tard, il réapparut, un peu plus frais. Mais le fait qu'il semblait plus fatigué que d'habitude et moins enjoué qu'à son habitude ne lui échappa pas, mais il ne lui demanda rien. Le prendre de front ne servait à rien. Il allait devoir découvrir ce qui turlupinaient son ami autrement et de manière plus subtile.  


« - Je peux savoir ce que tu fais là ? lui demanda Zander en s'asseyant.
- Je suis venu présenter mes voeux de bonheur au jeune couple et rencontrer ta charmante épouse. J'en ai d'ailleurs eu l'occasion ce matin. Ah, et aussi te dire combien je suis déçu de ne pas avoir été choisi pour officier pour cette union. Quant au reste, aucune importance, répondit-il tranquillement
- Ce n'est pas comme si j'avais eu le temps d'organiser quoi que soit, comme apprendre à connaître celle qui est devenue ma femme et qui a une histoire bien particulière.
- Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre... »


Puis ils discutèrent de tout et de rien autour d'une boisson locale appelée bière. Puis ils finirent par aborder le coeur du sujet et les derniers événements survenus dans sa vie.

Son ami se débattait effectivement pour savoir si ses sentiments envers Nadja étaient oui ou non les siens ou uniquement provoqués par les bracelets. Il avait fini par décider de se laisser porter et de voir cela le menait. Il semblait d'ailleurs plus en moins en paix avec cette décision, ce qui était une bonne chose pour tous les deux.

Si ce n'était pas son union qui posait problème, cela venait forcément d'Harlan et de ses souvenirs. Mais lorsqu'il aborda le sujet, son ami se ferma presque immédiatement, ce qui confirma son hypothèse. Cependant, il n'insista pas plus, sachant qu'il n'en tirerait rien pour l'instant. Il était patient et savait que le moment se présenterait. Sinon, il devrait le provoquer lui-même.Il était maintenant grand temps de contacter discrètement Nadja pour l'informer qu'elle pouvait revenir à bord.


Dernière édition par Zander Hayes le Sam 23 Juin 2018 - 3:59, édité 1 fois

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La famille de l’ex-compagne de Zander semblait être une collection de belles enflures. Nadja se promit de casser quelques dents à la première occasion. Ce genre de sinistres personnages lui sortaient par les yeux.

“- Merci, répondit-elle simplement à la proposition. A ce soir.”

Elle le prendrait peut être au mot en fait. Parler avec le responsable psychologique de l’Achille était une chose, le faire avec un prêtre en était une autre. Il y avait eu un aumônier sur plusieurs des vaisseaux sur lesquels elle avait servi et elle avait toujours trouvé leur conversation reposante.

La journée s’écoula lentement. Nadja ne pouvait s'empêcher de penser à ce qui allait se passer dans la soirée et elle devait bien admettre qu’elle stressait. Comme prévu, elle lança un exercice d’alerte à dix-huit heure et observa ses hommes prendres leur postes en un temps… correct. Après les avoir sermonné, elle les fit recommencer deux fois encore et finit enfin par s’estimer satisfaite. Elle n’avait pas envie de se faire tirer dessus dans un couloir désert si elle les poussait plus.

Finalement, le message de Prius arriva et elle souffla profondément. “Ca va bien se passer, ca va bien se passer, ca va bien se passer”, se répétait-elle en se téléportant à bord de Stella.


“- Bonsoir, lança-t-elle joyeusement.”

L'atmosphère n’avait pas l’air trop tendu et elle s’éclipsa un instant dans la chambre pour se changer avant de repasser dans le salon et de déposer un baiser rapide sur les lèvres de Zander.

“- Ne me dis pas que tu n’as même pas pensé à offrir à boire à notre invité? Ou c’est juste que je dois te supplier pour avoir une bière?”

Elle se retrouva rapidement avec une bière mexicaine glacée à la main et se souvint qu’on était mardi. Soirée tacos en perspective !

“- Je vais m’occuper rapidement des oignons et des légumes, je te laisse la viande.”

Juste au cas ou, elle préférait éviter de laisser traîner des couteaux dans les mains du pilote.

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Zander sourit en voyant Nadja arriver. Il se demandait justement quand est-ce qu'elle allait rentrer, étant donné que ses horaires de fin de journée variaient en fonction de l'entraînement qu'elle infligeait à ses hommes.

« Alors, combien de tes hommes ont mérité de passer par le sas aujourd'hui ? » lui demanda-t-il quand elle les rejoint.

Sa question suivante lui tira un sourire tandis qu'il se levait pour aller lui chercher une bière.


« Pourquoi est-ce que je le servirais d'abord ? Il est assez grand pour le faire tout seul et en plus, il n'a absolument pas besoin de mon aide, car il sait où très bien où trouvé ce qu'il faut à bord. Pas besoin de sortir le grand jeu et de le traiter comme un invité de marque. » fit-il.

Prius secoua la tête et leva sa bière en direction de Nadja, un sourire sur le visage.


« Vous voyez ? Ce type est exécrable avec moi. C'est toujours comme ça quand je viens le voir. Il va dérouler le tapis rouge pour tous ses invités et il est aux petits soins avec vous, mais moi, je peux toujours rêver. C'est limite s'il ne me jette pas dehors dès qu'il me voit… » dit-il, faussement exaspéré.

La réflexion du marines sur la viande entraîna une remarque de son mari :


« Oui, elle est bonne pour préparer et découper les ingrédients. En revanche, la cuisson oublie tout de suite, surtout si tu as vraiment l'intention de manger. Et je ne sais pas si j'ai de quoi vers une version sans viande, alors j'espère que ça ne te dérange pas... » dit-il en se levant pour aller fouiller dans le placard à la recherche de la boîte jaune contenant une partie du nécessaire. Le prêtre lui fit les gros yeux et soupira.

« T'embête pas avec ça. Tu sais pertinemment que c'est l'une des règles que nous ne sommes pas tenus de suivre strictement et que je ne la respecte pas. Et puis, je débarque à l'improviste alors je ne vais pas en plus faire mon difficile. Quoique… Peut-être que je devrais être aussi imbuvable que toi, juste pour te rendre la politesse. » lui répondit Prius, amusé.

Le pilote finit par mettre la main sur ce qu'il cherchait et s'occupa de la viande en suivant les indications. Pendant qu'elle cuisait, il prépara rapidement les sauces. Il avait découvert que c'était relativement facile à faire et il adorait faire ça.

Leur invité regarda le couple officier de concert dans la cuisine et sourit. Il doutait fort que ce soit les bracelets qui induisaient la complicité qu'il observait entre ces deux-là. Le destin les avait peut-être poussés dans les bras l'un de l'autre et leur avait donnait un coup de pouce par la même occasion, mais ce n'était peut-être pas si mal en fin de compte. Il fallait juste voir avec le temps comment cela allait évoluer, comme avec n'importe quel autre couple, mais les choses semblaient plutôt bien engagées.

Un peu plus d'une demi-heure plus tard, ils étaient attablés tous les trois à déguster les tacos, le tout accompagné d'une autre bouteille de bière dans une ambiance bonne enfant.

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“- A peine une demi douzaine, répondit Nadja en souriant. Un sérieux progrès par rapport à la semaine dernière. Mais je persiste à dire que j’aurai du en balancer un ou deux réellement. Pour la motivation.”

Elle plaisantait, bien évidemment. Si elle avait appris quelque chose de ces quelques mois d’enseignement à l’école militaire, c’est bien qu’ils faut encourager les élèves et pas les terrifier.

L’échange avec Prius la fit pouffer. Elle ne s’était pas rendue compte de la complicité des deux hommes et ca faisait plaisir à voir.

“- Il a intérêt à être aux petits soins pour moi s’il ne veut pas que je le démolisse au prochain entrainement. Et puis je me contente de peu de toute façon. Une bière, un bon repas, un massage… Je reste une fille simple.”

Elle souriait de toute ses dents en mettant Zander gentiment en boite. Voilà quelque chose qu’elle ne pouvait pas souvent se permettre. Celui-ci ne se gena d’ailleur pas pour lui rendre la pareille en exposant ses dons culinaires “hors normes”.

“- Que voulez vous. Certains êtres dans cette galaxie ont des pouvoir hors du commun. Et bien le mien est de faire brûler à peu près n’importe quel repas. Je ne lui ai pas encore trouvé d’utilité pratique mais je cherche, notez bien. Et puis le charbon, c’est pas si mauvais, à la longue.”

Les préparatifs allèrent bon train. Sous les geste expert de l’ex marine, les légumes furent finement émincés et Zander les mit à cuire avec la viande. En quelque secondes une odeur alléchante emplit les quartier de vie du vaisseau et Nadja s'aperçut qu’elle était affamée.

Une fois attablée, elle montra comment remplir la galette à leur invité en se servant une généreuse rasade de guacamole. Elle s’était récemment découvert une passion pour cette préparation épicées et en profitait au maximum.

“- Et si vous me parliez de votre ordre, Prius. Je ne suis pas sûre d’avoir vraiment compris ce que vous faites, au quotidien.”

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