Chat ! C'est toi qui y est !

Aeryn était adossé au chambranle de la porte plongée dans l'obscurité. Seuls quelques points lumineux éclairaient le plafond en se déplaçant lentement au son d'une musique douce. En levant les yeux, l'irlandaise reconnu la constellation d'Orion et une partie de Cassiopée. Sous le ciel étoilé fictif, Adam venait tout juste de s'endormir. La jeune femme désactiva le flash de son communicateur Bell et prit une photo silencieuse du bébé endormi. Elle l'envoya à Thomas avec un simple message. "Sois prudent."

Elle savait que l'archéologue partait en mission pour un temps indéterminé. Il ne serait pas seul, bien sûr, mais ce genre de chose n'était jamais sans risque et Aeryn n'arrivait pas à s'habituer à ne pas l'avoir près d'elle. Après un dernier regard sur son fils, la jeune femme alluma le baby phone et ferma doucement la porte. La sécurité avait été renforcé dans le quartier réservé aux membres du SDT après la dernière mésaventure du couple sur Terre. Heureusement que Swagger avait été là pour leur prêter main forte. le fait que ce dernier soit affecté à JP-1 était rassurant pour Aeryn. D'autant plus qu'il y avait aussi un médecin. Pas de quoi s'affoler, pas vrai ?

Aeryn redescendit au rez de chaussée et se prépara à un café. Elle venait tout juste de s'acheter un ordinateur portable dernier cri qui reposait sur la banque de la cuisine et elle s'y installa avec son mug et commença à tapoter sur le clavier. La première étape était de sécuriser l'appareil. hors de question que qui que ce soit vienne fouiller dans ses affaires. D'autant plus que ce qu'elle comptait en faire pouvait se révéler dangereux si cela venait à se savoir. Elle avait plusieurs heures de travail devant elle mais Adam ne risquait pas de se réveiller avant deux bonnes heures. De quoi bien avancer.

Dernière édition par Aeryn Sincet le Mar 9 Fév 2016 - 17:06, édité 1 fois

Un petit matin comme il y en a tant à Colorado Springs. Un nouvel arrivant se promenait dans les chemin privatif du quartier, sourire aux lèvres. Il avait passé les derniers jours a parcourir les dossiers du SGZ et se mettre à niveau concernant un conflit ignoré de tous. La première surprise (de taille) passée, il avait découvert tout un nouveau monde.

En rêvassant il se dirigeait vers ce qui allait être son premier rendez vous. Et non des moindres vu qu 'il s'agissait de la directrice de la station spatiale. A chaque fois qu'il pensait a ce mots, cela le faisait sourire. Il espérait bien avoir l'occasion d'y aller par lui même un de ces jours. Contempler l'univers depuis depuis l’espace devait être une expérience exaltante.

Sans parler d'aller sur une autre planète mais chaque chose en son temps.

Il arriva devant la maison qui abritait le couple Sincet et se retourna vers l'homme qui le suivait comme son ombre.

- Ca sera tout pour l'instant Nicolas. Je vous remercie.

Le garde du corps qui lui avait imposé, contre sa volonté, le saint siège hésita un instant, puis hocha la tête avant d'aller s'installer sur un banc. Avec seulement un costume noir, en plein soleil, le pauvre homme n'allait pas tarder à ressembler à un glaçon.

Avec un petit soupir navré, Charles se retourna et sonna tout en se frottant les mains pour les réchauffer.

Une jolie jeune femme lui ouvrit la porte et il se demanda s'il ne s'était pas trompé de maison, avant qu'elle ne se présente. Pourtant, la présence d'un nouveau né dans les bras de la jeune femme aurait du être un indice. A moins d’être la nounou évidemment.

- Enchanté Aeryn, appelez-moi Charles, je vous en prie.

L'anglais n'était pas sa langue maternelle mais il parlait cette langue couramment, avec un léger accent britannique, hérité de ses études, dont il n'avait jamais pu se séparer.

Il rentra dans une maison coquette et qui avait du être bien ordonnée à une époque. Évidemment, l'arrivée d'un nouveau né avait tout changé et ses priorités passaient avant toute velléité de rangement, de toute façon rapidement oubliée.

Il fut surpris lorsqu’elle proposa de faire entrer son garde du corps mais il accepta bien volontiers.

- C'est très aimable à vous, merci. C'est un garçon dévoué mais je m'en voudrais s'il attrapait une pneumonie.

Il souriait pour marquer la plaisanterie mais il ne cherchait pas à cacher qu'il était reconnaissant de l'offre.

- Merci madame, s'excusa presque le garde en entrant.

Pendant ce temps, le nonce faisait des grimaces au nouveau né qui le regardait en ouvrant de grands yeux. Sil était encore trop jeune pour rire, des sourires commençaient à apparaître, comme en ce moment.

« - Du thé sera parfait, merci beaucoup. J'ai encore un peu de mal avec le climat local. »

Avec les derniers mois passé à Rome et Teheran encore avant, il n'avait clairement plus l'habitude des climat frais. Heureusement que le gouvernement américain n'avait pas eut l'idée d'installer les membres du JPS dans le Minessota.


L’hôtesse disparue dans la cuisine après lui avoir demandé de veiller sur son fils, ce qu'il fit avec plaisir. Le petit bonhomme était encore un peu petit pour atteindre les jouets musicaux positionné devant lui. Charles s'agenouilla et en fit tourner un, puis deux, pour le plus grand bonheur du bambin.

Le mug chaud dans ses mains lui fit le plus grand bien et il s'installa dans un fauteuil, en face d'Aeryn. Avant de se relever, surpris par un couinement étrange.

« - Je crois que j'ai écrasé Sophie, pouffa-t-il en déposant l'animal en plastique prés de lui. »

Elle entama la conversation sur sa nationalité, en faisant une confusion assez classique.

« - Je suis d'origine Suisse. C'est un peu comme la France, mais en plus neutre. Mais je suis à présent de nation alité vaticane.  Ce qui n’empêche que je rencontrerais votre mari avec grand plaisir. »

Il goûta le thé et savoura la chaleur qui se rependait dans son corps, tout en observant son hôtesse. Il voyait bien qu'elle ne savait pas vraiment par quel bout le prendre. Mais c'était aussi à lui de débuter la conversation.


« - Ne prenez pas mal mes paroles, mais j'ai été très surpris de découvrir que vous étiez aux commandes de cette station orbitale. Ça ne doit pas être facile tous les jour, mais c'est une très belle réussite. »

La partie « ne prenez pas mal mes paroles » n'était visiblement pas passé. L'irlandaise se braqua rapidement et répondit en quelques phrases bien senties, prouvant, s'il en était besoin, qu'elle avait du caractère.

Il leva la main en signe de paix, un sourire franc sur le visage.

« - J'ai touché une corde sensible, on dirait. Pour être franc, lorsque j'ai découvert le projet, je l'ai imaginé commandé par un vieux militaires bardé de médailles, coincé dans ses principes et ses idées reçues. Imaginez donc ma surprise en lisant votre dossier. Mais soyons clair, j'aime autant une personne réfléchie au commandes d'une station orbitale surarmée plutôt qu'un va-t-en guerre avide de tester ses nouveaux jouets. »


Il but une gorgée de thé pour la laisser réfléchir à ce qu'il venait de dire. Il n'était pas l'ennemi ici, bien au contraire. Mais il sentait qu'ouvrir la coquille de la jeune scientifique ne serait pas une mince affaire.

« - Je pense, par contre, que vous vous trompez sur un point. Vous avez voulu ce poste, ou, au moins, vous l'avez mérité. Personne ne remet en question vos compétences de scientifique ou de meneur. Preuve en est : lorsque vous vous étés absentez pour la naissance de ce jeune homme, personne n'a cherché à prendre votre place, alors que certain membre de vos équipes ont tellement d'ambition que ça en suinte de leur dossiers. Vous êtes exactement la ou vous devez être, Aeryn. J’espère sincèrement que vous finirez par le comprendre.


Il aurait évoqué le destin s'il c'était adressé à un croyant, mais ça n'était pas une bonne idée avec elle.

Il la sentit se détendre enfin. Elle chercha ses mots un instant, avant d’expliquer sa réaction de défense instinctive.

« - Non, évidemment, mais vous voulez qu’il grandisse dans un univers plus sûr. Et vous faite ce qu’il faut pour cela. Celui qui vous le reprocherai n’a sans doute rien à faire dans ce programme.»

Ils restèrent quelques secondes à boire leur thé avant qu’elle ne lui pose une nouvelle question, qui le fit rire.

« - Nous sommes des juges de caractères infaillibles, nous autres gens d’église, c’est bien connu, ironisa-t-il. Vous avez raison, je ne vous connais que peu encore. Mais j’ai déjà côtoyé des gens de pouvoir, des ambitieux dont les dents rayaient le parquet. Mais je n’ai jamais vu une mère de famille qui utiliserait son fils pour m’amadouer. Et loin de moi l’idée de vous reprocher d’agir naturellement. Mais du coup, je me dis que ce genre de comportement instinctif va à l’encontre de tout carriérisme. »

Il but une gorgée de plus et pencha ensuite la tête, semblant réfléchir à un autre point.

«- Et puis j’ai toujours pensé que quelqu’un capable de faire du thé correctement ne pouvait être franchement mauvais. »

Après cette plaisanterie, il redevint sérieux, tout en gardant son sourire.

« - Et si vous m’expliquiez comment vous gérez la pression au quotidien. Dire que ça ne doit pas être facile est sans doute un bel euphémisme. »

Maintenant que l’atmosphère se détendait, il sentait qu’elle se relaxait ce qui était une bonne chose. Il n’avait aucune envie de se mettre la tête du JPS à dos lors de sa première rencontre avec un membre du personnel.

« - Justement, je m’attendais à ce que vous me proposiez une pinte de Guiness, pas du thé, s’amusa-t-il.»

En soirée, il n’aurait sans doute pas dis non d’ailleurs. Mais là, il était clairement trop tôt. Il écouta néanmoins la suite et hocha la tête.

« - Vous réunissez des talents impressionnants, c’est certains. Je me demande d’ailleurs comment il n’y a pas eu de plaintes des divers gouvernements, à force de vous voir pilleurs meilleurs éléments. Mais ce sont aussi des individualités fortes. Ne me dites pas qu’il n’y a jamais de frictions. »

Il avait jonglé avec suffisamment de spécialiste de tout crin à l’ego boursouflé pour avoir une petite idée des difficultés que pouvaient rencontrer l’irlandaise au quotidien. Une autre difficulté potentielle l’avait frappé et il en profita pour aborder le sujet, le plus délicatement possible.

« - J’ai également lu que vous accueilliez et intégriez dans vos équipes plusieurs personnes non originaires de la terre. J’avoue que cela me fascine. Comment cela se passe-t-il ? »

Déjà que les terriens avaient du mal à s’entendre, cohabiter avec quelqu’un venant de l’autre bout de la galaxie était une expérience formidable.

La remarque sur le rabbin et l’imam le fit sourire et il répondit du tac au tac.

« - Non, je les inviterai dans un bar. Je suis sûr qu’on pourra trouver de bonnes blagues à se raconter. »

Le plaidoyer enflammé et légèrement agressif qui suivit ne le surprit pas vraiment. Il avait déjà compris que la jeune femme, en bonne irlandaise, était explosive. Il la laissa donc, une fois de plus, vider son sac et aller au fond des choses. Elle en avait sans doute besoin et l’aider à mettre des mots sur ces peurs et ses frustrations faisait partie de son métier. Une fois qu’elle eut terminé il laissa passer une ou deux secondes avant de lui répondre.

« - Je ne sais pas si cela pose un problème, Aeryn. Il n’y a que vous qui puissiez répondre à cette question. Vous dirigez la station et êtes, au final, la garante de sa cohésion. Oh, je serai ravi d’échanger philosophiquement avec mademoiselle Leyva, c’est certain. Mais c’est vous et votre équipage qui la côtoyez au quotidien. Si vous estimez qu’elle est un atout pour le programme, je n’ai aucune raisons, à priori, pour douter de votre jugement. J’ai toujours trouvé dommage de laisser des préjugés altérer le début d’une relation."

Il leva sa tasse sur cette dernière phrase, et la vida.

Charles hocha la tête lorsque l'irlandaise confirma la statut d'Aynira. Il n'avait pas douté de la réponse, mais était plus intéressé par la réflexion qui l'avait précédé. Elle ne lui avait pas servie une réponse toute faite mais avait réellement pris le temps d'y réfléchir. Excellente chose qui battait en brèche les arguments de lavage de cerveau alien de certains paranoïaques.

Son statut de prêtre semblait décidément obnubiler la jeune femme qui le remit sur le tapis.

« - Oui et non. Il ne faut pas confondre la communication ultra traditionnelle et rigide du Vatican et les actions menées sur le terrain. Nous sommes, pour la plupart, bien plus pragmatiques. Sérieusement, vous me voyez arrivez chez un dictateur africain et lui expliquer comment il doit vivre ? »

Il rit a la plaisanterie sur la conversion. Elle n'était pas la première a la faire cela dit.

« - Ma hiérarchie m'a fixé un quotas de conversion annuelle assez bas cette année, ça ne devrait pas être nécessaire. En échange, si vous pouviez me dire qui serait le plus susceptible d’être intéressé dans votre équipe ? Votre second peut être ? Ou votre mari ?»

Il regardait l'enfant boire goulûment son biberon et il y eut un silence, comme pour le laisser profiter en paix de son repas. Finalement, Aeryn posa une nouvelle question.

« - Au risque de vous surprendre, oui. Les gens sont plus à l'aises dans leur quotidien. Et ça permet un premier échange moins formel mais convivial, ce qui me correspond bien. Promis le prochain sera au confessionnal. »

Le travail de Charles était souvent incompris et ca n'était pas la première fois qu'on lui posait la question, plus ou moins directement.

- Le Vatican possède des ambassades, que nous appelons nonciature, au seins de beaucoup de pays mais aussi d'organisme important comme certaines branche de l'ONU. Nous sommes principalement des négociateurs entre belligérant qui refusent de se parler directement. Mon passé d’aumônier militaire me place aussi souvent en position d'écoute en face d'homme, ou de femme ayant du mal à se remettre de traumatismes. Une sorte d'alternative plus neutre au psychologue. Et croyez moi, en matière de neutralité, je m'y connais.

Il rit avec elle de bon cœur, puis pouffa en voyant les protestation de l'enfant. Il laissa à Aeryn le temps de le calmer puis reprit, tout en agitant un petit hochet à musique devant les yeux du bébé ravi.

- Loin de moi l'idée de vous pousser dans une église, rassurez-vous. Mais d'un point de vue strictement personnel, je vous recommande néanmoins la visite de certaine, qui sont des miracles d'architectures. Et oui, cela vaut aussi pour les mosquée, avant que vous essayiez de me coller sur le sujet. D'autant qu'avec un mari historien, vous disposeriez sans doute d'un guide parfait.

Un détail le fit tiquer dans la dernière phrase de l'irlandaise et il secoua légèrement la tête.

- Qui vous parle de thérapie ? Vous avez sans doute besoin de quelqu »un avec qui parler, comme je le disais précédemment, mais sûrement pas de session strictes dopées aux anxiolytiques. D’ailleurs je vous suggère un prochain rendez vous prés du bac à sable.