Secousses et tremblements

Le général… non la future général lui expliqua diverses choses qu’elle ne comprenait pas. Le 45é pays des Etats Unis ? Elle se souvenait vaguement du nom du pays, mais elle n’avait rien pour le raccrocher à quoi que ce soit. Son grand-père aurait eu tellement honte. Elle serra les dents pour ne pas s’effondrer comme une loque et continua d’écouter ce qui lui disait cette nana qu’elle n’arrivait plus à reconnaître.

« - Attendez, attendez… demanda-t-elle soudain. Ça veut dire que la Terre est toujours habitable ? »

Elle se mordit la lèvre pour faire taire la demi-tonne de question qui se bousculait dans sa tête. Pendant ce temps, Leyva continuait à parler. Celui qui l’avait surnommé le général taciturne n’avait jamais du la rencontrer jeune. C’était un vrai moulin à parole.

« - Je ne reconnais aucun de ces noms sauf un. Aeryn Sincet est celle qui a conçu le prototype de mon armure. C’est son fils, Adam, qui dirige maintenant, enfin à mon époque, la fabrication de nos équipements. Le genre de fumier qui reste assis tranquillement dans son bureau dans sa station orbitale pendant que des troufions dans mon genre testent le matériel qu’il a conçu sur le terrain. »

Si elle n’avait jamais participé à ce genre d’opération elle-même, elle avait entendu parler d’un certain nombre de désastres liés aux industries Sincet. Dire que le CEO avait mauvaise réputation auprès des soldats était un euphémisme. Leyva, de son côté, parlait toujours, et un nom la fit sursauter.

« - Je connais Tonatiuh. C’est lui que nous combattons depuis que je suis militaire. Et je connais cette histoire de trou  noir. Ce que vous avez détruit était un prototype, mais il en construira d’autre. C’est la plus grosse qui a vitrifié la Terre, et que ma compagnie devait détruire. Je crois bien que nous avons réussi d’ailleurs. Quand je me suis téléporté ici, le trou noir était en phase d’expansion. »

Une pensée commençait à prendre corps ans son esprit fatigué et la question suivante allait dans son sens.

« - Je ne sais pas trop quoi vous dire, madame. Je ne sais même pas si je dois, en fait. Si le JPS n’est pas détruit, il restera de quoi résister lors de l’attaque de Tonatiuh. Ce qui veut dire que mon passé, votre futur n’arrivera pas. Et, ne le prenez surtout pas mal, mais j’ai très envie de naître. Putain, si ça se trouve, mon arrivée a déjà tout changé, comme dans ce vieux film idiot ou un gamin empêche ses parents de se rencontrer. C’est pas que j’ai pas envie de vous aider, mais je suis pas sûre que ça soit une bonne idée, à long terme. »

Inquiète, elle regarda ses mains pour être bien sûre qu’elle n’était pas en train de disparaître. Rassurée, elle écouta la question suivante qui cette fois-ci lui arracha un sourire.

« - C’est mon grand-père. Je ne l’ai jamais rencontré, mais mon père parlait tout le temps de lui. C’est à cause de ses histoires que je me suis engagée. J’essaie d’être aussi courageuse et sage que lui depuis. Ça doit vous paraître complètement idiot, je suppose. »

Elle tenta de hausser les épaules d’un air dégagé, ce qui eu pour effet de tirer sur ces cicatrices encore fraîches.

« - Aie… quelle merde… Vous voyez pourquoi j’ai envie que mon époque existe ? Le reparacell, c’est quand même mieux que ces broderies. »

Imaginer Adam Sincet comme un bébé alors que pour elle, il s’agissait d’un vieil homme passant son temps à contempler une proto-étoile depuis la baie d’observation d’une station orbitale était vertigineux. La future général expliqua également qu’il serait bien difficile de la renvoyer à son époque, même avec l’aide de la porte des étoiles.

« - La porte des étoiles ? Ce sont ses artefacts qui étaient utilisés au début de la conquête spatiale, c’est bien ça ? J’ai lu quelque chose à ce sujet. Mais ce réseau était fermé, à mon époque. Je crois que c’est Tonatiuh qui l’a verrouillé, juste après la diaspora. Vu qu’il était quasiment le seul à disposer d’une flotte, cela lui permettait de contrôler tous les déplacements dans la galaxie. Autant dire que je n’ai guère de chance d’arriver quelque part si vous me renvoyez ainsi.»

Elle s’en doutait déjà, mais vocaliser sa situation lui envoya un direct à l’estomac. Pouvait-elle continuer de vivre à une période située cinquante ans avant sa propre naissance ? Et ou chacune de ses paroles pourrait remettre en cause son existence…

« Nadja, répondit-elle d’une voie hantée »

Elle n’eut pas le temps de plus s’appesantir sur son sort. Une alarme hurla soudain dans leurs oreilles et la station fit une monumentale embardée. Cook avait une certaine habitude de ce genre de situation, s’étant mainte fois retrouvé dans des combats spatiaux. Ses bras et ses jambes trouvèrent quasiment d’eux même de quoi s’accrocher et elle s’en serait sorti sans dommage si une armoire métallique mal fixée ne s’était pas détachée pour lui tomber dessus. Elle leva le bras par réflexe et repoussa l’objet massif, ce qui lui arracha un hurlement de douleur… et la moitié des agrafes posées par le médecin quelques minutes auparavant.

Elle dut tourner de l’œil quelques secondes. En reprenant ses esprits elle vit Leyva en train de pratiquer des manœuvres respiratoires à une des infirmières. Elle semblait complètement paniquée et ses mouvements ne semblaient pas très efficaces. Les capacités médicales de Nadja se résumaient à crier très fort « Medic » et elle ne se priva pas de les utiliser pour qu’on leur vienne en aide. Malheureusement, d’autres blessés monopolisaient l’attention. Elle constata également qu’une cloison s’était effondrée sur plusieurs lits précédemment occupés. Plusieurs personnes tentaient de dégager les gravats et la marines sauta en bas de son lit pour les aider. Même sans son armure, elle pouvait porter de lourdes charges, étant né sur une planète a la gravité légèrement supérieure à celle de la terre. Oubliant sa faiblesse, sa tenue ridicule et le sang qui suintait de ses plaies rouvertes elle se mit à déblayer les plus gros morceaux en compagnie des deux militaires qui la surveillait précédemment. Elle savait qu’elle risquait de sauver quelqu’un qui aurait dû mourir et modifier un peu plus le futur. Mais rester passive n’était décidément pas dans sa nature.

Advienne que pourra, comme disait papy.

« - Medic ! »

Le cri de Nadja attira l’attention d’un infirmier. Le morceau de mur qu’elle venait de soulever avait révélé un corps en assez mauvais état en dessous. Un homme en uniforme, inconscient, mais qui respirait encore.  Sans pouvoir retenir une grimace de douleur, la marines repoussa le bloc de métal sur le côté et se recula de quelques pas pour laisser passer les secours. Avec un peu de chance, ce type s’en sortirait.

Leyva revînt à son côté. Elle aussi avait aidé, a en juger par ses mains et son visage maculé de poussière et de sang. Elle la remercia pour son intervention ce qui arracha une grimace à Nadja.

« - Je suis contente que vous soyez tous en vie, mon général. Mais mon intervention vient peut-être de détruire l’époque dont je viens… Pardonnez-moi si je ne me réjouis pas trop vite. »

Elle retourna s’asseoir sur son lit. La tête lui tournait. La perte de sang, la descente de drogue, le stress, tout se combinait pour la rendre malade. Et une autre idée la titillait quand elle regardait autour d’elle. Oui elle les avait sauvés. La terre ne serait peut-être pas détruite dans un futur proche. Des milliards de gens ne mourraient pas sous le feu nucléaire goa’uld. N’était-ce pas un avenir plus enviable que celui qu’elle avait connu ?

Mais elle, comment vivrait-elle une telle époque ?

Plume chercha la main d'Aynira lorsqu'elle lui raconta ce qu'il venait de se passer. Alors comme ça, quelqu'un était bien mort. Elle. Pendant un instant. Et elle était en vie maintenant grâce à la narisienne. Ce qui expliquait aussi la douleur qu'elle ressentait au niveau de ses côtes et entre ses omoplates. Un moindre mal, finalement.

La jeune femme serra la main de la narisienne en tentant de sourire, malgré la douleur.

"Mon héros !"

Mais l'agitation n'était pas terminée dans l'infirmerie et Aynira dut aller prêter main forte aux déblayeurs. Il y avait visiblement quelqu'un coincé sous les décombres. Plume profita du rapide baiser qu'elle lui donna avant de partir et tenta de se lever de nouveau. Une infirmière qui l'avait vu faire s'approcha rapidement. Lorsqu'elle ne fut qu'à trois mètres d'elle, Plume reconnu Allison.

"Vous ne devriez pas bouger. Laissez-moi regarder."

La jeune femme attrapa un flacon de liquide transparent et en imbiba une compresse qu'elle appliqua doucement sur la tempe de Plume. Celle-ce retint un réflexe de retrait et se laissa faire.

"Ca n'a pas l'air très grave. Je vais nettoyer ça et vous mettre un bandage. Repassez plus tard pour un examen plus approfondi."

L'infirmière s'exécuta et débarrassa le sang sécher du visage de Plume qui retrouva une vision correcte. Un rapide bandage lui entourant le crâne fut mis en place et Allison brandit une seringue pleine devant les yeux de la jeune femme.

"Morphine ?"

Plume secoua la tête. Elle connaissait le double effet du produit et tenait à rester en pleine possession de ses moyens, quitte à avoir mal. Allison commençait à la connaître et n'insista pas. Elle s'éloigna, laissant la place à Aynira qui revenait vers elle. Elle se mit debout en grimaçant et glissa la main dans sa poche pour en saisir son appareil de soin. Le contact de sa main sur sa cuisse à cet endroit précis la fit grimacer. Elle aurait un bleu, là aussi.

En soupirant, elle leva les yeux vers Aynira.

"Je peux aider qui ?"

Plume ne laissa pas Aynira contester sa décision. Elle n'était certes pas au top de sa forme mais elle avait suffisamment d'énergie pour aider un peu. Il le fallait bien. Visiblement à contre coeur, la narisienne lui désigna la nouvelle venue. Une certaine Nadja. La jeune femme était assise sur son lit et semblait mal en point. Plume s'approcha d'elle, escortée de près, et sans un mot, leva son bras équipé.

"Ne bougez pas."

Plume ferma les yeux pour trouver la concentration nécessaire à l'activation de l'appareil. Elle comptait sur la vigilance d'Aynira pour l'avertir d'un danger éventuel.

[Résolution (techno alienne + médecine d'urgence)/2 (car Plume déjà bien affaiblie) : 111/2 = 55]

Les blessures de Nadja étaient bien trop importantes pour Plume dans un état déjà précaire. La jeune femme laissa retomber son bras le long de son flanc et ne parvint à rester debout que par la présence d'Aynira derrière elle qui avait sentit qu'elle flanchait et la soutenait comme elle pouvait.

"Désolée, …"



Dernière édition par Plume le Sam 3 Juin 2017 - 12:34, édité 1 fois

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'Résolution (31-60)' :

Nadja était toujours perdue dans ses pensées quand l’infirmière dont le général -non, madame Leyva ici- semblait très éprise vint vers elle. Elle utilisait un petit outil guérisseur, d’origine goa’uld qu’elle avait déjà vue à l’œuvre mais rarement expérimenté sur elle. On lui avait expliqué que certaine personne, principalement des médecins, s’injectaient un sérum qui leur permettait de se servir de cette technologie. Mais les effets secondaires faisaient qu’ils ne pouvaient plus monter à bord de vaisseau terrien. Du coup, ils étaient cantonnés aux bases fixes, loin de toutes technologies. Nadja avait toujours considéré que le prix à payer était trop élevé, mais elle avait entendu dire que les traitements offerts par ces artefacts étaient très efficaces.

Elle se laissa donc aller et attendit le soulagement qui ne tarderait pas à venir. La sensation n’était pas désagréable, comme un massage après une séance d’exercice intensifs. C’était chaud, relaxant… mais ça faisait toujours un mal de chien. Et la blonde s’excusa finalement. Quelque chose clochait.

« - Pas grave. Merci d’avoir essayé. C’est déjà super ce que vous faites. Par contre vous pourriez me dire ou je pourrai trouver des vêtements ? Et de quoi manger aussi. J’ai seulement pris une barre énergétique ce matin.»

Étrange de se dire que son dernier repas était situé quatre-vingts ans dans son futur, conçu a partir de soja transgénique dont la semence n’avait sans doute pas encore été inventé. Mais elle n’en avait pas moins faim.

Promettre du chocolat à Nadja était presque cruel. Elle avait déjà mangé des mets au « parfum » chocolat, mais savait que c’a n’était qu’un substitut. Il n’y avait quasiment plus de cacao hors des serres hydroponiques des plus riches.

Quelqu’un lui apporta de quoi s’habiller, un uniforme kaki informe mais qui serait quand même plus présentable que sa tunique. Une infirmière s’installa a coté d’elle et commença à lui réagrapher sa plaie ré-ouverte.

« - Humphh, mais c’est une manie chez vous de faire ça a vif ?
- C’est juste que…
- Ouais, je sais, vous savez pas ce que j’ai dans les veines, c’est dangereux, blah, blah, blash hummph…. Foutu moyen-age. »

Lorsque le message radio tonna dans les haut parleur, tous le monde se figea. Alors ils arrivaient vraiment ? Le général lui demanda de nouvelles informations, mais elle ne pouvait pas lui en dire beaucoup plus.

« - La météorite avait coupé la station en deux. Quand leurs vaisseaux ont frappés, il n’y avait plus moyen de lutter, les survivants tentaient d’évacuer. C’est la terre qui a été attaqué ensuite. Les pertes ont été immenses avant que l’Agamemnon n’effondre le portail puis ne détruise la nuée. A l’unité, les chasseurs Tatung ne valent pas tripette."

L’infirmière qui avait tenté de la soigner tout à l’heure déclara qu’elle devait manger et Nadja approuva. Sans attendre ni se préoccuper des regards alentours, elle enleva sa tunique et s’habilla en quelques secondes.

« - Général, si je peux aider à quoi que ce soit, je le ferai, termina-t-elle en bouclant sa ceinture. »

Évidemment, ça aurait été trop simple. Aeryn préféra s’installer sur une chaise pendant que Nadira contemplait les dégats qu’avait subi son infirmerie… Celui qui avait qualifié les Irlandais de têtes de mules ne s’était pas trompé.

« - OK , mais tu cries si tu ne te sens pas bien d’accord ? »

Tout un mur s’était effondré et, si les patients dessous avaient été dégagé rapidement, les lits n’étaient plus accessibles. Plusieurs meubles métalliques avaient sans doute volés à travers la pièce pour heurter patients et personnel soignant. Du matériel était rependu un peu partout et les blessés continuaient d’affluer.

Teoh faisait partie des blessés. Le bras en écharpe, elle ne semblait pas à la fête et se reposait dans un coin.

« - Ecoutez moi ! cria Nadira pour se faire entendre. Tous ceux qui ne nécessitent pas d’intervention lourdes peuvent être téléportés sur Terre et soigné en bas. Si vous avez besoin de lit ici, réquisitionnez les quartiers d’habitations et les labos. Gardez les lits d’ici pour les cas les plus critiques. S’il manque du matériel ou du personnel, dressez une liste rapidement pour en faire la réquisition dans un hôpital militaire. »

Avec la zone 52 toujours aux abonnés absents, il allait falloir être créatif. Mais ça n’était pas son problème. Il y avait trop de monde ici pour faire la fine bouche. Elle regarda le personnel encore valide se mettre en branle et sourit intérieurement. Certaines habitudes restaient bien ancré.

Mei était assise sur une chaise qui avait miraculeusement survécu face au bloc, contemplant les dégâts survenus à l'infirmerie et répondant aux médecins et infirmiers qui lui demandaient conseil en passant. Les lieux n'étaient plus utilisables et ne le seraient pas pendant un long moment.

Elle était encore en train de se demander ce qu'il s'était exactement passé. Elle se rappelait avoir opéré Nadja, puis le chaos s'était déchaîné. Depuis, elle n'avait fait que passer d'un patient à un autre pour arrêter des hémorragies, réanimer des patients ou mener des opérations d'urgence pour en sauver d'autres, sans savoir ce qu'il se passait en dehors de ces murs. Le tout à un tel rythme qu'elle se serait crû de retour dans un service d'urgences en code noir. Pas une minute pour souffler ou même boire une gorgée d'eau ou quoi que ce soit d'autres. Juste un patient après l'autre. Puis alors qu'elle venait de finir de stabiliser un patient au bloc après avoir sauvé son un bras, un mur s'était tout simplement écroulé alors qu'elle passait à côté, la jetant au sol.

Et le résultat n'était pas brillant. À voir la tête de son bras et de l'hématome en cours de formation, elle n'avait aucun doute sur le fait qu'elle avait une fracture, déplacée qui plus est, mais heureusement, si elle pouvait dire, elle n'était pas ouverte. Sauf que cela faisait un mal de chien et qu'elle était incapable de bouger le membre blessé, et donc d'opérer. Elle avait envoyé Jesse, sorti sans une égratignure de tout ce grabuge, chercher de quoi immobiliser le tout jusqu'à ce qu'elle soit examinée de plus près ainsi que des antalgiques. Elle avait refusé la morphine ou quoi que ce soit de trop fort pour pouvoir être en mesure de continuer à superviser les choses et s'assurer que tous les blessés étaient dégagés et pris en charge.

Elle finit par se dire qu'elle était maudite. Peu importe où elle exerçait dans le cadre de ses fonctions, elle finissait immanquablement par se retrouver patiente des lieux. Ou presque, car il était clair qu'elle devrait retourner sur Terre pour se faire soigner. Elle entendit soudain la voix du Dr Garrett résonner dans les lieux. Elle tourna la tête et retint une grimace en la voyant aux côtés d'Aeryn qui n'en menait pas large elle non plus.

« Dr Garret, il va aussi falloir transférer les patients les plus graves qui doivent être opérés s'ils sont stables. Le bloc opératoire est inutilisable. L'un des murs a été endommagé et menace de s'effondrer et le matériel a aussi souffert. Et il faut aussi faire venir un chirurgien au cas où. Je peux encore faire du triage et diriger les médecins, mais guère plus, malheureusement. » lui dit-t-elle.

Elle voulut se lever et lâcha une bordée de juron fort peu élégante dans sa langue maternelle lorsqu'une douleur remonta dans sa jambe. Visiblement, sa cheville avait aussi souffert lorsqu'elle était tombée, mais elle ne s'en était pas rendu compte jusqu'à présent, son bras lui faisant bien plus mal. Il s'agissait probablement d'une simple foulure, sinon elle n'aurait pas pu rester debout. Elle s'appuya à nouveau avec précaution dessus pour la tester et voir ce qu'elle pouvait faire. Elle pouvait se déplacer en clopinant, mais hors de question de rester des heures debout non plus si elle ne voulait pas empirer les choses. Cette blessure-là allait nécessiter du repos, mais comme elle allait fort probablement être clouée au lit quelques jours le temps d'être opérée pour réduire la fracture, cela ne devrait pas trop l'handicaper au final. Elle soupira.

*Voyons le bon côté des choses, pour une fois, ma tête a été épargnée...* se dit-elle pour se remonter le moral.

La fourmilière chaotique qu’étais devenue l’infirmerie se réorganisait lentement. Un premier groupe était déjà parti vers la salle des anneaux pour être transportés sur Terre. Nadira jeta un œil du côté d’Aeryn mais celle-ci jouait avec son téléphone et vu son sourire, venait soit d’avoir des nouvelles de sa famille, soit de battre son record à Candy Crush.

Nadira reprenait son travail lorsque Teoh vint lui donner quelques précisions.

« - Nous pourrions nous servir de la salle d’opération de l’Achille. Avec le téléporteur Asgard on peut y acheminer directement les blessés les plus graves. Qu’en pensez-vous ? »

Ce qui voulait dire confier des gens au docteur Foldingue. Ça ne lui plaisait pas beaucoup mais elle n’avait pas vraiment le choix. Elle aurait préféré savoir l’asiatique là-bas. Les deux femmes n’avaient pas toujours été d’accord mais Nadira lui faisait confiance pour organiser efficacement son infirmerie et garder la tête froide.

« - La zone 52 n’est, à ma connaissance, pas réouverte. Trouver du personnel compétent et du matériel va être compliqué. »

Teoh était leur meilleure chirurgienne. Qu’elle soit blessée était un coup dur. L’artefact de soin de Plume aurait été utile pour la remettre en état. Evidemment, elle n’était pas la quand on avait besoin d’elle. Sans doute occuper à tuer quelqu’un ou se faire plaindre.

Une infirmière lui présenta une liste constituée à la hâte de matériel à remplacer en urgence.

« - Basdufront, interpella-t-elle le sergent qui ne la quittait pas depuis son arrivée. Rendez-vous utile et allez voir le professeur Macoy à l’Hôpital militaire Letterman à San Francisco. J’ai déjà échangé avec lui et il est accrédité. Il devrait pouvoir nous aider. »

Ça lui coûterait sans doute un dîner, mais il fallait savoir donner de sa personne.