[Nuit du 5 au 6 mai 2020, Hebrida]
*Zander descend sur la plage au pied de leur maison sur Hebrida, montrant les deux bières qu'il tenait à Nadja qui nageait. Soudain, le temps se dégrade et la mer calme s'agite de plus en plus. Il la perd de vue alors qu'elle tente de regagner la terre ferme. Il se précipite dans l'eau pour aller l'aider, mais impossible de la rejoindre. Elle s'éloigne de plus en plus de lui et finit par disparaître, avalée par les eaux, tandis qu'il est repoussé vers le rivage…*
Il ouvrit les yeux brutalement lorsqu'un coup de tonnerre retentit violemment tandis que la pluie battante tambourinait avec force sur les vitres. Désorienté, il regarda autour de lui. La pièce, plongée dans l'obscurité, ne lui était pas familière. Il ne savait pas où il était ni comment il était arrivé là ni même depuis combien de temps il s'y trouvait.
Un éclair zébra à nouveau la nuit éclairant les lieux une fraction de seconde avant d'être suivi d'un autre puissant claquement de tonnerre. Étendu et en nage, il chercha à rassembler ses pensées éparses, sans grand succès. Il se sentait… vide et déconnecté, sensation qui ne lui était pas inconnue, mais incapable de savoir pourquoi exactement.
Il se souvenait du site alpha, de l'attente et de l'angoisse puis d'être parti pour rapatrier l'ambassadrice de Celestia et d'une planète quelconque avec une porte pour renvoyer une partie des Bergers et Isaac sur Hebrida. Il se rappelait être aller parlé à son gouvernement à la demande du Dr Doyle pour potentiellement évacuer les membres du site alpha sur sa planète natale au besoin puis… rien. Le néant total. Ou presque.
« Achever l'ennemi… Éperonnage… Explosion… Morte… Sacrifice… Acte héroïque… Condoléances…. »
Il se figea lorsque ces mots résonnèrent dans sa tête. Tétanisé, il fut soudain incapable de respirer quand la réalité le frappa de plein fouet. Non, cela ne pouvait pas être vrai. Pas encore. Il était toujours plongé dans un horrible cauchemar.
Le craquement du tonnerre le fit se redresser. Son mouvement provoqua l'activation d'une d'une lampe à basse luminosité qui éclaira faiblement les lieux, auxquels il ne prêta pas attention. Il avait besoin d'air, tout de suite. La respiration saccadée, il se leva et tituba vers la porte-fenêtre et sortit sur le balcon. Il fut instantanément trempé et balayé par le vent déchaîné. Tempête typique d'Hebrida, lui souffla son esprit embrumé. Comment était-il arrivé là et surtout où était-il exactement ?
Chancelant, il essayait toujours de reprendre son souffle et s'appuya sur la balustrade pour se stabiliser. Son regard plongea vers le bas où il devinait la forêt. Une sacrée chute, qui à n'en point douter mettrait fin à sa douleur et… Il sentit deux mains l'agripper et le tirer en arrière pour le ramener à l'intérieur.
« Zander, qu'est-ce que tu fais dehors ? Tu cherches à attraper une pneumonie ? » lui demanda Prius, inquiet, en fermant la fenêtre.
Il avait pourtant demandé à ce que les portes-fenêtres soient verrouillées pour éviter un… accident, mais la foudre et la coupure d'électricité un peu plus tôt avaient peut-être causé un dysfonctionnement.
Le pilote le regarda quelques instants, perdu, dégoulinant de pluie et frissonnant. Il comprit qu'il devait se trouver au Monastère des Bergers sur sa planète natale, mais il ne comprenait pas vraiment pourquoi. Sauf si…
« - Dis-moi… que ce n'est pas vrai… dit-il soudain d'un ton désespéré et saccadé.
- Oh Zand… Je suis désolé… » commença-t-il avec un air peiné.
Zander se sentit vaciller et chuter dans un gouffre sans fond, à nouveau incapable de respirer. Le prêtre le rattrapa et le fit s'asseoir dans un fauteuil.
« Respire ! Inspire par le nez... Expire. Voilà. Encore une fois… lentement… Très bien. Continue comme ça encore un peu, fit-il avant de s'éloigner quelques secondes. Tiens, bois ça. Doucement, c'est chaud. Cela va t'aider à te détendre. Je vais te chercher de quoi te sécher et te changer. »
Le pilote prit la tasse et but une gorgée. Il reconnut le goût caractéristique d'une des tisanes du prêtre. Voilà pourquoi il se sentait si déconnecté, même s'il ne se souvenait pas en avoir pris… Cela allait le plonger dans un sommeil sans rêve où il oublierait tout. Le mieux serait encore de ne plus jamais se réveiller. Ainsi, il la rejoindrait dans les étoiles où elle se trouvait, pensa-t-il perdu dans la contemplation de la tasse.
« Il y en a plus sur la table là-bas si tu en veux encore. Et il y a aussi de quoi manger si tu as faim… » ajouta le prêtre en lui donnant une serviette et des vêtements secs, mais il voyait que son ami, toujours en état de choc, ne l'écoutait pas. Au moins, il avait l'air un peu plus calme et sa respiration était redevenue presque normale.
Une vingtaine de minutes plus tard, le pilote était changé et dormait à nouveau profondément sous l'effet de la décoction. Prius vérifia une dernière fois que la porte-fenêtre était bien verrouillée et la sécurité activée pour que son ami ne puisse pas la rouvrir. Il contempla le balcon quelques secondes. Peut-être devrait-il l'installer dans une chambre avec une fenêtre qui ne s'ouvrait pas et où il n'y aurait aucun danger. Non, il verrait demain en fonction de l'état de son ami si ces précautions s'imposaient vraiment. Il sortit de la chambre après un dernier regard au pilote.
« - Dis-moi, Stella. Tu l'aurais téléporté si… ? demanda-t-il à l'IA.
- Oui. Je suis prête à intervenir si nécessaire.
- C'est rassurant. Avertis-moi lorsqu'il se réveillera.
- Je n'y manquerai pas.
- Merci. » fit-il en se dirigeant vers sa chambre.
[HRP: Et les deux chansons qui donnent son titre au RP :
- Hurts like hell par Fleurie
- Let You Go par Wildes]
*Zander descend sur la plage au pied de leur maison sur Hebrida, montrant les deux bières qu'il tenait à Nadja qui nageait. Soudain, le temps se dégrade et la mer calme s'agite de plus en plus. Il la perd de vue alors qu'elle tente de regagner la terre ferme. Il se précipite dans l'eau pour aller l'aider, mais impossible de la rejoindre. Elle s'éloigne de plus en plus de lui et finit par disparaître, avalée par les eaux, tandis qu'il est repoussé vers le rivage…*
Il ouvrit les yeux brutalement lorsqu'un coup de tonnerre retentit violemment tandis que la pluie battante tambourinait avec force sur les vitres. Désorienté, il regarda autour de lui. La pièce, plongée dans l'obscurité, ne lui était pas familière. Il ne savait pas où il était ni comment il était arrivé là ni même depuis combien de temps il s'y trouvait.
Un éclair zébra à nouveau la nuit éclairant les lieux une fraction de seconde avant d'être suivi d'un autre puissant claquement de tonnerre. Étendu et en nage, il chercha à rassembler ses pensées éparses, sans grand succès. Il se sentait… vide et déconnecté, sensation qui ne lui était pas inconnue, mais incapable de savoir pourquoi exactement.
Il se souvenait du site alpha, de l'attente et de l'angoisse puis d'être parti pour rapatrier l'ambassadrice de Celestia et d'une planète quelconque avec une porte pour renvoyer une partie des Bergers et Isaac sur Hebrida. Il se rappelait être aller parlé à son gouvernement à la demande du Dr Doyle pour potentiellement évacuer les membres du site alpha sur sa planète natale au besoin puis… rien. Le néant total. Ou presque.
« Achever l'ennemi… Éperonnage… Explosion… Morte… Sacrifice… Acte héroïque… Condoléances…. »
Il se figea lorsque ces mots résonnèrent dans sa tête. Tétanisé, il fut soudain incapable de respirer quand la réalité le frappa de plein fouet. Non, cela ne pouvait pas être vrai. Pas encore. Il était toujours plongé dans un horrible cauchemar.
Le craquement du tonnerre le fit se redresser. Son mouvement provoqua l'activation d'une d'une lampe à basse luminosité qui éclaira faiblement les lieux, auxquels il ne prêta pas attention. Il avait besoin d'air, tout de suite. La respiration saccadée, il se leva et tituba vers la porte-fenêtre et sortit sur le balcon. Il fut instantanément trempé et balayé par le vent déchaîné. Tempête typique d'Hebrida, lui souffla son esprit embrumé. Comment était-il arrivé là et surtout où était-il exactement ?
Chancelant, il essayait toujours de reprendre son souffle et s'appuya sur la balustrade pour se stabiliser. Son regard plongea vers le bas où il devinait la forêt. Une sacrée chute, qui à n'en point douter mettrait fin à sa douleur et… Il sentit deux mains l'agripper et le tirer en arrière pour le ramener à l'intérieur.
« Zander, qu'est-ce que tu fais dehors ? Tu cherches à attraper une pneumonie ? » lui demanda Prius, inquiet, en fermant la fenêtre.
Il avait pourtant demandé à ce que les portes-fenêtres soient verrouillées pour éviter un… accident, mais la foudre et la coupure d'électricité un peu plus tôt avaient peut-être causé un dysfonctionnement.
Le pilote le regarda quelques instants, perdu, dégoulinant de pluie et frissonnant. Il comprit qu'il devait se trouver au Monastère des Bergers sur sa planète natale, mais il ne comprenait pas vraiment pourquoi. Sauf si…
« - Dis-moi… que ce n'est pas vrai… dit-il soudain d'un ton désespéré et saccadé.
- Oh Zand… Je suis désolé… » commença-t-il avec un air peiné.
Zander se sentit vaciller et chuter dans un gouffre sans fond, à nouveau incapable de respirer. Le prêtre le rattrapa et le fit s'asseoir dans un fauteuil.
« Respire ! Inspire par le nez... Expire. Voilà. Encore une fois… lentement… Très bien. Continue comme ça encore un peu, fit-il avant de s'éloigner quelques secondes. Tiens, bois ça. Doucement, c'est chaud. Cela va t'aider à te détendre. Je vais te chercher de quoi te sécher et te changer. »
Le pilote prit la tasse et but une gorgée. Il reconnut le goût caractéristique d'une des tisanes du prêtre. Voilà pourquoi il se sentait si déconnecté, même s'il ne se souvenait pas en avoir pris… Cela allait le plonger dans un sommeil sans rêve où il oublierait tout. Le mieux serait encore de ne plus jamais se réveiller. Ainsi, il la rejoindrait dans les étoiles où elle se trouvait, pensa-t-il perdu dans la contemplation de la tasse.
« Il y en a plus sur la table là-bas si tu en veux encore. Et il y a aussi de quoi manger si tu as faim… » ajouta le prêtre en lui donnant une serviette et des vêtements secs, mais il voyait que son ami, toujours en état de choc, ne l'écoutait pas. Au moins, il avait l'air un peu plus calme et sa respiration était redevenue presque normale.
Une vingtaine de minutes plus tard, le pilote était changé et dormait à nouveau profondément sous l'effet de la décoction. Prius vérifia une dernière fois que la porte-fenêtre était bien verrouillée et la sécurité activée pour que son ami ne puisse pas la rouvrir. Il contempla le balcon quelques secondes. Peut-être devrait-il l'installer dans une chambre avec une fenêtre qui ne s'ouvrait pas et où il n'y aurait aucun danger. Non, il verrait demain en fonction de l'état de son ami si ces précautions s'imposaient vraiment. Il sortit de la chambre après un dernier regard au pilote.
« - Dis-moi, Stella. Tu l'aurais téléporté si… ? demanda-t-il à l'IA.
- Oui. Je suis prête à intervenir si nécessaire.
- C'est rassurant. Avertis-moi lorsqu'il se réveillera.
- Je n'y manquerai pas.
- Merci. » fit-il en se dirigeant vers sa chambre.
[HRP: Et les deux chansons qui donnent son titre au RP :
- Hurts like hell par Fleurie
- Let You Go par Wildes]