SGZ est un forum RPG, c'est-à-dire que vous incarnez un personnage avec une vie, un passé, des émotions, des envies, des manies, etc ...
Vous le faites vivre, parler et tout ça par écrit.
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A la grande surprise de Nadja, la sonde accepta de partager ses connaissances, même s’il faudrait consulter sur place. La suite lui parut plus étrange et son esprit paranoïaque lui souffla l’impression d’être une fois de plus un rat de laboratoire.
« - Comment sera représenté la sortie ? demanda-t-elle. A quelle distance sera-t-elle ? »
Elle avait déjà joué avec des hologrammes dans un hôtel des anciens et n’en gardait qu’un souvenir très mitigé.
Elle n’était pas la seule à repenser à l’Hôtel et le regard que lui lança Mei était sans équivoque. Pour une fois, Nadja n’avait pas fait attention au fait qu’elle n’est pas pris son arme de poing. Elles devraient à nouveau en discuter, plus tard.
« - Et interactif comment ? Ils peuvent nous attaquer? Verrons nos vêtements différents ? »
Le détecteur à emmerdement de l’officier de sécurité venait soudain de se mettre à biper très fort.
Écoutant les explications de l'hologramme... qui ne semblait pas être une IA consciente, mais plutôt un logiciel d'interaction simulant la conscience pour faciliter la conversation, la Narisienne pensa avoir comprit les grandes lignes de ses explications. Il suffisait de recalibrer un signal. Comme sur les vieilles télés terriennes en bougeant l'antenne. Et pour poursuivre cette comparaison, pour savoir si la réception était bonne, il fallait voir l'écran et s'en servir pour ajuster l'appareil. La simulation lui fit penser à quelque chose :
"C'est comme un jeu vidéo en fait ? -Les principales applications sont à but scientifiques et ludiques, mais il est vrai qu'elles peuvent sembler divertissantes selon les individus."
Plume demanda comment il était possible de tout voir en temps réel :
"Mes créateurs utilisent différents moyens comme un maillage de nano-sondes formant un maillage couvrant toute la surface. Elles sont équipés de récepteurs psioniques qui leur permettent, de manière indétectable et inoffensive d'avoir accès à l'ensemble des formes de vie, de la plus simple à la plus complexe. Pour des raisons de respect de l'intimité de chacune des formes de vie conscientes, les informations transmises ici sont par la suite filtrées et uniquement les données pertinentes sont envoyés. -Donc... dans votre mémoire, vous avez l'ensemble, des souvenirs et la mémoire de tout ce qui vit sur la planète ? -Et de tout ce qui a vécu, en effet. Sans parler des autres données plus conventionnelle concernant les éléments physiques et environnementaux. L'invention d'Internet à faciliter certaines observations aussi."
Le reste de la discussion porta sur le type d'interaction possible lors des simulations :
"Vous serrez vue comme des personnes appartenant au lieu et à l'époque donnée. Vous pourrez poser des questions à chaque personnes, aussi bien sur sa vie que d'autres plus générales à son métier ou son peuple. Vous pouvez aussi si vous le souhaiter, modifier le cours de l'histoire telle qu'elle a été enregistrer afin de voir ce qu'il aurait put se passer si les choses s'étaient dérouler autrement. Bien sûr cela reste des simulations, vous ne modifierez pas l'histoire réelle. Je vais vous montrer ça de manière plus concrète..."
L'hologramme disparut. Un léger ronronnement se fit entendre et la cavité devint comme une gigantesque salle blanche, puis, comme lors d'un temps de chargement, le paysage changea dans un fondue, faisant apparaître paysage, bâtiments, végétation, personnes... et après un petit instant pour s'adapter à la luminosité, les sons se faisaient entendre. Elles se retrouvèrent à proximité d'une foule devant une scène de musique en pleine air, attendant fébrilement que l'artiste faisait son entrée, malgré l'heure très matinale. L'endroit semblait avoir connue une sacrée fêtes ces derniers jours comme en témoigner le sol boueux et certains fêtard, le regard bien fatigués avec des vêtements en plus ou moins bon état :
"18 Aout 1969. 8h56 heures locales. Bethel. État de New York, États-Unis d'Amérique. Woodstock Music and Art Fair. D'ici exactement 6 minutes et 12 secondes, le musicien Jimi Hendrix donnera le concert qui confluera le festival de Woodstock, l'un des plus grands moments de l'histoire du mouvement rock et de la culture hippie."
Un flash de lumière, uniquement visible des quatre femmes apparut au niveau de la scène. les autres personnes présentes ignoraient sa présence, passant au travers comme s'il n'existait pas :
"Pour quitter la simulation, il suffit d'emprunter cette sortie. N'hésitait pas à profiter de la musique, la perception du temps est différente dans la simulation. Dans le vrai monde, vous n'aurez passés que quelques secondes."
Mais pour quitter la dite simulation, il fallait traverser la foule de hippie qui allait devenir beaucoup plus actif quand le chanteur fera son entrée. Peut-être qu'elles pourraient simplement rester là et profiter de la musique et attendre bien sagement que la foule se disperse à la fin du concert...
Lorsque le paysage changea, Plume se tendit instantanément. Sur ses gardes, elle scruta les alentours. Elle était en plein air, à un spectacle à en croire la voix de l'hologramme. Un flash de lumière apparut sur une scène au loin. Il leur fallait rejoindre cette lumière pour quitter la simulation. Le seul problème : Entre elle et la sortie se tenait une foule dense de personnes visiblement excitées par ce qui allait suivre. L'état du sol laissait aussi supposé qu'ils n'en étaient pas à leur premier concert.
Instinctivement, la jeune femme recula d'un pas. Comment allait-elle traverser cet océan humain en restant calme ? Elle savait que si l'un ou l'une d'entre eux s'approchait un peu trop, cela pouvait rapidement tourner mal, autant pour elle que pour eux.
"Je ne traverserai pas ça, …"
C'était plus un murmure qu'autre chose. Seulement les personnes les plus proches d'elles avaient pu l'entendre.
La sonde décida de leur faire une démonstration pour illustrer ses propos. La pièce se transforma soudain et elles se retrouvèrent dans une foule. Elle écouta les indications données concernant le lieu et la date avant de secouer la tête.
« Woodstock, hein ? Voilà qui explique cette drôle d'odeur dans l'air et pourquoi certains des festivaliers ont l'air… ailleurs. » remarqua-t-elle diplomatiquement. À priori, elles ne risquaient rien, ou du moins, l'espérait-elle.
Elle grimaça en voyant où se trouvait la sortie. Elle n'avait pas envie de traverser la marée humaine qui les en séparait. Trop dangereux.
« J'avoue que passer au travers de cette masse humaine ne me semble pas être la meilleure des stratégies. Impossible qu'on reste groupées, surtout lorsque le concert aura commencé. Peut-être qu'on pourrait passer ailleurs par une zone où il y aurait moins de monde ? Sinon, nous en avons pour un bon moment. »suggéra-t-elle, pas certaine de vouloir écouter le concert et attendre que la foule se disperse.
Soudain, elle furent ailleurs. Une foule immense se rassemblait devant eux pour assister à un concert. Et leur objectif, une sorte de ligne d’arrivée qu’elles seules voyaient se trouvait comme de juste sur la scène.
« - Ah ben ça va être pratique, cette affaire. »
Personne ne semblait avoir envie de traverser cette foule, ce qui se justifiait parfaitement. Elle regarda autour d’elle pour repérer les coulisse et le service de sécurité.
« - On peut essayer par la, proposa-t-elle. »
Elle se dirigea vers l’accès réservé et sourit à l’agent de sécurité.
« - Nous sommes les Quatre Amazones. Nous passons sur scène tout à l’heure. »
Avec un peu de chance, il serait tellement occupé qu’il ne discuterai pas trop.
Le groupe avança vers l'arrière de la scène, évitant le gros de la foule qui devenait de plus en plus compact. Le terrain devant la scène était devenue un véritable bourbier à cause de la pluie et des mouvements de foule. Il ne pleuvait pas, mais tout laissait signe que ce n'était que passager avec ces nuages gris roulant dans le ciel.
Étrangement, accéder à l'arrière de la scène fut plutôt facile. La sécurité était littéralement débordée depuis le début du festival dont les organisateurs avaient clairement sous-estimé le succès. Ils avaient tablé sur un total de 40 000 personnes pour tout le festival, il y en a eut 10 fois plus. Étrangement, il n'y avait pas eut énormément d'incidents malgré la démesure et le manque d'organisation. À peine trois morts, ce qui étaient presque un miracle vue les conditions du festival.
Nadja s'adressa au seul agent de sécurité qui gardait l'accès à la scène et il tenait à peine debout à cause de la fatigue. il ne possédait pas de planning quelconque, sans doute reposant en lambeaux quelque part dans le bourbier non loin :
"Euh... je croyais qu'avait que Hendrix après Sha Na Na. Foutue organisateurs pas capable de prévoir un truc correct... Et ces techniciens qui ont pas finit de faire les réglages. OK allez vous préparer. Amusez vous bien !"
Il ne discuta pas trop, étant presque en pilotage automatique. On pouvait facilement deviner ce qu'il voulait en voyant les quatre femme : que tout ça se termine et qu'il puisse se coucher pour les trois prochains jours. Pour la petite histoire, une fois le festival terminé, il eut même pas la force de rentrer chez lui et dormit presque 18 heures d'affilé sur la banquette arrière de sa voiture.
Montant sur l'estrade en échafaudage, manifestement en bois, le groupe se rendait compte à quel point tout aurait put mal tourné... une électrocution d'un des chanteurs ou de plusieurs techniciens à cause des câbles baignant dans l'eau. Une personne qui aurait put monter sur scène avec une arme et faire un carton sur la foule en bas, l'acclamant comme si c'était un des musiciens du festival avant le passage à l'acte...
Montant sur les planches grinçantes et glissante, les quatre femmes n'étaient plus qu'à quelques mètres de la sortie de la simulation et n'eurent aucun mal à la franchir, ironiquement sous les acclamations de la foule qui pensait assister à la première partie du concert de Hendrix. Après un doux flash blanc enveloppant le groupe, elles se retrouvèrent de nouveau dans la caverne baignant dans des milliards de points holographiques. La balise était toujours là, pulsante doucement et l'hologramme réapparut à son tour :
"Comme vous avez put le remarquer, il n'y a aucun risque. Voulez vous poursuivre ?"
Nadja proposa de passer par l'arrière et ainsi d'éviter la foule, ce qui convenait parfaitement à Plume. Tout putôt que d'entrer dans ce concentré humain chaotique. Le garde les laissa passer sans opposer de résistance et il ne leur fallut pas longtemps pour entrer dans le faisceau lumineux. Plume soupira en se retrouvant de nouveau dans la grotte du Yucatan. D'un coup d'oeil, elle s'assura que tout le monde était revenu sans problème et grimaça à la question de l'hologramme.
La jeune femme n'avait aucune envie de renouveler l'expérience mais elle devait faire beaucoup de choses qu'elle ne voulait pas pour une raison plus importante qu'elle-même. Ces données pouvaient se révéler extrêmement bénéfiques et on lui avait assurer qu'il n'y avait aucun danger et puis, elle s'était déjà engagée.
"Est-ce qu'on peut savoir à l'avance où on va aller ou c'est aléatoire ?"
Nadja proposa de passer par les coulisses et la troupe n'eut aucune difficulté à passer la sécurité qui tenait à peine debout et qui ne semblait rêver que d'une chose, que le concert se termine pour aller dormir, ce dont il avait grandement besoin. Mei se souvenait qu'il y avait eu très peu de blessés ou de morts, ce qui était franchement au vu des conditions. Elles atteignirent la "sortie" sans problème et se retrouvèrent à nouveau dans la grotte de la sonde. L'hologramme leur demanda si elles souhaitaient continuer.
« Je n'y vois pas d'inconvénient. Mais j'avoue que je n'aurais rien contre savoir à l'avance à quel événement nous allons assister si c'est possible. » répondit-elle, préférant éviter les surprises et savoir dans quoi elle allait mettre les pieds
L'hologramme avait beau leur assurer qu'elles ne craignaient rien, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si c'était vraiment le cas et si les choses ne déraperaient pas à un moment ou à un autre. Après tout, la sonde était endommagée et il était impossible de savoir si cela n'aurait pas de répercussion sur son fonctionnement.
Nadja fut un peu surprise que son plan fonctionne aussi bien. Mais le personnel de sécurité était surmené et sous staffé. Ca aurait mérité un bon coup de pied aux fesses tout ca…
Mais en l’occurrence, ça les arrangeaient bien. Les quatre amazones passèrent donc par les coulisses puis sur le scène ce qui leur vallut une ovation de la foule. Nadja leva la main en retour pour saluer avant de passer sous l’arche. Qui aurait cru qu’elle avait l’âme d’une rock star ?
Une fois revenue à la bonne époque, elles se reposèrent quelques minutes et elle se joint aux autres quand à la destination suivante.
« - Ca serait pas mal oui. Une petite présentation au moins, ne serait pas de trop. »
Sinon ils faudrait réagir, s’adapter et dominer. Une journée normale de marines sommes toute.
De retour dans la grotte, entourée d'un brouillard holographique donc chaque points, chaque particules, étaient la vie d'un individu ou d'un animal de la Terre, le groupe était d'accord pour poursuivre, mais sans foncer tête baissée. Elles demandèrent alors si c'était possible de choisir les simulations ou à défaut d'avoir quelques informations avant :
"Les simulations seront aléatoires. Il me sera impossible de les choisir. Mais je peux effectivement vous donner des informations pour vous éclairer."
La silhouette holographique disparut alors que la cavité se recouvrit une nouvelle fois d'une lumière blanche. Le groupe se retrouva dans une salle blanche semblant s'étendre à l'infinie tandis des volutes éthérée apparaissaient et disparaissaient ça et là, sans vraiment de cohérence ou de formes reconnaissables :
"27 Septembre -52. France. Siège d'Alésia. Après des semaines de bataille, les troupes gauloises de Vercingétorix se rendent aux légions romaines de Jules César. La sortie de la simulation se trouve dans le camp romain de la 8ème Légion à environ 850 mètres de votre position. Vous incarnerez quatre soldats de ce groupe de combat. Vous serez en armures et en armes et vos interlocuteurs vous verront comme des hommes. Niveau d'hostilité estimé : Faible."
La voix se tut alors que les volutes devinrent plus nombreuses jusqu'à recouvrir tout le champ de vision. La scène fut aussi brève qu'un battement de paupière, mais durant cet infime laps de temps, le groupe put voir les volutes s'assembler pour former le paysage avant qu'une énième lumière blanche n'apporte la cohérence finale à l'ensemble.
Il faisait plutôt doux. Pas de pluie, même si le ciel avait grise mine. Le paysage se composait de collines et de forêts au loin. De plus près, c'était de la terre battue, signe d'un très important mouvement de population il y a peu de temps. L'odeur vint frapper leurs narines d'un coup en même temps que la vue de tous les corps. Beaucoup avaient des vêtements de toile ou de cuir, d'autres étaient en armure de métal avec l'emblème d'un aigle dessus. Elles étaient au beau milieu d'un champ de bataille, mais fort heureusement, après les combats.
La réalité du combat apparut assez rapidement. Pour beaucoup de monde, la Bataille d'Alésia pouvait se résumer aux légions massacrant sans peine des Gaulois. La réalité était que les soldats de Rome étaient attaqués de tout côtés avec de lourdes pertes, même si, en effet, les tactiques, la discipline et surtout les défenses des installations romaines avaient été des atouts stratégiques.
Comme annoncée, elles se voyaient en armure, mais elles se voyaient toujours avec leurs véritables corps et visages. Les armes et les armures étaient en sale état, maculés de sang et de boue. leurs "rôles" avaient participé à cette bataille et y avaient survécus avec d'autres au loin, plus ou moins indemnes, portés sur des brancards rudimentaire... quand il s'agissait de Romains. les survivants Gaulois étaient quand à eux soit enchaînés, soit achevés.
Le vent porta des hurlement de joie derrière eux en contrebas de la colline. Les survivants de la bataille étaient amassés autour des prisonniers gaulois chaines aux poings. Au centre, un homme en armure et une cape rouge avec, presque à ses pieds, un homme déposant des armes au sol. À l'opposé et a peu de distance, un camp romain avec ses murailles de bois, ses tours de gardes et des légionnaires patrouillant autour.
Techniquement, il suffirait de rejoindre le camp à la recherche de la sortie de la simulation. Pas d'ennemis en vue, mais cette marche n'allait pas être une promenade de santé... après tout elles étaient au milieu de ce qui avait été un champ de bataille avec une vision certes réaliste, mais peu reluisante de la chose...
La simulation suivante n'était pas plus glorieuse que la précédente mais, ironiquement, Plume se sentait moins oppressée. Ici, elle avait des armes et de la place. Nul besoin de traverser une foule dense. Par contre, le paysage était bien moins agréable. Des morts. Partout. Et des idiots pur s'en réjouir.
Il y avait eu une bataille ici. D'après l'hologramme, il s'agissait d'Alésia, il y avait plus de deux milles ans. Plume garda un visage fermé en contemplant l'ensemble du tableau.
"Est-ce qu'un goa'uld est responsable de ça ?"
Mais, au fond, elle savait bien que ce n'était pas le cas. Malheureusement, l'Homme n'avait pas besoin d'intervention extérieure pour se montrer cruel et meurtrier.
"Je ne sais pas vous mais je n'ai pas envie de m'éterniser ici."
La jeune femme se mit donc en marche, tâchant d'ignorer les romains autour d'elle qui fêtaient leurs victoire et ceux qui achevaient leurs ennemis.
Mei écouta la réponse de la sonde. Non, elles ne sauraient pas dans quoi elle mettraient les pieds avant que la simulation suivante s'active. Joie…
Dès que le décor changea, elle reconnut l'odeur caractéristique d'un lieu où il y avait eu de nombreux morts. Un champ de bataille avait annoncé la sonde et c'était bien ce qu'elle voyait.
« Cette possibilité n'est peut-être pas à exclure totalement vu leur tendance à s'immiscer dans notre histoire, même si les hommes sont parfaitement capables de s'entretuer ainsi sans l'aide de quiconque… »répondit-elle à Plume.
Elle n'avait jamais entendu parlé de cette bataille, mais cela n'avait rien d'étonnant en soi. Elle ne connaissait rien à l'histoire de France et n'y avait même jamais mis les pieds, sans parler de la période à laquelle cet affrontement avait eu lieu. Elle observa au loin la scène d'un homme qui visiblement se rendait à un autre.
Tout cela n'avait pas grand intérêt à ses yeux. La seule chose qui comptait était d'atteindre la sortie dans le camp, aussi suivit-elle Plume. Elle ne se soucia pas le moins du monde des blessés et des mourants. D'abord, ils n'étaient pas réels et ensuite, elle ne pouvait rien pour eux. Dans la réalité, ils étaient morts depuis belle lurette et rien de ce qu'elle ferait ne changerait cela. Puis de toute façon, avec quoi pourrait-elle bien les soigner ?
Elle se contenta donc d'avancer en surveillant les environs en direction du camp.
Se retrouver en armure, même celle d’un légionnaire romain rendit son sourire à Nadja. Elle observa le carnage d’un œil critique. Même deux milles plus tôt, les champ de bataille se ressemblaient tous.
« - Ce genre de boucherie est bien humaine. Jules Cesar à repoussé deux armées simultanément ici. Une qui venait de la ville la-bas et des tribus qui venaient en renfort. Ils étaient moins nombreux mais mieux armé et plus discipliné. Ça a fait la différence. »
Elle sentit plusieurs regards surpris se poser sur elle et elle haussa les épaules.
« - L’histoire militaire, c’est le seul truc que j’aimais bien à l’école, expliqua-t-elle. On y va ? »
Elle remis son casque à cimier sur la tête qui l’identifiait comme un Optio, c’est a dire un sous officier haut gradé. Décidément cette simulation avait le sens de l’humour.
« - Il pourrait y avoir des pillards, restez vigilantes. Même si nous avons gagné cette bataille, quatre légionnaire seuls restent des proies faciles. »
Ainsi vêtue en armure de la Rome Antique, les trois femmes s'avancèrent sur le champ de bataille tandis que Nadja surprit tout le monde sur sa connaissance des évènements. De son côté, la Narisienne expliqua à Plume :
"Jules César était un célèbre général de la République Romaine. Un des trois leaders de Rome à l'époque. Avec la conquête de la Gaule, il a put acquérir davantage de pouvoir et d'influence sur le Sénat. Il a provoqué et gagné une Guerre Civile tout en étant adulé par le peuple. Il est devenu l'amant de la Reine Cléopâtre et il allait se fait élire dictateur à vie. Il est mort le jour de son "couronnement", assassiné par son propre fils adoptif et 22 autres sénateurs craignant sa soif de pouvoir. Contrairement à ce que beaucoup pensent, César n'a jamais été empereur... parce que l'Empire Romain n'existait pas encore. C'est son successeur, Auguste, qui sera le premier Empereur romain et il eut un règne couronné de succès."
Les quatre soldats se dégagèrent du gros des morts. Des corps avaient été déplacés pour former un chemin praticable depuis l'entrée du camp sans avoir à déambuler entre les cadavres. Un bruit venant de derrière eux se fit entendre, le pas cadencé reconnaissable de plusieurs chevaux avec le roulement sourd d'un chariot. Il arriva rapidement à la hauteur du groupe, avec une petite escorte. Ce chariot était un chariot de blessés dont certains gémissait de douleurs à chaque irrégularité sur le chemin.
L'ambulance antique et son escorte dépassa le groupe et creusa relativement vite l'écart. C'est alors qu'un phénomène curieux se produisit : Il y a eut du mouvement parmi les cadavres sur le bord de la route et d'un coup, sans prévenir, une dizaine de guerriers gaulois sortirent de leur cachette et se ruèrent sur l'escorte et le chariot. La surprise fut totale et plusieurs légionnaires périrent sous les premiers coups de lames, mais la légendaire discipline romaine mit fin à ce qui allait être une boucherie. Toutefois, ils étaient en sous-nombre et ces guerriers, sans doute en pleine attaque suicide n'y allait pas de main morte :
"Il vont massacrer les blessés ! Il faut les aider !"
Nadja semblait à l'aise dans cette simulation. Elle marchait d'un pas sûr avec le reste du groupe pendant qu'Aynira expliquait en détails le contexte de la scène qu'elles étaient en train de vivre. Plume écoutait attentivement en faisant attention aux endroits où elle mettait les pieds mais bientôt, un bruit de cheval trainant un chariot se fit entendre. Les quatre intruses s'écartèrent du chemin et regardèrent passer le chariot de blessés. Plume grimaça légèrement. Ce n'était pas un spectacle agréable.
Soudain, un groupe de gaulois, se faisant passer pour morts mais bien en vie prirent d'assaut le chariot. D'abord, Plume resta interdite. Leurs actions ne changeraient rien ici et elle ne savait pas lequel des deux camps méritait son aide. C'est alors qu'Aynira affirma qu'il fallait aider les hommes en armures. Les romains. Sans plus réfléchir, Plume saisit l'arme à sa ceinture et se mêla au combat.
Son armure était lourde et encombrante. Elle n'aimait pas cela, mais elle devait bien admettre qu'elle la protégeait bien. L'arme non plus, elle n'en avait pas l'habitude mais elle avait assez d'expérience dans ce genre de combat pour faire feu de tout bois. Sans vraiment monter à l'assaut des attaquant, elle s'occupa de sécuriser les blessés et de faire en sorte que les gaulois ne les approchent pas de trop. Mais ce n'était pas une mince affaire.
Alors qu'elle repoussait l'assaut de trois gaulois, l'un d'eux parvint à passer sa défense et lui enfonça le glaive dans l'épaule. La jeune femme poussa un cri de douleur en tombant à genoux et propulsa son bras valide, toujours armé, dans l'estomac du fautif.
Mei marchait en essayant de garder le rythme. Cette accoutrement était lourd, encombrant et pas confortable du tout. Elle écouta avec intérêt les explications des uns et des autres sur la période et l'événement historique dans lequel elles avaient atterri. Elle n'était pas surprise que Nadja en connaisse un rayon sur le sujet.
Elle regarda l'ambulance passer en se disant que peu de ces blessés avaient des chances de survivre vu le niveau de la médecine de l'époque.
Lorsqu'un groupe d'ennemis surgit d'un tas de cadavres, elle resta plantée là sans bouger. Ils allaient massacrer les blessés, et alors ? Pourquoi se donner la peine d'intervenir ? C'était une simulation et ils étaient morts depuis belle lurette. Ce n'était pas son action qui changerait quoi que ce soit à ça. Puis se battre avec une épée, ce n'était pas vraiment dans ses cordes, surtout que celle-là pesait trois tonnes et qu'elle n'avait aucune idée de comment la manier… Et ce n'était pas ses quelques leçons de tai-chi qui allaient l'aider face à des combattants aguerris.
Elle entendit Plume hurler et la vit avec une épée plantée dans l'épaule. Visiblement, simulation ou pas, elles pouvaient ressentir la douleur, même s'il n'y avait en réalité aucune blessure. Elle voulut aller la voir, mais deux ennemis décidèrent de lui barrer la route. L'option de prendre ses jambes à son cou lui semblait plus sage que ce qui se profilait.
*Le bout pointu en avant…*se dit-elle en levant le glaive dans ses mains.*Et maintenant ? Je prie ?*
La situation dégénéra en quelques secondes. L’instant d’avant, elle profitait de ce moment d’histoire avec un grand sourire. A présent elle jetait son pilum vers un guerrier de presque sa taille et fonçait au combat. Au moins, le port de l’armure ne la gênait-elle pas. Elle s’y sentait même plutôt à l’aise, pour tous dire.
« - Tenez vos positions, hurla-t-elle au soldat survivants. Protégez le chariot. »
Si la discipline romaine était à la hauteur de sa réputation, ils ne réfléchiraient pas pour accomplir ses ordres. Plume était déjà à l’arrière du chariot et luttait contre trois adversaires Un instant, Nadja se demanda qui était le plus à plaindre, de l’extraterrestre ou des gaulois, mais elle se reprit en voyant la jeune femme tomber, une vilaine blessure au bras. Le temps d’effacer un adversaire devant elle, l’ex-marine constata qu’elle avait été devancé par le médecin du groupe, à présent en fâcheuse posture.
Elle interposa son bouclier pour éviter à l’asiatique de se faire fracasser le crane par une masse en bronze et expédia la pointe de son glaive dans la gorge d’un assaillant. Ses derniers n’étaient plus très nombreux mais ne semblait pas vouloir se démoraliser. Si leur objectif avait été de faire le plus de dégâts possibles, ils avaient déjà réussit.
Les quelques minutes de combats suivantes tournèrent progressivement en faveur des Romains grâce à l'intervention des quatre soldats. Malgré la surprise et les pertes, les Gaulois s'épuisaient alors que les manœuvres des légionnaires prirent le pas et l'avantage. Nadja acheva le dernier des agresseurs d'un coup de glaive bien placé. L'escorte d'origine, ou ce qu'il en restait, remercia les quatre femmes pour leur intervention. Une voix se fit entendre parmi les blessés. Un homme blessé à l'épaule, à la tunique mauve sortit malgré les recommandations du médecin. Il se présenta comme étant Gaius Marcus Levarius et annonça qu'il n'alla pas oublier ce geste avant de donner une petite bourse à chacune des personnes.
La simulation d'alors se figea avant de devenir blanche et la voix de l'hologramme se fit entendre :
"Point de divergence atteint. -Point de divergence ? -Un point de divergence est un moment clé, un carrefour où l'Histoire peut basculer d'un côté, ou de l'autre. Gaius Marcus Levarius était un fidèle lieutenant de César et un ami proche de son fils adoptif, Brutus. Une fidélité absolue. Survivant à l'attaque des vengeurs gaulois, Levarius revint à Rome avec César et, par ses relations avec Brutus, aurait put être au courant de la tentative d'assassinat du général quelques années plus tard et aurait sans doute empêcher qu'il ne se produise. César bien vivant, il aurait été le premier Empereur de Rome et aurait au nouvel Empire Romain de croître sans la guerre civile qu'entraîna son assassinat opposant Auguste et Marc-Antoine. Plus riche et prospère que jamais, l'Empire Romain aurait continué son expansion bien plus rapidement que celui qui a existé tandis que la virtus romaine aurait gardée toute sa vigueur en montrant César comme étant le "Romain Parfait". Sans les luttes de pouvoirs internes et protégé efficacement, il est tout à fait possible que l'Empire Romain aurait survécu bien plus longtemps. Peut-être même jusqu'à nos jours. On peut même imaginer un Empire Romain qui, ne se satisfaisant pas de la Terre, puisse utiliser un artefact retrouver en Egypte pour se lancer à la conquête des étoiles. L'histoire de la galaxie en aurait été changée. En bien... comme en mal. La plus petite des interactions peut avoir une immense incidence sur l'Histoire... Reprenons."
Pendant toute l'explication, des hologrammes illustrait les propos, montrant César sur le trône et une Rome évoluant à travers l'histoire, se couvrant peu à peu de bâtiment moderne et survoler par un avion de chasse frappé de l'aigle impériale. On voyait ensuite une version alternative du SGC avec des "légionnaires" modernes face à la Porte des Étoiles. L'image d'après montrait des combats entre les Néo-Romains et les Jaffas, suivit d'une flotte de BC-304 et 305 frappés de l'Aigle romain et du SPQR. Enfin, on voyait la Voie Lactée avec au dessus les différents emblèmes des Grands Maîtres goa'uld se faire écraser par l'aigle impériale, sous entendant que ces potentiels "maître de la galaxie" n'étaient pas forcément mieux que les précédents...
La simulation reprit à quelques mètres de l'entrée du camp romain, la sortie de la simulation étant visible à l'entrée de la tente du chef du camp, situé en plein milieu de l'installation...
"Bon, la prochaine fois, je vais éviter de créer un empire spatial en voulant aider quelqu'un !"
une fois que les combats eurent cessés, Plume lâcha son glaive et porta sa main à l'épaule en grimaçant. Elle sentait la sueur couler le long de ses temps et son souffle était irrégulier alors qu'elle luttait contre la douleur. Elle fronça les sourcils lorsqu'un homme qu'elle ne connaissait pas lui tendit une bourse puis, tout se figea. La jeune femme se laissa glissée au sol, se moquant de l'avenir qu'aurait pu avoir la Terre si leur intervention avait été réelle. Tout ce qu'elle savait c'était que la douleur qu'elle avait ressenti, elle, était réelle. Même s'il n'y avait aucune plaie visible.
Elle soupira à la réflexion d'Aynira.
"Et si tu laissais l'avenir de l'univers tranquille et venais m'aider à me relever plutôt ?"
Elle saisir la main de la narisienne et grimaça.
"C'est peut-être pas réel mais ça fait un mal de chien !"
Sans attendre l'avis des autres, Plume traversa rapidement l'espace qui la séparait de la fin de la simulation.
Nadja grimaça en tranchant la gorge du dernier gaulois. Un coup bien ajusté avait fendu son bouclier en deux et laissé une belle ecchymose sur l’épaule. Elle avait beau savoir que la blessure n’était pas réelle, ça faisait un mal de chien.
Lorsqu’un homme, qu’elle ne reconnut pas, vint les remercier, la simulation s’arrêta et l’IA expliqua comment les choses auraient pu évoluer différemment à partir de là. L’hypothèse était intéressante, passionnante même lorsqu’elle regardait ses soldats romains du futur mais elle contenait beaucoup de conditionnel. Si elle avait compris une chose grâce à son expérience de voyageur temporel, c’est que plus on s’éloignait du point de divergence, plus les événements devenaient imprévisibles.
« - Une bonne action ne reste jamais impunie, répondit-elle entendant Aynira hésiter à sauver d’autres personnes. Nous venons de sauver des blessés, ça me suffit pour avoir l’esprit tranquille. »
Avant de passer l’arche, l’ex marine se retourna pour graver dans sa mémoire le camp et ses habitants. Elle ne pouvait évidemment pas emporter quoi que ce soit d’ici mais pourrait coucher sur papier cette image, le plus précisément possible.
« - La suite c’est quoi d’après vous ? Trafalgar ? Diên biên Phu ? Après, j’adorerais assister au couronnement de Napoleon. Je suis sure que nous serions terrible toutes les quatre, en robe à cerceaux.»
Mei savait qu'elle ne serait pas morte si l'ennemi l'avait transpercée, mais elle fut malgré tout contente de voir Nadja voler à son secours et se débarrasser de l'importun.
« Merci. » fit-elle simplement.
La remarque de Plume ne la surprit pas. Il en avait été de même dans la simulation dans le centre de vacances.
« Vous n'avez peut-être pas été réellement blessée, mais votre corps le croit et réagit. C'est pour ça que vous avez mal, même sans blessure. La simulation est censée être inoffensive, cela n'empêche pas votre corps de réagir physiquement aux conséquences. » expliqua-t-elle.
Elle écouta les explications de la sonde concernant le point de divergence avant de faire la moue puis traversa l'arche à son tour.
« Aussi intéressant que ce soit, vos propos ne sont que pure spéculation de votre part. Vous n'avez aucun moyen de prédire ce que l'avenir sera ou aurait été et ce que vous venez de dire n'est qu'une possibilité parmi d'autres. » remarqua-t-elle.
Elle grimaça au souhait de Nadja.
« Parce que porter ces armures n'est déjà pas une torture suffisante ? Tu voudrais en plus subir les joies et les douleurs d'un costume d'époque typiquement féminin ? En voioà une drôle d'idée. »
Elle secoua la tête, se demandant ce que leur réservait le prochain épisode temporel.
