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Help (I need somebody)

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Siana Elemanquia
Noa Pakeha
Thomas Sincet
Zander Hayes
Superviseur (auto)
Nadira Garett
10 participants

descriptionHelp (I need somebody) - Page 4 EmptyRe: Help (I need somebody)

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Thomas regardait Siana se remémorer les choses et lui expliquer ce qu'elle avait apprit de la plante.
Thomas notait tout sur son calepin pour rédiger par la suite un rapport sur cette civilisation.


"Une arme sous forme de plante, je vois. Avec une conscience ? Intéressant. Que vous a-t-elle dit."

Siana continuait son exposé en parlant des Racuniens, de leur capture.

"Capturés par Tonatiuh ? Il sont peut-être sur le chantier qu'est parti détruire l'Achilles et la coalition. S'ils parviennent à sauver des Racuniens nous pourrons peut-être les rencontrer en personne."

L'archéologue espérait que Lawrence ait prit ses remarques en compte et parviendrait à sauver un maximum d'esclaves.
Sur ces mots il se concentrait sur la suite des paroles de Siana.


"Comment l'arme est activée ? Un contact tactile, thermique ?"

Puis il s'intéressait au contenu.

"Cette Iglodsia vous a-t-elle dit autre chose sur son peuple ? Des coutumes ou autre ? Pourquoi considérait-elle que nous étions des ennemis ? Comment l'avez-vous convaincue que nous étions plutôt des alliés ?"

Il était intrigué par le don mental et physique.

"Cet objet, à quoi sert-il ? Vous a-t-elle donné des consignes pour l'employer ?"

Thomas écoutait les réponses et notait tout pour un compte-rendu le plus complet possible.

descriptionHelp (I need somebody) - Page 4 EmptyRe: Help (I need somebody)

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La blonde, toujours appuyée contre son oreiller, fixait à nouveau Thomas, l'écoutant silencieusement poser ses questions. Elle préférait toujours écouter une salve de questions, faire le tri mentalement et répondre après : il n'était pas rare que plusieurs questions séparées nécessitassent une réponse globale et mise en perspective. Cela ne manqua d'ailleurs pas.

"Iglodsia a mentionné que son peuple vivait "pacifiquement", et m'a montré des images les faisant évoluer dans ce que je qualifierai de "paradis vert"."

Les faits, rien que les faits. Siana ne croyait pas que la conscience incarnée dans la plante lui ait aucunement mentit -surtout vu le contexte-, mais elle refusait de mettre ses impressions personnelles dans la balance : n'avait-elle, après tout, pas été mise sous contrôle mental ? Elle pouvait tout aussi bien avoir été manipulée, ou s'être vu idéaliser la véritable façon de vivre des Racuniens, à l'aune de ses propres critères terriens : si Iglodsia avait pu atteindre ses souvenirs pour modéliser sa mère, tout était possible.

"Après m'avoir expliqué et montré l'attaque de Tonatiuh contre son peuple, elle m'a dit qu'une arme-plante, celle que nous avons ramenée, avait été laissée intentionnellement pour détruire leurs ennemis. La façon dont nous avons été identifiés comme ennemis n'a pas été très claire, mais il semblerait que les porteurs d'un symbiote, sans distinction Goa'Uld-Tok'Ra, soient ciblés ; néanmoins, tout aussi bien, nous avons été ciblés initialement parce qu'humains, comme les troupes de Tonatiuh...nous étions similaires à leurs yeux."

Elle se tut une fraction de secondes. Après tout, elle-même ne se méfiait-elle pas de sa chef Tok'Ra ? Même si elle ne le reconnaîtrait pas pour le moment... Et son métier n'avait-il pas été, pendant des années, de combattre d'autres terriens ?

"Elle a finit par réaliser que nous n'étions pas les envahisseurs de son peuple, se rendant contre que nous préparions une attaque contre Tonatiuh. Elle a certainement lu une partie des informations, notamment notre ennemi commun, dans mon esprit ; pour cette attaque, je suppose que la partie "plante" a pu le capter dans une conversation ou en infiltrant nos ordinateurs ? Je l'ignore, mais..."

Elle haussa les épaules avec un certain désintérêt, sans quitter son air froid : elle ne savait pas comment l'arme avait obtenu des informations précises, ni à quel point elles l'étaient ; quant à son rôle propre vis-à-vis d'Iglodsia, que servait de le préciser ? Elle aurait finit par le réaliser même si la blonde ne lui avait rien expliqué, à force de fouiller son esprit...
Elle ferma les yeux puis se concentra sur ce que lui avait dit Iglodsia concernant le globe...c'était là le plus dur, elle avait le sentiment que le souvenir de cette partie de leurs échanges lui échappait.


"Quant à cette arme...elle a dit de l'envoyer sur l'ennemi avec un explosif, c'est tout. La plante est censée grandir rapidement et neutraliser les hostiles autour : je suppose que l'explosif sert de catalyseur énergétique pour la plante. Mais comment discrimine-t-elle les cibles, quel effet final peut-elle atteindre, quelles sont ses forces et ses faiblesses ? Je l'ignore totalement..."

Il faut dire qu'elle n'avait guère eut le temps d'échanger avec Iglodsia après cela. Elle rouvrit les yeux et regarda à nouveau Thomas.

"Elle s'est excusée avant de quitter ma conscience, puis je me suis réveillée dans le couloir."


Son ton était toujours froid et son regard vert d'acier ; mais au fond, Siana se sentait remuée. Ces excuses étaient bien étranges.

descriptionHelp (I need somebody) - Page 4 EmptyRe: Help (I need somebody)

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Thomas venait de terminer ses questions et Siana répondait mécaniquement en énonçant les faits.

"Je vois, un peuple pacifique ..."

Il continuait de prendre des notes.

"La plante aurait capté ces informations, peut-être dans votre esprit ou via le système informatique avant qu'il ne soit coupé."

Puis elle détaillait le fonctionnent de l'arme fournie. Puis il regardait autour de la militaire.

"Et où se trouve maintenant cette arme que les racuniens vous ont donné ?"

Il fallait l'étudier et la mettre en lieu sûr à moins qu'elle soit à bord de l'Achilles pour l'utiliser contre les forces de Tonatiuh.
Thomas relisait ses notes.


"Je vous remercie Caporal Elemanquia pour le temps que vous avez pu m'accorder, je vous souhaite un bon rétablissement."

Il se retourna pour partir puis pensait aux dossiers qui devaient l'attendre sur son bureau.
Il y avait de nombreux projets à superviser et d'autres à lancer.
Il manquait de personnel scientifique sur la station mais devait trouver comment gérer au mieux avec les ressources actuelles.
L'attaque des forces de Tonatiuh amorçait une montée en puissance nécessaire des terriens pour faire face aux représailles prévisibles.
Il devaient être prêts le plus vite possible.

descriptionHelp (I need somebody) - Page 4 EmptyRe: Help (I need somebody)

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Noa n'avait pas beaucoup dormi cette nuit là. Lorsque l'alerte fut levé​e​ la veille, il s'était empressé de rétablir les protocoles de base pour assurer la sécurité de la station. Cela avait prit des heures et il était rentré tard chez lui. Emy lui en avait voulu, il lui avait promit le matin même de passer la soirée avec elle. La fillette avait piqué une colère et bien que le néo-zélandais ai tenté de calmer le jeu, ils s'étaient couchés fâchés. Noa détestait cela. Il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit, remué par les événements de la journée, la colère de sa fille, l'absence de Sarah à qui il avait laissé plusieurs messages et son angoisse concernant la mission de la jeune femme qui allait démarré le lendemain matin. Une mission extrêmement périlleuse à hauts risques. Dès qu'il y pensait, des sueurs froides le paralysait.

Lorsque son réveil sonna au petit matin​, il n'avait somnolé que deux petites heures. Il se leva pour préparer un petit déjeuné à Emy. Il avait décidé d'arriver en retard ce matin pour pouvoir croiser sa fille quelques instants. Celle-ci se leva une demi-heure plus tard, l'air toujours fâché, ignorant sciemment le néo-zélandais. Ils déjeunèrent donc dans un silence glacial et lorsque Mme Wellington, la gardienne arriva, Noa s'éclipsa en embrassant Emy sur le haut du crâne, sans réaction de celle-ci.

​C'est donc avec le cœur lourd que Noa se rendit sur le JPS. ​Il arriva au moment où l'Achille partait. Que n'aurait-il pas donné pour serrer Sarah dans ses bras avant le début de cette mission !


" Prend soin de toi, je t'en prie. " écrit-il à l'attention de la chef de l'Achille.

Noa se plongea alors dans le travail, il y avait tellement à faire ! Ce n'était que vers la fin de matinée qu'il s'accorda une pause. Il avait quelque chose à faire, quelque chose qu'il s'était promis de faire la veille. 

Dix minutes plus tard, il entrait dans l'infirmerie et s'approcha du lit du Caporal Elemanquia. Noa sourit à la jeune femme et hocha la tête en la saluant.


" Bonjour Caporal. "

Ils ne se connaissaient pour ainsi dire pas. Tout ce qu'il savait d'elle, il l'avait lu dans son dossier à son arrivée sur le JPS. Siana venait d'intégrer JP1, son équipe et bien qu'ils se soient brièvement croisé la veille lors de l'arrivée du secrétaire de l'ONU et de Kaliana, ils ne s'étaient jamais correctement présentés.


" On n'a jamais été proprement présentés. Je suis Noa Pakeha, je fais parti de JP1. Je voulais passer prendre de vos nouvelles..."

Noa désigna la chaise aux côtés du lit d'hôpital.

" Je peux ? " demanda t-il en attendant la réponse de la jeune caporal.

​Il ne savait pas si c'était le départ de l'Achille et l'absence de Sarah, mais Siana lui fit soudain penser à l'américaine, avec ses cheveux blonds coupés courts et son air dur.


Envoyé depuis l'appli Topic'it

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Le Docteur Sincet se faisait des remarques à voix haute, et, finalement, lui posa une dernière question :

"Je regrette, Docteur, je ne sais pas. Sans doute les médecins l'ont-il récupérée et confiée à des spécialistes ?"

Finalement, il se leva, et prononça son au-revoir.

"Merci, Docteur. Bonne journée."

Ses yeux verts suivirent Thomas lorsqu'il sortit de l'infirmerie. Puis ses mains se tendirent à nouveau vers son livre.


- - - - - - - - - -



Un peu plus tard, ce fut un autre barbu, mais bien plus grand et large d'épaules, qui entra dans l'infirmerie, alors qu'elle avait déjà posé son livre sur le drap tiré sur ses jambes et buvait un verre d'eau. Elle reconnut aussitôt Pakeha, l'autre scientifique de JP-1, qu'elle avait d'abord vu lors du passage éclair du Secrétaire général de l'ONU dans la Salle de la Porte, puis qui lui était rentré dedans lorsqu'ils avaient amené Kaliana à l'infirmerie ; elle se souvenait également qu'il était chef de la sécurité de la station...
Lorsqu'il la salua, elle lui répondit par un hochement de tête, reposant son verre et avalant la gorgée d'eau fraîche.


"Je vous en prie, Monsieur... Comme vous le savez, je suis le Caporal Elemanquia, nouvellement affecté à JP-1, issue de l'United States Army."

Elle le laissa s'asseoir, posant les mains sur son drap, le fixant de son regard glacial.


"Que puis-je pour vous, Monsieur ?"


Elle supposait qu'en tant que chef de la sécurité, Pakeha était là pour son propre débriefing.

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Noa prit place sur la chaise, lorsque Siana le lui autorisa. La militaire avait tourné vers lui un visage fermé et un regard glacial. La politesse était présente mais ses mots était dénués de chaleur. Noa connaissait cela pour avoir côtoyer toute sa vie des militaires. Le néo-zélandais eut un faible sourire.

" Appelez-moi Noa s'il vous plait. Nous sommes dans la même équipe à présent et nous devons apprendre à nous connaitre. "

Difficile de passer à côté de la rigidité du corps de la militaire, les mains bien à plats de chaque côté de ses hanches. On avait l'impression qu'elle s'attendait à une inspection. Il était vrai que Noa était certes là pour prendre de ses nouvelles, mais également pour essayer d'en savoir davantage sur ce qu'il s'était passé pour Siana.


" Comment vous sentez-vous ? Si vous êtes trop fatiguée, je peux repasser plus tard vous savez. "

Noa attendit qu'elle lui réponde, la tête penchée sur le côté. Il posa ses bras sur les accoudoirs et noua ses doigts sur son ventre, puis il enchaîna.

" D'après ce que j'ai compris, vous êtes entré en communication avec ce peuple dont était issue cette plante. Je voulais juste que vous m'expliquiez comment cela c'était passé. Si vous êtes prête à en parler évidemment. "

Ce qu'il savait sur cette histoire était mince, et Siana n'avait évidemment pas eu le temps d'écrire son rapport. D'après ce qu'il avait comprit, la plante s'était introduit dans son cerveau pour utiliser la militaire comme une interface. Nadira, Plume et les autres avaient été témoins de cela. Cependant, plus étrange encore, Siana semblait avoir elle-même des souvenirs différents de cet épisode, comme si elle était entré en communication avec eux. C'est ce que certains lui avaient rapportés. Comment ? C'était encore un mystère, mais ce lien qui s'était créé entre cette plante et la militaire était à la fois fascinant et inquiétant.

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Tandis qu'il s'asseyait et commençait à ouvrir la bouche, la blonde dévisagea le scientifique. La barbe le vieillissait un peu, mais il devait avoir, à quelques années près, le même âge qu'elle, certainement ; comme la première fois, elle ne pu manquer de se sentir un peu impressionnée par la carrure footballeur américain du néo-zélandais, pourtant contrasté par un regard calme -bien que, semblait-il, un peu stressé, ou anxieux ?
Le sourire du scientifique se heurta à l'habituel mur de froideur et d'invisibilité d'émotions : "Ice" n'était pas du genre à sympathiser aisément ; de même, elle ne répondit pas à son invite à utiliser son prénom : n'avait-elle pas refusée la même proposition de la part de Nadira, tout comme elle était restée extrêmement formelle lors de sa rencontre avec Plume et Aynira ?


"Je vous remercie, je me sens reposée, il n'y a pas de problème."

Noa enchaîna sur ce qui semblait bien être l'objet de sa visite : Siana se demanda un instant si chaque membre du JPS, voire du SDT tout entier, allait passer l'interroger à ce sujet. Mais encore une fois : Pakeha était un expert scientifique, et le chef de la sécurité : il était légitime à recevoir son propre exposé.

"Je ne vois aucun soucis à vous raconter ce qu'il s'est passé."


Elle marqua une légère pause, le temps de replacer ses souvenirs. Puis, sa voix froide s'éleva, son regard planté dans celui de Noa.

"Comme vous vous en souvenez certainement, lorsque le Docteur Garett a reçu une alerte, nous avons été contraints de rester au niveau de l'infirmerie faute de pouvoir sortir du secteur pour évacuer. Peu après votre départ juste à la suite, le confinement a été levé, et l'essentiel du secteur a été évacué ; le Docteur Garett nous avait alors demandé, à Monsieur Zander et moi-même, de rester et de nous tenir prêts à faire du "jardinage". Nous ignorions alors de quoi il s'agissait. Le Docteur Garett nous a ensuite rejoints et expliqué qu'il s'agissait d'une alerte biologique, nous détaillant sa nature ; nous avons revêtu des combinaisons de protection, et nous devions effectuer des prélèvements sur la plante."

Elle marqua une nouvelle pause : ses yeux verts étaient toujours posés sur Pakeha, mais dans son esprit était projeté un film de ce qui s'était passé.

"J'ai pris une hache d'incendie de l'infirmerie, et je m'en suis servie pour couper un bout de tige qui dépassait."

Elle inspira profondément : le film était alors plus trouble mais plus prenant, pour elle. Elle voulait s'efforcer de donner les détails techniques à Noa -et eux seulement.

"Les médecins m'ont indiqué qu'a priori, la plante m'a piqué à la nuque avec une racine et que je me suis mise à léviter dans les airs."

Elle tourna la tête et le dos à Noa et remonta les cheveux courts qui lui tombaient sur la nuque, dévoilant le pansement qui s'y trouvait. Puis elle s'adossa à nouveau à ses oreillers.

"Les toubibs disent que c'est déjà cicatrisé comme s'il n'y avait jamais rien eu, mais ils laissent le pansement "au cas où". Quoi qu'il en soit, de mon côté, je me suis retrouvé dans un monde très réaliste, où j'étais avec ma...ma famille, aux Etats-Unis."

L'hésitation était légère, mais sensible malgré tout. Même "Ice" ne pouvait tout cacher.

"A un moment, néanmoins, je me suis rendue compte qu'il y avait une anormalité dans ce que je vivais. En fait...eh bien, j'ai réalisé qu'il y avait des zones d'ombre dans ma mémoire, des passages complets où je ne me souvenais de rien : ceux qui correspondaient à mon service au sein du Programme. Lorsque les incohérences sont devenus trop visibles, ma mémoire m'est revenue. La personnalité contrôlant la plante s'est alors dévoilée, et m'a expliqué que nous étions ciblés par cette plante, une arme en réalité, parce que nous étions de race semblables à ceux qui avaient attaqué son peuple, dénommé les Racuniens."


Nouvelle pause : la blonde quitta du regard le néo-zélandais, et prit un verre d'eau qu'elle vida entièrement.

"Ensuite, Iglodsia Floricus, la conscience incarnée dans cette plante-arme, a découvert, je ne sais exactement comment, que nous planifiions une attaque contre Tonatiuh, et a réalisé son erreur. Elle s'est retiré de ma conscience."


Elle posa le gobelet verre sur la table de chevet, et, silencieuse, son regard d'un vert froid à nouveau fixé sur Noa, elle attendit d'autres questions, d'autres demandes de précisions.

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Noa calé au fond de sa chaise avait croisé ses jambes et hochait la tête doucement pendant le récit de la jeune femme. Il mémorisait tout et tentait de visualiser le déroulement des évènements. En second plan, son cerveau était déjà en train de réfléchir à comment ils auraient pu faire pour éviter à Elemanquia d'être fait "prisonnière" de la plante. Noa écoutait attentivement le récit, un coude posé sur l'accoudoir droit et sa mâchoire reposant sur son poing. La manche de son pull glissa jusqu'au coude révélant que les tatouages qu'il portait sur ses mains, ses poignets et son cou s'étendaient sur ses bras et bien au delà.

Siana lui présenta sa nuque pour lui montrer l'emplacement où la plante s'était "connectée" à elle avant de continuer son histoire.
C'est alors que Noa se figea. Tout son corps se tendit et son visage blêmit à vue d'oeil. Il perdit complètement le fil de la conversation tandis que son coude glissa de l'accoudoir dans un mouvement maladroit.

"...je me suis retrouvé dans un monde très réaliste, où j'étais avec ma...ma famille, aux Etats-Unis."avait-elle dit.
C'était ces quelques mots qui avaient complètement troublé le néo-zélandais. Car ils faisaient écho à sa propre expérience, une expérience douloureuse qui avait bien failli le tuer. Siana avait-elle vécu la même chose que lui ? Leur expérience était-elle similaire ?

Noa cligna des yeux et déglutit lentement tout en regardant l'américaine. Elle semblait si forte. Elle l'était probablement bien plus que lui. Lui s'était mit dans un tel état lors de son retour à la réalité. Il avait baissé les bras, tout laissé tomber. Il frissonna en repensant à cette période. Tant de douleur, de larmes et de drames.


" Je ... je suis désolé. " balbutia t-il, incapable de dire autre chose pour l'instant.
Oui il était vraiment désolé pour elle, pour ce qu'elle avait du vivre.

Il faudrait qu'il appelle DeBressignac pour qu'il vienne la voir. Le plus tôt serait le mieux.
Noa se frotta la tempe droite comme pour essayer de reprendre ses esprits ainsi que le fil de la conversation.

Il se souvînt de la liste de questions qu'il avait en tête en arrivant ici et il s'efforça de les poser.

" Cette plante a pénétré votre cerveau, pensez-vous qu'elle ai pu avoir accès à des informations sensibles dans votre esprit à votre insu ? " demanda t-il.

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"Il n'y a pas à vous excuser : j'ai déjà raconté cette histoire, je ne vois aucun problème à la redonner à nouveau."

La blonde fixait le grand néo-zélandais avec une légère pointe d'incompréhension, malgré son air dur et détaché. Pourquoi s'était-il excusé ? Elle n'avait eut qu'à lui raconter son histoire. Ou bien s'excusait-il à nouveau pour lui avoir fait du "rentre-dedans" lorsqu'ils avaient escorté Kaliana à l'infirmerie, avant cela ?
La blonde décida de ne pas s'en préoccuper, le laissant plutôt poser sa nouvelle question. Elle pinça des lèvres : si cette idée s'était déjà imposée à elle depuis un moment, elle n'aimait pas l'idée que quiconque, même Iglodsia ou sa création, aient pu acquérir à travers elle des secrets militaires, qu'ils soient du SDT ou d'autres entités...


"Je crains que oui, Monsieur."

A nouveau, elle utilisait la formule. Comme pour Garrett, elle ne comptait pas faire ami-ami si aisément...

"Cette arme a eu accès à des informations relatives à mon passé personnel sans difficulté, et la représentation des environnements dans lesquels j'ai été projetée collait parfaitement avec mes souvenirs -peut-être même, les rendait plus précis. A ce titre, je crains fort que toutes mes connaissances professionnelles, qu'elles soient ou non en lien avec le Programme, lui aient été dévoilées sans limitation."

Elle hésita un instant.

"Toutefois...j'ignore si ce que la conscience de cette plante lisait en moi était la vérité objective, ou bien "ma" vérité subjective, ma perception personnelle des choses. Peut-être bien qu'elle avait accès aux deux, ceci étant."

Il y avait en effet une grande différence entre une information objective et une information subjective, cette seconde provenant justement du souvenir et de l'appréciation de la personne elle-même...mais, pour Siana, comment distinguer la différence, justement ? Ceci étant, elle avait été réputée pour ne pas mettre de sentiments dans ses missions, il y avait donc à parier que, chez elle, la différence entre la perception subjective et la vérité objective étaient, au demeurant, très proches l'une de l'autre.

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La blonde ne semblait pas saisir pourquoi Noa s'excusait... qui l'aurait pu ? Il ouvrit la bouche, puis la referma, deux fois, avant de préciser à mi-voix:
" Je suis désolé... de ce que vous avez vécu. "
Il ne souhaitait à personne de vivre l'expérience qu'il avait vécu l'année dernière et les longs mois de dépression qui en avait suivi. Si Siana avait vécu la même chose, alors il ne pouvait être que désolé pour elle.
Noa se ressaisit alors et posa sa première question.
Il n'aimait pas la réponse de la militaire. Si cette plante avait en effet réussi à pénétrer le cerveau de Siana, des informations confidentielles avaient surement pu fuiter, comme elle lui précisa.
Noa hocha la tête d'un air grave.

" Et pensez-vous que cette plante ai pu transmettre des informations par un moyen ou un autre avant qu'on la détruise ? "
Voilà la seconde question qui taraudait Noa. Si cette plante-arme était d'une technologie supérieure à la leur, peut-être était-elle capable de transmettre des informations même sur une très longue distance à ses créateurs ? Siana était la seule à avoir eu un contact proche avec cette plante, si quelqu'un pouvait se douter d'un tel transfert d'information, c'était elle.

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Ne saisissant pas plus la précision de Noa que sa compassion précédente -après tout, elle avait beaucoup de mal à saisir les nuances comportementales, surtout si elle n'y faisait pas attention-, la blonde passa outre, préférant se concentrer sur la question des informations obtenues par la plante.

"Je ne suis certainement pas la mieux placée pour faire cette évaluation...néanmoins, si vous me permettez de formuler une hypothèse : ma réponse à votre question est "non". Premièrement, j'ai cru comprendre que la Porte n'avait pas été activée durant le temps de présence "actif" de cette plante : aucune communication n'a donc pu transiter par ce moyen-là. Deuxièmement, il semble assez clair qu'il s'agissait d'une arme d'oblitération : c'est ce que j'en retiens de mes échanges avec sa conscience, et des mesures qu'elle semble avoir tenté de prendre contre la Station : à ce titre, il n'y aurait eu aucun intérêt à la doter de capacités de communications, l'effet recherché n'étant pas le renseignement mais la destruction totale. Troisièmement, il s'agissait d'une arme biologique végétale : il est douteux qu'elle ait eu la capacité de projeter des informations par elle-même dans l'espace ou le sub-espace ; et quant à imaginer qu'elle ait pu utiliser le matériel de la Station pour transmettre ces informations, je suppose que les équipes d'informaticiens peuvent le vérifier."

Elle marqua une pause.

"En conclusion, je pense, personnellement en tous cas, que cette arme n'a transmis aucune des informations qu'elle a pu recueillir au sein du JPS. A contrario, je crois qu'elle a mis en valeur des faiblesses dans nos procédures de stockage des prélèvements récoltés sur le terrain."

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Noa pencha la tête sur le côté en écoutant la réponse de Siana. Il fut de nouveau frappé par sa capacité à raisonner de manière si construite après ce qu'elle venait de traverser.
Il hocha la tête quand elle eu terminé.

" C'est ce que je crois également, mais je souhaitais avoir votre ressenti, étant donné que vous avez été la plus ... proche de cet organisme. " répondit-il.

" Je vous remercie pour votre analyse. " ajouta t-il après un silence, concluant ainsi ce point.
Pourtant Noa ne bougea pas. Il hésitait.
Puis après un long silence, il se pencha en avant et parla avec une voix plus basse, sur un ton plus doux, moins officiel.


" Vous devriez parler de cette ... expérience à un psychologue. Le Docteur De Bressignac est très bien. Ça peut vous aider.... Ça m'a aidé, moi. " dit-il.
C'est alors qu'il se leva.

" Et ça m'aide encore... " ajouta t-il.
Il enfonça ses mains dans ses poches, prêt à partir et à laissé Siana se reposer.

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Le chef de la sécurité la remercia, ce qui concluait leur échange.

"A votre service, Monsieur."

Elle lui adressa un signe de tête, avant de se rendre compte qu'il ne bougeait pas, hésitant. Puis, soudain, d'une voix basse et amicale, il lui suggéra d'aller parler avec un psy. La blonde ouvrit ses yeux verts tous grands, incapable cette fois de dissimuler ses pensées derrière son masque. En face d'elle, Noa se levait et s'apprêtait enfin à partir.
Elle y avait mit le temps, mais elle faisait enfin le lien entre les excuses du néo-zélandais et son hésitation lors de son récit. Pendant quelques courtes secondes, elle resta bloquée d'avoir été percée ; mais son masque finit par réinvestir ses traits, qui redevinrent durs, et ses yeux brillèrent d'un agacement à peine contenu. Sa voix fut cinglante lorsqu'elle rétorqua :


"Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur, il n'est pas question pour moi d'aller me faire voir les méninges. Je suis un Béret Vert, une Bouffeuse de Serpents."

La tête redressée, l’œil vert brillant, le port fier, elle toisait le grand néo-zélandais depuis son lit.

"N'oubliez pas, Monsieur. Certains souffrent et le subissent. D'autres souffrent, le cachent puis l'intègrent, et enfin l'exploitent pour éviter que d'autres ne souffrent.

[The] Green Beret has met his fate
He has died for those oppressed
.*

A vous de choisir ce que vous voulez en faire."



*Extrait des paroles de la Ballad of the Green Beret, chant de l'unité de Siana :
"[Le] Béret Vert a rencontré son destin,
Il est mort pour ces opprimés."

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Noa était sur le point de partir, mais la réponse de Siana le figea sur place. Il se retourna, les sourcils hauts, l'air un peu perdu et complètement surpris. Les paroles de la jeune femme lui firent l'effet d'une violente gifle et il avait l'impression de vaciller sur ses appuis pendant un moment. Il mit de longues secondes à atterrir et à se rendre compte que la militaire le toisait toujours de son regard fier. Il ouvrit la bouche, puis la referma. Que pouvait-il répondre à cela ? Il se sentait terriblement con et la honte commençait à le gagner. Il hésita, puis finalement tourna les talons et partit précipitamment, la tête baissée, sans un mot.

" Certains souffrent et le subissent. D'autres souffrent, le cachent puis l'intègrent, et enfin l'exploitent pour éviter que d'autres ne souffrent.... A vous de choisir ce que vous voulez en faire."
Les paroles de la jeune femme résonnèrent en lui encore longtemps. Il savait qu'il ne les oublieraient jamais.
Il savait qu'il était faible, que cette faiblesse l'avait entraîné vers la dépression. Que la dépression était toujours là, en sous-couche, prête à bondir pour s'emparer de son cœur et de sa raison.

Noa secoua la tête alors qu'il parcourait les couloirs de la station jusqu'à son bureau. Il voulait chasser ces pensées et surtout cette dernière tirade de Siana qui l'avait profondément déstabilisé. Il serait bien temps pour lui d'y repenser, à tête reposée...

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Noa s'apprêtait à partir, mais s'arrêta net, et se retourna. Comme un poisson, sa bouche s'ouvrit, mais il n'en sortit nul son, tandis que la militaire le fixait, fière mais toujours aussi glaciale. Puis, soudain, le scientifique se détourna et s'en alla.
Siana n'avait jamais eu d'autre intention que de le motiver ; mais, insensible comme elle était, elle l'avait dit de ce ton cassant des militaire, ce "coup de fouet" langagier, et pas une seconde elle ne se doutait du mal qu'elle venait de causer au néo-zélandais, pensant même au contraire qu'elle venait de lui indiquer qu'elle voie elle avait choisit pour elle-même et quelle était la seule voir à choisir pour s'en sortir.

Croyant pouvoir être contente de ce qu'elle venait de dire, c'est avec un relatif sentiment d'impunité qu'elle reprit le livre toujours posé sur ses genoux. Pourtant, Siana avait-elle réellement le droit de s'exprimer ainsi ? Sans doute se le masquait-elle à elle-même : en prenant prétexte de cette fameuse surveillance médicale suite à l'intrusion physiologique de la plante, ne prenait-elle pas lâchement du temps pour elle seule, occultant le fait que, loin de là, une partie de JP-1 et l'Achilles et le Tantale menaient leurs opérations contre Tonatiuh, dans une opération terriblement meurtrière ?
En vérité, Siana avait été une "lâcheuse" sur ce coup, et même une lâche, et elle n'avait pas le droit de s'exprimer ainsi face à Noa. Elle allait d'ailleurs, par la suite, payer moralement cet abandon des siens...

Enfin, après quelques jours de repos, elle fut autorisée à reprendre le service actif...

[Départ vers la Salle de la Porte après une ellipse de huit mois]

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