Starship troopers

"Qu'est-ce que vous faîtes-là ?!"

Les jumeaux se retournèrent à la voix grave qui les interpela.

"Sérieux, mec ? T'étais sensé faire le guet !"

"Moi ? Je croyais que c'était toi, ce coup-ci ! J'ai fais le guet la dernière fois !"

"Tu parles de la maison des Carver ? Quand t'était avec Suzie ? C'est moi qui ait dû taper la disctut' avec le beau père pour détourner l'attention !"

Logan s'arrêta un moment pour réfléchir.

"T'es sûr ? C'était pas quand t'as essayer de choper la moto de Kevin Stein ?"

"Non, non ! Ca c'était à Noël ! Toi c'était …"

"Arrêtez  vous deux ! La ferme !"

Jordan leva les deux mains devant lui, paumes ouvertes.

"Désolés, …On voulait juste voir si y avait pas des trucs cool dans le coin."

" C'est la première fois qu'on monte sur une station spatiale !"

"Alors on voulait des souvenirs !"

"C'est pas une station balnéaire ici ! Retournez avec le groupe ! Maintenant !"

"Okay ! Okay !"

"On y va !"

Les jumeaux furent raccompagnés vers le reste du groupe et se retrouvèrent en queue de peloton. Lorsqu'ils arrivèrent, la porte des étoiles était déjà ouverte et, derrière leur jeu, les deux jeunes hommes restèrent interdit devant cette surface aqueuse étendue dans un anneau géant. Ils virent le reste des soldats franchirent l'horizon des évènements sous la menace de lances jaffas. Est-ce qu'ils avaient manqués quelque chose ? Une fois devant le cercle bleuté, ils se regardèrent en souriant.

"Téléportation Scotty !"

D'un même mouvement, ils sautèrent dans la flaque verticale et atterrirent, complètement gelés dans un paysage totalement différent.

"Qu'est-ce que, …"

"Trop cool !"

Il n'y avait pas à dire, les jumeaux ne s'étaient pas attendus à ça. En fait, ils n'avaient jamais vraiment envisagés de franchir la porte des étoiles. Leur objectif prioritaire avait été de trouver Aeryn mais, sur le JPS, ils n'en avaient pas eu beaucoup d'occasion. Tout s'était passé très vite. Ils échangèrent un regard entendus. A eux de se débrouiller pour se sortir de là.

"Hey ! Scavo !"

Jordan et Logan firent volte face d'un même mouvement. A leur enrôlement, ils avaient donné un faux nom de famille. Le leur était bien trop connu de l'ennemi.

"J'ai gagné ! Y a pas de femmes à six bras et deux paires de loches !"

Cesar Panotti était avec eux dans le camp d'entraînement du New Jersey et, au cours d'une soirée, ils avaient pariés sur ce qu'ils trouveraient de l'autre côté de l'espace.

"Et qu'est-ce que t'en sais, petit génie ?"

"T'as déjà tout exploré ici ?"

"T'as des yeux rayons X ?"

"Faut t'appeler Clark ?"

Cesar marmonna quelque chose qui fut perdu dans le brouhaha ambiant.

Mei réalisa qu'il était trop tard pour reprendre le contrôle des recrues paniquées qui reculaient pour se mettre à l'abri lorsque les gardes goa'ulds les poussèrent vers la Porte. Elle comprit vite qu'elle devait dégager le passage rapidement si elle ne voulait pas se faire piétiner lorsque le mouvement de la foule s'inversa. Elle attrapa sa trousse et franchit l'horizon des événements sans hésiter. Elle n'avait pas d'autres options de toute façon.

Une fois de l'autre côté, elle continua à avancer pour libérer le passage, à la surprise des gardes.

« Attention, ils vont débouler un peu vite. » les avertit-ellle.

« Allez, avancez jusqu'à moi ! Vous ne voulez pas que vos camarades vous écrase ! » lança-t-elle alors que les premiers franchissaient la porte.

Elle garda un œil sur les arrivants qui lui obéirent, évitant des collisions et des blessés graves avant de s'arrêter, frappé de surprise. Elle ne pouvait pas leur en vouloir. La première traversée était toujours mémorable et se retrouver sur une autre planète particulier. Elle se retourna pour observer les lieux. Et le cadre était tout aussi impressionnant. Les Terriens qui venaient d'arriver n'étaient pas les premiers à être envoyés ici. Le camp était immense et il y avait des vaisseaux dans le ciel. Elle ne risquait pas de tenter quoi que ce soit pour le moment. Elle n'avait pas assez d'information. Et elle se demandait si Micah allait la rappeler ou non. Elle était censée traverser avec le groupe pas nécessairement rester sur place.

Elle donna quelques secondes aux recrues pour admirer les lieux avant de leur lancer :

« Restez groupés et formez les rangs ! Vous avez appris à faire ça au moins ? Alors, exécution ! Et arrêtez d'afficher ces têtes d'ahuris ! »

Visiblement, le comité d'accueil chargé de s'occuper du groupe n'était pas là et il fallait bien que quelqu'un s'en charge, d'autant qu'elle ne savait pas quels étaient les ordres des gardes et comment ils réagiraient s'ils venaient à s'éparpiller dans tous les sens.

« Pour votre information, et je sais que cela va vous décevoir, mais la plupart des extraterrestres nous ressemblent. Et je n'ai encore jamais rencontré de race à six bras au cours de mes missions. Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'existent pas. Qui sait, peut-être que vous serez les premiers Terriens à en voir ? » dit-elle au groupe qui discutait tandis qu'elle circulait autour des recrues.

Et puis, ce fut le bordel. L'œil collé à l'œilleton de sa caméra, David ne vit pas vraiment ce qu'il se passait mais un mouvement de foule le poussa à travers la porte des étoiles.
Le passage était glacé et lorsque la sensation de froid cessa enfin, c'était pour découvrir un spectacle des plus… science-fictionesque.
" Mais WWHHHHHHAAAATTTTT ???" brailla David en tournant la tête de tout les côtés. Aussitôt, il se mit à filmer tout ce qu'il voyait.
" Oh putain avec ça, George Lucas il peut aller se brosser ! Je vais aller vendre les images à Universal, je vais me faire un de ces biifffff !!!! " lâcha t-il à haute voix.
Au fur et à mesure que les gens arrivaient, ça criait dans tous les sens. Il entendit quelqu'un leur ordonner de se mettre en rangs, mais il ignora bien ouvertement la demande.

A ses côtés, il entendit les deux jumeaux qu'il avait déjà repéré se marrer avec un troisième en découvrant le paysage.
" Hey les gars, venez un peu par ici ! Allez, marchez vers l'horizon en roulant des épaules. Putain c'est bon ça ! Pensez à Armagedon les mecs, vous êtes des héros là ! Ouais allez retournez vous d'un coup sec et posez vos mains sur les hanches. Le monde vous appartient les mecs ! YYYEeeaahhhh !!! " brailla David, à fond dans l'improvisation de son scénario.
Il leva tout d'un coup la tête pour trouver Hilda.
" Morticia ! MORTICIA ! " brailla t-il sans ménagement. " Morticia ! Il nous faut un peu de boobs ici ! Tu veux bien faire la meuf en détresse ?! La Paramount va kiffer ! On va être riches !"

Mei avait presque réussi à reprendre le contrôle des recrues, mais les Jaffas ne lui laissèrent pas assez de temps pour terminer le travail. Elle aurait pensé qu'ils étaient au courant de leur arrivée, même très désordonnée, et feraient preuve d'un peu plus de patience ou interviendraient pour remettre de l'ordre et prendre le contrôle de la situation. Ce qu'ils firent, mais de manière beaucoup plus brutale qu'elle ne l'avait imaginé. Ils se mirent à tirer dans le tas et deux Terriens s'écroulèrent suivi par un troisième. Une voix retentit alors qui fit cesser les tirs. Peu importait son rôle ici, il avait mis fin au massacre qui aurait été bien pire sinon. Elle se précipita vers les victimes, mais deux d'entre elles étaient déjà mortes. Elle récupéra leurs bracelets d'identification puis se concentra sur le troisième blessé après avoir enfilé une paire de gants, contente d'avoir eu le temps de récupérer sa trousse.

Elle appliqua des compresses pour brûlure sur la plaie et continua à travailler tout en écoutant le discours du gouverneur qu'elle ne pouvait ignorer.

[Lancer de dé Médecine d'urgence x1]

Puis elle se contenta d'hocher la tête une fois qu'il eut terminé. Elle aida à installer le blessé sur la civière et attendit que son groupe se mette en route vers sa destination, étant donné qu'elle n'avait aucune idée d'où aller. Elle se demandait quel type de matériel elle allait exactement trouver dans l'infirmerie locale.

Elle observa une dernière le groupe de futurs soldats qui avaient retrouvé leur calme, mais qui étaient visiblement choqués et effrayés par ce qu'il venait de se produire. Ils allaient bientôt découvrir la vérité à la dure. Si elle en avait l'occasion, elle essaierait de les voir avant de repartir sur Terre, histoire d'en apprendre un peu plus sur le camp et éventuellement sur ce que les Goa'ulds mijotaient pour la suite.

« Est-ce que vous pourriez rapatrié le corps des morts sur Terre, s'il vous plaît ? » demanda-t-elle au gouverneur en passant.

Le membre 'Mei-Ling Teoh' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Résolution (100)' :

Le tour de passe passe d'Hilda avait mi-marché. Elle aurait bien voulu que personne ne passe la Porte et c'était un échec mais au moins elle avait amené une certaine suspicion dans les rangs Terriens qui commençaient à voir tout ça d'un autre oeil. Dans un mouvement de foule ils se retrouvèrent de l'autre côté de l'Horizon des événements. Elle songea alors que presque jamais durant son service elle n'avait passé la porte. C'était plutôt drôle quand elle y pensait. Visiblement c'est un camps d'entraînement qui avait été installé ici. Des milliers de recrues étaient déjà à l'oeuvre. Elle afficha l'étonnement et l'inquiétude de circonstance. Mei se mit à gueuler des ordres qu'elle n'écouta pas car elle eut tout juste le temps de sauter à terre et d'entraîner David avec elle pour échapper aux tirs Jaffa.

- T'as vu mes boobs ont servi d'amortisseurs hihi !

Mieux valait continuer à jouer le jeux malgré la situation dramatique. Elle lui glissa dans l'oreille d'une voix inquiète

- Est ce que ça va ?

Morticia se releva et pointa son micro sur Mei

- A votre avis les blessés là ils vont mourir ou pas ? En tous cas vous avez l'air de drôlement bien vous plaire ici. On sent que vous avez trouvé votre voie et que vous êtes bien partie pour rester coincée euh rester ici touuute votre vie ! Génial non ?

Elle ne laissa pas le temps à la doc de répondre et apostropha les jumeaux

- Alleeez c'est l'heure du selfie !! Avant l'entraînement et après l'entrainement...Si vous êtes toujours en vie bien sûr ! David mon trésor tu vas pouvoir la faire ta prise de vue !

Elle virevolta ensuite jusqu'à Logan

- Est ce que vous avez pris une bonne assurance ? Vous n'allez tout de même pas laisser votre famille régler vos frais d'obsèques. C'est tellement cheeeer !! Les Terriens veulent savoir.

Il était hors de question qu'elle amène au calme d'une quelconque manière. Plus ce serait le bordel et plus vite le soulèvement pourrait avoir lieu. Sans blague ! C'est alors qu'un Monsieur aussi long que large, un carré sur pattes en fait, apparut. Une sorte de Bloomberg qui s'appelait autrement.

- Oh oui !! Nous avons hâte de faire un tour !!! Par où faut-il commencer Gouverneuuuuur ??? Vous êtes ici depuis longtemps ? Les Terriens veulent savoir !

Jordan et Logan grimacèrent en entendant la médecin leur dire que la plupart des extra-terrestres ressemblaient aux humains. Mais la fin de son discours leur redonna le sourire. Logan tapa doucement l’épaule de César.

"Tu vois vieux ?"

"Tant qu’y a de la vie, …"

"Y a de l’espoir !"

La répartie de César fut coupée par le caméraman se voyant déjà millionnaire. Lorsqu’il interpella les jumeaux pour faire un mini clip, ils se regardèrent et haussèrent les épaules de concert en adoptant la démarche demandée. Il s’amusèrent à jouer les Harry Stamper des mondes aliens et sourirent en entendant le caméraman appeler la journaliste.

Mais c’est à ce moment que des bruits d’amres retentirent. Instinctivement Logan se baissa en entraînant Jordan avec lui qui, lui-même, aggripa César. Une voix retentit et fit cesser les coups. Le gouverneur Aaron Rollins. Il fallait récupérer des uniformes et de la nourriture sans faire de vague pour ne pas finir comme les pauvres bougres du premier rang. Une lueure sombre passa dans le regard des irlandais pendant une seconde. Ces types croyaient qu’ils pouvaient tuer des gens, juste comme ça, parce que ça leur plaisait ?!

Lirsqu’ils se regardèrent l’un l’autre, ils n’eurent pas besoin de se parler. Ce n’était pas le moment. Ils avaient un rôle à jouer. Alors ils se redressèrent lentement et furent aussitôt réquisitionné pour un selfie. Se prenant au jeu de la caméra une seconde fois, les jumeaux encadrèrent la brune et la hissèrent sur leurs épaules, chacun d’un côté.

"Cheeeeeeeeeeeeeeeeese !"

Ils restèrent ainsi quelques secondes et la reposèrent au sol.

"Pffff ! Nous on va pas mourir !"

"On est trop balèses pour ça !"

"Notre sœur nous dit toujours que même la mort voudrait pas de nous !"

"On est trop chiants !"

"Et puis, nous les irlandais, …"

"… on a la peau dure !"

Mais il fut bientôt temps de suivre le reste du groupe. Des jaffas aux lances menaçantes s’approchaient un peu trop.

"On a nos costumes à récupérer au pressing !" 

"On se croisera peut-être au resto !"

Ils se dirigèrent vers les files qui se pressaient à ce qui devait servir d’accueil au campement et récupérèrent leurs uniformes flanqués respectivement des inscriptions "L. Scavo" et "J. Scavo".

Hilda était à proximité du Gouverneur et elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander quelle importance il avait ici. Un instant elle envisagea de le prendre en otage. Et la grosse veine de son cou massif qui gonflait au fur et à mesure qu'il la menaçait donnait envie à la jeune femme d'appuyer dessus bien fort avec ses pouces. Toutefois il était beaucoup trop tôt pour faire un coup d'éclat et dévoiler son jeu. Il fallait encore endosser le rôle de Morticia.

- Hi hi vous alors ! Vous êtes un poète ! D'accord pour dîner. Ce soir à 19h00 vous passez me chercher. Ne soyez pas en retard !

Un battement de cils plus tard, elle déclara à David

- Il n'est pas aussi sexy que Tonatiuh mais c'est un joli petit euh gros lot tout de même !!

Elle partit dans un gloussement de rigueur tout en réfléchissant à la manière d'explorer au mieux le futur champs de bataille terrain. Ils avaient la chance de pouvoir faire le tour des installations il fallait absolument en profiter. C'est alors qu'elle vit les jumeaux qui continuaient à faire leur show. Ils étaient Irlandais et possédaient une force humoristique qui lui plaisait beaucoup. Un peu comme Aeryn.

- David, qu'est ce que tu penserais de faire un reportage sur eux mon loulou ?

Ils les suivirent donc avec la caméra jusqu'à l'intendance où les nouvelles recrues récupéraient leurs uniformes

- Messieurs...Scavo ? Nous ne nous sommes pas présentés. Nous sommes David et Morticia pour la toute nouvelle émission "Les Terriens veulent savoir".

Elle leur tendit la main et la leur serra

- Ce serait un plaisir de pouvoir vous suivre durant votre formation. Avec votre accord bien entendu. C'est votre soeur qui vous a donné l'idée de vous engager ?

Mei ignora totalement Hilda. Elle avait d'autres chats à fouetter qu'entrer dans son jeu, d'autant qu'elle ignorait totalement que celle-ci avait en tête.

Elle suivit la civière jusqu'à l'infirmerie. Enfin, ce qui en tenait lieu. Au premier coup d'oeil, elle vit que l'endroit n'étaient guère plus qu'un lieu où les blessés étaient emmenés et laissés. Les blessures étaient principalement des brûlures, des plaies et des fractures. Des pathologies tout à fait soignables avec le matériel et le personnel adéquat et que l'on s'attendait à retrouver dans un centre d'entraînement militaire.

Mais ces deux éléments clé semblaient manquer. Elle n'apercevait que quelques personnes qui passaient d'un patient à un autre sans vraiment savoir ce qu'ils faisaient. Elle ne voyait pas non plus de matériel ou de médicaments, à peine de quoi faire des pansements et poser des attelles. Même sa trousse médicale était mieux fournie.

Elle finit par se demander si les patients étaient vraiment soignés ou si on se débarrassait discrètement d'eux à un moment donné, sans que personne ne s'en aperçoive ou ne pose de questions sur leurs camarades disparus. Peut-être se faisaient-ils répondre qu'ils avaient été renvoyés chez eux.

Mais là, elle était sur son terrain de jeu, sans la menace permanente de Micah ou de ses sbires au-dessus de sa tête. Elle entrevoyait des possibilités. Ici, elle pouvait se rendre indispensable et récolter de nombreuses informations, même si elle devait collaborer pour cela, ce qu'elle faisait déjà au final. Encore fallait-il qu'elle arrive à jouer ses cartes correctement.

Pour l'instant, elle ne pouvait absolument rien faire pour ces malheureux, faute d'avoir ce qu'il lui fallait. Elle allait devoir commencer par voir si elle pouvait changer ça. Elle apostropha l'un des "infirmiers".

« Vous ! Votre nom ? Qui est le responsable des lieux et où est-il ? J'ai besoin de lui parler. » dit-elle.

Puis elle lança à la cantonade :

« Pourquoi tous ces blessés ne sont-ils pas triés et sous perfusion ? Pourquoi personne ne s'occupent-ils d'eux ? Comment se fait-il que ces plaies ne soient pas encore suturées et bandées ? Et ces fractures réduites et plâtrées ? Vous attendez qu'elles s'infectent et que le patient meurt ? Ou qu'il faille les amputer pour les sauver ? Je veux voir le responsable, ou mieux, le gouverneur ! » fit-elle sur le ton d'un ordre.

Peut-être pas la meilleure façon d'agir ou la plus subtile, mais elle devait attirer l'attention.

David était en train de s'amuser comme un gosse, lorsque des bruits de tirs se firent entendre non loin de lui et que Hilda lui sauta dessus tout à coup. Il se retrouva sous elle, sa poitrine dans la figure.
" Putain t'es con !" se marra t-il nerveusement à la vanne de la jeune femme.
Lorsqu'elle lui glissa à l'oreille un "Ca va ?" inquiet. David lui répondit avec un sourire un coin, rapport à la discussion de la veille ;
" J'ai pas encore pissé dans mon froc"

Puis il se releva et ramassa sa caméra qui gisait au sol. Heureusement, c'était du solide et il la dépoussiéra avec son tee-shirt. Et il eu à peine le temps de la remettre sur l'épaule que Hilda tira sur le câble XLR du micro relié à la caméra pour aller interviewé une jeune médecin, puis les jumeaux, et enfin le type qui se faisait appeler Gouverneur. A chaque fois, elle tirait sur le câble, relié à la caméra de David et il la suivait docilement comme un toutou.

Le Gouverneur accueillit les questions de Morticia avec une chaleur à toutes épreuves, mais elle ne se démonta pas, contrecarrant avec son humour grinçant. David ricana derrière la caméra et zooma sur le derrière du Gouverneur qui s'éloignait.
" Ouais, bon, j'ai vu mieux !" répondit-il.

Hilda se pencha ensuite vers lui pour lui demander ce qu'il pensait de filmer les deux jumeaux.
" J'en dis, que je veux bien les prendre sous tous les angles. Et les deux en même temps ! " répondit-il avec un sourire en coin. et un clin d'œil.

David ricanait encore de sa vanne lorsqu'ils s'approchèrent des deux garçons. La caméra sur l'épaule, David allait de l'un à l'autre, sans arriver à distinguer aucune différence entre les deux.

- Rooooh !! Vantard va

S'était exclamée notre fausse journaliste lorsque Davinouchet avait parlé de prendre les jumeaux sous tous les angles et en même temps. On se marrait bien avec lui n'empêche, il était un formidable partenaire. Et il résistait malgrè les tirages de câbles intempestifs de Morticia. Après avoir enfilé la tenue bleue sombre de rigueur les jeunes recrues purent prendre leurs quartiers dans une grand tente. Les reporters partirent donc explorer le campement mais ne remarquèrent rien d'extraordinaire. Alors que Hilda cherchait où étaient rangées les armes d'entraînement (ou pas) afin de voir de quoi ils disposaient, une petite navette attira son attention. Elle mit sa main en visière et se rendit compte qu'elle n'en avait jamais vu des comme ça.

- Tu peux filmer David ?

Et c'était quoi ce camps plus gardé que les autres ? Elle se rappela alors que les Goa'ulds n'avaient pas été seuls dans leur prise du JPS. Il savaient été accompagnés de deux autres races. Etait-ce une de leur navette ? Il fallait en avoir le coeur net.

- Ca n'a aucune chance de marcher mais on va essayer d'y aller au culot.

Les deux journalistes continuèrent leur exploration comme si de rien n'était et tentèrent de passer par la grande porte de ce fameux camps comme le ferait de bons touristes de base.

Le pauvre "infirmier" que Mei avait interpellé fut incapable de lui répondre concernant la présence d'un responsable ou son identité. Il ne devait donc pas y en avoir. Elle retint un soupir de frustration. C'était ce qu'elle redoutait et la pire des options. Elle allait devoir prendre les choses en main et les faire changer. Une bonne partie des blessés auraient pu repartir à l'entraînement dans les 24 heures avec un minimum de soins.

Elle commença donc par trier les blessés et montra aux aide-soignants comment faire des pansements pour les brûlures et les plaies et comment poser des attelles sur les fractures simples. Elle harcelait en même temps les gardes pour qu'ils aillent chercher plus de matériel ou le gouverneur des lieux. Elle savait que ça finirait par payer.

Elle ne pourrait rien pour les cas les plus graves, elle en avait conscience, même pas les soulager dans leurs derniers instants. Elle ne pouvait pas cependant pas se résoudre à les laisser agoniser pendant des jours ou à recourir à des moyens plus barbares pour abréger leurs souffrances. Alors qu'elle les examinait rapidement les cas les plus graves, offrant quelques mots à chacun, elle fronça les sourcils en reconnaissant un visage sur un brancard.

« Lieutenant Khoomi ? C'est bien vous ? » demanda-t-elle doucement.

Difficile d'oublier quelqu'un qui avait était le second de l'Achilles, même de manière brève. Comment avait-elle atterri là ? Aux dernières nouvelles, la jeune femme était retournée sur sa planète pour des raisons personnelles et n'était pas revenue. Elle était dans un piètre état et elle n'avait pas grand-chose pour la soigner. Les fractures, les plaies, probablement une infection ou deux et un état général déplorable montraient qu'elle était là depuis un bon moment. Mais en tant que quoi au juste ? Recrue ? Prisonnière ? Encore des questions qui devraient attendre et importaient peu. Elle n'était pas le cas le plus désespéré du lot et elle pouvait être sauvée. Cela allait cependant être difficile avec ce qu'elle avait sous la main. Elle allait probablement passer tout ce qu'elle avait dans sa trousse et elle n'était pas certaine que cela suffirait. Raison de plus pour continuer à houspiller les gardes. Elle finirait bien par obtenir gain.

Cela faisait bien longtemps que Thena n'avait plus conscience du monde qui l'entourait. Tout n'était plus que douleur et horreur. Son corps était à vif, meurtris de toutes parts. Depuis combien de temps tout cela durait ? Elle avait l'impression que cela faisait des mois si ce n'était pas des années. On perdait la notion du temps en même temps que l'on perdait le peu de raison qui empêchait de réellement prendre conscience de la douleur. Elle ne savait pas où elle était, mais elle estimait que cela ressemblait fortement à la représentation de l'enfer. Cela faisait longtemps que Thena n'avait plus la moindre conscience de l'état de son corps, détruit au fur et à mesure des séances de tortures de plus en plus rudes. Le moindre mouvement lui faisait pousser un cri de douleur et elle sentait que son visage était tuméfié par les coups. Son œil droit était si boursouflé qu'elle ne voyait plus depuis deux jours.
Mais tout ça n'était pas le pire.
Elle avait beaucoup souffert dans sa vie et elle encaissait plutôt bien la douleur physique.
Non, ce n'était pas le pire.
Le pire, ça avait été l'horreur psychologique qu'elle avait enduré.

Thena gisait inerte dans les limbes de l'inconscience lorsqu'une voix se mit à prononcer son nom. Au début, elle ne réagit pas, mais son cerveau carbonisé réussi à retenir une information. La voix avait dit "Lieutenant.". Aussi, elle réussi à réunir ses forces et ouvrit son œil valide. Elle mit plusieurs secondes à reconnaître la silhouette au dessus d'elle. Dès que les connexions se firent dans son esprit brisé, son regard s'ouvrit et se mit à briller d'une folie immense. Elle ouvrit la bouche et murmura d'une voix rauque et tordue par la douleur:
" Achevez-moi... "
La lueur de folie qui brillait dans sa pupille était le témoin indirect de l'horreur vécu.

Une fois leurs uniformes en mains, les jumeaux furent de nouveau interpelés par la journaliste. Logan réagit le premier.

"On va finir par croire que vous voulez plus que nos jolis visages sur votre film !"

Jordan lui donna un coup de coude réprobateur mais il était clairement visible que ce n'était que pour la forme.

"N'écoutez pas mon frère ! Il a toujours été intimidés par les jolies filles !"

Les jumeaux échangèrent un regard. En les observant de près, on pouvait presque voir les mots qu'ils s'échangeaient en silence se former dans la buée de leur souffle. Etait-il vraiment prudent de se faire suivre ainsi ? Ils perdraient toute discrétion mais, d'un autre côté, ils se retrouvaient maintenant à des milliards d'années lumières de leur plan d'origine et, avec ces morts en pagaille, être les figures de l'armée de Tonatiuh représentait une certaine assurance de ne pas se faire tirer dessus pour l'exemple. Qui voudrait s'enrôler si les recrues pouvaient se faire tuer volontairement par leurs propres instructeurs.

"Ca marche pour nous !"

Aussitôt, Jordan tendit un bras en avant, comme pour indiquer le chemin.

"Mais pas de caméra dans les douches !"

Le clin d'oeil qui suivit suggérait pourtant tout autre chose.

Cela avait pris un peu de temps, mais Thena avait réagi et ouvert les yeux en l'entendant. Enfin, un oeil. Les mots qu'elle avait prononcés, Mei les avait entendus plus d'une fois au cours du dernier mois dans la bouche des pauvres suppliciés du JPS, comme elle avait déjà vu cette lueur de folie dans le regard provoquée par les innombrables tourments qu'ils subissaient. Sur la station, elle aurait pu "perdre" un patient. Cela arrivait de temps à autre à tous les médecins et ils devaient en subir les conséquences, ce qu'ils étaient prêts à faire pour libérer de leurs souffrances les cas les plus désespérés. Mais ici, impossible.

« Je ne peux pas faire ça… Je suis désolée. Accrochez-vous. » murmura-t-elle.

Son esclandre finit par payer. Alors qu'elle était en train d'inventorier le contenu de sa trousse et de réfléchir comment traiter au mieux Thena avec ce qu'elle avait, le gouverneur arriva enfin, sans qu'elle s'en rende compte. Elle se contenta de l'écouter sans bouger, gardant pour elle tout commentaire qu'elle aurait pu avoir. Elle avait appris que parfois, il valait mieux se taire. Elle n'avait cependant pas peur, peu importait l'importance qu'il tentait de se donner. Il n'était pas Micah, loin s'en fallait, après tout.

Quand il se débarrassa d'un des blessés pour l'exemple, elle ne broncha pas. Elle n'avait pas besoin du rappel. À ses yeux, il venait de faire une faveur au pauvre malheureux. Il était condamné et elle n'aurait rien pu faire pour lui, matériel ou pas. Le gouverneur venait de lui éviter une mort lente et douloureuse. Elle en serait presque venu à apprécier le zat pour cela, car il s'agissait d'un moyen rapide et indolore pour mettre un terme aux souffrances des mourants. Dommage qu'il n'ait pas tiré une troisième fois pour les débarrasser du corps.

Mais elle avait obtenu gain de cause. Elle allait pouvoir rester et faire des demandes, mais elle n'obtiendrait pas tout ce dont elle avait réellement besoin pour monter une véritable infirmerie ou un bloc opératoire. Tout dépendait d'à quel point il voulait qu'elle soigne vraiment ces gens. Il faudrait qu'elle le détermine, mais elle ne pensait pas qu'on la laisse traiter comme il le fallait les cas les plus graves. Tout dépendait de la vitesse à laquelle ils pouvaient les remplacer et du temps qu'ils étaient prêts à consacrer au rétablissement des blessés.

Elle se mit à réfléchir à la liste. Dans un premier temps, elle allait avoir besoin de matériel et de médicaments pour soigner les blessures les plus courantes et éviter les infections, mais surtout, il lui faudrait deux ou trois personnes supplémentaires vraiment qualifiées pour l'aider. Seule, elle n'arriverait à rien. Après, ils pourraient se débrouiller et apprendre à quelques autres quelques gestes de base pour les assister.

« Il me faudra de quoi écrire pour transmettre ce qu'il me faut au gouverneur. » dit-elle à un garde lorsque l'intéressé fut parti, sur un ton plus mesuré et moins belliqueux qu'un peu plus tôt. Elle n'avait plus besoin d'être aussi hostile, désormais.

Rien ne lui garantissait que le gouverneur lui fournirait ce qu'elle demandait. Il pouvait simplement être en train de jouer avec elle, alors elle décida d'administrer avec parcimonie les antidouleurs à Thena, le temps qu'elle ait vraiment ce qu'il fallait entre les mains. Peut-être qu'elle ne survivrait pas, mais si elle pouvait la soulager ne serait-ce qu'un peu pour qu'elle parte un peu plus paisiblement, ce serait déjà ça de gagner. Puis elle commença à nettoyer et traiter les blessures du mieux qu'elle pouvait.