Let's just fall in love again

“- Je vais finir par croire que tu te venges de tous ces exercices que je vous ai imposé, grommela Nadja, assise dans neige.
- Chef, je suis horriblement vexée. Comment pourrais-je songer à une chose pareille. »

Zander n’avait pas l’air de s’en sortir beaucoup mieux qu’elle. Enfin au moins avait-il trouvé son équilibre, ce qui n’était pas le cas de l’ex marine.

« - Bon on va rester là pour aujourd’hui, je vois que vous en avez tous les deux assez. Demain, je vous emmène en ballade. Tous là-haut. Il y a une piste pour débutant. La descente dure la matinée, grosso modo et il n’y a que très peu de gens. Vous verrez, ça vaut vraiment le coup. »

Nadja ne put s’empêcher de soupirer de soulagement. Elle ne s’était pas sentit autant en difficulté sur une activité physique depuis longtemps. Quelque chose lui échappait ave ce sport et c’était vraiment frustrant. Elle se releva pour glisser lentement vers le bord de la piste un peu plus bas. A peine vingt mètres… elle en était capable.
Deux chutes plus tard, déchaussait définitivement en ignorant superbement le sourire de ces deux compagnons hilares. La prochaine fois, elle choisirait la mer chaude et le sable blanc.
Et le premier qui lui parlait de ski nautique aurait intérêt à numéroté ses abattis.

Beth arrêta Zander avant que celui-ci n’aille rejoindre sa femme.

« - J’espère qu’elle ne le prend pas trop mal. Ce soir, il y a une ballade en traîneaux qui part depuis la place. Ça vaut vraiment le coup. Et vous n’aurez rien à faire que vous laissez transporter. Essayez de la décider, vous ne le regretterez pas."

Sincèrement navrée que le couple n’ait pas réussit à dompter leur ski, elle les laissa rentrer dans leur chalet pour se réchauffer, ils en avaient bien besoin.

Zander était toujours assis par terre lorsque leur instructrice sonna la fin de la leçon. Il retint un soupir de soulagement. De toute façon, il avait prévu d'arrêter pour ne pas forcer sur son genou douloureux et empirer les choses. Il ne fut cependant pas très enthousiasmé par le programme du lendemain.

« Toute la matinée pour descendre ? On va où au juste, au sommet de la montagne ? Pourquoi c'est aussi long ? Ça prend en compte toutes les chutes et le temps pour se relever et râler ? Et on est vraiment prêts pour une telle expédition ? » demanda le pilote, dubitatif et pas du tout certain de vouloir retenter l'expérience. Et qu'arrivait-il s'ils étaient incapables de redescendre en fin de compte ou que l'un d'eux se blessait ?

Il finit par se remettre péniblement debout et déchaussa. Il parcourut la trentaine de mètres qui le séparait du bas de la piste en boitant un peu et en grimaçant, ses skis sur l'épaules. Il espérait que cela irait mieux demain, sinon il y avait peu de chances qu'il rechausse ses deux planches de malheur.

Il sourit à Beth quand cette dernière l'intercepta pour lui parler pendant que Nadja enlevait ses skis peu plus bas.

« Vous croyez vraiment qu'elle est du genre à baisser les bras au bout d'une séance en raison de quelques chutes ? Il va lui en falloir un peu plus avant de capituler et d'admettre sa défaite, si elle s'y résout. Et je lui parlerai du traîneau pour voir ce qu'elle en pense. Merci pour la suggestion. » fit-il en s'éloignant en boitillant pour rejoindre l'ex-marine toujours en train de pester.

*****

« Alors, que penses-tu de ce magnifique sport ? Je ne peux pas dire que je sois conquis pour le moment. »

Il soupira d'aise en s'asseyant dans un fauteuil après avoir enlevé tout son barda. Mais il savait qu'il allait devoir se relever assez vite. Ils devaient toujours aller acheter de quoi manger ce soir. Il se serait d'ailleurs bien fait quelque chose de chaud, mais il n'y avait rien dans les placards.

« Ne t'installe pas trop confortablement, il faut qu'on ressorte faire des courses pour ce soir et demain matin. Tu as des envies particulières pour le menu ? Et je parle de nourriture ! » lui annonça-t-il avec un sourire, en se palpant le genou pour évaluer les dégâts. Il ne semblait rien y avoir de grave. C'est probablement juste la chute. Un peu de glace et éventuellement un anti-inflammatoire devraient faire passer la douleur et demain il n'y paraîtrait plus.

« Ça pourrait être quelque de simple genre une soupe et un autre plat... » dit-il en réfléchissant tout haut. Il fallait que ce ne soit pas trop élaboré et rapide à faire. Il adorait cuisiner, mais il ne tenait pas particulièrement à y passer sa soirée.

Se rappelant des propos de Beth, il récupéra la brochure posée sur la table et la feuilleta à la recherche de l'activité qu'elle avait mentionnée.

« Il y a des balades en traîneau à chiens, le soir. Tu as juste à t'asseoir et de te laisser tirer par des chiens sous la direction de leur maître. Y a aussi une variante où tu guides toi-même le traîneau. Enfin, je crois que je me contenterai de la version passager. Ça te tente ? » lui demanda-t-il en lui tendant la brochure ouverte à la bonne page.

Tout en observant ses deux élèves du jour se débarrasser de leurs skis, Beth répondit aux questions posées par Zander.

« - La descente dure grosso modo deux heures. C’est long parce que très peu pentu. C’est d’ailleurs pour ça que c‘est une piste pour débutant et pas pour des skieurs confirmés comme la plupart des pistes d’altitudes. Et non, je ne tiens pas compte de vos chutes mais vous verrez qu’une fois parti et un peu plus au calme, vous y arriverez bien mieux. »

Nadja et Zander n’était pas ses premiers élèves « difficiles » et vu leurs conditions physiques, ils feraient vite des progrès de toute façon. La réponse du pilote, très protectrice, à ses recommandations la fit sourire.

« - Non en effet, c’est peu probable. Mais je ne l’avais jamais vu ainsi. Je suppose que je m’attendais à la voir briller du premier coup. A tout à l’heure. »

Une fois rentrée, la mauvaise humeur de Nadja s’envola rapidement.

« - Non, pas conquise non plus. Je ne sais pas à quoi je m’attendais, mais surement pas à passer mon temps à bouffer de la neige. »

Elle ne se sentait pas vraiment d’humeur à faire des courses mais il fallait bien manger ce soir. La plaisanterie lui coupa l’herbe sous le pied et elle gloussa et posant sa tête sur l’épaule de son mari.

« - J’ai besoin d’une douche brulante avant ça. Mais ensuite on y va. Et ok pour la soupe. Tu as déjà passé ton après-midi hier aux fourneaux, je ne voudrais pas passer pour une esclavagiste. »

Elle haussa un sourcil surpris à cette idée de ballade. Elle n’avait jamais entendu parler de ce genre de traineaux et ne comprenait pas bien le pourquoi du comment.

« - Ok pour la version passager. On est la pour découvrir des choses après tout. »

A regret elle se leva pour se diriger vers la salle de bain avant de s’arrêter près de la porte.

« - J’ai l’impression que la baignoire est assez grande pour deux, au fait… »

La phrase resta en suspend alors qu’elle disparaissait pour faire emplir la pièce de vapeur brulante. Voila qui lui rendrait définitivement sa bonne humeur.

Zander garda pour lui ses doutes sur le fait de mieux s'en sortir le lendemain. Comment cela pouvait-il bien être possible ?

« Moi si, une fois, lorsqu'elle a tenté le vélo... Là non plus, ça n'a pas été couronné de succès. C'est bien la première fois que je la voyais en difficulté dans un domaine sportif. C'est choquant, pas vrai ? » [i]répondit-il avec un large sourire à Beth.

*****

Il rit doucement à la réponse de Nadja en entendant la frustration dans sa voix tout en comprenant le sentiment. Elle n'aimait vraiment pas échouer.[/i]

« Oui, je m'attendais pas non plus à passer autant de temps par terre. J'espère que ça ira mieux demain et qu'il y aura vraiment moins de monde comme Beth le prétend. Je ne me sens pas spécialement en sécurité avec tous ces gens qui descendent à toute vitesse tout autour. Ça me met les nerfs à fleur de peau pour être honnête et je n'arrive pas à penser à autre chose. » soupira-t-il en se massant le genou.

Il la serra dans ses bras quand elle se rapprocha de lui avant de l'embrasser puis de pouffer de rire.

« Toi, une esclavagiste ? Mais pas du tout ! Je fais ça avant tout parce que j'aime ça et que j'en ai envie. Puis j'aime cuisiner pour toi. C'est tout de même beaucoup plus agréable de pouvoir faire ce que je veux que de préparer à manger en équipe pour une cinquantaine de personnes comme au monastère. Puis le jour où j'ai pas envie de le faire, il y a le réfectoire ou les commandes à faire livrer à la maison. Et une fois que j'aurais repris le travail, j'aurai beaucoup moins le temps pour ça, alors profites-en tant que tu le peux. » dit-il en souriant.

Et puis mieux valait éviter qu'elle décide de se lancer dans la confection d'un plat, pour la sécurité de tout et de tous. La remarque sur la salle de bain lui tira un très large sourire qui en disait long sur ce qu'il pensait.

« Vraiment ? Eh bien, pourquoi ne pas vérifier si c'est bien le cas ? » fit-il en se levant pour la suivre.

*****

Ils finirent par réussir à aller acheter le nécessaire pour le dîner et le petit-déjeuner, dans la bonne humeur et parfaitement détendus.

Il avait opté pour une soupe au poulet, un grand classique du pays où ils résidaient : poulet, riz, carottes dans du bouillon, le tout accompagné de tranches de pain, du fromage et d'une salade de fruits. Bien sûr, il avait dû opté pour une version rapide, n'ayant pas le temps de faire la version traditionnelle, trop longue. Mais après les repas copieux de la veille et du midi, quelque chose de plus léger et de réconfortant était bienvenue, surtout après avoir passé tout l'après-midi dehors.

Une fois le repas avalé, ils s'habillèrent chaudement pour sortir et se rendre au point de départ de la ballade en traîneau qu'ils avaient réservée. Le ciel était dégagé et le fond de l'air était froid. Peut-être qu'en fin de compte, il aurait dû rester bien au chaud au coin du feu...

Les aboiement attirèrent son attention et ses yeux se mirent à briller comme ceux d'un gamin à la vue des chiens. Il s'approcha avec prudence et demanda l'autorisation de caresser les animaux, ne sachant s'il pouvait ou non, ce qu'il fut autorisé à faire par le meneur du traîneau, pour sa plus grande joie, et celle des chiens.

Rechausser les skis ne semblait pas faire particulièrement envie à Zander.

« - On verra comment on le sent demain, mais Beth sait ce qu’elle fait. Elle a grandi ici et connait la station par cœur. Elle savait skier avant de savoir marcher, d’après ce qu’elle m’a dit. Si elle dit que cette piste est praticable par des débutants et peu fréquenté, je la crois. »

Elle avait déjà envie de redémarrer en fait. En insistant, elle y arriverait surement. Ou se casserait quelque chose, mais autant ne pas penser à ça.
La suite la fit franchement rougir. Son incapacité à cuire quoi que ce soit l’agaçait prodigieusement. Evidemment, elle n’avait aucune envie de renouveler l’expérience avec le four d’il y a quelques semaines. Mais elle ne pouvait se dépêtrer de ce sentiment d’inutilité dans une maison.

Après un intermède des plus agréable, ils firent ses fameuses courses et Nadja investit dans des bottes souples adaptées à la neige. Certainement pas très seyant mais tellement plus adaptées que ces chaussures de sport.

Une fois le diner passé, ils ressortirent pour cette fameuse ballade en traîneaux. En arrivant sur la place l’estomac de l’ex marine se retourna. Il y avait des chiens…. Beaucoup ! Elle ne savait pas s’y prendre avec les animaux et ne comprenait pas leurs réactions ni pourquoi les gens semblaient tellement attirés par eux. Il y avait quelques chiens et chats sur la résidence et elle préférait généralement changer de trottoir quand elle en voyait un.

Zander ne semblait pas partager son avis et il se précipita sur les animaux pour les admirer et les caresser. Elle du refréner son instinct qui lui hurlait qu’il allait se faire mordre et le regarda faire de loin. C’était terrifiant ! Pourtant tout se passa très bien et les animaux semblèrent apprécier sa présence.
« - Salut chef, c’est chouette que vous soyez là. Installez-vous ! »

Beth lui montra un des traineaux et Najda s’installa confortablement. Il y avait des couvertures épaisses ou se blottir et elle en se fit pas prier.

« - Je vous confie aux bons soins de Joaquim. Enfin sauf si ton mari veut courir avec les chiens évidemment. »

Malgré elle, Nadja éclata de rire. Voila un spectacle qui serait des amusants.

On était bien sous ses couvertures et Nadja s’y serait bien endormie. Evidemment, il aurait fallu qu’il n’y est pas autant de monde autour d’elle ni de chiens qui passaient leur temps à aboyer. Mais elle pouvait se détendre sans trop de crainte en regarder Zander faire des mamours a ces bestioles.
Finalement il revint vers elle et se glissa à ses coté.

« - Je ne suis pas sûre d’aimer leur odeur, murmura-t-elle en fronçant légèrement les narines. Je n’ai rien contre eux en fait, c’est juste que je ne els comprend pas. Les animaux de compagnie n’existaient plus à mon époque et les seules bestioles que j’ai pu croiser était des rats dans des recoins mal famés de stations. Bien sûr, en déploiement au sol, on en croisait aussi, mais j’avais mon armure, ça me gênait beaucoup moins. »

Quand elle regardait les enfants jouer avec, ici ou à Colorado Srings, elle se disait bien qu’elle passait à coté de quelque chose. Elle n’avait pour l’instant jamais eu l’occasion de passer outre ce recul instinctif.

Le départ fut finalement donné et le traina glissa rapidement sur la neige damée. Le froid leur mordait le visage mais ils étaient bien au chaud et l’expérience était finalement plutôt agréable. La nuit avait fini par tomber et la lune se levait pour inonder le paysage de clarté reflétée par la neige. Jugé à l’arrière du traineau Joaquim criait des mots incompréhensibles pour diriger l’attelage. Le chemin les mena à flanc de montagne à travers une forêt de conifères. Pour le coup, Beth ne leur avait pas menti. La promenade était des plus agréable.
Nadja se pelotonna contre son mari et se laissa doucement bercer. Si ça continuait comme ça, elle ne verrait pas la fin de la course

Zander hocha la tête à la réponse de Nadja.

« Nous n'en avons pas vraiment non plus sur Hébrida. C'est considéré par beaucoup comme une perte de temps, voir même une nuisance et ça ne sert pas à grand-chose. Un peu comme les enfants pour certains. » dit-il avec amertume.

Il en avait cependant vu sur d'autres planètes et en avait même transporté à l'occasion. Il comprenait l'attrait d'avoir un compagnon, même si c'était un animal, pour quelqu'un de seul. Et il avait compris que pour un enfant, c'était un moyen d'inculquer un certain sens des responsabilités et un respect des formes de vie lorsqu'on lui confiait la tâche de s'en occuper.

« L'odeur ? On s'y fait, comme pour tout. Tu devrais essayer d'en caresser un au moins une fois, juste pour voir ce que ça fait. Ces chiens-là sont habitués à être touchés par tout plein de gens. Quant à les comprendre, ce n'est pas très différent des humains. Tu apprends à décrypter leur comportement et ce qu'ils veulent au fur et à mesure. Leurs besoins sont moins importants et assez basiques, d'après ce que j'en sais : manger, boire, sortir, jouer, se faire caresser et faire leurs besoins. » fit-il avec un sourire

L'air froid et vivifiant lui fouettait le visage et le maintenait éveillé, mais il se sentait bien et regardait le paysage avec un air émerveillé, appréciant cette promenade pour le moins originale. Au bout d'une demi-heure, Joaquim arrêta le traîneau au milieu d'un vaste espace dégagé avec une vue imprenable sur le ciel et le village légèrement en contrebas.

« - Allez à vous, M. Hayes. annonça ce dernier.
- Mais... je... euh... répondit l'intéressé, pris au dépourvu.
- J'ai bien vu que vous vouliez essayer tout à l'heure. Il reste une quinzaine de minutes avant la fin du parcours. Et maintenant que les chiens ont déjà bien couru, ils seront plus calmes et plus facile à diriger. Ne faites pas cette tête. Mais si vous ne voulez vraiment, ce n'est pas grave. Accordez-moi juste cinq minutes, le temps de vous expliquer et vous montrer comment ça fonctionne et vous pourrez retourner auprès de votre belle. »

Le pilote se laissa convaincre et sortit du panier pour s'approcher et écouter les explications du musher. Celui-ci lui céda la place et lui demanda juste de faire quelques mètres... Et Zander fut instantanément conquis. Joaquim s'installa sur le petit siège derrière le panier et le laissa s'en donner à cœur joie sur le reste du parcours.

À l'arrivé, Zander était essoufflé mais affichait un grand sourire de gamin, comme lors de la Grande course. Et il boitait à nouveau un peu, mais il s'en contrefichait et ne regrettait pas une seule seconde d'avoir joué le musher. Cela en valait vraiment la peine. Il regarda Nadja un instant avec un air interrogateur, se demandant si elle allait aller caresser un chien. En tout cas, lui oui, puisque cela était une façon de les récompenser et les remercier de leur travail et ils l'avaient amplement mérité.

Nadja somnolait tranquillement, blottie contre Zander, tout en réfléchissant à ces explications sur les chiens. Intellectuellement, elle savait que sa réaction de recul n’était pas justifiée, les terriens étaient souvent un peu idiot mais pas au point de laisser leurs enfants jouer avec des bêtes sauvages. Néanmoins, à chaque fois qu’elle était en présence d’un animal, même domestique, tout ses instincts lui hurlaient un signal de menace qu’elle avait bien du mal à contrôler.

Elle redressa la tête, immédiatement aux aguets quand le traîneau s’arrêta en pleine nature. Leur guide s’etait mis en tête de donner les rennes à Zander. Il était malade ? Non le plus grande malade, c’était l’homme à coté d’elle qui ne se fit pas prier plus d’une demi seconde. L’ex marine retint à grand peine une exclamation et les écouta parler boutique pendant quelques minutes avant que le traîneau ne reparte, cette fois contrôlé par son mari.

Et ça lui plaisait, visiblement. L’immense sourire qui barrait son visage faisait chaud au cœur et balaya ses objections. C’était clairement bien mieux que le ski ! Le prochain coup, elle opterai pour une expédition au pole nord, ça lui conviendrait sans doute mieux.

Une fois de retour, Nadja constata qu’il boitait pendant qu’il allait remercier les chiens. Il faudrait remettre de la glace la dessus. Elle inspira un grand coup et le rejoignit aupres des animaux, se sentant parfaitement godiche.

« - Tu me présente tes nouveaux amis ? »

Quelques secondes plus tard, elle passait sa main sur le pelage doux de l’animal affectueux qui vint se frotter contre elle. Bon ca n’était pas si terrible que ça en fait…

Quelques minutes plus tard, il fallut quasiment la traîner pour l’extraire de la meute. Il regagnèrent le chalet bras dessus bras dessous, épuisés, un grand sourire sur le visage. Il ne leur faudrait pas longtemps pour s’endormir tant ils étaient fatigué et le lit chaud et douillet.

Zander sourit et ne se fit pas prier pour indiquer à Nadja le nom d'un chien qu'il avait retenu. L'hésitation, et la méfiance, de celle-ci s'envolèrent au bout de quelques secondes au contact des quadrupèdes qui réclamaient tous leur part de caresses. La faire partir se révéla plus difficile que de la convaincre de toucher les animaux, alors qu'il pensait que ce serait l'inverse qui se produirait.

« Il faut rentrer maintenant. Eux aussi ont besoin de dormir. » lui dit-il doucement avec un sourire, tout en essayant de cacher son hilarité et de l'entraîner vers le chalet.

« Alors qu'as-tu pensé de cette promenade ? Personnellement, j'ai adoré et j'espère avoir l'occasion de recommencer un jour. » déclara-t-il.

Une fois rentrés, il examina rapidement son genou, mais il n'y avait rien d'anormal. Il se servit une tisane et fit soudain un autre grand sourire à Nadja, sachant qu'elle allait probablement râler à sa proposition, juste par principe.

« J'ai trouvé quelque chose tout à l'heure au supermarché... Un kit pour faire de la fondue au chocolat. Tu fais fondre le chocolat et après, tu y trempes des fruits tant que c'est chaud. Ça te dit ? »

Après ce petit intermède gourmand, ils allèrent se coucher, trop fatigués pour faire autre chose que se blottir l'un contre l'autre.

Le lendemain, ils se réveillèrent plus tard que prévu et durent se préparer un peu en catastrophe. Beth vint les chercher alors qu'ils finissaient tout juste un copieux petit-déjeuner.

Sa douleur au genou avait quasiment disparu, mais il fut malgré tout tenté d'esquiver la sortie prévue pour rester bien au chaud ou aller se balader dans le coin en attendant que Nadja revienne de on escapade. Mais elle semblait plus que motivée à retenter l'expérience. Il soupira intérieurement et suivit le mouvement, guère enthousiaste à la perspective de la descente organisée ce matin-là.

Arrivé en haut de la piste, il constata qu'effectivement, il n'y avait pas grand-monde dessus, mais cela ne le réjouissait qu'à moitié. Il fallait toujours arriver en bas en un seul morceau et avec le minimum de bleu possible. Il attendit les dernières instructions de Beth avant de s'élancer, espérant qu’aujourd’hui était un autre jour et que cela se passerait mieux que la veille.

L’immense sourire de Nadja confirmait à quel point elle avait apprécié la sortie. Plus que la promenade en elle même, son contact avec les chiens avait été une révélation. Elle comprenait maintenant pourquoi tant de terrien en avait et se demandait s’ils ne pourrait pas faire de même.

« - Quand je préparai ce voyage ce matin, je suis tombé sur plusieurs proposition d’excursion en traîneau. On peut passer plusieurs jour à se balader comme ça, un peu plus au nord. Je crois que ça me déplairai pas. »

En rentrant, Nadja alla se réchauffer au coin du feu pendant que Zander leur préparait une boisson chaude. Il revint avec un sourire mystérieux et une préparation étrange.

« - Du chocolat fondu et des fruits ? Tu veux ma mort ma parole ! »

Il la connaissait décidément trop bien. Sans plus râler, elle s’installa à table et le regarda faire fondre le chocolat, fascinée. Son corps allait encore mettre des jours à s’en remettre… Mais qu’importe, ca sentait déjà bien trop bon. »

La nuit fut douce mais le réveil bien trop tot à son goût. Mais depuis quand avait-elle envie de faire des grasses matinées. Décidément, quelqu’un avait un bien mauvaise influence sur elle. Douche rapide, s’habiller, café, tartines et s’est parti ! Beth, aussi enthousiaste que d’habitude passa les récupérer et les mena vers des sortes d’œufs suspendus dans lesquels ils s’entassèrent.

La vue était à couper le souffle alors qu’ils grimpaient vers le sommet et lui aurait presque fait oublier ce qui allait suivre. Leur guide n’avait pas menti. Il n’y avait quasiment personne ) cet endroit et ils purent chausser leur ski tranquillement.

« - Allez on y va tranquille. N’oubliez pas, votre poids dans le sens de la pente et faites des lacets larges. Ça va passer tout seul. »

Bien décidée à être moins ridicule qu’hier, Nadja poussa sur ses bâtons et commença à descendre. La neige était plus agréable, sans personne passé dessus pour la transformer en bouillie. Elle n’allait pas très vite mais faisait lentement sa trace.

« - Hé, je tien debout. Ca va tout seul… oh... oh... »

Et elle fut a nouveau par terre. Mais au moins elle avait parcouru une dizaine de mètres sans s’effondrer. C’était un progrès, non ?

A ce rythme la matinée allait être longue.

Zander sourit quand il apprit la possibilité de faire des randonnées de plusieurs jours avec des chiens de traîneau.

« Je crois que ça me tenterait bien, un voyage comme ça. » fit-il.

Oh oui, cela lui plairait même beaucoup.

*****

Il hocha la tête aux derniers conseils de Beth. Au moins il n'aurait pas à trop se préoccuper de fous furieux dans le genre d'hier, mais il devrait tout même garder un oeil sur son environnement.

Il laissa Nadja s'élancer en premier. Elle réussit à faire une dizaine de mètres avant de se retrouver les fesses dans la neige, comme hier. Voilà qui s'annonçait bien et promettait une longue matinée. Il inspira et commença à descendre, concentré sur ses mouvements. Il s'attendait à tomber assez rapidement, mais non. Il s'arrêta une trentaine de mètre plus bas, surpris de ne pas s'être retrouvé le nez dans la neige. Visiblement, le fait d'être débarrassé d'éléments perturbateurs extérieurs et d'être attentif à ses faits et gestes faisaient une grande différence.

Il leva la tête et vit que Nadja avait progressé, mais était à nouveau par terre. Le ski n'avait vraiment pas l'air d'être son truc.

« On se retrouve en bas ? » lança-t-il gentiment pour la taquiner.

Il reprit sa descente tranquillement et finit par arriver en bas. Cela lui avait paru interminable. Il avait chuté deux fois en prenant des virages un peu trop serré et manquait de s'étaler plusieurs autres, mais il avait réussi à se rétablir sans trop savoir comment et éviter ainsi la catastrophe. À intervalles réguliers, il avait attendu que Nadja le rejoigne. Toujours était-il qu'il n'aimait pas vraiment cette activité et il espérait qu'ils n'en referaient pas dans l'après-midi. Non, il espérait qu'ils essaieraient autre chose comme la promenade en raquettes ou une autre balade en traîneau.

Une fois tout le monde en bas, il allèrent rendre leur matériel et se dirigèrent vers un autre restaurant faisant des plats d'inspiration française. Curieux, il opta pour un plat appelé tartiflette accompagné de salade. Il réalisa vite qu'il n'avait pas opté pour le choix le plus léger ni même le plus judicieux s'ils devaient encore bouger après. Avec ce qu'il venait d'avaler, il avait plutôt envie d'aller dormir pour digérer...

Voilà qui était vexant ! Mais pourquoi il y arrivait, lui et pas elle ? Agacée, Nadja poussa sur ses bâtons, s’arracha quasiment du sol et s’effondra une nouvelle fois. La suite se perdit dans une bordée d’injure bien sentie avant qu’elle ne se redresse.

Au moins, maîtrisait-elle cet aspect parfaitement.

La suite fut chaotique même si elle réussit à descendre, bon an mal an. Le pire, c’est qu’elle se rendait compte que Beth ne leur avait pas menti. La balade était très agréable et les paysages enneigés magnifiques. Elle n’arrivait juste pas à en profiter. C’était frustrant.

Finalement, elle arriva en bas à peu prés dignement et fusilla du regard Zander qui s’amusait à la taquiner. Beth les aida à ramener le matériel et leur conseilla un restaurant français non loin de la.

Alors que le pilote optais pour un plot au nom étrange, elle se risqua sur une « fondue » et se retrouva à dévorer du pain et de la charcuterie enrobé de fromage crémeux.

« - Bordel c’est tellement bon, je crois que je vais pleurer dit-elle après avoir nettoyer la moitié de son assiette. »

Voilà qui était parfait évacuer la frustration de la matinée. Mais pas forcement pour sa ligne !

« - Bon… on doit rendre la voiture pour 18h… Ça nous laisse un peu de temps cet âpres midi. Tu veux essayer ces fameuses raquettes ? Enfin, vu ce qu’on mange, on pourra toujours rouler sur la neige… Je crois qu’il y a beaucoup d’alcool dans ce fromage, j‘ai la tee aussi légère que si j’avais sifflé une demi douzaine de bière. »

Zander sourit. Au moins avait-elle fini par arrêter de le foudroyer du regard depuis qu'ils avaient commencé à manger. Ce n'était pas de sa faute s'il était meilleur qu'elle et qu'il arrivait à rester debout plus de cinq secondes. Mais il avait jugé plus prudent de s'abstenir de toute remarque allant dans ce sens, tout comme de suggérer de refaire du ski. De toute façon, il n'en avait pas le moins du monde envie.

« Je veux bien essayer les raquettes. Enfin pour rouler, il faudrait déjà que j'arrive à bouger... Et ça risque d'être difficile pour l'instant. » fit-il en souriant.

Il la regarda en fronçant les sourcils quand elle parla de son plat et de sa sensation de légère ébriété.

« De l'alcool dans ton plat ? En théorie, c'est censé s'évaporer à la cuisson et il ne devrait rester que le goût. » expliqua-t-il.

Enfin, c'était la théorie, en tout cas. Peut-être que ce n'était pas vrai pour tous les plats. La promenade risquait d'être comique si elle était vraiment joyeuse.

« Peut-être qu'on ferait mieux de rentrer et de s'allonger le temps de digérer un peu avant d'envisager de faire quoi que ce soit d'autre. Parce que là, je suis pas sûr qu'on aille très loin. Il suffira juste d'opter pour une promenade un peu plus courte. De toute façon, nous devons repasser par le chalet. » fit-il en se levant.

Ils y retournèrent tranquillement au chalet pour décider de ce qu'ils allaient faire ensuite et voir les horaires des balades afin d'organiser au mieux le temps qu'il leur restait.

*****

Un peu plus tard, chaussés de raquettes, ils évoluaient lentement sous les arbres et dans de la poudreuse. Finalement, il se dit qu'il aurait préféré rester bien au chaud dans le chalet, plutôt que d'être en train de suer avec ces étranges choses à ces pieds. En fin de compte, ce n'était pas aussi simple que ça en avait l'air.

Alcool ou pas, c’était vraiment excellent et Nadja se promit de regoûter à ce plat le plus vite possible. Elle termina son plat avec un plaisir évident, enchaîna sur un dessert léger et un café puis suivi Zander vers le chalet, tout aussi groggy que lui.

Ils dormirent un bon moment, au chaud et dans les bras l’un de l’autre, avant de ce décider à ressortir une dernière fois pour tester ses fameuses raquettes. Ni l’un n’avait soupçonné à quel point l’activité était physique et il se retrouvèrent rapidement essoufflé, en plein milieu de la foret.

« - Je suis sur que j’ai déjà vu un film comme ca, souffla Nadja. Deux innocents promeneurs épuisé et perdus qui doivent passer la nuit à l’extérieur malgré le froid et les bettes sauvages. »

Bon, évidement, la plus grosse bete sauvage de la région devait etre un lapin. Et les dit promeneur ne se trimballaient pas avec une puce de localisation qui leur permettaient d’être téléporté à bord d’une station orbitale à la demande.

La ballade dura finalement une bonne heure et même si elle fut épuisante, elle fut globalement agréable. Une fois de retour, il ne leur restait plus qu’a plier bagage, remercier Beth et sa famille pour leur accueil et remonter dans leur voiture.

« - Alors, ton avis sur les sport d’hivers, demanda Nadja une fois parti. »

Zander rit de bon cœur. Le décor donnait effectivement l'impression d'être perdu. Il n'y avait que de la neige et des arbres à perte de vue. Seules les indications sur ces derniers leur permettait de savoir où était le chemin, invisible, à suivre.

« Je n'ai pas vu jamais vu ce film. Mais on n'est pas si loin que ça de la civilisation. Et puis ils savent que nous sommes là. Alors les secours devraient rapidement arriver si on se perd vraiment. Allez, on continue ? » suggéra-t-il.

Ils se remirent en route et finirent par rejoindre leur point de départ. La balade avait été agréable, même si elle avait été beaucoup plus fatigante que ce à quoi il s'attendait. Au moins, ils dormiraient encore bien cette nuit.

Une fois leurs affaires remballées et les au-revoir faits, ils reprirent la route de l'aéroport, même s'ils n'embarqueraient dans aucun avion une fois là-bas, mais il fallait bien donner le change.

« De manière générale, je ne suis pas un grand adepte du froid, mais c'était plutôt bien. Après, je n'ai vraiment pas aimé le ski. Les raquettes, c'est pas mal. Et j'ai adoré le traîneau à chiens par contre. Et mention spéciale au chalet en bois et au feu de cheminée. Et toi ? » répondit-il.

Il ne dirait pas non à un autre weekend à la montagne, c'était certain, pour peu qu'il ne doive pas faire de ski.

Évidemment, la conduite de Nadja ne s'était pas améliorée depuis la veille et son estomac protestait vigoureusement contre ce traitement.

« Je crois que je vais être malade... Arrête-toi, s'il te plaît. » dit-il brusquement.

Il sortit de la voiture et inspira profondément plusieurs fois pour tenter de faire passer la nausée. Il savait qu'ils étaient à mi-parcours et il n'était pas certain que prendre quelque chose serve à quoi que ce soit à ce stade. Ils seraient arrivés avant que les effets des médicaments commencent à se faire sentir. Il remonta dans la voiture à contrecœur.

« Si tu pouvais éviter de freiner trop brusquement, ça m'arrangerait. Le repas de midi n'a pas l'air de bien passer en fin de compte et j'aimerais éviter de redécorer l'intérieur de la voiture avec avant d'arriver. » dit-il, un peu désolé.

Il fut soulagé d'arriver à bon port sans incident majeur. Il descendit du véhicule, un peu verdâtre et les jambes flageolantes. Il alla s'asseoir sur un banc le temps que Nadja rende les clés de la voiture et s'occupe des formalités.

Heureusement qu'après, il leur suffirait de retourner dans le réduit et de se faire téléporter pour être de retour à Colorado Springs, car il n'était pas certain qu'il aurait apprécié d'être ballotté en avion. Et demain, ou peut-être après-demain, il devrait joyeusement aller affronter la bureaucratie pour négocier une reprise en douceur de ses fonctions...