Laureen avait eu de la peine à caché son irritation lorsque la nouvelle venue avait commencé à lui expliquer qu'elle était venue dans le but d'en apprendre plus sur le travail dans le labo. Elle avait brièvement levé les yeux au ciel - mais pas assez vite pour que cela puisse échapper à son interlocutrice sans doute - avant de se forcer à la patience en écoutant le reste de la tirade. Elle réfléchissait déjà au meilleur moyen de lui faire comprendre que le laboratoire n'était pas un lieu d'amusement ou une sorte de place publique où l'on pouvait se rendre dès que la curiosité se manifestait. Pour un peu elle aurait été capable de simplement refermer la porte coulissante sur l'intrus afin de ne pas perdre du temps en vaine parole. Et puis elle était pressée de retourner à son observation de ce virus importé de Chulak...
Mais l'inconnue prononça alors le mot magique, celui que la virologue avait le plus envie d'entendre en ce moment. Elle écarquilla les yeux de surprise lorsque sa vis-à-vis indiqua qu'elle était une extraterrestre - ou plutôt que les humains avaient tendance à la qualifier ainsi - et failli laisser tomber sa tablette au sol.
*Dites-moi que je rêve!*
L'envie de la laisser immédiatement rentrer et vaquer à sa guise dans le labo effleura l'esprit de la jeune femme, ne serait-ce que parce qu'elle aurait ainsi pu l'observer. Mais sa rationalité reprit bien vite le dessus: est-ce qu'elle était digne de confiance? Probablement puisque les responsables du SDT avaient accepté sa présence à bord. Pour autant Laureen n'était pas du genre à se fier à l'avis des autres, spécialement lorsque cela pouvait compromettre l'intégrité de son lieu de travail. Après tout, cette nouvelle arrivée pouvait très bien être un agent double ou quelque chose dans le genre. Comment lui faire confiance?
*D'un autre côté c'est une occasion rêvée d'en apprendre plus sur elle...*
Est-ce que la perspective de pouvoir faire quelques analyses contrebalançait le danger que cette extraterrestre pouvait représenter au sein de ce labo? Laureen connaissait la réponse avant même de se la poser...
Elle jeta rapidement un regard à Fellner en se demandant si ce dernier lui laissait carte blanche pour gérer la visiteuse ou s'il l'évaluait discrètement de loin pour voir comment elle se débrouillait dans ce genre de situations? D'un autre côté elle ne pouvait pas laisser passer cette opportunité.
"Écoutez... En tant normal je vous aurais déjà refusé l'accès mais vu les conditions je crois que nous pouvons trouver un arrangement!" fit-elle d'une voix radoucie. "Je vous laisse rentrer à condition que vous ne touchiez à rien et que vous ne dérangiez pas le docteur Fellner. Et en échange vous m'accordez un peu de votre temps pour quelques examens, d'accord? Ho, rien de très méchant je vous rassure tout de suite. Juste deux prises de sang, un prélèvement de cellules épidermiques et un cheveux ou deux. Vous voyez, rien de très pénible!"
Fellner n'allait sans doute pas apprécier mais d'un autre côté l'occasion était trop belle d'obtenir des échantillons sur lesquels travailler. Pendant que la jolie extraterrestre réfléchissait, Laureen en profita pour l'étudier plus attentivement du regard. A première vue elle ne semblait pas différente des humains mais il devait forcément y avoir quelques nuances si elle venait bien d'une autre planète. La jeune docteur trépignait déjà d'impatience à l'idée de pouvoir analyser les échantillons qu'elle obtiendrait. A supposer, encore, que la principale intéressée accepte l'offre.
"En fait je suis le docteur Stanford!" se présenta-t-elle brièvement. "Et vous, vous êtes?"
Les conventions sociales voulaient qu'on tende la main lorsque l'on se présentait mais avec ce qu'elle avait appris sur les Wraiths, Laureen n'avait pas réellement envie de se conformer à ce genre de bêtises. Peut-être que celle-ci aussi pouvait absorber l'énergie vitale des personnes qu'elle touchait. Ou alors elle avait peut-être le don de les plier à sa volonté ou d'autres joyeusetés du genre. Si l'envie de pouvoir obtenir des échantillons la poussait à se montrer cordiale - ou a essayer du moins - il y avait quand même certaines limites.
"Je vous demande juste un instant, d'accord?" fit-elle avant de refermer la porte coulissante sur la visiteuse.
Elle se hâta de rejoindre le docteur Fellner avec un sourire jusqu'aux oreilles. L'extraterrestre n'était pas la seule que Laureen devait convaincre, il y avait également Fellner. Et peut-être qu'il serait moins enclin qu'elle à laisser une intrus se balader dans le labo, principalement parce que les aliens n'étaient certainement plus une nouveauté pour lui.
- "Docteur? Je crois que nous devrions la laisser entrer, du moins quelques instants! Je m'assurerai personnellement qu'elle ne touche à rien et que sa présence soit aussi discrète que possible. En contrepartie on aura des échantillons tout neufs sur lesquels travailler." demanda-t-elle sur un ton presque implorant. "J'ai besoin de me mettre quelque chose sous la dent, de pouvoir étudier cette extraterrestre."
Elle était pratiquement certaine que Fellner comprenait ce qu'elle ressentait à cet instant puisqu'il avait aussi du passer par ce stade d'excitation que procurait la rencontre avec des extraterrestres. Laureen espérait simplement qu'il s'en souviendrait et qu'il accepte de lui faire confiance sur ce coup-là. Il ne la connaissait pas assez - voir pas du tout - mais ils avaient un nombre impressionnant de points communs et la jeune femme comptait là-dessus pour obtenir son accord...
En attendant la réponse de son supérieur, la virologue retourna à la porte et la fit coulisser une nouvelle fois pour se retrouver à nouveau nez à nez avec l'extraterrestre.
"Est-ce que vous avez pris votre décision?" demanda-t-elle de manière parfaitement audible, de façon à s'adresser autant à Fellner qu'à la jeune femme au teint hâlé.
Alors qu'elle ne pensait pas que c'était possible, Laureen se dit avec enthousiasme que la journée s'améliorait de minutes en minutes..
Eric écoutait attentivement ce qui se passait à la porte. Alors que l'intrus présumé essayait de jeter un œil furtif au laboratoire, le docteur Fellner ne mit pas longtemps à reconnaître la Narisienne Aynira Leyva. Il éteignit alors immédiatement la matrice Asgarde. Si il avait apprécié leur échange courtois lors de leur entretient pour le journal de la base il avait été très déçu du ferme refus d'échanger des connaissances entre leur peuple et celui de la Terre. Si la jeune extraterrestre disait vrai ils avaient beaucoup d'avance sur eux et connaitre leur avancé médical aurait sans doute permis des découvertes sans pareil. Quand la Narisienne dit le mot "extraterrestre" il sentit immédiatement l'attitude de sa collègue changer.
*C'est bien normal... J'aurais aussi fait un bond au plafond !*
Le docteur Fellner n'aimait pas du tout la tournure des événements si ça continuait comme ça il savait que sa collègue ne tarderait pas à venir lui demander la permission de la faire entrer et de la laisser assister à nos recherches.
*Que veut elle vraiment voir ? Ils ne veulent rien partager mais ne sont pas contre observer nos recherches voila qui est curieux...*
Eric n'était pas du genre paranoïaque mais il avait là de quoi lui mettre la puce à l'oreille. Sans compter que le chercheur n'aimait pas avoir des spectateur quand il travaillait, sentir le poids des yeux posé sur lui avait le don de lui faire perdre ses moyens et du coup à lui distraire l'esprit. Le docteur Fellner était homme qu'un rien pouvait perturber et un spectateur dans un coin était bien plus qu'un petit rien. Alors qu'il était en train de se faire ses remarques à lui même sa jeune collègue referma la porte vint comme prévu lui demander la permission. Eric respira profondément avant d'expiré, légèrement dérangé par cette question et ce cas de figure.
*Surtout que le sang ne lui montrera juste qu'elle est humaine comme elle et moi... Mais on apprend aussi comme ça. J'avoue avoir moi même été surpris de voir qu'elle n'était pas différente de nous, tout du moins d'un point de vu sanguin...*
Eric réfléchit un instant avant de répondre.
"Vous savez c'est une Narisienne. Sois disant très développé, beaucoup plus avancé technologiquement que nous. Mais il refuse le partage de leur connaissances avec nous, d'autant que nous aurions pu leur offrir en échange des connaissance sur la porte et toutes nos découverte. Si ils sont si développé que ça nous voir chercher sur nos sujets actuel ne serait pour elle que regarder des singes dans un laboratoire. C'est en tout cas comme ça qu'elle avait sous entendu la chose... Et si ils ne sont pas si avancé que nous dans certains domaine médicaux cela reviendrait à lui donner nos connaissance sans rien en retour !"
Le docteur Fellner avait un esprit pragmatique et même si il n'était pas avare quant à la distribution de ce qu'il savait il le devenait quand on l'était avec lui. Eric eut à peine le temps de finir ce qu'il avait à dire qu'il vit sa collègue retourner à la porte. Le généticien s'y rendit donc à son tour, ouvrant en grand la porte. Il passa devant la jeune docteur.
"Aynira Leyva, quelle bonne surprise je ne vous ai pas vu depuis longtemps ! Vous aviez quitté la base non ? Je n'ai pas suivi toute la discussion mais vous consentez à vous faire étudier par ma collègue ? Je suis surpris. Il m'a semblé entendre que vous vouliez regardez nos recherche aussi, votre peuple c'est il décidé à mettre nos savoirs en commun ? L'apprendre est un soulagement pour moi !"
Eric parlait avec un aplomb étrange en comparaison à la première fois que sa jeune collègue l'avait rencontré. Un aplomb que lui même attribuait de l'emportement. Bien qu'il parlait d'un ton neutre le débit de ses mots était plutôt rapide. Il termina sa dernière phrase affirmative avec un sourire bienveillant.
La jeune femme sembla plus irritée qu'autre choses par la raison de la présence d'Ayni. Néanmoins, elle sembla subitement changer d'avis quand elle se rendit compte que son interlocutrice n'était pas Terrienne. En échange, Ayni devait promettre de ne rien toucher, ne rien déranger et se soumettre à quelques prélèvements. À vrai dire cela refroidie légèrement la Narisienne. Disons que la dernières fois qu'elle avait eut ce genre d'examens, ce n'était pas dans les meilleures dispositions. Mais bon, un refus serait plutôt malvenu. On pourrait croire qu'elle vient ici aux frais de la princesse et faire ce qui lui chante sans rien donner en retour. Elle devait elle aussi tourner la page, montrer qu'elle essaie de s'intégrer au personnel de la base :
"Vos collègues de votre base sous la montagne m'ont déjà fait passer ce genre d'examens. Si on ne vous a pas transmit les résultats, c'est avec eux qu'il faut régler ça. Sinon cela me semble acceptable, même si les résultats de ces dit examens font certainement un peu vous décevoir."
Pourquoi décevoir ? Et bien jusqu'à preuve du contraire, les Terriens étaient aussi Humains que les Narisiens. Donc faire des études pour découvrir de la nouveauté, c'était un peu inutile. Bref, la scientifique se présenta. Docteur Stanford. Présentation très formelle. Pas de poignée de main :
"Aynira Leyva. Enchantée"
Puis, elle demanda un instant de réflexion pour en discuter avec Fellner. Ils devaient ignorer que l'audition d'Ayni était plus performante que celle d'une Humaine normale, ce qui lui permit de tout entendre sans vraiment le vouloir. Donc en résumé, Stanford était visiblement une travailleuse compulsive et qui considérée plus la Narisienne comme un sujet d'étude que comme une personne. Pas le genre de personne à se faire à la vie sociale apparemment. Quant à Fellner et bien... il râlait, c'était apparemment une habitude chez lui. Il parlait du peuple d'Ayni de façon assez négative, disant qu'ils ne voulaient rien partager avec les Terriens, sous entendant un égo plutôt prononcé et que donc, le fait qu'Ayni observe leur recherche ne serait pour elle qu'une distraction comme observer un animal dans un zoo.
Fellner vint à la rencontre de la Narisienne, apparemment surpris de sa présence et parla rapidement, posant plusieurs questions :
"Oui très longtemps. Depuis que vous attaquez un matelas avec un produit à l'odeur fortement musqué dans les cellules de la base. J'avais quittée la base, mais je suis revenue intégrer le personnel de cette station dans le but d'établir des liens entre nos deux peuples. Oui j'accepte les petits examens de votre collègue. Tant que ça reste des "petits examens". Et le refus de partage ne concernait que la technologie, je vous avez expliquée pourquoi. Cependant, cela ne concerne pas nos connaissances scientifiques qui elles sont universelles. Cela dit je ne suis pas une scientifique, donc mes connaissances sont plutôt limitée, il y a beaucoup de chances que c'est vous qui allez m'apprendre des choses en fait."
Elle avait répondue à la même vitesse que Fellner. Toujours de façon courtoise et respectueuse. Rien a voir avec un soi-disant égo développé sous entendue par un refus de partage. Elle attendait maintenant la décision des deux scientifiques.
Eric garda le même sourire quand la jeune extraterrestre lui répondit. Si Aynira était dans la cellule de cette plume quand il avait sauvagement agressé ce matelas alors qu'il essayait de faire une injection à la prisonnière il ne l'avait pas reconnu, à moins qu'il ne la remarqua pas tout court. En ce rappelant cet événement la Narisienne lui rappelait ses recherches et son temps perdu pour cette prisonnière qui n'avait apporté que le chaos et la destruction avec elle. La mâchoire du docteur Fellner se serra alors qu'il y repensait.
*C'est du passé...*
Finit il par se dire alors que la pilule était toujours aussi difficile à avaler.
"Je ne vous avez pas vu dans cette cellule, la produit dont vous parlez nous a visiblement bien aidé à capturer cet animal sauvage. Je me souviens en effet très bien de vos paroles très sage concernant votre refus de partager vos technologie. Sans technologie la science n'avancerait pas beaucoup vous en conviendrait néanmoins."
En disant cela le généticien montra derrière lui la quantité de matériel qui était disposé ou encore en carton attendant d’être déballé et installé dans le laboratoire.
"Mais si vos connaissance scientifique et dans notre cas médical sont ouvert à tous il me plairait d'en prendre connaissance, vous m'aviez parlé d'un thérapie génique il me semble, vos procédés à ce niveau là m'intéresse au plus haut point !"
On pouvait sentir un véritable enthousiasme dans la voix d'Eric alors qu'il touchait du doigt quelque chose qui le faisait rêver.
Laureen avait l'impression que la discussion entre Fellner et Leyva prenait des allures de règlement de comptes. Le ton restait plus ou moins cordial mais cette conversation ressemblait davantage à une joute verbale qu'à un simple échange de points de vus. La jeune femme comprenait parfaitement son supérieur et l'irritation provoquée par le refus de partager des informations scientifiques mais d'un autre côté elle ne souhaitait pas prendre part à ce débat. Si les Narisiens restaient sur leurs positions, ils devaient certainement avoir leurs raisons. Et si les diplomates terriens n'étaient pas parvenus à obtenir ce qu'ils souhaitaient de ces extraterrestres, c'est peut-être qu'ils n'étaient pas aussi bons que ça après tout...
Elle suivit donc la conversation de loin tandis qu'elle déballait et préparait le matériel nécessaire pour prélever du sang ainsi que des tubes à échantillons pour les cheveux et l'épiderme. Ce faisant elle se demanda si les Narisiens étaient réellement génétiquement semblables aux humains. Cela lui semblait étrange qu'un peuple vivant sur une autre planète aient les mêmes caractéristiques que les humains, à moins qu'ils ne viennent eux-même de la Terre. Mais si Fellner était d'accord sur ce point, c'est que cela devait être vrai... Encore une fois elle se rendait compte à quel point ses informations étaient fractionnaires et qu'elle avait encore énormément à apprendre sur le programme SDT.
*J'ai fais une erreur!* se dit-elle avec amertume. *Il faut que je réfrène mon enthousiasme en attendant d'avoir toutes les cartes en main pour travailler correctement...*
C'était plus facile à dire qu'à faire, en fait. Elle ne pouvait pas occulter la présence d'un extraterrestre aux portes du laboratoires et rester sans rien faire. Que ce soit à cause de la fougue de la jeunesse ou de l'envie irrépressible qu'elle avait de vouloir en apprendre toujours plus, Laureen n'avait pratiquement pas hésité avant d'entamer des "négociations" avec Aynira. Elle se rendait compte avec le recul qu'elle aurait pu compromettre la sécurité du laboratoire. En fait elle en avait été consciente sur le moment mais une nouvelle fois les possibles bénéfices avaient occulté les éventuels désavantages. Elle se résolut donc à rester en retrait et à laisser Fellner prendre les choses en main sous peine de faire une nouvelle bourde...
Elle écouta donc distraitement la conversation en réprimant un sourire lorsque vint le sujet de l'animal sauvage. Ils devaient faire mention de celui qui avait détruit les recherches de Fellner à moins qu'il y en ait tout un élevage à bord. Ce qui était une perspective assez désagréable à vrai dire. Laureen se promit de capturer le premier animal qui tenterait de s'approcher de son matériel et de l'utiliser comme cobaye!
Une fois le nécessaire préparé, la jeune femme disposa le matériel sur un petit plateau métallique et alla le déposer à côté d'un fauteuil sur lequel l'extraterrestre prendrait place. Du moins, si Fellner l'autorisait à rentrer dans le laboratoire ce qui n'était pas encore sur vu la tournure que prenait la conversation. En attendant d'être fixée, elle consulta les informations sur cette Aynira, chose qu'elle aurait du faire dès le début sans doute. Encore une fois, l'excitation de la nouveauté avait pris le pas sur la prudence médicale. Laureen devait sérieusement se remettre en cause sans quoi elle fonçait droit dans le mur. Mais c'était difficile à faire car si elle était l'une des virologues les plus prometteuse de son temps, elle n'en restait pas moins une jeune femme qui avait encore beaucoup à apprendre.
*Si je ne reprends pas le contrôle sur mes émotions les choses ne vont pas aller en s'améliorant. Peut-être même que Fellner jugera que je suis un boulet et qu'il n'a pas besoin de mes services...* l'idée était presque insoutenable. Maintenant qu'elle était sur le JPS, elle comptait bien y rester.
Laureen laissa la discussion suivre son cours tout en lui prêtant désormais une oreille attentive, spécialement lorsqu'il fut fait mention d'une thérapie génique. Un nombre impressionnant de questions venaient lui brûler les lèvres mais elle se força au silence. Inutile de poser des questions dont les réponses étaient déjà consignées dans l'un des innombrable dossier du laboratoire. À défaut elle se contenta de parcourir des yeux les informations au sujet d'Aynira, bien décidée à ne plus intervenir avant qu'on le lui demande.
*Il faut que tu apprennes à rester à ta place ma grande!* s'encouragea-t-elle avec une certaine amertume. *Sur terre tu étais peut-être libre de mener tes recherches dans le sens que tu l'entendais mais maintenant tu es sous les ordres de Fellner. Il va falloir faire avec...*
Elle soupira et continua d'écouter la conversation entre son supérieur et l'extraterrestre, attendant que ses services soient requis ou qu'elle ait le champ libre pour étudier Aynira. Cet exercice de patience se révéla rapidement être l'un des plus difficiles de sa vie...
Le docteur Fellner sentit sa collègue retourner à ses occupations derrière lui. Au moins avait elle la chance de ne pas perdre son temps comme lui le faisait en discussion qu'il savait d'avance stérile. Mais au bénéfice du doute cela valait quand même le coup d'échanger avec la Narisienne. Alors qu'il venait de terminer sa phrase il entendit le canal d'urgence de sa radio s'activer et un homme au bout brailler.
"Homme à terre dans la salle de réunion ! Demande assistance médicale d'urgence ! je répète ! Homme à terre dans la salle de réunion ! Demande assistance médicale d'urgence !"
Eric regarda un instant son interlocutrice, lui même interloquer par l'appel à l'aide. La salle de réunion, Aeryn et beaucoup d'autre responsables étaient en réunion, la situation été grave. Le généticien sur l'instant ne su quoi faire. Il n'avait aucune envie que la Narisienne n'investisse le laboratoire en son absence, une fois de plus il aurait eu l'impression que l'on viole son intimité. Et il se doutait que la curiosité naturelle de sa collègue ne résisterait pas longtemps aux assauts de la jeune extraterrestre.
*C'est pas tant une question de confiance qu'une histoire de nature humaine...*
Pensa t'il alors qu'il réfléchissait. En tant que responsable médicale si il y avait à soigner Aeryn c'était à lui que cela revenait, dû moins c'est la responsabilité qu'il s'était donné. Mais rien ne disait si c'était elle qui était à terre. Le message disait d'ailleurs que c'était un homme. Mais les militaires ne disaient ils pas homme pour homme ou femme indistinctement. Eric finit par trancher, il était arrivé trop de catastrophe dans ces anciens laboratoire pour qu'il l'abandonne comme ça alors qu'il venait à peine de s'y installer et de perdre du temps à calibrer son matériel. Il se tourna vers sa jeune collègue et lui fit un signe vague de la main.
"Un appel d'urgence en salle de réunion ! Pont trois, vous vouliez visiter la station, c'est le moment !"
Dit il avec un certain ton enjoué à la jeune docteur. Il sentait qu'elle avait besoin d'action et de son coté cela l'arrangeait de ne pas y aller. Il y avait du bon à pouvoir déléguer ce genre de tâche se dit il avec une certaine satisfaction. Avant que sa collègue ne sorte du laboratoire Eric lui barra le chemin de son bras.
"Si jamais c'est la chef de la base qui est à terre, faites moi appelez immédiatement ! Au moindre problème n'hésitez pas non plus."
Le docteur Fellner parlait avec un sérieux dont il en faisait rarement preuve. Ceci dit il laissa passer la jeune femme et reporta son attention vers Aynira Leyva.
"Homme à terre dans la salle de réunion! Demande assistance médicale d'urgence! je répète! Homme à terre dans la salle de réunion! Demande assistance médicale d'urgence!"
Laureen leva immédiatement les yeux et délaissa sa lecture en se demandant ce qui avait bien pu se passer. Pour ce qu'elle en savait, la station n'était pas menacée ou sous attaque extraterrestre. Elle tourna immédiatement le regard vers Fellner en se demandant pourquoi elle n'avait pas encore de radio sur elle. Sans la présence du médecin, elle n'aurait même pas été avertie de ce qu'il se passait. Il faudrait qu'elle remédie rapidement à ce problème lorsqu'elle en aurait le temps.
"Un appel d'urgence en salle de réunion! Pont trois, vous vouliez visiter la station, c'est le moment!" fit son supérieur.
La virologue promue médecin urgentiste pour l'occasion n'estima pas nécessaire de relever que ce n'était pas vraiment dans ce genre de circonstances qu'elle avait espéré découvrir le JPS. À la place elle se rua vers un nécessaire de premiers secours fraîchement déballé et se dirigea vers la sortie. Fellner lui bloqua néanmoins le passage ce qui la poussa à lui adresser un regard interrogateur. Elle écouta rapidement ses instructions et approuva d'un signe rapide de la tête:
"Comptez sur moi!" répondit-elle avant de passer en trombe à côté du duo.
Elle ressentit une certaine irritation en se disant qu'elle devrait remettre son échange avec Aynira à plus tard mais elle ne pouvait pas ignorer l'appel à l'aide. Si elle était spécialisée en virologie, elle n'en restait pas moins un médecin. Et si la vie d'un homme ou d'une femme était en danger elle ne pouvait l'occulter. Elle se promit néanmoins de retourner à son travail dès qu'elle en aurait l'occasion, le tout en espérant que cette urgence serait vite réglée.
Elle croisa en trombe un archéologue qu'elle failli heurter et lui arracha sans ménagement la radio qu'il tenait en main. Ce dernier tenta bien de protester mais tout ce qu'il eut en retour fut un vague: "Je vous la rendrai plus tard! Urgence médicale!". C'est fout tout ce qu'on pouvait se permettre lorsque la vie d'une personne était menacée...
Elle régla rapidement l'appareil sur la fréquence médicale et le leva près de sa bouche tout en continuant sa rapide avancée. Si l'appel d'urgence avait été émis sur la même fréquence, ce qui semblait être le cas, les personnes l'ayant lancé pourraient entendre ainsi ce qu'elle avait à dire:
"Ici le docteur Stanford, je suis en route! Ne déplacez surtout pas le patient avant mon arrivée!"
On pouvait parfois aggraver les blessures à cause d'un simple mouvement alors mieux valait faire preuve de prudence. C'était sa première urgence à bord du JPS et elle comptait bien se montrer à la hauteur des attentes qu'on plaçait en elle!
Apparemment Fellner n'avait pas remarquée la Narisienne dans les cellules. Bizarre alors qu'il lui avait adressé un sourire avant de s'en prendre à ce pauvre matelas, mais peut être qu'il avait l'esprit un peu trop embrumé par la colère à cet instant pour se rappeler de ce genre de détails après coup. Il disait que l'injection avait permit de récupérer le petit animal avant de conclure par le fait qu'il se souvenait de leurs paroles lors de leur entretien, mais que sans la technologie adéquate, certaines connaissances étaient inaccessibles.
Elle était en train de réfléchir sur la nature du produit : Un produit à l'odeur musqué, qui avait pour but d'attirer un animal. Il n'y avait pas 36 solutions au contenu de cette seringue maintenant :
"C'était des phéromones ? Remarquez ça explique pourquoi il sautait partout"
Elle lâcha un petit rire, mais elle était déjà en train de penser à l'autre partie de la question
"D'après le matériel que je vois ici, il y sans doute encore plusieurs choses inconnues que vous pourriez découvrir. Je sais pas moi. Nous avons eut par exemple une maladie qui consiste en gros à une malformation cellulaire qui font que les cellules se multiplient de façon exponentielle entraînant des complications médicales mortelle. On était pas plus avancée que vous quand on a découvert le moyen de l'éradiquer"
Peut être que les Terriens n'avaient jamais eut ce genre de maladies ou alors qu'ils avaient déjà aussi un remède, mais elle préféra essayer sa chance avec cette maladie. C'était ça ou le virus sexuellement transmissible qui détruisait le système immunitaire du malade, mais bon ce genre de maladie, pouvais déranger, plus particulièrement à cause de son mode de transmission. D'après le peu qu'elle avait vue les Terriens étaient plus introvertie que les Narisiens. Peut être que chez eux, tout ce qui touche de près ou de loin à la sexualité était au mieux très intimiste, au pire complétement tabou.
Bref Fellner indiqua qu'il se montrait très intéressé par la thérapie génique :
"Je vous avez déjà expliquée comment on faisait la première fois. Après je ne suis pas généticienne, alors toutes les curiosités intimes que vous voulez savoir, j'en ignore une grande partie... mais je peux vous en dire quelques unes, même si ce ne sont pas les plus importants sans doute."
Elle n'eut même pas le temps d'attendre la réponse qu'un appel à la radio se fit entendre : un homme avait besoin de soin médicaux d'urgence dans la salle de réunion. Il n'y avait pas une journée de calme dans cette base ? Fellner ordonna a Stanford d'aller régler ce problème. Elle accepta et partit en trombe, laissant le généticien et la Narisienne seul :
"Alors je peux rentrer ? Elle aura la surprise à son retour"
Dit elle avec un sourire, attendant la réponse de Fellner.
Eric esquissa un sourire un peu plus prononcé et acquiesça quand la Narisienne fit sa déduction à propos des phéromones, la situation avait dégénéré en cellule, mais le but était de coller définitivement l'animal à sa propriétaire. Au lieu de ça il avait du rester un bon moment coller à ce matelas qui avait été cruellement percé par l'aiguille de la seringue. En entendant rire la jeune extraterrestre le docteur Fellner fut content de constater que leur échange se poursuivait dans la bonne humeur.
"Nous finirons bien par vous égaler..."
Dit il à propos de leur retard technologique en terme de recherche. Le docteur Fellner fut dans un premier temps surpris de constater qu'elle avait tout reconnu comme matériel dans la laboratoire mais après tout il se dit qu'il n'aurait aucun mal à reconnaître les instrument romain. Il trouva la comparaison amusante même si l'écart devait bien être aussi important. Alors qu'Aynira continuait de parler les yeux d'Eric se mirent à briller et d'un coup on put sentir chez lui un profond intérêt.
"Nous subissons cette dégénérescence cellulaire ! Nous l'avons appelé Cancer, c'est l'une des maladies les plus activement combattu et les chercheurs du monde entier travailles pour l'éradiquer ! C'est l'un des deux plus grands arc de recherche Terrestre l'autre portant sur un virus sexuellement transmissible qui a un don pour muter et détruire le système immunitaire du porteur ! Et vous me dites que votre peuple serait prêt à partager ces découverte sur le sujet ?!"
Le docteur Fellner n'en revenait pas. Ce n'était pas ce qu'il avait compris lors de leur première rencontre, mais après tout son attitude était sans doute faussé par ses conditions de détention dont elle s'était plaints. Il fut quelque peu déçu quand la jeune femme lui rappela qu'elle n'avait rien à lui dire de plus sur les thérapie génique.
"Si vous ne le pouvez pas, un de vos médecin le pourrait sans doute ? Pensez vous qu'un échange culturel serait envisageable ?"
Eric n'avait aucune idée de ce que cette demande avait comme répercussion diplomatique mais si c'était possible il fallait absolument mettre ça en place et au plus vite ! Eric n'arrivait même pas à évaluer tout ce temps gagné si un tel échange était permis ! Eric n'avait aucune envie d'accueillir un visiteur dans ce qu'il considérait comme un sanctuaire mais devant ces possibilités d'échange il ne pouvait refuser l'hospitalité.
"Entrez, nous allons discuter de tout ça et ma collégue pourra en suite chercher à en apprendre d'avantage sur votre constitution..."
Le généticien venait de prononcer ça avec un ton neutre, sans prendre conscience de son manque de tact.
Fellner poussa une petite pique, disant que tôt ou tard, les Terriens égaleront les Narisiens, ce qui fit rire Ayni :
"Aucun doute là dessus"
Le généticien confirma également l'existence de la même maladie que celle dont la jeune femme. Les Terriens l'appelait "cancer". Il confirma également l'existence de la seconde maladie et que apparemment, ces deux là étaient les principaux fléau sur le thème médicale :
"Oui on l'a connue aussi et vaincue au même moment que l'autre à quelques années près. Ce qui est ironique c'est que maintenant on s'en sert pour la thérapie génique. Vous vous rappelez ? J'avais dis qu'on utilisait des virus génétiquement modifier pour inoculer les gènes modifiés."
La seconde partie de la question passa un peu plus difficilement, à savoir si les Narisiens étaient près à partager ce genre de connaissances, rapidement suivit par le fait de savoir si un échange culturel serait envisageable :
"Et bien on ne vous donnera jamais le remède sur un plateau. Imaginez que nos deux versions de la maladie soit différentes et que notre remède, avec ou sans modifications, soit tout bonnement inutile ou pire, renforcerait votre version de la maladie. On pourra peut être vous donnez quelques indications une fois les points communs trouvés, mais pas plus je le crains. Je suis sûre en plus que vous n'êtes pas le genre de personne qui apprécie qu'on lui mâche le travail"
Elle répondit à la seconde question dans la foulée :
"Je ne suis là que depuis même pas six heures n'allez pas trop vite !"
Elle rigola, reprenant son souffle avant de reprendre :
"Les miens sont un peu... comment dire... frileux pour l'instant. Vous êtes la première civilisations intelligente vivante que nous rencontrons et disons que la première prise de contact ne s'est pas passée sous de bons augures... surtout pour moi. Donc pour être honnête, les Narisiens ont une opinion plutôt négative envers les Terriens. Il faudra du temps pour corriger tout ça, mais une fois ce problème régler... pourquoi pas?"
Fellner accepta ainsi Ayni d'entrer dans le laboratoire, la Narisienne le remerciant d'un hochement de la tête. Elle savait qu'il faisait un gros effort en ce moment et lui pardonna son manque de tact. Elle chercha donc un endroit à l'écart pour ne pas gêner le travail du scientifique, tout en ayant une bonne vue sur ce a quoi il travaillait. Elle observa aussi le reste de l'équipement, ne parvenant pas à en reconnaître certains. Peut être qu'elle pourra demander un cours accélérée si le scientifique était disposé à y répondre.
Eric n'y entendais pas grand chose à la diplomatie, les discussions étaient souvent stérile à son sens et tous ce temps à parler était bien inutile. Le docteur Fellner se sentit soudain mal à l'aise, leur joute verbale avait été pour le moins tout autant stérile et une véritable perte de temps. Il observa la Narisienne dans la pièce un instant. Il trouvait en revanche le retournement de ces virus pour la thérapie génique juste admirable et il aurait volontiers tout donné pour voir ça.
*Si la jeune virologue était là, elle serait sans doute aussi emballée que moi à l'idée de constater ça !*
Eric esquissa un petit sourire en écoutant la jeune femme modérer ses propos et le partage des connaissances.
"Et imaginez qu'ils soient identique ? Imaginer on peut le faire à longueur de journée et pour ce qui est du genre d'homme que je suis. Je suis quelqu'un qui consomme du thé déjà cueilli, du tissus déjà tissé et des vêtements déjà cousu. Ce qui m'importe c'est d'aller plus loin dans la recherche, si la solution existe deja quelque part l'avoir me permettrait de chercher plus loin et de ne pas réécrire ce qui a déjà été écris. Bref je suis pragmatique. De plus je suis avant tout médecin et l'idée de savoir que vous avez la solution pour épargner leurs vies mais que pour des histoires de ressenti et de diplomatie on les laisse mourir m'est assez insupportable."
Quand la jeune femme lui parla du besoin de temps son sourire devint encore plus large. Il s'approcha de la jeune extraterrestre et l'invita à se lever en désignant la porte.
"Vous avez raison, nous avons besoin de temps, six heures ici et déjà dans un laboratoire à observer nos recherches, imaginez que nous ayons des remèdes que vous n'avez pas trouvé... Et puis ça n'est pas en discutant que je poursuivrais mes recherches..."
Il avait dit sa dernière phrase avec une certaine ironie, il le savait il ne pouvait pas être tranquille plus d'une heure. Mais alors qu'il allait poursuivre sa radio se fit à nouveau entendre. Eric ferma un instant les yeux pour rester calme.
"Une équipe médical est demandée à la salle d’entrainement, possible trauma dû à un choc électrique."
Alors qu'il raccompagnait sa visiteuse à la porte. Il dit d'une voix assez blasée.
"Et je vais devoir fermer le laboratoire."
Il alla jusqu’à la porte et se retournant il passa sa carte dans le lecteur de carte et entra le code de fermeture de la porte.
"Ici le docteur Fellner, j'arrive !"
Dit il en prenant et en activant sa radio. Il regarda Aynira et lui fit un sourire.
"Si jamais vos diplomates et les notres se mettent d'accord pour sauver des vies je serais dans mon laboratoire ou dans mon bureau, dans le cas contraire mes heures de consultations sont sur la porte de ma salle de soin à l'infirmerie en cas de blessure ou maladie. Au plaisir mademoiselle Aynira."
Sur ces mots il partit d'un pas rapide vers la salle d'entrainement. Il s'en doutait depuis le début de leur échange il n'y avait rien à en tirer. Encore une perte de temps, enfin le laboratoire était au moins opérationnel c'était au moins ça...
Eric n'avait prit aucun repos depuis le déménagement de la base 52 jusqu'à la nouvelle station JPS et il avait commencé à accuser le coup. Il savait qu'il avait encore beaucoup à faire et que se coucher avec toute s ses idées en tête ne lui permettrait pas un repos complet. Avant de trouver le repos il voulait terminer l'installation de son poste de recherche dans la laboratoire de recherche médicale. Si le docteur Fellner pouvait se montrer têtu lors de certaines situations cela s'avérait parfois un véritable inconvénient pour lui. Mais Eric savait que cette opiniâtreté était aussi ce qui le rendait performant en tant que chercheur. Si le repos ne viendrait pas immédiatement il savait qu'il devait perdre un peu de temps pour se restaurer. Le généticien était donc passé au mess afin de prendre un sandwich et une bouteille d'eau. Il mangea son sandwich en marchant alors qu'il gagnait le laboratoire.
Pour une fois il fut content de mettre à profit le temps d'attente qu'il avait en général du mal à supporter dans un ascenseur. Quand il arriva devant la porte du laboratoire de recherche médicale il avait terminé son sandwich. Il ouvrit la porte grâce à son pass avant d'ouvrir sa bouteille grâce à sa main. Eric inspira profondément en observant la pièce qui était encore loin d'être opérationnelle.
*En fin de compte je suis très content que le docteur Stanford nous ai rejoint ! Sa façon de gérer l'infirmerie a été de plus remarquable !*
Pensa le docteur Fellner rassuré de pouvoir ainsi faire confiance à quelqu'un dans le personnel médicale de la station. La savoir en ce moment même à l'infirmerie le rassurait, il était ainsi certains que les patients seraient entre de bonnes mains. Et surtout les compétences de la jeune femme lui permettrait d'avoir plus de temps pour ses recherches, du temps qu'il rêvait d'avoir depuis des mois. Eric n'avait eu qu'a peine le temps de consulter la base de donnée médicale de la station et de se renseigner sur les divers espèces extraterrestres qu'il pourrait rencontrer et cette méconnaissance le dérangeait fortement. Elle aurait pu lui coûter cher lors de cette rencontre avec ce demi Wraith.
*L'ignorance est mère de tous les maux.*
Pensa t'il en se remémorant la citation de Rabelais. Sur cette pensé il se mit en devoir de terminer le rangement et l'installation de sa place dans le laboratoire. Il savait que plus vite il aurait terminé, plus vite il pourrait palier à cette ignorance. Aussi se pencha t'il avec entrain vers un carton empli de pinces hémostatiques. Eric n'avançait jamais aussi vite que lorsqu'il trouvait une motivation de curiosité à la clef de ses actes. Une fois le laboratoire rangé il pourrait se rendre dans ses quartiers et commencer l'approfondissement du savoir médicale que contenait la base de donnée de la station. A cette idée le docteur Fellner un large sourire se dessina sur les traits de son visage.
Eric s'essuya le front de la manche de sa blouse, les efforts physique n'était pas ce que le généticien préférait. D'autant qu'il avait l'impression d'être dans un sauna, décidément le programme SDT ne lui épargnera rien. Mais c'est un air satisfait qu'il regarda son espace de travail. Tout était opérationnel, il n'y avait plus qu'à se mettre au travail, mais cette fois il ne laisserait pas ses recherches sans surveillance. Il faudrait qu'il réussisse à trouver du temps pour pouvoir s'y consacrer au moins jusqu'au stade stable de ses expérimentation.
*Il va falloir que je délègue certaines chose, mais aussi que je revois ce Charlie Hawkins, j'ai comme l'impression qu'il y a eu mal-entendu entre nous. Mais je verrais ça demain, à chaque jour suffit sa peine !*
Sur cette pensée, le docteur Fellner se mit à chercher sa tablette afin de gagner ses quartiers et commencer à étudier les dossiers présents dans la base de donné du JPS. Mais il ne la trouva pas. Dans un premier temps il se demanda si il ne l'avait pas fait tomber dans un carton vide. Méthodiquement il commença donc à plier chaque carton et à les entreposer dans un coin.
*Il va falloir faire venir du personnel de la maintenance !*
Pensa t'il alors que la pile prenait de plus en plus de place. Eparpillé dans la salle les cartons ne semblaient pas représenter autant de place mais il était forcé de constater que maintenant il faudrait s'en débarrasser au plus vite ! Quand il plia le dernier carton vide de la pièce il n'avait toujours pas trouvé sa tablette. Il s'assit sur son tabouret à roulette et parcouru la salle du regard.
*Allez réflechis, ou tu es allé avec cette tablette*
Refaisant le cheminement inverse de ses actes il se retrouva sans sa salle de soin à l'infirmerie.
"Mais oui bien sur !"
Le docteur Fellner était certain de l'avoir oublié à l'infirmerie, son étourderie avait don de l'énerver mais il fit de son mieux pour ne pas s'en vouloir. C'est donc d'un bon pas qu'il quitta le laboratoire afin de gagner l'infirmerie.
Kevonan fit glisser le badge de son hôte sur le lecteur à l'entrée du labo et fut satisfait de voir que le voyant passait au vert. Le passage libéré, il s'engouffra dans la salle destinée à la recherche et fit glisser le regard azur de Laureen sur les environs. Quelques techniciens s'affairaient dans un coin à installer des machines ou à faire des branchements électriques mais pas la moindre trace de Fellner ou d'un autre membre du corps médical...
*Excellent, excellent!*
Cette journée commençait largement mieux que la précédente. Pour le moment tout semblait aller dans son sens, ne restait plus qu'à espérer que ça continue sur cette lancée. Le Goa'uld se saisit d'une tablette médicale après avoir salué d'un signe de tête et d'un léger sourire les techniciens. Il consulta rapidement les fichiers indiquant le différent matériel qui se trouvait dans le stock médical et nota les emplacements de certains d'entre eux sur un petit papier. Il y fit ensuite un rapide voyage et revint avec un petit panier sous le bras et quelques produits à l'intérieur. Kevonan glissa ensuite le tout dans l'un des tiroirs du bureau que son hôte s'était auto-attribuée la veille lors de sa rencontre avec Fellner. Il chercha ensuite du regard le matériel dont il avait besoin et soupira en constatant qu'à peine la moitié avait été déballé.
*Je pourrais utiliser celui de Fellner...* se dit-il en posant les yeux sur l'emplacement réservé au responsable médical.
Il savait grâce aux souvenirs de Laureen qui c'était une mauvaise idée. Le docteur semblait aussi attaché à sa tranquillité et à son espace personnel que son propre hôte et puis il pouvait revenir à tout moment. Valait mieux perdre un peu de temps à installer ce qu'il lui fallait plutôt que de prendre le risque de devoir expliquer à Fellner ce qu'il faisait. Il en avait marre de se justifier devant tout ce qui croisait sa route!
Le Goa'uld perdit donc une bonne heure à retrouver, installer ou programmer le matériel dont il avait besoin avant d'être enfin prêt. Il ressortit donc le petit panier et différents flacons qu'il disposa délicatement en rangée dans le tiroir. Il pourrait ainsi le refermer rapidement si quelqu'un venait à s'approcher un peu trop près. Il sortirait uniquement ce qu'il avait besoin, prudence oblige. Et puis vu ce qu'il s'était passé la veille, Kevonan comptait bien faire le nécessaire pour échapper à une seconde inquisition...
Il passa une paire de gant et retira un échantillon scellé du virus de Chulak qu'il glissa dans un caisson d'analyse étanche avant de pencher les yeux sur le microscope électronique qui le surplombait.
*Voyons voir si tu peux m'être utile!*
Il fallait qu'il puisse créer une diversion en cas de nécessité. Et puis s'il venait à se faire attraper il lui fallait absolument avoir sous la main quelque chose susceptible de lui éviter la capture. Les siècles le lui avaient appris et Laureen l'avait également confirmé: les armes les plus violentes n'étaient pas les plus conventionnelles...
Kevonan continua donc son observation attentive de l'échantillon en utilisant les compétences de son hôte et les siennes pour trouver un moyen d'en tirer parti. Ce faisant, il se félicita que Fellner ait donné les autorisations d'accès au virus de Chulak la veille à son hôte. Il gagnait ainsi un temps précieux.
Quelques heures s'étaient écoulées depuis que Kevonan s'était lancé dans la conception d'un virus dérivé de celui de Chulak. Mais il avait rapidement abandonné lorsqu'il s'était rendu compte qu'un tel travail lui prendrait certainement plusieurs jours à supposer qu'il s'y consacre encore entièrement. Les connaissances de son hôte et les siennes lui permettraient certainement d'y parvenir mais la perte de temps serait considérable au vue des possibles bénéfices. L'idée n'était pas mauvaise mais les moyens limités des Tau'ris n'offraient pas la rapidité escomptée. Le Goa'uld avait donc raillé cette option de ses possibilités et avait décidé de se consacrer à autre chose.
Car s'il était complexe de créer, il était en revanche plus aisé de reproduire. Kevonan avait donc orienté ses recherches malsaines vers un gaz qu'il avait déjà eu l'occasion de voir à l’œuvre et dont il connaissait les secrets. Un second passage rapide dans la réserve lui avait permis de prendre le matériel dont elle avait besoin. Il en avait également profité pour remettre tous les échantillons nécessaire pour la conception d'un virus évolué de Chulak en place, histoire d'éviter les soupçons. Puis il s'était lancé dans un long et fastidieux travail.
Certains éléments nécessaires à la fabrication du Nishta n'étaient pas présents dans la réserve et il faudra faire sans. L'improvisation pouvait avoir du bon mais dans ce cas précis Kevonan ne pouvait rien faire d'autre qu'espérer que les éléments remplacés étaient suffisamment proches chimiquement de ceux utilisés normalement. Peut-être que le gaz serait moins puissant mais tant qu'il gardait ne serait-ce que la moitié de son efficacité, le Goa'uld pourrait se montrer satisfait.
Il dosa avec attention les différents produits nécessaires et lança la synthèse après une dernière vérification:
[Jet de Biochimie pour synthétiser le Nishta]
Il fallut quelques minutes pour que les produits soient extraits puis transformés en un magnifique gaz verdâtre. Le Goa'uld se pencha vers le tube en verre qui le renfermait avant d'activer un système d'aspiration pour l'introduire dans une petite éprouvette qu'il referma rapidement ensuite avant de la glisser dans sa poche. Avec ce petit bijou à disposition, Kevonan était pratiquement certain de pouvoir donner le change à n'importe quel gêneur. Il se sentait moins nu tout d'un coup...
"Ici le responsable militaire de la station, les personnes que je vais citer sont priées de se rendre au plus vite au gymnase : Galair Flowin, Jonathan Hunter, Jacob Smith, Aynira Leyva, Laureen Stanford, ceci n'est pas un exercice, je répète, ceci n'est pas un exercice."
*Il ne va jamais me laisser en paix celui-là!* songea-t-il en soupirant.
Le Goa'uld pesa rapidement le pour et le contre et décida rapidement qu'ignorer cette requête l'exposerait à une plus grande méfiance encore. Et puis si Wallas voulait l'emprisonner ou quelque chose dans le genre, il serait venu lui-même. Il toucha du bout des doigts la fiole de Nishta dans la poche de sa blouse blanche avant de se diriger vers le gymnase...
Dernière édition par Laureen Stanford le Mer 9 Juil 2014 - 22:56, édité 2 fois
