Peu après le début de la mission et l'appel au Akarski, Harper fit irruption dans la salle de contrôle. Il avait l'air débordé et, aux vues de l'état de sa blouse, il ne passait pas son temps à jouer aux billes.
Aeryn saisit la liste des mains du docteur pour la placer dans celle d'un technicien qu'elle avait averti.
"A vous de jouer. Appelez dès que vous avez tout ça."
L'homme fut téléporté au camp d'entraînement où il récupèrerait le matériel demandé. Puis, Josh demanda à être transféré dans une salle plus appropriée. Aeryn le regarda quelques secondes en se demandant s'il était sérieux. Apparemment oui.
"Mais c'est évident ! Pourquoi n'y ais-je pas pensé plus tôt ? Eh bien, docteur Harper, je peux vous proposer une magnifique salle des machines où règne une douce chaleur mais je vous préviens, le bruit peut être assez dérangeant et l'encombrement n'est pas des moindre. Sinon il y a le hangar a X-302. Très spacieux mais malheureusement vous tomberez en pleine heure de pointe."
Elle lui laissa un instant pour intégrer la remarque avant de prendre un ton plus sérieux.
"Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, nous avons subit une attaque assez importante. Seuls les ponts 1 et 5 sont vivables pour le moment. Il faudra donc vous contenter de la salle de la porte. Les techniciens réparent les boucliers de la station. Une fois fait, il passeront aux ponts 2 à 4. Je leur dirai de commencer par l'infirmerie et vous y téléporterai dès qu'ils me donneront leur accord mais pour le moment vous devrez faire preuve de patience. Comme nous tous."
Aeryn n'avait pas été très agréable, mais la situation ne l'était pas et elle n'avait toujours aucune nouvelle, ni de l'équipe d'infiltration, ni du Akarski et cela n'arrangeait pas son humeur. Elle consultait sa montre toutes les dix secondes et plus le temps passait, plus le stresse montait.
Le technicien ne tarda pas à revenir avec l'équipement demandé et les travaux de la station avançait bien. Bientôt, elle put téléporter les blessés et l'équipe médicale à l'infirmerie qui avait était repressurisée. Aeryn avait retardé son contact avec l'équipe d'infiltration de peur que la radio ne les trahisse mais il fallait qu'elle sache s'ils étaient encore en état d'accomplir la mission.
"Comment ça se passe sur la Akarski ?"
Elle n'eut pas le temps d'entendre la réponse que les ennemis répondaient à son appel d'il y avait... plus d'une heure ! Avant que l'image ne se stabilise, elle eut le temps de leur envoyer une petite remarque à ce sujet.
"On ne doit pas être calé sur le même fuseau horaire !"
Mais son visage se transforma lorsqu'elle découvrit celui de son ennemi. Eric Morton. Voilà pourquoi on n'avait jamais retrouvé son corps dans les décombres du temple de Belize. Aeryn n'avait pas eu le temps de bien le connaître mais il lui avait paru être un type bien et l'entendre parler avec une voix synthétique ne lui plaisait pas du tout. Et ce n'était pas tout. Si ce qu'elle avait lu des goa'ulds était vrai, en parasitant Morton, Tonatiuh avait eu accès à tout ce que le terrien savait. Et il savait tout du projet et des installations du SDT.
La situation était encore plus périlleuse qu'elle ne l'avait cru. La seule carte qu'il lui restait à jouer, c'était le bluff.
"C'est qu'on a changé pas mal de chose depuis le temps. On ne s'est pas contenté de faire des parties de poker assis au mess. Et puis j'ai revu tous les épisodes de la Guerre des étoiles récemment alors, ... on va dire qu'on est à égalité ! Sauf que j'ai un avantage de taille. Ma voix à moi est naturelle, elle ne ressemble pas à un mix raté de David Guetta. Pourquoi vous prenez cette voix-là d'ailleurs ? Vous croyez que ça vous donne l'air plus cool ? Parce que franchement, vous vous plantez complètement ! Ca fait vieux plouc has been qui se cherche un genre. Si vous êtes si évolué que ça, prenez une voix plus sympa ! Je ne sais pas moi, un truc grave, imposant, pas quelque chose qui déraille à chaque intonation !"
Aeryn prit son temps avant de continuer.
"Et puis, je n'ai pas franchement envie de me rendre à un reptile qui s'est insinué comme ça dans la tête d'un compatriote. Qu'est-ce que j'y gagne moi, dans l'histoire ?"