Quotidien
Je courrai. Si vite que mes jambes menaçaient de se disloquer sous moi à chaque pas. Pourtant, ni cette sensation de déchirement, ni les difficultés respiratoires n’auraient pu me convaincre de réduire l’allure. Si je me dépêchais, si seulement je pouvais arriver plus vite, je pourrai le sauver. Mais il était encore tellement loin et la fumée, elle, semblait si près que les cendres me faisaient déjà tousser. Je me forçai à accélérer encore et fut brutalement stoppée par une paire de bras puissants. Devant moi, les dernières flammes disparaissaient sous les jets des lances à incendie. J’étais arrivée trop tard. Encore. Des larmes coulèrent sur mes joues, y creusant des sillons de poussières et de cendres. Un cri de désespoir jaillit de ma gorge et résonna dans l’obscurité de la chambre 17.
C’est en sursaut et en sueur que je repris conscience. Il me fallut un instant pour me rappeler de la journée précédente et associer la texture des draps à l’hôtel dans lequel j’avais échoué la veille. Un coup d’oeil à la table de nuit, 3h39, mes mains lasses passées sur mon visage fatigué, je tâtonnai pour actionner l’interrupteur et me dirigeai vers la salle de bain. Les deux mains posées de part et d’autre du lavabo, je contemplai mon reflet. Mon visage s’était affirmé et mes cheveux auburn étaient légèrement plus courts mais tout le reste était identique à mon cauchemar. Mêmes yeux gris, même regard voilé et mêmes sillons humides dévalant mes joues.
Dans un soupir, je m’aspergeai le visage d’eau froide avant de m’essuyer rapidement avec une serviette brodée au nom de l’hôtel et de retourner me coucher. Ce rêve me hantait régulièrement depuis cette fameuse soirée. A chaque fois j’espérais une fin différente, j’espérais arriver à temps. Mais à chaque fois, il était trop tard. La fréquence du cauchemar avait nettement augmenté depuis trois mois, depuis cette photographie. Il me restait plus de cinq heures avant l’ouverture de la bibliothèque. Avec un peu de chance, j’arriverai à me rendormir...
... ou pas.
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Huit heures. La nuit avait été atroce et je pressentais que les prochaines ne seraient guère mieux. C’est donc la tête encore lourde et à moitié engourdie que me je levai finalement. Une demi heure plus tard je saluai la réceptionniste du River Rock Inn et m’engouffrai dans le froid de l’hiver wisconsin. Un détour par le Starbuck local me permettrait de me clarifier les idées. Et de me réchauffer un peu.
- Bonjour mademoiselle Fallen.
La vieille propriétaire n’était pas surprise de me voir devant la porte à double battants de l’édifice en pierre. Je lui retournai son salut et pénétrai dans le bâtiment en avalant une gorgée de café. Elle gravit lentement l’escalier jusqu’à la salle principale, moi sur les talons. Lorsqu’elle prit place derrière son comptoir, je poursuivit ma route à travers les rayonnages jusqu’à trouver ce que je cherchai. Hawkins classait les BD que les jeunes avaient dû mélanger la veille. Il me tournait le dos et pourtant, il savait que j’étais là. Sa posture s’était faite plus raide et ses mouvements plus hésitants depuis quelques secondes. Sans dire un mot, je tirai une chaise, m’y installai et sirotai mon café en le maintenant toujours dans mon champ de vision.
Au bout d’un moment, il changea de section. Je me déplaçai en fonction de sa nouvelle position. Nous n’avions prononcé aucune paroles, ni l’un, ni l’autre et il ne m’avait pas adresser un seul regard. J’étudiai chacun de ses mouvements. Il était calme, posé. Ses gestes étaient réfléchis et précis. Il savait ce qu’il faisait et le faisait bien. Avait-il fait preuve d’un tel sang froid en allumant l’incendie du camping ? Il fallait un certain self contrôle pour déclencher et maîtriser un brasier. Mais peut-être était-ce seulement un coup d’essai. Après tout, il s’en était sorti amoché lui aussi. Mais je ne doutai pas qu’il ait eu le temps de perfectionner sa technique en sept ans.
Je ne portai le gobelet en carton à mes lèvres que pour me rendre compte que j’en avait déjà vidé le contenu. Dommage, j’en aurai bien pris une seconde tasse. Hawkins se déplaça de nouveau. Je le suivis sans un mot.
Les heures s’écoulèrent en silence. L’homme accomplissait sa tâche en faisant mine de ne pas avoir conscience de ma présence mais je remarquai chaque coup d’oeil qu’il lançait dans ma direction. Ils ne duraient jamais plus d’une fraction de seconde avant qu’il ne détourne le regard et reprenne son travail avec un léger soupir et des mouvements hésitants. Hawkins jouait la carte de la sérénité, mais son comportement trahissait son malaise. Parfait, il craquerait donc rapidement !
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J’appris trois choses au cours de la semaine qui suivit. D’abord, Hawkins était bien plus patient et maître de lui que je ne le pensais au départ. Ensuite, il ne se passe jamais rien dans une bibliothèque, le temps semble s’y écouler encore plus lentement que dans la salle d’attente d’un médecin débordé. Enfin, les gobelets isothermes des Starbuck gardent vraiment bien la chaleur. En arrivant avec deux d’entre eux à l’ouverture, j’avais du café chaud jusqu’à treize heures.
Après 6 jours de présence continue dans le bâtiment, je connaissais par coeur l’emploi du temps de l’employé. D’abord rangement des étagères, puis classement des livres rendus avant de passer aux arrivages, le jeudi, qu’il fallait enregistrer et étiqueter pour les mettre en rayon. Hawkins maniait les livres comme si il n’y avait rien de plus précieux au monde, faisant souvent courir ses doigts sur les tranches en traversant une allée. En milieu de matinée, il s’occupait des ouvrages abîmés. Il les déposait sur une table inoccupée, et ce n’est pas ce qui manquait, disparaissait quelques instant dans une pièce à l’arrière du comptoir et réapparaissait avec une boîte en bois contenant son matériel avant de s’assoir devant ses fragiles patients. Il s’occupait de chacun d’eux comme s’il c’était agit d’un oiseau blessé, recollant une couverture déchirée, défroissant le papier corné et dessinant des lettres du titre là où elles s’effaçaient. Il consacrait l’après-midi à l’administratif et finissait souvent sa journée par une séance de lecture personnelle. Il semblait piocher les livres au hasard parmi les nouveautés de la semaine.
Il travaillait tous les jours, sauf le dimanche. A croire qu’il n’avait rien d’autre que cet endroit dans sa vie. Il dormait même dans ce bâtiment, j’avais fini par le comprendre au troisième jour. Il empruntait un escalier de bois menant au deuxième étage deux fois par jour. Il en descendait le matin et l’utilisait en sens inverse le soir, à la fermeture. Ce soir-là, en partant, j’avais observé le bâtiment plus attentivement. Trois fenêtres y étaient éclairées au dessus de la bibliothèque. Sûrement son appartement. Je ne le voyait jamais en dehors de ces murs mais il m’arrivait souvent de fixer ses fenêtres le soirs, attablée au Carpe Diem. Certaines fois, une lumière faible et vacillante diffusée par le verre captait mon attention. Lorsque je détournai le regard, mon repas était froid.
Le mardi suivant changea les habitudes du lieu. Aux alentours de neuf heures, la sérénité de la grande salle fut troublée par une cacophonie de piétinements, rires et bavardages. La bibliothèque était prise d’assaut par une classe de maternelle. Vingt trois minis autochtones suivaient leur maîtresse débordée dans un calme très relatif. Ces visites de classe devaient être régulières car la plupart des enfants saluèrent la gérante par son prénom et de nombreux «Où est Charlie ?» résonnèrent avant que l’intéressé ne se montre finalement.
Assise sur un banc de lecture non loin d’une fenêtre, je jouissais d’une vue dégagée sur une grande partie de la salle et, notamment, sur le coin réservé à la littérature de jeunesse. Je pu donc voir Hawkins émerger de la section « classiques européens » en offrant aux enfants un sourire rayonnant. Après avoir salué chaque élève par son prénom et un mot gentil, il arriva à hauteur de l’enseignante et échangea avec elle quelques mots que je n’entendis pas. Durant ce court dialogue, la classe avait pris place dans ce que j’appelai le petit salon. Un coin de la salle, confiné entre la façade et deux rayonnages, garni de coussins et canapés aux couleurs et dimensions enfantines. Ceux qui n’avaient malheureusement pas trouvé de siège s’assirent en tailleurs à même le tapis moelleux. Le bibliothécaire ne tarda pas à se joindre à eux, prenant place sur le fauteuil, de taille adulte, face aux enfants.
Il semblait lui-même captivé par les histoires qu’il leur lisait. Chaque personnage avait sa voix propre et on les voyait presque se matérialiser sous les intonations et les mimiques qu’il arborait en les faisant parler. Les enfants étaient subjugués, captivés, sous le charme. Je ne me rendis compte que l’histoire était finie qu’en entendant le brouhaha des conversations enfantines reprendre le pas sur le silence. J’avalai une gorgée de café brûlant pour me redonner une contenance et observai les petits êtres fourmiller entre les box des albums de leur âge. Certains choisissaient consciencieusement des ouvrages et portaient leur sélection dans une boîte qui se remplissait à vue d’oeil.
Certainement les livres qu’ils emprunteraient pour ramener à l’école. D’autre s’asseyaient confortablement dans un coin de canapé pour feuilleter leur trésor découvert. Un petit garçon, sur ma droite, me fixait en serrant un album tellement fort contre sa poitrine que j’en vint à espérer que les caractères du titre ne soient pas en relief. Le petit ange brun fit un pas hésitant vers moi et me tendit le livre de ses petits bras.
- Tu peux le lire s’il te plait ?
Il devait avoir entre quatre et cinq ans, un regard perçant et ses petites dents blanches lui faisait un sourire auquel il était difficile de résister. Je posai mon gobelet sur la petite table devant moi et m’assis dos au mur pour être à sa hauteur.
- Bonjour ! Je m’appelle Riley. Et toi ?
- M’appelle Gabriel !
- Enchantée Gabriel !
Son sourire s’élargit lorsque je saisis le livre pour en lire le titre. «La princesse, le dragon et le chevalier intrépide.» Une histoire qui promettait d’être haute en couleur !
- «De l’autre côté de la montagne, il y a un paisible royaume...»
Non content de rester debout devant moi, le jeune Gabriel, se faufila sous l’un de mes bras pour prendre place, confortablement installé entre mes genoux, le dos reposant contre ma poitrine. Il écouta l’histoire, commentant ici ou là la réaction du dragon comédien et du preux chevalier. Je repérai de loin l’oeil de l’institutrice surveillant son élève avec une légère pointe d’inquiétude. Voyant le bambin captivé par le récit, elle dut renoncer à intervenir et opter pour la vigilance lointaine. Elle échangea quelques mots avec la propriétaire des lieux qui jeta un bref regard dans notre direction et reporta son attention sur une blondinette qui empilait les ouvrages pour en faire une reconstitution très personnelle de la tour de Pise.
Lorsque le chevalier revint enfin de sa quête avec un bouquet de roses pour sa belle, mon assaillant se leva et récupéra son livre pour le déposer dans la boîte avec ses congénères. Il avait mérité son voyage en première classe jusqu’à l’école. A peine son trésor déposé, Gabriel se dirigeait déjà vers les box réservés à l’espace. Il passa devant Hawkins, littéralement immobilisé par deux têtes brunes, racontant une histoire visiblement envoutante. Les deux enfants riaient et frissonnaient par intermittence entre ses bras.
Gabriel réapparut rapidement et se repositionna sans perdre de temps en bavardages et commença à tourner les pages de sa nouvelle trouvaille. Pas de texte cette fois-ci. Seulement de grandes pages nous dévoilant les secrets de l’univers. Il me commenta chacune d’elle, m’expliquant la forme de cette comète, me racontant la vie de cette étoile et les extra-terrestre qui habitaient cette grosse planète verte. Le temps passa incroyablement vite. Bientôt, l’enseignante sonna l’heure du départ. J’ai eu droit à un bisou de mon nouvel ami et un signe de la main lorsqu’il quitta la salle avec ses camarades. Je fixai la porte quelques secondes et me relevai pour m’étirer les jambes engourdies par l’immobilité. Hawkins avait toujours ce sourire attendri en rangeant les livres abandonnés par les déserteurs.
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Cette journée n’était définitivement pas comme les autres. La solitude amère que j’entretenais patiemment jour après jour fut, après Gabriel, rompue par la matérialisation d’un sandwich devant moi à l’heure du déjeuner.
- J’espère que vous aimez le thon.
Malory, j’avais appris son nom de la bouche des enfants, n’était visiblement pas en accord avec mon habitude de jeun méridien. Je la regardai sans parler un moment et cédai devant son obstination muette en me saisissant du thon-mayonnaise.
- Merci mais vous n’étiez pas obligée.
- Puisque vous avez élu domicile dans ma bibliothèque, si ! Une ambulance devant mon établissement ruinerait ma réputation.
Une ambulance ? Que venait faire une ambulance là-dedans ? Mon expression, à moins que ce ne soit mon silence étonné, la fit sourire.
- Si vous vous obstinez à faire la grève de la faim, vous risquez l’hypoglycémie. Malheureusement pour vous, il n’y a ici ni médecins, ni médicaments. Seulement des livres et deux bibliothécaires dont une qui n’a plus les réflexes de ses vingt ans.
Et l’autre étant un meurtrier pyromane. Mais je m’abstins de dire cela à voix haute.
- Vous n’avez aucune obligation envers moi, Madame. Je suis assez grande pour prendre soin de moi.
- Vous êtes têtue, ma chère, mais croyez-moi sur paroles, je le suis plus encore.
Son ton calme et définitif me fit flancher. Voilà plus d’une semaine que je campais dans son établissement de l’ouverture à la fermeture, je pouvais bien lui accorder une pause déjeuner. D’autant plus que je n’avez rien à lui reprocher, si ce n’est d’embaucher un assassin sans le savoir.
- Vous avez gagné !
- Bien ! Voilà une sage décision ! Mais interdiction de manger à l’intérieur ! Vous allez ruiner mon parquet !
C’est ainsi que je suivis la propriétaire vers le comptoir. Nous passâmes derrière celui-ci et je découvris les coulisses de la bibliothèque. J’eu tout juste le temps d’apercevoir Hawkins remontant l’allée centrale pour remplacer sa patronne derrière le comptoir avant que la porte ne se referme sur moi.
L’escalier étroit que nous empruntâmes nous conduisit sur le toit du bâtiment. Nous traversâmes un palier ne comportant qu’une seule et unique porte grise. Ma guide me la désigna comme « l’appartement de Charlie » et passa son chemin sans plus de cérémonie.
La chaleur de la bibliothèque fut violemment remplacée par le vent glacial qui me cueillit dès mon premier pas sur le toit. La gérante se hâta de rejoindre une construction en verre et je ne me fit pas prier pour la rejoindre à l’intérieur. Une fois la porte fermée, les températures polaires furent vite oubliées. Qui aurait cru que le toit de la bibliothèque d’Ashland, Wisconsin, accueillait une serre à la vue imprenable ?
Le bâtiment surplombant la ville offrait un panorama dégagé sur les alentours. De là-haut, on avait tout le loisir de contempler les richesses architecturales de la ville, tout en restant à l’abri des intempéries. Malory me laissa le temps de me repaitre de la vue avant de me désigner un siège autour d’une petite table de jardin trônant au milieu des salades, poivrons et autres plans de tomates.
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- Vous n’avez jamais répondu à ma question.
J’en étais à la moitié de mon sandwich lorsque Malory entama la conversation. Je la regardai en fronçant les sourcils, ne me rappelant pas avoir entendu la moindre interrogation. Elle dû remarquer mon incompréhension car elle s’empressa de préciser son propos.
- Lorsque vous avez débarqué ici demandant à voir Charlie, je vous ai demandé pourquoi. Vous m’avez poliment envoyé sur les roses et je dois dire que cela m’a amusée. Mais voilà une semaine que vous hantez ma bibliothèque et que vous le suivez comme son ombre alors je ne peux m’empêcher de penser que vous devez avoir une excellente raison de vous intéresser à lui.
Je mordis dans mon sandwich une fois de plus en attendant qu’elle ait mené son raisonnement à terme.
- Et au vu de la scène de la semaine dernière et de son attitude depuis votre arrivée, je ne suis pas sûre que ce soit un intérêt agréable pour vous comme pour lui.
Elle s’était tut, attendant sans doute que je lui explique ma présence dans son établissement mais je ne pouvais pas lui révéler la vérité. Nul ne savais comment elle prendrait la nouvelle. Elle pourrait ne pas y croire et me mettre à la porte ou au contraire, le dénoncer avant que je n’ai eu les aveux du criminel. Je ne pouvais pas laisser cela arriver.
- Disons que j’ai mes raisons. Et que je suis une fille du genre borné.
Elle ne sembla pas satisfaite de ma réponse, mais s’en contenta pour l’instant. J’en profitai pour l’interroger à mon tour.
- Vous semblez plutôt proches tous les deux. Comment l’avez-vous connu ?
Je la vit hésiter quelques instants en mâchant mais elle se décida à répondre. Elle devait estimer que cela n’avait pas une grande importance que je le sache ou non. Ou alors, elle m’appréciait suffisamment pour m’apporter des réponses.
- Je l’ai rencontré il doit y avoir 5 ans de ça. Il a débarqué en ville et furetait autour de mon établissement. Un jour, il s’est décidé à entrer et a passé la journée à lire. Il n’est parti qu’à la fermeture et est revenu le lendemain. Et les jours suivants. Je l’ai croisé à l’extérieur à plusieurs reprises et j’ai fini par comprendre qu’il ne mangeait presque rien et dormait dehors. Je ne savais pas qui il était ni d’où il venait mais il avait manifestement besoin d’un coup de main et n’avait jamais causé d’histoire.
Peut-être voulait elle m’attendrir ? Me faire ressentir de la sympathie pour lui. Mais elle ne savait pas ce que je savais. Cela n’était pas facile de construire sa vie pour un assassin sensé être mort. Loin de m’apitoyer sur son sort, cela ne fit qu’accentuer mon ressentiment à son égard d’avoir ainsi manipuler une honnête citoyenne.
- Alors je lui ai proposé un travail et un appartement. Il est sérieux, prévenant et très généreux. C’est vrai qu’on s’entend à merveille. Il est comme mon fils.
- Il a l’air consciencieux, en effet, il travaille même le samedi. Je ne l’ai même jamais vu en dehors de ces murs.
Nous en étions maintenant à la fin de notre repas et j’avalai moi-même la dernière bouchée de pain.
- Il est vrai qu’il ne sort pas beaucoup. Mise à part sa randonnée hebdomadaire, il quitte rarement la bibliothèque.
Une randonnée ? Le dimanche assurément puisqu’il s’agissait du seul jour où il ne travaillait pas. Je ne l’avais pourtant pas vu sortir dimanche dernier. Il devait partir le samedi soir. Je ne le surveillais pas non plus vingt quatre heures sur vingt quatre. Mais cette fois-ci, je serai sur ses talons. Savoir un pyromane se promener seul en forêt, même en plein hiver, n’était pas des plus rassurant. Et que pouvait-il bien faire en forêt toute les semaines d’ailleurs ?