Une journée à la campagne

14 octobre 2020 New York, immeuble de fonction.

Le pick up Chevrolet 3100 Rouge de 1954, de Vladimir Illich était prêt. Le plein était fait, les pneus gonflés et par prudence il emmenait sa trousse à outils, son duvet, ainsi que des sandwich dans une glacière, avec de l'eau. Il allait essayer son nouvelle appareille photo, un Zenit-TTL - 1976, reflex mono-objectif à TTL, il l'avait troqué à un italien qui vivait prêt des quai contre trois bouteilles de vodka. Le plus dure avait été de trouver un rouleau de filme KODAK Ultramax 400 135 36 Poses, la moitié de sa solde du mois, y était passé. Il allait l'essayer dans les bois, dans les Appalaches au fin fond du New Jersey sur Glenwood Mt Rd., l'endroit se trouvait à soixante dix kilomètres. Ils avaient un peu de route, avant d'atteindre le refuge

Le soleil allait se lever bientôt, sur le parking de l'immeuble, et d’après le météorologue d'Atlantis les deux prochains seront beaux. Il avait pris sa parka et sa casquette fourré, celle avec l’étoile rouge sur le devant. Assit derrière son volant, il mit ses mitaines et son vérifia qu'il avait bien son poignard, dans son étuis, avant de regarder l'heure Maxence Dubois n'était pas en retard.

Dubois finissait les préparatif pour le voyage. Ils partaient tôt, mais le soldat avait l'habitude. Le programme était randonnée dans les montagnes avec le Lieutenant Kouznetsov, rien de bien inhabituel non plus considérant sa formation. Les stages de survie en montagne par dizaines qu'il avait subi l'avaient préparé et il savait ce qu'il fallait prendre, tout en voyageant relativement léger. Il embarqua ainsi dans son sac une gourde avec un réchaud et des couverts, de quoi refaire de l'eau potable, un couteau suisse, un nécessaire d'escalade avec cordes et mousquetons, quelques pâtes de fruit ainsi que son sac de couchage et son couteau de survie.

Ça c'était en cas de problème, mais il n'était pas dans une situation de "boulot". Il embarquerait donc un second bagage, une glacière avec des sandwichs qui s'ajouteraient à ceux du Lieutenant, du saucisson et quelques bières ainsi que de l'eau. Il quitta l'immeuble, habillé de son manteau d'hiver couleur sable, des gants ainsi qu'un bonnet étaient dans sa poche, son sac sur le dos et la glacière à la main et siffla en voyant la voiture de Vladimir :

"Eh ben ! On va dans la cambrousse en voiture de collection !"

Lui-même avait un pickup, mais c'était un modèle récent et immense, "bien américain" comme on pourrait dire, là, ce qu'avait le russe, c'était totalement autre chose !
Le Commando chargea ses affaires à l'arrière et grimpa à bord :

"Bonjour Mon Lieutenant ! Je suis prêt à partir !"

Il remarqua l'énorme appareil photo et se dit qu'il aurait peut-être pu en prendre un aussi, mais bon... son smartphone lui suffirait !

"Joli bêbête !" commenta-t-il tout de même en pointant du doigt l'appareil

" - On est pas en service , on se tutoie et on balance les grades."

Puis montrant son véhicule....

" - Des grands moments de bonheurs, les mains dans le cambouis, à régler le moteur......... Je l'ai trouver dans les environs de Colorado Spring, et je l'ai ramené par la route. Trente quatre heures et mille huit cent mille...... Deux crevaisons, une panne d'essence, cinq hamburgers et trois hot-dogs.........Mais pas de problème de moteur"

le Russe indique au Français de mettre ses affaires dans la benne sous une bâche en cas de pluie. Bientôt le pick up rouge, roule dans les rues de la grande pomme, par la route 80.

" - On devrait atteindre un bourg dans deux heures, en plein dans une zone boisé. On laisse la voiture dans le parking, ou démarre un sentier de grande redonné nous amènera à un refuge ou on déposera nos affaires. Et la il y a trois boucles. En fonction des conditions on verra ce que l'on ferra. Mais de toute façon, suite au événements, les sentiers sont peut fréquentés. On pourra trouver une faune un peu plus sauvage, et faire quelques belles photos. Et si il fait beau, on pourra dormir dans le refuge et revenir tranquillement demain. J'ai trouvé un petit restaurant; la "reine de cœur" à New Milford, qui fait des super hamburger sur la 81."

Le véhicule commençait à grimper les premiers contreforts. On voyait le soleil entre de beau nuage blanc. Les prédictions météorologique d'Atlantis semblaient se confirmer

Tiens, ça faisait bizarre à Dubois d'appeler un supérieur par son nom et sans son grade, mais bon, s'il insistait...

"Comme vous voulez Illich !"

Et c'est parti ! L'armoire à glace écouta le bruit du moteur, un bon son bien à l'ancienne digne d'un véhicule de cette époque ! Il écouta l'itinéraire, dans l'ensemble le temps de route était court : seulement deux heures, et après, que de la marche ! Parfait ! Ils étaient là pour ça après tout ! La météo semblait favorable, la nature active en raison du manque de visiteurs... tout indiquait qu'ils avaient choisi le moment idéal pour une petite randonné champêtre !
Maxence s'installa plus confortablement dans son siège et en gagea la conversation :

"Vous avez pris quoi comme alcool ? J'ai de la bonne bière belge et du Nord de la France, la bière Ch'tis qu'on appelle ça ! J'aurais bien aimé prendre un vin mais j'avais pas la place dans la glacière. J'ai aussi pris de quoi faire un pique-nique convenable, du saucisson, du pâté et un peu de pain, ça évitera de manger que des sandwich !"

Il donnerait probablement l'impression d'être un cliché sur pattes, mais il s'en fichait ! Dubois était un bon franchouillard qui aimait la bonne bouffe et le bon alcool ! Et il aimait le partager avec les autres !

"Ah au fait, on risque de rencontrer des ours dans ces bois ? J'aimerais bien en prendre un en photos... enfin le plus loin possible ce serait idiot de trop s'approcher !"

" - Hé, mon prénom est Vladimir Illich comme comme le grand Oulianov........... Maxence. "

La zone était maintenant légèrement boisé, et ils avaient quitter la grande route. Les fermes se faisaient de moins en moins fréquentes. Certaine semblaient abandonnées.

" - Je bois peu d'alcool,et je n'en ai pas ..... Pour l'allée. Je pensais faire quelques achats, sur le chemin de retour,  en whisky. Mortimer m'a donné une adresse, et une commande. Je dois lui ramener quelques caisses de breuvage médicinale provenant de la Jersey Spirits Distilling Co. à Fairfield."

Il y avait de moins en moins d'habitation, maintenant....... Et la foret se faisait de plus en plus présente.

" - Nous allons arriver à Vernon Valley, Maxime et nous signaleront notre présence au bureau des Guides. Ils nous signaliseront si ils ont repérés des animaux sauvages actuellement."

Ils roulaient maintenant dans le village, qui était au milieux des arbres, cherchant le bureau des Guides, à la vitesse trente mille.

" - C'est la..... Mais on dirait que c'est fermé. Zut alors je vais téléphoner...."

Kousnesov fait le numéro du bureau....... La sonnerie sonne dans le vide....

" - Bon que fait on?, on y va? On aura qu'a signaler notre présence plus tard, J'ai de la batterie. Qu'en penses tu Maxence"

Ils quittèrent rapidement le secteur urbain pour se retrouver vers une zone boisée, puis sur des chemins de campagne, le voyage était calme. Illich déclara qu'il ne buvait pas beaucoup... Bah ! Ca en ferait plus pour lui ! Il devait surtout ramener du whisky pour Dunaïm :

"Tiens, je vais peut être m'en prendre une ou deux bouteilles aussi, je le connais pas ce whisky."

Il ajouta d'un ton moqueur :

"Je sais pas si tu t'y connais en vin français mais là je t'ai pas pris de la merde ! Les vins du sud, directement importé du pays ! Alors tu vas me faire le plaisir d'y goûter quand même !"

Ils arrivèrent finalement au bureau des guides après s'être encore plus enfoncés dans la cambrousse, malheureusement, il semblait fermé. Vladimir tenta de les appeler, sans succès, il proposa alors d'y aller quand même...

"Hmm... Essayons de voir si c'est vraiment vide. C'est pas dit que nos téléphones captent le réseau là-bas."

Il se plaça à plusieurs fenêtre et tenta de regarder à travers les stores fermés, mettant sa main au front pour cacher le contrejour, mais il ne voyait personne, en fait les lumières semblaient éteintes. Il se tourna alors vers son comparse russe :

"Vladimir, on a qu'à leur coller un bout de papier sur la porte avec nos numéros et nos noms avant de partir, qu'est-ce que tu en dis ?"

" - Oui, c’est plus vide que la Sibérie en pleine hivers.." Dit le Russe en essayant de voir à travers les carreaux, l’intérieure de la pièce " - Bon, tu as raison on va laisser nos noms, la date et l'heure ainsi que nos numéros de téléphone, en disant que l'on repassera, au retour, j'ai une feuille et un stylo."
Vladimir Illich arracha une feuille à son carnet et sortie son stylo rouge, celui marqué Я люблю москву*!

Bientôt le pick up Chevrolet reprit la route.

" - On est pas très loin de l’adroit d’où démarrer le chemin." Effectivement la route passait en langeant un parking vide, ou ce trouve un poteau indicateur jaune parsemé de flèches.

Après avoir garé le véhicule, les deux hommes se préparent, puis bientôt ils prirent la direction du refuge. Ils avaient trois heures de route tranquille, au milieux des arbres. On ne peux pas dire qu'l y a avait foule, car en tout et pour tout ils ne rencontrèrent........ Personne.

Ils y avaient quelques traces de pas, par terre, mais déjà vielles de plusieurs jours, les traces fraîches qu'ils trouvèrent ,provenaient de cervidés, mais ils ne voyaient pas ces animaux pour le moment. Seule le chant des oiseaux se faisaient entendre.

*J'aime Moscou

Il avait été décidé de simplement laisser un mot au bureau et de partir. Le duo s'arrêta à nouveau au parking, tout aussi vide...

"Eh ben... on a raté un jour férié ou quoi ?"

Certes les randonnées n'étaient pas le dada de tout le monde et certes le virus avait probablement fait peur aux gens, mais là... c'était triste. Comme si les deux vétérans avaient raté la fin du monde. Au moins le comparse Russe avait-il l'embarras du choix pour se garer ! Le véhicule s'arrêta, Dubois prit ses bagages : son sac et sa glacière et ils partirent en direction du refuge.
Là aussi, sur le chemin, il n'y avait personne. Bon, ce n'était pas si étonnant en voyant le parking et le bureau des guides, et au moins auraient-ils la nature pour eux tous seuls. Ils virent des traces humains datant de plusieurs jours et Dubois s'attarda sur les traces fraîches de cervidés :

"Peut-être sont-ils encore dans le coin..." commenta-t-il

Il espérait qu'ils n'étaient pas trop craintifs, histoire de pouvoir s'approcher au maximum, là il ne se priverait pas d'une belle photo.
Le chant des oiseau se faisait entendre mais aucun animal en vue pour le moment...

Le premier animal qu'ils croisaient était un magnifique aigle qui se posa non loin devant eux pour capturer un mulot. Dubois s'allongea en invitant Vladimir à faire de même, afin de mieux l'observer sans l'effrayer.

Un volatil à plume ce posa non loin d'eux. Le Français s'allongeait aussitot sur le chemin pour pour observer l’animal sans le faire fuir, qui  avait attraper un rongeur, et le mangeait.......

Sur les ordres du Sergent, Vladimir Illich s'allongeait aussi, mais il défit son sac a dos et y chercha le  Zenit-TTL. Le temps de le trouver, et de le préparer pour la première photo, le piaf représentant le blason du pays ou il était,sembla soudain inquiet, regarda fixement un endroit, puis  décolla,.... En laissant sa proie.....Si brusquement! que le Pilote n'avait pas eu de le prendre en photo. Dommage, alors qu'il avait penser à mettre le filme dans sa chambre à New York!

" - Raté. Bon je vais le garder sur moi à présent." dit le Russe en se relevant, et mettant son appareil en bandoulière autour du cou. " - J'aurais peut être la chance, de le revoir une autre fois!"

Pas de chance Kousnezov, ce n’était pas ce qu'il fallait dire. La vrais question était : que ce qui avait fait fuir le roi des air............ Car pas loin, un mustélidé, du  genre Gulo, observait les deux hommes, intéressés. Il est très dangereux et agressif,  Au Canada, il était qualifié d'« animal le plus féroce du Grand Nord ».

Les deux hommes observaient le grand oiseau et Vladimir prépara son appareil photo, mais le volatile s'enfuit après avoir observé un endroit en particulier. Dubois se releva en même temps que son collègue et, en se tournant, il aperçut un mammifère qui s'empressa de dévorer ce qui était la proie de l'aigle.

"Tiens, je le connais pas celui-là..." commenta Dubois en murmurant

Il jeta alors un regard à Vladimir :

"Est-ce qu'il conviendra quand même pour une photo ?" demanda-t-il au Russe

Cependant, la créature ne tarda pas à les remarquer et se mit à grogner et à être agressif, voulant sans doute défendre son repas, le commando décida de se reculer en douceur :

"Ok... on va éviter de l'énerver celui là."

Toutefois, ils n'avaient pas vraiment le choix que de passer s'ils voulaient continuer le chemin de randonnée :

"Essayons de prendre large et de le contourner sans le quitter des yeux et en douceur."

Réflexe de militaire, il déboutonna toutefois la pochette de son couteau de survie et garda la main sur la poignée de celui-ci, prêt à dégainer s'il y avait besoin de se défendre. Cela l'embêterait toutefois, de devoir tuer un animal qui ne faisait que défendre son repas, alors il devait prier pour qu'il laisse les deux hommes passer.

Vladimir Illich avait aussi l’animal et cela lui dit quelques chose.......

" - Un glouton, je crois, si je me souvient biens de mes stages de survit....On peut aussi en trouver en Siberie!"

Comme tout cosmonaute qui partait en souyouz, Kousnesov avait réalisé ce types de stages, car le retour de la capsule vers la terre pouvait suivre un chemin non prévus..... Le Russe Léonov, le premier piéton de l'espace, suite à un retour en catastrophe, s'était retrouvé à passer deux jours en pleine Sibérie, sous la neige, loin de toute Civilisation. Il fallait apprendre à se débrouiller avec les moyen du bord...... Et faire attention avec la faune, d’où la présence d'une petite arme de poing dans les vaisseaux Russes.

" - Il peut être gênant si on le dérange, Tu as raison il faut mieux l’éviter en le contournant, on a tous notre temps."

Ce que ni le Français, ni le Russe, ne savait si qu'ils venaient de pénétrer dans le territoire du Carcajou, et que celui ci, ne semblait pas apprécier cette visite