C'est une étrange sensation que de revenir chez soit et ne plus rien reconnaître. Il semblait à la jeune femme qui parcourait le quartier qu'une éternité s'était écoulée depuis sa dernière visite. Tandis qu'elle avançait d'un pas traînant elle essayait de se souvenir à quand cela remontait exactement. Elle fronça les sourcils et chercha à s'en souvenir. C'était peine perdue, sa mémoire était brouillée. La seule chose qui lui venait était la guerre, la guerre qui avait déchiré l'espace et le globe. Une poignée de semaine s'étaient écoulées déjà. Elles n'avaient pas suffit à effacer les traces de ces affrontements. Elles n'avaient même pas suffit à démarrer les réparations. C'était comme si la Terre comptait encore ses plaies avant d'être certaine de savoir par où commencer sa rémission.
Il n'y avait pas eu de pause depuis la fin des affrontements pour l'américaine, il avait fallu rendre des comptes à plus de personnes qu'elle ne pouvait se rappeler. Elle était passé d'un débriefing à un autre, avait assuré la passation de la gestion des troupes et des ressources d'Atlantis à des officiers largement plus gradés qu'elle. Son temps avait finalement été dédié aux travaux initiaux de la formalisation de l'alliance inter-civilisations. Sarah Lawrence se demandait si finalement recoller les morceaux ne lui prenait pas plus d'énergie que de préparer et mener la bataille de libération de la Terre. Mais plus que tout, elle se demandait ce qui lui était passé par le tête quand elle avait dévoilé l'intégralité de sa vie avec son discours pendant la bataille. Diane Saint-Clair avait eu l'air de s'être faite à sa nouvelle notoriété, elle qui avait aussi pris la parole à l'intention de la population mondiale. Sarah, elle n'y arrivait pas. Elle ne pouvait échapper aux conséquences de ses actes. Elle ne savait pas à quoi s'attendre, elle avait tout fait pour échapper aux médias renaissants et se faire la plus discrète possible. Mais c'était peine perdue, son visage était connu de tous. La plaisanterie avait même été poussée jusqu'à faire l'objet de vidéos sur des plateformes bien connues. L'une d'elle, complotiste, avançait "preuve" à l'appuie qu'elle n'était pas humaine mais un reptile en parenté avec Jesus, envoyée par les hommes crabes de Venus pour orchestré la libération factice de la Terre, dans un plan de domination du monde par la cultivation de patates mutantes. Sarah en était ressortie avec quelques neurones en moins et l'envie d'une barquette de frites. Elle avait régulièrement envie de se mettre des coups de pieds aux fesses et de se taper la tête contre les murs à chaque fois qu'elle y pensait.
Les pas de la jeune femme la menèrent devant son habitation. Elle constata avec dépit que sa maison n'était plus qu'un ensemble de décombres. Quelques mauvaises herbes avaient commencées à s'immiscer entre les restes.. Elle plongea la main dans son jean à la recherche de ses clés et les rejeta négligemment de côté, elles ne lui serviraient à rien maintenant. Elle enjamba les restes du seuil de sa porte. Elle fit quelques pas dans les décombres et fut surprise par son propre reflet renvoyé par un morceau de miroir. Afin de gagner un peu plus en tranquillité et de retrouver l'anonymat elle avait pris sur elle de changer son apparence. Elle ne s'était pas encore faite à ses nouveaux cheveux courts et noir, son propre reflet ne lui était pas familier. Sarah fit un tour rapide de sa maison. Elle avait rapidement renoncé à effectuer une fouille en profondeur et oublia l'idée qu'il lui resta autre chose que ce qu'elle avait sur le dos. Elle s'était écrasée momentanément dans un morceau à moitié brulé de son canapé, soulevant au passage un nuage de poussière. Elle contempla un moment les environs et le ciel avant de se décider à bouger. Elle repéra une guitare qu'elle n'avait pas touché depuis des années et la tira avec précaution des restes de sa maison. Elle se glissa vers l'endroit où devait se trouver sa cuisine et fouilla dans un des blocs démontés de placards. Elle en sauva une paire de bouteilles de vins, un whisky et du bœuf séché qu'elle fourra dans un sac avec un tir bouchon avant de prendre la direction de la sortie. A la limite des décombres elle marqua un temps d'arrêt. Son attention fut attirée par son stetson. Un mince sourire s'étira sur son visage. Elle le tapa une fois contre sa cuisse afin d'en chasser la poussière et s'en coiffa avant de prendre la direction du Prospect Lake jouxtant leur lotissement. En cette fin d'après midi elle entreprit d'allumer un feu au bord de l'eau et commença à jouer de son instrument en poussant timidement la chanson :
" I hurt myself today ♫ To see if I still feel ♫ I focus on the pain ♫ The only thing that's real ♫..."
Il n'y avait pas eu de pause depuis la fin des affrontements pour l'américaine, il avait fallu rendre des comptes à plus de personnes qu'elle ne pouvait se rappeler. Elle était passé d'un débriefing à un autre, avait assuré la passation de la gestion des troupes et des ressources d'Atlantis à des officiers largement plus gradés qu'elle. Son temps avait finalement été dédié aux travaux initiaux de la formalisation de l'alliance inter-civilisations. Sarah Lawrence se demandait si finalement recoller les morceaux ne lui prenait pas plus d'énergie que de préparer et mener la bataille de libération de la Terre. Mais plus que tout, elle se demandait ce qui lui était passé par le tête quand elle avait dévoilé l'intégralité de sa vie avec son discours pendant la bataille. Diane Saint-Clair avait eu l'air de s'être faite à sa nouvelle notoriété, elle qui avait aussi pris la parole à l'intention de la population mondiale. Sarah, elle n'y arrivait pas. Elle ne pouvait échapper aux conséquences de ses actes. Elle ne savait pas à quoi s'attendre, elle avait tout fait pour échapper aux médias renaissants et se faire la plus discrète possible. Mais c'était peine perdue, son visage était connu de tous. La plaisanterie avait même été poussée jusqu'à faire l'objet de vidéos sur des plateformes bien connues. L'une d'elle, complotiste, avançait "preuve" à l'appuie qu'elle n'était pas humaine mais un reptile en parenté avec Jesus, envoyée par les hommes crabes de Venus pour orchestré la libération factice de la Terre, dans un plan de domination du monde par la cultivation de patates mutantes. Sarah en était ressortie avec quelques neurones en moins et l'envie d'une barquette de frites. Elle avait régulièrement envie de se mettre des coups de pieds aux fesses et de se taper la tête contre les murs à chaque fois qu'elle y pensait.
Les pas de la jeune femme la menèrent devant son habitation. Elle constata avec dépit que sa maison n'était plus qu'un ensemble de décombres. Quelques mauvaises herbes avaient commencées à s'immiscer entre les restes.. Elle plongea la main dans son jean à la recherche de ses clés et les rejeta négligemment de côté, elles ne lui serviraient à rien maintenant. Elle enjamba les restes du seuil de sa porte. Elle fit quelques pas dans les décombres et fut surprise par son propre reflet renvoyé par un morceau de miroir. Afin de gagner un peu plus en tranquillité et de retrouver l'anonymat elle avait pris sur elle de changer son apparence. Elle ne s'était pas encore faite à ses nouveaux cheveux courts et noir, son propre reflet ne lui était pas familier. Sarah fit un tour rapide de sa maison. Elle avait rapidement renoncé à effectuer une fouille en profondeur et oublia l'idée qu'il lui resta autre chose que ce qu'elle avait sur le dos. Elle s'était écrasée momentanément dans un morceau à moitié brulé de son canapé, soulevant au passage un nuage de poussière. Elle contempla un moment les environs et le ciel avant de se décider à bouger. Elle repéra une guitare qu'elle n'avait pas touché depuis des années et la tira avec précaution des restes de sa maison. Elle se glissa vers l'endroit où devait se trouver sa cuisine et fouilla dans un des blocs démontés de placards. Elle en sauva une paire de bouteilles de vins, un whisky et du bœuf séché qu'elle fourra dans un sac avec un tir bouchon avant de prendre la direction de la sortie. A la limite des décombres elle marqua un temps d'arrêt. Son attention fut attirée par son stetson. Un mince sourire s'étira sur son visage. Elle le tapa une fois contre sa cuisse afin d'en chasser la poussière et s'en coiffa avant de prendre la direction du Prospect Lake jouxtant leur lotissement. En cette fin d'après midi elle entreprit d'allumer un feu au bord de l'eau et commença à jouer de son instrument en poussant timidement la chanson :
" I hurt myself today ♫ To see if I still feel ♫ I focus on the pain ♫ The only thing that's real ♫..."