Cela avait pris un peu de temps, mais Thena avait réagi et ouvert les yeux en l'entendant. Enfin, un oeil. Les mots qu'elle avait prononcés, Mei les avait entendus plus d'une fois au cours du dernier mois dans la bouche des pauvres suppliciés du JPS, comme elle avait déjà vu cette lueur de folie dans le regard provoquée par les innombrables tourments qu'ils subissaient. Sur la station, elle aurait pu "perdre" un patient. Cela arrivait de temps à autre à tous les médecins et ils devaient en subir les conséquences, ce qu'ils étaient prêts à faire pour libérer de leurs souffrances les cas les plus désespérés. Mais ici, impossible.
« Je ne peux pas faire ça… Je suis désolée. Accrochez-vous. » murmura-t-elle.
Son esclandre finit par payer. Alors qu'elle était en train d'inventorier le contenu de sa trousse et de réfléchir comment traiter au mieux Thena avec ce qu'elle avait, le gouverneur arriva enfin, sans qu'elle s'en rende compte. Elle se contenta de l'écouter sans bouger, gardant pour elle tout commentaire qu'elle aurait pu avoir. Elle avait appris que parfois, il valait mieux se taire. Elle n'avait cependant pas peur, peu importait l'importance qu'il tentait de se donner. Il n'était pas Micah, loin s'en fallait, après tout.
Quand il se débarrassa d'un des blessés pour l'exemple, elle ne broncha pas. Elle n'avait pas besoin du rappel. À ses yeux, il venait de faire une faveur au pauvre malheureux. Il était condamné et elle n'aurait rien pu faire pour lui, matériel ou pas. Le gouverneur venait de lui éviter une mort lente et douloureuse. Elle en serait presque venu à apprécier le zat pour cela, car il s'agissait d'un moyen rapide et indolore pour mettre un terme aux souffrances des mourants. Dommage qu'il n'ait pas tiré une troisième fois pour les débarrasser du corps.
Mais elle avait obtenu gain de cause. Elle allait pouvoir rester et faire des demandes, mais elle n'obtiendrait pas tout ce dont elle avait réellement besoin pour monter une véritable infirmerie ou un bloc opératoire. Tout dépendait d'à quel point il voulait qu'elle soigne vraiment ces gens. Il faudrait qu'elle le détermine, mais elle ne pensait pas qu'on la laisse traiter comme il le fallait les cas les plus graves. Tout dépendait de la vitesse à laquelle ils pouvaient les remplacer et du temps qu'ils étaient prêts à consacrer au rétablissement des blessés.
Elle se mit à réfléchir à la liste. Dans un premier temps, elle allait avoir besoin de matériel et de médicaments pour soigner les blessures les plus courantes et éviter les infections, mais surtout, il lui faudrait deux ou trois personnes supplémentaires vraiment qualifiées pour l'aider. Seule, elle n'arriverait à rien. Après, ils pourraient se débrouiller et apprendre à quelques autres quelques gestes de base pour les assister.
« Il me faudra de quoi écrire pour transmettre ce qu'il me faut au gouverneur. » dit-elle à un garde lorsque l'intéressé fut parti, sur un ton plus mesuré et moins belliqueux qu'un peu plus tôt. Elle n'avait plus besoin d'être aussi hostile, désormais.
Rien ne lui garantissait que le gouverneur lui fournirait ce qu'elle demandait. Il pouvait simplement être en train de jouer avec elle, alors elle décida d'administrer avec parcimonie les antidouleurs à Thena, le temps qu'elle ait vraiment ce qu'il fallait entre les mains. Peut-être qu'elle ne survivrait pas, mais si elle pouvait la soulager ne serait-ce qu'un peu pour qu'elle parte un peu plus paisiblement, ce serait déjà ça de gagner. Puis elle commença à nettoyer et traiter les blessures du mieux qu'elle pouvait.
« Je ne peux pas faire ça… Je suis désolée. Accrochez-vous. » murmura-t-elle.
Son esclandre finit par payer. Alors qu'elle était en train d'inventorier le contenu de sa trousse et de réfléchir comment traiter au mieux Thena avec ce qu'elle avait, le gouverneur arriva enfin, sans qu'elle s'en rende compte. Elle se contenta de l'écouter sans bouger, gardant pour elle tout commentaire qu'elle aurait pu avoir. Elle avait appris que parfois, il valait mieux se taire. Elle n'avait cependant pas peur, peu importait l'importance qu'il tentait de se donner. Il n'était pas Micah, loin s'en fallait, après tout.
Quand il se débarrassa d'un des blessés pour l'exemple, elle ne broncha pas. Elle n'avait pas besoin du rappel. À ses yeux, il venait de faire une faveur au pauvre malheureux. Il était condamné et elle n'aurait rien pu faire pour lui, matériel ou pas. Le gouverneur venait de lui éviter une mort lente et douloureuse. Elle en serait presque venu à apprécier le zat pour cela, car il s'agissait d'un moyen rapide et indolore pour mettre un terme aux souffrances des mourants. Dommage qu'il n'ait pas tiré une troisième fois pour les débarrasser du corps.
Mais elle avait obtenu gain de cause. Elle allait pouvoir rester et faire des demandes, mais elle n'obtiendrait pas tout ce dont elle avait réellement besoin pour monter une véritable infirmerie ou un bloc opératoire. Tout dépendait d'à quel point il voulait qu'elle soigne vraiment ces gens. Il faudrait qu'elle le détermine, mais elle ne pensait pas qu'on la laisse traiter comme il le fallait les cas les plus graves. Tout dépendait de la vitesse à laquelle ils pouvaient les remplacer et du temps qu'ils étaient prêts à consacrer au rétablissement des blessés.
Elle se mit à réfléchir à la liste. Dans un premier temps, elle allait avoir besoin de matériel et de médicaments pour soigner les blessures les plus courantes et éviter les infections, mais surtout, il lui faudrait deux ou trois personnes supplémentaires vraiment qualifiées pour l'aider. Seule, elle n'arriverait à rien. Après, ils pourraient se débrouiller et apprendre à quelques autres quelques gestes de base pour les assister.
« Il me faudra de quoi écrire pour transmettre ce qu'il me faut au gouverneur. » dit-elle à un garde lorsque l'intéressé fut parti, sur un ton plus mesuré et moins belliqueux qu'un peu plus tôt. Elle n'avait plus besoin d'être aussi hostile, désormais.
Rien ne lui garantissait que le gouverneur lui fournirait ce qu'elle demandait. Il pouvait simplement être en train de jouer avec elle, alors elle décida d'administrer avec parcimonie les antidouleurs à Thena, le temps qu'elle ait vraiment ce qu'il fallait entre les mains. Peut-être qu'elle ne survivrait pas, mais si elle pouvait la soulager ne serait-ce qu'un peu pour qu'elle parte un peu plus paisiblement, ce serait déjà ça de gagner. Puis elle commença à nettoyer et traiter les blessures du mieux qu'elle pouvait.