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Ménage à trois

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Plume ferma d'un coup sec la glissière en métal de son sac à dos. A l'intérieur, des vêtements pour une semaine et un nécessaire de voyage. Elle ferma les yeux et inspira profondément. Une semaine. Elle expira lentement. Ce n'était pas si long, … n'est-ce pas ? Avant de hisser son sac sur son épaule, elle attrapa le flacon présent sur la poche de devant et en vérifia le contenu. Cela devrait suffire. En tout cas, c'était ce que lui avait assuré Garett. Plume n'avait pas d'autre choix que de la croire mais, si elle se trompait, les conséquences pouvaient être terribles.

Chassant ses sombres pensées, la jeune femme rangea le flacon, saisit le sac et quitta la chambre, Silver sur les talons. Aynira l'attendait dans le hall.

"Je suis prête."

Elle savait qu'elle aurait dû mettre plus d'entrain dans sa phrase mais n'y parvenait tout simplement pas. Elle avait promis qu'elle viendrait et c'était ce qu'elle ferait. Elle ne pouvait pas faire marche arrière et puis, Aynira le méritait. Voilà bien longtemps que Plume aurait dû l'accompagner. Elle lui devait bien ça.

Cherchant le courage qui lui manquait, la jeune femme glissa sa main libre dans celle de la narisienne. Dans quelques minutes, elles seraient à plus d'un million d'années lumières, sur la planète d'Aynira. Le véritable voyage commencerait alors.

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Aujourd'hui était un jour un peu particulier. Aynira retournait sur sa planète le temps d'une semaine pour faire ses différents rapports et passer un peu de temps avec sa compagne Alyra. Cela arrivait assez régulièrement, une fois tous les trois mois environ. À chaque fois, elle avait demandée à Plume si elle voulait l'accompagner, sachant que sa compagne n'appréciait pas vraiment ces absences. Chaque fois elle avait refusée... jusqu'à aujourd'hui.

Bien sûr, il était assez évident de comprendre pourquoi elle réticente à ce genre de séjour. Pas facile d'accepter le fait de s'absenter pour aller avec une autre. Chez les Narisiens, cette situation n'existait tout simplement pas. Le polyamour et la polygamie en découlant était la norme et il n'était donc pas rare de croiser des couples de trois personnes. Bien sûre, tout cela était différent dans la Voie Lactée. Le polyamour était rare et la polygamie était trop négativement connotée du fait des abus et de l'absence d'égalité des genres dans les différentes communautés la pratiquant.

Et puis, il y avait aussi une autre composante à prendre en compte : la jalousie. Bien sûr, les Narisiens pouvaient être jaloux autant que les Terriens, mais des millénaires de la pratique d'un mode de vie avaient tempérés tout cela. Du moins au niveau du fait d'accepter qu'une personne peut en aimer plusieurs en même temps et pas uniquement une seule. Et puis bien entendu, comme dans tous les couples, à deux ou plus, il valait mieux que tout le monde s'entend bien.

Et c'était là le problème avec Plume. Elle était jalouse. Jalouse du fait qu'Aynira soit avec une autre, jalouse du fait qu'elle l'imaginait plus "parfaite" par rapport à elle, comme une rivale imbattable. D'ailleurs, elle avait déjà fait sous entendre que si elle refusait d'aller sur Narisa jusque là, c'était tout simplement parce qu'elle ne savait comment elle réagirait en la voyant, ayant peur que ça finisse très mal. De son côté, Alyra n'avait pas ce problème et essayait d'établir des liens avec la jeune femme. Bien sûr il n'était pas question de la mettre dans son lit, mais au moins de faire connaissances, de lui montrer qu'elle n'a rien d'une rivale indétrônable.

Cela avait commencer par de la correspondance écrite... avec un peu de réticence de la part de Plume, mais qui avait l'air de plutôt bien se passer. Il avait été envisager de passer à l'étape supérieure : la discussion vocale, mais finalement, Plume fit la surprise à la Narisienne en disant que cette fois-ci, elle voulait bien venir. Il fallait bien que ça arrive un jour où l'autre non ?

Plume avait finit son sac et rejoignit la Narisienne qui l'attendait dans le hall. Elle était prête, même si était clairement pas sûr de ça :


"Si tu as changée d'avis tu le dis hein. Ne te force pas."

Elle eut pour toute réponse qu'une main se glissant dans la sienne, qu'elle serra doucement avant de l'attirer à elle pour un tendre baiser. Elle savait l'effort que Plume faisait et ce n'était pas par gaité de cœur. Mais c'était une des plus belles preuves d'amour qui soit.

Profitant longuement de leur baiser, elles finirent par se séparer, le temps que la Narisienne demande une téléportation vers le JPS et plus particulièrement la salle de la Porte. Cette dernière commença la composition de l'adresse à huit chevrons peu après leur arrivée...

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Aynira lui laissa la chance de se désister à la dernière minute mais Plume avait fait une promesse. Elle glissa sa main dans celle de la narisienne et se laissa entraîner dans un baiser aussi tendre que salutaire. La jeune femme en profita longuement posa son front contre celui de la brune quelques secondes en fermant les yeux.

"Je t'aime."

C'était sans doute la dernière occasion qu'elle avait de le lui dire avant d'être éclipsée par Miss parfaite. Elle y mit donc toute sa sincérité et, involontairement, sa peur.

La téléportation les plaça directement devant la porte des étoiles en train de s'activer.

Plume vérifia que Silver était bien là et inspira profondément en voyant se former le vortex. Ca allait bien se passer. Il le fallait. Elle laissa Aynira faire le premier pas pour leur faire traverser la porte et retint un frisson lorsque la vague glacée la traversa de part en part. De l'autre côté, un complexe militaire comme au SDT mais dans un style bien différent. Plume se souvenait de cette pièce mais, la dernière fois qu'elle y était venue, elle était convalescente et n'avait pas réellement eut l'occasion d'observer l'espace.

Laissant la narisienne converser avec les siens, elle en profita pour combler son retard et graver dans sa mémoire tous les détails de la pièce, cherchant dans son esprit la configuration des autres salles et niveaux. Elle se rappelait de chambres pour les invités, de jardins luxuriant et de salles pleines de monde, des bars et restaurants. Mais aussi la zone médicale dans laquelle elle avait dû passer un moment. C'était d'ailleurs le but de sa dernière visite.

D'après ses souvenirs, il faudrait ensuite prendre un vaisseau pour rejoindre la maison d'Aynira. Là, elle trouverait un moment pour s'isoler et avaler un comprimé. Il devait impérativement faire effet avant d'arriver sur place. Avant de la voir.

"Est-ce qu'on part maintenant ou tu as des choses à faire ici avant ?"

A choisir, elle préférait passer un maximum de temps sur cette base. C'était autant de temps de moins qu'elle aurait à fréquenter l'Autre.

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"Je t'aime"

Elle répondit peu avant que le flash blanc ne les emportent sur la station en orbite devant la porte. Depuis quelques temps, ces deux simples mots arrivaient à sortir de la bouche de Plume. Cela n'avait l'air de rien dit comme ça, mais c'était un énorme progrès. Jusqu'à il n'y pas si longtemps, l'amour n'était pour Plume qu'un synonyme de trahison. Aynira n'avait pas tout les détails, mais elle savait que juste avant que Métis ne la prenne pour hôte, elle était très proche d'un jeune garçon de son âge... jeune garçon qui voulait un peu plus que de l'amitié et qui a eut ce qu'il voulait... une fois Métis dans la tête de Plume.

Du coup, pas facile de se convaincre que l'amour c'était autre chose qu'une pulsion d'adolescent gâté pourri prêt à tout pour obtenir ce qu'il voulait d'une jolie fille... vraiment à tout. Mais d'après ce qu'elle savait des Aggadiens... ce n'était pas vraiment les plus exemplaires en matière d'égalité des genres...

Bref, le huitième chevron de la porte s'enclencha et la porte s'ouvrit sans difficulté. En essayant d'encourager Plume, la Narisienne passa en premier dans le vortex pour ressortir de l'autre côté même pas une seconde plus tard, à plus d'un million d'années lumière de la Terre. Sa compagne la rejoignit peu après avec Silver Plume était déjà venue ici pour des raisons médicales. Aussi elle n'avait ni un bon souvenir de l'endroit, ni même eut l'occasion de s'y intéresser plus que ça.

La base narisienne abritant la porte des étoiles était similaire en de nombreux points au JPS. C'était une station spatiale qui gérait tout ce qui avait attrait à la porte. De l'étude des technologies trouvaient lors des explorations, laboratoires d'études en tous genres, ambassades avec les différents peuples de la Voie Lactée et base de défense en cas d'attaque par la porte. Il y avait bien sûr des différences. La taille d'abord. N'aillant pas besoin de jouer le secret d'état, la base narisienne était bien plus grande que le JPS. À l'origine, il s'agissait d'un laboratoire d'étude construit dans un astéroïde qui fut par la suite agrandit quand elle a été désignée base d'attache de la porte, jusqu'à former une superstructure à l'extérieur, donnant à la station une apparence grossière de champignon.

Un laboratoire d'étude de quoi ? Et bien de la principale raison qui poussa les Narisiens à sélectionner cet endroit. La station orbitait en effet autour d'un trou noir. Un lieu isolé loin de Narisa et surtout avec un système de défense imparable. Si la station était envahit ou compromise sans espoir de reprendre les choses en mains, il suffisait de couper les générateurs anti gravité et de laisser l'attraction irrésistible du trou noir faire son office. Certes la porte narisienne, la station et ses occupants seraient perdus, mais le reste de l'espace narisien serait sauf. Le genre de mesure exceptionnelle qu'on ne veux pas voir un jour...

La salle d'embarquement était une grande pièce rectangulaire aux parois lisses et rainurés de motifs décoratifs. On pouvait deviner l'emplacement de systèmes de défense encastré dans la paroi, mais pour l'instant, le système était inactif. La porte narisienne elle-même était différente. D'une couleur chromée avec des chevrons brillants d'une lumière verte et sans aucun symboles apparent sur l'anneau hormis au niveau des chevrons, sous forme lumineuse.

Comme la fois précédente, ils furent accueillit par le chef de la station, un homme assez âgé avec des cheveux et une barbe blanche, mais qui avait l'air au sommet de sa forme. Contrairement à la fois précédente, il parlait anglais et put saluer de manière compréhensive Plume, déclarant être ravi de la voir en forme depuis la dernière fois. La dernière fois, Plume était tellement faible qu'elle était venue ici en fauteuil roulant, la faute à une blessure sur presque l'ensemble du système respiration. Elle avait eut une greffe complète des parties endommagés avec des organes "cultivés" à partir de son propre ADN. Pas de risque de rejets et une correspondance parfaire pour l'opération.

Après un échange de courtoisie, les deux femmes quittèrent la pièce pour se retrouver dans un grand espace aménagé comme un jardin d'intérieur avec une pièce d'eau, des arbres et mêmes des oiseaux holographiques aux couleurs chatoyantes et aux chants enjoués. Il y avait du monde allant d'un lieu à l'autre, d'autres profitant des jardins ou d'une terrasse de bar. Le tout sous la surveillance de soldats patrouillant sans arrêt, en armure complète et arme au poing. Les hologrammes étaient omniprésents, certains purement décoratifs, d'autres dévoilant des informations diverses et variées. L'activité principale du moment était un groupe de scientifique escorté par des soldats autour d'un dispositif lévitant dans les airs. Dessus était soigneusement posé tout un tas d'artefacts d'origines goa'ulds. Pas des armes ou des technologies, mais des objets plus commun, décoratifs ou utiles comme par exemple des bijoux, des contenants divers et une petite sculpture.

Plume demanda si la Narisienne avait des choses à faire sur place ou pas :


"J'ai un rapport à faire. Ça ne prendra pas longtemps. Une trentaine de minute maximum. Profite en pour te balader un peu et si je peux te conseiller un endroit. La terrasse du "StarLord" offre une vue panoramique sur le trou noir. C'est pas quelque chose qu'on voit tout les jours !"

Elle sourit et l'embrassa longuement, le tout dans l'indifférence générale la plus totale. Sur Terre ça avait tendance à au moins faire tourner quelques têtes. Ici ça ne choquait personne... :

"Je reviens vite ! Promis !"

Elle déposa un dernier baiser avant de prendre la direction de sa salle de réunion dans la zone des ambassades...

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Aynira avait un rapport à faire. D'après elle c'était une affaire d'une trentaine de minutes, tout au plus. Un moment qui parut à la fois bien long et trop court à Plume. Elle devrait s'occuper pendant une demi heure sans faire de vague dans un endroit qu'elle ne connaissait pas et qui regorgeait de monde, dont certains armés jusqu'aux dents. D'un autre, cela voulait dire que le départ vers la maison de la narisienne, et donc de l'Autre, était imminent. Elle acquiesça néanmoins sans discuter et profita du long baiser qui suivit. Elle s'empêcha de retenir la narisienne afin qu'elle reste auprès d'elle. Ce n'était pas le moment.

Ainsi, elle regarda Aynira s'éloigner en inspirant profondément. Se promener, trouver le StarLord et sa terrasse. Voilà un véritable défi lorsqu'on ne parlait pas la même langue que les autochtones. Mais Plume ne se découragea pas et tâcha de se détendre en se mettant en chemin. Elle fit de son mieux pour éviter le plus gros du monde et déambula à travers la station gigantesque sans se faire remarquer. Son sac sur les épaules, elle finit par trouver ce qui devait être le StarLord. Prudemment, elle pénétra dans le bar. Elle aurait bien aimé commander un chocolat chaud, ou l'équivalent narisien, mais se rendait compte qu'elle ne savait pas quoi demander et encore moins comment. La jeune femme se contenta donc de gagner la terrasse et de se faufiler dans un coin, un peu à l'écart, observant le trou noir. Il était vrai que cela valait le détour.

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Une demi-heure. Elle avait dit qu'elle reviendrait d'ici une demi-heure. En réalité, la réunion dura moins de temps, la situation sur Terre étant certes pour le moins tendue, mais ne concernait en rien les Narisiens pour le moment. Donc, c'était juste un rapport à remettre et quelques précisions à rajouter pour compléter le tout. Une vingtaine de minutes plus tard, Aynira quitta donc la zone diplomatique à la recherche de Plume.

Elle savait qu'elle avait donnée des informations un peu vague pour que sa compagne puisse trouver le bar, mais elle pensait que cela pourrait inciter Plume à faire un peu d'exploration par elle-même. Certes, il y avait la foule et aucun réel moyens de communiquer avec, mais depuis la réussite de ses examens et plusieurs voyages dans des villes surpeuplées qui se sont passés sans incidents notables, ce n'était pas la population présente sur la station qui allait représenter une épreuve pour Plume.

La Narisienne prit donc la direction du StarLord, se faufilant dans la foule sans difficulté et arriva quelques minutes plus tard au bar et sa terrasse. Aucune trace de Plume dans les parages, mais elle avait l'intuition qu'elle était dans les parages. Elle en profita donc pour passer une petite commande et se dirigea vers la baie vitrée donnant sur le trou noir avec un gobelet dans chaque mains.

Elle ne mit pas longtemps à la retrouver, un peu à l'écart devant la grande vitre et lui posa un des gobelets à côté d'elle :


"Je t'avais dis que ça ne durerai pas trop longtemps !"

Elle s'installa à côté d'elle et regarda par la fenêtre en l'enlaçant, observant cette sphère du noire le plus absolue que l'on puisse imaginer, entourée d'un halo luminescent et ceinturée d'un anneaux lumineux :

"Cette région lumineuse s'appelle la zone d'accrétion. Elle forme la limite entre le trou noir et l'espace. Elle est créée par les particules, les gaz et autres frayements de matière qui sont surchauffés à force de se percuter alors qu'ils tourbillonnent lentement vers leur destination finale. En réalité, ce n'est pas un trou, c'est le cadavre d'une étoile avec une force de gravité presque infini. Même la lumière ne peut s'en échapper, ce qui fait qu'on le voit noir. Tant qu'on est suffisamment loin, on ne court aucun risque, mais si jamais on est prit dans son champ d'attraction.... Sluuuuuurp"

Elle savait que sa voix avait un effet relaxant chez sa compagne, donc elle continua de parler pour essayer de la rassurer et de la calmer. Elle savait l'effort qu'elle faisait et que ses nerfs allaient être mit à rude épreuve. Donc elle parla sans remarquer une présence s'approchant dans son dos. Elle parla encore quand cette présence s'installa à côté d'elle en silence. Et quand finalement la Narisienne termina son exposé improvisé, une autre voix brisa le silence :

"Et ben... ça c'est un trou ! Il paraît que si on arrive à l'atteindre, on peut voyager dans le temps ou aller dans un autre univers ! Enfin, en tout cas dans les films."

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Plume tourna la tête en entendant des pas trop proches d'elle mais elle se détendit légèrement en reconnaissant Aynira qui lui apportait une boisson chaude. Elle la remercia en se blottissant contre elle et sirota le contenu de son gobelet en l'écoutant expliquer le phénomène sous ses yeux. Plume savait tout cela. Avec ses études de géologie, il y avait une partie de physique et d'astrophysique et puis, c'était un sujet qui l'intéressait et la jeune femme avait toujours eu une bonne mémoire. Mais tout cela n'avait pas d'importance parce que, au delà des mots, c'était surtout la voix d'Aynira qui l'apaisait dans cette station bondée d'inconnus.

Elle était à la fin de sa boisson, plutôt bonne d'ailleurs, lorsqu'une voix remplaça celle d'Aynira. Une voix loin d'être aussi apaisante. C'était même le contraire. La jeune femme se tendit en une fraction de seconde et tourna la tête pour, malheureusement, confirmer ce qu'elle supposait. Comment se faisait-il qu'Elle soit là ? Ne devaient-elles pas la rejoindre chez Aynira ? Plue était sensée avoir le temps du trajet pour se préparer. Au lieu de cela, elle était prise de cours et le cauchemar avait déjà commencé.

"Bonjour."

Sa voix était tendue et elle s'était écartée d'Aynira, se sentant soudainement mal à l'aise, pas à sa place. Elle détestait ça. Plume se leva d'un mouvement qu'elle voulait lent et détourna son regard des deux brunes.

"Je vous attends dehors, …"

Sans leur laisser le temps de répliquer, elle quitta la pièce avec son sac à dos. Une fois seule dans le couloir, elle avala un comprimé rapidement. Elle n'avait pas envie de savoir ce qu'il se passait à l'intérieur du bar et, si elle s'était écoutée, elle serait sûrement partie bien plus loin que l'entrée. Dans un endroit où on ne la trouverait pas afin d'échapper au séjour qui l'attendait. Mais elle n'en fit rien. Elle avait promis. Aussi, lorsque les deux narisiennes la rejoignirent, elle ne fit aucun commentaire et les suivit en silence, espérant que le comprimé fasse effet rapidement.

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Blottit l'une contre l'autre, la Narisienne parlait du trou noir qu'elles avaient sous les yeux jusqu'à ce qu'une autre personne ne se joigne à la discussion. Sa présence jeta un froid chez Plume qui se tendit d'un coup, mais qui eut la politesse de la saluer :

"Salut ! Désolé pour l'apparition surprise, mais j'en avais marre de vous attendre à quai."

Alyara savait que Plume ne la portait pas vraiment dans son cœur malgré les tentatives de prises de contact et la correspondance qu'elles faisaient. Ce n'était pas à cause d'elle en particulier, mais à cause d'Aynira et de la propension de Plume à toujours se rabaissée. D'un coup, Plume se leva, indiquant qu'elle les attendraient dehors. Aynira était surprise de ce geste, elle en avait déjà marre ? En tout, elle ne l'empêcha pas de bouger, même si ça se voyait qu'elle ne le voulait pas. une fois Plume au niveau de l'entrée du bar, les deux Narisiennes chuchotèrent :

"Je suis toujours l'ennemi public numéro un pour elle ?
-Ouais, elle veux te découper en morceau
-Et moi qui avait prévue un super planning pour le séjour
-Je pense que ça lui passera. Elle a juste besoin de te connaître autrement que par des messages
-On verra bien... Au pire on règle ça sur un ring !
-Elle va te bouffer en même pas trois secondes
-Je t'ai jamais dis que j'aimais bien les femmes avec du caractère ?"


Les deux rigolèrent doucement avant de se lever et de rejoindre Plume qui semblait un peu dans le vide. Peut-être qu'elle essayait de se calmer :

"On y va ?"

Plume ne répondit rien et se mit en marche en silence avec une tête d'un condamné à mort allant à l'échafaud :

"On est sur le quai 28. J'ai aménagée la chambre et l'équipage veux vous faire une surprise avec un gros gâteau et tout un tas de choses bonnes à manger. Faites comme si j'avais rien dit !
-La chambre ?
-Oui j'ai mis trois lits. Comme ça pas de personnes toute seule dans son coin à s'imaginer des choses et la présence réconfortante est toujours dans les parages !"


Elle se souvenait que Plume avait plutôt mal apprécier d'avoir sa propre chambre lors de son précédent séjour et à l'époque, elle n'était pas vraiment en couple avec la Narisienne. Du coup, elle avait trouvée ce compromis qui pourrait contenter tout le monde.

La marche se poursuivit à travers des couloirs et des turbo-ascenseur jusqu'à arriver au quai où le vaisseau les attendaient avec du personnel autour s'affairant au ravitaillement. Il y avait aussi un véhicule tout terrain civil à six roues qui était en train d'être chargée à bord :


"T'as vue ça ? On a un Mako !"

Dit-elle à Plume en référence à leur session de jeu régulière d'une version de Mass Effect faite par Noa utilisable sur la console narisienne du JPS. Elles embarquèrent à bord à ses côtés et furent accueillit par l'équipage qui effectivement, avait prévu le gâteau et les gourmandises...

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Le comprimé avait commencé à faire effet sur le chemin et, lorsqu'elle entendit qu'elle partagerait la chambre avec les deux narisiennes, Plume se félicita de l'avoir avalé un peu plus tôt.  Il lui faudrait au moins ça pour oublier la situation et réussir à fermer l'oeil, évitant ainsi de répandre sa mauvaise humeur à tout va. Sur son épaule, Silver montrait des signe d'angoisse à mesure que celle de la jeune femme s'atténuait. Finalement, l'animal sauta sur celle d'Aynira pour finir le trajet jusqu'au vaisseau. Lorsqu'elle arriva à hauteur de l'équipage, Plume ressentait un grand calme intérieur et, surtout, une faim de loup. Elle se souvenait de ces effets lors de sa précédente prise et c'était pour le mieux.

La jeune femme profita alors des gâteaux et autres gourmandises qu'avait préparé l'équipage, ne se souciant pas de l'éloignement de Silver ni du fait qu'Aynira avait cessé de la toucher depuis l'arrivée de l'Autre. Une seule chose comptait pour l'instant, se remplir l'estomac. Elle tourna à peine la tête à la mention du mako et acquiesça en finissant une part de ce qui semblait être une tarte. Le goût était étrange, bien trop doux au palais de Plume mais quelle importance ?

C'est alors qu'elle aperçut, un peu plus loin, un objet qui attira son attention. Se disant que ce serait une bonne excuse pour éviter Alyara, et aussi avec une bonne dose de curiosité, la jeune femme s'en approcha. Une voix sur sa droite lui assura qu'elle pouvait le prendre. Plume tourna la tête pour remercier la blonde qui venait de lui accorder la permission et saisit ce qui ressemblait à un instrument de musique. Trop occupée à s'angoisser, la jeune femme n'avait pas pris le sien mais, surement sous l'emprise de la drogue, elle avait envie d'essayer celui-ci.

D'abord, elle tenta de le caler sous son bras mais l'instrument n'était clairement pas fait pour. Après une observation minutieuse, elle en vint à une conclusion étonnante. Il fallait le placer sous le menton, à la manière des violons terriens. La jeune femme n'avait pas l'habitude d'une telle posture mais elle ne se découragea pas. Et puis, cela avait le mérite de l'occuper.

Ainsi, elle passa une bonne partie de la journée à s'essayer à ce nouvel instrument. Elle s'était donné pour défi d'en maitriser les bases avant l'arrivée du vaisseau à destination. Elle ne fit que deux pause dans son apprentissage autodidacte. La première lorsqu'elle sentit les effets du comprimé se dissiper. La seconde lorsqu'il devint clair qu'elle n'avait plus la force de maintenir l'instrument en place et qu'elle dut se résoudre à aller dormir. L'effet de la drogue aidant, elle oublia complètement la présence d'Alyara deux lits plus loin et s'endormit comme une masse. Son sommeil fut pourtant agité par des cauchemars sous forme de successions incessantes d'images et de scènes qu'elle aurait préféré ne jamais vivre.

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La marche jusqu'au vaisseau fut assez rapide malgré la relative distance à traverser, grâce aux ascenseurs grande vitesse, elles parcoururent plusieurs centaines de mètres en quelques secondes. L'Ourania était comme la dernière fois. Ce vaisseau à la carlingue profilé et d'une centaine de mètre de longueur était conçue pour les missions d'exploration à longue durée. S'il le fallait, il pouvait être pleinement autosuffisant grâce à ses aménagements.

L'équipage était là pour accueillir leur ex-capitaine et Plume. Une quarantaine de personnes en tout. Principalement des scientifiques et des techniciens, mais aussi plusieurs militaires au cas où. Il faut dire que si le vaisseau n'était clairement pas un engin militaire, il avait de quoi se défendre. Une chose nécessaire quand on s'aventure dans l'inconnu. Il fallait toujours être prêt à tout et surtout au pire.

Dans ces retrouvailles mêlant présentation et banquet de gourmandises, Plume ne mit pas longtemps à trouver un instrument de musique, plus particulièrement un Laasev, une sorte de croisement entre un violon et une cithare La propriétaire, une des militaires, à la chevelure blonde et à la coiffure étrange avec un côté de la tête rasé, lui prêta l'instrument et laissa Plume apprendre à s'en servir avec quelques conseil sur le maintien et l'utilisation de l'archet. Ne pas frotter sur les cordes comme si on voulait les couper, il fallait y aller en douceur, parfois c'était même de l'effleurement.

Ainsi était occuper la plus grande part de son voyage, entrecoupée par les repas, la nuit, qui étonnamment se passa plutôt bien malgré le fait que les trois femmes dormaient dans la même chambre. Alyara avait comprit que pour laisser passer la pilule, elle ne devait pas trop s'imposer pour le moment alors qu'Aynira elle était en train de lui faire visiter le vaisseau plus en détail et lui montra même comment fonctionnait une cuisine narisienne. Au fond c'était comme partout ailleurs : une source de chaleur, des contenants plus ou moins grands et une histoire de mélange savamment dosé.Ce qui frappait surtout était la diversité des plats. C'étaient toujours des fruits, des légumes, de la viande et autres aliments similaires à ceux de la Terre, mais il y en avait de toute les tailles, de toutes les formes et de tous les goûts. Par exemple, elle lui fit goûter un fruit qui ressemblait à une banane violacée mais au goût sucré et même acidulé comme une sucrerie. Ces fruits avaient la particularité de briller d'une légère couleur mauve dans l'obscurité, un vestige latent des facultés bioluminescentes de la plante dont elle provenait.

Quelques heures plus tard où Plume était parvenue à maîtriser plus ou moins les bases du Laasev, le vaisseau arriva à destination. Narisa était en vue... enfin presque. Au départ, on voyait une grosse bille bleue qui devenait de plus en plus grosse, une géante gazeuse où, à leurs tours, d'autres petits points devinrent de plus en plus visible et gros. Narisa était l'une d'elle et plus on s'approchait de la lune, plus le trafic devenait remarquable avec des vaisseaux de toutes les tailles et aux formes diverses. C'était principalement des vaisseaux civils, mais quelques vaisseaux militaires patrouillaient dans les environs.

Le vaisseau passa à proximité d'une gigantesque station spatiale dont la forme rappelait aux deux membres du JPS un certain jeu là aussi. Toutefois, le vaisseau ne se dirigea pas vers cette station, il la longea avant de s'enfoncer dans l'atmosphère de la planète une fois toute les autorisations accordées. Les nuages laissèrent ensuite la place à une vaste jungle, puis un lac se démarqua au milieu de la canopée, puis une maison. Elles étaient arrivées.

Le vaisseau se rapprocha du sol, se posant sur les berges du lac avant de repartir une fois les trois femmes au sol. Quelques minutes plus tard, elles entrèrent dans la résidence où Alyara s'affala dans le canapé comme si elle venait d'accomplir un marathon :


"Alors ? Vous voulez faire quoi ? Je vous laisse vous installez ou on fait directement quelque chose ?"

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Plume se réveilla en sursaut et regarda autour d'elle. Aynira était endormie sur le lit à côté du sien. Un peu plus loin, une vision bien moins agréable fit grimacer la jeune femme mais elle ne pouvait rien y faire. Respirant toujours un peu fort, elle sortit du lit et quitta la chambre sans un bruit. Le couloir était vide, tout le monde devait dormir. Silver avait à peine levé la tête à sa sortie avant de se rendormir. Plume ne montra rien mais elle en était blessée, plus qu'elle ne voulait le reconnaître. Elle referma la porte en silence et remonta le couloir jusqu'à tomber sur une zone vitrée. La jeune femme s'assit face à la vue de l'espace et y resta de longues heures, sans rien dire ni faire.

Lorsqu'elle entendit du bruit dans un des couloirs, la jeune femme se releva. Il était temps de regagner son lit. L'idée de retourner dans la chambre lui soutira une grimace mais elle s'y résigna et y pénétra en silence. Silver lui jeta un regard perplexe alors qu'elle tendait la main vers son sac, en extirpant le flacon, et détourna la tête lorsque la jeune femme avala un comprimé avant de se rallonger. Elle fixa longuement le plafond et ses yeux finirent par se fermer d'eux-même, pour se rouvrir un peu plus d'une heure plus tard, alertée par des bruissements près d'elle. Les deux narisiennes étaient réveillées et en train de se lever.

Durant la matinée, Plume suivit Aynira dans une visite détaillée du vaisseau. Même si les effets de la drogue la rendait plus docile, elle était reconnaissante à Alyara de ne pas les accompagner. Un moment seule avec la brune lui ferait le plus grand bien. Elle ne parla pas de ses cauchemars ni de son absence une bonne partie de la nuit et écouta ce que lui racontait son guide, notamment lorsqu'elles arrivèrent à la cuisine. Elle sourit et goûta à tout, allégée de son angoisse permanente. Est-ce que la narisienne avait noté que le furet semblait l'éviter ? Il avait passé la matinée entière sur l'épaule d'Aynira, délaissant totalement Plume. Il devenait évident qu'il n'appréciait pas du tout sa prise de comprimés.

Alors qu'il était temps de rejoindre les autres, Plume s'octroya un moment de quiétude en se blottissant contre la narisienne dans le plus grand silence pendant quelques minutes. Qui pouvait dire quand elle aurait l'occasion de le faire de nouveau. Une fois suffisamment rassurée, elle s'éloigna légèrement et lui offrit un faible sourire avant de reprendre le chemin des parties communes.

Plume profita du reste du trajet pour se perfectionner au laasev jusqu'à ce que le vaisseau n'arrive à destination. Là, elle suivit le duo narisien jusqu'à la maison d'Aynira et s'arrêta sur le pas de la porte, observant Alyara s'affaler sur le canapé. Une pensée traversa alors l'esprit de la jeune femme. Est-ce qu'Alyara habitait ici aussi ? Est-ce que c'était leur maison à elles deux ? Ou est-ce qu'elle y invitait Alyara au même titre qu'elle invitait Plume chez elle, sur Terre ? Heureusement, elle avait pris un comprimé un peu plus d'une heure auparavant et elle parvint à balayer cette question sans trop de mal. Après tout, quelle différence ?

"Je n'ai qu'un sac à poser et j'aimerai rester à l'extérieur. Il fait beau et j'ai besoin d'air."

Après tout, elle venait de passer presque deux jours enfermée dans un vaisseau. Plume n'avait jamais été quelqu'un d'intérieur et elle avait besoin de son quota d'air frais pour se sentir bien. Aussi posa-t-elle son sac dans l'entrée et se retourna pour sortir. Avant de fermer la porte, elle tourna de nouveau la tête.

"Silver ?"

Mais le furet ne bougea pas de l'accoudoir où il s'était installé. D'un ton qu'elle voulait neutre, Plume referma la porte derrière elle.

"Comme tu veux, …"

La jeune femme alla s'assoir face à l'étang, dans l'herbe grasse et inspira profondément le bon air frais qui sentait la forêt non loin.

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L'installation se passa plutôt bien. Tout le monde était toujours vivants, mais il y avait quelque chose un peu étrange. Plume demanda à aller faire un tour dehors. Jusque là rien de particulier, mais lorsqu'elle demanda à Silver de venir avec elle, le petit furet ne bougea pas d'un poil, ce qui ne ressemblait pas à ce petit animal qui était plus intelligent que ses homologues terriens. La Narisienne remarqua que depuis qu'elles avaient embarqués dans le vaisseau, le furet sembler éviter Plume comme la peste, ce qui ne lui ressemblait absolument pas... comme la réaction de Plume qui semblait presque indifférente à cet état de fait...

Il y avait quelque chose de bizarre... peut-être que Plume intériorisée beaucoup de stress, ce qui mettait l'animal mal à l'aise ? Mais il y avait peu de chance. Plume n'était pas très douée pour cacher ce genre de chose. De plus, elle avait l'air curieusement... calme. Pas de crise d'angoisse à bord du vaisseau alors qu'elle s'était isolée loin du monde sur la station à leurs arrivées... Vraiment bizarre...

Silver bougea vers le canapé où il se roula en boule avant de s'endormir. La Narisienne se leva et annonça à sa compagne qu'elle faire un tour pendant que cette dernière était en train de commander un repas à des traiteurs... Oui elle n'a jamais été douée pour la cuisine. Ayni ne tarda pas à quitter la pièce pour rejoindre sa seconde compagne à l'extérieur. Compliqué à suivre ? Un peu étrange comme situation ? Et bien imaginez que vous viviez dans une société où les relations polyamoureuses sont pleinement acceptées depuis des millénaires et vous comprendrez que du point de vue narisien, c'était une situation tout ce qu'il y a de plus banale.

C'était peut-être ce qui dérangeait Plume outre sa jalousie. Il est vrai que dans la Voie Lactée, ce genre de relations négativement connotées, que ce soit en s'imaginant des situation d'inégalité des genres avec un dominant et l'autre soumit au point de n'être plus que des trophées à exhiber ou bien en s'imaginant des sociétés où ce genre de choses étaient possibles comme étant décadentes, contre nature ou hérétique. Bref, la monogamie, et plus particulièrement la monogamie hétérosexuelle, avait le vent en poupe dans la Voie Lactée et semblait être LA seule façon d'envisager une vie de couple "normale" aux yeux de ses habitants humains. Le reste était soit vue comme une bizarrerie plus ou moins choquante ou extravaguant, soit comme une abomination morale a cacher ou a exterminer.

Bref, Aynira s'approcha de Plume, assise sur l'herbe face au petit lac bordant la résidence. Il faisait encore jour, mais l'après-midi était bien entamée et le ciel commençait à prendre des teintes orangée. Bientôt, ça sera la nuit et sans doute la partie de la journée où Narisa devenait "magique", un véritable décor de conte de fée avec sa biosphère intégralement bioluminescentes, colorant les animaux et les plantes de motifs colorés chatoyant, transformant les forêts en véritable œuvre d'art psychédéliques. Même les plans d'eau n'étaient pas épargnés puisque la vagétation aquatique et les animaux vivant dans l'eau étaient également bioluminescent. La nuit noire n'existait presque pas sur Narisa. Même au beau milieu du désert, quand ce n'était pas la bioluminescence animale ou végétale, c'était les lunes et la géante gazeuse autour de laquelle la planète tournait qui illuminer le ciel. Et quand ce n'étaient pas elles, c'était les aurores, visibles à toutes les latitudes, les étoiles, et les gaz stellaires brillant de mille feux qui prenaient le relais. Un véritable casse-tête pour les astronomes à l'époque la plupart du temps, mais une véritable aubaine dans d'autres.

Quelques secondes plus tard, la Narisienne s'installa à côté de Plume et ne perdit pas une seconde avant de se blottir contre elle :


"Ça va ? On profite de la vue ? Le repas arrive bientôt."

Elle ne dis ensuite plus rien, restant blottit contre elle à regarder le paysage.

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Plume ne resta pas seule bien longtemps. A peine quelques secondes après qu'elle ne se soit assise, Aynira la rejoignit et se blottit contre elle. La jeune femme n'y opposa aucune résistance et profita de son contact sans bouge. Elle ignora la question qui lui était posée.

"Je ne cherche pas à la fuir. Tu sais que j'aime être dehors, … on a passé ces derniers jours enfermés, …"

La jeune femme avait toujours eu besoin d'air. Après avoir passé sa vie enfermé au pensionna et dans sa propre tête, pouvoir se sentir libre en extérieur était une source sans fin de soulagement. Elle laissa sa tête pencher sur le côté jusqu'à reposer sur l'épaule de la narisienne.

"Tu crois qu'elle serait d'accord pour manger dehors ?"

Parce que, à l'heure actuelle, Plume n'avait pas envie de rentrer. Non. La nature était tellement belle et il faisait bon. Pourquoi se priver ce cela ? De plus, elle se souvenait des couleurs qui emplissaient le paysage à la nuit tombée et c'était tout bonnement magnifique. A son grand soulagement, l'idée fut acceptée de tous et, lorsque le repas arriva, une bonne vingtaines de minutes plus tard, la jeune femme leva les yeux. La navette se posa dans l'herbe un peu plus loin et Alyara sortit pour récupérer la commande. Plume se leva à son tour et aida à mettre la table sur la terrasse avant de s'installer autour de la table.

Le repas se passa sans accrocs. Plume avait toujours aussi faim et engloutit plus que sa part mais cela ne sembla pas déranger les deux autres. Il fut ensuite décider de rester sur la terrasse. Alors que la végétation prenait ses couleurs fluorescentes, Alyara alla chercher un jeu de cartes et Plume se concentra pour retenir les règles du jeu. Ce n'est que plusieurs heures après qu'elle commença à montrer des signes de fatigue. Elle avait dû prétexter une envie pressante pour pouvoir avaler un autre comprimé durant la soirée mais cela ne lui permettait pas de rester éveillée.

"Est-ce que ça vous dérange si je dors dans une autre pièce ?"

Si la drogue lui permettait de rester calme, cela ne rendait pas la situation plus agréable et elle serait bien plus tranquille dans une chambre seule, sans avoir à se rappeler sans arrêt qu'Alyara dormait dans la même pièce.

Silver, lui, avait passé la soirée sur un siège vide, loin de Plume.

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À peine Aynira avait rejoint Plume, à peine cette dernière commença à dire qu'elle ne cherchait pas à fuir Alyara et qu'elle voulait juste passer du temps dehors après presque deux jours enfermées dans un vaisseau. La Narisienne se contenta de sourire en se blottissant contre elle :

"J'ai rien dis du tout ! Et puis on va bientôt avoir le meilleur moment de la journée !"

Imaginez : le soleil décline, le ciel devient orangée, la géante gazeuse bleutée devient plus vaporeuse avant de devenir plus lumineuse quand l'obscurité s'installe D'autres lunes deviennent progressivement plus visible avec les étoiles et les gaz stellaires colorés. Et en même temps, l'eau, les arbres et même les animaux commencent à se couvrir de motifs bioluminescents de plus en plus vive, transformant radicalement la vue. C'était comme si chaque nuit, Narisa devenait une autre planète quasi irréelle et que chaque matin, elle redevenait "normale".

Plume profita pour demander si Alyara serait d'accord pour manger dehors, ne voulant pas encore se retrouver entre quatre murs :

"Tu crois qu'il y a une terrasse et un ponton juste pour faire jolie ?"

Traduction : non manger dehors n'aller pas être un problème. La nuit finit par tomber à peu près au même moment où le livreur arriva dans un petit véhicule qui ressemblait un une sorte de moto volante avec un cockpit. Une seule place pour le chauffeur, conçue pour se faufiler presque n'importe où et avec un espace à l'arrière servant au stockage de le nourriture à transporter. Sur les côté, des hologrammes indiquant l'enseigne du restaurant dans des teintes de vert mentholée "Le Gourmet Généreux" et un dessin stylisée représentant une table chargée de victuailles en tout genre.

Alyara prit la commande tandis qu'Aynira et Plume mirent la table à l'extérieur. Le repas se déroula sans heurts, les trois femmes abordant des sujets divers et variés. Les missions qu'elles avaient faites dans la Voie Lactée, la vie sur Terre, les missions d'exploration de la Narisienne et des évènements diverses. Fidèle à l'enseigne, la commande de repas fut des plus généreuses, ce qui convenait parfaitement à satisfaire l'appétit des trois femmes avec des plats ressemblant parfois à ceux de la Terre, bien qu'avec des ingrédients différents et d'autres à l'apparence plus exotique, mais apparemment, Plume n'avait pas l'air d'y prêter une importance particulière vue son appétit.

On retrouver aussi curieusement des aliments comme du porc, du saumon ou encore du riz. Depuis l'alliance entre les Terriens et les Narisiens, ces derniers eurent l'autorisation de rapporter chez eux des éléments de la faune et de la flore terrienne. Au départ c'était principalement des sources de nourriture comme celles qu'elles avaient sur la table, mais au fur et à mesure, les espèces rapportées se diversifièrent et inclurent tout aussi bien des arbres que des champignons, des fleurs, des poissons, des reptiles, des oiseaux, des insectes, des mammifères et même quelques bactéries. Pourquoi ? Et bien à cause d'une coïncidence : Alors que les Terriens et les Narisiens étaient en train de négocier leur alliance, une planète acheva son processus de terraformation, transformant un monde aride et désolée en une planète tout ce qu'il y a de plus habitable, mais encore vierge de toutes formes de vie. Profitant donc de l'occasion, les Narisiens eurent l'idée d'implanter des formes de vie terriennes sur cette planète aux caractéristiques étonnamment très proche de la Terre, ce qui impliquerait une adaptation immédiate des formes de vies importées.

Et c'est comme ça que dans cette galaxie à 1.25 millions d'années lumière de la Terre, on trouvait une planète avec des éléphants, des baleines, des aigles, des sapins, des pâquerettes et des milliers d'autres formes de vie vivaient sans se douter qu'ils ne sont même par originaire de cette galaxie.

Bref, la soirée avança et il fut décider de la terminer sur la terrasse bordant des eaux pas si tranquille que ça vue les couleurs chatoyantes qu'elles avaient prise à cause des algues et du plancton bioluminescent y vivant, changeant le petit lac en une sorte de tableau vivants aux couleurs mouvantes en fonctions des courants. D'ailleurs, le reste du paysage n'était pas en reste avec des plantes veinées ou tâchées de toutes sortes de couleurs et de motifs.

Finalement le choix se posa sur un jeu de cartes. Les règles étaient assez simple et ressemblaient à celle d'un jeu terriens ou le but était de se défausser de toute sa main avant ses adversaires en fonction des couleurs et des chiffres tout en évitant les pièges et autres pioches. Les cartes n'étaient pas en carton, mais une sorte de plastique à la fois souple et rigide et les motifs des cartes étaient holographiques, ce qui les rendaient animés et changeantes, illustrant les actions des joueurs à la manière de ces jeux de cartes sur ordinateur avec pleins d'effets lumineux.

La soirée fut agréable, mais malheureusement, la fatigue était en train de gagner le combat et l'heure de se coucher ne tarda pas à se faire sentir. Plume demanda à dormir dans une chambre séparée si c'était possible, ce qui était faisable. D'ailleurs, pour ne pas "créer des tensions supplémentaires", tout le monde ferait chambre à part. C'est donc sur la préparation de deux chambres d'amis que la journée se termina.

Le lendemain, Aynira se réveilla au son de son alarme diffusant une mélodie légère conçue pour réveiller en douceur. Elle remarqua Silver endormie à ses pieds et qui semblait toujours dormir. Elle se dirigea vers la salle de bain et prit une bonne douche pour se réveiller. L'eau directement à la bonne température avec une odeur parfumée. Elle sortit habillée et se dirigea vers la chambre de Plume pour la réveiller... Elle semblait debout depuis un petit moment, les cheveux encore humide et en train de faire des étirements. Est-ce qu'elle avait bien dormit ou est-ce que les cauchemars firent leur retour en son absence ? Impossible à dire :


"Salut toi ! Bien dormit ?"

Elle la salua en l'embrassant tendrement et en la dorlotant. Silver arriva à son tour et semblait avoir arrêter de bouder la jeune femme vue ses réclamations d'attention :

"J'ai eut une idée pour aujourd'hui. Du plein air et de la géologie... Ça te dit ?"

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Plume se sentait mal. Elle avait demandé à faire chambre à part pour ne pas avoir à supporter la présence d'Alyara avec elles mais cela provoqua un isolement collectif. Aynira aussi occupa une chambre seule et c'était de sa faute. La raison qui poussait la narisienne à rentrer chez elle était le fait que sa compagne lui manque et voilà qu'elle ne s'autorisait pas à passer du temps avec elle. Comme Alyara pouvait ne pas lui en vouloir ?

Mais la jeune femme ne dit rien et partit se coucher, ne pouvant pas s'empêcher de jeter un regard peiné à Silver lorsque celui-ci suivit Aynira dans la chambre d'à côté. Elle soupira silencieusement et referma la porte de ce qui serait sa chambre durant son séjour. Aidé des comprimés, elle s'endormit rapidement et sombra dans un profond sommeil, heureusement sans rêve.

Lorsqu'elle se réveilla, le soleil n'était pas encore levé et, lorsqu'elle jeta un coup d'oeil au réveil, elle constata qu'il ne le ferait pas avant deux bonnes heures. Plume ne sentait plus les effets des comprimés mais décida de s'en passer pour l'instant. Tout le monde dormait, elle avait le temps. En silence, elle fouilla dans son sac et en tira sa tenue de sport qu'elle enfila avant ses baskets et sortit sans un bruit. N'osant pas s'aventurer trop profondément dans la forêt, surtout de nuit, elle se contenta de faire le tour de la propriété durant plus d'une heure. La course avait le mérite de lui vider l'esprit et de l'épuiser suffisamment pour la priver de toute énergie en cas de pic d'angoisse. Mais, surtout, cela lui faisait du bien.

Après presque une heure et demie, les premiers rayons de soleil pointèrent et la jeune femme s'arrêta et s'assit au bord de l'eau pour observer l'astre se lever. Mais sa contemplation fut déranger par des débuts de frissons. La chaleur de la course s'étant dissipée, il ne restait que la sueur rendue des plus désagréable à cause du vent. Lorsque le froid devint insoutenable, Plume quitta son poste d'observation et regagna la maison pour filer directement sous la douche. Une douche brûlante dont elle profita pour finir de se délasser.

La jeune femme était en train de faire ses derniers étirements dans sa chambre lorsque la porte s'ouvrit doucement sur sa narisienne préférée. Un sourire tendre étira instantanément ses lèvres  alors qu'Aynira s'approchait d'elle en lui demandant si elle avait bien dormi. Plume ne répondit pas et se contenta de se blottir contre elle, savourant le contact de ses lèvres douces sur les siennes. Finalement, c'était plus efficace que les étirements, …

Elle resta au creux de ses bras durant de longues minutes.

"Je me sens coupable, … tu ne viens pas très souvent, … ne te sens pas obligée de dormir toute seule, … je peux encaisser, … Je sais que j'en donne pas l'air mais je peux, …"

D'autant plus que Plume savait qu'elle était plutôt frustrante de ce point de vue-là. Elle cacha son malaise en s'asseyant près de Silver qui se lova dans ses bras. Cela lui paraissait une éternité qu'elle n'avait pas eu cette complicité avec le furet et cela lui fit un bien fou.

Puis lorsque la narisienne évoqua une journée géologie et plein air, Plume releva la tête, un sourire aux lèvres.

"Bien sûr que ça me dit !"

Mais d'abord, elle devait avaler un comprimé.

"Donne moi quelques minutes pour finir mes étirements et je descends préparer le petit déjeuner !"

Ca lui laisserait le temps de régler son affaire et donnerait l'occasion aux deux narisiennes de passer un peu de temps ensemble. Plume embrassa de nouveau la brune avant de lui faire signe de sortir de la chambre. Une fois seule, Plume inspira profondément et fouilla dans son sac pour en extraire le flacon. Silver tourna la tête vers elle et la fixa d'un air étrange. Lorsqu'elle porta le comprimé à sa bouche, l'animal sauta au sol et se dirigea vers la porte. Le message était clair. Il n'aimait pas qu'elle prenne cette drogue. Mais, bien que cela déchirait le coeur de la jeune femme, elle n'avait pas d'autre choix.

"Désolée Silver, mais il faut que je le fasse, …"

Le furet ne voulait rien entendre et fila aussitôt la porte ouverte. Plume, elle, ayant subitement une faim de loup, mit ses paroles en exécution et s'attela à la préparation du petit déjeuner avec une facilité toute artificielle d'occulter le fait qu'Aynira devait profiter de sa solitude avec sa compagne.

Lorsque les deux autochtones descendirent à leur tour quelques minutes plus tard, la table était mise et un petit déjeuner copieux était servi.

"Bonjour ! J'espère que vous avez faim !"

Elle même s'attabla rapidement et mangea de bon appétit.

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Plume se sentait coupable que sa présence forçait Aynira de faire également chambre à part et elle disait qu'elle pourrait encaisser qu'elle puisse passer ses nuits avec une autre... La Narisienne se contenta de referment plus fermement son étreinte :

"Je sais que tu n'aimes pas ça... et on est supposées profiter de ce séjour pour se détendre. Toi et moi. Je veux pas que tu te sentes comme si t'étais de trop."

Elle resta sans bouger pendant plusieurs minutes avant de partager un long et tendre baiser et de s'asseoir sur le lit. Silver semblait avoir finit de bouder puisqu'il revint dans les bras de Plume s'y lover. Cela dura quelques instants avant que la jeune femme déclara vouloir faire quelques étirements avant de s'occuper du petit déjeuner :

"Ça te dérange pas ?"

Elle connaissait la réponse, mais elle en avait décidée ainsi, allant jusqu'à lui désigner la porte pour sortir. La Narisienne répondit en rigolant et volant un baiser avant de quitter la pièce. Aynira alla dans sa chambre... ou plutôt la chambre d'ami où elle y resta quelques instants à faire un peu de rangements dans ses affaires qui avaient été soigneusement éparpillées un peu partout avant de se rendre dans sa chambre où Alyara était en train de regarder une vidéo sur son OmniTech :

"Salut toi !
-Salut toi ! Bien dormit ?
-L'avantage quand on est seule, c'est qu'on peut s'étaler sur tout le lit.
-Même quand je suis là, tu t'étales sur tout le lit !
-C'est pas faux ! Comment va Plume ?
-Elle avait l'air d'aller bien, mais je sais pas, elle est un peu bizarre depuis qu'on est là.
-Bizarre ? Elle ne veux plus me tuer et préfère m'épouser ?
-Je ne pense pas non !
-Alors juste une nuit... ou plusieurs ?
-Non plus ! C'est juste que... je sais pas. Elle a l'air différente. Je sais que c'est sans doute l'un des derniers endroits où elle voudrait être et que t'es la dernière personne qu'elle veux voir... mais elle a l'air de bien le prendre, mais on dirait que c'est pas sincère...
-Elle se force pour te faire plaisir ?
-Non elle n'a pas l'air... Je sais pas. Même son furet l'évite autant que possible alors que normal "inséparable" est un euphémisme pour les décrire.
-Elle voit un psychologue non ? Il ne lui a pas prescrit des trucs pour dénouer cette boule de nerf ?
-Non, les antidépresseurs et autres produits sont plutôt violent niveaux effets. Elle est contre ça et les médicaments en général. Même un simple sirop pour la toux.
-Ils ont encore des sirops pour la toux ? C'est d'un rétro !"


Elle continuèrent à discuter, en essayant de trouver une explication au comportement de Plume, ne se taisant que quand le son d'une porte se fermant et des bruits de pas dans l'escalier se faisaient entendre avant de reprendre sur un ton plus léger avec le programme de la journée et quelques taquineries. Finalement, les deux femmes descendirent à la cuisine, attirées par l'odeur alléchante du petit déjeuner en cours de cuisson et furent accueillit par une Plume souriante qui avait un appétit d'ogresse.

Le petit déjeuner se déroula sans encombre et le programme de la journée se dessina. La simple idée de promenade devint une randonnée avec pique-nique et pendant qu'Alyara s'occupait de préparer la voiture et les sacs, Plume et Aynira s'occupèrent du dit pique-nique, préparant les sandwichs et autres salades et boissons. Une fois tout le monde prêt, elles allèrent dans le garage où les attendaient la voiture.

Elle ressemblait grossièrement à une voiture de la Terre, mais sans roues et avec un profil plus aérodynamique, un peu comme une voiture de sport toute profilée, mais avec assez de place pour accueillir confortablement quatre personnes et un coffre des plus correcte. Il était évident en voyant ces caractéristiques qu'il s'agissait d'un véhicule volant. C'était Alyara qui prit le volant et le véhicule d'une couleur bleu nuit glissa dans un petit sifflement hors du garage avant de s'élever dans les airs et de prendre la direction de l'horizon. Le tableau de bord était recouvert d'hologrammes donnant des informations telle que la vitesse, l'altitude, l'état du moteur ou encore la carte à suivre et d'autres commandes. Les sièges de couleurs sombres étaient confortables et durant le temps du trajet qui dura tout de même deux bonnes heures étaient agrémentées par de la musique, des vidéos et des discussions. Le tout en survolant la jungle, quelques villes et villages et parfois en s'insérant dans des couloirs de circulations avec d'autres véhicules de différents modèles.

La circulation se fit plus rare au fur et à mesure du trajet et le véhicule s'enfonça dans une brume épaisse qui se dégagea face à une paroi gigantesque, ou plusieurs qui se distinguaient petit à petit de la brume qui disparaissaient... Il y avait quelque chose d'étranges, ces rochers, parfois gigantesques, étaient en train de... léviter dans les airs à plusieurs centaines de mètres au dessus de la surface. Ils étaient recouverts de végétation, parfois même reliés entre eux par de gigantesques lianes et certains avaient une cascade déversant une pluie d'eau sur la jungle en contrebas, formant de petites étendues d'eau :


"Bienvenue à la chaîne des Manura ! Je t'avais dis que ça te plairait !"

La voiture prit de l'altitude et se dirigea vers un de ces rochers lévitant au dessus du sol, l'un des plus gros dans les alentours. Il était aménagé à son sommet avec un parking et divers installations pour en faire un centre d'accueil. De là, partait plusieurs chemin dont certains empruntaient des passerelles creusées à même des lianes épaisses reliant le rochers à d'autres. La voiture se posa sur le parking qui avait une vue dégagée sur l'horizon avec plus de rochers volant en vue de toute les tailles dont un immense qui avait l'air d'une véritable montagne volante. En dessous, une jungle verte émeraude s'étendant à perte de vue avec des arbres dont certains étaient véritablement gigantesque :

"On est dans l'un des coins les plus sauvages de Narisa. Une réserve naturelle qui recouvre une bonne partie du continent. Là bas c'est le mont Sinorilav, la plus grande des montagnes flottantes de Narisa. 2 639 mètres d'altitudes, sans compter le vide en dessus. Avec on dépasse les 3 000.
-Tu nous guides ? Tu choisis par où on va !"

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Plume ne protesta pas. Aynira pouvait être sacrément têtue lorsqu'elle s'y mettait et continuer d'argumenter ne mènerait à rien d'autre qu'une dispute. Alors elle ne bougea pas, profitant de l'étreinte solide tant qu'elle dura. Mais il ne fallait pas être trop égoïste. Et puis, la jeune femme avait à faire. Elle chassa gentiment la narisienne avant de finir ses étirements et avaler un comprimé qui l'aiderait justement à se détendre pour affronter cette nouvelle journée.

Comme promis la veille, Plume s'occupa du petit déjeuner et tâcha d'être agréable lorsque les deux narisiennes la rejoignirent. La drogue l'y aida grandement mais lui fit aussi ingurgiter presque le double de la quantité, déjà importante, de nourriture qu'elle mangeait d'ordinaire. L'heure qui suivit fut consacrer à la préparation de la journée et, surtout, du pique nique dont elle eut la charge avec Aynira. Profitant de l'absence, bien que courte, de l'Autre, la jeune femme en oublia presque qu'elle n'était pas sur Terre à préparer l'une de leur escapades.

Plume ne savait pas où elles allaient. Elle se laissait guider par les autochtones et s'installa à l'arrière du véhicule, soupirant légèrement en constatant que Silver, une fois de plus, préféra se rouler en boule sur les genoux d'Aynira qui occupait la place passager à l'avant de la voiture volante. Elle regarda par la fenêtre durant toute le voyage, tâchant de graver dans son esprit toutes les curiosités qu'elle voyait.

Mais la plus importante de toute l'attendait à l'arrivée. De gigantesques rochers lévitaient à quelques centaines de mètres du sol. De vraies montagnes flottantes qui occupaient tout l'espace qu'elle pouvait voir. Plume en resta sans voix durant de longues minutes et se contenta de contempler ces structures énormes qui défiaient toutes lois de la physique. Ce fut la voit d'Alyara qui la sortit de ses pensées.

"J'en sais rien, … par là ?"

Elle désigna l'ouest, un peu au hasard en retrouvant l'usage de la parole. Dans le même temps, ses neurones semblèrent retrouver leur vigueur.

"Elles doivent être composées de roches magnétiques, tout comme le sol. Si elles sont de charges identiques, elles se repoussent mais la gravité générale de l'astre les maintient tout de même en les attirant vers le noyau, … Je n'ai jamais rien vu de tel à une telle ampleur !"

Le regard de la jeune femme passait de l'un à l'autre des rochers sans savoir où se poser.

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En chef d'expédition improvisé, Plume indiqua une direction que le groupe commença à suivre. Le chemin était balisé et longeait le bord du vide. Pas très sûre ? Il suffisait de s'approcher un peu trop du bord pour voir une sorte de rambarde holographique apparaître, assez résistante pour pouvoir s'y accouder comme on pouvait le voir ça et là. Et si on passait par dessus ? Il y avait la même chose qui courrait le long de la paroi, formant un filet invisible empêchant les chutes mortelles. Tout était prévu pour garantir la sécurité des visiteurs peu importe la météo ou les imprévues.

Durant la marche, Plume tenta d'expliquer le phénomène et elle avait raison. Les rochers autour d'eux et le sol en contrebas étaient très riches en éléments magnétiques de charges identiques, ce qui les faisaient se faire repousser mutuellement. Et comme le sol était plus difficile à mouvoir que les rochers, du coup c'étaient eux qui lévitaient :


"Il y a aussi le champ magnétique qui intervient. Plus précisément les interactions entre le champ de Narisa et celui de la géante gazeuse créaient des endroits où il est beaucoup plus important comme ici. C'est pour ça que les rochers sont comme fixés dans les airs, ils baignent dans un champ magnétique qui les maintient fermement en place. On en retrouve un peu partout sur Narisa. On en trouve même dans l'eau avec des rochers suspendus entre deux eaux et même une île flottante à la surface et sans aucune "attache" au fond marin. Mais ici c'est la plus grande concentration de ce phénomène."

Apparemment cela avait l'air de faire plaisir à la jeune femme. Le groupe marcha jusqu'au bout du chemin... plus précisément jusqu'à une de ces passerelles aménagés dans des lianes de grandes tailles reliant le rocher à un autre plus loin. Il y avait facilement 300 mètres de vide les séparant :

"Personne n'a le vertige ici ?"

Comme une petite famille devant eux, les trois femmes s'engagèrent sur la passerelle et ne tardèrent pas à se retrouver au dessus du vide. Le vent était plus fort et les lianes tanguaient doucement dans un doux craquement. La passerelle ne bougeait pas et suivait le mouvement des lianes comme si elle était articulée. Étrangement, c'était plus amusant qu'effrayant, sans doute parce que les mouvements étaient très légers. La marche continua, la moitié du chemin était faite et le rocher d'en face devenait de plus en plus gros jusqu'à finalement arriver de l'autre côté dans un chemin menant au cœur d'un petit bois :

"Plume ? Tu disais que tu n'avais jamais vue ce genre de chose d'une telle ampleur ? Ça ressemblait à quoi ?"

Alyara essayait de faire la discussion à une Plume qui semblait pas si réticente à la conversation. Autant en profiter?

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Plume écouta les explications d'Aynira. Quelle que soit la galaxie, la voix de la narisienne était toujours aussi agréable à ses oreilles. Elle emprunta une sorte de pont gigantesque fait dans une liane tout aussi démesurée en haussant les épaules. Le vertige n'avait jamais été un problème pour elle. Aussi longtemps qu'elle s'en souvenait, la jeune femme avait toujours été agile et avait le pied sûr. Un atout de taille dans la profession qu'elle s'était choisie.

"Oh, rien de très intéressant. De simples objets de petites tailles que j'ai pu observé sur certaines planètes où j'ai été. La plupart du temps, les marchands les vendent bien trop cher, prétextant qu'il s'agissaient d'objets magiques ou divins. Des sornettes mais les gens sont crédules."
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Le plus gros n'était pas plus imposant qu'une tête de lion. Cela n'avait rien à voir avec les montagnes entières qu'elle avait sous les yeux. Du coin de l'oeil, Plume avisa le furet qui courait quelques mètres devant elles. Il ne l'avait pas approché de la matinée.

La balade fut agréable et la jeune femme profita pleinement de l'environnement étonnant dans lequel elle se trouvait. Les trois femmes dénichèrent un coin ombragé pour se restaurer avant de reprendre leur marche. Sur le chemin du retour, Plume sentit les effets de la drogue diminuer mais il était difficile d'être discrète dans ces circonstances. Elle ralentit le pas et profitant d'une discussion animée entre les deux narisienne, avala un comprimé rapidement.

"Vous vivez dans un monde très singulier. Je n'ai jamais été sur une planète ayant les propriétés de Narisa !"

La jeune femme avait vu toute sorte de choses incroyables mais jamais un monde à la faune et la flore bioluminescente et avec ces propriétés physiques extraordinaires.

"La lumière nocturne est due à l'atmosphère ou le phénomène se produirait de la même façon sur une autre planète ? Et comment se fait-il que les narisiens ne soient pas bioluminescents également ? Après toutes ces générations à consommer les animaux et les végétaux de cette planète, vous auriez dû commencer à présenter les mêmes caractéristiques, non ?"

Mais, après tout, Plume n'était pas spécialisée en biologie et génétique.

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Plume expliqua qu'elle avait déjà vue des petits objets lévitant dans les airs, parfois vendus à prix d'or pour ces propriétés supposément magiques ou divine. Elle avait déjà eut cette conversation avec Ayni. C'est vrai que les gens pouvaient être crédules, mais bien souvent l'explication "parce que c'est magique" est plus facile à invoquer que celle des "interactions du champ magnétique planétaire avec mes éléments constituant l'objet". Plus simple à expliquer, plus facilement à la portée des peuples les moins avancées technologiquement. À ce niveau là presque toutes les civilisations étaient similaires. Avant que la science n'offre une explication, tout le monde ne s'embêtait pas à trouver le pourquoi du comment et disait que c'était de la magie ou une preuve d'existence divine ou plus généralement spirituelle.

La randonnée se poursuivit, traversant la petite forêt "aérienne" avant de passer à un autre rocher, séparer également par une passerelle, plus petite que la précédente. Pas de grandes étendues boisée ici, mais une nuée d'animaux volant de grandes tailles, parfois atteignant les 9 mètres d'envergures. Des ailes en peau avec une extrémité plus rigide, une couleur bleu tachetée et une apparence résolument carnivore. Ils n'attaquaient pas les gens et sembler même plutôt docile tant qu'on rester à bonne distance. Au cas où, le chemin traversant le rocher et les environs immédiats étaient plus sécurisé : la rambarde holographique englobant tout le chemin à la manière d'un champ de force courant sur toute sa longueur :


"Il est possible de les apprivoiser et de s'en servir comme monture ! On faisait beaucoup ça dans les temps anciens. C'était pratique pour la chasse ou le transport de message... La guerre aussi. Il y en a qui le font encore aujourd'hui pour du loisir, comme l'équitation."

Une autre passerelle et un autre rocher flottant offrant un paysage dégagée avec quelques zones ombragées. Elles en profitèrent pour se restaurer et continuer de discuter. Puis ce fut le chemin du retour et apparemment, la planète, ou plutôt la lune, avait l'air de plaire à Plume. Elle demanda également comment les Narisiens n'étaient pas bioluminescents. En effet, toute la faune et la flore de Narisa l'était, ce qui incluait les sources de nourriture. Depuis des générations de consommations, les Narisiens auraient dû avoir quelques signes d'adaptation :

"La bioluminescence est apparut à cause de la géante gazeuse. A une époque lointaine, Narisa tournait bien moins vite autour. Il y avait des jours entier sans lumière, cachée par cette grosse éclipse. Les plantes et les animaux se sont adaptés en conséquence. Les Renacentus ont un peu terraformée la planète avant de nous y implanter. Ils ont accélérés la rotation de Narisa autour de la géante gazeuse pour offrir un cycle jour/nuit plus classique selon eux. Curieusement, la biosphère n'a pas évoluée en conséquence puisqu'elle a garder ses facultés bioluminescentes, sans doute parce même s'il n'y a plus de longues nuits de plusieurs jours, il y a toujours des périodes d'obscurités, moins longues, mais plus fréquentes.
-On a trouvé d'autres planètes avec de la bioluminescence, parfois étendue à toute la biosphère comme ici, mais c'est très rare. En générale c'est quelques espèces, principalement celles des grands fonds marins ou des cavernes. Là où la lumière ne perce pas.
-Oui et même une où il ne fait jamais jour, le soleil est trop faible pour n'offrir plus qu'une aube naissante.
-Certains Narisiens sont bioluminescents ! Mais c'est sur un tatouage ou encore grâce à une thérapie génique volontaire. Pour la nourriture, je ne suis pas experte, mais je sais que la substance active est neutralisé à la mort de la plante ou de l'animal et comme on ne mange rien qui soit encore vivant dans l'assiette..."


Le retour à la voiture prit encore un petit moment et l'après midi était déjà bien entamée :

"Alors ? Vous voulez faire quoi ? On rentre ou on se promène encore un peu ?
-Bonne question... Plume aime toujours les volcans non ?
-Pourquoi ?
-Depuis trois jours, le Nerenoluk est en éruption et comme tu peux le deviner, ça fait le tour des infos
-J'imagine bien... Mais c'est plus jolie la nuit quand même.
-On peut se poser à une petite distance, manger un morceau et arriver au cratère à la tombée de la nuit. T'en dis quoi ?
-Moi ça me va et toi ?"


La question était pour Plume, évidemment intéressée dès la mention du mot "volcan", mais est-ce qu'elle allait dire oui pour continuer la promenade ou bien jouer les raisonnables et dire que ça sera pour un autre jour ?

descriptionMénage à trois EmptyRe: Ménage à trois

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