Un samedi ordinaire au SDT

Un nouveau matin. Une nouvelle journée ou elle n’avait pas grand-chose à faire. Oh, tous le monde était très poli avec elle, mais Nadira pouvait sentir la suspicion et les commérages dans son dos.
Elle essayait de se rendre utile, bien sur, mais n’avait toujours pas retrouvée le droit d’exercer la médecine et encore moins le droit de continuer ses recherches.

Par habitude, elle se rendait néanmoins tous les matins à l’infirmerie pour discuter avec ses anciens collègues, se tenir à jour, et espérer que quelque chose change.

Ce matin-là, les choses changèrent lorsque Sincet l'interpella et lui demanda de venir. Plus que les paroles, la fébrilité et le regard inquiet de l’irlandaise la convainquit de la suivre. Bien lui en prit. La situation était tendue et elle pouvait réellement être utile.

- Pourquoi demander cette arme précisément ? Il y a ici beaucoup de technologie extra-terrestre tout aussi dangereuse. À commencer par le char d’assaut ambulant qui a pointé le bout de son nez il y a deux semaines.

Elle réfléchissait tout en parlant et continua sur sa lancée.

« - Et reproduire de la technologie holographique est largement hors de portée des terriens… Que faudrait-il pour y arriver ? »

Nadira levait des questions intéressantes mais Aeryn n'avait pas les réponses.

« Pourquoi cette arme ? J'en sais rien. C'est indétectable, permanent, instantané. Ils sont peut-être fan des hologrammes ou veulent une armée prête vingt quatre heures sur vingt quatre, je ne sais pas, … Et ce n'est pas si difficile que ça. Je l'ai fait pour l'arme de Plume. Avec les bons schémas et les bonnes formules, c'est faisable. S'ils ont les moyens d'avoir fait tout ça, ils doivent savoir comment ce procurer les matériaux nécessaires, … »

Gary prit la place d'Aeryn pour tenter de tracer le numéro pendant que les deux femmes parlaient. A son visage, on pouvait deviner que cela ne donnait pas grand-chose.

L'irlandaise cherchait comment faire pour retrouver Plume et eut une idée. Si le RESO était impliqué, il y avait peut-être quelqu'un qui aurait des infos. Aeryn demanda son communicateur à Gary, le sien étant toujours en communication avec Aynira, et composa le numéro que lui avait laissé Nathalia Simanova, la rousse qui semblait vouloir faire tomber les fruits pourris.

Après quelques sonneries, la rousse décrocha et Aeryn lui expliqua brièvement la situation, lui demandant de se renseigner pour trouver des noms ou des lieux susceptibles de les aiguiller. La russe raccrocha en promettant d'essayer mais n'étant pas sûre du résultat. C'était déjà ça.

Alors qu'elle rendait son Bell à Gary, dépité de ne rien trouver, la voix d'Aynira résonna à son oreille. On l'avait enlevée dans le parc mais, à part le lieu de l'incident, il n'y avait rien.

« Ils ont aussi déconnecté la puce. Le parc est bondé le samedi matin. Ils n'auraient pas pu partir avec une femme inconsciente ou se débattant sans attirer l'attention. Et je suis presque sûre que Plume ne les aurait pas suivi de son plein gré, … Rentre sur le JPS qu'on discute de la suite, … »

Nadira écouta l’explication que le donna l’irlandaise mais cela lui semblait trop facile. Elle laissa Xinan exprimer ses doutes.

- Je comprends votre raisonnement, docteur Sincet, mais gardez en mémoire une autre possibilité. Vous pourriez bien être la réelle cible de cette manœuvre. L’alliance avec les Narisien est jeune et ils n’apprécieraient sans doute pas que vous offriez à nos ennemis des plans de leur technologie sur un plateau. Pas plus que le commandement terrien. Je voudrais déstabiliser toute la structure de commandement de la station, c’est un plan que j’envisagerai."

Le symbiote ayant exprimé ses doutes paranoïaques, Nadira reprit les commandes à temps pour écouter le rapport d’Aynira.

« - Ils devaient être nombreux pour arriver à maîtriser Plume. Nous devons chercher une camionnette ou quelque chose d’approchant. À moins qu’il ne fasse usage de téléportation, auquel cas, Gary devrait en trouver des traces aisément. »

Décidément, cette organisation était vérolée jusqu’au trognon. Nadira se retint de soupirer et suivi les événements avec attention. Au moins, Engleman était efficace et il identifia en quelques minutes trois candidats potentiels à la manipulation du téléporteur. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ils se retrouvèrent tout trois en cellule. Mais les faire craquer prendrait du temps.

"- Si vous me laissez accéder à l’armoire de l’infirmerie, je peux confectionner rapidement un serum de vérité à base de Pentothal et quelques autres psychotropes. Ça ne prendra pas longtemps pour qu’ils nous avouent tous leur petit méfait et cela reste normalement sans danger."

Elle regardait très sérieusement la chef de la station, n’attendant que son aval pour préparer un cocktail qui aurait fait avouer un muet.

Une fois l’autorisation obtenue, Nadira ne se fit pas prier. Elle se rendit à l’infirmerie et passa sans attendre dans la zone réservée ou se trouvait les produits les plus dangereux de la station et qui avait constitué son univers quelques mois auparavant. Mine de rien, tout cela lui manquait terriblement.

Il ne lui fallut que quelques minutes pour obtenir le mélange qu’elle désirait. Inutile de révéler aux autres qu’elle avait déjà utilisé ce genre de produit, dans des circonstances plus ou moins douteuses.

En ressortant, elle fit un crochet par sa cabine pour y récupérer l’arme qui s’y trouvait depuis son arrivée. Autant être préparé à tout. Elle ressortait lorsqu’une idée lui traversa l’esprit. Elle payait toujours le pilote qui l’avait ramené ici. Un peu de muscle en plus ne serait sans doute pas du luxe.

Elle se souvient qu’il s’entraînait régulièrement au maniement du pistolet et se rendit rapidement au stand de tir d’où sortait justement le jeune homme.

"- Ah monsieur Hayes. Je pourrai avoir besoin de vos services dans les minutes qui viennent. Voulez vous venir avec moi, je vous prie ? Je vous expliquerai en chemin ce qu’il se passe."

Une fois aux cellules, elle comprit que le coupable avait été identifié. Mais celui-ci refusait obstinément de parler.

« - Tenez-le-moi, dit-elle avec un sourire sinistre. »

Après avoir piqué le suspect, il ne fallut que quelques secondes pour que celui-ci avoue ses crimes. Évidemment, il divagua un moment ensuite, mais Xinan était un interrogateur expérimenté. Il n’eut aucun mal à le ramener sur le sujet du jour et lui faire confesser tout ce qu’il savait.

Le timing s’accéléra soudain, le kidnappeur ayant apparemment découvert que l’on s’intéressait à lui. Pensait-il vraiment rester anonyme ?

« - Allons-y, confirma Xinan, confirmant qu’il n’entendait pas être laissé sur la touche. »

Un instant plus tard, ils étaient en zone 52, au niveau indiqué par le prisonnier, et il put répondre à la question.

« - Quelques mètres. Cela devrait être suffisant vu la configuration des couloirs. Mais essayons de rester discret. Madame Leyva, je vous suggère de passer devant, vous avez les meilleurs réflexes. Monsieurs Hayes fermera la marche et protégera nos arrières. Docteur Sincet, vous devez connaître les lieu mieux que nous tous. A vous de nous indiquer comment couvrir la zone le plus vite possible.»

Elle dégaina l’arme qui pendait à sa ceinture et emboîta le pas à la Narisienne, recherchant la trace de Plume, la tueuse de Goa’uld… Si le moment n’avait pas été aussi dramatique, il en aurait ri.

Zander comprit vite ce qu'il y avait dans la seringue lorsque le prisonnier se mit à parler. Il écouta avec attention. Donc il y avait des traîtres au SDT ? Pas très surprenant et pas forcément rassurant non plus, vu ce qu'il venait de se produire.

Il relâche l'homme une fois qu'il eut terminé de parler. Il entendit Aeryn donner l'ordre de les téléporter sur Terre. Avant qu'il ait eu le temps de dire quoi que ce soit, il se retrouva sur une base.

« J'imagine que c'est trop tard pour vous rappeler que je n'ai pas le droit de me rendre sur Terre ? » soupira-t-il.

Au moins, il ne serait pas blâmé pour cette escapade non autorisée en raison de l'urgence de la situation et de qui avait pris la décision. Il écouta la suite en silence, se retenant de faire remarquer que l'ennemi n'était peut-être pas seul et armé et qu'ils ne feraient peut-être pas le poids.

*Ma foi, ça pourrait être pire...* se dit-il.

« Vous savez que je ne suis pas armé ? Et que je ne pourrais donc pas protéger grand-chose en cas d'attaque... » fit-il remarquer avant d'emboîter le pas au reste du groupe.