Achilles - Passerelle - Porte à porte

Malgré une concentration habituellement inébranlable, Skylar planchait et bloquait sur le petit message que lui avait donné le Commandant Parfait à traduire.

A première vue, le message n'avait pas l'air compliqué, quelque petites phrases courtes n'auraient pas dû chambouler le linguiste, mais dans ces circonstances, et la situation qui pouvait en découler effrayait Frost.

Au sol, la situation semblait se résoudre pour le duo disparu, les vaisseaux ennemis semblait maintenir le statu quo et la passerelle était en effervescence. On sentait la tension augmentait dans la salle, en même temps que la température.

Prit tout à coup d'une soif incontrôlable dû au stress d'échec fasse à cette simple traduction, Skylar se dirigea à grand pas chercher une bouteille d'eau très fraîche au mess, avant de revenir s'asseoir derrière son bureau de la passerelle.

Skylar se rendit compte de ce qu'il se passait pour qu'il n'arrive pas à se concentrer autant : il s'inquiète. Il ne s'était jamais vraiment inquiété pour rien auparavant, pas de grand stress avec des pertes humaines, et surtout, amicales... En peu de jours qu'il était là, il s'était déjà attaché à la plupart de membres de l'Achilles, sans vraiment avoir parlé avec eux, il a de suite senti un lien fort qui les unissaient, et que Frost cherche depuis pratiquement sa plus tendre enfance. Ces collègues sont plus que ça, ils sont une deuxième famille aimante qu'il ne faut pas laisser tomber.

Frost sorti alors ses lunettes de sa sacoche, bu plusieurs gorgées d'eau et se remit à la tâche, avec plus d'ardeur qu'un Tyrannosaure face à une brebis.

[Résolution]

A force de persévérance et de concentration, permise par les membres dans la salle qui essayaient de le laisser un peu au calme, Skylar arrivait enfin à déchiffrer ce message

Dernière édition par Skylar Frost le Ven 20 Mai 2016 - 23:31, édité 1 fois

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'Résolution (31-60)' :

L'Achilles était en place. Les rapports revenaient au fur et à mesure jusqu'à la passerelle confirmant que tous les postes du vaisseau étaient préparés à l'affrontement à venir. Un calme étrange planait sur le petit espace. Les gens bougeaient peu, échangeaient le minimum de mots possible et chuchotaient presque quand ils le faisaient. Mais calme n'était pas tout à fait le bon mot pour décrire l'atmosphère. Les gens étaient stressés, nerveux en l'attente de la bataille à venir. L'attente était souvent le pire ennemi de la résolution de chacun. Lawrence le ressentait. Elle le ressentait chez les gens derrière elle et en son propre fort intérieur. Garder le contrôle, rester calme, c'était ça la clé. Si elle gardait la tête froide les choses ne pouvaient pas déraper. La jeune femme se forçait à inspirer et expirer calmement, son regard était verrouillé sur le vaisseau ennemi. Elle avait fini par regagner le fauteuil de commandement et observait le vaisseau ennemi comme si elle pouvait lire les pensées des jaffas l'occupant. L'attitude de la jeune femme trahissait une agressivité tout juste contenue. Son dos épousait le dossier de la chaise mais la manière dont sa main reposait contre sa joue droite et ses doigts dansaient au dessus des boutons du fauteuil montrait à quel point elle n'attendait qu'une excuse pour agir.

* On s'en tient au plan, offre de reddition et si refus...élimination pure et simple. Surtout garder les notre en vie. *

Un message du sergent Swagger leur parvint du sol. Il indiqua que le lieutenant Bolger et le docteur Theo avaient été retrouvés. Une vague d'engouement s'empara de la passerelle accompagnée de quelques applaudissements. Une inquiétude venait d'être ôtée des épaules des membres de l'équipage. Le sergent-chef elle-même se redressa d'un coup dans le fauteuil. " Oui ! " Lâcha-t-elle en réaction à l'annonce. Un véritable sourire s'affichait sur le visage de la jeune femme. Bien entendu le rapport sur la blessure du Mei était inquiétant mais au moins elle était en vie.
Les réjouissances furent cependant de courte durée. L'annonce d'un contact hostile au sol ramena l'ensemble des personnes présentes sur la passerelle à la dure réalité de la situation. Chacun se reconcentra sur sa tâche. Lawrence fit de même et retourna son attention vers Skylar qui s'affairait à traduire les communications Jaffas. Savoir ce qu'ils se disaient pouvaient représenter un avantage non négligeable. Elle attendit la traduction et écouta avec la plus grande attention ce que disait le linguiste. Il était en train de percer le langage des goa'ulds et donnait un sens à leur charabia. La traduction ne fit que renforcer la résolution du sergent-chef. Il s'agissait bien d'une campagne en cours de Tonatiuh, campagne dont elle n'était pas pressée de connaître l'issue tant le STD semblait en retard.
Sans leurs puces ou radios il était impossible de téléporter directement le docteur et le lieutenant. Si les jaffas avaient accroché Swagger ils devaient avoir rapporté leur présence au croiseur maintenant. Une nouvelle demande s'enchaîna de la part de JP-1. Cette fois elle venait de leur leader. Elle donnait l'ordre de téléportation. Comme le confirmait la traduction de Frost, les jaffas étaient venus pour la Porte. Sa disparition allait mettre le croiseur ennemi en alerte et s'ils étaient à moitié moins bête qu'elle le pensait ils lanceraient leurs appareils de chasse. Un nouveau message de Mei demandant du renfort fit l'effet d'un déclencheur chez Sarah. La situation était sur le point de basculer en leur défaveur. Du moins c'est l'impression que donnait les choses depuis la passerelle. La jeune femme bondit de son fauteuil et joignit les mains dans son dos. Elle laissa s'écouler quelques secondes en silence.

* Bon ça suffit, on passe aux choses sérieuses maintenant. *

Puis elle s'exprima d'une voix décidée mais mesurée :

" Mettez-moi en contact avec Hawkeye 1. "

Quand elle eut confirmation que le canal fut ouvert elle poursuivit :

" Lieutenant, nous avons besoin de vos oiseaux sur la zone du sergent Swagger. Soutenez le de votre mieux et mettez moi ces jaffas en pièces. Couvrez leur retraite. "

Elle se retourna :

" Solution de tir avec les MIRES sur le vaisseau et les jaffas au sol, maintenant ! Je ne tolérerais aucune marge d'erreur. Feu a volonté ! "

Avec les modules remplis d'explosif le terrain allait être labouré dans les grandes largeur et quiconque se trouverait à proximité serait vaporisé. Plus le groupe du sergent Swagger serait éloigné mieux il s'en tirerait. Elle fit un geste circulaire de la main pour être de nouveau mise en communication:

" JP-1, JP-1 de l'Achilles téléportation en cours, la retraite du sergent Swagger et son groupe va être couverte par nos F-311 et nos MIRES. Envoi de troupes supplémentaires au sol trop risqué tactiquement. Sergent, nous déclenchons un tir similaire au protocole broken arrow. Je vous suggère de prioriser votre retraite. "

" Téléportez l'objectif et JP-1 à bord du C-101 dès que possible. "

L'attention de Sarah revint sur le croiseur ha'tak. Sa voix tonna plus fortement cette fois :

" Sonnez l'alarme. Condition de combat, désoccultez le vaisseau, et assurez notre pleine puissance sur les boucliers vers l'avant, corrigez notre trajectoire pour faire écran avec JP-1. Ouvrez moi un canal de communication avec ce vaisseau, en clair qu'ils ne manquent rien. Monsieur Frost, préparez une traduction écrite à leur envoyer je vous prie. "

La jeune femme fit encore un pas sur la passerelle en direction des vitres et s'exprima :

" Au croiseur goa'uld de Tonatiuh. Ici le croiseur Terrien BC-305 Achilles. L'ensemble de notre armement est opérationnel et verrouillé sur votre bâtiment. Nous sommes au fait de la raison de votre présence et de la présence de votre équipe au sol. Vous avez une chance, et une seule de vous rendre. Abaissez vos boucliers, déposez vos armes et rassemblez votre équipage dans vos hangars. Ouvrez le feu et vous serez détruit, lancez votre chasse et vous serez détruit, tentez de communiquer avec quiconque autre que nous et vous serez détruit, tentez de fuir et vous serez détruit, amorcez la moindre activité suspecte et vous serez détruit. Ne me mettez pas à l'épreuve ... Vos hommes au sol l'ont fait et il n'en restera pas un pour témoigner des conséquences. "

Sarah avala difficilement sa salive en fixant le vaisseau ennemi. Elle attendait maintenant la réponse du croiseur avec un mélange de nervosité et de résolution.

Paul avait réussi à casser le brouillage ennemi. Frost avait traduit le message. Visiblement c'était les forces de Tonatiuh. Ils étaient au courant que les terriens étaient sur place. Ils devaient les éliminer. Paul leva la tête quand Sarah prit les décisions adéquates.

Il fallait passer à l'action. Bolger et Teoh avaient été retrouvés par JP-1 mais ils étaient sous le feu ennemi. Sarah réagissait au quart de tour.

Paul suivait les actions de Sarah avec attention.

Ils allaient passer à l'attaque. Paul se préparait à contrer la moindre avarie des systèmes du vaisseau pour optimiser la puissance de feu et des boucliers du vaisseau.

Il commença par couper l'occulteur et activer les boucliers de l'Achilles.

[RESOLUTION : Informatique]

Il remarqua l'activation du bouclier et se tourna donc vers Sarah.

"L'occulteur est coupé et les boucliers sont activés. Prêt au combat."

Paul attendait la suite.

"Passons en DEFCON 1 alerte maximum."

Paul laissa ensuite Sarah mener le jeu. Le combat était quand même bien plus son domaine que celui du scientifique qui préférait s'occuper de l'optimisation des systèmes durant le combat. Il s'assurait concrètement que le BC-305 réagissait comme il le voulait à sa création.

Dernière édition par Paul Parfait le Mar 24 Mai 2016 - 11:27, édité 1 fois

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'Résolution (61-80)' :

[Résolution : MIRES : utilisation du dé gène des ancien : Oui = réussite, Non = échec]


Les techniciens et Paul Parfait s'affairèrent à exécuter les ordres de Lawrence jusqu'à ce que l'un d'eux prennent la parole d'un ton hésitant.

"Sergent-chef, … Nous ne pouvons pas verrouiller le vaisseau ennemi au sol, … notre angle de tir est trop mauvais…"

Il attendit la réponse de la militaire et en profita pour aider à sécuriser le vaisseau en vue de la prochaine altercation. L'occulteur se désactiva et les boucliers furent opérationnels en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire. Cependant, un autre point posait problème.

"Sergent-chef, on ne peut pas téléporter la porte sans balise. La localisatin du rayon serait trop imprécise. L'équipe au sol devra aller en poser une. Je téléporte tout de même les membres de l'équipe restant dans le C-101. Dois-je téléporter le vaisseau à bord au risque d'abandonner la Porte ?"

Le technicien était scotché aux lèvres de Lawrence, prêt à accomplir la manoeuvre qui lui serait dictée.

Le message vocal en direction du vaisseau ennemi ne reçu aucune réponse. Soit ils réfléchissaient, soient il préparaient un mauvais coup. Pour le moment, les capteurs de l'Achilles ne détectaient aucune manoeuvre dangereuse de leurs ennemis.

Dernière édition par Superviseur JPS le Mer 25 Mai 2016 - 19:28, édité 1 fois

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'Gène des Anciens' :

Skylar ressentait la pression alentour et personnelle et avait un peu de mal à la supporter. Il ne voulait évidemment pas décevoir ses compagnons, mais il fallait dire que la situation était toute nouvelle pour lui et il ne savait pas comment la gérer. Malgré cela, ses collègues comptaient sur lui et il décidait qu’il ferait de son mieux pour obéir aux ordres, quitte à craquer dans ses quartiers plus tard si besoin.

Les informations, les ordres et les communications fusaient de partout, il était presque impossible de tout suivre à la fois, mais le Sergent-Chef Lawrence répondait et commandait magnifiquement et efficacement.

Des moments de vide permettaient à Skylar de respirer profondément avant de continuer la transmission et la réception de communication et de traduction à la demande de Lawrence.
Après quelques minutes de suspense durant lesquelles Lawrence semblait surpassée, elle revint à l’attaque en motivant les troupes et en scandant des ordres en supposant qu’ils seront tous respectés… ce qui était le cas. Le Sergent-chef demanda à Frost d’envoyer une communication légèrement menaçante aux avions de chasses envoyés qui ne respectaient apparemment pas ses ordres.

Il eut à peine le temps d’envoyer cette communication avant que Lawrence ne le sollicite pour une traduction écrite en simultanée avec le Ha’tak des Goa’ulds.

[Résolution]

Après un moment d’hésitation suite à la phrase directe et sèche de la militaire, le linguiste trouva ses mots en goa’uld et envoya le message écrit comme demandé sans se demander si ce choix de mot était judicieux dans ce genre de situation. Une seule seconde en regardant Lawrence le convainc d’obéir avec confiance.

Dernière édition par Skylar Frost le Mar 31 Mai 2016 - 23:10, édité 1 fois

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'Résolution (31-60)' :

Le Ha'tak ne répondait toujours pas. Et l'équipe au sol ne donnait pas beaucoup de nouvelles sur ce qu'il se passait. La situation était sur le point de dégénérer. Encore quelques minutes d'inactivités de la sorte et elle devrait déclencher les hostilités. Plusieurs problèmes se poseraient alors. Des chasseurs pourraient passer à travers du rideau de feu de l'Achilles, des troupes supplémentaires pourraient passer au sol par leur propre moyens de téléportation ou d'anneaux de transports. Le pire qui pouvait arriver serait encore qu'un tir du croiseur passe au delà de l'Achilles et touche le sol. Les goa'ulds ne feraient probablement pas autant d'efforts qu'eux pour limiter les dégâts collatéraux.

Lawrence ferma lentement les poings. Un geste imperceptible mais qui témoignait de la tensions qui l'habitait. Elle craqua et ses poumons se gonflèrent alors qu'elle était sur le point de donner l'ordre d'ouvrir le feu. Au même moment la nouvelle du décollage du C-101 avec la Porte à son bord parvint à la passerelle. La jeune femme s'étrangla presque en se retenant de donner l'ordre de tirer. Elle pivota soudainement et traversa les rangés de consoles en donnant de nouveaux ordres :

" Redirigez toute l'énergie sur les boucliers et la propulsion ! Désarmez nos têtes nucléaires et rappelez tous nos chasseurs dans l'instant. Préparez le croiseur pour un saut dans l'hyper espace, direction la base. Exécutez le saut dès que tous nos F-311 seront de retour. On ne laisse personne derrière ! Et s'ils pouvaient se donner la peine d'escorter le C-101 sur le chemin du retour ça serait très généreux de leur part. "

Le sergent-chef termina son tour et revint pratiquement à sa position de départ. Elle retint son souffle en fixant Le ha'tak. il ne fallut pas plus de cinq ou six minutes pour que le transport s'arrache à l'atmosphère de la planète et rejoigne le hangar. Le croiseur goa'uld laissa place à la profondeur de l'espace qui se déchira pour laisser le BC-305 filer en hyper-espace. La gorge de Sarah se dessécha subitement et elle crut qu'elle allait tourner de l’œil. La tension qui s'était emparée d'elle l'abandonna. De même que la dose d'adrénaline qui courait à travers ses veines. Le commandant adressa quelques mots à Skylar et elle mais elle ne les enregistra pas. Elle se retourna et salua le commandant alors qu'il quittait la passerelle :

" Effectif présent à 100 %, aucune perte à déplorer. " Ses derniers mots étaient sortis d'une voix faible et cassée.

Elle se rendit compte de la pression à laquelle elle s'était soumise sur la passerelle. Les choses avaient été faciles sur le terrain en un sens. Prendre des risques avec sa propre vie, prendre des décisions qui n'engageaient qu'elle était tout autre chose que d'engager les autres au sol et dans l'espace. Lawrence soupira et sortit la gourde qui se trouvait à l'arrière du gilet tactique et la déboucha. Elle en but une gorgée et prit place dans le fauteuil de commandement. Elle s'assit juste au bord de celui-ci et regarda le sol presque pliée en deux. Elle se sentait vraiment à bout de force. Sarah était sur le point de prendre une nouvelle gorgée quand elle remarqua le léger tremblement dans sa main gauche. Elle fit jouer celle-ci en l'ouvrant et la fermant lentement sans parvenir à se séparer de ces spasmes.
Lawrence se redressa en prenant une grande inspiration. Elle sentait son champs de vision être troublé par quelques larmes qu'elle retint. Elle décida qu'il serait temps de retourner à ses quartiers avant de craquer devant tous.

Le sous officier venait tout juste de se lever quand elle vit quelqu'un entrer sur la passerelle. Elle l'observa avec un air grave et une boule au ventre. L'homme portait des vêtements qui faisaient très civils ainsi qu'une barbe fournie et un sac à dos passé à l'épaule. Le sac avait l'air ridicule sur le dos du colosse. L'homme était presque aussi grand que Méta et ne donnait pas l'impression d'avoir un poil de muscle de moins que le géant armuré. Il ne fallait pas être psychologue pour comprendre que le nouvel arrivant n'était pas venu jusque là pour féliciter tout le monde.

* Pas maintenant s'il vous plaît... *

Malgré son épuisement passager Lawrence fit le tour du siège et attrapa son gilet qu'elle enfila sans refermer ni zip ou clip d'attache. Elle fit un pas jusqu'à être tout à se trouver face au géant et leva la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux :

" Monsieur, je suis le sergent-chef Lawrence. Je peux vous aider ? "

L'américaine de tout juste 26 ans dévisagea l'homme. Il devait venir de JP-1, et quoiqu'il ait à lui reprocher, s'il s'excitait elle serait assurément partie pour passer un sale quart-d'heure. Elle ne remarquait plus le léger tremblement qui perturbait sa main gauche.

Si il y avait bien quelque chose que Noa détestait par dessus tout, c'était les coups d'éclats. D'habitude, il en était extérieur et n'intervenait que pour désamorcer les conflits. Être l'auteur d'un désaccord faisant s'échauffer les esprits ne lui plaisait guère. Lorsque Lawrence lui répondit, elle s'expliqua sur ses choix, mais il voyait bien qu'elle bouillonnait intérieurement.
Une larme coula sur sa joue et paralysa le néo-zélandais.
Il comprit qu'il avait eu tord de s'en prendre à elle lorsqu'elle lui lança qu'elle avait été seule à gérer la crise contrairement à ce que la procédure le voudrait. Cette fille devait sûrement être brillante si on l'avait propulsé à cette place si rapidement. Mais était-ce de la confiance ou de l'inconscience ? Une erreur à ce niveau et sa carrière serait fichue. Et ce n'est rien comparé au choc psychologique engendré. Finalement, il se demanda si ce commandant Parfait n'avait pas des intentions malveillantes envers elle. Peut-être voulait-il saper sa carrière en la poussant à faire des choix difficiles sans back-up ?

La question n'était pas là pour l'instant. Noa vit Lawrence se décomposer lorsqu'il lui parla d'Emy. Encore une erreur. La jeune femme devint livide et de grosses larmes coulèrent sur ses joues. Elle se plia en deux et pendant un instant la jeune homme crut qu'elle s'apprêtait à rendre son déjeuner. Finalement, elle s'affala contre la paroi.

Noa la regarda avec des yeux de chiens battus. Jamais il n'avait poussé quelqu'un à bout ainsi. Il était totalement désemparé. Une vague de culpabilité l'assaillit et un frisson lui parcouru l'échine. Il s'accroupit à ses côtés et posa ses mains sur les épaules de la jeune femme. Il ne savait pas quoi dire. Il ouvrait la bouche et la refermait sans qu'aucun son ne sorte.
Finalement, il leva la tête et jeta un regard circulaire. Si quelqu'un apparaissait dans le couloir et était témoin que le sergent-chef avait craqué, ça ne serait surement pas bon pour elle.
Sa réflexion précédente lui traversa l'esprit. Le commandant Parfait. Peut-être n'attendait-il que ça ?

Sans un mot, Noa attrapa la jeune femme, la porta dans ses bras et fit quelques mètres pour entrer dans la première pièce adjacente inoccupée; l'armurerie. Il la déposa au sol contre un mur et ferma la porte avant de venir s'asseoir à ses côtés.

" Je ne voudrais pas que vos hommes vous voient ainsi. La plupart en général ont déjà du mal à accepter une femme en supérieur. " dit-il à mi-voix.

Noa pensait qu'il lui fallait juste un instant pour se laisser aller, puis souffler et se reprendre. Si ce moment pouvait se faire à l'abri des regards, c'était mieux.
Il la regarda de biais, assise à ses côtés. Elle avait l'air si jeune, sa tête blonde dépassait d'un amas de vêtements trop grands pour elle. Dans un élan de compassion et de tendresse, il eut soudain l'envie de la serrer dans ses bras, mais il n'en fit rien. Il savait que c'était profondément déplacé et inapproprié.

Le sergent-chef avait le regard rivé sur le sol et était abattue par la culpabilité. Elle avait été tellement résolue, si sûre d’elle sur l’instant qu’elle n’avait pas réalisé les conséquences de ses ordres. Elle aurait pu causer beaucoup de tort à beaucoup de monde. Si les choses avaient dégénérées le personnel de l’Achilles aurait pu être blessé et de lourdes pertes auraient été à supporter. Tout ça par sa faute. Être brave et audacieux pouvait payer, mais cela pouvait également coûter très cher à d’autres et détruire des vies. Elle en prenait conscience de manière très dure. Maintenant Lawrence se voyait comme un monstre sans cœur. Elle aurait pu refuser de prendre en charge les opérations et devait s’en prendre qu’à elle-même. La respiration de Sarah était saccadée.

* Ne craque pas, ne craque pas, tu as pris une décision tu dois l'assumer, te laisse pas aller. *
Elle sentit des mains se poser sur ses épaules. Elle sursauta d'abord surprise puis se détendit un peu. Elle se sentit soulevée du sol, emportée par Noah et se laissa faire. Son visage exprimait le douloureux tiraillement interne qu'elle ressentait. L'homme la déposa contre une cloison. Elle releva le regard et reconnu l'armurerie. L'un des lieux du vaisseau où elle passait la majeure partie de son temps. Elle se sentait en sécurité. Elle leva un regard désolé vers le néo-zélandais. L'homme vint la rejoindre en s'asseyant près d'elle. Sarah hoqueta en essayant toujours de rester calme. Sa poitrine se souleva de manière saccadée pendant quelques secondes. Puis elle sembla se calmer, les hoquets s'espaçaient petit à petit. Puis elle sombra dans le silence. Elle retira son gilet et le mit de côté avec sa veste d'uniforme.
Sarah attrapa ses plaques et les considéra de manière absente. Après un court silence elle regarda sa montre, un geste qui pouvait avoir l'air curieux. Elle reprit d'un ton lent :

" Le commandant Parfait est un homme de beaucoup d'expérience qui porte de l'importance à ses hommes. Il me fait confiance je pense, mais j'ai peur que cette confiance soit mal placée, de ne pas être à la hauteur. J'ai été encouragée par Max…le lieutenant McLoyd je veux dire et le lieutenant Bolger. C'est grisant…mais je suis pas sûre de répondre à ce qu'ils espèrent. "

Sarah prit une grande inspiration et soupira :

" Les gens sont extraordinaires ici. Lorsque le STD m'a recruté je sortais de quelques semaines de convalescence, avec même pas deux ans d'expérience du terrain. J'étais quartier-maître de seconde classe dans les unités riverines de la Navy. Partout où je regarde les gens sont brillants, linguistes, archéologues, pilotes, scientifiques, médecins, vétéran de l'Iraq, de l'Afghanistan…je les vois et je me dis que j'ai de la chance d'être avec eux. "

La jeune femme lâcha ses plaques et joua avec ses doigts :

" Etre envoyée au cœur de l'enfer et risquer ma peau je m'en moque. Mes équipiers sont les meilleurs et grâce à eux je sais qu'on surmontera tous les dangers. J'avais…j'ai toujours la plus grande admiration pour le responsable militaire de bord. Le lieutenant S'Fallen. Lui il en a vu, c'est un rock, il restait calme dans toutes les situations. " Elle soupira " Lors de la dernière mission je l'ai vu craquer. J'en ai parlé à personne jusque-là. Je sais pas quel mal ça ferait à sa carrière. Mais j'me suis dit, pourquoi lui et pas moi ? Et si je craquais aussi ? Si…je mettais en danger mes équipiers… "

Sarah regarda à nouveau sa montre et essuya les larmes sous ses yeux :

" 7 minutes, on est ici comme à bord d'un navire monsieur. On aura pas plus de 3 minutes de calme encore avant que quelqu'un n'arrive. Je…je suis désolée de vous avoir mis en danger monsieur. Pas d'excuses monsieur. "

Noa entendit la jeune femme se calmer petit à petit. Il avait plié un genou, ramené contre lui, et avait posé son bras dessus. Sa main gauche pendant dans le vide. La tête plaqué contre le mur derrière lui, il regardait le plafond. Après un long silence, Lawrence bougea enfin, elle se débarrassa de son gilet et de sa veste.
Noa en profita pour ouvrir son sac posé à ses côtés. Il en sortit une bouteille d'eau et un paquet de mouchoirs qu'il lui tendit. Voyant que la jeune femme était absorbée dans ses pensées en triturant ses plaques autour de son cou, il posa le tout à côté d'elle sans un mot.
Puis, elle se mit à parler. Noa l'écouta attentivement sans l'interrompre. Il était évident qu'elle avait besoin de parler, de se confier, qu'elle en avait gros sur le coeur. Le néo-zélandais comprit qu'elle avait beaucoup de respect pour Parfait. Sa certitude ne changea pas entièrement l'idée que Noa avait commencé à s'en faire. Il comprit également qu'elle avait beaucoup d'admiration pour son supérieur, un certain s'Fallen du moins jusqu'à il y a peu. Elle avait un peu hésité et croché quand elle lui avait parlé. Elle semblait avoir été profondément touché par son "craquage". Quelque chose lui dit qu'il y avait peut-être autre chose derrière tout ça. La manière dont Lawrence lui avait décrit s'Fallen dépassait légèrement l'admiration purement professionnelle.

" Ne soyez pas si dur avec vous même. Je ne vous connais pas, mais ce qui est sûr c'est que personne n'est arrivé ici par le fruit du hasard. Ni vous ni les autres. "

C'était un fait. Le SDT ne se permettrait pas de recruter des incompétents, mais ça il ne devait pas être le premier à lui avoir dit. Lawrence manquait clairement de confiance en elle, et la détresse dans laquelle l'avait trouvé Noa lui avait fait mal au cœur.

" Vous devriez vous confier à quelqu'un pour faire redescendre la pression. Peut-être ... McLoyd, c'est ça ? Vous m'avez l'air proche. Vous l'avez appelé par son prénom... C'est en gardant tout au fond de soi que l'on finit par craquer. "
Noa passa sa main gauche sur sa nuque et se mit à la masser doucement. Il aurait voulu en faire plus, en dire plus, avoir les mots pour lui redonner le sourire, mais il ne connaissait ni elle, ni son environnement de travail, ni ses collègues.

C'est alors qu'elle eut de nouveau un regard pour sa montre. Ce geste incongru fut rapidement expliqué. Selon elle la probabilité pour qu'une pièce reste vide sur l'Achille, l'était pendant environ 10 minutes.
Noa sourit à la fin de sa remarque.

" Oh ! Par pitié ! Appelez-moi Noa ! Je suis ni militaire ni un vieillard, alors les "monsieur" ne me conviennent pas." lâcha t-il avec un demi-sourire.

Il se redressa et regarda Lawrence de toute sa hauteur. Il lui tendit une main pour l'inviter à se relever.
Noa repensa à ce qu'il avait dit un peu plus tôt et ne lâcha pas la main de la jeune femme tout de suite lorsqu'elle fut sur pied. Il la regarda droit dans les yeux. Son sourire s'était effacé mais son visage n'en restait pas moins avenant.

" Je ne reviendrai pas sur mon point de vue concernant ... le tir... mais je voudrais m'excuser pour ma dernière remarque, sur ma fille. C'était déplacé et égoïste, nous avons tous quelqu'un à perdre. "

Noa se montra prévenant et attentif à l'attention de Sarah. Elle ne s'était pas attendue à s'être laissée aller de la sorte avant un bon bout de temps. Elle ne s'était pas attendue à craquer du tout en fait. Elle finit par ramasser le paquet de mouchoir qu'il avait déposé à son attention et sécha ses larmes. Il essaya de la rassurer quand à sa présence ici. La jeune américaine se contenta de hausser les épaules en regardant l'homme de la tête aux pieds :

" C'est gentil, mais je ne me fais pas d'illusions vous savez. Je suis le genre à raconter des âneries avec mes potes d'escouades, Get some ! Get some baby " Imita-t-elle " Je sais tenir un fusil et m'en servir, mais les grunts comme moi coûtent pas cher à former. Pas comme vous les civils, mon job est de faire en sorte qu'on ne perde pas un cerveau utile comme le votre quelle que soit votre spécialité. "

Elle acquiesça à la suggestion de Noa concernant le fait se confier à Max. Max...sa meilleure amie dans ce bazar depuis qu'elle était arrivée. Elle sourit en pensant à son amie.

" Vous avez vu juste Max...Max et moi on s'est liée d'amitié dès notre première mission. C'était comme ça, l'alchimie a marché. Mais depuis elle devenue second du vaisseau et officier. Je suis sergent et elle lieutenant. Je...je dois essayer de rester professionnelle même si c'est pas tous les jours facile. "

Après avoir repris sa montre et s'être de nouveau excusée. Elle fut surprise en l'entendant la reprendre sur sa manière de l'appeler monsieur. Elle sourit et secoua la tête.

" Désolée c'est l'habitude monsi...Noa."

Elle accepta la main qui lui était tendue et fut remise en rien de temps. Par sa stature l'homme lui rappelait Méta. Il la fixa et ré insista sur le message qu'il voulait faire passer. Le visage de Sarah retrouva un air grave. Elle acquiesça en tapota sur la poitrine de l'homme le poing fermé à deux reprises.

" J'ai compris la leçon croyez moi. " Elle hésita sembla ouvrir la bouche et se ravisa. " Vous excusez pas. Vous avez bien fait. Il arrive parfois d'oublier pour certains d'entre nous qu'on peut être ce quelqu'un qu'on a à perdre. Et vous avez bien fait de me le rappeler. "

Elle fixa le néo-zélandais pendant quelques secondes. Elle voulait le remercier, elle esquissa un geste pour le prendre dans ses bras et se ravisa au dernier moment. Elle secoua la tête en soupirant avant de détourner le regard. Elle posa ses mains sur ses hanches.

" Le nouveau linguiste de bord est très empathique et je crois qu'il va se demander où je suis passée. Je l'apprécie, c'est un gars bien mais je n'ai pas très envie qu'il me voit comme ça. "

Elle plissa les yeux et esquissa un sourire timide avant de hausser les épaules.

" J'ai une bouteille de rhum qui vaut le détour dans mes quartiers. Est-ce que un verre vous paraîtrait déplacé ? "