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Swhissh… Swhish… Swich…
 C’était le bruit répétitif qui résonnait dans la forêt. Encore. Et encore. Répété avec la même vitesse, telle une machine, avec une hargne presque perceptible.
Jonathan pivota sur son pied gauche avant de bloquer la lame de son adversaire avec son couteau. Pivotant son arme sur le côté, il désarma son adversaire en lui abimant le tendon, avant de dégainer son pistolet et d’appuyer sur la détente. Clic. L’arme émit ce clic caractéristique d’une absence de balle dans le chargeur. Et Jonathan resta immobile, seul face à ses adversaires immatériels.
Il ramena lentement ses bras vers son corps, avant de ranger ses armes et de terminer son entrainement, attrapant une bouteille d’eau pour se réhydrater.

Après les évènements de la semaine, il avait voulu avoir un peu de calme pour pouvoir se reposer, se préparer mentalement, et se ressourcer. Et le seul endroit qu’il voyait, c’était le Canada.

Sentant le froid commencer à mordre un peu, Jonathan remis sa veste, avant de commencer à rentrer. Cela faisait deux jours maintenant, deux jours ou celui-ci travaillait le bois, s’entrainait encore et encore aux disciplines qu’il lui manquait, pour s’apaiser l’esprit. Il avait un peu atteint sa limite qu’il pouvait contenir, une limite de chose étrange, de chamboulement dans sa vie qu’il ne pouvait plus retenir. Et il avait choisis d’abandonner le JPS pour quelques jours. Suffisamment pour reconstruire l’armure de fer qui était brisé.

Le jour commençait à peine à briller, et Jonathan songea à remonter le chemin de pierre qui menait au chalet. C’était un bâtiment éloigné de tout, situé en pleine forêt canadienne, situé au bout d’une longue route sinueuse. Le chalet était plutôt bien équipé, et bien bâtit, c’était une maison en bois, qui avait l’air ancienne, mais on pouvait voir ici et là des morceaux plus moderne, rénovés au fil des gens de passage et des années. Combien d’hommes ? Combien de personnes étaient venus pour aider, pour retaper cette vielle maison qui était remplie de souvenir ? Beaucoup, c’était perceptible rien qu’à la manière de voir le paillasson marqué « Home Sweet Home »…

La cheminée fumait légèrement, dansant avec l’antenne satellite qui se trouvait sur le toit avant de s’éloigner doucement, tandis qu’une légère musique de Jazz résonnait à travers la fenêtre ouverte.
Apparemment la maison était réveillée…
Jonathan monta les escaliers tandis que le vieux Eliot ouvrit un œil à son passage, tirant légèrement la langue.

« Je te ramène de l’eau t’inquiète pas j’ai compris. » dit Jonathan avec un sourire.

Le soldat poussa légèrement la porte tandis que le vieux chien lâcha un léger aboiement, avant de se rendormir.
L’intérieur de la maison était plutôt coquet, on voyait que beaucoup de gens étaient passés par là, rajoutant leur marque à droite à gauche pour l’occasion, tandis que le maitre d’œuvre orchestrait avec soins les réparations. Depuis qu’il était à la retraite, il retapait la maison quand il le pouvait, acceptant parfois l’aide des soldats de passage qui passait dormir un jour. C’était toujours un lieu animé ici quand il y avait du monde, soirée 90’ tellement mémorable…
Jonathan posa son sac avec ses affaires d’entrainement dans le placard sous l’escalier, avant de se laisser guider par l’odeur alléchante de bacons grillé.

La cuisine était typiquement à l’américaine, avec sa grande table au milieu et ses accessoires de cuisines accrochés au plafond, le tout gardant les touches marron du bois, s’accordant avec les nombreuses décorations très «  Typique » d’un chalet. A l’opposé de l’endroit par laquelle il était arrivé, il y avait la salle de repos, ouverte sur 180° sur la forêt, dirigé vers le sud, toujours éclairé et réchauffé à tout heure du jours et de la vie, avec son sofa, sa cheminée et ses chaises confortables. Jonathan se rappelait tellement des bons moments qu’il avait passé ici, assis au coin du feu tandis que tout le monde dormait, une couverture sur les jambes et un bon bouquins à lire, une tasse de chocolat chaud dans les mains, à s’évader dans les œuvres de Victor Hugo ou de Dickens.

Mais ce matin-là, ce n’était pas lui qui était assis dans le canapé face à la vue sur la forêt, mais une silhouette qu’il connaissait très bien. Ses pieds étaient posés sur le tabouret, croisant ses jambes longilignes dans les airs, avant de descendre vers son corps lové dans le fauteuil, une tasse de café dans la main droite et une fourchette dans l’autre main pour piquer les morceaux de bacons qui trainaient dans l’assiette à côté d’elle.

Jonathan ouvrit le frigo, lâchant un sourire en reconnaissant un de ses morceaux favoris sur les enceintes du salon, avant de prendre une bouteille de jus de pomme et de quoi se faire un bon petit déjeuner.

« Tu as du bacon sur le feu, sert toi ».

Le soldat lâcha un merci rapide, avant d’attraper la poêle et de se bruler la main.

« Rahhh !
-          Ça va ?
-          C’est rien, je me suis brulé la main ! Rien de grave ! »

Maugréant quelques injures à l’égard de la poêle pour faire bonne mesure, Jonathan se passa la main sous l’eau, attendant quelques secondes afin de faire disparaitre la douleur, et le soldat put enfin prendre sa nourriture et aller s’asseoir dans la salle de repos.
Il posa son assiette avant de s’asseoir à la table et de pouvoir commencer à manger en toute tranquillité.
Il se passa un temps, ou le soldat couvert de sueur et son opposé si égal restèrent à manger en silence, tandis que le vieux Eliot dormait tranquillement à l’entrée.

« Bien dormis ? »

La question mit du temps à arriver dans le cerveau de Jonathan, et celui-ci lâcha un soupir amusé.

« Oui, mais fait moi penser de laisser Eliot dehors. Mon dieu il ronfle mais alors je te jure, pas possible ! »

La jeune femme lâcha un rire léger, avant de continuer à manger.

« On s’occupe de quoi aujourd’hui ? La cabane à outil ? »

Le soldat s’interrompit quelques instant, avant d’avaler un verre de jus de pomme.

« Pourquoi pas, juste laisse-moi aller apporter de l’eau à Eliott et prendre une douche et on s’y attaque Nedjma. »

La jeune femme se contenta d’hocher la tête pour confirmer qu’elle était d’accord, avant de finir son plat à son rythme. Au moins avait-elle eu la décence de se lever et s’habiller avant de descendre… Si Jess avait appris ca… Il se serait fait massacré…

descriptionRendez vous au chalet EmptyRe: Rendez vous au chalet

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Le début de journée se passa lentement, les deux soldats travaillant le bois à leur rythme, alors que le soleil ne commençait qu’à peine à réchauffer l’air ambiant. Raboter du bois faisait franchement du bien à l’esprit fatigué de Jonathan, le mouvement répétitif apaisant son âme, loin de tout.
Travaillant presque comme une seule entité, ils commencèrent à créer la porte principale de l’endroit qui allait se rajouter au bâtiment principal, leurs permettant de stocker du matériel varié et disposer d’un endroit pour travailler les matériaux, ou les «  Jouets » que les visiteurs pouvaient ramener.
Les fondations principales de l’endroit étaient déjà construit, marque laissé par des soldats désormais retiré de la vie militaire, tandis que des soldats encore dans le métier avaient construit les murs en bois, arranger l’endroit afin d’éviter de tout faire sauter ou bruler au moindre problème.
Étrangement, quand Jonathan regardait ce bâtiment, il y voyait des hommes, des frères, une représentation parfaite des membres d’un groupe. Les vieux apportaient la fondation et l’expérience, ceux qui avaient un peu baroudé devenaient les soutient de cette troupe, tandis que les jeunots apportaient l’énergie et la nouveauté. Une véritable école de vivre et d’être, celle dans laquelle on trouve un certain intérêt et celle qu’on quitte avec regret.


Lorsqu’Eliot aboya, Jonathan effectua un dernier mouvement de rabot avant de reposer l’outil sur le bois qu’il travaillait. Il y avait deux règles à respecter dans le chalet, et chacun la respectait à la règle.
On respecte les lieux était la première règle, et nourrir le chien à 7, 12, et 20h était obligatoire.
Je vous laisse devinez l’heure si nous sommes en fin de matinée… Une véritable horloge de précision cet Eliot…

Aujourd’hui c’était au tour de Jonathan de cuisiner, et le soldat était donc partit en direction de la cuisine tandis que sa camarade profitait de cet instant de flottement afin de pouvoir profiter de la douche.

« Voyons voir ce qu’on a dans le frigo… » Dit-il en appuyant sur le bouton de la radio tandis que les premières note sautillante de la basse commencèrent à se faire entendre.



Ouvrant le frigo, Jonathan fit danser son regard de haut en bas, avant de s’arrêter sur trois choses, et 

*Simple, facile à faire accompagner d’un bon vin… Banquo !*

Attrapant ce qu’il avait besoin, le soldat sortit le tout sur la table principale avant d’attraper une poêle à l’arrivé des cuivres.
Une chose que le propriétaire de la maison avait fait, c’était de sonoriser la majorité des pièces. Y compris les toilettes. Allez savoir pourquoi… Mais en tout cas Jonathan en profitait un maximum lorsque c’était à son tour de cuisiner. Encore une habitude des commandos, la musique était quasiment l’une des quelques sources de distraction sur le front, et parfois parmi les accords de guitares de Pink, les violons de la chevauché des walkyries ou encore un bon vieux « Foudroiement », on retrouvait des irréductibles n’ayant pas des origines gauloises, restant sur des classiques du jazz, du swing, de quoi changer du front d’une certaine manière.

Attrapant l’appareil nécessaire pour faire cuire le riz et les courgettes, le soldat se mit au travail, coupant, vérifiant, assaisonnant, au rythme d’une voix claquant telle la batterie.
Une vingtaine de minute plus tard, deux assiettes attendaient sur la table principale de la salle à manger situé à l’opposé de la cuisine, avec une assiette de tomate dans un coin et une bouteille déjà ouverte prête à être dégusté. Ce n’était pas un grand cru, les meilleurs étaient cachés par le propriétaire qui ne les sortait que lors des grandes occasions, mais il s’agissait d’une bouteille adapté à la viande présentée. Il avait même eu le temps de nourrir le chien, qui ronflait désormais sur le paillasson, avant de déposer ce qu’il avait préparé dans la pièce.

Nedjma le rejoignit quelques minutes plus tard, un sourire bourgeonnant sur ses lèvres en voyant ce qu’il avait préparé.

« Bonne sélection de vin… Tu t’est amélioré depuis ta « Mort » »

Oui… Ses camarades étaient les seuls vraiment au courant qu’il n’était pas mort, vu qu’ils étaient présent quand il du disparaitre. Le soldat lâcha un sourire avant de ramener une bouteille d’eau et de se mettre à table, tachant d’oublier ce passé peu glorieux. Mais c’était avec ce passé peu glorieux qu’il avait rencontré celle qui lui avait sauvé le postérieur de nombreuse reprise.

Jonathan continua de manger à son rythme, se rappelant avec un sourire de ces moments assez amusant lorsqu’il était en couverture avec Jess…

Ce sourire n’échappa pas aux yeux perspicaces de Nedjma, qui lâcha un demi-sourire avant de boire lentement son verre de vin.

« Si tu te permets de plonger ton regard ou je pense, tu sais ce que tu risques Johnny boy… »

Le soldat revint sur l’instant présent, cherchant à comprendre son erreur avant de se rendre compte que la jeune femme avait un décolleté un peu… Vous voyez ce que je veux dire…

« Désolez, c’est juste que j’ai croisé pas mal de monde sur le chemin de ma " Mort", et je repensais à un petit coup de cœur… »

Nedjma resta immobile quelques secondes avant de lâcher un mince sourire et continuer à manger.

« Un coup de cœur pour notre Johny boy… Elle doit avoir le cœur bien accroché la pauvre… » Dit-elle d’un ton ironique en attrapant une pomme et y mordre à pleine dent.

Jonathan lâcha un sourire amusé, se promettant de se venger de cet affront plus tard…

Aprés avoir mangé.
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