Il faisait encore noir dehors. Les lampadaires dans la rue en contre-bas projetaient l'ombre des marronniers contre la fenêtre. La danse des branches derrière le rideau de tulle avait quelque chose d’hypnotisant.
Noa fixait la fenêtre, enroulé dans sa couverture. Elle sentait le neuf. Tout sentait le neuf ici. Il se demanda s'il n'avait pas fait une bêtise en acceptant le poste sur un coup de tête. Il ne savait rien du travail. Il ne connaissait pas les Etats-Unis. Est-ce que Emy allait s'y plaire ? Est-ce qu'elle allait se faire des amis ?
Le jeune homme ferma les yeux. Ces questions l'avaient harcelé tout la nuit, l’empêchant de dormir sereinement.
Il jeta un œil au réveil posé sur la table basse. 5 :19.
Patiemment, il attendit que l'alarme sonne onze minutes plus tard.
Alors, il se leva lentement, s'étira et attrapa un short qu'il enfila avant de quitter la chambre.
Dans le couloir, il passa devant la porte entrouverte d'une chambre. Il s'arrêta un instant et regarda Emy dormir à poing fermés. Elle serrait contre elle une peluche informe qui avait été autrefois un dauphin. Doucement il referma la porte et se dirigea vers la cuisine.
Noa poussa quelques cartons encore non déballés qui squattaient le plan de travail central. Il prit un saladier et entreprit de faire des pancakes. Vingt minutes plus tard, alors que le soleil commençait à se lever, la cuisine dégageait une odeur très attrayante de sucre et de pâte cuite.
C'est alors que la porte de la cuisine s'ouvrit sur une toute petite silhouette à peine éveillée.
Emy, 7 ans, se frottait les yeux en baillant. Ses longs cheveux châtains lui arrivaient jusqu'au creux du dos. Elle portait un pyjama bleu avec des motifs marins.
« Salut ma puce ! Bien dormi ? » lança Noa en vérifiant la cuisson du dernier pancake. Puis il posa la spatule et s'approcha de sa fille. Il la souleva à sa hauteur et l'embrassa avant de la déposer assise sur le plan de travail.
« Ouais ouais ! Mon nouveau lit est confortable. Et toi ? »
Noa hocha la tête en guise de réponse. Il servit les assiettes et sortit la confiture et le miel.
Emy se tourna vers un plateau d'échec posé sur la table et avisa les pièces. Le jeu était en cours. Sans hésiter, elle déplaça un cavalier. Noa s'approcha et bougea son fou. La petite fille se frotta le menton et tordit sa bouche sur le côté.
« Mange, c'est prêt ! Cette fois-ci tu auras deux jours pour y réfléchir ! » plaisanta le jeune homme.
Emy descendit du plan de travail et grimpa sur un haut tabouret, elle tira une assiette vers elle et tartina une large couche de confiture à la fraise sur un premier pancake.
Noa la regarda faire. Il avait reprit son sérieux.
« Je suis désolé de devoir partir deux jours, tu sais. »
La petite fille leva les yeux et sourit.
« C'est pas grave. C'est bien, c'est pour ton nouveau travail. »
Son nouveau travail. Il aimerait bien en savoir un peu plus d'ailleurs.
Ils avaient emménagé dans l'appartement de fonction à Colorado Springs deux jours auparavant. On leur avait présenté Mme Wellington, la nourrice qui allait s'occuper d'Emy lorsqu'il serait absent, comme stipulait le contrat. Il avait blagué en disant qu'elle était la personne idéale pour s'occuper d'une petite Kiwi1. La blague fit un flop unanime.
Puis, plus rien.
Enfin, la veille, il avait eu la surprise de recevoir un coup de fil bien mystérieux qui lui demandait de se rendre à Las Vegas le lendemain. A partir de là, une voiture viendrait le chercher. Il répondit qui si son lieu de travail était aussi éloigné, cela allait poser des problèmes.
On lui dit de ne pas s'en faire.
Une heure après l'appel, il reçu un billet d'avion pour Las Vegas par coursier.
Si la lettre qui l'accompagnait n'était pas sertit du sceau des Nations Unis, Noa aurait sans doute décliné cette offre décidément de plus en plus étrange.
Étrange, fut également le sentiment que Noa éprouva en déposant sa fille chez Mme Wellington, une parfaite inconnue, dans une ville inconnue dans un pays inconnu pour qu'il puisse partir à un travail inconnu et mystérieux. Un sentiment de malaise le serra à la poitrine quand il embrassa Emy et qu'il tourna les talons pour monter dans un taxi qui l'emmena à l'aéroport.
/ Appartement de Noa et emy / --> / Parking du camp d'entrainement /Noa fixait la fenêtre, enroulé dans sa couverture. Elle sentait le neuf. Tout sentait le neuf ici. Il se demanda s'il n'avait pas fait une bêtise en acceptant le poste sur un coup de tête. Il ne savait rien du travail. Il ne connaissait pas les Etats-Unis. Est-ce que Emy allait s'y plaire ? Est-ce qu'elle allait se faire des amis ?
Le jeune homme ferma les yeux. Ces questions l'avaient harcelé tout la nuit, l’empêchant de dormir sereinement.
Il jeta un œil au réveil posé sur la table basse. 5 :19.
Patiemment, il attendit que l'alarme sonne onze minutes plus tard.
Alors, il se leva lentement, s'étira et attrapa un short qu'il enfila avant de quitter la chambre.
Dans le couloir, il passa devant la porte entrouverte d'une chambre. Il s'arrêta un instant et regarda Emy dormir à poing fermés. Elle serrait contre elle une peluche informe qui avait été autrefois un dauphin. Doucement il referma la porte et se dirigea vers la cuisine.
Noa poussa quelques cartons encore non déballés qui squattaient le plan de travail central. Il prit un saladier et entreprit de faire des pancakes. Vingt minutes plus tard, alors que le soleil commençait à se lever, la cuisine dégageait une odeur très attrayante de sucre et de pâte cuite.
C'est alors que la porte de la cuisine s'ouvrit sur une toute petite silhouette à peine éveillée.
Emy, 7 ans, se frottait les yeux en baillant. Ses longs cheveux châtains lui arrivaient jusqu'au creux du dos. Elle portait un pyjama bleu avec des motifs marins.
« Salut ma puce ! Bien dormi ? » lança Noa en vérifiant la cuisson du dernier pancake. Puis il posa la spatule et s'approcha de sa fille. Il la souleva à sa hauteur et l'embrassa avant de la déposer assise sur le plan de travail.
« Ouais ouais ! Mon nouveau lit est confortable. Et toi ? »
Noa hocha la tête en guise de réponse. Il servit les assiettes et sortit la confiture et le miel.
Emy se tourna vers un plateau d'échec posé sur la table et avisa les pièces. Le jeu était en cours. Sans hésiter, elle déplaça un cavalier. Noa s'approcha et bougea son fou. La petite fille se frotta le menton et tordit sa bouche sur le côté.
« Mange, c'est prêt ! Cette fois-ci tu auras deux jours pour y réfléchir ! » plaisanta le jeune homme.
Emy descendit du plan de travail et grimpa sur un haut tabouret, elle tira une assiette vers elle et tartina une large couche de confiture à la fraise sur un premier pancake.
Noa la regarda faire. Il avait reprit son sérieux.
« Je suis désolé de devoir partir deux jours, tu sais. »
La petite fille leva les yeux et sourit.
« C'est pas grave. C'est bien, c'est pour ton nouveau travail. »
Son nouveau travail. Il aimerait bien en savoir un peu plus d'ailleurs.
Ils avaient emménagé dans l'appartement de fonction à Colorado Springs deux jours auparavant. On leur avait présenté Mme Wellington, la nourrice qui allait s'occuper d'Emy lorsqu'il serait absent, comme stipulait le contrat. Il avait blagué en disant qu'elle était la personne idéale pour s'occuper d'une petite Kiwi1. La blague fit un flop unanime.
Puis, plus rien.
Enfin, la veille, il avait eu la surprise de recevoir un coup de fil bien mystérieux qui lui demandait de se rendre à Las Vegas le lendemain. A partir de là, une voiture viendrait le chercher. Il répondit qui si son lieu de travail était aussi éloigné, cela allait poser des problèmes.
On lui dit de ne pas s'en faire.
Une heure après l'appel, il reçu un billet d'avion pour Las Vegas par coursier.
Si la lettre qui l'accompagnait n'était pas sertit du sceau des Nations Unis, Noa aurait sans doute décliné cette offre décidément de plus en plus étrange.
Étrange, fut également le sentiment que Noa éprouva en déposant sa fille chez Mme Wellington, une parfaite inconnue, dans une ville inconnue dans un pays inconnu pour qu'il puisse partir à un travail inconnu et mystérieux. Un sentiment de malaise le serra à la poitrine quand il embrassa Emy et qu'il tourna les talons pour monter dans un taxi qui l'emmena à l'aéroport.
1 :
Wellington: Capitale de la Nouvelle-Zélande
Kiwi: Utilisé pour désigné les nouvelle-zélandais
Kiwi: Utilisé pour désigné les nouvelle-zélandais