Enjoy ( Et donner du retour ^^)
Sang….
L’odeur du sang….
La sensation du liquide poisseux glissant lentement sur sa joue….
Jonathan ouvrit lentement son œil gauche, puis son œil droit. Il flottait dans une sorte de carcan, immobile.
Pourquoi était-il ici ?
Jonathan se força à réfléchir, luttant contre le mal de tête qui s’amplifiait depuis son réveil. Mais rien, rien ne venais à son esprit.
Il était telle une coquille vide, balloté dans un lieu qu'il ne connaissait pas. L’esprit aussi expressif qu’un lac immobile, il tenta de tourner la tête. Une petite lumière orange clignotait doucement à sa gauche, et il tenta de la toucher.
Il se rendit soudain compte qu’il ne sentait plus sa main gauche. Non, il n’avait plus de bras gauche ! Tout son corps lui envoyait des signaux de douleurs, mais rien, non rien ne venait de son épaule gauche. D’un geste nerveux, il bougea son bras droit, avant de laisser échapper un soupir de soulagement. Il pouvait sentir son bras bouger. De quelques millimètres, certes, car le bras restait bloqué dans son carcan métallique, mais cela lui faisait du bien qu’il lui restait sa partie droite.
Pendant un instant, il sentit une furtive explosion de douleur du côté gauche de son corps. Etait-ce un souvenir de la raison de la perte de son bras ? Il ne pouvait pas savoir. Il ne tenait pas à le faire. Il fallait déjà savoir pourquoi il était enfermé, et où il était.
En observant plus en détail la lumière qui pulsait devant ses yeux, il découvrit qu’il s’agissait d’un écran, composé d’une multitude de carré qui composait… Quoi déjà ? Il ne savait pas. C’était comme si il cherchait à trouver une solution dans sa tête qu’il n’avait pas. Prudemment, il appuya sur le bouton orange avec son nez, vu qu’il s’agissait de la seule partie de son corps qu’il pouvait bouger, et quelque chose s’anima.
Un écran minuscule apparu devant les yeux de Jonathan, laissant au jeune homme plus d’interrogations qu’avant. Il n’avait rien pour l’aider, rien pour répondre aux questions s’amassant dans sa tête. Et surtout La Question. La Question qu’il ne pouvait pas répondre.
Qui était-il ?
Qui était cet homme, abandonné entre les pierres, bercés par un vent invisible ?
Cet homme, laisser dans l’obscurité, entouré de chair et de métal ?
Cet homme, entouré de tout, et de rien à la fois ?
Cet homme abandonné dans la déchetterie sans fin qu’on appellerait l’espace. Seul, abandonné…
Jonathan laissa son corps retombé en arrière, dépité. Il était seul, avec ces questions dans sa tête. Allait-il devenir fou ? Il ne savait pas. Il ne savait rien. Juste son Immatriculation.
Jonathan Hunter. Jaeger 1. Le Jager. Le Hunter. Le chasseur.
Jonathan resta immobile, inactif, broyant du noir, quand une petite lumière apparut dans cette océan de tristesse. Une petite lumière, dans son champ de vision, au loin. Puis elle se rapprocha, devenant soudain la lumière d’un projecteur.
Jonathan leva la tête, tenta d’agiter la main qui lui restait, de bouger, de crier, d’attirer l’attention de cette lumière qui s’annonçait comme sa porte de salut.
Mais rien ne bougea. Rien ne résonna. Seul le silence répondit aux oreilles de Jonathan, un silence simplement troublé par sa respiration sifflante.
Mais la lumière le repéra, et commença à s’approcher de lui. C’était un appareil de métal, il connaissait le nom, il en était sûr, mais rien ne venait afin de qualifier cette chose de métal dont les flancs étaient marqués d’impacts importants.
Une pince métallique s’échappa du corps de la chose, et percuta le corps de Jonathan déclenchant tellement de signaux de douleurs que Jonathan perdit connaissance.
Il ne sentit alors pas la traction qui s’opérait, le tirant, lui et sa prison, dans la gueule qui s’était ouverte.
Dans la gueule du loup…
« … Code de déverrouillage Mayem Tango 1 Alpha Charlie.
-Erreur système, l’armure ne peut pas être déverrouillée.
-Damnit !
Le coup de poing acheva de réveiller Jonathan. Il était vivant. Et il y avait quelqu’un. Il fallait qu’il manifeste sa présence. Que la personne sache qu’il était là, enfermé dans cette prison de fer. Il ferma les yeux, sentant le spectre de la douleur penchée sur son épaule, et tenta de dire quelque chose.
« …. Hey…. »
Aucune réaction. La personne continuait de se déplacer dans la pièce où il était, il pouvait suivre les bruits de ses pas allant de droite à gauche, s’arrêtant parfois pour pianoter nerveusement sur son clavier, ou fouiller dans des … tiroirs ?
Il fallait qu’il recommence. Il ne pouvait pas voir ce que la personne faisait, car l’écran était vide, désactivé face à ses yeux. Il devait y arriver. Pour savoir. Pour comprendre.
« Hey ! »
Son cri était faible, moins que celui qu’il avait fait auparavant, mais toujours faible. Les pas s’arrêtèrent. Avant de se rapprocher d’un pas précipité en direction de Jonathan.
- Me dit pas que… non… impossible… comment ? A moins que...
La voie féminine s’éloigna, parut fouiller dans un tiroir, avant de revenir et d’apposer quelque chose au niveau de son torse.
-Et c’est partit » l’entendit-il dire avant d’entendre les bruits de pas reculer. Jonathan leva un sourcil avant de recevoir une décharge. Et de tomber au sol.
« John ? John ? Bon sang ça va ?
Les yeux de Jonathan brulaient, tellement qu’ils étaient habitués à la pénombre qui l’avaient accompagné, et il resta quelques secondes silencieux, le temps qu’ils s’habituèrent à la lumière.
Petit à petit, il commença à reconnaitre des détails du visage de sa sauveuse.
Des cheveux bruns…non… blond vénitiens... Ainsi que des yeux vert, vert émeraude. Pendant un instant, il y vit de l’inquiétude, avant de passer à du soulagement, qui disparut rapidement du regard de la jeune femme.
-Mon dieu, tu as survécu, c’est génial ! Tu vas pouvoir me donner un coup de main pour désactiver le verrouillage du réacteur quand…
Le blessé jeta un regard d’incompréhension, ce qui rendit le visage de la jeune femme plus soucieux encore. Elle posa sa main sur le front de Jonathan, avant de froncer les sourcils.
- Tu te rappelles de B14 ? Non, évidemment. Ne bouge pas, je t’allonge et je te branche.
La jeune femme le tira du sol avant de l’allonger sur une banquette incrusté contre un mur.
Elle revint quelques minutes plus tard, avant de pianoter quelques instants sur un appareil carré qu'elle posa sur son torse.
- Je vais te connecter manuellement sur ta puce. S’il y a eu un reboot, c’est à toi de réactiver manuellement les portes ok ? Dans tous les cas, bonne chance… »
Elle appuya sur un bouton et les yeux de Jonathan se fermèrent tout seul. Sombrant dans le sommeil.
Quand il ouvrit les yeux, il sentit tout de suite que quelque chose avait changé.
L’air était beaucoup plus léger, moins pesant, et pourtant il n’avait pas l’impression d’avoir bougé. Sa main toucha la banquette sur laquelle il devait être posé.
Du matelas. Mou et aussi léger qu’une plume. Il s’était passé quelque chose.
Jonathan bascula sur le côté, avant de se lever.
Le plafond plafonnait à une quinzaine de mètres au-dessus de lui. C’était en fait un immense planisphère, représentant une nuit étoilée, Jonathan devait surement en connaitre…
L’imposante représentation stellaire était soutenue par une quinzaine de piliers en marbre blanc, séparé par de long de tissus bleus clairs se balançant au rythme d’une brise légère. Les lieux donnaient une impression de tranquillité, accentué par la douce lumière qui semblait descendre du plafond.
Jonathan pénétra à l’intérieur du cercle, intrigué par la trappe qui se trouvait en son centre. Il pouvait entendre qu’on pleurait quelque part, et ce quelque part semblait venir des profondeurs cachées par cette trappe.
La poignée d’un bleu couleur de la mer attira son regard. Un anneau en métal tournant sur lui-même…
Il la souleva doucement, avant d’observer avec appréhension l’échelle qui descendait en bas.
Que pouvait-il y avoir au bas de cette échelle ?
Une fois descendu, Jonathan découvrit roulé en boule, allongé sur le sol, habillé avec des tissus misérables, une enfant de cinq ans, pleurant de toute son âme.
Jonathan s’approcha, et tendit sa main.
-Hey… Ne pleure pas ….
Aucune réponse. La jeune fille continuait de pleure, ses larmes coulant le long des mosaïques.
-Hey… Ça va aller…. Dit moi ce qui ne va pas ?
Pas de réponse. Jonathan laissa tomber avec un soupir avant de jeter un regard à la pièce.
Elle était circulaire, et faite de la même matière que les colonnes. Le plafond uni éclairait la zone en rayonnant, embellissant la zone d’une douce lumière dorée. C’était irréel, et pendant un moment, Jonathan se demanda si tout cela était réel.
Il y avait une quinzaine de porte, tous faites d’un bois marron, toutes marqués d’un numéro. Étrangement, toutes étaient fermées, mais seul la porte numéro 14 était entrouvert, comme si elle l’appelait, une porte vers ses souvenirs…
Jonathan posa la main sur la poignée en argent, avant de l’ouvrir brutalement. Et de laisser son esprit s’immerger dans ce souvenir.
Douleur. Souffrance. Détermination. Volonté de vaincre.
Ces sentiments imprégnèrent l’âme de Jonathan tandis qu’une partie de ses souvenirs revenaient brutalement.
Il avait souffert. Beaucoup souffert. Et il était d’une certaine manière revenu à la vie.
La première image qu’il se rappelait, c’était la vision de son bras de métal. Et les médecins lui annonçant la nouvelle. Une femme, appuyé contre son lit d’hôpital lui tenait la main.
- On vous a opérerez du mieux qu’on a pu….
La nouvelle tomba. Un cœur défaillant. Un foie remplacé d’urgence par une organique mécanique. Et un nouveau bras. De métal.
Jonathan avait passé de nombreuses heures à la soulever et la regarder sous tous ses angles. C’était…. Etrange…
Il voyait qu’il pouvait la bouger, il pouvait la sentir bouger, il la bougeait sans problème. Mais intérieurement, il sentit que quelque chose avait changé. Il n’était plus le même désormais.
Il en a fallu des jours. D’intense souffrance et de soulagement.
Réapprendre à marcher. Réapprendre à bouger son bras. S’habituer à la carte informatique qui servait de liens entre son cerveau et ses terminaisons nerveuses. Ainsi que la vision du monde qu’il voyait à travers ces yeux. Ces yeux de métal et de verre qui lui donnaient une multitude d’information sur le monde extérieur. Une autre vision du monde…
Et il fut un jour ou les portes de l’hôpital s’ouvrèrent afin de le libérer de cette prison aseptisée. Il était libre. Libre de reprendre son travail dans l’armée. Ou plutôt se retrouver commandant d’une division d’éclopés de la guerre, comme lui.
Et c’est là qu’il connut ce qui changera une deuxième fois sa vie.
Le projet Jaeger.
Dirigé par des ingénieurs de l’armée, il s’agissait d’une évolution audacieuse dans l’évolution de la guerre. Jonathan se rappela alors de la sensation métallique qu’il avait sentie autour de lui.
Et du poids du premier modèle, carcan métallique autour de son âme.
Jonathan regarda l’ingénieur qui travaillait sur une ligne du programme de l’armure avec un air indéchiffrable. Cela faisait presque deux ans, deux ans qu’ils travaillaient sur le prototype.
Il y avait eu six versions, six prototypes, mais aujourd’hui, Jonathan sentait qu’ils touchaient enfin au but.
« J’ai envie de lancer un petit run d’entrainement avec des modifications des paramètres de pilotage de l’armure qui devraient répondre aux problèmes de maniabilité. T’inquiète pas Jacob, ça n’affectera pas les données du test de tout à l’heure.
- Bon ok, va dans la salle, je te la sort. »
Jonathan tapota sur l’épaule du technicien, qui grommela sur sa trop grande gentillesse, avant de pénétrer dans la zone de test.
C’était une salle de la taille d’un hangar, matelassé à certains endroit pour ne pas blessé les testeurs « Malchanceux », avec un gros spot blanc qui servait de seul éclairage de la pièce.
Au centre, il y avait un cercle de métal au sol, qui sortit du sol, laissant apparaitre une armoire en verre, soulignant la forme humaine de l’appareil, du projet qu’il connaissait presque sur le bout de ses doigts.
Jonathan ouvrit avec précaution l’armoire, observant avec précaution ce joyau de technologie. L’alliage qui le composait était extrêmement léger, mais en le cognant avec son poing, on pouvait ressentir sa dureté, et l’entendre sonner comme une cloche d’église.
Il posa sa main sur le gant de métal qui prolongeait le bras droit de l’armure, avant de le mettre à son bras.
Au début, il ne pouvait bouger son bras, ni le plier. Puis, la vie pris possession de l’extension métallique.
Ce fut d’abord les pouces, puis le poignet, qu’il put bouger avec un temps de réaction quasi minime. Et en moins d’une minute, il pouvait bouger son bras vêtu de sa carapace métallique.
- Cinquante-quatre secondes de battement entre la mise et la pleine fonctionnalité d’un équipement. On va tester le temps de réaction lorsque tu portes l’ensemble complet…. Déblocage en cours….
Une lumière vert s’illumina au sol, et l’armure tomba, libère de ses point d’accrochage magnétique.
Le fracas métallique résonna pendant un instant, l’armure face contre terre, remplacé par le ronronnement haché des ventilations. La salle était complétement isolé des bruits extérieurs, et Jonathan ferma les yeux afin de ralentir sa respiration et son tract qui montait doucement. Ce n’était qu’un pas, un tout petit pas pour lui. Mais l’humanité allait faire un bond en avant dans l’innovation grâce à lui.
- Hey ? Ça va ? Tu es sur de vouloir continuer ?
La voix un peu inquiète de son opérateur résonna dans la salle, légèrement déformé par les hautparleurs.
- Oui, ça va allez, un simple coup de fatigue. On continue.
- C’est toi qui vois, activation du mode par défaut.
Jonathan raccrocha le bras pris précédemment sur l’armure et recula.
Au début, il ne se passa rien, l’armure resta immobile, avec seul effet notable de la lumière qui semblait pulsé de la visière du casque face contre terre.
Et soudain, ce fut la main qui s’anima, fermé en un poing, elle s’appuya sur le sol, et petit à petit, l’armure se leva, piloté par un programme informatique, avant de baisser la tête, toisant Jonathan de sa hauteur.
L’armure était imposante, peinte d’un gris foncé mat qui soulignait les jointures d’un gris plus clair. Le casque était la seule pièce d’une autre couleur que le gris, seul les contours de la visière étaient rouges. Un rouge sang.
- Analyse de l’identité du pilote… Veuillez rester immobile, Merci.
Il se passa un instant de silence, ou personne ne bougeait, se regardaient dans les yeux. L’homme de métal qui améliorerait peut être la condition humaine. Et l’homme d’acier et de chair, qui tentait d’y arriver.
Jonathan pouvait presque sentir les rayons analysant les moindres centimètres de son être, et soudain, le colosse de métal recula, avant d’émettre un bip joyeux.
- Bienvenue monsieur Jaeger, préparer vous à l’arrimage.
Quel soulagement. Enfin, soulagement serait un hyperbolisme, Jonathan était content que le début de la séance se passe bien. Mais il restait encore la phase la plus difficile……
- Lancer l’acquisition.
L’ordre vocal passa les lèvres de Jonathan d’un air sec, décidé, avant de se retourner, s’attendant au choc. L’armure se colla violemment à lui, de la tête aux pieds, et Jonathan pencha vers l’avant sous le poids.
Ce fut d’abord le haut, refermant ses pinces de métal sur son torse dans un claquement sonore.
Puis ce fut les jambes, d’abord les côtés descendants jusqu’au bas du talon, tandis que les biceps étaient désormais recouverts d’une flopée de petites plaques d’armure. Et en un instant, les jambes de Jonathan étaient désormais recouvertes d’un alliage de métal.
Jonathan lâcha un grognement de douleur sur cette partie, sentant un morceau de métal s’enfoncer dans sa chair, avant que celui-ci recule et se remette en place. Il fallait bien que quelque chose rate.
Les gants métalliques s’enroulèrent autours de ses poignets, et il sentit l’assemblage des parties métalliques protégeant son cou. Soudain, ce fut le noir.
Seul une petite lumière orange clignota pendant quelques secondes, avant que l’écran devant lui s’allume.
Il pouvait désormais voir l’extérieur, comme si toute son armure n’existait pas, qu’il flottait légèrement dans les airs, entouré d’une bulle invincible. Il regarda sa main gauche, et fit un rapide geste du poignet afin de vérifier qu’elle marchait. Parfait.
« Ok, fait quelques mouvement pour voir, le punchingball va apparaitre d’ici deux secondes… le temps que je trouve ce bouton de malheur… »
Jonathan vit le sac de sable renforcé sortir d’une trappe dans un coin, avant qu’un bras ne le prenne et le dépose en face de lui. Il se sentait extrêmement confiant, et il fit un pas en avant, avant de donner un coup de poing dans le punchingball. Il oscilla dangereusement, menaçant de tomber sous la puissance combiné du coup de poing, Homme et machine.
« Wow… Elle réagit au quart de tour… »
Jonathan masqua un sourire derrière son casque, avant de balancer son pied en un coup de pied circulaire, avant de le transformer en un coup de talon en plein sur le haut du punchingball. Il enchaina sur un enchainement de coup de poing, martyrisant ce pauvre punchingball, avant de reculer d’un bon.
Il rayonnait, tout se passait extrêmement bien, et la tête du technicien, complétement interloqué face à la réactivité de la machine, tellement proche de l’homme.
-Wow…. Wow… wow ! Qu’est ce qui s’est passé ?
Jonathan se retourna, avant de brancher sa radio d’un clignement de sourcil.
- J’ai modifié les détecteurs afin qu’ils reçoivent les informations venant de ma puce dans le cerveau, et ainsi… »
Jonathan sentit soudainement ses membres trembler et sa vision devenir floue, avant de s’écrouler au sol.
**********
Jonathan repris brutalement sa respiration. Et tenta de se relever, tentant de d’asseoir en prenant appuis sur sa main gauche. Sauf qu’il s’écroula de nouveau sur le flanc. Sa tête était penchée sur le côté, et il put désormais confirmer que ce qu’il avait vu était vrai.
Il pouvait sentir son bras, cette tension particulière du poids d’un membre accroché à son épaule.
Il soupira, avant de basculer ses jambes sur le côté, tirant sa prothèse avec lui.
- Tu es réveillé ? Ne bouge pas, j’arrive.
La jeune femme qui l’avait aidé à sortir de cette « chose » passa une porte situé à sa gauche, avant de s’approcher de lui.
Maintenant que Jonathan avait récupérer de son « arrivée » dans le vaisseau, il se rendit compte de plusieurs choses.
Il était assis dans une salle carrée, ou se trouvait deux lits superposés, chacun accolés à deux armoires en métal fermés. Il n’y avait qu’une seule porte, pneumatique apparemment, et l’ensemble et l’ensemble de la pièce dégageait une certaine simplicité. Sur le lit d’en face, il pouvait voir une tenue de combat sombre, ainsi qu’une arme. Un fusil de sniper, Aux vues des formes plutôt féminines de la tenue, une chose était sûr, ce n’était pas à lui.
Le fait que la jeune femme s’assit de l’autre côté et poussa ceux si sur le côté ne fit que confirmer ses impressions. Celle-ci était vêtue d’un débardeur qui laissait apparaitre sa musculature, celle d’un soldat, d’un combattant qui avait fréquenté les champs de bataille et récolté quelques cicatrices, mais cela ne faisait qu'ajouter à son charme.
- Je n’ai pas osé réparer ton bras, vu que tu étais en train de récupérer. Comment tu te sens ?
Jonathan resta silencieux, mal à l’aise, avec une question qui lui brulait les lèvres.
Elle l’avait délivré, sauvé, et même soutenue alors qu’il ne se rappelait de rien. Il hésita, avant de poser la question qui lui pesait sur son esprit.
- Qui est tu ?
La question la laissa interdite quelques instants.
- Tu…. N’as pas de souvenir de moi ? , demanda-elle hésitante, Je ne te rappelle Rien ?
Jonathan hocha la tête négativement, et la jeune femme soupira.
Elle poussa ses affaires dans un coin du lit afin de pouvoir s’asseoir correctement. Sa main remis une mèche rebelle derrière son oreille, et elle se pencha légèrement en avant, ses coudes appuyés sur ses genoux.
« Lisa marie Askagi, mais appelle moi Lisa, c’est plus simple. On a travaillé sur deux trois opérations en commun. »
C’est vrai. Il avait oublié qu’il était un militaire. Son crane lui gratta, et il leva sa main gauche. Mais comme son bras n’était toujours pas activé, ce mouvement se transforma en mouvement d’épaule impuissant. Lisa marie avait repérer ce mouvement d’épaule, et elle se leva brutalement.
« Bon sang ! Ne bouge pas, je vais chercher de quoi le réparer. »
Jonathan tenta de l’arrêter, de lui dire qu’il pouvait attendre, mais il ne put pas l’arrêter, vu qu’elle était déjà partie. Elle revint quelques minutes plus tard, avant de s’asseoir à côté de lui.
D’un geste vif, elle sortit une sorte de tournevis avant de s’arrêter, interdite.
« Oui ?
-Excuse-moi, dit-elle en fermant les yeux afin de reprendre consistance, ça me fait bizarre de … penser que je vais démonter un bras.
Jonathan masqua un sourire, sans rien dire, et il laissa Lisa marie travailler sur son bras.
Au début, il la regarda faire, intriguée, mais il tourna sa tête dans une autre direction, perturbé par le fait de « Regarder » l’intérieur de son corps.
Il se passa un temps, simplement marqué par les bruits que faisaient les outils de Lisa-Marie.
- Tu m’avait un peu expliqué comment activer ton processus de récupération de la mémoire, avant ça, rajouta-t-elle rapidement, tu te rappelles de quelques choses ? »
La soudaineté de la question, après ce temps de silence, le fit hésiter quelques instants.
« J’ai en mémoire ma période d’hospitalisation, la douleur de l’hospitalisation, la douleur de la rééducation, mais que des souvenirs éparses, flous.
- Tu n’as pas d’autres souvenirs ? Des plus précis ? Des détails ? »
Il se gratta la tête, se demandant si il devait vraiment parler d’en détail de son passé.
- Si, une session d’entrainement. Un test avec une sorte… D’armure…
J’avais demandé à Gary d’effectuer des vérifications, vu qu’apparemment je voulais tester une manière de piloter cette « Chose » avec une sorte de puce installée sur mon système nerveux. Et je ne sais pas pourquoi j’ai perdu connaissance à la fin.
- Surcharge neuronale.
- Quoi ? » demanda Jonathan, surpris par la soudaineté de la réponse.
« C’était le problème avec le premier prototype, tu m’avais raconté. Le débit d’information fournit à l’époque était beaucoup trop important, et ton cerveau au bout de quelques minutes était submergé par des informations, tellement qu’il va provoquer une perte de connaissance sans douleur. »
Jonathan lâcha un rire ironique. Sans douleur hein ? Apparemment elle ne connaissait que la partie théorique de la chose… Jonathan pouvait encore ressentir la sensation de douleur qui lui avait fait un mal de chien…
Un brusque élancement de douleur traversa soudainement son épaule, et des zones d’ombres commencèrent à s’accumuler dans son champ de vision. Il tenta de se lever, voulant s’éloigner de cette sensation de douleur, mais chuta et tomba au sol, ses jambes encore faible de sa catatonie.
- Ne bouge pas, je vais arranger ça !
Jonathan entendit les paroles, mais n’en pris pas compte. Seul sa douleur lui importait, cette douleur venant du fond de son passé. Son bras, arraché par une portière de voiture, avant qu’il ne perde connaissance. Et la douleur diminua d’intensité, avant de retourner d’où elle venait, parmi les ombres de son esprit.
Et inversement à l’évolution de la douleur, Jonathan sentit les sensations de son bras revenir. Il sourit, avant de rouvrir les yeux qu’il avait fermé, et de découvrir le visage de Lisa marie, à a peine 5 centimètre du siens.
Du rouge monta aux joues de la jeune femme, et elle se releva rapidement de sa position, afin de permettre de se relever.
Ce dernier ne comprenait pas la réaction de la jeune femme, qui l’avait neutralisé en s’asseyant sur le bas de son ventre et neutralisant ses bras.
Etait-ce de la … Gène ? Il n’arrivait pas à accrocher ce mot à la réaction de Lisa.
Il fit jouer sa main goutant les sensations de l’air frôlant sa paume robotique.
« Merci pour la réparation. » Lâcha Jonathan après quelques instants.
« De rien. »
La voie de Lisa marie était devenue calme et neutre, on ne pouvait croire que cette « gène » était passée, mais elle cachait son visage, et il ne pouvait pas le voir.
« Faut que j’y retourne, repris Jonathan.
- Quoi ?
- L’objet qui m’a permis de récupérer des souvenirs…Il faut que j’y retourne… »
Lisa attrapa une petite boite carrée et la jeta sur le lit, avant de sortir précipitamment, la porte se refermant automatiquement derrière elle.
« Ha… je pouvais rien faire de toute façon.. »
Jonathan secoua la tête, avant de lâcher un soupire. Si déjà il avait du mal à discuter avec une autre personne, alors parler à lui-même…
Il attrapa l’appareil avant de s’asseoir sur le lit. Un gros bouton rouge en plein milieux. Il n’avait pas le choix…
Jonathan appuya sur le bouton, et il sentit doucement ses yeux se fermer, tandis qu’il sombrait dans un sommeil sans rêve.
Jonathan rouvrit les yeux. Il était de retour, mais quelque chose, quelque chose avait changé.
Des fontaines avaient été rajoutées dans l’endroit, aux pieds de chacune des colonnes, et des ponts en bois blancs permettaient de passer par-dessus l’eau.
Mais l’extérieur de cette structure qui hantait les sommeils de Jonathan n’était pas les seules choses qui avaient changés.
En descendant au niveau inférieur, Jonathan découvrit en premier lieux la décoration du sol. C’était une rosace, enfin, le début d’une rosace qui partait du centre de la pièce et donnait l’impression d’une progression lente mais régulière.
Et une petite fille était en train de chantonner, sautillant entre les branches de la décoration.
A chaque fois qu’elle sautait, la fresque semblait être parcourue d’une impulsion, d’une vaguelette. Comme si la salle était une mare et que chacun des sauts de la jeune fille étaient comme des cailloux qu’on lâcherait au centre.
Jonathan descendit de l’échelle, et la regarda évoluer sur cette « piste de danse ».
« Qui es-tu ?
La petite fille s’arrêta et pivota sur son pied. Elle portait une robe blanche, laissant ses épaules dénudées, et portait une paire de sandale de la même couleur. Ses cheveux étaient long, coupés au niveau des épaules, et son visage rayonnait de l’innocence de la jeunesse. Mais ses yeux reflétaient une intelligence de quelqu’un de beaucoup plus âgé.
- Bonne question ! Je suis toi et tu es moi, lié à jamais jusqu’à ce que la mort nous sépare. Une bonne phrase pour qualifier cette relation particulière…
- Je ne comprends pas… Qui est tu ? »
Elle lâcha un rire cristallin, avant de prendre une ombrelle que Jonathan n’avait pas vu auparavant. Etait-elle là il y a quelques instants ?
« Considère moi comme une personne voulant de permettre de redevenir comme avant, une personne qui te connait mieux que quiconque.
- Ça fait beaucoup de monde qui me connaissait en moins d’une journée... » lâcha avec un soupçon d’ironie Jonathan.
La jeune fille leva un sourcil, et l’observa, un bras contre sa taille et l’autre continuant à faire tourner lentement son oreille.
- Je suis la seule qui ne te mentira jamais, ne te trahira point, et ne t’enfoncera jamais un couteau dans le dos.
- Et comment pourrais-je te faire confiance ? Dit moi au moins ou je suis ! »
Jonathan avait brutalement élevée la voie, énervé.
Il avait la désagréable impression que les rôles d’adultes / enfant avaient été inversé. Il était celui qui cherchait la connaissance, et elle était celle qui avait les connaissances. Et il n’aimait pas dont comment la tournure des choses changeait
La petite le regarda d’un air fatigué, avant de soupirer.
- Tu es toujours à la même place ou tu t’es couché, mais cette zone s’appelle « The HALL ». Il s’agit en fait d’une simulation informatique envoyé directement à ton cerveau, qui va traiter ces infos grâce à un système de stimulation électrique de tes principaux ensembles neuronaux. C’est un accès aux profondeurs de la mémoire à long terme de son cerveau.
Jonathan resta immobile, n’arrivant pas à accepter le fait que cette zone, cette endroit, semblait pourtant si réelle, était une simulation informatique.
Il se pinça, et sentit une douleur. Ce n’était pas un rêve. Sa réaction fit sourire la petite fille.
- Toutes les stimulations neuronales envoyées au cerveau sont représenté, enfin, pas les plus mortels bien entendu. Il faudrait mieux que je te montre quelque chose de plus concret pour te convaincre. Essaye un peu de te concentrer sur un objet, et imagine qu’il se retrouve dans ta main. »
Jonathan leva un sourcil, avant d’obtempérer sous le regard suppliant de la petite. Une véritable artiste. Sur le coup, la première chose qu’il pensa, ce fut le mot « Pomme. »
Il ferma les yeux, avant de tendre la main et de fermer les yeux. Il lui fallait une pomme… Rien qu’une Pomme…Une pomme…
Sous le regard surpris de Jonathan, des morceaux commencèrent à s’assembler devant ses yeux.
Ces morceaux semblaient grandir, comme si c’était ces particules étaient attirées tout autour de lui, assemblé par sa volonté propre.
A la fin du processus, une pomme rouge et brillante se trouvait sur la paume de sa main. Avec un air surpris, Jonathan observa avec intention cette chose du Néant. Elle était rouge, ronde, brillante.
Parfaite. Beaucoup trop parfaite.
Ce fut comme un déclic dans l’esprit de Jonathan. Cet endroit était trop parfait, il était la réalisation de son esprit. Son éden. L’utopie de son paradis de tranquillité. La pomme tomba de sa main, avant de rebondir sur le sol quelques instants, et de disparaitre.
Il posa son postérieur sur le sol et tenta de s’habituer à cette nouvelle perception de son espace.
« J’ai l’impression que tu commences à comprendre… »
La jeune fille s’assit à côté de lui, et tous les deux restèrent silencieux pendant un long moment.
« Tu sais… le mieux serait que tu repasse une des portes. Car cela t’expliquera beaucoup plus de choses qu’en parlant. Tes souvenirs… Ce que tu te rappelles maintenant… Il s’agit en fait d’une copie de tes souvenirs gardés dans la carte puce. Je te conseillerais d’y aller…. Mais après… C’est ton choix… »
Jonathan l’entendit se lever du sol, avant de suivre ses pas s’éloigner. Il tourna la tête pour la voir partir, mais elle avait disparu. Plus aucun signe d’elle. Elle avait disparu.
Les paroles de la jeune fille restèrent ancrées dans sa mémoire. Que pouvait-il faire à part passer de nouveau une des portes afin de recouvrer la mémoire ? Et surtout, Pourquoi ? Pourquoi qu’une seule porte à la fois ? Pourquoi ne pas lui redonner entièrement la mémoire directement ?
Il se promit de reposer cette question une fois qu’il rencontrerait de nouveau cette petite fille, et décider, se leva du sol, avant de s’approcher d’une porte à moitié ouverte.
Il allait encore passer une porte. Que pouvait-il y avoir derrière comme souvenir ? Allait-il se rappeler de juste après l’entrainement ? Ou était-ce autre chose ? Une personnalité qu’il ne connaissait pas encore de lui-même ? Il avait peur, peur de cette possibilité d’apprendre une chose mauvaise de lui-même. Que derrière cette porte ce trouvait un monstre… Un tueur…
D’un geste, il poussa la porte avant de poser le pied de l’autre côté. Dans un préfabriqué situé dans un camp militaire…
« Monsieur ? Monsieur ? »
La vois résonnant dans son oreille réveilla Jonathan, lui fit ouvrir les yeux. La première chose qu’il vit, c’était la lampe qui éclairait la pièce de sa lumière ténue.
« Monsieur ? Monsieur Kruzunski ainsi que mademoiselle Viranai sont à la porte, dois-je les laisser entrer ou leurs dire de repasser ultérieurement ?
- Allez Iris, ouvre nous la porte bon sang ! On sait qu’il est la ! »
Jonathan lâcha un soupir, avant de basculer sur le côté pour se lever de son lit de camps. Ce cher Kruzunski n’avait jamais été un grand fan de la diplomatie, et généralement ses actions reflétaient clairement son caractère de feu. La lumière se ralluma graduellement, éclairant progressivement la pièce d’une lumière blanche. Une table, une chaise, une armoire métallique ainsi qu’un lit de camp, c’était tout ce qu’il y avait dans sa chambre temporaire. Suffisamment de confort pour une nuit, suffisamment compact pour pouvoir être rangé avec le reste du matériel des centaines d’autres bâtiments en préfabriqués qui entouraient la sienne.
C’était plutôt correct comme type de chambre, malgré les bruits extérieurs des blindés en manœuvres et des soldats à l’entrainement…
« Monsieur ? Monsieur Kruzunski semblerait s’impatienter.
- Ouvre leurs Iris, avant que cet idiot ne défonce la porte à coup de pied.
- Tout de suite monsieur. »
Taylor Kruzunski fut le premier à arriver dans la pièce, laissant l’air glacial entrer pendant un bref instant, un sourire moqueur au visage, semblant tenir quelque chose en dessous du chaud manteau qu’il avait mis.
D’une taille plus petite que Jonathan, il était malgré tout beaucoup plus musclé que Jonathan, surtout que ce dernier n’avait pas fréquenté aussi régulièrement la salle d’entrainement. Soldat chevronné, il était du genre blagueur en tout temps, maniant sa langue comme une lame, mais il était professionnel en tout temps, accomplissant ses missions avec une efficacité machinale, poussant ceux sous ses ordres à leurs limites afin de tirer au maximum le potentiel. Son surnom ? « Deathwatch. ». Car tous ceux qui passaient dans son champ de vision mourraient sous les balles.
« Taylor…. Modère-toi un peu quand tu parles à un supérieur bon sang… »
La jeune femme venant juste derrière lui enleva sa capuche avant de lâcher un « Monsieur » Réglementaire. Nedjma Viranai. L’une des seules femmes à être arrivée aussi loin dans le cadre des forces spéciales. D’origine asiatique, elle avait des cheveux bruns descendant à la limite du cou, révélant un discret tatouage de fleur entre ses deux omoplates. Elle venait des commandos aériens britanniques, formés à intervenir sur tous les terrains en toute situation. Ses yeux auburn contrastaient avec sa peau légèrement bronzée, malgré le froid polaire de la zone. Elle était plutôt bien bâtie, moins en muscle comme Taylor mais beaucoup plus agile et réfléchis que son camarade.
Jonathan lâcha un soupire devant ces deux personnages hauts en couleurs avant de leur faire signe de s’asseoir dans la pièce. Taylor sortit ce qu’il cachait de dessous sa veste et la posa sur la table. Une bouteille ainsi que trois verres.
« Je n’oublie pas les vieilles habitudes ! Une bouteille de ma réserve personnelle, suffisamment délicieux pour vous titiller les papilles et suffisamment alcoolisé afin de vous permettre de vous relâcher un peu ! »
Il ouvrit la bouteille avant de servir tout le monde et de tendre les verres. Jonathan attrapa son verre avant d’observer le liquide pendant quelques secondes. C’était peut-être le dernier verre, le dernier verre qu’il prenait avant longtemps. Mais au moins il ne le prenait pas seul.
« Vous savez quel serait mon pire cauchemar ? Mourir dans mon lit, tomber de fatigue pour ne plus me relever. Je n’ai jamais aimé la solitude, et c’est un plaisir d’avoir combattu sous tes ordres Johnny. »
Nedjma lâcha un soupire amusé, avant de prendre la parole.
« Le plaisir était partagé Monsieur… C’est un honneur… »
Ses yeux révélaient plus qu’elle ne disait, un sentiment de reconnaissance et de remercîment.
Chacun savaient ou ils étaient, car ils s’étaient battus afin de pouvoir réussir à arriver jusqu’à la. Et avaient tellement perdu…
Du sang et des larmes. Des camarades et des frères d’armes. A cause de ces salauds, ces monstres, ces créatures…
Mais aujourd’hui, ils avaient une chance d’en terminer.
« Vous savez ce que je ferrait une fois que j’aurais terminé avec ce truc ? Je m’achèterais une ferme dans le Connecticut, et j’épouserais une bonne petite femme qui me cuisinerait de bons petits plats. Ça commence à me lasser ce genre de vie… A batailler, sans cesse, et ne pas avoir de chez soi… »
Jonathan ouvrit les yeux d’étonnement, surpris par la réaction du soldat. Qu’est ce qui avait causé cette réaction chez lui ? Lui qui l’avait connu comme un homme d’action extrêmement strict découvrait soudain une autre facette de sa personnalité. Un homme qui voulait poser son arme à terre afin de pouvoir se reposer. Un homme qui avait clairement dégusté de la guerre, et qui avait tenu jusqu’à aujourd’hui. Mais un homme qui continuait de se battre parce qu’il savait qu’il devait le faire.
Le regard de Taylor resta dans le vague pendant quelques secondes, pendant qu’au loin résonnait légèrement le bruit d’un réacteur.
« Vous feriez quoi sinon vous ? Après ça ? Me dite pas que cela ne vous a pas impacté… »
L’impact de cette phrase était presque palpable. Jonathan voyait très bien ce que Taylor voulais dire.
Qu’avaient-ils gagnés durant cette guerre ? Rien.
Qu’avaient-ils perdu durant cette guerre ? Beaucoup. Beaucoup trop.
Pendant un moment, Jonathan eu un flash. Un corps d’une femme, tenant dans ses bras. Le liquide rouge coulant entre les minces interstices de son armure. Et une lame d’acier, une lame aussi grosse que son bras, s’enfonçant dans la gorge d’une créature faite d’une carapace de chitine, remplie de sentiments noirs. La colère. La tristesse. Et la rage.
Il avait perdu quelqu’un… Quelqu’un à qui il tenait beaucoup.
Ce fut Nedjma qui interrompit le maigre silence, son verre à moitié vide, à moitié plein.
« J’imaginerais bien laisser le terrain pendant quelques moments, faire un tour du monde avec un peu d’argent, pouvoir rencontrer ceux dont j’ai tenté de protéger l’existence avec tout le monde. Et aider un maximum, car j’imagine qu’il y aura pas mal de chose à reconstruire… »
Jonathan était plutôt d’accord avec elle. Il y aurait des choses à reconstruire. Beaucoup de choses.
D’après le maigre d’info qu’on lui avait donné, la majorité des civilisations tentaient de se reconstruire, après les secousses tectoniques, tsunami et autres catastrophes que la Terre avait en réserves. Des sectes s’étaient formées, prônant l’avènement de l’antéchrist, et toute autre idiotie du genre sur la fin du monde et le début de l’apocalypse. Il y aurait beaucoup à faire…Replacer des gouvernements, relancer l’agriculture…. Mais il fallait d’abords qu’ils finissent cette guerre… Et frapper en plein milieux de ce « Vide »….
« Et toi Johny, tu ferrait quoi après tout ça ? »
La réponse ne vint pas, tandis que son esprit tentait de trouver une réponse… Qu’allait-il faire ? Aider les gens ? Redevenir le commandant des « Phoenix », son ancienne unité ? Revenir dans le civil pour écrire un livre sur ses mémoires ?
« Monsieur ? Vous allez bien ? »
Jonathan ferma les yeux pendant un instant, avant d’avaler son verre d’un seul coup. Le liquide alcoolisé glissa dans sa gorge, et il posa doucement le verre sur la table.
« Désoler… C’est juste que…. Je ne sais pas franchement ce que je ferais après… »
Taylor lâcha un sourire, et il lui tapota l’épaule en toute camaraderie.
« T’inquiète pas, t’auras toujours une chambre de libre pour toi, camarade ! Après tout, ce n’est pas l’action qui nous manquera ! »
Jonathan se contenta de sourire sur la phrase de son camarade, et il se laissa tomber sur une chaise.
« J’imagine que je vous en ai pas parlé, mais j’ai un coup de cœur sur l’armurière …..
- Attend ? C’est une blague ou quoi ? Tu rigole ? »
- Non non, je ne vous mens pas ! Je vous promets que…. »
Jonathan lâcha un sourire, avant d’attraper un paquet de carte et de les distribuer pour passer le temps. Dans quelques heures, ils seraient en train de se battre. Et dans quelques heures, ils auraient surement quittés la Terre…
Jonathan ouvrit lentement les yeux avant d’observer le plafond pendant quelques secondes…
La sensation du drap qui reposait sur lui… L’impression de chaleur entourant son corps… Le ronronnement du moteur faisant fonctionner l’électronique du vaisseau…
Il était de retour dans le vaisseau …
Il ferma de nouveaux les yeux…. Toutes ces révélations… Elles n’avaient aucun sens ! Pourquoi des souvenirs sans lien, sans indications particulières…
Et ce fut à ce moment-là que son estomac vint doucement ronronner afin de le rappeler à l’ordre.
« Hey. Welcome back. Tu as faim ? »
Jonathan tourna sa tête sur le côté, avant de remarquer Lisa-Marie allongée sur le lit d’à côté, un livre dans les mains. Elle était habillée du même T-shirt blanc, du même pantalon beige que lorsqu’il l’avait quittée, mais le seul changement dans l’intervalle qu’il était en train de visiter ses souvenirs étaient ses cheveux, qu’elle avait rassemblé en un chignon.
Jonathan lâcha un rire à moitié retenu, confirmant de facto ce fait tout simple qui reliait tous les hommes de la terre.
Un sourire bourgeonna sur les lèvres de Lisa-marie, et elle déposa son livre sur le côté.
« On a une petite salle de repos avec un stock de nourriture, ce n’est pas la meilleur des choses niveau gout mais au moins ça cale… Tu viens ? »
Le soldat se leva de son lit avant de la suivre, passant la porte et arrivant dans un couloir en croix. Le couloir était comme la chambre, neutre, sans distinction militaires ou quoi que ce soit. Lisa tourna rapidement sur la gauche, avant de tourner de nouveau à droite et de pousser une porte. Une porte…
Jonathan secoua la tête, avant de reprendre sa marche. Il devait arrêter de penser à ça pour le moment. Une chose à la fois.
La salle était un endroit plutôt fermé, avec un bar à l’américaine dans un angle. Quelques chaises dans un coin, avec une table accroché au mur. On se croyait presque de retour dans un Pub américains des 80’s. L’écran installé dans un coin en moins. Affichée sur l’écran, il y avait un paysage de la Terre, apparemment en France si l’inscription situé dans l’angle était vraie.
C’était un paysage de montagne, pris lors d’une douce journée d’été. Au premier plan, on remarquait une petite rivière, slalomant dans l’herbe verte. Un homme était allongé sur le sol, somnolant sous la chaleur, un chapeau sur sa tête, tandis que son troupeau profitait de cette absence tranquillement au second plan, mâchonnant l’herbe fraiche du pâturage. Et au fond, trônant tel un monarque imposant, son sommet blanc culminant au loin, tel un objectif inaccessible, le mont blanc surveillait cette scène de haut.
Etrangement, cette scène semblait rappeler quelque chose à Jonathan, un élément….
Le bruit d’un plateau métallique frappant la table le fit perdre ses pensées, libérant de doux effluves.
« Tient, rations déshydraté du jour, à manger tant que c’est chaud. »
Jonathan hocha la tête en remercîment, et il attrapa ses couverts, avant d’hésiter pendant quelques instants. Devait-il commencer ou attendre que sa camarade soit assise à la table ? Ce genre d’oublis, ce genre d’hésitation tout simple, l’énervait plus que toute chose. Savoir qu’une chose était importante à ce niveau-là, qu’il s’agissait de quelque chose montrant du respect face à la personne en face de toi, et pourtant, te retrouver immobile, incapable de pouvoir prendre une décision face à cette situation alors que tu pouvais sentir que tu le savais, mais cela te manque…
Lisa marie s’assit à la table quelques instants plus tard, avec un plateau différent que lui.
« Et bien… Bon appétit ! »
Jonathan souri légèrement, avant de commencer son repas.
Le silence, s’installa, simplement entrecoupé par le son des couverts résonnant sur les assiettes, tandis que Jonathan appréciait le gout de la viande comme une première fois. Même si il s’agissait de la nourriture déshydraté…
Son regard se perdit pendant quelques secondes, dérivant sur les longs doigts de Lisa-Marie, les observant virevoltés au-dessus de l’assiette, avec une grâce et une tenue tel une danseuse de ballerine sautillant sur scène.
« Un problème ? »
Le ballet s’interrompit pendant un instant, faisant prendre conscience à Jonathan qu’il avait divagué, partit de nouveau ailleurs, et celui-ci recommença à découper la viande dans son plat.
« Désoler, dit-il en s’excusant, mon regard c’est fait happé par la manière dont tu te servais… »
La jeune femme s’arrêta un instant, posant sa fourchette sur le côté avant d’observer sans rien dire sa propre main. Le soldat se permit de ne rien dire, reconnaissant à travers ce regard une ressemblance avec sa manière de repenser au passé, tandis que quelques haricots rejoignirent sa bouche.
« J’avoue que j’ai été « Trop » bien éduqué d’une certaine manière… » Lâcha-t-elle avec une pointe d’ironie.
« Ta famille était riche c’est ça ? »
Lisa ne répondit pas, se contentant d’hocher la tête affirmativement.
« Oui… comme j’étais l’ainée, mes parents voulaient que je sois la meilleure en tout, à un tel point que c’était l’enfer parfois… La moindre erreur pouvait arriver à une punition de mes tuteurs… »
Jonathan se contenta de manger sans répondre. Que pouvait-il faire de toute façon… Il ne se rappelait de rien, ne pouvait comparer cette manière de vie à quelque chose qu’il connaissait… Il n’avait juste que des morceaux de souvenirs, brisés, sans aucuns sens pour lui. Un puzzle immense dont il ne possédait qu’une seule pièce… Une question vint malgré tout glisser de ses lèvres au bout de quelques minutes.
« Mais… Pourquoi avoir choisis l’armée ? Tu sembles… avoir les possibilités de travailler ailleurs non ? »
La jeune femme resta silencieuse quelques instants. Toujours cette tension, ce silence qui voulait tant dire, mais qu’il ne comprenait pas. Les lèvres de la jeune femme s’ouvrir quelques instants, et la jeune femme resta les yeux dans le vague, pensive.
« J’ai… Perdu mon père alors qu’il était en travail en Afghanistan… Un bombardement qui avait été ordonné alors qu’il passait à côté… Une bombe a été lâchée trop tôt... Et je me suis retrouvé orpheline de mon père… C’est… Etrange tu vas me dire… Partir dans l’armée alors que justement mon père est mort à cause d’eux… A l’époque, je voulais monter au sommet afin de pouvoir éviter ce genre de problème… .. J’étais idéaliste… … »
Elle resta silencieuse quelques secondes, avant de poser ses couverts et de se servir un verre. Des idéaux… Qu’avait-il comme idéaux lui ? Qu’avait-il en quoi croire pour ne pas broyer du noir ?
Rien… Ou presque…
Dernière édition par Jonathan Hunter le Mer 11 Nov 2015 - 21:36, édité 5 fois
Memory, That Matter :
Sang….
L’odeur du sang….
La sensation du liquide poisseux glissant lentement sur sa joue….
Jonathan ouvrit lentement son œil gauche, puis son œil droit. Il flottait dans une sorte de carcan, immobile.
Pourquoi était-il ici ?
Jonathan se força à réfléchir, luttant contre le mal de tête qui s’amplifiait depuis son réveil. Mais rien, rien ne venais à son esprit.
Il était telle une coquille vide, balloté dans un lieu qu'il ne connaissait pas. L’esprit aussi expressif qu’un lac immobile, il tenta de tourner la tête. Une petite lumière orange clignotait doucement à sa gauche, et il tenta de la toucher.
Il se rendit soudain compte qu’il ne sentait plus sa main gauche. Non, il n’avait plus de bras gauche ! Tout son corps lui envoyait des signaux de douleurs, mais rien, non rien ne venait de son épaule gauche. D’un geste nerveux, il bougea son bras droit, avant de laisser échapper un soupir de soulagement. Il pouvait sentir son bras bouger. De quelques millimètres, certes, car le bras restait bloqué dans son carcan métallique, mais cela lui faisait du bien qu’il lui restait sa partie droite.
Pendant un instant, il sentit une furtive explosion de douleur du côté gauche de son corps. Etait-ce un souvenir de la raison de la perte de son bras ? Il ne pouvait pas savoir. Il ne tenait pas à le faire. Il fallait déjà savoir pourquoi il était enfermé, et où il était.
En observant plus en détail la lumière qui pulsait devant ses yeux, il découvrit qu’il s’agissait d’un écran, composé d’une multitude de carré qui composait… Quoi déjà ? Il ne savait pas. C’était comme si il cherchait à trouver une solution dans sa tête qu’il n’avait pas. Prudemment, il appuya sur le bouton orange avec son nez, vu qu’il s’agissait de la seule partie de son corps qu’il pouvait bouger, et quelque chose s’anima.
Un écran minuscule apparu devant les yeux de Jonathan, laissant au jeune homme plus d’interrogations qu’avant. Il n’avait rien pour l’aider, rien pour répondre aux questions s’amassant dans sa tête. Et surtout La Question. La Question qu’il ne pouvait pas répondre.
Qui était-il ?
Qui était cet homme, abandonné entre les pierres, bercés par un vent invisible ?
Cet homme, laisser dans l’obscurité, entouré de chair et de métal ?
Cet homme, entouré de tout, et de rien à la fois ?
Cet homme abandonné dans la déchetterie sans fin qu’on appellerait l’espace. Seul, abandonné…
Jonathan laissa son corps retombé en arrière, dépité. Il était seul, avec ces questions dans sa tête. Allait-il devenir fou ? Il ne savait pas. Il ne savait rien. Juste son Immatriculation.
Jonathan Hunter. Jaeger 1. Le Jager. Le Hunter. Le chasseur.
Jonathan resta immobile, inactif, broyant du noir, quand une petite lumière apparut dans cette océan de tristesse. Une petite lumière, dans son champ de vision, au loin. Puis elle se rapprocha, devenant soudain la lumière d’un projecteur.
Jonathan leva la tête, tenta d’agiter la main qui lui restait, de bouger, de crier, d’attirer l’attention de cette lumière qui s’annonçait comme sa porte de salut.
Mais rien ne bougea. Rien ne résonna. Seul le silence répondit aux oreilles de Jonathan, un silence simplement troublé par sa respiration sifflante.
Mais la lumière le repéra, et commença à s’approcher de lui. C’était un appareil de métal, il connaissait le nom, il en était sûr, mais rien ne venait afin de qualifier cette chose de métal dont les flancs étaient marqués d’impacts importants.
Une pince métallique s’échappa du corps de la chose, et percuta le corps de Jonathan déclenchant tellement de signaux de douleurs que Jonathan perdit connaissance.
Il ne sentit alors pas la traction qui s’opérait, le tirant, lui et sa prison, dans la gueule qui s’était ouverte.
Dans la gueule du loup…
Chapitre 1 :
« La mémoire… C’est ce qui importe le plus… »
Jonathan Hunter 23/03/69
« … Code de déverrouillage Mayem Tango 1 Alpha Charlie.
-Erreur système, l’armure ne peut pas être déverrouillée.
-Damnit !
Le coup de poing acheva de réveiller Jonathan. Il était vivant. Et il y avait quelqu’un. Il fallait qu’il manifeste sa présence. Que la personne sache qu’il était là, enfermé dans cette prison de fer. Il ferma les yeux, sentant le spectre de la douleur penchée sur son épaule, et tenta de dire quelque chose.
« …. Hey…. »
Aucune réaction. La personne continuait de se déplacer dans la pièce où il était, il pouvait suivre les bruits de ses pas allant de droite à gauche, s’arrêtant parfois pour pianoter nerveusement sur son clavier, ou fouiller dans des … tiroirs ?
Il fallait qu’il recommence. Il ne pouvait pas voir ce que la personne faisait, car l’écran était vide, désactivé face à ses yeux. Il devait y arriver. Pour savoir. Pour comprendre.
« Hey ! »
Son cri était faible, moins que celui qu’il avait fait auparavant, mais toujours faible. Les pas s’arrêtèrent. Avant de se rapprocher d’un pas précipité en direction de Jonathan.
- Me dit pas que… non… impossible… comment ? A moins que...
La voie féminine s’éloigna, parut fouiller dans un tiroir, avant de revenir et d’apposer quelque chose au niveau de son torse.
-Et c’est partit » l’entendit-il dire avant d’entendre les bruits de pas reculer. Jonathan leva un sourcil avant de recevoir une décharge. Et de tomber au sol.
« John ? John ? Bon sang ça va ?
Les yeux de Jonathan brulaient, tellement qu’ils étaient habitués à la pénombre qui l’avaient accompagné, et il resta quelques secondes silencieux, le temps qu’ils s’habituèrent à la lumière.
Petit à petit, il commença à reconnaitre des détails du visage de sa sauveuse.
Des cheveux bruns…non… blond vénitiens... Ainsi que des yeux vert, vert émeraude. Pendant un instant, il y vit de l’inquiétude, avant de passer à du soulagement, qui disparut rapidement du regard de la jeune femme.
-Mon dieu, tu as survécu, c’est génial ! Tu vas pouvoir me donner un coup de main pour désactiver le verrouillage du réacteur quand…
Le blessé jeta un regard d’incompréhension, ce qui rendit le visage de la jeune femme plus soucieux encore. Elle posa sa main sur le front de Jonathan, avant de froncer les sourcils.
- Tu te rappelles de B14 ? Non, évidemment. Ne bouge pas, je t’allonge et je te branche.
La jeune femme le tira du sol avant de l’allonger sur une banquette incrusté contre un mur.
Elle revint quelques minutes plus tard, avant de pianoter quelques instants sur un appareil carré qu'elle posa sur son torse.
- Je vais te connecter manuellement sur ta puce. S’il y a eu un reboot, c’est à toi de réactiver manuellement les portes ok ? Dans tous les cas, bonne chance… »
Elle appuya sur un bouton et les yeux de Jonathan se fermèrent tout seul. Sombrant dans le sommeil.
Quand il ouvrit les yeux, il sentit tout de suite que quelque chose avait changé.
L’air était beaucoup plus léger, moins pesant, et pourtant il n’avait pas l’impression d’avoir bougé. Sa main toucha la banquette sur laquelle il devait être posé.
Du matelas. Mou et aussi léger qu’une plume. Il s’était passé quelque chose.
Jonathan bascula sur le côté, avant de se lever.
Le plafond plafonnait à une quinzaine de mètres au-dessus de lui. C’était en fait un immense planisphère, représentant une nuit étoilée, Jonathan devait surement en connaitre…
L’imposante représentation stellaire était soutenue par une quinzaine de piliers en marbre blanc, séparé par de long de tissus bleus clairs se balançant au rythme d’une brise légère. Les lieux donnaient une impression de tranquillité, accentué par la douce lumière qui semblait descendre du plafond.
Jonathan pénétra à l’intérieur du cercle, intrigué par la trappe qui se trouvait en son centre. Il pouvait entendre qu’on pleurait quelque part, et ce quelque part semblait venir des profondeurs cachées par cette trappe.
La poignée d’un bleu couleur de la mer attira son regard. Un anneau en métal tournant sur lui-même…
Il la souleva doucement, avant d’observer avec appréhension l’échelle qui descendait en bas.
Que pouvait-il y avoir au bas de cette échelle ?
Une fois descendu, Jonathan découvrit roulé en boule, allongé sur le sol, habillé avec des tissus misérables, une enfant de cinq ans, pleurant de toute son âme.
Jonathan s’approcha, et tendit sa main.
-Hey… Ne pleure pas ….
Aucune réponse. La jeune fille continuait de pleure, ses larmes coulant le long des mosaïques.
-Hey… Ça va aller…. Dit moi ce qui ne va pas ?
Pas de réponse. Jonathan laissa tomber avec un soupir avant de jeter un regard à la pièce.
Elle était circulaire, et faite de la même matière que les colonnes. Le plafond uni éclairait la zone en rayonnant, embellissant la zone d’une douce lumière dorée. C’était irréel, et pendant un moment, Jonathan se demanda si tout cela était réel.
Il y avait une quinzaine de porte, tous faites d’un bois marron, toutes marqués d’un numéro. Étrangement, toutes étaient fermées, mais seul la porte numéro 14 était entrouvert, comme si elle l’appelait, une porte vers ses souvenirs…
Jonathan posa la main sur la poignée en argent, avant de l’ouvrir brutalement. Et de laisser son esprit s’immerger dans ce souvenir.
*******
Douleur. Souffrance. Détermination. Volonté de vaincre.
Ces sentiments imprégnèrent l’âme de Jonathan tandis qu’une partie de ses souvenirs revenaient brutalement.
Il avait souffert. Beaucoup souffert. Et il était d’une certaine manière revenu à la vie.
La première image qu’il se rappelait, c’était la vision de son bras de métal. Et les médecins lui annonçant la nouvelle. Une femme, appuyé contre son lit d’hôpital lui tenait la main.
- On vous a opérerez du mieux qu’on a pu….
La nouvelle tomba. Un cœur défaillant. Un foie remplacé d’urgence par une organique mécanique. Et un nouveau bras. De métal.
Jonathan avait passé de nombreuses heures à la soulever et la regarder sous tous ses angles. C’était…. Etrange…
Il voyait qu’il pouvait la bouger, il pouvait la sentir bouger, il la bougeait sans problème. Mais intérieurement, il sentit que quelque chose avait changé. Il n’était plus le même désormais.
Il en a fallu des jours. D’intense souffrance et de soulagement.
Réapprendre à marcher. Réapprendre à bouger son bras. S’habituer à la carte informatique qui servait de liens entre son cerveau et ses terminaisons nerveuses. Ainsi que la vision du monde qu’il voyait à travers ces yeux. Ces yeux de métal et de verre qui lui donnaient une multitude d’information sur le monde extérieur. Une autre vision du monde…
Et il fut un jour ou les portes de l’hôpital s’ouvrèrent afin de le libérer de cette prison aseptisée. Il était libre. Libre de reprendre son travail dans l’armée. Ou plutôt se retrouver commandant d’une division d’éclopés de la guerre, comme lui.
Et c’est là qu’il connut ce qui changera une deuxième fois sa vie.
Le projet Jaeger.
Dirigé par des ingénieurs de l’armée, il s’agissait d’une évolution audacieuse dans l’évolution de la guerre. Jonathan se rappela alors de la sensation métallique qu’il avait sentie autour de lui.
Et du poids du premier modèle, carcan métallique autour de son âme.
****************** ***************28 Janvier XXXX************************************
« Vous êtes sûr de vouloir l’essayer maintenant ? »Jonathan regarda l’ingénieur qui travaillait sur une ligne du programme de l’armure avec un air indéchiffrable. Cela faisait presque deux ans, deux ans qu’ils travaillaient sur le prototype.
Il y avait eu six versions, six prototypes, mais aujourd’hui, Jonathan sentait qu’ils touchaient enfin au but.
« J’ai envie de lancer un petit run d’entrainement avec des modifications des paramètres de pilotage de l’armure qui devraient répondre aux problèmes de maniabilité. T’inquiète pas Jacob, ça n’affectera pas les données du test de tout à l’heure.
- Bon ok, va dans la salle, je te la sort. »
Jonathan tapota sur l’épaule du technicien, qui grommela sur sa trop grande gentillesse, avant de pénétrer dans la zone de test.
C’était une salle de la taille d’un hangar, matelassé à certains endroit pour ne pas blessé les testeurs « Malchanceux », avec un gros spot blanc qui servait de seul éclairage de la pièce.
Au centre, il y avait un cercle de métal au sol, qui sortit du sol, laissant apparaitre une armoire en verre, soulignant la forme humaine de l’appareil, du projet qu’il connaissait presque sur le bout de ses doigts.
Jonathan ouvrit avec précaution l’armoire, observant avec précaution ce joyau de technologie. L’alliage qui le composait était extrêmement léger, mais en le cognant avec son poing, on pouvait ressentir sa dureté, et l’entendre sonner comme une cloche d’église.
Il posa sa main sur le gant de métal qui prolongeait le bras droit de l’armure, avant de le mettre à son bras.
Au début, il ne pouvait bouger son bras, ni le plier. Puis, la vie pris possession de l’extension métallique.
Ce fut d’abord les pouces, puis le poignet, qu’il put bouger avec un temps de réaction quasi minime. Et en moins d’une minute, il pouvait bouger son bras vêtu de sa carapace métallique.
- Cinquante-quatre secondes de battement entre la mise et la pleine fonctionnalité d’un équipement. On va tester le temps de réaction lorsque tu portes l’ensemble complet…. Déblocage en cours….
Une lumière vert s’illumina au sol, et l’armure tomba, libère de ses point d’accrochage magnétique.
Le fracas métallique résonna pendant un instant, l’armure face contre terre, remplacé par le ronronnement haché des ventilations. La salle était complétement isolé des bruits extérieurs, et Jonathan ferma les yeux afin de ralentir sa respiration et son tract qui montait doucement. Ce n’était qu’un pas, un tout petit pas pour lui. Mais l’humanité allait faire un bond en avant dans l’innovation grâce à lui.
- Hey ? Ça va ? Tu es sur de vouloir continuer ?
La voix un peu inquiète de son opérateur résonna dans la salle, légèrement déformé par les hautparleurs.
- Oui, ça va allez, un simple coup de fatigue. On continue.
- C’est toi qui vois, activation du mode par défaut.
Jonathan raccrocha le bras pris précédemment sur l’armure et recula.
Au début, il ne se passa rien, l’armure resta immobile, avec seul effet notable de la lumière qui semblait pulsé de la visière du casque face contre terre.
Et soudain, ce fut la main qui s’anima, fermé en un poing, elle s’appuya sur le sol, et petit à petit, l’armure se leva, piloté par un programme informatique, avant de baisser la tête, toisant Jonathan de sa hauteur.
L’armure était imposante, peinte d’un gris foncé mat qui soulignait les jointures d’un gris plus clair. Le casque était la seule pièce d’une autre couleur que le gris, seul les contours de la visière étaient rouges. Un rouge sang.
- Analyse de l’identité du pilote… Veuillez rester immobile, Merci.
Il se passa un instant de silence, ou personne ne bougeait, se regardaient dans les yeux. L’homme de métal qui améliorerait peut être la condition humaine. Et l’homme d’acier et de chair, qui tentait d’y arriver.
Jonathan pouvait presque sentir les rayons analysant les moindres centimètres de son être, et soudain, le colosse de métal recula, avant d’émettre un bip joyeux.
- Bienvenue monsieur Jaeger, préparer vous à l’arrimage.
Quel soulagement. Enfin, soulagement serait un hyperbolisme, Jonathan était content que le début de la séance se passe bien. Mais il restait encore la phase la plus difficile……
- Lancer l’acquisition.
L’ordre vocal passa les lèvres de Jonathan d’un air sec, décidé, avant de se retourner, s’attendant au choc. L’armure se colla violemment à lui, de la tête aux pieds, et Jonathan pencha vers l’avant sous le poids.
Ce fut d’abord le haut, refermant ses pinces de métal sur son torse dans un claquement sonore.
Puis ce fut les jambes, d’abord les côtés descendants jusqu’au bas du talon, tandis que les biceps étaient désormais recouverts d’une flopée de petites plaques d’armure. Et en un instant, les jambes de Jonathan étaient désormais recouvertes d’un alliage de métal.
Jonathan lâcha un grognement de douleur sur cette partie, sentant un morceau de métal s’enfoncer dans sa chair, avant que celui-ci recule et se remette en place. Il fallait bien que quelque chose rate.
Les gants métalliques s’enroulèrent autours de ses poignets, et il sentit l’assemblage des parties métalliques protégeant son cou. Soudain, ce fut le noir.
Seul une petite lumière orange clignota pendant quelques secondes, avant que l’écran devant lui s’allume.
Il pouvait désormais voir l’extérieur, comme si toute son armure n’existait pas, qu’il flottait légèrement dans les airs, entouré d’une bulle invincible. Il regarda sa main gauche, et fit un rapide geste du poignet afin de vérifier qu’elle marchait. Parfait.
« Ok, fait quelques mouvement pour voir, le punchingball va apparaitre d’ici deux secondes… le temps que je trouve ce bouton de malheur… »
Jonathan vit le sac de sable renforcé sortir d’une trappe dans un coin, avant qu’un bras ne le prenne et le dépose en face de lui. Il se sentait extrêmement confiant, et il fit un pas en avant, avant de donner un coup de poing dans le punchingball. Il oscilla dangereusement, menaçant de tomber sous la puissance combiné du coup de poing, Homme et machine.
« Wow… Elle réagit au quart de tour… »
Jonathan masqua un sourire derrière son casque, avant de balancer son pied en un coup de pied circulaire, avant de le transformer en un coup de talon en plein sur le haut du punchingball. Il enchaina sur un enchainement de coup de poing, martyrisant ce pauvre punchingball, avant de reculer d’un bon.
Il rayonnait, tout se passait extrêmement bien, et la tête du technicien, complétement interloqué face à la réactivité de la machine, tellement proche de l’homme.
-Wow…. Wow… wow ! Qu’est ce qui s’est passé ?
Jonathan se retourna, avant de brancher sa radio d’un clignement de sourcil.
- J’ai modifié les détecteurs afin qu’ils reçoivent les informations venant de ma puce dans le cerveau, et ainsi… »
Jonathan sentit soudainement ses membres trembler et sa vision devenir floue, avant de s’écrouler au sol.
**********
Jonathan repris brutalement sa respiration. Et tenta de se relever, tentant de d’asseoir en prenant appuis sur sa main gauche. Sauf qu’il s’écroula de nouveau sur le flanc. Sa tête était penchée sur le côté, et il put désormais confirmer que ce qu’il avait vu était vrai.
Il pouvait sentir son bras, cette tension particulière du poids d’un membre accroché à son épaule.
Il soupira, avant de basculer ses jambes sur le côté, tirant sa prothèse avec lui.
- Tu es réveillé ? Ne bouge pas, j’arrive.
La jeune femme qui l’avait aidé à sortir de cette « chose » passa une porte situé à sa gauche, avant de s’approcher de lui.
Maintenant que Jonathan avait récupérer de son « arrivée » dans le vaisseau, il se rendit compte de plusieurs choses.
Il était assis dans une salle carrée, ou se trouvait deux lits superposés, chacun accolés à deux armoires en métal fermés. Il n’y avait qu’une seule porte, pneumatique apparemment, et l’ensemble et l’ensemble de la pièce dégageait une certaine simplicité. Sur le lit d’en face, il pouvait voir une tenue de combat sombre, ainsi qu’une arme. Un fusil de sniper, Aux vues des formes plutôt féminines de la tenue, une chose était sûr, ce n’était pas à lui.
Le fait que la jeune femme s’assit de l’autre côté et poussa ceux si sur le côté ne fit que confirmer ses impressions. Celle-ci était vêtue d’un débardeur qui laissait apparaitre sa musculature, celle d’un soldat, d’un combattant qui avait fréquenté les champs de bataille et récolté quelques cicatrices, mais cela ne faisait qu'ajouter à son charme.
- Je n’ai pas osé réparer ton bras, vu que tu étais en train de récupérer. Comment tu te sens ?
Jonathan resta silencieux, mal à l’aise, avec une question qui lui brulait les lèvres.
Elle l’avait délivré, sauvé, et même soutenue alors qu’il ne se rappelait de rien. Il hésita, avant de poser la question qui lui pesait sur son esprit.
- Qui est tu ?
La question la laissa interdite quelques instants.
- Tu…. N’as pas de souvenir de moi ? , demanda-elle hésitante, Je ne te rappelle Rien ?
Jonathan hocha la tête négativement, et la jeune femme soupira.
Elle poussa ses affaires dans un coin du lit afin de pouvoir s’asseoir correctement. Sa main remis une mèche rebelle derrière son oreille, et elle se pencha légèrement en avant, ses coudes appuyés sur ses genoux.
« Lisa marie Askagi, mais appelle moi Lisa, c’est plus simple. On a travaillé sur deux trois opérations en commun. »
C’est vrai. Il avait oublié qu’il était un militaire. Son crane lui gratta, et il leva sa main gauche. Mais comme son bras n’était toujours pas activé, ce mouvement se transforma en mouvement d’épaule impuissant. Lisa marie avait repérer ce mouvement d’épaule, et elle se leva brutalement.
« Bon sang ! Ne bouge pas, je vais chercher de quoi le réparer. »
Jonathan tenta de l’arrêter, de lui dire qu’il pouvait attendre, mais il ne put pas l’arrêter, vu qu’elle était déjà partie. Elle revint quelques minutes plus tard, avant de s’asseoir à côté de lui.
D’un geste vif, elle sortit une sorte de tournevis avant de s’arrêter, interdite.
« Oui ?
-Excuse-moi, dit-elle en fermant les yeux afin de reprendre consistance, ça me fait bizarre de … penser que je vais démonter un bras.
Jonathan masqua un sourire, sans rien dire, et il laissa Lisa marie travailler sur son bras.
Au début, il la regarda faire, intriguée, mais il tourna sa tête dans une autre direction, perturbé par le fait de « Regarder » l’intérieur de son corps.
Il se passa un temps, simplement marqué par les bruits que faisaient les outils de Lisa-Marie.
- Tu m’avait un peu expliqué comment activer ton processus de récupération de la mémoire, avant ça, rajouta-t-elle rapidement, tu te rappelles de quelques choses ? »
La soudaineté de la question, après ce temps de silence, le fit hésiter quelques instants.
« J’ai en mémoire ma période d’hospitalisation, la douleur de l’hospitalisation, la douleur de la rééducation, mais que des souvenirs éparses, flous.
- Tu n’as pas d’autres souvenirs ? Des plus précis ? Des détails ? »
Il se gratta la tête, se demandant si il devait vraiment parler d’en détail de son passé.
- Si, une session d’entrainement. Un test avec une sorte… D’armure…
J’avais demandé à Gary d’effectuer des vérifications, vu qu’apparemment je voulais tester une manière de piloter cette « Chose » avec une sorte de puce installée sur mon système nerveux. Et je ne sais pas pourquoi j’ai perdu connaissance à la fin.
- Surcharge neuronale.
- Quoi ? » demanda Jonathan, surpris par la soudaineté de la réponse.
« C’était le problème avec le premier prototype, tu m’avais raconté. Le débit d’information fournit à l’époque était beaucoup trop important, et ton cerveau au bout de quelques minutes était submergé par des informations, tellement qu’il va provoquer une perte de connaissance sans douleur. »
Jonathan lâcha un rire ironique. Sans douleur hein ? Apparemment elle ne connaissait que la partie théorique de la chose… Jonathan pouvait encore ressentir la sensation de douleur qui lui avait fait un mal de chien…
Un brusque élancement de douleur traversa soudainement son épaule, et des zones d’ombres commencèrent à s’accumuler dans son champ de vision. Il tenta de se lever, voulant s’éloigner de cette sensation de douleur, mais chuta et tomba au sol, ses jambes encore faible de sa catatonie.
- Ne bouge pas, je vais arranger ça !
Jonathan entendit les paroles, mais n’en pris pas compte. Seul sa douleur lui importait, cette douleur venant du fond de son passé. Son bras, arraché par une portière de voiture, avant qu’il ne perde connaissance. Et la douleur diminua d’intensité, avant de retourner d’où elle venait, parmi les ombres de son esprit.
Et inversement à l’évolution de la douleur, Jonathan sentit les sensations de son bras revenir. Il sourit, avant de rouvrir les yeux qu’il avait fermé, et de découvrir le visage de Lisa marie, à a peine 5 centimètre du siens.
Du rouge monta aux joues de la jeune femme, et elle se releva rapidement de sa position, afin de permettre de se relever.
Ce dernier ne comprenait pas la réaction de la jeune femme, qui l’avait neutralisé en s’asseyant sur le bas de son ventre et neutralisant ses bras.
Etait-ce de la … Gène ? Il n’arrivait pas à accrocher ce mot à la réaction de Lisa.
Il fit jouer sa main goutant les sensations de l’air frôlant sa paume robotique.
« Merci pour la réparation. » Lâcha Jonathan après quelques instants.
« De rien. »
La voie de Lisa marie était devenue calme et neutre, on ne pouvait croire que cette « gène » était passée, mais elle cachait son visage, et il ne pouvait pas le voir.
« Faut que j’y retourne, repris Jonathan.
- Quoi ?
- L’objet qui m’a permis de récupérer des souvenirs…Il faut que j’y retourne… »
Lisa attrapa une petite boite carrée et la jeta sur le lit, avant de sortir précipitamment, la porte se refermant automatiquement derrière elle.
« Ha… je pouvais rien faire de toute façon.. »
Jonathan secoua la tête, avant de lâcher un soupire. Si déjà il avait du mal à discuter avec une autre personne, alors parler à lui-même…
Il attrapa l’appareil avant de s’asseoir sur le lit. Un gros bouton rouge en plein milieux. Il n’avait pas le choix…
Jonathan appuya sur le bouton, et il sentit doucement ses yeux se fermer, tandis qu’il sombrait dans un sommeil sans rêve.
Jonathan rouvrit les yeux. Il était de retour, mais quelque chose, quelque chose avait changé.
Des fontaines avaient été rajoutées dans l’endroit, aux pieds de chacune des colonnes, et des ponts en bois blancs permettaient de passer par-dessus l’eau.
Mais l’extérieur de cette structure qui hantait les sommeils de Jonathan n’était pas les seules choses qui avaient changés.
En descendant au niveau inférieur, Jonathan découvrit en premier lieux la décoration du sol. C’était une rosace, enfin, le début d’une rosace qui partait du centre de la pièce et donnait l’impression d’une progression lente mais régulière.
Et une petite fille était en train de chantonner, sautillant entre les branches de la décoration.
A chaque fois qu’elle sautait, la fresque semblait être parcourue d’une impulsion, d’une vaguelette. Comme si la salle était une mare et que chacun des sauts de la jeune fille étaient comme des cailloux qu’on lâcherait au centre.
Jonathan descendit de l’échelle, et la regarda évoluer sur cette « piste de danse ».
« Qui es-tu ?
La petite fille s’arrêta et pivota sur son pied. Elle portait une robe blanche, laissant ses épaules dénudées, et portait une paire de sandale de la même couleur. Ses cheveux étaient long, coupés au niveau des épaules, et son visage rayonnait de l’innocence de la jeunesse. Mais ses yeux reflétaient une intelligence de quelqu’un de beaucoup plus âgé.
- Bonne question ! Je suis toi et tu es moi, lié à jamais jusqu’à ce que la mort nous sépare. Une bonne phrase pour qualifier cette relation particulière…
- Je ne comprends pas… Qui est tu ? »
Elle lâcha un rire cristallin, avant de prendre une ombrelle que Jonathan n’avait pas vu auparavant. Etait-elle là il y a quelques instants ?
« Considère moi comme une personne voulant de permettre de redevenir comme avant, une personne qui te connait mieux que quiconque.
- Ça fait beaucoup de monde qui me connaissait en moins d’une journée... » lâcha avec un soupçon d’ironie Jonathan.
La jeune fille leva un sourcil, et l’observa, un bras contre sa taille et l’autre continuant à faire tourner lentement son oreille.
- Je suis la seule qui ne te mentira jamais, ne te trahira point, et ne t’enfoncera jamais un couteau dans le dos.
- Et comment pourrais-je te faire confiance ? Dit moi au moins ou je suis ! »
Jonathan avait brutalement élevée la voie, énervé.
Il avait la désagréable impression que les rôles d’adultes / enfant avaient été inversé. Il était celui qui cherchait la connaissance, et elle était celle qui avait les connaissances. Et il n’aimait pas dont comment la tournure des choses changeait
La petite le regarda d’un air fatigué, avant de soupirer.
- Tu es toujours à la même place ou tu t’es couché, mais cette zone s’appelle « The HALL ». Il s’agit en fait d’une simulation informatique envoyé directement à ton cerveau, qui va traiter ces infos grâce à un système de stimulation électrique de tes principaux ensembles neuronaux. C’est un accès aux profondeurs de la mémoire à long terme de son cerveau.
Jonathan resta immobile, n’arrivant pas à accepter le fait que cette zone, cette endroit, semblait pourtant si réelle, était une simulation informatique.
Il se pinça, et sentit une douleur. Ce n’était pas un rêve. Sa réaction fit sourire la petite fille.
- Toutes les stimulations neuronales envoyées au cerveau sont représenté, enfin, pas les plus mortels bien entendu. Il faudrait mieux que je te montre quelque chose de plus concret pour te convaincre. Essaye un peu de te concentrer sur un objet, et imagine qu’il se retrouve dans ta main. »
Jonathan leva un sourcil, avant d’obtempérer sous le regard suppliant de la petite. Une véritable artiste. Sur le coup, la première chose qu’il pensa, ce fut le mot « Pomme. »
Il ferma les yeux, avant de tendre la main et de fermer les yeux. Il lui fallait une pomme… Rien qu’une Pomme…Une pomme…
Sous le regard surpris de Jonathan, des morceaux commencèrent à s’assembler devant ses yeux.
Ces morceaux semblaient grandir, comme si c’était ces particules étaient attirées tout autour de lui, assemblé par sa volonté propre.
A la fin du processus, une pomme rouge et brillante se trouvait sur la paume de sa main. Avec un air surpris, Jonathan observa avec intention cette chose du Néant. Elle était rouge, ronde, brillante.
Parfaite. Beaucoup trop parfaite.
Ce fut comme un déclic dans l’esprit de Jonathan. Cet endroit était trop parfait, il était la réalisation de son esprit. Son éden. L’utopie de son paradis de tranquillité. La pomme tomba de sa main, avant de rebondir sur le sol quelques instants, et de disparaitre.
Il posa son postérieur sur le sol et tenta de s’habituer à cette nouvelle perception de son espace.
« J’ai l’impression que tu commences à comprendre… »
La jeune fille s’assit à côté de lui, et tous les deux restèrent silencieux pendant un long moment.
« Tu sais… le mieux serait que tu repasse une des portes. Car cela t’expliquera beaucoup plus de choses qu’en parlant. Tes souvenirs… Ce que tu te rappelles maintenant… Il s’agit en fait d’une copie de tes souvenirs gardés dans la carte puce. Je te conseillerais d’y aller…. Mais après… C’est ton choix… »
Jonathan l’entendit se lever du sol, avant de suivre ses pas s’éloigner. Il tourna la tête pour la voir partir, mais elle avait disparu. Plus aucun signe d’elle. Elle avait disparu.
Les paroles de la jeune fille restèrent ancrées dans sa mémoire. Que pouvait-il faire à part passer de nouveau une des portes afin de recouvrer la mémoire ? Et surtout, Pourquoi ? Pourquoi qu’une seule porte à la fois ? Pourquoi ne pas lui redonner entièrement la mémoire directement ?
Il se promit de reposer cette question une fois qu’il rencontrerait de nouveau cette petite fille, et décider, se leva du sol, avant de s’approcher d’une porte à moitié ouverte.
Il allait encore passer une porte. Que pouvait-il y avoir derrière comme souvenir ? Allait-il se rappeler de juste après l’entrainement ? Ou était-ce autre chose ? Une personnalité qu’il ne connaissait pas encore de lui-même ? Il avait peur, peur de cette possibilité d’apprendre une chose mauvaise de lui-même. Que derrière cette porte ce trouvait un monstre… Un tueur…
D’un geste, il poussa la porte avant de poser le pied de l’autre côté. Dans un préfabriqué situé dans un camp militaire…
« Monsieur ? Monsieur ? »
La vois résonnant dans son oreille réveilla Jonathan, lui fit ouvrir les yeux. La première chose qu’il vit, c’était la lampe qui éclairait la pièce de sa lumière ténue.
« Monsieur ? Monsieur Kruzunski ainsi que mademoiselle Viranai sont à la porte, dois-je les laisser entrer ou leurs dire de repasser ultérieurement ?
- Allez Iris, ouvre nous la porte bon sang ! On sait qu’il est la ! »
Jonathan lâcha un soupir, avant de basculer sur le côté pour se lever de son lit de camps. Ce cher Kruzunski n’avait jamais été un grand fan de la diplomatie, et généralement ses actions reflétaient clairement son caractère de feu. La lumière se ralluma graduellement, éclairant progressivement la pièce d’une lumière blanche. Une table, une chaise, une armoire métallique ainsi qu’un lit de camp, c’était tout ce qu’il y avait dans sa chambre temporaire. Suffisamment de confort pour une nuit, suffisamment compact pour pouvoir être rangé avec le reste du matériel des centaines d’autres bâtiments en préfabriqués qui entouraient la sienne.
C’était plutôt correct comme type de chambre, malgré les bruits extérieurs des blindés en manœuvres et des soldats à l’entrainement…
« Monsieur ? Monsieur Kruzunski semblerait s’impatienter.
- Ouvre leurs Iris, avant que cet idiot ne défonce la porte à coup de pied.
- Tout de suite monsieur. »
Taylor Kruzunski fut le premier à arriver dans la pièce, laissant l’air glacial entrer pendant un bref instant, un sourire moqueur au visage, semblant tenir quelque chose en dessous du chaud manteau qu’il avait mis.
D’une taille plus petite que Jonathan, il était malgré tout beaucoup plus musclé que Jonathan, surtout que ce dernier n’avait pas fréquenté aussi régulièrement la salle d’entrainement. Soldat chevronné, il était du genre blagueur en tout temps, maniant sa langue comme une lame, mais il était professionnel en tout temps, accomplissant ses missions avec une efficacité machinale, poussant ceux sous ses ordres à leurs limites afin de tirer au maximum le potentiel. Son surnom ? « Deathwatch. ». Car tous ceux qui passaient dans son champ de vision mourraient sous les balles.
« Taylor…. Modère-toi un peu quand tu parles à un supérieur bon sang… »
La jeune femme venant juste derrière lui enleva sa capuche avant de lâcher un « Monsieur » Réglementaire. Nedjma Viranai. L’une des seules femmes à être arrivée aussi loin dans le cadre des forces spéciales. D’origine asiatique, elle avait des cheveux bruns descendant à la limite du cou, révélant un discret tatouage de fleur entre ses deux omoplates. Elle venait des commandos aériens britanniques, formés à intervenir sur tous les terrains en toute situation. Ses yeux auburn contrastaient avec sa peau légèrement bronzée, malgré le froid polaire de la zone. Elle était plutôt bien bâtie, moins en muscle comme Taylor mais beaucoup plus agile et réfléchis que son camarade.
Jonathan lâcha un soupire devant ces deux personnages hauts en couleurs avant de leur faire signe de s’asseoir dans la pièce. Taylor sortit ce qu’il cachait de dessous sa veste et la posa sur la table. Une bouteille ainsi que trois verres.
« Je n’oublie pas les vieilles habitudes ! Une bouteille de ma réserve personnelle, suffisamment délicieux pour vous titiller les papilles et suffisamment alcoolisé afin de vous permettre de vous relâcher un peu ! »
Il ouvrit la bouteille avant de servir tout le monde et de tendre les verres. Jonathan attrapa son verre avant d’observer le liquide pendant quelques secondes. C’était peut-être le dernier verre, le dernier verre qu’il prenait avant longtemps. Mais au moins il ne le prenait pas seul.
« Vous savez quel serait mon pire cauchemar ? Mourir dans mon lit, tomber de fatigue pour ne plus me relever. Je n’ai jamais aimé la solitude, et c’est un plaisir d’avoir combattu sous tes ordres Johnny. »
Nedjma lâcha un soupire amusé, avant de prendre la parole.
« Le plaisir était partagé Monsieur… C’est un honneur… »
Ses yeux révélaient plus qu’elle ne disait, un sentiment de reconnaissance et de remercîment.
Chacun savaient ou ils étaient, car ils s’étaient battus afin de pouvoir réussir à arriver jusqu’à la. Et avaient tellement perdu…
Du sang et des larmes. Des camarades et des frères d’armes. A cause de ces salauds, ces monstres, ces créatures…
Mais aujourd’hui, ils avaient une chance d’en terminer.
« Vous savez ce que je ferrait une fois que j’aurais terminé avec ce truc ? Je m’achèterais une ferme dans le Connecticut, et j’épouserais une bonne petite femme qui me cuisinerait de bons petits plats. Ça commence à me lasser ce genre de vie… A batailler, sans cesse, et ne pas avoir de chez soi… »
Jonathan ouvrit les yeux d’étonnement, surpris par la réaction du soldat. Qu’est ce qui avait causé cette réaction chez lui ? Lui qui l’avait connu comme un homme d’action extrêmement strict découvrait soudain une autre facette de sa personnalité. Un homme qui voulait poser son arme à terre afin de pouvoir se reposer. Un homme qui avait clairement dégusté de la guerre, et qui avait tenu jusqu’à aujourd’hui. Mais un homme qui continuait de se battre parce qu’il savait qu’il devait le faire.
Le regard de Taylor resta dans le vague pendant quelques secondes, pendant qu’au loin résonnait légèrement le bruit d’un réacteur.
« Vous feriez quoi sinon vous ? Après ça ? Me dite pas que cela ne vous a pas impacté… »
L’impact de cette phrase était presque palpable. Jonathan voyait très bien ce que Taylor voulais dire.
Qu’avaient-ils gagnés durant cette guerre ? Rien.
Qu’avaient-ils perdu durant cette guerre ? Beaucoup. Beaucoup trop.
Pendant un moment, Jonathan eu un flash. Un corps d’une femme, tenant dans ses bras. Le liquide rouge coulant entre les minces interstices de son armure. Et une lame d’acier, une lame aussi grosse que son bras, s’enfonçant dans la gorge d’une créature faite d’une carapace de chitine, remplie de sentiments noirs. La colère. La tristesse. Et la rage.
Il avait perdu quelqu’un… Quelqu’un à qui il tenait beaucoup.
Ce fut Nedjma qui interrompit le maigre silence, son verre à moitié vide, à moitié plein.
« J’imaginerais bien laisser le terrain pendant quelques moments, faire un tour du monde avec un peu d’argent, pouvoir rencontrer ceux dont j’ai tenté de protéger l’existence avec tout le monde. Et aider un maximum, car j’imagine qu’il y aura pas mal de chose à reconstruire… »
Jonathan était plutôt d’accord avec elle. Il y aurait des choses à reconstruire. Beaucoup de choses.
D’après le maigre d’info qu’on lui avait donné, la majorité des civilisations tentaient de se reconstruire, après les secousses tectoniques, tsunami et autres catastrophes que la Terre avait en réserves. Des sectes s’étaient formées, prônant l’avènement de l’antéchrist, et toute autre idiotie du genre sur la fin du monde et le début de l’apocalypse. Il y aurait beaucoup à faire…Replacer des gouvernements, relancer l’agriculture…. Mais il fallait d’abords qu’ils finissent cette guerre… Et frapper en plein milieux de ce « Vide »….
« Et toi Johny, tu ferrait quoi après tout ça ? »
La réponse ne vint pas, tandis que son esprit tentait de trouver une réponse… Qu’allait-il faire ? Aider les gens ? Redevenir le commandant des « Phoenix », son ancienne unité ? Revenir dans le civil pour écrire un livre sur ses mémoires ?
« Monsieur ? Vous allez bien ? »
Jonathan ferma les yeux pendant un instant, avant d’avaler son verre d’un seul coup. Le liquide alcoolisé glissa dans sa gorge, et il posa doucement le verre sur la table.
« Désoler… C’est juste que…. Je ne sais pas franchement ce que je ferais après… »
Taylor lâcha un sourire, et il lui tapota l’épaule en toute camaraderie.
« T’inquiète pas, t’auras toujours une chambre de libre pour toi, camarade ! Après tout, ce n’est pas l’action qui nous manquera ! »
Jonathan se contenta de sourire sur la phrase de son camarade, et il se laissa tomber sur une chaise.
« J’imagine que je vous en ai pas parlé, mais j’ai un coup de cœur sur l’armurière …..
- Attend ? C’est une blague ou quoi ? Tu rigole ? »
- Non non, je ne vous mens pas ! Je vous promets que…. »
Jonathan lâcha un sourire, avant d’attraper un paquet de carte et de les distribuer pour passer le temps. Dans quelques heures, ils seraient en train de se battre. Et dans quelques heures, ils auraient surement quittés la Terre…
Chapitre 2 :
Chapitres 2
«Je me rappelle très bien du moment où je les ai vus… Leurs mâchoires brillantes travaillant tel des machines…. Et j’ai eu peur…» Taylor Kruzunski XX, XX, XXXX
Jonathan ouvrit lentement les yeux avant d’observer le plafond pendant quelques secondes…
La sensation du drap qui reposait sur lui… L’impression de chaleur entourant son corps… Le ronronnement du moteur faisant fonctionner l’électronique du vaisseau…
Il était de retour dans le vaisseau …
Il ferma de nouveaux les yeux…. Toutes ces révélations… Elles n’avaient aucun sens ! Pourquoi des souvenirs sans lien, sans indications particulières…
Et ce fut à ce moment-là que son estomac vint doucement ronronner afin de le rappeler à l’ordre.
« Hey. Welcome back. Tu as faim ? »
Jonathan tourna sa tête sur le côté, avant de remarquer Lisa-Marie allongée sur le lit d’à côté, un livre dans les mains. Elle était habillée du même T-shirt blanc, du même pantalon beige que lorsqu’il l’avait quittée, mais le seul changement dans l’intervalle qu’il était en train de visiter ses souvenirs étaient ses cheveux, qu’elle avait rassemblé en un chignon.
Jonathan lâcha un rire à moitié retenu, confirmant de facto ce fait tout simple qui reliait tous les hommes de la terre.
Un sourire bourgeonna sur les lèvres de Lisa-marie, et elle déposa son livre sur le côté.
« On a une petite salle de repos avec un stock de nourriture, ce n’est pas la meilleur des choses niveau gout mais au moins ça cale… Tu viens ? »
Le soldat se leva de son lit avant de la suivre, passant la porte et arrivant dans un couloir en croix. Le couloir était comme la chambre, neutre, sans distinction militaires ou quoi que ce soit. Lisa tourna rapidement sur la gauche, avant de tourner de nouveau à droite et de pousser une porte. Une porte…
Jonathan secoua la tête, avant de reprendre sa marche. Il devait arrêter de penser à ça pour le moment. Une chose à la fois.
La salle était un endroit plutôt fermé, avec un bar à l’américaine dans un angle. Quelques chaises dans un coin, avec une table accroché au mur. On se croyait presque de retour dans un Pub américains des 80’s. L’écran installé dans un coin en moins. Affichée sur l’écran, il y avait un paysage de la Terre, apparemment en France si l’inscription situé dans l’angle était vraie.
C’était un paysage de montagne, pris lors d’une douce journée d’été. Au premier plan, on remarquait une petite rivière, slalomant dans l’herbe verte. Un homme était allongé sur le sol, somnolant sous la chaleur, un chapeau sur sa tête, tandis que son troupeau profitait de cette absence tranquillement au second plan, mâchonnant l’herbe fraiche du pâturage. Et au fond, trônant tel un monarque imposant, son sommet blanc culminant au loin, tel un objectif inaccessible, le mont blanc surveillait cette scène de haut.
Etrangement, cette scène semblait rappeler quelque chose à Jonathan, un élément….
Le bruit d’un plateau métallique frappant la table le fit perdre ses pensées, libérant de doux effluves.
« Tient, rations déshydraté du jour, à manger tant que c’est chaud. »
Jonathan hocha la tête en remercîment, et il attrapa ses couverts, avant d’hésiter pendant quelques instants. Devait-il commencer ou attendre que sa camarade soit assise à la table ? Ce genre d’oublis, ce genre d’hésitation tout simple, l’énervait plus que toute chose. Savoir qu’une chose était importante à ce niveau-là, qu’il s’agissait de quelque chose montrant du respect face à la personne en face de toi, et pourtant, te retrouver immobile, incapable de pouvoir prendre une décision face à cette situation alors que tu pouvais sentir que tu le savais, mais cela te manque…
Lisa marie s’assit à la table quelques instants plus tard, avec un plateau différent que lui.
« Et bien… Bon appétit ! »
Jonathan souri légèrement, avant de commencer son repas.
Le silence, s’installa, simplement entrecoupé par le son des couverts résonnant sur les assiettes, tandis que Jonathan appréciait le gout de la viande comme une première fois. Même si il s’agissait de la nourriture déshydraté…
Son regard se perdit pendant quelques secondes, dérivant sur les longs doigts de Lisa-Marie, les observant virevoltés au-dessus de l’assiette, avec une grâce et une tenue tel une danseuse de ballerine sautillant sur scène.
« Un problème ? »
Le ballet s’interrompit pendant un instant, faisant prendre conscience à Jonathan qu’il avait divagué, partit de nouveau ailleurs, et celui-ci recommença à découper la viande dans son plat.
« Désoler, dit-il en s’excusant, mon regard c’est fait happé par la manière dont tu te servais… »
La jeune femme s’arrêta un instant, posant sa fourchette sur le côté avant d’observer sans rien dire sa propre main. Le soldat se permit de ne rien dire, reconnaissant à travers ce regard une ressemblance avec sa manière de repenser au passé, tandis que quelques haricots rejoignirent sa bouche.
« J’avoue que j’ai été « Trop » bien éduqué d’une certaine manière… » Lâcha-t-elle avec une pointe d’ironie.
« Ta famille était riche c’est ça ? »
Lisa ne répondit pas, se contentant d’hocher la tête affirmativement.
« Oui… comme j’étais l’ainée, mes parents voulaient que je sois la meilleure en tout, à un tel point que c’était l’enfer parfois… La moindre erreur pouvait arriver à une punition de mes tuteurs… »
Jonathan se contenta de manger sans répondre. Que pouvait-il faire de toute façon… Il ne se rappelait de rien, ne pouvait comparer cette manière de vie à quelque chose qu’il connaissait… Il n’avait juste que des morceaux de souvenirs, brisés, sans aucuns sens pour lui. Un puzzle immense dont il ne possédait qu’une seule pièce… Une question vint malgré tout glisser de ses lèvres au bout de quelques minutes.
« Mais… Pourquoi avoir choisis l’armée ? Tu sembles… avoir les possibilités de travailler ailleurs non ? »
La jeune femme resta silencieuse quelques instants. Toujours cette tension, ce silence qui voulait tant dire, mais qu’il ne comprenait pas. Les lèvres de la jeune femme s’ouvrir quelques instants, et la jeune femme resta les yeux dans le vague, pensive.
« J’ai… Perdu mon père alors qu’il était en travail en Afghanistan… Un bombardement qui avait été ordonné alors qu’il passait à côté… Une bombe a été lâchée trop tôt... Et je me suis retrouvé orpheline de mon père… C’est… Etrange tu vas me dire… Partir dans l’armée alors que justement mon père est mort à cause d’eux… A l’époque, je voulais monter au sommet afin de pouvoir éviter ce genre de problème… .. J’étais idéaliste… … »
Elle resta silencieuse quelques secondes, avant de poser ses couverts et de se servir un verre. Des idéaux… Qu’avait-il comme idéaux lui ? Qu’avait-il en quoi croire pour ne pas broyer du noir ?
Rien… Ou presque…
Extrats
Je t’attendrais :
Qu’importe l’emprise du temps
Qu’importe l’évolution de tes sentiments
Je t’attendrais tranquillement
Je t’attendrais stoïque dans cette ouragan
C’était un doux matin, du mois de septembre
La grande cours était noire de cacophonie
Et c’est à ce moment-là que je t’ai vu descendre
Et c’est à ce moment-là qu’à commencer cette folie.
Je t’ai approche, et j’ai sympathisé
Je t’ai fréquenté, et j’ai réfléchis sur toi
Etait-ce toi, infarctus de ce cœur en émoi ?
Etait-ce à cause de cette folie, que j’ai choisis d’avancer ?
Père alcoolique et mère absente,
Broyant du noir, lorgnant l’absinthe
Qu’avais-je donc pour me raccrocher,
Que toi, toi seul que j’ai aimé
Je suis devenu camarade, je suis devenu un de tes amis,
Et petit à petit, l’oiseau a fait son nid
Et un jour, j’ai décidé de déclarer ma flamme,
Ressentant chez toi le beau reflet de mon âme,
Il en a fallu du temps, pour que tu digère la nouvelle
Et pourtant, un beau matin de printemps
Tu as dit oui, et cela me fit atteindre le firmament
Une chose était sûre, l’amour donne des ailes.
On était soudés, et on a avancé
On a dégusté, mais on a continué
Ton amour perpétuel m’apportait le réconfort,
Et j’étais prêt à te suivre jusqu’à la mort
On s’est bagarré, on s’est disputé
Et quand tu es partit, je n’ai pas suivis
Il était déjà trop tard, quand je me suis levé
Vers les lumières blanches, tu avais déjà roulé, partit
Vers des horizons meilleurs, Partit
Vers des lieux loin de moi
Et pourtant tout en bas
C’est t’oublier que je ne pourrais pas
T’oublier que je ne pourrais pas
Qu’importe l’emprise du temps
Qu’importe l’évolution de mes sentiments
Je t’attendrais, tranquillement
Je t’attendrais, pleurant doucement
Qu’importe l’évolution de tes sentiments
Je t’attendrais tranquillement
Je t’attendrais stoïque dans cette ouragan
C’était un doux matin, du mois de septembre
La grande cours était noire de cacophonie
Et c’est à ce moment-là que je t’ai vu descendre
Et c’est à ce moment-là qu’à commencer cette folie.
Je t’ai approche, et j’ai sympathisé
Je t’ai fréquenté, et j’ai réfléchis sur toi
Etait-ce toi, infarctus de ce cœur en émoi ?
Etait-ce à cause de cette folie, que j’ai choisis d’avancer ?
Père alcoolique et mère absente,
Broyant du noir, lorgnant l’absinthe
Qu’avais-je donc pour me raccrocher,
Que toi, toi seul que j’ai aimé
Je suis devenu camarade, je suis devenu un de tes amis,
Et petit à petit, l’oiseau a fait son nid
Et un jour, j’ai décidé de déclarer ma flamme,
Ressentant chez toi le beau reflet de mon âme,
Il en a fallu du temps, pour que tu digère la nouvelle
Et pourtant, un beau matin de printemps
Tu as dit oui, et cela me fit atteindre le firmament
Une chose était sûre, l’amour donne des ailes.
On était soudés, et on a avancé
On a dégusté, mais on a continué
Ton amour perpétuel m’apportait le réconfort,
Et j’étais prêt à te suivre jusqu’à la mort
On s’est bagarré, on s’est disputé
Et quand tu es partit, je n’ai pas suivis
Il était déjà trop tard, quand je me suis levé
Vers les lumières blanches, tu avais déjà roulé, partit
Vers des horizons meilleurs, Partit
Vers des lieux loin de moi
Et pourtant tout en bas
C’est t’oublier que je ne pourrais pas
T’oublier que je ne pourrais pas
Qu’importe l’emprise du temps
Qu’importe l’évolution de mes sentiments
Je t’attendrais, tranquillement
Je t’attendrais, pleurant doucement
Dernière édition par Jonathan Hunter le Mer 11 Nov 2015 - 21:36, édité 5 fois