Oh la migraine ! Bon sang, quel mal de crâne ! Et qu'est-ce qui s'était passé ? Il y avait eu cette... chose dans la salle d'opération, qui avait semer une belle pagaille. Et il y avait aussi cet instructeur, ce type là, Blumberg, qui lui avait dit qu'elle avait eu du courage ou un truc du genre. Attendez, il lui avait tiré dessus aussi ! Avec un machin étrange et qui lançait un éclair bleu. Et où était-elle ? Prise de panique, elle se leva à toute vitesse, sans se rendre compte qu'elle portait à nouveau ses vêtements et que quelqu'un les lui avait donc changés à sa place, et s'écrasa sur la moquette, prise de vertige.

 « Aïe... » dit-elle plus par dépit que par véritable souffrance.

Elle se releva doucement, cherchant son équilibre sans pour autant essayer de faire la folle. Si elle s'y prenait mal, elle risquait de vomir, ou de retomber et de se faire vraiment mal. Son mal de crâne ne voulait décidément pas passer, ce qui l'ennuyait fortement. Finalement, elle se laissa tomber sur son lit, car il s'agissait bien d'un lit, l'endroit où elle s'était réveillée, et examina la pièce. Pas trop grande, mais pas non plus petite, on aurait pu croire à une chambre étudiante. Il y avait un grand lit, une table de chevet, un bureau, une chaise, une armoire, une salle de bain avec toilettes et douche. Impeccable, se dit-elle. Sauf qu'elle n'était absolument pas en mesure de faire quoi que ce soit. Quelle heure était-il ? Impossible de le savoir comme ça. Tant pis, elle verrait plus tard. Elle avisa un post-it sur la table de chevet. « Reposez-vous et prenez contact avec votre responsable de section. PS : vos affaires sont au pied de votre armoire. » Et elles y étaient effectivement. Mary chiffonna le papier, le jeta dans la corbeille non loin et décida de se déshabiller. Elle se cala dans le lit, et entreprit de faire un somme, en attendant que la migraine et les désagréments de la journée passent.

***Cinq heures plus tard***

Sitôt réveillée, elle se sentit nettement mieux. Elle prit son sac de voyage, en sortit quelques affaires neuves, ou du moins plus propres que celles qu'elle portait dans la zone 51, puis se dirigea dans la salle de bain. Elle prit une douche, l'eau chaude l'apaisant comme un don du ciel. Oui, ça faisait du bien ! Et ce foutu rhume qui semblait parti, incroyable, ça aussi. La température ambiante était parfaite, d'ailleurs, ici. Même si elle ne savait toujours pas où elle était, elle doutait avoir affaire à un endroit plus étrange que la zone 51. Une fois séchée et habillée, elle sortit, pieds nus avec un jogging noir et un débardeur bleu, examinant son téléphone portable. Il affichait 20h39, mais aucun réseau. Une installation de ce genre de groupement international, sans réseau téléphonique ? Elle fronça les sourcils, sortant de la salle de bain et passant devant le large hublot qui permettait de voir la planète Terre.

La Terre.

Comme si quelqu'un venait de presser un bouton, Mary fit un bond, poussa une exclamation de stupeur et tomba à la renverse, se retenant tant bien que mal avec les mains. Son téléphone tomba avec un bruit mat sur la moquette, mais il n'avait rien. Tremblant comme une feuille, la jeune anglaise se rapprocha de la vitre.


 « D'accord, bon tout va bien. Je suis sur une station spatiale, autour de la Terre. Tout va bien, Mary, tout va... non ça va vraiment pas en fait. »

Se précipitant à nouveau dans la salle de bain, elle alla vomir dans la cuvette des toilettes. Trop d'émotions fortes en si peu de temps, c'était fatal ! Quelques minutes plus tard, une fois calmée, elle s'observa dans la glace. Sa peau était encore plus pâle qu'avant, si possible, mais c'était normal après l'état dans lequel elle venait d'être. Elle alla prendre des chaussettes et ses chaussures, enfila un jean et un pull, mit son téléphone dans sa poche avec les écouteurs, puis finalement sortit de sa chambre. Elle arriva donc dans le couloir, et elle devait maintenant parvenir à trouver l'infirmerie. Puisqu'elle était dans ce genre de trucs, son responsable devait sûrement être là-bas. Elle se mit donc à marcher, croisant parfois quelques personnes. Elle passa une main dans ses cheveux roux, bailla, puis se rendit compte qu'elle ne savait pas où aller.

 « Excusez-moi, où se trouve l'infirmerie ? » demanda-t-elle au premier individu qu'elle vit par la suite.