Aitakatta

[17 février 2020]

Zander était accoudé sur la balustrade du balcon de leurs quartiers de la Cité, les yeux fermés respirant l'air marin et écoutant le ressac pour la première fois depuis six mois. Qu'est-ce que cela avait pu lui manquer… Cela faisait un bien fou et calmait quelque peu son agitation intérieure. Les deux derniers jours avaient été très riches en émotions.

Le confinement dans la zone sécurisée de l'infirmerie avait été un enfer à cause du bracelet. Il avait réussi à ne pas disjoncter, mais il avait dû mobiliser toute son énergie et les trucs qu'il avait appris sur le Cyclope pour y parvenir. Les débriefings et les examens médicaux l'avaient aussi aidé à rester concentré, mais cela l'avait laissait épuisé physiquement et pas loin d'être sur le point de craquer émotionnellement.

Il était désormais confiné et chaperonné jusqu'à nouvel ordre. Il se demandait si la sécurité avait conscience du fait qu'il pouvait se faire la belle n'importe quand grâce à Stella sans que personne ne puisse l'en empêcher. L'une des préoccupations le concernant portait sur l’œuf. Il n'avait pas réfléchi en le prenant sur le Cyclope. Il avait agi instinctivement et bien lui en avait pris. Sans lui, il aurait été aussi contaminé et il n'y aurait eu personne pour sauver l'équipe et les ramener. Mais c'était désormais une inconnue pour tout le monde. Personne ne savait comment les choses allaient évoluer, ce qu'il était exactement et ne pouvait dire s'il était une menace ou non. Cela lui fichait une trouille bleue, mais il ne pouvait rien y faire, sa tentative de lui demander de quitter son corps ayant été un échec. Toute intervention chirurgicale était exclue, car là encore, personne n'avait la moindre idée des conséquences ou même si c'était faisable et ne voulait s'y risquer.

Cela avait été un choc d'apprendre qu'ils avaient été déclarés morts suite à l'explosion du vaisseau qu'ils exploraient. Il lui avait fallu un petit peu de temps pour encaisser la nouvelle et comprendre ce que cela signifiait. Sa mère avait dû été dévastée par la nouvelle et il se demandait comment elle prendrait les choses en apprenant qu'il était toujours vivant. De même pour Prius. Et il ne voulait pas imaginer l'imbroglio qui allait résulter de son retour.

Les choses avaient aussi changé ici. Il avait été surpris, mais ravi, de voir des Bergers au détour d'un couloir. Son projet avait finalement abouti et il se demandait si son ami prêtre était là. C'était peu probable au vu de son importance dans l'Ordre. Il ne pouvait pas être cantonné ici indéfiniment et il savait que c'était l'une des conditions que Doyle poserait pour la conclusion d'un accord. Tant pis, mais il aurait donné cher pour revoir son ami.

Et il y avait le retour de Mei aussi. Cela avait été une autre surprise de taille, mais il avait été content de l'apprendre. Au moins, il y avait quelqu'un qui avait été là pour Nadja et qui veillait sur elle, ce qu'il trouvait rassurant.

Pour la première fois, il allait se retrouver temporairement sans rien à faire. Sur le Cyclope, il était toujours occupé soit sur la passerelle, soit à étudier l'ancien, soit à faire du sport, soit à tenter de comprendre l'une des machines du vaisseau ou à rédiger ses journaux de bord. Il avait fini par apprécier cette activité qui lui permettait faire le point et l'aidait à réfléchir. C'était aussi le seul moyen qu'il avait trouvé d'exprimer ce qu'il ressentait, à défaut de pouvoir parler à quelqu'un. Tout cela l'avait aidé à ne pas perdre complètement les pédales. Il devait d'ailleurs écrire la fin de leur épopée sur Mu et ce qui était arrivé depuis leur retour.

La prochaine étape serait de se retrouver seul à seul avec Nadja et il redoutait ce moment tout en ayant une envie folle de la revoir, entre autres choses. Il doutait fortement qu'ils discutent quand elle arriverait, car elle viendrait. Les bracelets ne leur laissaient guère plus le choix maintenant. Il se souvenait pourquoi il les détestait tant. Il était de nouveau au point où il n'était pas sûr de ce qui venait vraiment de lui ou du bijou, mais il avait conscience d'avoir atteint les limites avec. C'était un miracle qu'ils aient réussi à tenir aussi longtemps...

Il finit par rentrer et se dirigea vers la salle de bain pour prendre une douche. Voilà un autre truc qui lui avait manqué et qui devrait l'aider à se détendre un peu. Et il allait enfin pouvoir revêtir ses vêtements, et non pas les tenues du Cyclope ou l'un des magnifiques pyjamas de l'infirmerie...

[HRP : Changement de style musical avec une version concert d'Aitakatta du groupe AKB48.

Dernière édition par Zander Hayes le Dim 23 Aoû 2020 - 16:01, édité 4 fois

Dire que les dernières heures avaient été un enfer pour Nadja relevait de l’euphémisme ! Elle ne contrôlait plus rien, ne comprenait plus rie, et avait juste envie de taper sur tout ce qui bougeait autour d’elle… ou restait immobile, d’ailleurs, c’était du pareil au même.

Le passage à l’infirmerie c’était avéré éprouvant mais instructif. Elle ne prétendait pas comprendre ce que c’était que cette histoire d’intrication bien sur, mais ca expliquait l’absence, l’impossibilité de contact. Les médecins avaient bien confirmé l’identité des revenants ainsi que leur bon état de santé global.

Mais il y avait cette autre histoire… ce symbiote qui occupait à présent le corps de Zander et d’Olivia. Cette chose qui l’empêchait de s’approcher d’eux sans déclencher une réaction de peur irraisonnée accompagnée d’une envie de tout casser. Elle avait écouté le rapport plus détaillé sur ces Titans et fait le lien avec ce qui lui était arrivé des années plus tôt. Ça expliquait sans doute pas mal de choses mais ne les rendaient pas plus simple pour autant.

Épuisée par une longue nage, elle se rendit vers ses quartiers avec la ferme intention de prendre un des somnifères léger que lui avait prescrit Mei et peut etre une bière ou deux… ou quatre. En voyant le garde devant la porte, elle comprit qu’elle n’aurait pas cette chance.

« - Quoi que vous entendiez, vous n’entrez pas ! »

Elle ne pouvait pas lui demander de partir… Mais rentrer dans des quartiers privé alors qu’on vous a strictement demandé de ne pas le faire… Ça le ferai réfléchir a deux fois. Juste après être rentrée, elle dut refréner une envie soudaine de dégainer et vider son chargeur sans sommations. Simultanément, une autre envie s’emparait d’elle, à laquelle elle avait bien plus envie de céder.

Zander était sous la douche et elle ne put se résoudre a l’y rejoindre comme elle l’aurait voulue. Au lieu de ça, elle posa deux bières sur la table ainsi que son arme et le chargeur poser à coté. Ça lui éviterait peut être de faire une bêtise. Plus qu’a attendre en serrant les dents

Zander traîna un moment sous la douche avant de sortir de la salle de bain, une serviette autour de la taille. Il avait laissé ses vêtements dans la chambre, par habitude.

Il avait physiquement changé au cours de ce voyage vu le régime de sport intensif qu'il s'était imposé pour se dépenser et évacuer sa frustration. Entre le footing dans les couloirs du Cyclope qui lui avait permis en même temps d'en mémoriser les moindre recoins, les séances de musculation héritées d'Ethan, l'utilisation de la salle de sport et la répétition des katas, il s'était musclé et avait probablement perdu toute la graisse qu'il avait. Leur régime alimentaire avait aussi aidé. Il leur fournissait ce dont ils avaient besoin, mais rien de plus. Aucun extra à grignoter ou quoi que ce soit d'autres.

Il tourna la tête et vit Nadja assise à la table, son arme, non chargée, bien en évidence avec deux bières. Le message était clair. Ils allaient commencer par discuter sérieusement et il allait devoir être convaincant. Il avait bien vu comme elle gardait ses distances et il savait pourquoi. Ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de parler à ce moment-là, mais il n'en avait pas besoin. Il était mieux placé que quiconque pour comprendre la raison. Elle avait peur de lui, ou plutôt de l’œuf. Il n'allait pas le lui reprocher et lui ne pouvait s'empêcher de se demander quel prix il devrait payer, parce qu'il y en aurait un, et quand.

« Oh, salut. Donne-moi trente secondes. » fit-il en récupérant ses habits.

En d'autres circonstances, il n'aurait pas pris cette peine, bien au contraire. Il ressortit habillé d'un short et d'un T-shirt simples qu'il avait trouvés dans un coin du placard et alla prendre une bière. Il n'avait pas bu une goutte d'alcool depuis six mois. Il ne pouvait pas dire que cela lui avait vraiment manqué, en y réfléchissant. C'était peut-être mieux ainsi. S'il y en avait eu, il aurait probablement passé son temps ivre mort pour oublier la situation et s'anesthésier plutôt que de prendre ses responsabilités comme il l'avait fait. Il ne put retenir une sourire en voyant qu'elle avait été brassée par les Bergers. Elle devait continuer à s'approvisionner auprès d'eux et il n'allait pas s'en plaindre.

Il recula et alla s'adosser au mur. Il ne faisait pas cela car il avait peur d'elle ou de sa réaction, mais à cause du bracelet. Il se contrôlait avec une poigne de fer, mais la voir aussi proche sans pouvoir la toucher était presque douloureux physiquement tant la compulsion du bijou était forte. Et il ne voulait surtout pas faire un geste brusque ou lui sauter dessus et provoquer une réaction violente de sa part en guise de réponse.

Ce contrôle-là était autre chose qu'il avait appris au cours de cette sorte de retraite. Il avait préféré diriger son anxiété sur quelque chose de constructif comme l'apprentissage plutôt que de sombrer dans la dépression, ce qui s'était révélé un très bonne solution pour garder son cerveau occupé. Garder le contrôle de ses émotions et la tête froide avait été vital pour ramener tout le monde à bon port.

« Alors, de quoi veux-tu parler en premier ? » demanda-t-il, décidant de lui laisser prendre la main.

Ce n'était pas les sujets qui manquaient. Son périple, les Titans, l’œuf, enfin le symbiote puisque c'était ce qu'il était… Il ne savait pas quoi lui dire pour la rassurer sur ce point, à part le fait qu'il n'avait jusqu'à présent rien fait d'hostile contre lui. Lui avait lui aussi des questions, mais il ne serait pas possible de discuter de quoi que ce soit avant d'avoir crevé cet abcès-là.

En regardant sortir Zander de la salle de bain, l’ex marine dut se retenir pour ne pas briser la table en deux et lui sauter dessus. En d’autres temps elle ne se serait sans doute pas gênée mais elle n’était pas assez sure de ses réaction en arrivant à courte portée… tout prés… pour le plaquer au mur et le…

« - Te gêne pas pour moi, fit-elle d’une voix bien trop rauque. »

Mais il pota finalement pour un short et un tshirt, ce qui la fit soupirer, bien malgré elle.

« - De quoi je veux parler en premier… et bien… et bien. »

Oui de quoi ? Elle ne savait plus quoi dire, encore moins dans quel ordre. Les mains de l’ex marine agirent pour elle, lui faisant décapsuler les deux bières en quelques secondes.

« - Je sais même plus… Ça devrait être tellement simple. On s’enferme trois jours dans cette chambre et on en parle plus. Mais évidemment ca marche pas comme ca… Trop simple, justement, je suppose. Bordel ! T’es mort y a six mois, Zander. Je commençais à peine à m’y faire… »

Elle comprenait maintenant un peu mieux ce qu’avait enduré ses parents toutes ses années.

« - T’y trompe pas, je suis heureuse que tu sois la, en vie, en bonne santé, devant moi. Pas qu’un peu. Mais ne pas pouvoir t’approcher à moins de rois mètres, ça me rend complètement dingue. »

Zander sourit tristement. Elle ne devait pas être la seule qui avait eu du mal à faire son deuil et qui allait avoir du mal à digérer son retour. Mais cela n'avait pas été rose pour eux non plus.

« Je me doute que cela n'a pas dû être facile quand nous avons disparu. Je n'avais pas la moindre idée que vous étiez persuadés que nous étions morts. Ça n'a pas été facile pour moi non plus. Nous ne savions pas si nous rentrerions. Mu était juste un espoir. Nous n'avions aucune garantie d'y trouver un moyen qui nous renverrait à la maison. »[i] dit-il.

Mais ils s'étaient tous accrochés à ce mince espoir. Il ne savait pas ce qui serait arrivé s'il s'était avéré qu'ils étaient bel et bien coincé dans le Nuage de Magellan. [/i]

« Sauf que nous ne faisons jamais dans le simple. C'est l'histoire de notre couple. Et ton plan de rester enfermés trois jours me va tout à fait. » fit-il pince-sans-rire.

Ils n'allaient pas aller bien loin si elle ne parlait pas de se qui la tracassait. En fin de compte, c'est lui qui allait devoir prendre la discussion en main.

« Alors laisse-moi parler de ce qui te gêne. C'est le symbiote que je porte qui te fiche une trouille bleue, parce qu'il est lié aux Titans d'une manière ou d'une autre et qu'ils te terrorisent. J'ai bon ? Et puis c'est un Titan qui t'a tué. Ce qui signifie que tes cauchemars sont vrais et que les souvenirs que tu as de l'événement sont faux. Et tu veux que je te dise ? Ça sent mauvais tout ça. »

Mais au moins, ils pouvaient désormais trier le vrai du faux pour essayer de comprendre ce qui lui était vraiment arrivé.

« J'ai vu un Titan moi aussi, Nadja. Cela m'a terrifié, tout autant que de savoir que mon symbiote pourrait y être lié. Tu sais qu'il a d'ailleurs cherché à établir une communication avec toi, Nadja ? Je ne sais pas pourquoi. »

Il secoua la tête. Il réfléchissait à ce problème depuis deux jours. Peut-être que le symbiote avait pensé qu'elle en portait un également, mais il n'avait pas noté de communication avec celui d'Olivia. Peut-être ne l'avait-il simplement pas remarqué. Ou alors cela concernait les Titans. Il n'en savait vraiment pas assez pour élaborer une hypothèse.

« J'avoue que ce n'était peut-être pas très malin de ma part de le prendre cet œuf sans savoir ce que c'était et malgré le sentiment de terreur et de répulsion qu'il provoque lorsque tu t'en approches. J'aurais dû en rester encore plus loin sachant que cela avait été mis au point par un Ancien. Mais si je ne l'avais pas pris, je serai probablement mort à l’heure qu'il est et il n'y aurait eu personne pour sauver l'équipe et la ramener ici. Alors pour le moment, je lui suis reconnaissant, mais j'ai aussi peur pour la suite, parce que je ne peux pas m'en débarrasser. » admit-il franchement.

Il but une gorgée de bière avant d'enchaîner.

« Je suis toujours moi. Le symbiote ne m'a pas changé et il ne me manipule pas. Et je préférerais que tu me colles une balle si jamais cela arrivait. Je ne veux pas plus être manipulé et causer une autre catastrophe contre mon gré. Et encore, j'en serai responsable, parce que j'ai pris volontairement ce symbiote… » fit-il doucement.

Il fit un pas vers elle, prudemment. D'une manière ou d'une autre, il allait falloir trouver un moyen de lui faire surmonter la terreur qu'elle éprouvait, sinon cela finirait mal pour tous les deux. Il n'avait pas envie de pousser les bracelets à la limite et voir ce qu'il se passait s'ils ne se pliaient pas à son injonction.

« Tu te rends compte que tu ne pourras pas rester loin de moi indéfiniment à cause du bracelet, pas vrai ? Il se passera quoi quand aucun de nous ne pourra vraiment plus résister ? Que risques-tu de me faire ? »

Mu… Elle avait eu le temps de lire un texte ou deux a ce sujet. Une autre légende Terrienne, similaire à l’Atlantide mais situé dans le pacifique. Un tout petit peu plus loin que ça au final.

Elle sourit sans même essayer de s’en empêcher à la suite. Non, leur histoire ne serait jamais simple, mais aussi ce qui faisait son charme. Sans transition, Zander enchaîna sur leur problème actuel et l’exposa en terme plutôt clair.

« - Oui tu as bon, je suppose. Je ne sais toujours pas ce qui m’est réellement arrivé mais depuis le soir ou tu es revenu, mes cauchemars sont revenus. Mais ce sont pas des cauchemars, hein ? L’implant mémoriel qu’on m’a collé est en train de craquer et ce sont mes vrais souvenir. »

Savoir que la chose qu’il portait tentait de communiquer avec elle avait des implications auxquelles elle n’avait pas envie de réfléchir pour l’instant. Mais au moins, d’autres qu’elle avaient vu une de ces choses. Elle avait un peu moins l’impression d’être complètement folle.

« - En combat, on se sert des avantages qu’on a. Si ça t’as permis de revenir, je ne peux pas me plaindre. Mais il va falloir qu’on apprenne à vivre avec, pas vrai ? »

Elle le regarda s’approcher tandis qu’il lui expliquait être toujours lui meme. Elle avait déjà entendu ce discours pour les Tok’ra et le constat était toujours le même. Il n’y avait aucun moyen d’en être réellement sur.

« - Assied toi, s’il te plaît. Je sais que je ne pourrai pas te fuir tous le temps. Bracelet ou pas d’ailleurs, j’en ai aucune envie.  Je ne m’explique pas la terreur que je ressens en présence des Titans. Cela dit, lutter contre la peur, je sais faire. Consciemment je veux dire. C’est tous le problème. Imagine que je me laisse aller, je m’endors dans tes bras. Il se passe quoi au réveil ? J’ai une chance sur deux de te tuer instinctivement.»

Elle en rajoutais sans doute un peu mais finalement à quel point ? La lutte entre sa conscience, son instinct de préservation et son désir finirait par arriver à son terme et pencher d’un coté, mais le retour de balancier serait tout aussi brutal.

Quelques dizaines de centimètre les séparait, chacun de son coté de la table et Nadja luttait pour ne pas reculer. Elle voulait rester la, se rapprocher même… Si proche, si loin !

Zander la regarda bizarrement quand elle parla du retour de ses cauchemars.

« Je ne suis pas sûr de comment prendre le fait que je t'ai ramené tes cauchemars. Mais je suppose que sentir le symbiote y est pour quelque chose. Et tu dois avoir raison. La question que je me pose, c'est pourquoi ils t'ont mis cet implant pour réprimer tes souvenirs. Ils pensaient que c'était trop traumatisant ? En parlant de ça… Je faisais des rêves étranges quand j'étais sur le Cyclope. J'ai même eu des crises de somnambulisme. Mais que c'était un moyen pour mon cerveau de gérer la situation. »

Il n'avait d'ailleurs pas parlé de ça lors de la visite médicale. Il n'y avait pas pensé, car rêver de chez lui n'avait rien de surprenant et le reste pouvait aussi s'expliquer par sa situation. Il le ferait si jamais cela se reproduisait ici.

Il fut surpris qu'elle ne lui reproche pas le moins du monde d'avoir pris le symbiote. Bien au contraire.

« Je suis d'accord, surtout lorsque tu n'as pas vraiment le choix, car c'est tout ce qui ait à ta disposition. Prométhée avait parlé de ses recherches et de ses créations pour lutter contre les Titans. Je n'étais pas sûr de ce que nous allions trouver sur Mu qui était éteinte et sans traces vie quand nous sommes arrivés, ni que nos armes seraient efficaces. Sauf que là, je ne peux juste pas reposer ce que j'ai pris. Il ne veut pas partir. C'est la seule chose que je lui ai demandé et qu'il a refusé de faire jusqu'à présent. Donc oui, nous allons devoir vivre avec. » soupira-t-il.

Il pensait que c'était peut-être le seul ordre auquel il ne pouvait pas obéir, car quitter son hôte signifiait sa mort, voir même la sienne. Ou peut-être que cela n'avait rien à voir, mais il doutait de le découvrir un jour. Il lui fit un grand sourire quand elle lui demanda de venir s'asseoir et obtempéra. Cela avançait doucement. Il réfléchit quelques secondes à ce qu'elle venait de dire.

« Cette terreur que tu ressens, est-ce que ça pourrait être une arme des Titans ? Une victime terrorisée va avoir tendance à rester figée plusieurs secondes avant de réagir puis à fuir sans réfléchir. Mais les œufs, enfin le symbiote, provoquent le même genre de réaction. C'est peut-être un test d'ailleurs. Il faut passer outre le sentiment de répulsion et de peur qu'ils provoquent quand tu t'approches d'eux avant d'en prendre un. C'est vraiment un acte de volonté. En revanche, ils diffusent un sentiment rassurant et de bien-être pendant qu'ils s'installent. C'est très étrange. Il est généralement passif. Attends, je vais te montrer quelque chose. »

Il prit son sac à dos et en extirpa le carnet dans lequel se trouvait la section consacrée à l'armurerie. En dehors de l'armure et du casque, il avait pu garder le reste, une fois que la sécurité avait vérifié qu'il n'y avait rien de dangereux. Il espérait cependant pouvoir récupérer le reste une fois qu'il aurait été examiné afin de l'intégrer à son matériel. Après tout, le symbiote interagissait avec et il était curieux de voir jusqu'à tel point sur le terrain.

Ses carnets avaient d'ailleurs piqué l'intérêt des scientifiques et il avait dû promettre de passer du temps avec eux pour leur en expliquer le contenu, mais aussi de rentrer tout cela dans la base de données. Et il devait faire de même avec l'appareil médical qu'il avait ramené.

« Regarde, c'est à ça qu'il ressemble à l'origine. Rien ne laisse penser que c'est un organisme vivant. Je ne savais même pas où il s'était logé avant de passer un scanner sur Mu. Je ne sais rien du tout et surtout pas ce que ça me coûte de l'héberger. Et ça m'inquiète. Tu veux bien garder un œil sur moi ? » dit-il en lui tendant le carnet.

Il haussa les épaules à sa dernière remarque.

« Eh bien, il va falloir que j'évite d'être à côté de toi lorsque tu te réveilleras, dans ce cas. On trouvera des solutions à ce genre de problèmes jusqu'à ce que ton instinct accepte que je ne suis pas une menace. Et commençons petit. » fit-il en lui tendant la main, prêt à patienter le temps qu'il faudrait.

« Et sinon, comment vas-tu ? » fit-il sur un ton plus léger.

Cela faisait six mois qu'ils ne s'étaient pas vus après tout. Elle avait entendu ce qui lui était arrivé, mais il n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle avait traversé. Et peut-être que changer de sujet pour quelque chose de plus banal ne leur ferait pas de mal.

Nadja ne put s’empêcher de pouffer. Ca faisait du bien de plaisanter un peu.

« - Il faudra que tu demandes à Adam… d’ici quelques décennies. Je ne peux faire que quelques suppositions. La plus probable étant qu’il ne voulait pas que ce processus de résurrection soit connu. La question étant bien sur : pourquoi moi et pas un autre. Mais je suppose que c’est lié à ma généalogie. Le projet de me renvoyer à cette époque n’a pas été improvisé. »

Le message que Pakeha s’était envoyé à lui même allait dans ce sens. Nadja n’avait été qu’un moyen de prouver ses dires. L’important était les plan qu’elle contenait. Pour ce que ça avait servi…

« - Un test… Ben je l’ai loupé en beauté ton test. Parce que j’aurai jamais osée toucher cet œuf, ça c’est sur. »

Mais sa perception était sans doute biaisée.A se demander si elle n’en portait pas un aussi et l’ignorait. L’idée était décidément bien trop déplaisante et elle la rangea au fond de son placard mental, la ou elle rangeait ses idées les plus désagréable comme recevoir un symbiote goa’uld ou, pire, manger un sandwich chocolat moule anchois.

Le dessin l’intéressa particulièrement. On ne pouvais pas dire que cela ressemblait à une arme…

« - Compte sur moi pour te surveiller. »

Un peu trop agressif et chargé de sous entendu, elle s’en rendit compte immédiatement et s’excusa d’un geste en écoutant la suite.

« - La solution la plus simple serait de ne pas dormir, s’amusa-t-elle. Tu semble en très bonne forme physique. Je suis sure que tu pourrais y arriver. »

Évidement, le provoquer ainsi n’était pas le plus malin. Mais personne ne pourrait dire qu’elle n’assumait pas ses envies.

« - Je vais… pas trop mal. L’effort de guerre prend de l’essor ici et des alliés nous rejoignent. Les exercices vont bon train et... »

Elle s’arrêta, comprenant que ça n’était pas du tout de çà dont il voulait qu’elle lui parle.

« - Mei est revenue, on l’a retrouvé dans un camp de prisonnier. Elle a recueilli un bébé pendant son temps la bas. Je suis, officiellement, Tatie Nadja. Ça m’a beaucoup aidé à sortir la tête de l’eau après ta disparition. Prius aussi, d’ailleurs. Après… une mission après l’autre pour continuer à avancer. »

Tout en parlant, elle lui avait pris la main, instinctivement. Une partie de son esprit se cabrait à se contact mais son corps, lui en redemandait.

Zander hocha la tête tout en l'écoutant. C'était plausible, mais il n'était pas vraiment convaincu, ce qui ne changerait pas grand-chose.

« Je ne sais pas. Peut-être que tu as été l'un de leur premier cobaye avec cette technique ? C'était courant ? Et en quoi tes origines auraient été importantes pour le projet ? Puis ils devaient avoir d'autres candidats. Ce serait étrange qu'il n'y ait eu qu'une seule personne choisie si c'était si important. Nous pourrions continuer à chercher d'autres hypothèses, mais le fait est que nous ne saurons probablement jamais le fin mot de l'histoire. » dit-il, tout simplement par ce futur n'allait pas exister et que tout ce qui était arrivé ne se reproduirait pas.

« Je ne sais vraiment pas si c'est une bonne chose que j'ai réussi le test. La curiosité est parfois mauvaise conseillère. C'est peut-être toi qui aurais eu raison en échouant. J'imagine que nous le découvrirons bien assez tôt si c'est une mauvaise chose. »

Il sourit. Il ne lui en voulait pas pour son ton quand elle lui affirma qu'elle allait le surveiller. Au moins il savait qu'elle le ferait vraiment et qu'elle interviendrait si jamais les choses tournaient mal. La suite le fit doucement rire.

« Tu trouves ? fit-il en faisant rouler ses épaules. Ça doit être le résultat de toutes ces heures de sport quotidiennes. Fallait bien que je m'occupe d'une manière ou d'une autre entre deux croquis et la passerelle. Je savais qu'il faudrait que je sois à la hauteur à mon retour. Il ne reste plus qu'à vérifier que cela a bien porter ses fruits niveau résistance et endurance. » fit-il amusé.

Il était en meilleure forme physique qu'il ne l'avait jamais été. La question était de savoir s'il parviendrait à le rester et s'il arriverait à s'astreindre avec la même rigueur à un programme d'entraînement lorsqu'il reprendrait du service.

« Il y a une troisième solution, c'est de ne pas dormir en même temps. Mais à un moment ou à un autre, il faudra bien bien que nous dormions, surtout si on tient ton plan de trois jours. Le sommeil est une nécessité si on veut recommencer de plus belle. » fit-il avec un grand sourire.

Nadja commença par parler boutique pour répondre à sa question. Quelque part, il n'était pas surpris, mais ce n'était pas vraiment ce qu'il attendait. Après six mois, il espérait qu'elle lui parlerait de ce qu'elle avait traversé, pas de la guerre. Mais elle corrigea le tir. Ce n'était pas encore tout à fait ça, mais c'était mieux.

« Oui, je l'ai vue à l'infirmerie. Elle est venue me voir. Puis elle a décrété qu'elle se chargeait de mon cas personnellement quand je lui ai touché deux mots des bracelets. En fait, elle a commencé par lever les yeux au ciel en disant qu'on ne pouvait rien faire comme tout le monde. Et je ne suis pas sûr qu'elle ait apprécié que je dise qu'elle s'ennuierait si nous n'étions qu'un couple de gens normaux… Elle m'a jeté l'un de ses fameux regards. En tout cas je suis content qu'elle soit toujours en vie et que tu l'ai retrouvée. Mais elle a recueilli un bébé ? Vraiment ? Il faudra que tu me racontes ça. Et Tatie Nadja, hein ? » pouffa-t-il

Mais cela le rassurait d'entendre que cela l'avait aidé. Voilà qui devait aussi beaucoup occuper la médecin. Et cela ne devait guère être évident d'en élever un ici par les temps qui couraient. Il ne sut pas exactement comment interpréter sa remarque sur Prius.

« Prius et les enfants, c'est une grande histoire d'amour. Il les adore et ils le lui rendent souvent très bien généralement. »

Par contre, lui et les enfants, c'était une autre histoire. Il était tout à fait capable de les charmer si besoin était, mais il préférait à distance raisonnable. Que le prêtre ait eu besoin de quelque chose comme cela pour se remettre de sa disparition, cela le surprenait. Il se doutait que cela l'avait touché, mais pas à ce point.

« J'ai vu qu'il y avait des Bergers ici maintenant. Il a réussi à finalement conclure un accord pour fournir de l'aide et pas que de l'alcool ? J'imagine qu'il n'est pas ici, sinon il serait probablement venu me voir. Tu sais où il est ou s'il va revenir ? »

Le plus probable était qu'il soit sur Hebrida à s'occuper du nouveau monastère et de la brasserie. En pensant à sa planète natale, il pensa aussi à sa mère. Il tourna la tête et regarda la mer, le regard perdu dans le lointain. Comment lui annoncer son retour ? Pouvait-il vraiment réapparaître comme ça comme si de rien n'était ? Était-il vraiment là ou n'était-ce qu'un rêve ?

Il serra doucement la main de Nadja qui avait fini par arriver dans la sienne et se concentra dessus. C'était un bon début, mais il avait besoin de plus, beaucoup plus.

Je n’en avais jamais entendu parler avant. Mais je n’étais pas la seule non, nous étions environ cinq cent à avoir été sélectionnés. Les cinq cent qui se sont lancé dans l’assaut de la station de Tonatiuh. Je n’ai rien exceptionnelle, je suis celle qui a survenue. Et encore pas toujours apparemment. »

Elle le regarda bomber le torse et ne put s’empêcher de sourire.

« - Et bien si tu as mis la barre si haut, j’espère ne pas m’être trop ramollie de mon coté. Avec toute cette bière et ces bon petits plats a base de plancton.»

Ne pas dormir ensemble… Il faudrait sans doute qu’ils en viennent à ca au départ, elle ne se faisait pas assez confiance. Il n’empêche que c’était particulièrement vexant et agaçant et frustrant et… tout ça et plus encore.

« - Mei a déjà fort a faire avec moi. Mais je crois qu’elle ne se fait plus d’illusion sur notre tendance à compliquer les choses. Mais elle fait pas mal aussi. Son bébé n’en ai plus un. Il grandit et se développe à vitesse accéléré. C’est sans doute une expérience de Tonatiuh pour créer des soldats plus rapidement. »

Elle voulait croire qu’un environnement aimant aiderait l’enfant à ne pas devenir le tueur que son créateur envisageait.

« - Prius me contacte quand il a besoin de venir. Je suis devenue pilote taxi avec Stella depuis quelques temps. Ce qui me fait penser qu’il y a un certain nombre de choses que tu vas peut être vouloir récupérer. J’ai eu de sacré surprise à la lecture de ton testament. »

Il allait falloir revenir sur Hebrida à un moment ou un autre. Et sa mère allait avoir une sérieuse surprise.

Elle finit par se taire et lui presser gentiment la main, profitant du moment et s’asseyant sur son instinct de recul. Après tout faire taire sa peur était la première chose qu’elle avait appris en tant que soldat. Elle finit par faire le tour de la table et s’assit prés du pilote lui prenant au passage l’autre main. Un pas après l’autre.

Zander pouffa à la mention de la nourriture. Celle du Cyclope n'était guère mieux que le Cité à la longue.

« Tu préfères la nourriture reconstituée par une machine dont tu ignores de quoi elle est faite et de ce dont il s'agit exactement ? J'en suis à un point où tes galettes de planctons et de poisson sont la meilleure chose que j'ai jamais mangée. Mais j'ai hâte de pouvoir à nouveau nous mitonner plein de bons petits plats. » fit-il en souriant.

Il tiqua quand elle parla du fait que le bébé de Mei n'en était plus un et qu'il grandissait de manière anormalement rapide. Une expérience de Tonatiuth, selon elle, ce qui n'était pas forcément une bonne nouvelle ni pour eux ni pour l'enfant qui n'allait pas grandir dans le meilleur environnement qui soit et qui serait probablement sous surveillance constante, au cas où.

« Une croissance accélérée ? Il va vraiment falloir que tu me racontes ça en détail plus tard. » fit-il en fronçant les sourcils.

Il s'était retenu de justesse d'ajouter "lui aussi".  Cela semblait être à la mode visiblement. Il ne pouvait cependant pas parler du cas de Connor. Mais cela expliquait pourquoi Teoh n'avait pas eu l'air plus perturbée que ça par la nouvelle. Connor était elle aussi devenue la patiente de la médecin, apparemment la plus expérimentée en obstétrique. Elle estimait également qu'il devrait continuer à faire suivre sa patiente jusqu'au bout, même si lui n'y tenait pas.

« Elle peut donc parler en effet. Je ne suis pas sûr qu'elle apprécie que je lui fasse une remarque de ce genre la prochaine qu'elle me dira que nous ne faisons rien comme les autres. Elle n'a pas l'air d'avoir beaucoup le sens de l'humour. »

Il sourit en entendant que son ami venait de temps en temps sur Atlantis, probablement pour du ravitaillement et ne put s'empêcher de rire quand elle lui annonça qu'elle pilotait son vaisseau.

« Alors comme ça Prius a réussi à négocier le droit de pouvoir aller et venir si nécessaire ? C'est tout lui, ça… Hum, tu es sûre que ce n'est pas Stella qui pilote plus que toi ? » la taquina-t-il.

Il s'arrêta un instant à sa dernière remarque. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre de quoi elle parlait. Évidemment… S'il avait été déclaré mort, elle héritait de ses biens vu qu'elle était son épouse et qu'il n'avait pas laissé d'instructions spécifiques sur la question. Et comme elle était désormais hébridienne, cela s'était fait quasiment automatiquement, sans que personne ne puisse rien y redire. Et elle avait dû découvrir tout un tas de choses concernant ses affaires dont il ne lui avait jamais parlé. Il n'en avait même jamais parlé à sa mère et encore moins à son père.

« Ah. On verra ça plus tard. Ce n'est pas vraiment important. » balaya-t-il d'un geste de la main, bien qu'il se demanda ce qu'elle avait fait avec tout ça quand elle avait appris l'étendue de sa fortune et de ses possessions.

Quand elle s'installa près de lui, il se contenta de lui sourire. Il mourrait d'envie la prendre et de la serrer dans ses bras pour s'assurer qu'il ne rêvait pas. Lui n'avait pas besoin de plus, contrairement à son corps. Mais il n'osait pas prendre l'initiative, de peur de provoquer une réaction violente involontaire de Nadja. Il devait faire montre d'encore un tout petit peu de patience et la laisser approcher à son rythme. Et peut-être qu'après, il pourrait enfin accepter qu'il était bel et bien rentré.

« - Moi aussi, j’ai hate de te revoir derrière les fourneaux. J’en ai plus qu’assez des cuistots du mess.»

Elle laissa passer le sujet sur la croissance d’Isaac, ca serait une conversation pour un autre jour. Par contre, la mention de l’humour la fit sourire.

« - Elle en a plus qu’elle ne veut bien le laisser croire, y comprit à elle même. Mais dans le contexte de l’infirmerie, tu ne la déridera pas. Ca serait probablement mauvais pour son karma. »

Nadja hocha la tete pour confirmer le statut d’electron libre de prius, meme si celui-ci était tres encadré.

« - Il s’est bien débrouillé le bougre. Mais son aide a été inestimable à bien des égards. Quand à Stella, elle m’a abreuvé de cours et de simulation. Je ne suis toujours pas un bon pilote mais j’arrive a me poser sans trop rayer la peinture. Du coup, je l’ai refaite entièrement décoré extérieurement. Tu n’as rien contre le violet, j’espère ? »

Le sujet de son héritage ne devait pas beaucoup le traumatiser vu le peu de cas qu’il en fit. Elle pourrait toujours le faire marcher une autre fois à ce sujet.

Une fois qu’elle se fut rapproché de lui, ils restèrent un moment ainsi, ni l’un ni l’autre n’osant aller plus loin. Zander n’était visiblement pas décidé à faire le premier mec (ces mecs, j’vous jure) elle finit par se rapprocher pour l’embrasser du bout les lèvres, presque timidement. Finalement elle se recula, le front constellé de sueurs mais un petit sourire satisfait illuminait son visage.

« - Bon c’est pas si horrible, je suppose. »

Zander était très amusé par la discussion. Qu'est-ce que cela avait pu lui manquer ! Sur le Cyclope, chacun restait dans son coin et les discussions étaient limitées et tournaient souvent autour de leur situation, de leur découverte.

« Oh ? Ils ne sont pas aussi plaisants à regarder quand ils travaillent ? Ou c'est juste qu'ils ne sont pas aussi doués que moi pour préparer à manger ? Et je verrai ce que je peux faire, mais j'imagine que notre garde-manger à bord est plutôt vide ? »

Il faudrait qu'il puisse se ravitailler et il ne savait pas quand il serait autorisé à quitter ses quartiers et encore moins Atlantis. Quand à s'approvisionner, il faudrait qu'il décide où le moment venu.

« Ah ça, je veux bien le croire. Elle est d'un sérieux quand elle est à l'infirmerie. Mais je peux comprendre, ça va avec son poste. C'est un choc de la voir sourire et de l'entendre rire à l'extérieur. » sourit-il.

Nadja la connaissait bien mieux que lui et il l'avait plus souvent croisé dans son rôle de médecin, aussi bien en tant que supérieur ou en tant que médecin de Nadja, qu'en dehors. Il gloussa qu'elle parla de Prius.

« On ne dirait pas comme ça, mais Prius est sournois. Il parvient toujours à obtenir ce qu'il veut et il sait se rendre indispensable. Je savais qu'il ne pourrait pas rester sur place en permanence en raison de ses autres obligations, mais qu'il voudrait faire des allers-retours si nécessaire. Ça allait être le point délicat de la négociation. Je suis vraiment content que cela ait abouti. » fit-il.

Il rit carrément quand elle lui expliqua que Stella lui avait donné des cours de pilotage. Il aurait donné cher pour voir ça. Mais il était plus que ravi de voir qu'elle avait conservé le vaisseau. Cela aurait été un déchirement et une perte supplémentaire, alors que c'était devenu leur chez eux. Oh, il aimait leurs quartiers pour la vue sur Atlantis, mais ils n'étaient pas aussi privés et isolés que Stella.

« Ah oui, Stella exige un certaine niveau de la part de ses pilotes, alors ça ne m'étonne pas qu'elle ait décidé de te former un minimum. Quand à la couleur de la peinture, si elle était d'accord, je n'ai rien à y redire vu que je n'étais pas là et que visiblement, tu en as hérité. Et au moins, le violet n'est pas trop voyant. » lui répondit-il.

Puis il eut soudain l'impression de se retrouver lors de son premier baiser, les deux intéressés se regardant sans savoir quoi faire jusqu'à ce que l'un d'eux prennent l'initiative. Ce ne fut pas lui qui fit le premier.

« Supportable ? Je ne sais pas trop comment prendre ça. Aurais-je perdu la main ses six derniers mois ? » fit-il sur un ton léger.

Il était cependant un peu préoccupé de voir que cela avait l'air de lui demander de gros efforts, alors qu'il en voulait plus. Que se passerait-il si les deux cédaient aux bracelets et que l'instinct de Nadja prenait le dessus ? Il n'avait pas envie de le découvrir.

Puis il décida de faire ce qu'il mourrait d'envie de faire depuis deux jours et l'attira contre lui pour l'étreindre une fraction de seconde dans ses bras.

« Tu m'as tellement manqué. » murmura-t-il avant de se reculer, espérant de pas s'être montré un peu trop présomptueux, mais il fallait bien tester pour voir ce qu'il se passait.

« - Disons qu’ils me font pas de bons petit plats, même si je leur fait les yeux doux. »

Les restrictions alimentaires s’appliquaient à tous, y compris aux officier supérieur au métabolisme accéléré.

Elle ne put s’empêcher de rire quand Zander évoqua la sournoiserie de Prius. Bien sur elle ne comptait pas parler de la nuit qu’il avait passé avec Mei (il l’apprendrais probablement bien assez tôt) mais elle se demandait si c’était cette sois disait « qualité » qui l’avait mené dans le lit de son amie. Mei ne semblait en tout cas pas lui en vouloir pour cela, même si elle considérait visiblement cette nuit comme un incident isolé.

« - Un certain niveau… mouais, j’ai souvent eu l’impression qu’elle adorait prendre sa revanche sur les humains qui travaille avec elle. Parce que certains de ses scenarios étaient particulièrement retord. j’en arrive à me demander qui les avait réellement programmé. »

Elle avait beau taler, elle reconnaissait également qu’elle avait fait de sérieux progrès ces dernières semaines et qu’elle faisait parti de ces têtes de mules qui ne pouvait apprendre qu’à la dure. Le sergent Kubrick aurait approuvé.

Malgré cette impression tenace d’être à nouveau au lycée en train d’échanger son premier son premier baiser, la suite se déroula plutot bien et elle pouffa au commentaire que fit Zander.

« - Alors, déjà, oui j’espère que tu as perdu la main un minimum plutôt que de t’entraîner avec tes camarades d’infortunes. Mais je voulais surtout dire que je n’ai pas eu envie de t’arracher les bras, c’est bon signe. »

Enhardi, Zander se décida à l’étreindre et ne pas s’en prendre à lui ne fut pas aussi difficile qu’elle le craignait. Quand il se recula, nadja sentait néanmoins un tel mélange d’agressivité et de désir parcourir son système nerveux qu’elle ne connaissait qu’un seul moyen d’en finir. Plutôt que de lui répondre, elle balaya ses jambes pour le faire chuter et lui tomba dessus sans prendre de gants. La chemise du pilote ne résista pas au geste suivant et si elle trouva le sang froid de faire passer son propre t-shirt par dessus sa tête, celui-ci vola à l’autre bout de la pièce.

La suite allait être très physique, mais après, c’est lui se ventait de sa nouvelle condition de sportif, non ?

Zander rit doucement quand Nadja s'interrogea sur qui créait les scénarios. Si elle pensait que c'était lui, elle se trompait. Elle n'était en réalité pas la seule à faire les frais des simulations de Stella.

« Elle les compose elle-même. Comme ça, elle adapte la difficulté et peut modifier les paramètres en cours de route. Impossible de savoir à quoi s'attendre. J'ai beau être un bon pilote, je te garantis qu'elle me fait vraiment suer avec ses scénarios. Oui, moi aussi j'ai besoin de m'entraîner régulièrement pour ne pas que mes réflexes s'émoussent. Parce que le transport de marchandises, ou de passagers, c'était plutôt relax. Je ne croisais que très rarement des pirates, à moins d'aller traîner dans coins louches. Et elle fait ça bien mieux que les simulateurs du JPS. Elle a même élaboré un programme spécial pour que je m'entraîne sur les F-301. » expliqua-t-il.

Il prit un air faussement choqué pour la suite. Il ne lui était jamais venu à l'esprit d'avoir ce genre d'interaction avec les autres Cyclopiens. Peut-être que Diane aurait dit oui, s'il lui avait demandé. Mais il savait qu'il n'aurait jamais accepté si c'était elle qui était venu le voir.

« J'avais compris. Et je vais te montrer que... » commença-t-il à dire avant d'être brutalement interrompu.

Avant qu'il put comprendre ce qu'il se passait, il se retrouva au sol, sans chemise. Nadja était littéralement passée à l'attaque. La suite promettait d'être mouvementée si elle avait prévu de combiner son envie et son agressivité pour la suite. Il n'avait rien contre le fait que cela soit plus physique qu'habituellement. Après tout, ils avaient six mois à rattraper et ils étaient aiguillonnés par les bracelets depuis deux jours, alors il avait de l'énergie à revendre sur ce plan-là.

« Oh ? Tu veux jouer comme ça ? » fit-il un sourire carnassier à Nadja avant de l'attirer contre lui pour l'embrasser fougueusement puis d'en profiter pour prendre le dessus.

Il savait que cela ne durerait pas, mais il tenait à lui montrer qu'il était prêt à suivre et qu'il n'avait pas peur.

*****

Plusieurs heures plus tard, il était étendu sur le lit, les yeux grand ouverts, incapable de dormir. Le changement d'environnement avec le passage du Cyclope à Atlantis le perturbait toujours et cela lui prendrait un peu de temps avant de retrouver ses repères.

Il ne s'était pas trompé pour Nadja. Cela avait été pour le moins brutal et intense. Cela avait même laissé quelques marques et il risquait d'être quelque peu moulu pour les quelques jours à venir. Il espérait que cela n'allait pas être comme ça à chaque fois. Plutôt que de se retourner encore une fois et de risquer de la réveiller, il se leva en grimaçant et tâcha de récupérer son T-shirt, qui se révéla inutilisable. Il se contenterait donc de son caleçon qui était encore en un seul morceau. Il sortit sur le balcon et respira à pleins poumons l'air marin frais nocturne, légèrement trop frais à son goût. Qu'est-ce que tout cela lui avait manqué… Il recula et s'adossa au mur. Il était rentré, vraiment. Ce n'était pas un rêve. ou un mauvais tour de son esprit causé par des nanites. Il se laissa glisser au sol, soudain submergé par les émotions et un soulagement intense qu'il contenait et réprimait depuis son retour.

Sous la douche, Nadja essayait de reprendre le contrôle d’elle même. Son « plan » avait fonctionné. Emporté par l’intensité du moment, sa peur instinctive l’avait mis en sourdine et elle n’allait pas s’en plaindre. Évidement, il allait falloir changer un ou deux meubles qui n’avaient pas survécu.

Même pour ça, les anciens étaient des chochottes.

Une fois rincée, elle s’enroula dans une serviette à son tour et ressorti dans la chambre… le champ de bataille. Ils n’y étaient décidément pas aller de main morte et il faudrait qu’on lui explique comment son pantalon s’était retrouvé en haut d’une armoire. A la réflexion, non il valait mieux que cela reste un mystère.

Certains de ses muscles lui faisait sérieusement mal et elle découvrit, plus amusée qu’autre chose, un certain nombre de bleus judicieusement placé. Zander n’y était pas allé de main morte non plus et ca n’était pas pour lui déplaire, pour être honnête. Un instant, elle songea au pauvre garde en faction devant la porte. Il avait du avoir le rouge aux oreilles à plusieurs reprises.

L’ex marine fit couler du café, en rempli deux mug et les emmena sur le balcon ou elle était sure de trouver son mari. En le découvrant au sol, elle eut un coup au cœur mais finalement il semblait plutôt bien aller.

« - Alors, on tient pas la distance, monsieur l’athlète, se moqua-t-elle gentiment en lui tendant une des tasse. Ça va aller ?»

Elle s’installa en face de lui, dos à la mer et ne put réprimer une grimace de douleur.

« - S’pèce d’animal. Je devrais me plaindre. »

« Merci. » fit-il en acceptant la tasse.

Zander en huma l'odeur. Celui-là venait d'Hébrida, pas de doute. Cela lui donna le temps de se recomposer un peu.

« Ça n'a rien à voir. Tout ça… J'ai du mal à réaliser que je suis rentré. Jusqu'à hier soir, j'avais peur que ce soit toujours un rêve. Alors le contrecoup de finalement accepter que c'est vraiment la réalité et que je t'ai retrouvée. Ce n'est pas facile à encaisser, pour toi comme pour moi. »

Il but une gorgée, un sourire sur les lèvres. Ce n'était pas ce qu'il préférait boire, mais pour l'heure, c'était divin, comme tout ce qu'il mangeait et buvait depuis son retour.

« Oh, c'est toi qui as réclamé, pas moi. Je ne t'ai que te donner ce que tu voulais. Mais je ne ferai pas ça tous les jours. Et oui, je vais survivre. Et toi ? Je peux me permettre de passer toute la journée à dormir si j'en ai envie pour me remettre, à moins que les scientifiques ne tiennent absolument à me voir pour qu'on discute de mes carnets. Enfin, il faudra peut-être que je commence par remettre de l'ordre ici avant. Si quelqu'un rentre et voit les lieux dans cet état, il pourrait mal interpréter ce qu'il s'est passé. » pouffa-t-il.

La chambre ressemblait à un vrai champ de bataille. Pour un peu, on pourrait croire qu'ils s'étaient violemment disputés. Il se leva et posa la tasse sur la table avant de rentrer pour enfiler un peignoir. Il s'habillerait une fois que lui aussi aurait pris une douche.

« Ce serait bête que je tombe malade à peine rentrer alors qu'il ne m'est rien arrivé au cours des six derniers mois. Au fait, il va probablement falloir que tu me ramènes des vêtements. Je n'ai pas trouvé grand-chose dans les tiroirs. J'en laissais la majeure partie sur Stella. » fit-il en revenant et en s'asseyant sur une chaise, sa tasse de nouveau dans la main.

« Oui, je sais, ce n'est pas un problème pour toi. Me voir me balader légèrement voir pas du tout vêtu pour admirer ce corps parfait ne te dérangera pas. Mais je ne suis pas sûr que tout le monde dans la Cité apprécie. Quoique… » la taquina-t-il.

Puis il se fit silencieux, se demandant de quoi il pourrait bien parler. Ce n'était pas les sujets qui manquaient pourtant, mais il ne savait juste pas par quoi commencer, ni n'avait spécialement envie de débiter un récit comme lors des débriefings qu'elle avait probablement écoutés, même si elle n'y avait pas assisté en personne. Ce n'était qu'une partie des événements, la partie objective de l'histoire, comme pour n'importe quelle mission. Il manquait l'autre partie, le côté plus personnel et ce qu'il avait omis.

« - Ca j’ai eu ce que je voulais, pas de doute… »

Comme Zander, elle avait envie de dormir, de profiter de toute ses hormones sereinement. Elle aurait donné cher pour se réveiller dans quelques heures contre lui. Ca n’était cependant pas une bonne idée. Même à cette distance, elle ressentait la présence du symbiote (parce qu’il fallait bien l’appeler ainsi) et le sentiment qu’elle éprouvait en sa présence n’avait clairement pas disparu.

Elle ne put s’empêcher de rire quand il évoqua l’état du salon.

« - Je pense que le planton devant la porte pourra rassurer tous le monde. Et tes affaires sont toujours sur Stella, j’irai te les chercher, pas de soucis. Et non tu ne te promènera pas comme sur la station. Je viens de te retrouver, c’est pas pour te partager avec toutes tes groupies. »

Pas comme si elle s’inquiétait pour lui… mais comme elle venait de le dire, ils venaient à peine de se retrouver et elle n’était pas sure de bien se contrôler.

Après quelques minutes de rangement elle se réinstalla dans un fauteuil pour réfléchir à la suite.

« - T’es pas obligé de me répondre de suite, dit-elle finalement, mais c’était comment la-bas? J’arrive pas à comprendre votre histoire. Vous êtes arrivé immédiatement sur Mu ? C’est bien ça ? Mu ?

Zander sourit et secoua la tête.

« Ça ne me dérange pas de t'en parler. Non, nous ne sommes pas arrivés sur Mu, mais sur le Cyclope, le vaisseau de Prométhée. C'est à lui qu'était relié le vaisseau ici. Quand la connexion a été rompue entre les deux, nous l'avons aussi perdu. Nous nous sommes retrouvés livrer à nous-mêmes et on a bien failli y rester dès le début en manquant de nous écraser sur la planète autour de laquelle il se trouvait. Le vaisseau était inactif depuis longtemps. Mais j'ai réussi à nous sortir de là quand il s'est enfin réactivé. Attends… »

Il se leva et partit à la recherche de son sac. Quand il le trouva caché derrière un fauteuil, il en extrait un autre carnet plus grand. Il revint et l'ouvrit à la page centrale qui contenait un croquis détaillé du vaisseau.

« Voilà ce qui a été notre lieu de vie pendant les six mois qu'il nous a fallu pour rejoindre Mu. Ça a été un voyage long, solitaire, silencieux et angoissant, sans garantie de succès. »

Le carnet comportait d'autres croquis des différentes sections du vaisseau telle que la passerelle, l'infirmerie, la salle des moteurs, la salle commune et celle de sport. Chaque section était indiquée par un chiffre par un chiffre sur la page centrale. Il y avait même ses quartiers.

« Lorsque je n'étais pas dans le fauteuil du commandant ou en train de faire du sport, j'étudiais le vaisseau et l'ancien et j'écrivais ces carnets. C'est le moyen que j'ai trouvé pour m'occuper et gérer tout ça pour ne pas disjoncter. Le trajet s'est déroulé lentement, sans vraiment de surprises. Nous avons exploré quelques planètes, mais elles étaient toutes désertes, malgré des traces de civilisation. »

Machinalement, il s'était mis à esquisser les contours de Mu et du trou noir tout en parlant sur une feuille. Cela faisait partie des événements qu'il n'avait pas encore consignés. Il s'arrêta un instant.

« Nous avons croisé des gens dans des vaisseaux générationnels. Ils fuyaient, depuis très longtemps, les ravages provoqués par les nanites des Titans, en direction de Mu, selon toute vraisemblance. Ils étaient en difficulté et nous avons tenté de les aider. Puis ils ont été attaqués par les nanites. Le Cyclope les a attaqués sans que nous puissions rien faire. Nous avons évité un désastre de justesse. Mais j'ai dû prendre la décision de les abandonner, Nadja. Tous. De ne sauver personne, pour notre propre survie. » dit-il lentement, hanté par ce souvenir qui ne remontait qu'à quelques jours.

Au final, c'était lui qui avait détourné le vaisseau. Il l'aurait fait même si les autres y avaient été opposés. Cette décision pesait toujours sur sa conscience, même s'il savait qu'il n'avait pas eu le choix. Cela ne rendait pas les choses plus faciles.

« Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus, mais ils ne pourront jamais trouver refuge sur Mu désormais. S'ils ne sont pas morts, ils sont condamnés à errer et à disparaître à plus ou moins long terme. Mais il était impossible de les accueillir. C'était trop dangereux pour nous… » finit-il doucement.

Il avait relaté tout ça dans son journal de bord pendant les dernières heures du voyage. C'était d'ailleurs la dernière entrée qu'il avait écrite avant d'arriver sur Mu.

C’était donc ça se fameux Cyclope. Un vaisseau.

« - Je vois, commenta-t-elle, amusée. Tu as fais des infidélité à Stella pendant des mois, je ne te facilite pas. »

Les croquis lui firent siffler entre ses lèvres. Elle en avait suffisamment réalisé ses dernières années pour reconnaître une patte naissante mais douée et surtout un très bon œil. Mais surtout, alors qu’elle regardait les dessins, elle comprenait qu’elle connaissait ses lieux et les avait visité à plusieurs reprise ses dernières semaines.

« - Bordel de merde. »

Perdu dans ses pensées, il continua à lui narrer son voyage et les dégâts causés par les Titans. Avaient-ils exterminé une galaxie entière ? Pas tout à fait s’ils avaient croisés des vaisseau générationnels, mais depuis combien de temps erraient-ils entre des systèmes désertés.

« - Je n’aurait pas aimé prendre une telle décision. Si tu avais pu faire autrement, je suis sure que tu l’aurais fait. Vous n’auriez pas pu les faire monter à bord, n’est ce pas ? Alors que pouviez faire de plus ? »

Elle lui serra gentiment la main, consciente qu’elle ne pouvait pas l’aider dan ses remors avant de revenir au premier sujet. Pour cela, elle se leva à son tour et alla chercher son propre carnet de ssin ou se trouvait des vues de couloir très similaire à ceux de son mari.

« - J’ai pas relevé tout à l’heure mais moi aussi je faisais des crises de somnambulisme ces derniers temps. Voilà ce dont je me souviens. Tu avouera que la coïncidence est… troublante. »