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descriptionRoad trip EmptyRoad trip

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Contrairement aux idées reçues, les vols de nuit étaient bien plus visibles que ceux effectués en plein jour. Les lumières des avions, sans parler des soupçons évidents à un vol clandestin, en faisaient des cibles toutes trouvées pour les hommes, femmes et aliens en tout genre constituant l'armée de Tonatiuh.

C'est pourquoi le vol choisit pour faire traverser l'Atlantique et la moitié des Etats-Unis à Diane décolla de l'aéroport de Londres Gatewick à huit heures du matin. Officiellement, elle était Juliane Lemercier, PDG de la succursale française d'Amazon, en déplacement professionnel pour assurer la continuité du service. Officieusement, une voiture l'attendait à l'aéroport d'Aspen, et leur destination n'était pas la réunion plénière de la société à Denver.

Il était vingt-heure passées lorsque l'avion se posa sur la tarmack. Diane passa de longues minutes à se repérer dans l'aéroport entre les contrôles de sécurité que les faux documents de l'ONU lui permirent de passer sans encombres et la zone de récupération de bagages. Elle avait reçu des indications strictes sur la sortie à prendre et l'endroit où l'entendrait sa voiture et son chauffeur. Assurément, elle ne pourrait manquer ni l'une ni l'autre.

Lorsque la diplomate aperçut l'homme appuyé contre la cadillac, elle savait qu'elle était au bon endroit. L'imposante moustache, le veston démodé et le stetson qu'il portait sur la tête lui donnait tout l'air d'un cow-boy sortit tout droit du far ouest. Seule la voiture niait cette impression. Il était en effet difficile de trouver des chevaux roses au temps des saloon et des duels de pistolets.

Alors qu'elle s'approchait, il écrasa sa cigarette sous la semelle de ses bottes et se décolla de la portière passager.

"Miss… Lemercier ?"

Mais il n'attendit aucune réponse avant d'ouvrir galamment la portière et prendre les bagages qu'il déposa dans le coffre de la voiture à la couleur peu commune.

En s'installant à la place conducteur l'homme fit de nouveau entendre son accent du sud.

"Bienvenue en Amérique ! Je suis John Henry. Mais tout le monde m'appelle Luke."

L'homme porta la main à son chapeau en signe de salutations et démarra le véhicule.

"Miss Karlsson m'a prévenu de votre visite et de votre destination, Miss Saint-Clair. Nous avons un peu de route. Ce soir, nous dormirons dans un motel près de Grand Junction. Et nous repartirons demain matin pour notre destination finale, dans le Nevada. Je sais que vous avez fait beaucoup de route mais il reste environ six cent miles à parcourir. Cela vous convient-il miss ?"

Luke parvint à diriger la voiture hors de l'aéroport et pris la direction de l'ouest.

"Une bouteille d'eau et des biscuits se trouvent dans la boîte à gants."



Une petite photo de "Luke" pour le fun ^^ :

descriptionRoad trip EmptyRe: Road trip

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Lorsque l’avion se posa sur le tarmac de la ville d’Aspen, Diane fut prise d’un soulagement caractérisé : même si les attaques contre des vols de jour étaient rares, elles n’étaient pas inexistantes, et retrouver la terre ferme était un premier gage de sûreté.

Le débarquement se fit sans encombre, et le franchissement de la frontière américaine se déroula sans incident. Diane s’était préparée à endosser l’identité de sa couverture et joua le jeu à la perfection. Par ailleurs, les douaniers américains avaient perdu leur réputation tatillonne depuis l’Invasion. C’était d’ailleurs peut-être l’un de rares avantages de cette période sombre : l’occupation de la planète entière avait fait germer dans l’humanité toute entière un sentiment d’appartenance forte qui dépassait les nations et les frontières d’hier. Juliane Lemercier, PDG de la succursale d’une multinationale américaine en France était certes détentrice d’un passeport étranger, pour Jimmy le douanier, mais c’était dorénavant avant tout une humaine en déplacement sur la planète Terre, et c’est avec douceur et compatissance que Jimmy signala à Juliane qu’elle pouvait pénétrer sur le territoire américain.

Diane dut ensuite retrouver ses bagages. L’aéroport d’Aspen, cette petite station balnéaire qui voulait se donner des airs de Davos à l’Américaine (c’est-à-dire avec un déficit cruel d’authenticité), était tentaculaire. Après vingt bonnes minutes, Diane sortir enfin sur le dépose-minute, bagages en main et lunettes de soleil sur le nez.

Quelqu’un souffla presqu’immédiatement son nom d’emprunt et Diane eut un moment de flottement avant de réaliser qu’il s’agissait de son chauffeur : quand vous êtes habituées au chauffeur vêtu du costume cravate et aux berlines allemandes noires et vitres teintées, être accueillie par un cowboy adossé à une vieille américaine bariolée style Barbie au ranch, ça a de quoi déconcerter.

Elle le salua poliment, puis s’installa à l’arrière de la voiture, pas forcément pour faire des manières, mais surtout parce qu’elle souhaitait éviter de trop familiariser avec ce John Wayne, compte tenu du caractère confidentiel de sa mission.

Après avoir acquiescé au plan de route, et refusé, poliment encore, collations et rafraîchissements - elle avait consommé dans l’avion - elle se plongea dans son téléphone sécurisé pour récupérer les emails qui étaient tombés pendant le vol, et prendre connaissance des dernières actualités. Le Washington Post relatait une attaque violence sur Bombay. Diane se mordit la lèvre : elle avait des collègues en poste dans cette ville. Elle chassa de noires pensées de son esprit et se perdit dans le paysage.

Alors que le relief vallonné présentait une à une ses plus belles collines, comme la chaîne nationale présente ses miss nationales, c’est-à-dire toutes semblables les unes aux autres, et dans une quantité trop importante pour ne pas conduire à l’insipide, Diane se décida enfin à briser le silence de plomb qui s’était abattu dans la voiture pendant les 20 premières minutes du voyage.

"C’est une Shelby 68 votre voiture, Luke ?"

Car oui, si Diane était effectivement au premier abord une femme diplomate consciencieuse, appliquée, protocolaire et terriblement française, dès que le masque tombait, elle demeuraient une femme puissante, certes, mais aussi beaucoup plus chaleureuse et accessible, et surtout elle n’était pas du tout du genre à se plaindre de l’absence de clim ou d’une musique inadaptée. Et au delà de ça, elle s’y connaissait un peu en cylindrées…

"En tous cas, avec une telle couleur nous ne passerons pas inaperçus. Mais après tout, être trop visible c’est devenir invisible. N’est-ce pas ? Merci pour le service en tous cas. Vous bossez souvent pour Karlsson ?"

Habilement amenée, cette question visait en fait à identifier le niveau d’information dont disposait le conducteur sur elle-même…

descriptionRoad trip EmptyRe: Road trip

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Diane s'installa sur le siège arrière et refusa ce que proposait John. L'homme n'en fit pas de manières et démarra la voiture en lui exposant leur feuille de route. Le trajet fut calme et silencieux. La radio passait de vieux titres à bas volume alors que le paysage défilait par les fenêtres. Le conducteur sourit lorsque, finalement, sa passagère ouvrit la bouche. Il jeta un rapide coup d'oeil dans le rétroviseur intérieur.

"Je suis sûr que vous devez vous y connaître bien plus que moi, Miss. Je l'ai surtout acheté pour sa couleur."

Qui aurait pu imaginer que la résistance utilisait des véhicules aussi voyants ? C'était tout le crédo de John. Plus le mensonge était gros et moins il soulevait de questions et de suspicions.

"Je sais juste qu'elle a quatre roues, un moteur qui fonctionne et que la transmission est manuelle. Vous aimez les voitures ?"

Il restait presque deux heures de routes, autant faire la conversation. Diane semblait partager son point de vue sur l'extravagance et la visibilité. Ce qui le fit sourire et acquiescer légèrement en la regardant à travers le miroir.

"Depuis que notre grand bienfaiteur a fait son apparition, certaines personnes ont eut besoin d'un moyen de transport qui n'éveille pas les soupçons. Je suis plutôt bon tireur et j'ai l'arrogance de me considérer assez instruit également, mais je ne suis pas très à l'aise sous les feu de la rampe, vous voyez ? J'opère mieux en solitaire, sur le fond de la scène."

L'homme sourit de nouveau sous sa moustache.

"Et j'ai un certain don pour limiter les questions et brouiller les pistes sans que ça se voit. Ma mère disait que j'étais un charmeur né. Miss Karlsson utilise l'expression "atout exploitable". Et puis, passer son temps sur la route à voir du pays, … il y a pire, vous ne trouvez pas ?"


Après presque deux heures et demi de route, John fit quitter la route au véhicule et s'arrêta sur le parking d'un motel.

"Je sais bien que ce n'est pas un cinq étoile, Miss, mais c'est ce que j'ai trouver de mieux sans éveillé l'attention." dit-il en ouvrant la portière arrière.

Il la referma derrière elle et s'empressa de prendre les bagages dans le coffre. Ses propres affaires tenaient dans un simple sac à dos. Il prit la direction de l'accueil et salua chaleureusement l'homme maigrichon qui se tenait derrière le comptoir. Un couple, se disputant, quitta l'office en même temps.

"Bonsoir l'ami. J'ai réservé deux chambres au nom de Henry."

L'homme prit un air gêné.

"C'est que, … y a eu un petit problème. On a eu une arrivée, … du genre qu'on peut pas refuser, vous voyez ? On a dû donner la plupart de nos chambres. Entre ça et les clients déjà présents, … on n'a plus qu'une seule chambre de libre…"

Il passa une main sur sa nuque, visiblement mal à l'aise.

"On vous avez gardé celle à deux lits jumeaux mais, … Ce couple vient d'exiger de changer de chambre… Y a de l'eau dans le gaz si vous voulez mon avis, … Et, avec nos "invités", je ne veux pas d'histoire, vous voyez ?"

Les invités, en l'occurence, se firent vite connaître. Un groupe d'hommes habillés comme des soldats de Tonatiuh sortirent en rigolant de l'une des chambres.

"Je suis désolé mais, … voici les clé de la chambre. Si vous voulez l'autre, voyez directement avec le couple. Ils sont dans la 302."

Il tendit les clés à John qui les prit en se tournant vers Diane.

"Qu'est-ce que vous préférez, Miss ?"

A Diane de décider si elle acceptait de partager une chambre, et un lit double, avec celui qui se faisait appeler Luke et conduisait une vieille voiture rose, ou si elle tenterait de négocier avec le couple de voleurs pour avoir, au moins, des lits jumeaux.

descriptionRoad trip EmptyRe: Road trip

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La glace avait été brisée entre Diane et son chauffeur et la jeune française avait trouvé la seconde partie du voyage beaucoup plus agréable. L’appréhension de l’arrivée était retombée à mesure que le soleil se couchait, habillant les immenses plaines des paysages infinis qui défilaient par la fenêtre d’un superbe habit de lumière orangée. A cet instant, ces étendues maussades se transformaient en un spectacle époustouflant qui donnait tout son charme à la région.

John était un baroudeur sympathique, et plutôt charmant même s’il ne correspondait pas du tout au type de Diane. Il aiguisa sa curiosité lorsqu’il évoqua le « Grand bienfaiteur » mais Diane se nota de lui poser la question plus tard, car il s’était lancé dans une grande tirade qui ne s’était achevée qu’à l’arrivée au fameux motel.

Comme chacune des étapes de son voyage depuis son arrivée au Etats-Unis, le motel était tout ce qu’il y a de plus typique : une bâtisse en forme de fer à cheval, ou chacune des chambres avait une vue minable sur le parking. Bien entendu, c’était le prix à payer pour faire preuve de discrétion, et Diane était absolument disposée à le payer, enfin…

« Quoi ? Une chambre avec un lit double ? »

Rétorqua Diane d’un ton excédé au réceptionniste. Tout à coup, le coût de la discrétion semblait beaucoup plus élevé. La perspective de devoir partager son intimité avec un parfait inconnu n’enchantait guère la jeune femme, c’était un euphémisme. D’habitude très patiente, Diane accusait à ce moment précis le coup des 24 dernières heures restées éveillées. Ces chambres avaient été réservées et probablement payées à un prix très largement supérieur à la moyenne des tarifs pratiqués par le motel. Et d’ailleurs, qu’est-ce qui justifiait qu’un établissement dans un endroit aussi paumé soit bondé ? Ce n’est pas une compétition de danse country, un salon de l’association des toiletteurs de chiens, ou toute autre manifestation culturelle typiquement américaine qui auraient raison d’une nuit de sommeil réparatrice.

Diane ouvrit la bouche pour faire un scandale quand elle vit les soldats de Tonatiuh se pavaner dans le hall. Cela lui fit l’effet d’une piqûre de calmant.

« Je vois… C’est d’accord, si ça vous arrange ainsi, faisons comme ça. Par contre, vous nous mettrez bien quelques rafraîchissement dans le mini-bar, un dîner en room service, et le service de massage en geste commercial, n’est-ce pas ? »

John reçut les clés avant de les tendre à Diane.

« Luke, je suppose qu’il n’y a pas d’autre motel ou nous pouvons descendre ? »

Elle observa les soldats qui gesticulaient à proximité.

« Enfin oubliez, restons ici. Ça nous permettra peut-être de découvrir ce que des hommes de Tonatiuh font dans le coin. Cela dit je vais quand même voir si je peux nous récupérer un lit double. J’ai le sommeil agité en ce moment, et croyez-moi vous allez préférez avoir votre propre matelas. »

Elle s’avança vers le couple agité, qui était en pleine dispute. Diane avait négocié avec les hommes et femmes les plus puissants de la planète. Ce n’est pas la mauvaise humeur passagères d’un couple qui allait l’effrayer. Elle se glissa dans leur conversation avec son timbre de voix le plus avenant.

« Miss ? Sir ? Excuse-me ? »

Après avoir obtenu l’attention de deux individus plutôt étonnés de cette intrusion, Diane prit son meilleur accent français.

« Excusez-moi. Le réceptionniste là bas vient de m’offrir une formule « luxe », car je viens de très loin pour découvrir la région. Malheureusement je n’ai pas le temps d’en profiter, car je dois partir très tôt demain. Je me dis que cela pourrait vous plaire. Que diriez-vous d’échanger nos deux chambre pour en profiter ? »

Dernière édition par Diane Saint-Clair le Jeu 30 Avr 2020 - 0:30, édité 2 fois

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'Résolution (11-30)' :
Road trip Cata-4f65525

descriptionRoad trip EmptyRe: Road trip

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La femme se tourna vers Diane avec un air courroucé.

"Non mais pour qui elle se prend la bourge ? Tu vois pas que c'est une conversation privée ?!"

Son mari sembla oublié leur querelle pendant un moment pour enchainer sur le même ton.

"La formule de luxe ? Tu te crois au Hilton, Chérie ? Regarde autour de toi, le petit déjeuner compris, c'est ça, la formule de luxe !"

De toute évidence, le couple ne semblait pas disposé à négocier. Si l'homme la détailla de près et sembla se radoucir, ce ne fut pas le cas de son épouse à qui ce regard semblait déplaire particulièrement et retourna son attention vers son mari.

"Mais t'as qu'à lui sauter dessus tant que t'y es ! Et tu veux pas que je dorme dans la voiture aussi, pour vous laisser un moment ?"

"Rhoo ! Tu vois ! T'en fais toujours tout un plat ! Suffit que je regarde une jolie femme pour que tu montes sur tes grands chevaux."

"Jolie, hein ? Je t'en foutrais, des "jolies" !"

Puis, elle tourna de nouveau son regard sur Diane.

"T'es encore là, toi ? Tu veux que je t'aide à dégager peut-être ?!"

La femme fit un pas menaçant vers Diane et c'est ce moment que choisis Luke pour intervenir et se mettre à la hauteur de sa passagère.

"Je crois qu'il y a eu un malentendu, mes amis. Nous allons vous laisser en paix immédiatement."

Il posa une main délicate dans le dos de Diane pour lui signifier de s'éloigner avec lui. Tout en marchant, il baissa légèrement la tête à son niveau et parla doucement.

"On ne voudrait pas attirer l'attention, pas vrai ?"

Il désigna discrètement quelques soldats de Tonatiuh que le bruit avaient attiré et saisit les bagages pour les porter jusqu'à leur chambre. Une fois à l'intérieur, il déposa le tout près du lit.

"Ne vous en faîtes pas, je dormirai par terre. Je proposerai bien de le faire dans la voiture mais ça attirerait l'attention. Et puis, je n'aime pas l'idée de vous laisser seule avec ces légitimistes."

Il fouilla dans la poche de son veston et en sortit un paquet de cigarettes et un briquet.

"Je vais sortir fumer. Vous pouvez prendre une douche si vous le souhaitez ou vous détendre à votre façon. Je serai juste devant. Faites-moi signe lorsque je pourrais entrer."

Le cow-boy regagne la porte en deux enjambée et posa sa main sur la poignée.

"Il y a à boire et de quoi grignoter dans mon sac à dos, si l'envie vous prend, …"

Sur ce, il sortit et alluma sa cigarette en faisant un signe de tête courtois aux autres clients du motel dehors à ce moment-là. Après s'être éloigné de la porte de quelques pas, il s'accouda à une balustrade et savoura sa cigarette. La porte de leur chambre ne quittait jamais son champ de vision.

descriptionRoad trip EmptyRe: Road trip

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Parfois, un couple en plein désamour est finalement plus redoutable qu’un haut fonctionnaire Nord-coréen. Diane avait une prise sur l’homme, mais elle détestait devoir jouer la carte féminine pour arriver à ses fins : elle voyait cela comme de l’anti-féminisme absolu. John mit fin à l’altercation au moment opportun. Effectivement, mieux valait ne pas attirer l’attention sur eux deux.

« Okay. Va pour le queen size de la 304. »

Dit-elle sur le ton de la résignation en suivant John vers la chambre. La fameuse chambre était terne, meublée sans aucun sens de l’esthétisme, et la salle de bains était absolument démodée, mais comme dans tout établissement américain la literie semblait très confortable.

A l’invitation de John, Diane prit une bonne vingtaine de minutes pour se détendre avec une bonne douche et se changer. A peine était-elle sortie de la douche qu’on frappa à la porte : c’était le gardien du motel qui venait remplir le mini-bar, fidèle à son engagement. Diane le remercia chaleureusement. Cet homme piètre gestionnaire était finalement plutôt honnête.

Elle ouvrit une bouteille de bourbon en finissant de se sécher les cheveux, puis sortit rejoindre John.

« Tenez. On aura au moins gagné ça. »

Elle lui vola une cigarette puis pris une gorgée d’alcool. Diane ne fumait et ne buvait pas particulièrement. Mais elle avait pour talent de savoir se fondre dans les décors qui l’entouraient, ce qui faisait d’elle une redoutable arme diplomatique. Elle était une sorte de caméléon, adaptable à tout environnement, des grands salons des institutions internationales au coeur de la brousse africaine. Fumer du tabac bon marché, une bouteille de bourbon américain à la main sur le parking d’un motel lui donnait un air local très intriguant pour quiconque connaissait son passé, ses origines et son milieu.

Ils restèrent là quelques instant à observer les allées et venues. Diane était en train d’ironiser sur ses premières heures aux Etats-Unis lorsque les soldats de Tonatiuh apparurent. Ils quittaient le motel. Diane songea un moment à les suivre, mais elle se rendit tout de suite compte que c’était une mauvaise idée : d’abord, ce n’était pas sa mission. Ensuite, il était absolument impossible de passer inaperçu dans la voiture de Barbie.

Alors que la température chutait, Diane et John regagnèrent leur chambre. La nuit se passa sans incident. Diane dormit recroquevillée dans ses draps, après avoir invité John à occuper une partie du lit : elle avait bien trop d’empathie pour lui pour le laisser dormir sur le sol, et la route allait être longue demain. Mieux valait éviter un mal de dos préjudiciable. Après avoir mis une bonne demi-heure à s’endormir, elle laissa enfin son esprit vagabonder et profita d’un sommeil réparateur.

descriptionRoad trip EmptyRe: Road trip

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Luke fumait tranquillement non loin de la porte de leur chambre depuis une vingtaine de minutes lorsque le réceptionniste s'approcha de trop. Le cowboy suivit du regard l'avancé de l'homme et l'arrêta à quelques pas de l'ouverture, l'oeil suspicieux. Après un examen visuel qui sembla des plus angoissants pour le concerné, Luke le délesta d'une petite fiole et le laissa poursuivre sa route. Ce type n'était pas dangereux et Diane serait ravie de constater que ses exigences avaient été entendues.

Luke retourna alors son regard vers l'extérieur en débouchant la bouteille. Il avala une gorgée avant de sortir de nouveau son paquet de cigarettes. Diane ne tarda pas à sortir après le départ du réceptionniste et lui tendit une bouteille de bourbon. Il sourit en levant son propre butin.

"Les grands esprits se rencontrent, on dirait."

Voyant son regard vers les cigarettes, il lui tendit le paquet puis son briquet allumé. Les minutes qui suivirent furent calmes et agréables. Jusqu'à ce que les soldats se montrent. Ils semblaient partir. Etait-ce définitif ou simplement pour un temps ? Et où allaient-ils ? Ce genre d'informations seraient sans aucun doute très utiles pour Espoir mais Luke avait une toute autre mission pour l'instant. Une mission de la plus haute importance. Il conduirait Diane à destination puis il reviendrait par ici pour tâcher d'en apprendre plus.

"Nous ferions mieux de rentrer. Les nuits sont fraîches par ici."

Le cowboy écrasa son mégot sous la pointe de ses chaussures avant de se baisser pour le ramasser. Ces choses-là étaient mieux dans les poubelles que sur les trottoirs. Comme convenu, il prépara sa couche à même le sol mais Diane insista tellement qu'il finit par céder. Cependant, il resta allongé sur les couvertures durant toute la nuit.

Le lendemain, Luke se réveilla le premier. Il en profita pour utiliser la salle de bain et constata que sa passagère avait déjà remballé ses affaires lorsqu'il en sortit.

"Votre sommeil a-t-il été agréable ?"

Lui-même remballa rapidement son sac et ils quittèrent le motel de bonne heure. Le matin était ensoleillé mais la température encore fraîche. Cependant, cela ne tarderait pas à changer. Après une demi-heure de route, la voiture quitta la route principale pour se garer sur le parking d'un restaurant modeste.

"Il est important de prendre un bon petit déjeuner."

La pause fut courte mais bienvenue. La suivante ne serait pas avant plusieurs heures, pour le déjeuner.

La journée passa lentement, entre les discussion de route et les arrêts pour se restaurer. Luke trouvait la compagnie agréable. Cela le changeait des militaires qu'il transportaient d'habitude. Il avait allumé la radio, à un volume suffisamment bas pour ne pas déranger la conversation et s'était même permis de pousser la chansonnette de temps à autre.

En fin d'après midi, le duo arriva aux abord d'une ville désertée. Le panneau de bienvenue affichait le nom de Delamar. La cadillac s'arrêta devant une bâtisse à l'allure douteuse.

"Nous voilà arrivés à destination. C'est ici que siège le groupe que vous cherchez. Normalement, ils auront reconnus la voiture et ne devraient pas se montrer trop hostiles. Mais je vais quand même y aller le premier, si vous n'y voyez pas d'inconvénients."

Sur ce, Luke sortit de la voiture et s'approcha lentement de la porte, les pouces passés dans son ceinturon. Arrivé à la porte, il frappa plusieurs fois et attendit. Mais il fronça les sourcils en ne recevant aucune réponse. Il recommença l'expérience sans plus de succès. Alors il regagna le véhicule.

"On dirait qu'il n'y a personne à la maison. Ils ont dû sortir pour une quelconque raison. On va les attendre à l'intérieur. Si vous le voulez bien, …"

Galant, il ouvrit la portière de Diane et lui tendit le bras pour l'aider à s'extraire du véhicule, puis il alla récupérer les bagages de la jeune femme. Connaisseur, il la fit passer par le côté de la maison et glissa sa main dans un tas de rochers issus de ruines pour y retirer la clé cachée à cet endroit. Après avoir déverrouillé la porte latérale, il pénétra dans la pièce. La galanterie aurait voulu qu'il laisse Diane passer la première mais la sécurité primait sur les bonnes manières. Avisant les documents sur la table de la salle à manger, il déposa les sacs.

"Ils sont probablement en mission. Nous devrions attendre de voir s'ils rentrent ce soir. Voulez-vous boire quelque chose ?"

descriptionRoad trip EmptyRe: Road trip

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La nuit avait été bonne, quoique courte, et Diane s’était levée du bon pied : elle aimait se lever tôt le matin, car elle affectionnait ce sentiment de liberté qui s'offrait à elle lorsque le monde autour d'elle était encore endormi, et que le champ de possibilités était encore infini. A cette sensation se couplait un fort sentiment d’excitation : celle d’arriver enfin sur place pour accomplir sa mission.

La première pause, sur la route, fut une véritable partie de plaisir : un petit déjeuner complet, cela faisait une éternité que Diane n’en avait pas mangé, hâtée par les urgences matinales de son précédent poste. Et John, qui avait peut-être senti que Diane appréciait la découverte baroque de la culture américaine avait visé juste en proposant de s’arrêter dans un restaurant très typique de la chaîne Wendy’s.

Le reste du trajet fut assez long, mais Diane passa le temps en conversant avec son chauffeur - elle avait pris la place du passager, cette fois ci - en consultant les nouvelles et en imaginant les détails de son arrivée et de sa mission. Durant le dernier quart d’heure de route, la voiture traversa un petit village désert du nom de Delamare. Ce nom raisonnait dans l’esprit de Diane. Elle l’avait certainement lu dans un rapport.

La voiture de Barbie sillonna le village, puis s’engagea sur un petit chemin de terre, laissant derrière elle un épais nuage de poussière. Finalement, John et Diane s’arrêtèrent devant une petite bâtisse isolée. La jeune femme ne put s’empêcher de lever un regard teinté de déception et d’incrédulité lorsque John lui indiqua que c’était leur point d’arrivée. Une vieille ferme délabrée, le siège de la résistance ? Evidemment, Diane ne s’attendait pas à atterrir dans un bunker sous-terrain protégé par 12 portes blindées et des scanners rétiniens. Mais le contraste entre ce que produisait l’imaginaire à l’évocation du siège du réseau ESPOIR et cette vieille maison qui tenait à peine debout était saisissant.

- Et bien, là où votre voiture fait dans le tapageur, ici la doctrine est plutôt à la discrétion. Allons-y, j’ai hâte de rencontrer l’équipe.

John, fidèle au standard de service royal qu’il avait instauré depuis leur rencontre porta les bagages de Diane qui le remercia, à la fois gênée et chaleureuse. Elle ne broncha pas lorsqu’il décida d’ouvrir la voie : si des protocoles de sécurité existaient finalement, mieux valait qu’ils soient respectés.

Lorsqu’il pénètrent enfin dans la maison, une nouvelle déception s’imposa à Diane, et elle put même repérer derrière l’air impassible de John qu’il était lui aussi assez embêté de ne pas trouver âme qui vive.

- Merde, on arrive trop tard…

L’équipe du réseau avait décampé. Diane espérait que ce n’était pas définitif. Quelle pouvait en être la raison ? Avaient-ils été découverts ? Probablement pas, sinon le lieu aurait grouillé d’hommes de Toniatuh pour passer au peigne fin chaque millimètre carré du « siège » du réseau. Etaient-ils partis en mission ? C’était une hypothèse plus probable. Diane eut l’idée de fouiller la demeure pour essayer de trouver des indice, mais elle n’eut que peu d’efforts à fournir : elle repéra les documents posés sur la table de la salle à manger.

- Oui merci Luke, je veux bien une boisson chaude si vous trouvez de quoi en préparer.

Sa réponse à la proposition de John était à la fois une manière de s’abreuver mais aussi de pouvoir se plonger dans les documents trouvés. Elle en commença la lecture avec un vif intérêt dès qu’il eut tourné les talons pour se rendre à la cuisine.

descriptionRoad trip EmptyRe: Road trip

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