Nourriture et armes

Archibald arriva à la petite boutique de Caliente où il devait retrouver son contact du réseau Espoir pour passer sa commande en nourriture et surtout armes pour la prise du hangar.
Il Marchait le long de la rue en étant le plus discret possible, il évitait au maximum de croiser qui que ce soit.
Depuis leur arrivée ici, ils n'avaient d'ailleurs jamais vu grand monde, l'avantage du Nevada, en plein désert.
Il arriva finalement devant la boutique qui servait de couverture pour le réseau Espoir.

Il s'avança vers le comptoir et l'homme qui se retourna lui sembla familier.

"On ne se serait pas déjà vu quelque part ? Vous n'étiez pas du SDT avant tout ça ?"

C'était certain maintenant il l'avait déjà vu sur le JPS à une époque.
Les têtes familières étaient rares en ce moment.
Sauf peut-être pour Aeryn qui en avant deux pour le moment.
Il serra la main de l'homme et se détendit un peu.

"Docteur Archibald Delamare et vous êtes ?"

Il s'accouda un peu.
Il avait encore un peu de temps et ce genre de rencontre n'arrivait pas tous les joueurs ces derniers temps.

Dubois avait toujours du mal à croire que la Terre était tombée. Tout était allé très vite, les envahisseurs avaient juste eu à s'emparer du JPS, puis de détruire deux ou trois lieux stratégiques comme la base de Cheyenne... et pouf ! La Terre était livrée sur un plateau d'argent, car le reste des armées du monde n'étaient pas entraînées pour combattre un tel adversaire, et lui était resté bloqué aux Etats-Unis, il ne savait même pas dans quel état les Goa'Uld avaient laissé sa patrie natale, la France.

Toutefois, l'heure n'était pas à l'inquiétude, bien qu'il aurait aimé avoir des nouvelles de sa famille, Dubois savait que le combat ne faisait que commencer, il avait rejoint le réseau Espoir et était en charge d'une boutique qui faisait couverture au réseau. Bon... il avait quelques doutes sur la crédibilité de son rôle : un mec baraqué en charge d'une petite boutique au milieu du désert du Nevada... mais il avait préparé un bobard au cas où. Il était ancien boxeur français émigré aux USA pour y faire son rêve américain, et son nom était Jacques Prac. Il avait été obligé de se faire passer pour un émigré à cause de son accent français toujours assez prononcé lorsqu'il parlait anglais.

Aujourd'hui, la boutique était vide, mais Dubois attendait un contact... Il s'occupait donc pour l'instant en faisant comme si de rien était, rangeant deux ou trois articles derrière son comptoir, quand il entendit la cloche de la porte. Il se retourna et vit un visage familier qui ne manqua pas de le reconnaître aussi.
Il serra la main de l'homme :

"Oui, effectivement, Maxence Dubois, mais ici ce sera Jacques Prac !" dit-il en tapotant sa carte d'employé accrochée à sa poitrine "Je suis désolé mais on est jamais trop prudent. Bref, j'imagine que c'est vous que je devais rencontrer."

Archibald mémorisa le nom d'emprunt de Dubois.

"Monsieur Prac. Enchanté. Oui c'est bien moi. On aurait quelques petites ... choses à acheter."

Il prit une liste dans sa veste et la posa sur le comptoir.
Lorsque Maxence la regarda il y avait des armes, des munitions et de la nourriture ainsi que quelques matériels électronique.
En bas du papier il y avait des coordonnées GPS.

"Oui on prépare une petite fête. Vous faites les livraisons à domicile ?"

Il souriait.
Puis jeta un œil au reste de la boutique, il prit de la farine, des œufs, du lait et quelques autres choses à manger qu'il mit dans un sac en papier avant de revenir au comptoir.

"Je vais prendre ça aussi, les crêpes c'est universel."

Il s'avança un peu plus vers Dubois.

"On vous expliquera plus de choses demain quand vous nous livrerez. Mais on a un plan pour améliorer nos moyens d'action."

Archibald était content de voir un compatriote.
Il repensait parfois à chez lui et ce qu'était devenue la France depuis l'avènement de Tonatiuh, mais l'heure était à la résistance comme Astérix dans son village.
Il ne fallait pas s'avouer vaincu et l'épisode à l'hôpital avec Kaylee lui avait rappelé pourquoi il devait continuer le combat.

Après la poignée de main, Archibald posa sur le comptoir une petite liste de joyeusetés qu'il souhaitait acheter pour une fête. Lorsqu'il lut le véritable arsenal que voulait son compatriote, il sourit intérieurement :

"Effectivement, une sacrée fête ! D'habitude nous vendons simplement les confettis et les chapeaux mais vu la quantité, on va pouvoir s'arranger pour une livraison à domicile. Un anniversaire je présume."

C'était plus ou moins inutile de parler autant de cette fête, mais Dubois, dans son humour habituel, se prêtait beaucoup au jeu du caissier de boutique.

Archibald fit ses "courses" et revint à la caisse pour plaisanter sur des crêpes à ajouter au festin :

"En effet, les gosses adorent ça autant que les adultes !"

Dubois prit les articles et les passa en caisse. Une fois payées, sont collègue se baissa vers lui, apparemment la Résistance avait un plan, vu la commande ce n'était pas très étonnant :

"J'espère que ça va marcher, si y'a besoin vous savez où me trouver." répondit l'ancien commando à voix basse "Je vais m'arranger avec les contacts pour vous livrer ce que vous voulez, par contre il risque de ne pas tout y avoir, c'est compliqué de mettre la main sur l'équipement, je vous ferait une deuxième livraison si besoin."

Puis il reprit d'une voix plus naturelle :

"Vous serez livrés le plus rapidement possible, d'ici trois jours je pense. Bonne journée à vous monsieur !" dit-il en tendant sa main pour serrer celle d'Archibald

Archibald rigola à la remarque de Maxence.

"Un bel anniversaire avec un jeu de cache-cache."

Il laissa Maxence passer les articles et Archibald régla la commande en espèces.
On ne savait jamais.
Puis concernant l'opération en elle-même.

"Maintenant que vous en parler, restez dans les parages et équipez-vous bien, ça risque de chauffer dans les jours à venir."

Il prit son sac en papier et se dirigea vers la sortie quand Maxence lui donna une date de livraison.

"Demain ce serait mieux."

Il savait que le délais était court mais ils devaient agir vite avant que les soldats de Tonatiuh ne puissent se douter de quelque chose.
Il savait que ce serait difficile mais il se disait qu'un ancien du SDT comme Dubois saurait se dépasser pour leur trouver tout le matériel à temps.
Le réseau Espoir avait des caches d'armes de plus en plus nombreuses à travers le monde et celle proche d'ici devait être bien fournie, ce n'était pas le canal habituel mais vu l'opération ça méritait des mesures exceptionnelles.
Il fallait juste espérer que le plan qu'ils allaient élaborer soit le plus efficace possible pour ne pas se faire repérer.

"Bonne journée."

Conclut Archibald en sortant et retournant vers leur maison de Delamar.