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Le major ouvrit la voie d'un pas décidé et ne prit pas la peine de vérifier qu'il était bien suivi. Il traversa un long couloir qui se divisait en plusieurs coudes et parsemé de divers lourdes portes en acier renforcé. Des numéros peints en noir identifiaient chacune des portes. En arrivant devant la porte 13 Il marqua un temps d'arrêt, sorti sa carte d'accès et la passa dans un lecteur. La porte s'ouvrit dans un claquement et un grincement métallique.

" Aller rentre là-dedans. C'est le moment de voir si tu peux avoir une autre espèce d'utilité que celle d'être purement décorative. "

La pièce qui se trouvait au delà de la porte était dénudée. Composées de murs en bétons et d'un revêtement métallique au sol une unique porte se trouvait à l'opposée. Celle-ci avait une petite fenêtre à barreaux et était verrouillée de l'extérieur par un loquet. Une grille d'évacuation des eaux se trouvait au sol et une autre grille d'aération cette fois était visible au plafond. Deux néons éclairaient la salle.
Dans un coin de la salle reposait un mannequin grossièrement rembourré et lesté de poids. Un fausse moustache avait été collé sous son nez.


" Je te présente Corben, un héros américain comme on les aime ! Corben aime l'informatique, les barbecues et les passe temps douteux. Et Corben est trèèèès aimé par le commandement. Corben et toi avez été capturés pendant votre lune de miel. Tu as 38 minutes pour sortir d'ici et rejoindre le point d'extraction. Ha et n'oublie pas ton cher et tendre, je crains qu'il ne faille le traîner. "

Le major referma la porte derrière Siana en émettant un gloussement.

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/ Sortie de l'accueil du camp d'entraînement / - / Début d'entraînement /



L’homme qui s'était présenté devant Siana était clairement un militaire, et un officiel, preuve en était ses insignes de Major. Lorsqu'il s'était approchée d'elle, elle s'était levée, en position de garde-à-vous. Dans un style d'instructeur du Marine Corps, il l'avait houspillée, la traitant par avance d'inutile...

*Le fait que mes organes de reproduction soient situés à l'intérieur de mon corps ne veut pas dire que je vous suis inférieure, Major...*

Mais la petite voix dans la tête de la blonde était plus amusée qu'autre chose. Elle était passée par bien trop de camps, et dans les mains de bien trop d'instructeurs vicelards, pour ignorer que les neuf dixièmes d'entre eux se donnaient un genre "Fullmetal Jacket", alors qu'ils n'étaient pas différents des autres. "C'est le jeu, ma pôv' Lucette"...

Sur l'ordre de l'officier, elle laissa son sac et le suivit d'un pas rapide et rigide, toujours silencieuse. Il la mena jusqu'à une porte, qui portait le numéro 13...


*...déstabilisation psychologique ? Non, hasard...s'il a lu mon dossier, il sait que je ne crois pas à ces âneries...mais, pas mal, comme tentative...*

Il la fit entrer. Elle embrassa la pièce d'un regard, alors qu'il lui donnait déjà ses instructions, et fit en même temps le point : deux sorties visibles, un mannequin lourd...

*Les escape games sont à la mode, je sais, mais là...*

Derrière elle, la porte s'était déjà refermée. Le visage aussi fermé qu'à arrivée, ses yeux entreprirent de fouiller plus en avant la pièce, rapidement, alors qu'elle faisait le point à voix basse :

"Bon, les épreuves d'évasion, tu en as fait plus d'une, ma vieille...Un mannequin lourd à traîner, un temps limite, un point d'extraction inconnu...soit. Commençons par le plus stupide, ce qui peut passer sous le nez."

Elle savait que dans ce genre d'entraînement, le but était de faire échouer l'individu testé en le faisant cogiter plus que nécessaire. Elle se retourna donc et tenta d'ouvrir la porte en tournant la poignée. Fermé et verrouillé, évidemment.
Elle recula de deux pas en se retournant vers le reste de la pièce. Puis elle s'avança jusqu'en dessous de la grille d'aération, et assura ses appuis.


"Maintenant, voyons si un indice n'aurait pas été caché sur les néons ou à vue dans la conduite d'aération, pour les coordonnées du point d'extraction..."

Elle comptait ensuite vérifier la grille d'évacuation des eaux, sous réserve que la grille d'aération ne lui tombe pas dessus. Ne négliger aucun point à vérifier, avant que de tenter de forcer un passage.
D'une détente, elle se projeta à la grille pour la crocheter avec ses doigts et s'y maintenir le temps de voir s'il y avait quelque chose d'intéressant en hauteur...

[Tirage : échec grave]

Mais lorsque ses doigts atteignirent la grille, ils ne parvinrent pas à s'y accrocher. Elle chuta, et, contrairement à ce qu'elle croyait pouvoir réussir sans la moindre difficulté, perdit l'équilibre et s'effondra, avec un cri de douleur. Auquel succéda aussitôt un grincement de dents et un murmure rageur :


"Ah ben bravo, ça commence bien ! Le poignet, nom de... !"

De la main gauche, elle s'était saisit le poignet droit, celui de sa main forte qui plus est... La blonde bascula sur les genoux pour se redresser.

*J'espère que ce n'est pas de la casse...si ce n'est qu'un froissement, je ne suis pas encore foutue...*

Son visage recouvra son masque glacial, bien qu'un tiraillement de douleur venait la gêner franchement.

"Bon, seconde option..."

Elle s'approcha de la grille d'évacuation des eaux, et, de sa main gauche qui lâcha le poignet droit, tenta de la soulever ou de l'arracher au sol...


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Dernière édition par Siana Elemanquia le Mar 27 Juin 2017 - 20:15, édité 1 fois

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La chute de Siana lui laissa une douleur diffuse dans le poignet droit. Un examen sommaire confirma que rien n'était cassé. Le poignet du béret vert se ferait remarquer en cas de nouveau choc et elle ne serait pas à l'abris d'un traumatisme plus important à ce moment. Le silence de la pièce était son seul compagnon.

En s'approchant de la grille au niveau du sol elle put entendre l'écoulement léger de l'eau. Un odeur du liquide croupi lui parvint. La membre des forces spéciales avaient sans aucun doute connu pire dans sa carrière. La plaque était vissée au sol. Ses vis étaient relativement larges et pourraient certainement être délogées à l'aide d'un objet plat. Les barreaux de cette grille étaient suffisamment espacés pour y passer une main à la fois. Un individu d'une corpulence moyenne pourrait se contorsionner pour passer dans l'ouverture une fois la grille retirée.

Au delà il était impossible de jauger ce qu'il s'y trouvait.

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Elle avait à peine tenté de tirer un peu sur la grille au sol que son regard se posa sur les vis qui retenaient celle-ci au sol bétonné. Elles présentaient une tête large, et un pas de vissage en conséquence large aussi.
Comme elle avait été prévenue qu'elle allait subir un entraînement, elle avait décidé de jouer franc-jeu et de ne pas se munir de matériel supplémentaire -et plus particulièrement de son "
tatoo" adoré, ce couteau suisse militaire qui permettait à la fois de manger confortablement et de faire des petits bricolages, nécessaires notamment en mission "survie". Néanmoins, elle avait sur elle son uniforme, et quelque chose de métallique suffisamment plat pour rentrer dans la tête de vis.

Aussi, elle se dépêcha de soulever un peu sa veste de treillis, et de détacher le ceinturon de son pantalon -celui qui faisait fonction de ceinture, car elle n'avait pas non plus pris son ceinturon de combat, qui se portait au-dessus du treillis et servait à attacher gourde, porte-chargeurs, couteau et autres outils... Elle inséra avec un petit grognement le coin de la boucle du ceinturon, qui était plate et en angles carrés, dans une première tête de vis, et, aussi vite qu'elle pouvait le faire sans trop forcer sur son poignet droit, s'appliqua à dévisser l'ensemble de la grille.

Cela fait, elle garda à la main le ceinturon, bien que le pantalon lui glissa maintenant un peu sur les fesses... Méfiante, elle ignorait si elle pourrait se retourner, une fois dans le conduit. Aussi, elle rejoignit son "nouvel ami Corben",et entreprit de le tirer jusqu'à côté de l'ouverture dans le sol...


"Aller, "chéri"...Maintenant, il s'agit de se sortir d'ici, et aussi vivement que possible...Et on ignore toujours où aller, mais tant pis pour l'heure..."

Elle entreprit de nouer simplement le ceinturon autour de son pied gauche, en refermant normalement la boucle sur le tissu, et en le tirant jusqu'au bout pour le resserrer à fond sur sa cheville. Puis, avec l'extrémité restante dégagée, elle assura un nœud double sur les jambes du mannequin. Le plus compliqué allait de le faire passer derrière elle, car elle ne pouvait se permettre de le faire passer d'abord, puis de le pousser devant elle jusqu'à se retrouver bloquée par lui devant une autre grille : revenir jusqu'à la cellule juste pour le faire passer derrière elle lui aurait garantit un échec absolu.
D'un regard neutre, elle avisa le trou d'où montait une odeur désagréable, et se demanda à voix haute et légère :


"Alors, quelles surprises ? Rats ? Serpents ? Blattes toutes gentilles ? Un cadavre ou deux, en mode film d'horreur ? Ou bien quelques pièges ou autres chausse-trappes ?"

Elle n'aimait pas les films d'horreur. Mais, rats, serpents et cadavres, elle savait y faire. Quand aux pièges, ils faisaient partie des connaissances de base des "Bérets Verts", en particulier depuis la guerre du Vietnam, où les militaires des Special Forces avaient dû affronter aux côtés des sud-vietnamiens les tactiques de guérilla viet-cong.

La grande blonde réajusta d'un mouvement son pantalon sur ses hanches, puis s'agenouilla devant le trou, et s'engouffra tête la première dans la pénombre, traînant le mannequin derrière elle, ses mains tâtonnant prudemment devant elle. Elle espérait que ses yeux s'habitueraient vite à la pénombre, et comprenait aisément pourquoi la pièce était éclairée par deux néons au lieu d'une simple vieille lampe : empêcher, justement, une rapide adaptation à une vision dans le noir...


*Pas mal du tout, l'instructeur, dis-donc...je pourrai bien m'entendre avec lui...*

Elle se fiait désormais à la chance pour progresser rapidement et trouver des indices sur le point d'extraction...ce qui l'embêtait, c'était que, située en plein désert, la Zone 51 présentait probablement bien peu de points de sorties d'eaux usées...elle craignait d'être encore longtemps dans la "tuyauterie" après que le délai de 38 minutes ne soit écoulé...

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Après quelques efforts les vis de la grille cédèrent les unes après les autres. La grille se souleva par la suite sans aucun problème. S'il fut aisé pour l'officier des forces spéciales de passer par l'ouverture dans le sol il fallut faire preuve d'un peu plus de persévérance pour que Corben parvienne à la suivre.

L'eau était fraîche et arrivait au niveau du buste de la jeune femme. Le mannequin commença à s'enfoncer immédiatement dans l'eau. Il faisait sombre et les parois étaient irrégulière, il n'y avait que peu d'espace dans le conduit. A environ 5 mètres de là se dressait un puis de lumière. Une autre grille se trouvait à environ 1 mètre au dessus de l'eau.

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Elle avait réussit à passer avec le mannequin, c'était déjà bien. Qui plus est, elle réalisa sitôt descendue que le conduit était plus grand qu'elle ne le craignait. Si ça n'avait été qu'un petit conduit rempli d'un fond d'eau, elle aurait été contrainte de ramper, avec de grandes difficultés ; mais au lieu de cela, elle avait droit à un grand conduit d'évacuation : elle se tenait presque debout dans l'eau et avait encore un mètre au-dessus de l'eau, et pouvait avancer sans grande difficulté au lieu de se contorsionner centimètre par centimètre. Bref, si ce n'était pas spacieux, elle pouvait néanmoins progresser sans difficulté.
Corben commençant à s'enfoncer, elle le l'agrippa de la main gauche et lui souleva la "tête" hors de l'eau, décidant de faire comme si c'était un camarade vivant -et pesant son poids. Sa main droite souffrait un peu moins au contact de l'eau froide, mais elle préférait la préserver, pour l'heure.

Elle regarda autour d'elle. L'eau lui arrivait à la poitrine, ce qui laissait sa tête dépasser de cinquante bons centimètres au-dessus. l'odeur était tout à fait supportable pour la jeune femme, habituée à bien pire en la matière -elle pouvait aisément supporter une odeur de cadavre brûlé ou en décomposition ; par contre, elle avait systématiquement une furieuse envie d'enfoncer la cigarette dans le gosier de tout fumeur qui s'approchait à moins de vingt mètres d'elle...
A peu de mètres, un puits de lumière se détachait nettement de l'ombre ambiante. Elle y traîna Corben, et vit aussitôt la grille qui bloquait un conduit, dont elle n'arrivait pas à voir ni sommet ni la largeur intérieure, à cause de la différence de luminosité. Cela lui paraissait de toute façon sa seule chance.


*Bon, voyons...Ouvrir la grille, et se lancer dans une grimpette, avec le mannequin si c'est trop haut pour que ma seule ceinture suffise à le monter une fois en haut moi-même...pfff...allons-y...*

La grille étant à un mètre au-dessus de l'eau, elle pouvait assez aisément la toucher avec ses mains. Elle commença par vérifier la grille, puis poussa dessus pour l'ouvrir...

[Tirage : réussite parfaite]

La grille du puits de lumière céda sans le moindre effort ni même dégager un grain de poussière. Pas de piège. Siana lâcha un petit soupir de satisfaction : tout ne semblait pas aller mal. Elle déposa la grille au fond de l'eau, juste en-dessous de l'ouverture, au cas où, en cas de recherches, des poursuivants tomberaient dessus : ils pourraient peut-être croire qu'elle avait céder naturellement.

Puis, la blonde militaire entreprit de se hisser un peu, pour découvrir sur quoi donnait ce nouvel accès... Allait-elle devoir monter Corben avec elle, s'il fallait grimper tout un puits, ou bien le sol était-il juste au-dessus et pourrait-elle tirer Corben à elle ? Et où allait-elle déboucher, dans tous les cas ?


Dernière édition par Siana Elemanquia le Ven 30 Juin 2017 - 11:06, édité 1 fois

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La grille se délogea sans résister aux manipulations de Siana. Au dessus-d'elle l'officier put découvrir un couloir en T. Sur sa droite se déroulait un long couloir avec plusieurs portes en acier, de lourd loquet les maintenaient fermées et de petites fenêtres à barreaux découpaient chacune d'entre elle.

A sa gauche le couloir se terminait par une grande grille de ventilation derrière laquelle l'on pouvait deviner la rotation des grandes pales du système.

En face d'elle le couloir se terminait en coude et disparaissait dans un virage à droite.

A priori il n'y avait personne dans les environs immédiats.
La grille présentait les mêmes dimensions que celles d'entrée. En prenant un peu de temps il serait possible de hisser le mannequin par l'ouverture.

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Heureusement, la remontée de Corben ne paraissait pas s'annoncer trop difficile. Comme Siana ne voyait ni n'entendait personne, elle entreprit de grimper rapidement, faisait toujours, cependant, attention à son poignet droit. Une fois qu'elle se fut hissée à travers le trou, elle se retourna, les pieds toujours dans le vide, saisit la ceinture toujours accrochée à sa cheville, et tracta Corben jusqu'en haut, le sortant finalement du conduit. Le mannequin était un peu alourdit par de l'eau, et Siana n'osait pas forcer sur son membre endoloris, de sorte qu'il lui fallut un instant pour sortir l'énorme poupée...

Mais, enfin, elle se détacha de Corben, réajusta sa ceinture à son pantalon, et observa plus attentivement autour d'elle. Elle se savait aussi sale et puante, après être passée dans le trou, et elle n'aimait guère l'idée de laisser une longue trace poisseuse et humide derrière elle, cependant elle n'avait présentement aucune alternative.
La question de la localisation du point d'extraction était ce qui empoisonnait le plus son esprit :


*Où est-il, bon sang ?!*

Comment savoir ? Où pouvait-elle trouver un foutu indice dans ce bazar ? Elle n'avait aucune piste, aucune idée de l'endroit où chercher, ne connaissait pas sa position ni la configuration des lieux. Cela l'agaçait profondément, même si elle se disait que le but du Major était de toute façon de la faire échouer.

Elle reporta cependant son attention sur l'environnement, se commentant elle-même ce qu'elle pensait à voix basse, presque inaudible :


"Couloir à portes d'acier, type cellules...je serai donc dans une zone d'isolement, ou typée prison en tous cas... Une grille de ventilation, encore, qui termine le couloir....donc je suis dans un couloir en cul-de-sac... et un virage à droite à l'opposée, vers l'entrée..."

Le système de ventilation ne lui inspirait pas grande confiance, surtout avec le mannequin à trimbaler. Bien sûr, il devait déboucher à l'extérieur, mais par quels conduits ? Et puis, surtout, elle n'avait toujours pas ces foutues coordonnées... Siana se redressa, et se tourna vers la partie droite du couloir.

"Eh bien, voyons d'abord un peu dans ces cellules, et dirigeons-nous vers l'entrée officielle des lieux..."

Elle s'approcha d'une première cellule. Son objectif était de regarder rapidement à chaque petite fenêtre, pour vérifier l'ensemble, puis de traîner Corben vers le coude et ce qu'elle espérait être la sortie...

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Le couloir était étrangement désert et silencieux. Avec ses rapides coups d’œil la jeune femme pu remarquer avec soulagement l'absence de caméra. Le mannequin fut hissé et laissa une flaque poisseuse sous lui. Quelques gouttes perlaient de l'uniformes de Siana et venaient s'écraser au sol et des empruntes partielles de ses rangers évoquait ses déplacements.

La première cellule qu'elle inspecta était celle qu'elle avait occupée avec Corben quelques instants plus tôt. La seconde n'avait pas l'air d'avoir été occupé depuis un moment. La troisième était tout aussi vide. Chaque cellule était agencé exactement de la même manière. Des grilles dans le sol, semblables à celle que Siana avait utilisée pour sortir, étaient fichées entre les cellules à intervalle régulier.

Arrivé au niveau de la troisième porte et alors qu'elle s'apprêtait à aller inspecter une quatrième cellule l'officier des forces spéciales put entendre le claquement métallique d'une porte suivi de bruit de pas. Un petit mot surpris échappa de l'individu qui émergeait du couloir en coude. Son uniforme, en nuances de gris, tigré et digitalisé trahissait son appartenance à l'Air Force. Il était coiffé d'un simple béret. Un ceinturon avec un holster M-12 barrait sa taille. Il en sortit un beretta M9. Détail étrange le magasin de l'arme présentait une protubérance aplatie et émettant une légère lumière.

N'ayant pas encore remarqué Siana il s'agenouilla auprès de Corben qu'il inspecta. Il porta sa main libre au micro-haut parleur de sa radio accroché à sa poche de poitrine.

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En vérifiant les premières cellules, elle grommela une pensée intérieure :

*Ma pauvre fille, t'es vraiment qu'une blonde !*

Elle s'en voulait. Elle s'en voulait de n'avoir pas immédiatement reconnu le couloir par où Blumberg l'avait amenée en cellule. Était-ce les changements successifs de luminosité, ou sa douleur au poignet et l'inquiétude qui en avait découlé ? Ou juste sa bêtise ?
Enervée contre elle-même, elle manqua de jurer à voix basse, juste au moment où retentit le claquement d'une porte en métal. Par réflexe, elle se plaqua dos contre une porte, essayant de se faire toute petite dans un renfoncement.

Un soldat, a priori de l'USAF, sortit du coude du couloir et s'approcha du mannequin, auprès duquel il s'agenouilla. Le regard de Siana accrocha le Beretta, mais elle ne connaissait pas les Intars. Aussi doucement que possible, les semelles de ses rangers frôlant le sol, elle s'avança lentement dans le dos de l'aviateur... Lorsqu'elle le vit se saisir de sa radio, elle n'hésita pas et lui sauta dessus.


[Résolution Corps-à-corps :  Excellente réussite]

Le tranchant de sa main gauche s'abattit sèchement sur le côté gauche du cou de l'homme, qui se raidit et s'effondra. Elle jeta un regard autour d'elle : encore personne.

Vivement, elle ouvrit l'une des cellules, et y traîna l'inconscient après avoir vérifié son pouls et sa respiration. Rapidement, elle le déséquipa entièrement et s'appropria sa tenue, revêtant le treillis digital gris, le béret, le holster avec l'Intar, et la radio. Sa propre tenue, trempée et aux couleurs de l'US Army, fut passée sur Corben.
Soutenant Corben comme s'il était malade ou blessé -bien que ses pieds ne bougeassent pas du tout-, elle ressortit et verrouilla la porte de la cellule.

Désormais armée, vêtue de sec -bien que pas tout à fait à sa taille-, et portant son lourd camarade inerte, elle tourna le coude du couloir sans vérifier davantage l'intérieur des cellules, pour affronter la suite, se fiant à ses oreilles pour détecter toute présence. Elle comptait désormais essayer de rouler le personnel pour s'exfiltrer avec Corben. Trouver un véhicule était désormais dans sa liste "à faire si possible", mais elle n'oubliait pas que, malheureusement, elle n'avait toujours pas la position du point d'extraction. Et elle ignorait le temps qu'elle avait déjà passé à se traîner dans le minuscule espace que représentaient la cellule, le couloir et le conduit...


- "Chéri", ça ne se présente pas encore bien, mais au moins, on est libres...

Elle avait une pointe d'ironie et de sarcasme à sa propre attention, dans cette phrase prononcée à voix basse...

Dernière édition par Siana Elemanquia le Jeu 6 Juil 2017 - 11:08, édité 1 fois

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Le garde s'écroula en laissant échapper un hoquet de surprise. Il promettait de se réveiller avec une bonne raideur dans le coup et un passage par l'infirmerie. Le corps disparut dans une des cellules et le pauvre garde en serait pour un moment de raillerie de part de ses camarades quand il se réveillerait en sous-vêtements. La poche de poitrine du garde se révéla contenir une carte d'accès.

Le coude du couloir déboucha sur une lourde porte en fer. Une roue d'écoutille permettait de l'ouvrir une fois que le pass approprié était passé dans le lecteur situé à droite de l'issue. Un bureau avec un registre reposait à droite de la porte. Sur celui-ci était déposé le dossier de Siana avec une note reprenant des coordonnées et GPS et ceux qu'une adresse de Porte.

L'écoutille débouchait sur une cour de taille modeste. Plusieurs issues allaient et venaient de cette cour. Sur la droite se trouvaient cinq gardes en train de charger des caisses dans un camion, lequel faisait face à une barrière. A gauche se trouvait une reproduction de la Porte des étoiles avec un DHD. Un scientifique était en train d'expliquer quelque chose à deux soldats qui prenaient des notes face à celle-ci.

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La grande blonde s'avança, soutenant Corben. Le coude du couloir débouchait sur une porte blindée, avec badgeur et fermeture en roue. De la main gauche, la droite accrochant le mannequin, elle passa le badge qu'elle avait trouvé en dépouillant l'airmen dans le badgeur : son positif. Elle actionna ensuite la roue de sas, et ouvrit, se tenant près du mur pour essayer de minimiser sa silhouette et rester plus discrète.
Une porte à droite, et son dossier...la blonde jeta un regard autour d'elle et, ne voyant personne, s'approcha...il y avait de quoi la ravir...ou la piéger ?


"Pas vraiment le choix..."

Sans même toucher au dossier, elle observa les coordonnées GPS et l'adresse de la Porte, et mémorisa les suites de chiffres et de symboles, travail habituel dans les unités isolées sur le terrain. Qui plus est, ayant déjà travaillé sur le programme par le passé, elle connaissait les symboles de la Porte, même si elle ne l'avait jamais empruntée.

Cela fait, elle s'avança encore un peu, Corben toujours à l'épaule. L'accès débouchait sur une cour, avec d'un côté une Porte, deux soldats et un scientifique qui leur parlait ; de l'autre, une barrière avec un camion à l'arrêt en cours de chargement, cinq hommes assurant le transfert de caisses.

Siana hésita à nouveau.

*La Porte est forcément fausse, mais c'est en même temps un exercice, pas une vraie mission...*

Devait-elle continuer à fond ? Quelle était la voie à prendre ? Jusqu'où devait-elle pousser ?
Evidemment, dans une véritable action, elle aurait laissé Corben à l'intérieur le temps d'agir, et nettoyé la cour rapidement, puis testé les deux options. Mais là...
Et elle refusait d'employer son arme, dont elle ignorait les effets.

Son regard bleu dériva du camion à la Porte. Elle resta indécise de longues secondes. Finalement, l'instructeur avait réussit à la piéger, avec cette situation : seule une option pouvait être la bonne, dans son esprit, et le choix relevait donc du quitte ou double.


*Ahhhh ! Bon, va pour la Porte ! Avec ce mannequin, ce serait plus naturel de tester le camion, et plus facile, mais...38 minutes...*

Le temps lui était compté, et elle n'était pas certaine de trouver un GPS dans la camion. Et ce temps correspondait aussi au délai de fermeture d'une Porte. S'attendant à tout moment à entendre le Major Blumberg se lancer dans un grand rire derrière son dos ou depuis un micro, elle s'avança avec Corben vers la console du DHD, essayant de faire passer le lourd mannequin pour un camarade un peu mal réveillé ou en point.

" ...et donc, je te disais, c'est ça une Porte des Etoiles, tu vois, le fameux truc dont...ah bonjour."

Elle salua de la tête le scientifique et les deux militaires, s'approchant toujours avec Corben du DHD.

*Ca passe ou ça casse, ça passe ou ça casse, ça...*

"...Donc, ça c'est le DHD, tu vois ? Et ça marche comme ça."


Elle tendit sa main gauche, libre, vers le cadran. Elle voulait maintenant essayer de composer le code, "activer" la Porte, et faire mine de s'y jeter avec Corben dans un dernier sprint... Dans tous les cas, c'était la dernière chance : elle avait choisit la voie de l'action, il n'y avait pas de retour en arrière possible...

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La membre des forces spéciales opta donc pour la Porte des étoiles. Elle était moins "gardée" que le camion de toute évidence. La blonde se lança dans un bluff audacieux en faisant passer le mannequin pour un camarade balourd. Lorsqu'elle salua le trio près du DHD le scientifique se contenta de hausser un sourcil en les dévisageant. Les deux soldats de l'air force qui étaient en position raide, les mains jointes dans le dos. Ils pivotèrent légèrement le buste pour considérer avec méfiance Siana de la tête aux pieds. Leur attention fut cependant rapidement détournée lorsque le scientifique repris son explication.

Il s'interrompit une nouvelle fois lorsque la béret vert se mit à toucher le DHD allumant certaine touche. Un bruit d'activation de la porte confondant envahit la cour. Le quintet derrière elle cessa sa conversation et commença à se rapprocher pour voir ce qu'il se passait. Les deux soldats aux côtés de Siana commencèrent à s'agiter. Le scientifique s'approcha du DHD en interpelant directement la jeune femme.

" Hé ! Qu'est-ce que vous faites ? Ne touchez pas à ça ! Vous m'entendez ? Mais vous êtes qui au juste ? "

Les deux soldats en formation échangèrent un regard au moment où elle appuyait sur le bouton central du DHD. Le bruit d'activation de la Porte et un flash imitant le vortex emplit la cour. Le groupe de soldat derrière la jeune femme se baissa par instinct. Ceux plus proche d'elles venaient de sortir leurs armes mais se protégèrent les yeux en levant le bras. Sous les pieds de la jeune femme une trappe s'ouvrit et elle atterrit dans un nouveau couloir.

A l'intérieur de celui-ci attendait le major Blumberg qui était en train de croquer bruyamment dans une pomme. Il mastiqua en considérant le mannequin et la blonde et sourit en découvrant son accoutrement. Il regarda sa montre et haussa les épaules.


" Dommage...le SDT va devoir se coltiner une nouvelle poupée barbie. "

Il désigna la porte dans le dos de la jeune femme et s'en alla sans ajouter quoi que ce soit.


La suite ici

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