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Noa avait les mains moites. Il les essuya sur son jeans avant de tendre la main dans la direction de De Bressignac. Ce dernier l'invita à s'asseoir, ce que Noa fit tout en regardant autour de lui.
" Merci de me recevoir aussi vite, docteur... " dit Noa un peu hésitant.

Le psychologue avait appelé de nombreuses fois le jeune homme suite à sa démission. Il avait laissé quelques messages vocaux, mais ce ne fut qu'avec l'intervention de Sarah que Noa réussi à redresser la tête et rappeler De Bressignac le matin-même. Ils s'étaient déjà croisés quelques fois sur le JPS, surtout depuis sa promotion au poste de chef de la sécurité, mais cela n'empêchait pas Noa d'être nerveux. Il avait déjà rencontré un psychologue, plutôt mauvais, pour un entretien d'usage à son entrée dans l'armée néo-zélandaise. Mais il n'avait jamais fait de suivi. Il avait été étonné que De Bressignac lui trouve un créneau le jour même de son appel. Il ne devait pas avoir beaucoup de patients, ou son cas était peut-être intéressant,.. ou préoccupant.

Noa se pinça les lèvres et continua à frotter ses paumes sur ses cuisses.


" Je suis désolé de ne pas vous avoir rappelé plus tôt ... je ... j'étais... " Noa hésitait, mais laissa sa phrase en suspend.

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Lorsque Charles avait pris connaissance du rapport concernant la dernière mission de JP1, il avait immédiatement compris qu’il aurait du travail. Après des mois de bons et loyaux services, de missions accomplies et de succès routiniers, l’équipe avait affronté l'échec et avait payé un lourd tribut. Un mort, le chef d’équipe manquant et deux démissionnaire.

L’équipe n’existait plus.

Lui qui s’était fait fabriquer un T-shirt “JP1 1st fan” en était pour ses frais.

Il n’avait pas encore pu voir Plume, mais le cas le plus alarmant était celui de Pakeha. Il avait démissionné sitôt le pied posé sur la station, pour s’enfermer chez lui. Charles avait tenté de le contacter à plusieurs reprise mais s'était heurté au mur de son répondeur téléphonique, ou de sa porte close. Mais finalement, le patient était venu à lui, de son plein gré, ce qui était plutôt bon signe. C’était plutôt rare avec le personnel du JPS.

"- Soyez le bienvenue, monsieur Pakeha, dit-il en le laissant rentrer dans son bureau. Installez vous, je vous en prie."


D’un geste, il demanda à son secrétaire garde du corps de leur préparer du thé avant de fermer la porte. Le bureau était petit mais confortablement meublé, et décoré avec goût. Un mur était intégralement recouvert d’une bibliothèque où se côtoyait livres saint, traité de philosophie et manuels scientifique, essentiellement de psychologie. Un observateur attentif aurait pu également déniché une copie sans doute originale de l’origine des espèces, ainsi qu’une édition originale d’Alice au pays des merveilles.

"...occupé, dit-il en souriant pour terminer la phrase du chef de la sécurité. Je comprend parfaitement cela, ne vous en faite pas. Je ne vous cache pas que j’étais inquiet pour vous. Ce qui s’est passé lors de votre dernière mission doit être difficile à digérer. Comment vous sentez vous?"

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"Difficile à gérer", c'était le mot. Noa resta silencieux à la dernière phrase du médecin et se pinça les lèvres en baladant son regard sur la pièce. Il s'arrêta sur le volume de la bibliothèque qui battait de peu celle de Noa. Plusieurs livres saints lui rappela qu'il avait en face de lui un représentant du pape, un croyant convaincu. Noa était profondément athée et il avait une image plutôt mauvaise du catholicisme et du christianisme en général. Il n'avait rien contre les croyants, mais avait trop souvent fait face à des extrémistes conservateurs à l'esprit étroit. Il avait oublié cette partie de De Bressignac et ce rappel ne l'aida pas à se détendre. Il continuait à balader son regard tout autour de la pièce, évitant soigneusement de croiser celui du médecin. Noa n'aurait jamais imaginé se retrouve ici un jour.
Il finit par ouvrir la bouche en baissant ses yeux sur ses doigts qu'il avait noué entre eux. Il portait toujours l'alliance à sa main gauche.


" Très mal. " avoua t-il. " Perdu ... et .... brisé ... "

Noa fit une moue. Il aurait aimé être plus explicite, mais il ne savait simplement pas par où commencer; la mission ? ses souvenirs qui se mélangeaient ? le manque terrible que représentait l'absence de Ted ? la culpabilité envers Sarah ?

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Dire que le néo-zélandais prenait mal la situation était un euphémisme. Mais il y mettait de la bonne volonté, ce qui était déjà beaucoup. La plupart des patients qu’il avait connu se montraient réticent à s’ouvrir à un inconnu. C’était humain.

« - Je comprends tout a fait, l’encouragea-t-il. Ce qui vous est arrivé aurait traumatisé n’importe qui. »

Le jeune secrétaire -Simon- rentra à ce moment-là, portant une théière odorante et deux tasses en grès. Les interruptions lors d’une séance était généralement à proscrire, mais Charles avait découvert que ce thé noir épicé avait la capacité de relaxer les patients.

« - Pourriez vous me raconter ce qu’il s’est passé ? J’ai lu le rapport, évidemment, mais je voudrais entendre votre version des faits. »

Les mots qu’il utiliseraient était au final bien plus important que les faits en eux même. La perte d’une équipe si soudée était un traumatisme fort et l’avoir renvoyé quasi immédiatement en mission ensuite une erreur cruelle. Pas étonnant qu’il ait craqué après un incident mineur.

Un détail mineur attira l’attention du psychologue. Pakeha portait une alliance. Avait-il avait été marié? Ca n'était pas dans son dossier en tout cas. Pourquoi la portait-il aujourd’hui. Etrange..

Dernière édition par Charles de Bressignac le Dim 26 Mar 2017 - 10:19, édité 1 fois

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De Bressignac se montrait très compréhensif. Bien entendu, c'était son travail. La porte du bureau s'ouvrit sur un jeune homme qui portait un plateau de thé. Il le suivit du regard puis hocha la tête en murmurant un petit "merci". Noa prit sa tasse et la porta à ses lèvres. Au moins, à présent, ses mains étaient occupés et il sentit légèrement plus à l'aise. Il bu une gorgée et apprécia le goût épicé du thé noir.
De Bressignac lui demanda alors de raconter lui-même les faits. Noa se doutait qu'il allait devoir passer par là. Se rappeler et évoquer les évènements à voix haute était douloureux, mais il l'avait déjà fait une fois,... extrêmement mal,... avec Sarah.
Noa se pencha en avant et posa ses coudes sur ses genoux tandis qu'il tenait sa tasse à deux mains. Il avait les yeux rivés sur son contenu comme s'il revoyait la scène à travers ce prisme.


" Je ... Il y avait une mission archéologique de prévue sur P4X-355 suite aux découvertes de ruines... j'ai demandé à accompagner l'équipe. J'avais besoin d'être ... occupé. "
C'était peu dire, après son retour de la planète Tokras, sa rencontre avec Nadira et son petit voyage au Caire, il s'était plongé dans le travail et avait fait des journées de 12 heures enfermé dans son bureau. Il évitait soigneusement les gens, ses collègues, ses amis. Seule Sarah avait réussi à le tirer de son travail lors de son retour avec l'Achille. Mais il n'avait pas levé le pied pour autant. Entendant parler de la mission archéologique, il avait sauté sur l'occasion de se rajouter un peu de travail.

" On a visité ce qui semblait être autrefois un village. Tout était construit en pierres et de nombreux symboles recouvraient chaque façade. On était une équipe de 15 personnes, essentiellement des scientifiques et quelques militaires pour la sécurité. Mais on ne risquait rien apparemment, JP3 avait déjà fait une mission quelques jours auparavant sans rencontrer âme qui vive. Le sergent Reynolds s'est fait piqué par une guêpe, et avait du être rapatrié, mais rien de plus. " ajouta t-il comme si ce détail était important.

" Il y avait une grande place au centre du village, avec un grand bassin de pierre rempli d'eau. Enfin, tout le monde pensait que c'était de l'eau. L'eau de pluie avait du s'accumuler. On était là depuis 2 heures je dirais. J'avais aidé à monter le camp et le laboratoire mobile pour les scientifiques. "
Noa fit une pause et bu une nouvelle gorgée de thé avant de continuer, les yeux toujours baissés vers sa tasse.

" Et puis, je ne sais plus pourquoi, mais je me suis approché du bassin.... j'ai regardé l'eau... et ...."

Noa se pinça les lèvres.
"... et je suis tombé dedans. " conclu t-il en omettant volontairement une partie.

Le néo-zélandais se redressa et posa son dos contre le dossier du sofa en raclant sa gorge. Il se frotta le front en tournant la tête, puis pris une grande inspiration avant de continuer.


" Et là, j'ai vu.. non j'ai vécu... mais c'était même pas ça non... c'était comme si j'avais toujours vécu une vie légèrement différente, une autre vie, plus... heureuse avec tous les gens que j'aimais. Ça semblait si réel, C’ÉTAIT réel ! C'était réel pour moi. Mais après une vie de bonheur, je me ... réveille ? Non ce n'étais pas un réveil puisque c'était un cauchemar ! "
Noa souffla, sous le coup de l'émotion alors que ses yeux se mirent à rougir en repensant à tout ça.
" Là, j'étais couché à côté du bassin, et je me souviens de cette vie là. " Noa fit un geste pour englober la pièce. " Mais en même temps l'autre vie semble plus réelle pour moi... et elle est inaccessible car les gens que j'aimais sont morts ou on disparus dans cette réalité là. "

Noa s'arrêta. Son discours était confus. Il avait du mal à mettre des mots sur cette expérience. Les notions de réel et d’irréel étaient totalement biaisées de même que la notion de temps, de chronologie et de vérité.

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Il fallut un moment à Charles pour comprendre de quoi parlait l’homme en face de lui. Il ne s’était pas attendu à ça, et pensait que le problème venait de la mission précédente. Mais non. Cet homme avait connu le paradis et en avait été arraché brutalement.

Après le récit, un silence de quelques secondes plana entre eux avant que le psychologue ne le rompe, d’une voix qu’il espérait ne pas être trop hésitante.

« - Avez-vous une idée de combien de temps c’est déroulé dans votre… rêve ? Des jours ? Des semaines ? Et si je comprends bien, vous étiez en compagnie de personne de votre entourage aujourd’hui décédées, c’est bien ça ?»

Dire qu’il avait hésité à accepter ce poste. Entre dresser le profil psychologique d’extra-terrestre et convaincre un homme que la dure réalité valait mieux que la sérénité d’un paradis qu’il s’était imaginé, il y avait de quoi remplir une vie. Mais que pouvait-il bien dire à l’homme en face de lui aujourd’hui ?

« - Je voudrais que vous vous concentriez sur un événement précis qui s’est déroulé dans votre rêve. Un moment fort qui vous aurait plus marqué qu’un autre. Pouvez vous me le raconter, s’il vous plaît ? Je sais que c’est difficile, alors prenez tout le temps dont vous avez besoin. »

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Un silence accompagna la fin de son explication. Noa se demandait s'il avait réussit à être suffisamment clair. La réponse fut négative car le médecin lui posa de nouvelles questions, surement pour comprendre davantage.
Il voulait savoir combien de temps il avait... "rêver". Noa grimaça à ce mot et répondit du tac au tac.


"J'ai 36 ans, donc 36 ans..."
C'était la réponse logique, il n'y avait pas lieu de réfléchir.
" Oui, décédées ou ... disparues... " continua t-il.

De Bressignac lui demanda alors de se concentrer sur un évènement précis, un moment fort qui l'avait marqué.

" Mon maria... " commença Noa avant de se taire.
C'était étrange. Alors qu'il allait parler de son mariage avec Ted, aucune image ne lui vînt en tête. Noa resta un instant interdit, très perturbé par ce constat. Il se souvenait s'être marié, mais plus il se concentrait, plus les images et le fil lui échappaient. Il fronça les sourcils. Il pensa alors à l'adoption d'Adam, mais le même phénomène se produisit. Noa devînt pâle et ouvraient de grands yeux pleins d'incompréhension.


" Je ne ... je ne comprends pas ... je ... je ... merde.... "

Noa prit sa tête dans ses mains. Il essayait de se souvenir, de remonter dans son passé - le passé de l'autre réalité - mais ne voyait aucune image. Il ne voyait pas son emménagement à Colorado Spring avec Ted, il ne voyait pas leur premier anniversaire de mariage, ni sa rencontre avec Nadira et Peter Garett.


" Je n'arrive pas à remonter le fil de mon passé.... enfin... de mon passé dans cette autre réalité... "
dit-il sur un ton paniqué.
Pour la première fois, Noa leva un regard complètement paumé vers De Bressignac.

Le néo-zélandais tenta de se concentrer pour essayer de trouver les premières images dont il se souvenait, les plus anciennes. Il cligna des yeux alors qu'il sembla trouver ce qu'il cherchait. Il voyait des draps et le corps de Ted. Retrouver ces images réussit à le calmer, mais il était toujours déstabiliser. Il déglutit lentement et tenta d'expliquer son trouble.

" Je connais mon passé,..." Noa avait inconsciemment abandonné le fait de faire la distinction entre les deux réalités. Quand il parlait de son passé, il semblait convaincu que c'était celui généré sur la planète "... mais je n'arrive pas à mettre des images, ni des sensations dessus. Les premières images qui apparaissent dans mon esprit se passent en... octobre. "

Puis Noa fronça les sourcils en se rappelant de quelque chose.

" C'est étrange... Quelle date sommes-nous aujourd'hui ? "
Le jeune homme écouta la réponse puis ajouta.
" Les derniers souvenirs que j'ai ont eu lieu en Février... Février 2017.... Qu'est ce que ça veut dire ? "

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Avec les dernières déclaration de son patient Charles comprit à quel point celui-ci était perdu. Pour un peu, il disposait à présent d’un double jeu de souvenirs et était incapable - mais qui l’aurait été? - de faire le tri. Bien sur, la plupart des détails manquait, mais avec le temps, son esprit comblerait ses manques en les imaginant, et les dégâts seraient alors irréversibles.

“- Nous sommes toujours en 2016, monsieur Pakeha. Le 3 novembre, très exactement.”

Il fallait le ramener à la réalité très vite. L’y ancrer même. Exactement comme un soldat traumatisé qui revit un combat encore et encore et le déforme un peu plus à chaque fois. Il se leva pour aller piocher une sorte de tube de la taille d’un stylo, munie d’un bouton sur le dessus.

“- Prenez ceci. Je veux que vous le gardiez sur vous en permanence à partir de maintenant.”

PLutôt que de se réinstaller derrière son bureau, il prit une chaise et s’assit auprès du Neo-zélandais avant de reprendre d’une voix douce.

“- Lorsqu'un policier mène un interrogatoire, il doit prendre bien garde à ne pas influencer le suspect. Pour que son témoignage soit recevable, bien sur, mais aussi pour qu’il reste le même. Des expériences ont montré qu’un homme innocent pouvait se persuader d'être coupable et aller jusqu'à inventer des détails très précis d’un crime qu’il n’avait pourtant pas commis. Je crois que ce qui vous arrive est assez similaire. Votre esprit n’arrive plus à séparer votre vie réelle de celle que vous avez rêvé dans ce bassin. Pour l’aider, nous allons rajouter une composante somatique. Je veux que lorsque vous doutez d’un souvenir, vous preniez le réflexe d’appuyer sur ce bouton. Si vous faites l’exercice correctement, cela devrait engendrer un processus de doute. Petit à petit, vous devriez prendre le réflexe de douter de certains souvenirs flous pour en garder que les bon. Je ne vais pas vous mentir, cela sera long et nous nous reverrons régulièrement. Mais cette méthode a déjà fait ses preuves et il n’y a pas de raisons que vous n’y arriviez pas.”

Sauf évidemment que cette méthode n’avait jamais été utilisée pour un cas aussi sévère. Mais ça, il n’allait pas le lui dire.

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Noa s'était couvert les yeux avec la paume de sa main. Il entendit le médecin se lever, prendre quelque chose et s'approcher de lui.
Le néo-zélandais se frotta les yeux et baissa sa main pour regarder ce que De Bressignac lui tendait; un tube semblable à un stylo avec un petit bouton sur le dessus. Noa attrapa l'objet et le fit rouler entre ses doigts pendant que le psychologue tira une chaise et s'assit à côté de lui. Le grand barbu s'enfonça au fond du sofa et baissa le regard sur le petit tube qu'il continuait à faire tourner dans sa main droite. Il écouta les explications avec attention. Il était persuadé que le cerveau était plein de mystères fascinant, mais était-il possible de faire une rééducation des souvenirs ainsi ? Après tout... pourquoi pas.


" C'est noté... je vais essayer. " répondit-il.

Noa cliqua sur le bouton pour essayer et fixa encore de longues secondes l'objet avant de le ranger dans sa poche arrière. Il noua de nouveau ses doigts entre eux et les fixa longuement, silencieux. Il savait qu'il fallait qu'il parle d'autre chose. Il fallait qu'il parle de... de l'incident. Le jeune homme ferma les yeux quelques secondes en prenant une longue inspiration.

" Je ... je dois vous parler d'autre chose... " dit-il en se pinçant les lèvres.

Noa ne pensait pas que s'ouvrir si profondément allait se révéler aussi difficile. Il n'avait jamais eu vraiment de problème à se confier. C'était quelqu'un de social et d'ouvert. Mais il y avait des blessures et des zones d'ombres qu'il ne souhaitait jamais voir ressurgir. Pourtant Noa savait qu'il fallait qu'il en parle à De Bressignac. C'était la seule façon pour que... pour que ça ne recommence pas. Noa ouvrit les yeux et se pencha de nouveau en avant, enfouissant son visage dans ses mains.


" Avant-hier j'ai... j'étais en colère, comme je ne l'ai jamais été. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé... J'ai failli ... blesser mon ... amie." termina t-il douloureusement.
Une honte terrible l'irradia alors qu'il prononça ces mots et son cœur se mit à battre plus fort.

" Ça n'était pas moi... Ça n'EST pas moi ! ... Mais j'ai tellement peur, tellement peur que ça recommence et que ... je blesse quelqu'un... je ne me le pardonnerai jamais..."

Noa renifla. A force de retenir ses larmes, son nez s'était mis à couler.



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Visiblement peu convaincu, le jeune homme avait empoché le buzzer. Il avait bien promis d’essayer mais s’il n’y mettait pas de la bonne volonté, cette thérapie ne servirait à rien. Charles faillit lui en faire la remarque mais la conversation dériva sur un sujet, tout aussi alarmant, sinon plus.

Vu le gabarit de son patient, il fallait s'inquiéter si celui-ci développait des tendances violentes. Et vu comme il le vivait, cela pouvait devenir encore plus grave pour sa propre sécurité très rapidement. Le SDT n’avait vraiment pas besoin, en ce moment, d’un chef de la sécurité suicidaire.

“- Doucement, monsieur Pakeha. Reprenons depuis le début. Que c’est-il passé? Dans quelle circonstances?”

S’il y a bien une chose que les psychologues ont toujours en stock, ce sont les mouchoirs en papier. Charles alla en récupérer une boite et la tendit à Noa qui vivait visiblement très mal ces douloureux souvenirs. En plus d'être aimable, le geste était un moyen de dire : vous pouvez vous lâcher sans honte ici. Il fallait en général plusieurs séance pour en arriver là, surtout avec des militaires endurci, peu habitué à s’ouvrir. Mais Pakeha avait amené de lui-même ce sujet, ce qui était une très bonne chose. Maintenant il fallait avancer et aller au fond des choses. Quitte à facturer une double séance au SDT.


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Noa avait le cœur battant en repensant à cet horrible souvenir. Une goutte de sueur froide sembla couler le long de son échine, ou bien était-ce seulement son imagination ? De Bressignac lui demanda de reprendre et de tout lui expliquer. Il lui tendit une boite de mouchoirs et Noa se servit volontiers avant de se moucher bruyamment. Il jeta le papier dans la poubelle à côté du canapé.

Le jeune homme essaya de clarifier ses pensées, mais l'exercice était plutôt difficile.


" Je vous avoue que la soirée d'avant-hier ainsi que les quatre jours qui l'ont précédés sont totalement flous... "
Noa fit une pause, hésitant. Il s'était pourtant juré de ne rien cacher au psychologue. C'était la seule façon d'obtenir de l'aide, la seule façon d'avancer et de se sentir mieux. Il en était persuadé. Seulement la bonne résolution qu'il avait pris semblait avoir été quelque peu ébranlé lorsqu'il avait franchit la porte. Est-ce que ça avait un rapport avec l'homme d'église que le médecin était également ?

Noa serra ses poings sur ses cuisses jusqu'à ce que la jointure de ses articulations blanchissent. Sa main droite portait des rougeurs et écorchures sur les articulations.

" Sarah est arrivée... elle m'a accusée de ne pas prendre soin de ma fille, de l'abandonner... et... et ça m'a mis hors de moi. "
Noa se pinça les lèvres et continua.
" Je lui ai hurlé dessus, j'étais fou de rage... comme jamais avant... "
Le jeune homme ferma un instant les yeux et son visage blanchit lorsqu'il revoyait la scène.

" Je ne me contrôlais plus, tout bouillonnait... je ne sais pas comment l'expliquer... Et je me suis mis à frapper... Si elle ne s'était pas décalée, mon poing aurait probablement fini sur son visage...mais... heureusement, il a atteri contre le mur... " finit-il par avouer à mi-voix.
Son visage était passé du blanc livide au cramoisi alors que la honte affluait de nouveau en lui, comme à chaque fois qu'il repensait à ce moment.
Noa passa un doigt tremblant sur les jointures rougies de sa main droite.


" Jamais je n'aurais pensé être capable de ça un jour... ça me terrifie... je ne veux pas... devenir le bourreau." finit-il, la gorge nouée par l'émotion.

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Il y a quatre jours… soit juste à son retour de cette fameuse mission. C’était évidemment lié. Il restait des zones floues dans la déclaration de Pakeha, mais il pouvait combler seul ces blancs.

“- Cette déclaration vous a mit en colère parce que vous la trouviez injuste? Ou au contraire parce que vous saviez qu’elle avait raison?”

Il y avait fort à parier que la bonne réponse soit la seconde, mais il devait le lui faire dire. IL savait déjà qu’il avait faillit faire du mal à son amie. IL fallait à présent aller plus loin et lui faire admettre que le comportement du Néo-Zélandais causait du tort autour de lui. C’était le genre d’homme qui se préoccupait plus de son entourage que de lui même. Appuyer sur le levier culpabilité devrait être efficace.

En attendant, il ne fallait surtout pas qu’il recommence à travailler. Il ne pourrait jamais faire face à des responsabilité de chef de la sécurité dans un tel état.

“- Avez vous eu d’autres crises depuis ? D’autres accès de colère?”

Le terme de bourreau qu’il avait employé le fit réfléchir. Ca n’était pas anodin comme terminologie. La phrase tourna un moment dans son esprit “Je ne veux pas devenir le bourreau”. Etait-il habituellement la victime? Un homme de ce gabarit pouvait-il avoir été violenté ? Cela semblait incroyable, mais il avait déjà vu ce genre de nounours se faire mener par le bout du nez par des femmes abusives… Alors pourquoi pas lui ?

Il allait falloir encore creuser, décidément.

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Noa sentait sa poitrine se serrer. C'était étrange, lui qui avait pensé que s'ouvrir au médecin enlèverait un poids, c'était en fait l'inverse. Il ressentait comme un fardeau immense qui lui pesait sur les épaules. La question de De bressignac vînt le frapper en pleine face aussi fort qu'une paire de claque l'aurait fait. Il baissa la tête et cligna des yeux, légèrement étourdit par cette phrase.

" ... Parce que je savais qu'elle avait raison. " avoua t-il à mi-voix.
En fait pour dire vrai, il n'avait pas prit conscience de cela jusqu'à ce que le médecin l'énonce. Cette constatation ne fit que renforcer son sentiment de mal-être. Il ne s'était rarement senti aussi mal de sa vie. Il avait honte de ce qu'il était, de ce qu'il avait fait...

Le médecin lui demanda s'il avait eu de nouvelles "crises" de la sorte.
Noa hocha négativement la tête. Bien heureusement, l'incident ne s'était produit qu'une seule fois.

" Non.. Non, mais je suis souvent irrité, à fleur de peau en permanence. " continua t-il.

" Je ne voudrais pas que ça recommence... jamais... " répéta t-il à moitié pour lui-même.





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Charles sentait qu’ils arrivaient au bout de la séance. Pakeha était épuisé et, même s’il faisait preuve de beaucoup de bonne volonté, il ne fallait pas abuser.

« - Très bien. Nous allons faire en sorte que cela ne se reproduise pas, en effet. Je pense que votre expérience dans ce bassin vous à profondément affecté. Vos repères sont bouleversés et tant que vous ne les aurez pas retrouvés, vous réagissez aux situations conflictuelles par une agressivité exacerbée, dû à votre frustration. C’est parfaitement normal... Humain, devrais-je dire."

Bressignac se releva pour repasser derrière son bureau et ralluma son ordinateur.

« - En attendant, je pense qu’il vous faut du repos. Beaucoup. Je vais prévenir madame Sincet que vous ne serez pas disponible pour les jours à venir. Prenez du temps pour vous, faites du sport, voyez vos proches. Toutes ses activités vous permettront de vous ré-encrer dans le réel. Et n’oubliez pas le petit gadget que je vous ai donné. Vous verrez, il fait des miracles. »

Il lui tendit une feuille que l’imprimante venait de cracher.

« - Des sédatifs légers pour vous aider à dormir. N’en abusez pas. Et je veux vous revoir au moins deux fois par semaine. Plus si vous en ressentez le besoin. N’hésitez pas à m’appeler. Cela vous convient ?»

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