« Emmenez Lawrence… », « Emmenez Lawrence… », les derniers mots de la communication du commandant avait fait hausser un sourcil curieux au sergent-chef et provoquait déjà l’hilarité de ses collègues dans l’armurerie du vaisseau…
La journée avait pourtant commencée normalement. Enfin selon la même routine que les deux précédentes. Se lever, manger, voir Charlie, prendre son équipement de service à bord à l’armurerie, rejoindre la passerelle et surtout, surtout attendre. Voilà l’excitant programme qu’elle avait suivi. Au fur et à mesure des recherches et des absences de Portes Lawrence fut convaincue des théories avancées aux premières heures auprès de Paul. Depuis qu’il avait évoqué le pont galactique la jeune femme ne pouvait s’enlever de la tête le risque pour Atlantis. Etait-il possible de créer un deuxième pont relayant directement la station Chris Liner avant de rejoindre Atlantis ? La veille elle avait écrit une courte note à l’attention du commandant recommandant d’avertir la cité et de renforcer les effectifs de la station intermédiaire.
Aujourd’hui le cheminement de Sarah s’était arrêté à l’armurerie. Elle était sur le point de la quitter avec son ceinturon et un USP quand elle fut interpellée par le responsable de l’intendance. Elle était connue ici pour s’occuper de l’entretien du matériel d’AC-2 et y passait par conséquence beaucoup de temps à discuter avec le responsable de l’endroit. Se tenait aujourd’hui une partie de poker dans l’armurerie. Quelques soldats et le responsable étaient assis à une des impeccables tables en inox servant habituellement à la constitution des packtages et l’entretien des armes. Les jetons étaient remplacés par des douilles vides. Après les entraînements au tir le vaisseau n’en manquait pas. Plus le calibre était élevé, plus la douille avait de valeur. La jeune femme ne put résister à un peu de distraction et avait pris place. Il s’était écoulé une heure avant que le message radio ne tombe. Celui-ci arrangeait particulièrement Sarah qui n’était pas particulièrement en veine aujourd’hui.

« T’as besoin d’un chaperon Lawrence ? » « Le commandant fait appel au nouveau ? Il a peur que tu te perdes a une autre table en route ? » « T’embrasse au premier rendez-vous ? Parce que si c’est le cas c’est moi qui t’emmène la prochaine fois. » Ses camarades s’en donnait à cœur joie. Elle répondit d’un rire exagérément forcé et adressa un geste peu gracieux au dernier soldat qui lui avait posé une question en répondant :

« Dans aucun univers je sortirais avec toi ! Et si ça arrivait tu peux t’asseoir dessus et faire l’hélicoptère. » Une nouvelle vague de rires emplit l’armurerie.

Sarah soupira et posa ses cartes en se levant. « Regardez pas mon jeu ! » Par habitude désormais Lawrence avait revêtu un BDU OD. Elle déposa sa veste sur le dossier de sa chaise et en pris une plus adaptée aux sorties de terrain. Elle vérifia que les patchs d’AC-2 étaient correctement accrochés dessus et pris un chapeau de brousse assorti qu’elle laissa pendre à l’arrière de sa tête. Elle enchaîna en prenant un gilet tactique à l’attention de Skylar. Elle y accrocha une gourde qu’elle remplit d’eau. Elle ouvrit une ration de survie, mit de côté tout ce qui nécessitait un réchaud et répartit le reste dans les poches du gilet. Une torche tactique et une radio complétèrent celui-ci avec un système lynragophone. Elle marqua une pause devant le casier à armement et soupira. Elle ne savait pas si le linguiste était formé ou non à utiliser une arme. Elle haussa les épaules et rangea dans une petite mallette étanche un beretta et deux chargeurs. Il ne restait plus qu’à croiser les doigts pour qu’il n’en ait pas besoin. L’équipement de Sarah fut similaire à celui prévu pour sa première sortie en soutien de JP-1. Un gilet, avec gourde, ration, une paire de grenades à fragmentation, une paire de grenades fumigènes, une paire de jumelles, un couteau de survie, un duo d’USP avec holster de cuisse, une radio avec système laryngo, des lunettes de soleils, une torche tactique et son habituel calepin et crayon composèrent sa tenue de sortie.
Elle déposa le M-40 en housse préparé deux jours plus tôt sur la table et y ajouta un MP-5 avec chargeurs couplés et deux autres de rechange.
Quand elle fut satisfaite elle enfila ses mitaines et tapota sur son communicateur Bel.


« Monsieur Frost je suis à l’armurerie avec votre matériel. Sergent Dubois, Sergent Sheppard préparez-vous pour une intervention au sol si besoin est. »
Se faisant elle revint à la table de jeu et reprit ses cartes. Elle soupira en les reposant aussitôt.

« J’me couche… »