Achilles - Bureau du commandant de l'Achilles

Max écouta patiemment le Docteur Parfait et se rassit lorsqu'il l'y invita. Ses paroles la touchèrent réellement mais son visage restait plutôt fermé, elle n'avait pas vraiment l'énergie nécessaire pour faire l'effort de paraître plus avenante pour le moment.
Elle était cependant flattée et étonnée de la confiance qu'il lui portait alors même qu'elle faisait partie de l'équipage depuis peu de temps, mais il était vrai que les circonstances de son arrivée lui avait en fait été favorables. Son implication acharnée dans les réparations du vaisseau l'avait forcée à côtoyer rapidement et quotidiennement de nombreux membres du personnel et de se faire du même coup rapidement adopter par ceux-ci grâce à sa nature sociable et aux rumeurs qui avaient couru parmi ces pipelettes de techniciens sur son implication dans la bataille qui avait fait rage lors de son arrivée. Elle comprenait donc en partie son choix et s'était bien gardé de le contredire d'autant que ça avait l'avantage de rebooster un peu son ego blessé.

Il poursuivit en remettant la mission sur le tapis et elle baissa les yeux malgré elle lorsqu'il lui énonça le fait que celle-ci était irréalisable. Max ne put s'empêcher de froncer un peu les sourcils, plantant son regard sur ses mains encore revêtues des mitaines de Lawrence. Elle serra des poings sous la table, réveillant un instant la douleur dans sa main blessée.
Oui, la mission était... difficile. Mais elle aurait pu mieux faire. Elle aurait DU mieux faire. Et elle ne pouvait s'enlever cette idée de la tête, elle était comme un poison vicieux s'insinuant dans la moindre parcelle de son intellect qui ressassait sans arrêt et sans répit les moindres erreurs qu'elle avait faites, les moindres hésitation qu'elle avait eu, ré-imaginant mile fois les événements successifs en visualisant les possibilités manquées qui lui avaient été offertes. Elle avait bien conscience que c'était totalement inutile mais c'était plus fort qu'elle... Peut être qu'après un bon repos son esprit finirait par se calmer. C'était à espérer.

Elle leva de nouveau les yeux vers Parfait, toute colère ayant déserté son regard exténué en un instant.

"Nous sommes tous revenu en vie grâce à vous mon Commandant et je me rend compte que je ne vous en ai même pas remercié. Vous avez agis avec beaucoup de compétence et de sang froid et j'espère que même si vous passez la main vous resterez parmi nous pour continuer à nous en faire profiter. Merci."

Un sourire pâle réussit un instant à éclairer son visage crasseux et elle le laissa poursuivre. Il prit en main un dossier, peut être pour détourner les yeux d'elle et du compliment si franc qu'elle venait de lui faire. C'était un homme après tout et même si elle ne le connaissait pas réellement, ils avaient tous tendance à réagir de la même façon dans cette situation. L'humour ou la dérobade... Elle sourit pour elle même encore un instant, sans regret. Ses paroles étaient sincères et il n'y avait pas de raison que l'équipe d'intervention soit la seul à être félicitée, en tant que technicienne elle ne connaissait que trop bien ce genre de situation.
Elle le laissa poursuivre sans le couper et hocha de la tête avant de se lever.

"Oui monsieur, vous pouvez compter sur moi. Je ferais tout pour ne pas vous faire regretter votre choix et j'espère que votre successeur en pensera de même."

Elle se retint de lui faire un salut militaire bien que le réflexe soit puissant, elle savait que les civils détestaient ce genre de truc et préféra tendre vers lui une main volontaire.

"C'est un honneur de servir sous vos ordres."

Elle sourit gentiment, après avoir franchement hoché de la tête. La fatigue si visible sur son visage donnait à ce sourire une impression de fragilité si on ne comptait pas sur la douce fiabilité que dégageaient ses yeux noisette et elle retira sa main après une dernière poignée ferme avant de sortir du bureau pour se diriger vers ses quartiers sans un regard en arrière.

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Le commandant ne perdit pas de temps. Il marchait d’un bon pas jusqu’à son bureau. Sarah lui collait au train. Elle réfléchissait à la manière dont elle allait introduire son idée et passait en revue ses notes. Elle avait couvert bon nombre d’éventualités. La seule chose qui lui manquait était certaines applications techniques. Pour que son plan marche il faudrait développer des programmes informatiques divers. Cet aspect n’était pas sa spécialité.
Ils arrivèrent au bureau du commandant. Parfait s’installa dans son fauteuil. Par habitude Sarah resta debout à distance respectueuse du bureau. Elle déposa juste ses documents sur celui-ci. La jeune femme attendit que d’autres responsables de bord se joignent à la réunion avant de refermer la porte du bureau. Elle revint se placer devant le bureau du commandant. Ils avaient ainsi l’air d’une élève récitant sa leçon au bureau de son professeur.  Le commandant était prêt à écouter son plan, il fit cependant part de ses doutes quant à l’utilité de capturer un vaisseau Ha’Tak Goa’uld. Ces derniers étaient bien plus fragiles et moins avancés que les BC-305. Ce qui était vrai en soit. Mais la capture d’un seul vaisseau pourrait permettre d’appliquer un plan à plus grande échelle contre Tonatiuh. Un peu nerveuse la jeune femme se racla la gorge :

« Merci de me donner une chance mon commandant. J’espère vous convaincre avec ce qui suit… Comme vous le savez lors de notre précédente mission nous n’avons pas pu nous emparer du vaisseau mère de Ruax. Cependant j’ai promis au lieutenant  McLoyd de travailler sur un plan pour nous emparer de l’un d’entre eux. J’ai commencé par identifier les points clés à contrôler dans le vaisseau pour en prendre le commandement incontestable… » Elle s’approcha du bureau et tendit un schémas de base du croiseur. « J’ai identifié pour ça la passerelle et la salle du réacteur. Je ne suis pas une experte là-dedans mais d’après les données disponibles… » Elle tendit une plaque de données avec un rapport standard sur le Ha’tak. « …Il faudrait nous emparer naturellement de la passerelle et de la salle du réacteur. Depuis la passerelle nous pourrons simuler une avarie majeure du vaisseau et pousser son équipage à le quitter en quatrième vitesse…Ou alors on fait le ménage par le vide, littéralement. La salle du réacteur nous permettra de contrôler la distribution de l’énergie. Nous pourrons couper à distance toutes les stations de contrôle secondaires. Et ainsi s’assurer que ni le bouclier, ni l’armement ne soit utilisés. Nous serons certains également que la passerelle sera alimentée tout au long de l’opération. Pour réussir à s’emparer de ces deux points j’estime qu’il faudrait à peine plus qu’AR-1 et 2. Surtout que nous avons reçus le renfort de nouveaux éléments combattants. La présence d’un médecin pourrait être utile, mais si Mei et Charl…heum si les docteur Theo et Hawkins veulent rester à bord ils le peuvent. Monsieur Frost ferait une bonne addition pour ordonner l’évacuation du Ha’Tak en jaffas via les haut-parleurs internes. »

Le sergent-chef s’arrêta, fouilla dans ses documents et sortit tout un tas de données sur les boucliers et les communications de vaisseau à vaisseau. Elle les tendit de nouveau au commandant :

« Jusqu’avant notre réunion mon plus gros problème était le bouclier du vaisseau. Temps qu’il est actif nous ne pouvons utiliser la téléportation Asgard. Utiliser les anneaux de transport nous forcerait à une très périlleuse progression à travers le vaisseau. Le coût humain serait catastrophique. Et je ne parle même pas des dégâts matériels. L’Achilles est plus puissant qu’un Ha’Tak vous avez raison. Si on neutralisait les boucliers avec notre armement conventionnel nous risquerions également d’endommager le croiseur. Je ne voyais pas comment contourner cet obstacle…j’ai cherché dans tous les manuels que j’avais et que je pouvais comprendre. Aucune stratégie ou information ne m’a aidé. Alors j’ai cherché vers…d’autres supports plus fantaisistes. J’ai trouvé la solution dans le film Independence Day. Ça paraît fou je sais mais écoutez. Dans le film les envahisseurs disposent de boucliers. Pour les faire tomber les héros téléchargent un virus dans l’ordinateur alien et mettent le système en panne. Nous pouvons faire la même chose pour téléporter nos équipes directement sur la passerelle et la salle du réacteur. »

Elle marqua une pause en cherchant ses mots :

« Je ne suis pas certaine mais…lorsque les vaisseaux communiquent en affichant le visage de leurs interlocuteurs ils s’envoient des paquets de données. Comme un ordinateur avec Skype ou un facetime mobile. Il nous suffit de cacher le virus dans les données envoyées. De ce qu’on sait les goa’ulds ne s’attendent pas à ce qu’une race les pirate. On devrait donc pouvoir y arriver. Le virus brouille les commandes et coupe l’énergie dans le vaisseau pendant 30 secondes à une minute. Le temps qu’on se téléporte et qu’on exécute le plan. Le seul hic c’est que je ne sais pas programmer ce virus ni si c’est possible. »

Sarah tapota sa tempe :

« Il n’y en a vraiment pas assez là-dedans pour programmer un truc comme ça… Mais je suis certaine que ça peut marcher. Quant à ce qu’on peut en faire ? Et bien un vaisseau pareil pourrait servir à toutes sortes d’opérations. Il suffirait qu’on l’équipe pour qu’il soit mieux armé et résistant. Je suppose que comme nous les goa’ulds doivent avoir des transpondeurs pour se reconnaître et identifier les alliés des ennemis. Un croiseur survitaminé par nos soin pourrait aisément traverser les lignes d’une flotte et frapper le vaisseau amiral avant de sauter en hyper espace. On pourrait aussi bien le préparer à un sabotage et l’envoyer se faire sauter près d’un dépôt au cœur d’un des chantiers navals de Tonatiuh. »

Une nouvelle fois elle rechercha un exemple d’utilisation du vaisseau. Elle releva soudainement la tête :

« On peut également faire comme dans cette série télé…Battlestar Galaga ou un truc dans le genre j’ai pas retenu le nom. Mais j’ai dû en regarder un peu dans mes recherches. J’y comprenais rien, et j’étais plus du tout sûr d’avoir mis le bon disque dans le lecteur quand j’ai vu s’enchaîner les scènes un peu hot de cette blonde. Non mais vous l’auriez vu, les studios caricaturent un peu trop des f…» Sa phrase mourut dans sa gorge à mesure qu’elle se rendait compte qu’elle digressait. « Bref, des machines utilisaient un virus pour neutraliser tous les ordinateurs connectés des hommes. Imaginez qu’on arrive à approcher suffisamment notre croiseur jaffa l’air de rien pour faire tomber en panne toute une flotte de guerre ennemie d’un coup ! Imaginez ! On aurait plus qu’à se pointer et achever le travail sans être inquiété…Le big boss en face saurait qu’on peut lui rendre des sales coups ! »

La jeune femme reprit une position de repos militaire face au commandant :

« C’est un travail sur la durée, mais voilà le plan mon commandant. »