Yelena Tchekhov

Yelena est le stéréotype de la femme russe. Blonde platine, grande car environ 1m80, fine, le regard bleu d'acier elle possède dans sa gestuelle et son attitude toute la beauté glaciale de la Russie. Elle a été élevée dans le froid et la pudeur et se tient toujours droite. Malgré le fait qu'elle soit médecin, elle est toujours habillée d'un treillis impeccable avec le drapeau russe évidemment sur le bras et dans une poche intérieure le drapeau soviétique, contre son coeur. Ses rangers sont toujours impeccablement cirées et ses cheveux dans un chignon ne laissant échapper aucune mèche rebelle. Grande sportive, elle a un corps entretenu par des séances intenses et exigeantes de crossfit. Ses ongles sont courts et elle ne porte pas de vernis. Elle a toujours à son poignet une montre ancienne qui ne fonctionne pas et dont la vitre est brisée.

Yéléna est quelqu’un de strict tant envers elle-même qu’envers les autres. Elle est autoritaire, rigoureuse et aime que les choses soient bien faites et comme elle le veut. Elle est rigoureuse et ne se pardonne pas la moindre erreur. Toutefois, elle est pédagogue et aide les autres en leur apprenant des choses et en leur transmettant son savoir.Elle aime à faire croire qu’elle n’a peur de rien et que rien ne peut l’atteindre. Elle est sportive et aime se dépasser. Toutefois, quand elle est en confiance, elle peut se montrer drôle, taquine et amicale. Elle attache beaucoup d’importance à l’amitié et fera tout pour ses amis. Elle ne reniera jamais ses valeurs et ce qu’elle pense même si cela ne plaît pas.

L'histoire de Yéléna est intrinsèquement liée à la Seconde Guerre Mondiale. Son grand-père Youri Tchekhov fut déployé en Pologne afin de libérer le pays du joug des nazis. Youri Tchekhov était un paysan de 20 ans lorsque la guerre contre l'ennemi nazi fut lancée. Il s'enrôla volontairement dans les troupes soviétiques. N'y connaissant rien à la guerre, il participa à la Bataille de Stalingrad entre juillet 1942 et et le 2 février 1943, il n'en parla jamais. Poursuivant son chemin, il fut déployé en Russie. Il fut isolé de son régiment par une attaque aérienne de la Lutfwaffe et trouva refuge dans une ferme à moitié dévastée d'une plaine isolée de Pologne. Il tomba follement amoureux de Barbara la jeune fille de 20 ans de la ferme. Il resta une semaine au bout de laquelle il donna sa montre à Barbara en lui jurant malgré les différences de langage qu'il reviendrait.  Le camarade Youri Tchekhov reprit alors sa route en direction de l'Allemagne en jurant qu'il retrouverait son aimée.

Ce n’est qu’après la fin de la guerre, à l’orée de l’année 1949 que Youri put enfin rejoindre son aimée en Pologne. Il arriva en vélo un beau matin de Mai et l’épousa dans le mois qui suivit mais la misère de la Pologne de cette époque força le jeune couple a revenir s’installer en Russie pour y reprendre la ferme des parents de Youri.


C’est dans ce kolkhoze des environs de Stalingrad que Youri et Barbara donnèrent naissance à leurs 5 enfants, Magdalena, Igor, Alexeï, Vladimir et Sofia. Alexeï grandit dans ce pays un peu atypique cette Union des Républiques Socialistes Soviétiques, il apprit par coeur la propagande du Kremlin, participa aux gigantesques rassemblements sportifs de la jeunesse soviétique et c’est tout naturellement que quand l’âge fut venu, Alexeï s’engagea dans l’armée.


Alexeï avait vécut toute sa vie dans l’écho des chants militaires à la gloire de l’armée rouge dont il se souvenait encore des paroles : « C’était comme si son pistolet mitrailleur était attaché à son épaule / Le soldat combattait et touchait les maudits ennemis partout »


C’est tout naturellement qu’il devint alors pilote de chasse, pilotant le fleuron de la technologie soviétique il participa aux grands engagements de l’Armée Rouge au cours de la guerre froide.


Mais l’amour finit par rattraper Alexeï et il tomba amoureux de Maria, une jeune ukrainienne aux cheveux blonds comme les blés, avec un rire comme des cascades d’eau et une impertinence qui plaisait au pilote.


La jeune femme était médecin, elle s’était engagée afin de soigner les grandes épidémies qui touchaient les pays de l’URSS à cette époque et son talent la fit devenir chercheuse en médecin destinée à développer les meilleurs médicaments possible pour le peuple.


De leur union naquit en 1992 une fille unique Yéléna, elle fit le bonheur de ses parents qui vivaient les changements majeurs de l’histoire et la fin de l’URSS. Alexeï et Maria en eurent le coeur brisé, l’URSS avait tellement fait pour eux et si l’idéal socialiste était perfectible, il n’était pas impossible pour autant.


Yéléna grandit dans cette nouvelle Russie mais avec la nostalgie de l’URSS qu’elle n’avait quasiment pas connue dans le coeur transmise par ses parents. Elle fut une élève modèle, travailleuse et déterminée et c’est tout naturellement qu’elle suivit la trace de sa mère dans la médecin mais avec un petit détail en plus. Elle fit médecin militaire s’aventurant sur le terrain pour soigner avec les moyens du bord les soldats blessés.


Très vite, la Capitaine Tchekhov se fit remarquer sur le terrain pour son efficacité et son pragmatisme. Elle risqua des opérations sensibles avec des conditions dégradées qu’elle réussit. Célibataire, elle se consacrait tout entier à son métier et à sa vocation, sauver des vies.


Elle s’engagea également dans la Résistance quand Tonatiuh prit le pouvoir sur Terre, cachée dans les steppes glacées de la Sibérie, elle soignait là encore les combattants de la liberté. C’est dans ce contexte qu’après la défaite du Goa’uld, elle fut convoquée au Kremlin et on lui proposa de représentant la Russie au sein de la Coalition Hermès et d’un projet d’exploration de la Galaxie Andromède, c’est tout naturellement qu’elle accepta… le devoir était de servir.

Le soleil se levait à peine sur Moscou où résidait Yelena. Depuis son appartement de fonction, elle avait une légère vue sur la place Rouge et un épais manteau blanc couvrait la place la plus emblématique de la Russie.


Yéléna soupira en s’étirant dans son lit et en consultant ses messages. Rien de nouveau,, c’était bien, c’était le signe que rien ne s’était passé de grave cette nuit. Elle repoussa la couette et fila prendre une rapide douche chaude, elle enfila son short et son t-shirt avant de mettre ses baskets et ses écouteurs. Elle bailla à nouveau avant de quitter son appartement pour commencer à courir le long de la Place Rouge. Elle n’avait pas fait cent mètres que son téléphone sonna. Elle pesta un juron en Russe avant de décrocher.


Un violent accident d’aéronef venait d’avoir lieu sur une base d’entraînement non loin et le pilote avait reçu de nombreux débris métalliques dans le corps suite à l’explosion de la pâle. Yéléna frissonna de tout son long avant de dire qu’elle arrivait de suite. Elle fit demi-tour et sprinta jusqu’à son appartement. Elle enfila rapidement son treillis et courut à nouveau à travers la rue pour rejoindre l’hôpital militaire tout proche.


Yéléna débarqua en salle des radios en demandant à voir l’étendue des dégâts. Un débris était plus préoccupant que les autres, il était à 1cm du cœur et le moindre faux geste pourrait être fatal au pilote plongé dans le coma. Elle allait opérer de suite, c’était une évidence alors le temps que le soldat rejoigne la salle d’opération Yéléna s’assit et ferma les yeux, se concentrant sur ses battements de coeur, se concentrant et répétant dans sa tête des gestes mille fois faits.


Puis, elle se leva et s’équipa afin d’aller au feu. Le soldat était là étendu devant elle, intubé et ele pensa à son père. Lui aussi avait été pilote et cela aurait tellement pu lui arriver. Toutefois, Yéléna ne se déconcentra pas. Elle prit une profonde inspiration et prit le scalpel.


Huit heures plus tard, Yéléna sortit épuisée de la salle d’opération, le visage blême, les traits tirés mais heureuse. Son devoir était fait et l’opération avait été un succès. Il restait uniquement au soldat d’avoir la force de faire le reste du travail mais au moins, elle avait pu l’aider.