Xéno-médecine - Achilles - Infirmerie

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Mei débarqua à l'infirmerie quelques secondes plus tard, au soulagement de certains et du sien. C'était son domaine et elle y serait bien plus efficace que sur la passerelle assise sur le fauteuil de second, même si elle appréciait l'opportunité. Elle aurait simplement préféré que cela arrive dans des circonstances plus calmes et plus propices à l'apprentissage.

« Nous allons avoir une centaine de personnes à gérer et pas que des humains. Le personnel de Tonatiuth, volontaire ou non, se compose de différentes races. Il faudra traiter tout le monde sans aucune exception. Alors si certains d'entre vous ne se sentent pas à l'aise à l'idée de traiter des races non humaines, qu'ils le disent tout de suite et se cantonnent aux humains. Les autres, Je partagerai les informations dont je dispose pour aider, mais cela va être une grosse part d'apprentissage sur le tas et par tâtonnement, j'en ai peur. Attendez-vous à faire des erreurs. Pour plus d'efficacité, cantonnez-vous autant que possible à une race en particulier. Poussez vos interrogatoires au maximum pour apprendre le plus de détails possibles sur leur physiologie et surtout, assurez-vous de les entrer dans le système. Utilisez les médicaments en cas d'absolue nécessité et avec extrême prudence. Nos stocks sont limités et nous n'avons aucune idée de leurs effets sur eux. Les transfusions sont à faire entre membres d'une même race, en espérant que ça fonctionne… Pour le reste, nous ferons au mieux et nous tâcherons de trouver des solutions. » expliqua-t-elle d'une voix ferme et assurée.

Heureusement, il apparut rapidement que des membres du personnel médical faisait partie des survivants ennemis et ils se révélèrent plus que disposés à aider et assister le personnel de bord pour soigner les leurs. Ils partageaient visiblement des valeurs communes avec eux et sauver des vies passait avant tout pour eux également. Ou cela avait des raisons bien plus funestes telles que la peur du courroux de leur "dieu" s'ils ne faisaient rien... Elle était bien placée pour le savoir. Mais au final, peu importait. Ils furent donc répartis entre les équipes en place pour conseiller et donner les informations vitales nécessaire au traitement des blessés de chaque peuple. Tout cela ne se fit pas sans problème, les Terriens ne bénéficiant souvent pas du matériel ou de médicaments appropriés, alors tous durent faire preuve d'ingéniosité pour pallier ces manques.

En fin de compte, il y avait beaucoup de blessés légers et grâce à cette coopération que certains qualifieraient de contre nature, ils arrivaient malgré tout à soigner et sauver une partie des blessés les plus graves.

Mei et son équipe étaient en terrain connus. Ils avaient déjà affronté des situations semblables avec la même grande variété de blessures à traiter. Ils étaient tous rôdés et savaient ce qu'ils avaient à faire. Seuls les extraterrestres constituaient une nouveauté, mais l'aide des médecins rescapés leur permirent de rapidement apprendre les bases et de pouvoir s'occuper eux-mêmes des cas légers. Les plus graves impliquant des aliens, comme cette Compag enceinte ou des hémorragies internes, faisaient l'objet d'un travail commun entre un médecin rescapé et les équipes de Mei.

Lorsqu'un blessé réussit à prendre une arme à un militaire de la sécurité, elle ne fut pas surprise. Son discours prouvait qu'il était simplement terrorisé et Mei sentit ce sentiment se répandre parmi les autres patients qui réagissaient à ses paroles. Elle ne comprenait que trop bien et avait déjà ça auparavant. Quelque chose lui disait qu'aucun d'eux n'allaient vouloir retourner sur la planète en réponse à la demande que Nadja lui avait envoyé quelques instants plus tôt.

« Teoh à Cook. Nous avons un léger souci à l'infirmerie. Au vu de ce que j'entends, je doute que quiconque parmi les civils veuille quitter l'Achilles pour retourner sur Mars. Ils sont terrorisés à l'idée d'être purement et simplement exécutés pour avoir été "faibles". Et cela ne me surprendrait pas que ce soit effectivement le sort qui les attend si l'ennemi les récupère. » lui répondit-elle sur la radio.

Elle se demanda un instant s'il fallait renvoyer d'office tous ceux qui avaient résisté et qui affichaient leur loyauté envers le Goa'uld. Cela ferait des ennemis en moins s'ils étaient éliminés par les leurs. Puis elle décida que ce n'était pas son problème. Elle devait désamorcer la situation et rétablir un semblant de calme dans l'infirmerie.

« Vous laisser partir ? Où voulez-vous aller au juste ? »

Elle n'allait rien promettre sur cette question pour l'instant, mais il serait probablement envisageable de les installer sur une planète quelque part le temps qu'ils se remettent et qu'ils soient interrogés. Après tout, ils n'étaient que des civils qui n'avaient pas forcément eu le choix et ils étaient visiblement traumatisés à divers degré.

« Personne ne va vous tuer tant que vous serez ici. Pas si nous pouvons l'empêcher en tout cas. Et je peux vous assurer que vous n'êtes pas faible. Aucun de vous ne l'est. Vous avez fait ce qu'il fallait pour survivre jusqu'à maintenant et cela demande de la force et du courage, bien plus que vous ne le réalisez. J'en sais quelque chose. J'ai été prisonnière sur le JPS. Comment vous appelez-vous ? » lui demanda-t-elle calmement et sur un ton qu'elle espérait rassurant.

Mais elle ne put pas dire grand-chose de plus. L'Achilles tremblait de toute part, victime d'une attaque, menée par celui-ci qui les terrorisait d'après le preneur d'otages.

« De qui parlez-vous exactement ? » lui demanda-t-elle.

Elle savait que ce n'était pas Tonatiuth. Ce n'était pas sa façon de faire d'après ce qu'il lui avait lui-même dit. C'était bien plus le genre de sa compagne. Il s'agissait donc  probablement de l'un de ses lieutenants, et probablement un fanatique.

Mei ne répondit rien quand le Brésilien lui dit qu'il voulait retourner sur Terre. Ce n'était pas possible, mais elle préférait ne pas le dire pour le moment et le laisser parler. Elle était d'ailleurs soulagée qu'il le fasse.

« Je suis le Dr Mei-ling Teoh. Enchantée. » lui répondit-elle lorsqu'il se présenta.

Traiter quelqu'un comme un être humain, surtout après ce qu'il venait de traverser, écouter son histoire et le laisser exprimer ce qu'il ressentait étaient souvent un bon début pour désamorcer une crise et trouver une solution. Et s'il fallait qu'elle écoute tous les rescapés un par un, eh bien, elle le ferait.

« Ne vous reprochez pas d'avoir voulu améliorer votre sort et celui des autres. Il n'y a rien de plus normal. Vous ne pouviez pas savoir ce qui vous attendait réellement. C'est parce que Tonatiuth préfère obtenir la coopération des peuples qu'il conquiert qu'il a agi comme il l'a fait. J'ai moi aussi discuté avec lui. C'est un charmeur et un manipulateur. La seule différence entre vous et moi, c'est que je savais à qui j'avais affaire. Et encore, il est loin de se comporter et d'agir comme ses homologues. Si certains d'entre vous sont passés par le JPS et ont croisé Micah, vous savez de quoi je parle. » expliqua-t-elle à l'intention de tous les rescapés.

Elle ne pouvait pas leur en vouloir et elle comprenait. Seule une poignée de privilégiés sur Terre était informée des Goa'uld et de la menace qu'ils représentaient. Elle considérait que le SDT et les instances dirigeantes mondiales étaient à blâmer pour l'ignorance de la population mondiale sur la question. C'était en partie qui avait causé leur réaction enthousiaste quand ils avaient débarqué. Le réveil avait été douloureux pour tous ceux qui avaient cru que Tonatiuth était un bienfaiteur qui allait améliorer les choses sur leur planète et qui avaient décidé de s'engager. Il était peu probable qu'ils retournent un jour sur Terre pour révéler la vérité.

Elle tiqua au nom de celui qui les terrorisait et frissonna en imaginant que très bien ce que les femmes devaient endurer.

« Je connais cet homme. Je l'ai examiné lorsqu'il s'est engagé pour servir les forces ennemies. Je n'en garde pas un bon souvenir. Je vous laisse imaginer son attitude sachant que j'étais une prisonnière. » répondit-elle.

Elle s'était demandé s'il survivrait. Visiblement, il avait su tirer son épingle du jeu et s'en sortait très bien. En même temps, un Terrien qui aimait maltraiter les siens… Cette attitude avait dû être remarquée et plaire à leurs tortionnaires et en particulier à la maîtresse de la station.

Elle se retourna vers les écrans lorsque l'affichage changea et montra ce qu'il se passait dans l'espace, ce qui provoqua une certaine agitation. Elle écouta le message de Nadja sans montrer la moindre réaction.

« Vous voulez bien me rendre l'arme, s'il vous plaît ? Vous ne craignez rien ici. Mais vous devez savoir que nous ne pouvons pas vous renvoyer sur Terre. Nous allons vous transférer sur Atlantis où là non plus, il ne vous sera fait aucun mal. Au vu de la situation, vous serez confinés dans des quartiers. J'espère que vous comprenez pourquoi. Sachez cependant que vous allez pouvoir faire une différence et nous aider à libérer notre planète en nous disant tout ce que vous avez vu ou entendu pendant votre temps chez les Goa'ulds. » fit-elle.

La suite n'était pas entre ses mains, mais elle espérait qu'il leur serait proposé d'intégrer la rébellion une fois qu'il serait établi qu'ils n'étaient pas une menace. Certains y verraient un moyen de rédemption, à n'en point douter.

Mei avait vu les soldats se mettre en position, mais leur avait fait un signe discret de ne pas bouger. Pour l'instant, le Brésilien n'était pas une menace et elle doutait qu'il recourt vraiment à la violence. Il avait simplement peur, ce qu'elle comprenait.

« Oui, c'est terminé. » lui confirma-t-elle.

Cela ne faisait aucun doute au vu des images. Il relâcha son otage et elle sentit une partie de la tension et de la terreur dans l'air disparaître. La plupart des patients se calmèrent progressivement à cette nouvelle.

« Isolez-le dans des quartiers et assurez-vous qu'il ne lui soit fait aucun mal, leur demanda-t-elle. J'essaierai de passer vous voir avant qu'on vous envoie sur Atlantis, d'accord ? » informa-t-elle Ribeiro tandis qu'il sortait avec son escorte.

Elle allait devoir organiser le transfert avec la Cité, ce qui ne serait pas une mince affaire. Le personnel y avait été réduit à son strict minimum pour l'attaque, alors elle espérait qu'ils seraient au moins en mesure de prendre en charge tous les cas graves, dont certains nécessiteraient que le personnel médical fait prisonnier soient autorisés à continuer de s'occuper de leurs compatriotes.

Nadja fit son apparition à l'infirmerie, ce qui indiquait bien que les combats étaient terminés… pour le moment.

« On gère comme on peut. Nous avons dû faire appel au personnel médical libéré pour nous aider à nous occuper de certains patients, vu que nous n'avons pas les connaissances ou l'expérience pour. Et nous avons une prise d'otage par un prisonnier terrifié qui s'est résolue dans le calme une fois qu'il a vu que les bâtiments ennemis étaient détruits. La routine, en somme. » répondit-elle.

Elle retint un soupir quand son amie l'informa qu'ils n'en avaient pas encore terminé.

« Toi aussi. » fit-elle.

Puis elle regarda l'infirmerie, s'occupa de quelques blessés de plus puis vit que tout était sous contrôle. Sa présence n'était plus nécessaire et le personnel s'en sortait vraiment très bien, constata-t-elle, aussi décida-t-elle de retourner sur la passerelle après avoir averti Jessie et Marinelli.

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