Aitakatta

C’était donc ça se fameux Cyclope. Un vaisseau.

« - Je vois, commenta-t-elle, amusée. Tu as fais des infidélité à Stella pendant des mois, je ne te facilite pas. »

Les croquis lui firent siffler entre ses lèvres. Elle en avait suffisamment réalisé ses dernières années pour reconnaître une patte naissante mais douée et surtout un très bon œil. Mais surtout, alors qu’elle regardait les dessins, elle comprenait qu’elle connaissait ses lieux et les avait visité à plusieurs reprise ses dernières semaines.

« - Bordel de merde. »

Perdu dans ses pensées, il continua à lui narrer son voyage et les dégâts causés par les Titans. Avaient-ils exterminé une galaxie entière ? Pas tout à fait s’ils avaient croisés des vaisseau générationnels, mais depuis combien de temps erraient-ils entre des systèmes désertés.

« - Je n’aurait pas aimé prendre une telle décision. Si tu avais pu faire autrement, je suis sure que tu l’aurais fait. Vous n’auriez pas pu les faire monter à bord, n’est ce pas ? Alors que pouviez faire de plus ? »

Elle lui serra gentiment la main, consciente qu’elle ne pouvait pas l’aider dan ses remors avant de revenir au premier sujet. Pour cela, elle se leva à son tour et alla chercher son propre carnet de ssin ou se trouvait des vues de couloir très similaire à ceux de son mari.

« - J’ai pas relevé tout à l’heure mais moi aussi je faisais des crises de somnambulisme ces derniers temps. Voilà ce dont je me souviens. Tu avouera que la coïncidence est… troublante. »

Zander rit doucement. Il aurait nettement préféré être tout seul à bord de Stella pendant six mois que de faire le voyage qu'il venait de faire et où il s'était sentit plus seul et isolée que jamais, en dépit de la présence des autres.

« Je préfère Stella. Au moins, elle me fait la conversation et elle est de bonne compagnie. Mais je n'aurais pas dit non pour le ramener avec ces navettes et sa technologie. Ce serait un beau bâtiment au sein d'une flotte, non ? Son principal défaut est de ne pas être prévu pour se poser sur une planète ou le vol en atmosphère. » répondit-il.

Il l'entendit siffler puis jurer alors qu'elle regardait les dessins, mais ne releva pas la tête et continua son croquis en passant au trou noir et ce qu'il avait vu à l'intérieur. Elle devait simplement être impressionnée par le vaisseau ou qu'il ait eu le temps de dessiner tout ça.

Il lui sourit doucement et posa sa main sur la sienne quelques secondes quand elle répondit à propos de l'incident.

« Tu pourrais être amenée à le faire un jour maintenant que tu commandes un vaisseau de guerre. Et non, on ne pouvait pas les laisser monter à bord. Comme la suite l'a prouvé, les nanites s'attaquent aux organismes vivants et donc aux humains. Cela aurait pu nous mettre en grave danger. Et encore, c'est si le Cyclope les avaient laissés approcher. Il était en mode de défense automatique et nous n'arrivions pas à trouver comment le désactiver. Il s'est désenclenché une fois que nous nous sommes éloignés. »

Il savait que c'était la seule solution sur le moment. Malgré tout, son cerveau persistait à retourner la situation dans tous les sens pour essayer de trouver ce qu'il aurait pu faire différemment pour les sauver ou changer la donne.

« J'ai beau savoir que je n'avais pas d'autre choix, je ne peux pas m'empêcher de penser que si nous avions mieux maîtriser le vaisseau, peut-être que nous aurions pu faire quelque chose. Ou que j'ai raté quelque chose qui aurait pu tout changer. Je suppose qu'il va me falloir du temps pour accepter cette décision et faire la paix avec. » soupira-t-il, résigné.

Il la suivit du regard lorsqu'elle partit puis Il regarda les dessins qu'elle lui montra, interloqué. Il le fut encore plus quand elle lui dit qu'elle avait également souffert de somnambulisme. Il reconnaissait le lieu. Il avait passé les six derniers mois à l'arpenter en long, en large et en travers. C'était plus que troublant et certainement pas une coïncidence. Il secoua la tête.

« Alors, comme ça, toi aussi… C'est un couloir du Cyclope. Je les connais par coeur. Moi,  je me réveillais sur Stella ou sur l'Achilles et même sur Atlantis et que j'étais dans ton corps. Tu sais que j'ai hésité à laisser un message une fois, juste pour voir ? C'était perturbant et bizarre, mais je me suis dit que c'était juste un tour de mon esprit, une façon pour lui d'exprimer à quel point tu me manquais et que tout ça me manquait. Je n'avais personne avec qui vraiment partager tout ça, à part un carnet, mais il n'était pas très bavard. Je ne comprends pas comment c'est possible. À quand remonte ta dernière crise ? » fit-il.

Lui s'en souvenait parce que c'était arrivé alors qu'il ne dormait pas quelques heures auparavant. Mais il se souvint d'autre chose, de sensations inquiétantes, et il la fixa du regard.

« Nadja, comment vas-tu, réellement ? » lui demanda-t-il.

Nadja s’était contentée de hocher la tête en l’entendant lui dire qu’elle devrait prendre des décisions difficiles. Elle le sauvait pertinemment mais esperait ne pas avoir le faire. Avec sa chance, ca n’arriverait sans doute pas.

« - Ce Cyclope m’a l’air d’avoir été un vaisseau particulier qui faisait un peu ce qu’il voulait. Mais comme c’était un vaisseau ancien, je suppose qu’il devait être particulièrement difficile à comprendre. »Votre expérience risque d’être très appréciée ici. Je crois que nous ne comprenons que vingt pour cent des machines d’Atlantis. »

Elle frissonna quand il lui confirma qu’elle avait bel et bien dessinée un couloir du Cyclope. C’était perturbant. Très. Presque autant que quand il lui avoua avoir été dans son corps, ce qui était pour le moins… Perturbant. Non décidément, il n’y avait pas d’autres termes. Elle réfléchie un instant à sa question mais la réponse était évidente tellement cela l’avait marque.

« - J’aurai du faire le lien plus tôt. C’était cette nuit. J’ai vu ce que que je pensais être la salle de contrôle d’Atlantis et un trou noir au dessus. C’est Mu que j’ai vu, n’est ce pas ? Et le Titan à l’intérieur. »

Une flopée de jurons menaça de franchir ses lèvres mais fut bloquée sur place par la question suivante. Elle réfléchie un instant à quoi répondre mais elle lui devait la vérité.

« - Pas bien. Cette histoire finit par me rattraper. Évidemment c’est difficile à dire mais il me reste sans doute pas plus de quelques mois avant une défaillance généralisée. Je vais payer d’un coup tous ces coups de chance qui m’ont sauvés au cours de ma carrière. »

Elle n’y allait pas de mains morte mais pourquoi enjoliver les choses ? Elle allait mourir et personne ne pouvait rien y faire.

Zander hocha la tête et soupira. Le Cyclope était resté en grande partie énigmatique et cela avait généré beaucoup de frustration à certains moments. Il avait trouvé plus simple de faire des croquis des machines pour réfléchir. Peut-être que discuter avec les scientifiques permettrait de comprendre certains éléments. Il ne put s'empêcher de secouer la tête en souriant à sa dernière remarque.

« C'est ça, c'était un vaisseau ancien auquel nous ne comprenions pas grand-chose et cela n'a pas vraiment changé à la fin du voyage. Beaucoup moins coopératif et serviable que Stella. C'est pour cela que je la préfère. Mais heureusement qu'une partie des fonctions étaient automatisées, sinon cela aurait été un cauchemar. Et tu nous surestimes. Je ne serai pas forcément très utile aux scientifiques d'ici. »

Les autres avaient bien découvert certaines éléments pour la vie de tous les jours, mais cela tenait autant du hasard que de l'expérimentation. Il restait cependant le seul avec une vraie formation scientifique et médicale et à posséder des notions d'ingénierie en mesure de pouvoir espérer comprendre quelque chose. Et seule Diane avait probablement passé autant de temps que lui dans l'espace à bord d'un vaisseau.

« J'ai peut-être été capable de déterminer la fonction de chaque console sur la passerelle et de comprendre le fonctionnement de certains appareils à l'infirmerie, mais la plupart des informations sur les écrans restaient de grands mystères. Il en va de même pour la majeure partie des équipements qui se trouvaient à bord. Ce sont mes quelques notions d'anciens acquises avant le départ et le fait d'avoir piloter un Jumper qui m'ont aidé, surtout pour le pilotage et les navettes à bord, mais l'ancien du Cyclope n'est pas identique à celui d'Atlantis, ce qui compliquait les choses. » expliqua-t-il.

Il l'écouta lui dire quand était survenue la dernière crise et il hocha la tête. Il s'en souvenait très bien, car il était parfaitement éveillé à ce moment-là.

« Oui, c'était Mu. Ça correspond à ma dernière crise aussi. Je me suis retrouvé dans la salle du conseil d'Atlantis. Mais cette fois, j'étais réveillé sur Mu, je ne dormais pas. Nous venions d'Atteindre le centre des opérations après plusieurs heures de marche. La Cité était comme éteinte, pas en veille comme Atlantis. Je regardais justement le trou noir et le Titan. D'ailleurs, c'est le symbiote qui a attiré mon attention dessus. C'est la seule et unique fois où cela s'est produit. » confirma-t-il.

Quand le verdict tomba, il resta un instant figé, incapable de réagir. Il s'attendait à une mauvaise nouvelle, pas à une condamnation. Il se leva et alla s'accouder à la rambarde face à l'océan en inspirant lentement pour essayer d'encaisser. Il l'avait perdu pendant pendant six mois et il était enfin rentré juste pour apprendre qu'il allait la perdre pour de bon dans quelques mois ? Cela faisait mal, très mal. Qu'avaient-ils donc fait pour mériter tout ça ? Il se retourna et ravala sa douleur.

« Ce sont les poumons, pas vrai ? Que dit Mei exactement ? » lui demanda-t-il.

Si c'était bien le cas, cela expliquait pourquoi il trouvait qu'il avait parfois du mal à respirer pendant ses crises de somnambulisme. Il avait pensé que c'était juste dû au fait qu'il était plus qu'un peu stressé de se retrouver soudain dans un corps qui n'était pas le sien, même si cela se révélait être celui de son épouse. À bien y penser, c'était même carrément flippant, mais il doutait que cela se reproduise désormais. Il serait cependant ravi de comprendre comment et pourquoi cela s'était produit, mais cela n'aiderait probablement pas Nadja.

« - Et tu crois que ces distributeurs de nourritures dont ut parlais tout à l’heure sont disponible ici ? Peut être n’avons nous tout simplement pas compris à quoi ce la servait ? »

Ou que ces trucs avaient été relégué dans un coin quand les anciens étaient devenus des babacools se nourrissant exclusivement de salade verte.

« - Comment ça l’Ancien n’était pas identique ? Y a plusieurs anciens en plus ? »

Il confirma ensuite qu’elle avait bien vue Mu et le Titan non loin de la. Elle frissonna sans pouvoir s’en empêcher et du se faire violence pour ne aps s’éloigner de Zander quand il évoqua à nouveaux son symbiote.

« - Difficile d’imaginer quoi que ce soit vivant dans un trou noir. Mais la première fois que j’ai croisé la route d’une de ces choses, c’était dans une porte. Ce qui est tout aussi dingue, je suppose. »

En le voyant se lever pour encaisser le choc, Nadja se sentit franchement mal. Mais qu’aurait-elle pu dire d’autre ?

« - Mei a du empoter une partie de mes poumons qui se nécrosait. C’est pas trop gênant au quotidien et j’ai récupéré un inhalateur hebridien pour les moments de stress. L’opération à ralenti la progression du mal mais nous n’avons aucun moyen de l’arrêter sur le long terme. Mon corps est en train de se souvenir qu’il est mort il y a quatre ans, tout simplement. »

Zander espérait effectivement qu'il avait découvert des choses qui pourraient servir ici, que tout ce périple n'ait pas servi à rien, à part gagner un symbiote qui lui causait bien des problèmes pour le moment. Même si l'idée de passer des heures avec les scientifiques ne le réjouissait pas spécialement, c'était inévitable, mais cela s'avèrerait peut-être payant et profitable pour tout le monde.

« C'est possible. C'est pour ça que les scientifiques doivent vouloir me parler. Ils espèrent peut-être que certaines choses que j'ai apprises sur le Cyclope pourront être utiles ici et qu'on découvrira peut-être à quoi servent certaines machines. Mais c'est sûr que ces restructurateurs moléculaires seront utiles et résoudraient le problème d'approvisionnement en nourriture et en plein d'autres choses. Attends, on n'a pas vu quelque chose de similaire dans une série télé de science-fiction à bord d'un vaisseau spatial ? Ça s'appelait comme déjà ? Des réplicateurs ? »

Il haussa les épaules à sa question sur l'ancien. Il était loin d'être un expert et n'avait jamais vraiment interrogé Thomas sur le sujet. Cela ne le passionnait pas vraiment, pour tout dire.

« Il faut croire, oui. Mu et le Cyclope sont plus anciens qu'Atlantis. Alors j'imagine que comme toute langue, elle a évolué au fil du temps. Et si les deux n'ont pas été en contact pendant longtemps, qui sait ? Et va savoir, peut-être que ça aussi, ça va me servir ici aussi. Mais je ne prétends pas le maîtriser sur le bout des des doigts. »

Il écouta les informations sur son état de santé, mais n'arrivait pas à réfléchir pour l'instant. Il ne pouvait pas accepter qu'il allait la perdre dans peu de temps, surtout alors qu'il ne pouvait pas vraiment la toucher pour l'instant.

« Tu as consulté des médecins sur Hebrida ? C'est bien, mais tu me surprends. Ils ne peuvent rien faire eux non plus ? » demanda-t-il, en revenant s'asseoir à côté d'elle.

Il ne pouvait simplement pas rester loin d'elle ou même l'abandonner. Il ignorait s'il serait capable de supporter tout ça ou encore de se remettre de sa perte.

« Tu ne comptes pas t'arrêter et profiter du temps qu'il te reste, pas vrai ? Tu préférerais mourir au combat en tentant de libérer la Terre, plutôt que sur une plage avec moi à tes côtés… » fit-il doucement.

Il la connaissait assez pour le savoir. Elle était une militaire jusqu'au bout des ongles. Cela laissait abattre par une maladie n'était pas son genre. Elle se jetterait plutôt à corps perdu dans les combats, probablement en prenant plus de risques que d'habitude probablement, pour mourir comme elle avait vécu.

« Tu sais, j'ai aussi passé beaucoup de temps à étudier le matériel médical. C'était une priorité pour pourvoir gérer des urgences en cas de besoin. Alors peut-être que j'ai appris une chose ou deux qui pourrait t'aider. Est-ce que Mei t'a déjà fait passé un scanner sur Atlantis ? J'ai également ramené quelques surprises pour les médecins dont il faudra que je leur parle et j'espère que je pourrais en trouver d'autres ici-même, rangées quelque part. » dit-il.

Cela ne coûtait rien d'essayer et il n'allait pas renoncer et accepter son sort sans au moins tenter quelque chose.

« - Non, répondit Nadja sans réfléchir. Les réplicateurs, ce sont ces espèces d’araignée métallique qui ont faillit bouffer la galaxie il y a quelques années. »

Elle ne comprit qu’après avoir parlée qu’il parlait de cette fiction bizarre avec un type chauve. Si certains aspects lui avaient paru hilarant et naïf, d’autres étaient particulièrement intéressant.

« - Si je suis bien, vous quatre êtes nos meilleurs spécialistes des anciens… et des anciens Anciens. Va falloir leur trouver un meilleur nom. »

Le sujet de sa santé jeta un sérieux froid dans les retrouvailles. Mais autant crever l’abcès tout de suite.

« - Non, il faudrait me remplacer trop de morceaux.Les chances de rejet crèvent tous les plafonds. »

La question suivante, elle ne se l’étaient même pas posée consciemment, tellement sa réponse était dans sa nature profonde.

« - Jusque la, j’y pensais même pas. Maintenant que tu es de retour, je dois admettre que la plage pourrait être tentante. Mais tu me connais, avant ça, je ferai le plus de dégâts possibles. Si je n’avais pas tout un équipage avec moi, j’aurai jeté l’Achilles sur l’ancien JPS depuis longtemps. »

La suite la fit tiquer et l’ex marine dut serrer les dents pour ne pas répondre vertement. Il ne voulait que l’aider.

« - Écoute, je l’ai déjà dit à Mei, je ne veux pas qu’on s’acharne.J’ai pas envie de finir mes jours dans une demi vie à la con. J’ai déjà pas mal tiré sur la corde, il est temps que je tire ma révérence. »

Il allait protester, elle l’arrêta d’un geste et d’un sourire plus doux qu’elle s’en pensait sans doute capable.

« - Je vais pas t’empêcher de chercher Z, Tu le feras de toute façon. Et si tu venais à trouver un moyen de me retaper à cent pour cent, et bien pourquoi pas. J’ai pas plus envie qu’une autre de crever. Mais je veux rester moi mime, tu comprend ? Pas un légume, pas une étrangère dans mon propre corps avec tellement de pièce neuve que je ne me reconnaîtrais plus. Tu comprends ? »

Dernière édition par Nadja Cook le Dim 30 Aoû 2020 - 10:31, édité 1 fois

Zander se rendit compte que cela faisait des mois qu'elle était au courant et qu'elle avait eu le temps d'accepter son sort. Il la croyait volontiers quand elle disait qu'elle aurait jeté son vaisseau sur le JPS si elle l'avait pu. C'était une fin digne d'elle, plus que de mourir droguée jusqu'aux yeux pour ne pas souffrir sur un lit d'hôpital. Mais il doutait qu'elle laisse les choses en arrivait là. Ce n'était pas son genre. De même, Mei avait dû chercher un moyen de la soigner et n'avait certainement pas baisser les bras non plus, malgré le peu de chances de trouver une solution. Il arrivait après la bataille. Mais il ne pouvait simplement pas se contenter de la regarder dépérir sans rien faire, aussi vain que cela puisse être à ce stade.

Il avait vu des familles s'acharner pour garder en vie leur proche envers et contre tout, même s'ils souffraient le martyr et qu'ils étaient condamnés ou n'étaient plus là lorsqu'il travaillait avec les Gris. Cela l'avait profondément marqué et s'était juré de ne jamais infligé à quelqu'un, y compris lui-même. Mais en même temps, il n'avait jamais pensé se retrouver un jour dans une telle situation. Serait-il vraiment capable de la laisser partir le moment venu ?

Son esprit se mit à renâcler à cette idée. Une partie de lui voulait hurler et de casser quelque chose avant de s'enfuir pour s'épargner cette épreuve. Il la renvoya dans les tréfonds dont elle venait tout de suite. Une autre voulait allait courir et se défouler en salle de sports, histoire de se vider la tête, mais cela lui était interdit. Pourtant, il avait besoin d'espace et d'un peu de temps pour intégrer la nouvelle et réfléchir. Et il aurait donné cher pour que Prius soit dans le coin. Incapable de dire quoi que ce soit tant ses émotions se bousculaient, il se contenta de hocher la tête.

*Ressaisis-toi... Ce n'est pas le moment de craquer. Tu dois lui montrer que tu la soutiens.* se dit-il en sentant son contrôle glissé. Il aurait aimé la prendre dans ses bras, mais il n'osait pas, ne sachant pas comme elle allait réagir, ce qui rendait les choses plus difficiles encore.

« Je veux qu'on se marie, Nadja. Maintenant plus que jamais. Je me fiche que ce soit une belle et grande cérémonie avec plein d'invités comme on l'avait prévu. Je tiens à ce qu'on l'on fasse les choses de manière officielle avant qu'il ne soit trop tard. Et ne me dis pas que ce n'est pas le bon moment, parce qu'il n'y en aura jamais. » fit-il soudain.

La prochaine fois qu'elle irait sur Hebrida peut-être. De toute façon, il allait devoir y retourner tôt ou tard. Un semblant de normalité avec quelques heures rien qu'à eux loin d'Atlantis où ils pourraient oublier leurs problèmes et la guerre juste quelques instants… Leur accorderait-on cela ?

L’orage grondait sous le front de Zander. Elle le lisait aussi clairement que si le tonnerre avait frappé juste à ses pieds. L’ex marine le laissa digérer tranquillement la nouvelle. Elle n’avait qu’une envie, le prendre dans ses bras et l’y serrer tant qu’elle pouvait, mais son réflexe de peur était toujours la et l’empêchait de faire ce dernier pas. Le bracelet un peu clamé, elle n’avait plus cette diversion pour affronter ses démons.

Mais c’est lui qui la prit par surprise ensuite avec une proposition qu’elle n’avait pas vu venir et lui mit instantanément les larmes aux yeux. Nadja alla récupérer l’alliance qu’elle avait mise sur une chaîne à son cou et la repassa à son doigt lentement.

« - je crois que ça me plairait beaucoup, murmura-t-elle finalement. J’en ai assez de voir l’univers nous mettre des bâtons dans les roues. Pour une fois, faisons les choses à notre manière. »

IL y aurait quelques détails pratiques à régler, comme l’endroit, par exemple, mais rien d’insurmontable s’il n’y avait pas une flopée d’invités et un plan de table à rallonge à inventer.

« - Hebrida, Celestia, ou ici ? Et il va falloir que tu parles à tes parents de ta résurrection. »

Pas sur que ca touche beaucoup son père mais ça n’était pas le cas de sa mère, bien évidemment.

« - Et Prius évidemment, termina-t-elle en sachant pertinemment que le prêtre animerait la cérémonie. »

Zander lui fit un grand sourire et ne put se retenir de l'embrasser et de la serrer spontanément dans ses bras quand elle accepta sa proposition. Il la regarda remettre son alliance, ce qui fit remonter un peu son moral et oublier le reste pendant un moment. Il réfléchit quand à l'organisation.

« Organiser un mariage ici pourrait s'avérer compliqué d'un point de vue logistique et il serait difficile d'empêcher les gens de participer, alors que c'est avant tout quelque chose pour nous deux. Et tu te vois passer ta nuit de noces ici ou sur la plage publique de la planète ? Puis il faudrait aussi faire venir ma mère. Quand à Celestia, c'est déjà là-bas que nous nous sommes marier. » commença-t-il.

Non, pour lui la réponse était évidente, à moins qu'elle ne soit pas d'accord. Au final, peu lui importait où, tant que la cérémonie était célébrée.

« Alors je pense plutôt à Hebrida. À Serain, par exemple. Il y a une petite île qu'il est possible de réserver pour des événements privés avec tout ce qu'il faut. On peut faire appel à un traiteur ou laisser faire ma mère. Elle pourra aussi t'aider pour trouver une robe et ce genre de choses. Je suppose que tu vas emmener Mei ? Et Prius se chargera sans aucun doute de l'alcool, comme prévu. Je ne sais pas s'il officiera, mais je suis certain qu'il en serait ravi. » dit-il.

Mais dans ce cas, il n'aurait pas de témoins, alors que c'était obligatoire. Sa mère pourrait tenir ce rôle, si nécessaire tandis que Mei serait celui de Nadja. Dans tous les cas, il se débrouillerait et ils trouveraient une solution. L'argent n'était pas un problème, mais cela, elle devait le savoir désormais. Ce ne serait toujours pas un mariage terrien, mais il y avait peu de chances qu'ils puissent le célébrer un jour là-bas.

« Et je sais que je dois annoncer à ma mère et à Prius que je suis toujours vivant. Je ne veux pas qu'ils l'apprennent par une autre personne que moi. Sinon, ils n'y croiront pas. Mais cela risque de leur causer un gros choc. Ma réapparition risque d'être intéressante et ne manquera pas de causer des migraines à l'administration qu'il faudra résoudre. » soupira-t-il à cette perspective.

Il omit volontairement son père qui devait s'en contreficher. Il imaginait même ce dernier se réjouir de la disparition de cet échec qu'était à ses yeux son fils. Il se demandait s'il avait causé des difficultés lorsqu'il avait découvert la richesse de son fils et s'il avait tenté d'obtenir une part du gâteau. Non, se dit-il, mieux valait qu'il l'ignore pour sa tranquillité d'esprit.

Il se demandait aussi ce qu'il adviendrait de lui quand les autorités découvriraient le symbiote. Il en serait probablement quitte pour une visite à l'hôpitel, d'autres examens et interrogatoires. Mais cela ne l'inquiétait pas trop. Les siens seraient plutôt très curieux et tiendraient à faire toutes sortes de tests auxquels il se plierait volontiers pour en apprendre le plus possible. Là-bas, il ne serait pas traité comme une menace et un prisonnier.

« Je pensais que peut-être tu pourrais m'emmener la prochaine que tu irais le chercher. Je profiterai de l'occasion pour leur faire la "surprise". Enfin, il faut juste que j'obtienne l'autorisation de quitter la Cité. En fait non, je viendrais, avec ou sans. Ce n'est pas comme s'ils pouvaient me retenir ici contre mon gré. »

Après tout, il était là parce qu'il le voulait bien et rien ne l'obligeait à rester et à poursuivre sa collaboration avec les Terriens, surtout si c'était pour être traité comme un prisonnier. Il pouvait fournir de l'aide de bien des manières, même sans être sur la Cité. C'était l'avantage d'avoir un vaisseau équipé de la téléportation.

L’étreinte la surpris et elle du se retenir pour en pas grincer des dents. Il allait falloir qu’elle règle ça avant leur nuit de noce.

Zander avait raison bien sur. Atlantis était hors de question pour des raisons de sécurité et Celestia leur rappellerait trop leur « premier » mariage. Mais si au final, ça n’était pas un mauvais souvenir. Non Hebrida restait un bon choix.

« - Serain, je ne dit pas non, évidemment. Bien sur que j’amènerai Mei, elle reste mon témoin. Et je te parie l’avenir de mon dernier string qu’il voudra officier. »

Avec un peu de chance, ils pourraient plonger un peu pendant leur séjour.

« - Annoncer un truc pareil, c’est pas simple mais n’en fait pas un plat non plus. J’ai été perdue au combat deux fois. A chaque fois, ce sont les services de l’armée qui ont fait l’annonce à mes parents mais en revenant à la maison, c’est finalement assez naturel, mème si la fête était un peu plus folle et mon départ suivant plus lourd. Je t’ai déjà dit, je crois, que je m’étais pris une belle avoinée quand j’ai réassignée pour une troisième période. Maintenant, je comprend mieux ce qu’ils ont pu ressentir. »

Le sujet d’un retour rapide vers sa planète était sensible et les paroles du pilote lui ressemblait bien.

« - Évite de faire n’importe quoi s’il te plaît. J’aimerai assez qu’on ne brûle pas tous les ponts en partant. Tous le monde comprendra que tu veuille rentrer chez toi, sois juste un peu patient. D’acord ? »

Zander n'avait pas pu se retenir de l'étreindre, mais il savait qu'il allait devoir faire plus attention un petit moment. Cela était cependant frustrant et il espérait qu'avec le temps, elle arriverait à surmonter le problème.

« L'avenir de ton dernier string ? Et quel est-il au juste ? »

Il secoua la tête en riant. C'était une image pour le moins intéressante.

« S'il officie, il me faudra un nouveau témoin. Je suppose que ma mère sera ravie de tenir ce rôle. Et va pour Serain. Mais il faudra y rester quelques jours, le temps de tout organiser. Tu crois que ce sera possible ? »

Il l'espérait en tout cas. Quelques heures ne suffiraient pas et rien ne garantissait que l'île qu'il avait en tête serait libre. Il fallait aussi espérer que les instances dirigeants d'Atlantis se montreraient conciliantes. Il grimaça quand elle lui parla d'annoncer son retour.

« Je n'ai pas la moindre idée de comment je vais faire ça. Il ne me semble pas y avoir de manière appropriée. Ma réapparition va leur causer un choc et je ne sais pas s'il y a un moyen de l'atténuer. Mais je m'inquiète plus des formalités et des administrations. Cela pourrait être un vrai casse-tête qui commencera par la vérification de mon identité en arrivant. » soupira-t-il.

Il sourit doucement à sa dernière demande. Il comprenait pourquoi elle disait cela. Il n'avait pas toujours été des plus coopératifs avec les règles par le passé.

« Non, je n'ai pas l'intention de faire n'importe quoi. Je n'y gagnerai rien, si ce n'est de prolonger mon confinement avec des conditions durcies si c'est possible ou de finir dans une cellule. Je patienterai un mois, pas plus. Le reste de ma famille a le droit de savoir que je suis vivant et j'ai le droit d'aller la voir. Les autres ont la chance d'avoir tous les leurs sur place, mais ce n'est pas mon cas. Puis pas besoin de brûler quoi que ce soit. Tu décolles et je me fais téléporter par Stella. Problème résolu. Les conséquences, je les assumerai s'il faut en arriver là. » fit-il calmement.

Il était cependant un peu frustré de voir ses libertés encore une fois restreintes par les Terriens. C'était arrivé sur Terre et cela n'avait fait qu'empirer, même lorsqu'il se pliait à toutes les règles. Maintenant, cela arrivait ici aussi. Mais ces six mois lui avait appris à faire montre d'un minimum de patience.

Il ne doutait pas qu'il saurait s'occuper en dehors des moments qu'il passerait avec les scientifiques et les médecins. Il prévoyait notamment de continuer à étudier l'ancien. Le plus dur serait de rester enfermer toute la journée et de ne pas pouvoir aller courir ou accéder à la salle de sport. Il avait cependant l'intention de trouver des solutions.

« Dis, quand tu iras sur Stella, tu crois que tu pourras me ramener de quoi m'entraîner un minimum ici ? Sinon, j'ai bien peur de perdre mes superbes muscles durement acquis… Et ce serait franchement dommage, non ? » demanda-t-il en souriant.

Peut-être pourrait-il aussi négocier d'accéder au gymnase à un moment où il n'y avait personne ou d'aller courir avec l'un de ses gardes dans une partie inhabitée de la Cité ? Il se fichait même qu'ils soient plusieurs si ça pouvait les rassurer. Il n'avait pas l'intention de causer le moindre problème. Même les prisonniers avaient le droit à une promenade quotidienne et à accéder à une salle de sport dans les prisons terriennes. Mais pour ça, il allait devoir se tenir à carreau et coopérer sans broncher.

L’expression, un rien polissonne, employée par Nadja (et qui remontait à ses premières années militaire) fit son effet.

« - Vu ce que tu as fait subir au dernier, je doute qu’il fasse de vieux os. »

Rester à Serain, voila qui serait difficile, à n’en pas douter. Pas comme s’ils n’avaient pas prévu de s’y installer une fois la guerre terminée. Un beau rêve qui ne se réaliserait pas.

« - Il vaudrait peut être mieux que ça vienne de moi. Je crois que ça leur éviterai une crise cardiaque. J’ouvre la communication, j’explique un peu et tu te joins à moi ensuite. Mais ca sera mieux qu’envoyer un message : coucou je vais bien. »

Il la rassura ensuite quand à ses intentions, mais à moitié seulement.

« - Je suis ta femme et je devrais assumer aussi un minimum, tu sais. Mais je vais voir comment alléger un minimum ta surveillance. Je ne suis sans doute pas la plus objective bon… on verra bien. Et je ne pense pas qu’il y ai de soucis pour que tu aille au gymnase ici, d’ici quelques jours en tout cas. Tu seras peut être surveillé mais mis a part certaines zones vraiment névralgiques, il n’y pas de raison de t’assigner à résidence. Et si vraiment t’as besoin d’exercice, on devrait pouvoir arranger ça.»

Elle se releva en s’étirant comme un chat.

« - J’ai faim. Tenté par le réfectoire et son plancton délicatement parfumé ?