Un retour improbable

Le téléporteur s'activa et Jimmy en sortit non loin de la salle de contrôle, il s'y dirigea lentement mais sûrement avec sa canne sans trop forcer.
Il regardait la porte des étoiles, elle n'était pas active.
Il continua vers les techniciens pour essayer d'en apprendre plus mais ce serait la venue de Jeremy qui donnerait le fin mot.
Il n'était que second sur l'Achilles, il tenta tout de même d'attraper des bouts de conversations.
Il s'agissait visiblement d'un communication subspatiale.

*Une communication subspatiale ? Comment est-ce possible ? Si c'est directement destiné à Atlantis comment ont-ils pu savoir où était la cité ? Sinon cette communication risque de faire du bruit ... elle pourrait être captée par les forces de Tonatiuh.*

Le pilote était inquiet pour l'avenir.
Il espérait que Doyle arrive vite pour en savoir plus sur le contenu de cette communication.
D'après ce qu'il avait appris, la mission de l'Achilles et d'AR-1 étaient un succès, espérons que cette communication ne soit pas un envenimement de la situation.
Jimmy espérait ne pas porter la poisse vu ce qui arrivait aux personnes qu'il côtoyait.
Il s'installa sur une chaise dans un coin, attendant le responsable de la cité.

Jeremy était retourné dans son bureau et avait expédié de la paperasse qui traînait. Il avait approuvé la composition de l'équipe de Noa sans vraiment y prêter attention et avait regardé l'équipe partir depuis son bureau. Puis il était sorti prendre l'air dans l'espoir de se calmer. Cependant, cela semblait peine perdue aujourd'hui. Il était vraiment remonté et frustré de devoir une fois de plus rester derrière. Cela arrivait de plus en plus souvent, ces derniers temps. Il avait besoin de vacances, c'était une évidence, mais il doutait de pouvoir convaincre qui que ce soit de le laisser quitter la Cité pour aller sur Celestia quelques jours, par exemple, surtout s'il devait mettre à pied Noa pour une durée indéterminée.

Quand il reçut la communication, il se trouvait sur une des terrasses de la Tour centrale que personne ne fréquentait à faire les cent pas. Il prit quelques grandes inspirations pour essayer de se détendre et reprendre le contrôle de lui-même avant de rejoindre le téléporteur le plus proche. Il se demanda encore quelle catastrophe allait encore les frapper.

En arrivant, il aperçut Jimmy assis dans un coin, alors qu'il n'aurait pas dû être là, ce qui l’agaça prodigieusement. Encore une fois, il avait le désagréable sentiment que tout le monde n'en faisait qu'à sa tête sans écouter personne.

S'il y avait eu une porte à la salle de contrôle, il y a longtemps qu'il aurait mis en place des restrictions d'accès pour empêcher que ceux qui n'étaient pas censés être là d'y entrer comme dans un moulin pour fourrer leur nez dans ce qu'il se passait. Et cela incluait tous ceux qui étaient suspendus au service tant qu'ils n'avaient pas reçu le feu vert pour reprendre leur poste. Il songeait d'ailleurs sérieusement depuis un bon moment à mettre des gardes pour interdire l'accès des lieux et pallier l'absence de portes pour contrôler un minimum les va-et-vient.

« Capitaine Bolger… Je me demande comment vous pouvez tenir debout vu la gravité de vos blessures, l'hémorragie massive dont vous avez été victime et votre passage sur la table d'opérations il y a moins de vingt-quatre heures. La médecine aurait-elle fait de tels progrès que nous pouvons désormais soigner nos blessés critiques en une nuit ou aurions-nous mis la main sur un magicien avec des sorts de soins capable de guérir instantanément les pires blessures sans que j'en sois informé ? » demanda-t-il sur un ton sarcastique.

Cela aurait été merveilleux et aurait solutionné bien des problèmes, mais ils n'étaient pas dans un jeu vidéo malheureusement. Il avait toujours l'impression que les blessés et les malades faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour s'achever en faisant exactement le contraire de ce qu'on leur disait pour guérir. Ils ignoraient systématiquement les consignes des médecins et refusaient de comprendre que se faisant, ils ralentissaient leur guérison, aggravaient leur état et se mettaient en danger. À gambader autant, Bolger avait de très fortes chances de déclencher une nouvelle hémorragie qui pourrait cette fois s'avérer mortelle.

« Quoi qu'il en soit, votre place n'est pas ici, mais à l'infirmerie ou dans vos quartiers à vous reposer pendant les 7 prochains jours, comme l'a ordonné le médecin. Je vous demande donc de quitter les lieux. Ce qui se passe dans le centre des opérations ne vous concerne pas jusqu'à votre retour au service actif. Si j'ai besoin d'un avis militaire, je ferai appel au capitaine Cook. » lui dit-il sèchement, espérant qu'il n'aurait pas à sévir afin de faire respecter ses instructions.

« Larry, allons discuter dans mon bureau. » dit-il à l'asiatique en se remettant en route.