Quartiers de Mei-Ling Teoh : Contemplations

Mei avait posé sa tasse et donné à Isaac les crayons de couleurs trouvés dans une caisse des réserves et des feuilles avec des animaux qu'il avait réclamés. Il s'appliquait désormais à colorier un ours, tandis qu'elle rangeait les cubes éparpillés un peu partout par terre qu'ils avaient empilés tous les deux auparavant. L'enfant n'avait pas l'air décidé à dormir pour l'instant. Peut-être ressentait-il l'agitation de sa gardienne et y répondait sans qu'aucun des deux ne s'en rendent compte...

Elle leva la tête en entendant frapper à la porte, se demandant qui cela pouvait bien être à cette heure-là.

« On a de la visite, bonhomme. Qui c'est, d'après toi ? Entrez ! » fit-elle en se levant et en se dirigeant vers la porte, le garçon sur les talons.

« Oh, regarde. C'est tatie Nadja. Elle est revenue. » fit-elle en souriant, mais ne pouvant s'empêcher de se raidir.

Passait-elle simplement l'informer de son retour ou avait-elle un problème ? Personne ne lui avait signalé que l'Achilles était rentré, mais ce n'était pas surprenant, comme elle n'était pas de service. Cela dit, elle aurait bien aimé en être informée, surtout s'il y avait eu des blessés. Après tout, ils étaient censés être sous sa responsabilité. Ou alors avait-elle entendu parler de sa mésaventure ? Cela ne serait guère surprenant, étant donné qu'elle était son commandant, même si elle n'était pas encore réaffectée à bord.

« Tu es rentrée en un seul morceau de ta mission ? Voilà qui est surprenant. Un café ? » dit-elle en s'effaçant pour la laisser passer, sans vraiment lui jeter son habituel coup d’œil professionnel.

Une bouilloire hébridienne trônait sur une étagère en hauteur, cadeau de Prius pour Noël. Il avait également fourni une quantité non négligeable de café, thés et tisanes provenant de différentes planètes, ainsi qu'une poudre semblable à du cacao pour son plus grand bonheur. Il n'oubliait pas non plus Isaac pour lequel il semblait s'être pris d'affection et à qui il apportait des jouets pour le divertir. Cette tâche n'avait rien d'évident, vu la vitesse à laquelle il grandissait. Et il fallait désormais l'instruire.

A l’invitation, Nadja entra dans l’appartement du médecin, manquant se casser la figure sur un cube qui traînait la.

« - Eh, bonhomme, si tu laisse tout trainer comme ça, tes jouets vont finir en purée.
- TAtiiiiie »

Le petit garçon se jeta sur elle et l’ex marine le souleva à bout de bras avant de le faire tournoyer.

« - Mais t’as encore grandi ! Tu vas bientôt me dépasser !
- Je pourrais partir avec toi ?
- J’ai pas oublié que je dois t’emmener faire un tour avec Stella. On ira un de ces jours, promis. »

Apres une attaque en piqué sur les coussins du canapé, l’ex marine devenue tatie gâteau déposa l’enfant et se rapprocha de son amie qui attendais patiemment la fin de ses retrouvailles.

« - Oui, juste une brulure sans gravité. Je veux bien un café, oui merci. »

Elles s’installèrent dans le coin cuisine, loin des oreilles du petit garçon pour qui la guerre n’était qu’un lointain concept.

« - Deux morts, plusieurs blessés dont Bolger, annonça-t-elle. Ca aurait pu être pire mais c’est déjà trop. Et toi ? Comment vas-tu ? »

Doyle n’avait rien voulu dire sur l’état de l’asiatique mais il y avait probablement une très bonne raison à sa demande. Peut-être que pour une fois, Mei accepterai de s’ouvrir un peu ?

Mei ramassa le cube qui traînait tandis que Nadja saluait à sa façon Isaac. Voilà un spectacle qui ne cessait pas de l'étonner à chaque fois et de la faire sourire en même temps : voir Nadja devenir complètement gaga devant Isaac. C'était à des années-lumières de la Marine de l'espace dure à cuire qui fonçait dans le danger à la première occasion. C'était pour le moins inattendu, autant que de le voir se transformer en guimauve avec Zander. Et elle semblait avoir un don avec les enfants, alors qu'elle avait l'impression d'être toujours à côté de la plaque et complètement débordée. Mais elle ne s'occupait pas non plus d'un enfant comme les autres. Et cela ne s'était pas arrangé depuis qu'elle s'était remise à travailler, même si elle avait un emploi du temps allégé et aménagée pour l'instant. Que se passerait-il lorsqu'elle devrait reprendre son poste sur l'Achilles ?

Elle prépara un cacao et un café en attendant que son amie en finisse avec l'enfant et elle lui tendit la tasse quand elle s'approcha, tout en regardant Isaac qui lui fit un grand sourire avant de retourner à son coloriage.

« - Tu veux une autre feuille ?
- Ouii ! Vaisseau !
- Le vaisseau ? Tiens. » dit-elle en lui tendant une vaisseau avec une représentation d'un jumper.

Elle vint s'asseoir et grimaça en entendant le bilan. Elle n'était pas au courant et elle aurait normalement dû se trouver à l'infirmerie à l'instant où l'Achilles était revenu avec des blessés pour qu'elle s'en occupe.

« Personne ne m'a averti. J'aurais dû être là pour m'occuper de vous. Mais ce n'est pas surprenant… » commença-t-elle avant de s'arrêter.

Elle regarda le fond de sa tasse un instant. Visiblement, Nadja ne savait rien, sinon elle aurait probablement attaquer le sujet bille en tête avec son tact habituel au lieu de lui demander comment elle allait.

« Pas terrible. Je… Je me suis plantée aujourd'hui. On m'a envoyée en mission pour la première fois et j'ai foiré. Dans les grandes largeurs. J'ai dû rentrer et laisser tomber l'équipe. Ils sont toujours là-bas, d'ailleurs. » commença-t-elle.

Elle ne put retenir un frisson et posa sa tasse avant de jeter un coup d’œil à Isaac.

« Ils ont trouvé une piste pour la Tok'ra. Pakeha a fait appel à moi pour être le médecin de son équipe et partir à la rencontre du peuple qui pouvait avoir des renseignements. Mais je ne savais pas pour lui. C'est la personne que nous avons rencontrée qui l'a dit pendant les discussions. J'ai fait une crise de panique et j'ai dû quitter la réunion brutalement. Je ne pouvais juste pas rester dans la même pièce sans risquer de causer un incident majeur genre dégainer mon arme, Nadja. » fit-elle en baissant la tête.

Elle n'était franchement pas fière d'elle et s'interrogeait sur la pertinence de vouloir retourner sur le terrain, si elle risquait de faire des crises de panique. Non seulement elle ne pourrait pas faire son travail, mais en plus, elle se mettrait en danger, ainsi que ses équipiers.

Nadja regarda l’échange entre le garçonnet et sa mère d’adoption Elle avait beau clamer ne pas savoir comment s’y prendre, elle ne se débrouillait pas si mal que ca Surtout au vu des circonstances particulières, au vu de la croissance accéléré d’Isaac

Quand Mei commença a raconter ce qui lui était arrivé, l’ex marine haussa un sourcil surpris Personne ne lui avait dit que SON médecin partait en mission sur le terrain, et encore moins avec Xinan

« - Les tok’ras comme s’ils avaient jamais servi à quelque chose »

Elle était un peu sévère mais l’aide apporté par les goa’uld rebelle n’avait jamais été que marginale et nulle depuis quelques temps. Depuis que la Terre avait réellement besoin d’eux en gros.

« - Tu ne savais pas pour XInan ? Je pensais que c’était de notoriété publique. Si j’ai bien compris il est passé dans Noa quand celui-ci a essayer de lui faire des premier soins. Si tu veux mon avis, ces deux la étaient pas seulement coéquipier »

Mais au-delà des potins, l’état du médecin étaient préoccupant et Nadja savait reconnaître une dépression post traumatique.

« - Tu penses quand même reprendre le boulot, demanda-t-elle doucement ? Ou tu as encore besoin de repos ? J’en ai marre de me faire engeuler par Jessy. Je sais pas qui lui a appris le métier, mais il a une façon de respecter son capitaine plutôt étrange. »

Mei secoua la tête négativement. Elle avait même tout fait pour ne pas l'apprendre. Il allait lui être compliqué de l'éviter sachant qu'il était le second de la base. Elle se demandait si les choses s'amélioreraient et si les crises diminueraient ou pas avec le temps. Il n'y avait aucune garantie, elle le savait.

« J'ai entendu des rumeurs comme quoi il était là et je n'ai pas cherché à en savoir plus. Je ne voulais pas le savoir. Sinon, je ne crois pas que j'aurais été capable de travailler avec l'hôte. Maintenant, je suis à peu près sûre que je vais faire mon possible pour ne pas le croiser. Sinon, je suis vais être terrorisée quand je le verrai ou cela va déclencher une crise d'angoisse... » fit-elle.

Elle entrelaça ses doigts pour calmer les tremblements de ses mains quand elle pensa à Micah. Non, les Goa'ulds dans leur ensemble était un sujet sensible qu'elle cherchait à éviter à tout prix pour éviter des crises d'angoisse. Elle arrivait à en parler, même si cela la mettait mal à l'aise et la laissait souvent agitée et perturbée, comme depuis qu'elle était rentrée de la mission.

« Hum, comme ce qui se dit à notre sujet ? » dit-elle.

Il y avait un certain nombre de rumeurs qui couraient sur elles, ce qui n'était pas nouveau. Cela avait commencé à l'arrivée de Nadja et elles avaient, presque, disparu après son mariage avec Zander. Elles avaient resurgi après la mort de celui-ci, vu qu'elles passaient leur temps ensemble.

Puis Nadja se plaignit de l'attitude de Jessie pour plaisanter.

« Pourquoi crois-tu que j'ai voulu l'embaucher ? J'avais besoin d'un infirmier en chef capable de tenir tête aux militaires et aux plus têtus lorsque je ne suis pas là. Et tu crois que je vais être moins casse-pieds que lui peut-être ? » expliqua-t-elle.

Jessie gardait la tête froide en toutes circonstances et savait maintenir l'ordre même lorsque le chaos régnait. Il avait gagné le respect de tout le monde à bord et plus important encore, il était écouté et savait se faire entendre lorsque nécessaire. Il était vite devenu un membre clé de l'infirmerie de bord, surtout en cas de crise.

« Travailler à l'infirmerie n'est pas, enfin pas trop, un problème. Sauf qu'ici, je ne suis qu'une chirurgienne parmi d'autres et j'ai un emploi du temps aménagé. Sur l'Achilles, ce sera différent. Je ne peux pas savoir comment cela va se passer avant d'avoir essayé. Il est probable que cela aille bien, mais que j'ai besoin de quelques jours pour m'ajuster. La grande inconnue, c'est en cas de combat. Je ne peux pas prévoir ma réaction. Mais je sais que j'ai une équipe solide sur qui compter pour prendre le relais s'il y avait défaillance de ma part. »

C'était la stricte vérité. Elle n'était plus sûre de rien et surtout pas d'elle-même ou de ses compétences. Elle était régulièrement assaillie de doutes. Retourner travailler s'était avéré plus difficile qu'elle ne le pensait et opérer au bloc aussi. Elle n'avait pas du tout anticipé ce qui s'était produit. Cela s'améliorait, mais elle n'était clairement pas au meilleur d'elle-même comme avant. Mais elle pouvait faire son travail. Le psy disait que cela prendrait du temps avant que tout revienne à la normale, mais sans jamais être complètement pareil.

« Le terrain, en revanche… c'est une autre histoire. Après aujourd'hui, je ne sais pas. Et je ne pourrais pas savoir si je n'y vais jamais. Mais imagine qu'on tombe sur un groupe de goa'uld et que j'ai une nouvelle crise de panique en plein combat ? Il se passera quoi ? Non seulement je serai incapable de faire mon boulot, mais en plus, je mettrais les autres en danger, car ils devront s'occuper de moi. »

Cela l'angoissait vraiment de devenir un poids pour les autres en missions Et il y avait un dernier point pour lequel elle allait devoir prendre des dispositions lorsqu'elle retournerait à bord.

« Et il y a aussi lui… Il faut que je le confie à quelqu'un qui s'en occupera si je dois partir pour des missions de longue durée ou s'il m'arrive quelque chose. Mais qui ? » demanda-t-elle en montrant Isaac qui s'était mis à ressortir les cubes du coffre.

Si Prius avait été là, elle aurait éventuellement pu lui demander, sauf qu'il n'était pas présent en permanence sur la Cité. Cela aurait pourtant été la meilleure des solutions à ses yeux et cela aurait assuré une stabilité nécessaire à l'enfant qui aurait aussi pu rester dans les mêmes quartiers. Mais elle ne pouvait lui imposer cela. Qui alors accepterait alors qu'il n'était pas un enfant comme les autres et que personne ne pouvait prédire ce qui allait suivre le concernant ? Le faire garder quelques heures n'était pas toujours facile, mais c'était une toute autre paire de manche de le confier pendant plusieurs jours, voir indéfiniment.

« - Si ça peut te rassurer, je fais ce que je peux pour l’éviter aussi. A notre dernière discussion, j’ai failli lui fracasser le crane sur le coin de mon bureau. »

Mei la connaissait depuis suffisamment longtemps pour reconnaître au ton employé que cette phrase n’avait rien de métaphorique. Il lui avait fallut tout son sang froid (le peu qu’elle avait) pour comprendre qu’il la provoquait délibérément.

Elle ne répondit pas sur cette histoire de rumeur, s’en moquant éperdument. Ca ne l’amusait même plus comme auparavant. Si quelqu’un était assez idiot pour penser qu’elle pouvait avoir quelqu’un d’autre dans sa vie si près de la mort de Zander, elle était plus désolée qu’autre chose.
Nadja avait déjà une bonne idée de ce que ressentait son amie mais l’entendre le vocaliser aussi froidement la fit frissonner. Elle posa sa main sur celle du médecin et la serra doucement.

« - Je te l’ai déjà dit, si tu veux revenir sur l’Achille, ton poste t’attend. La question est : le veux-tu ? Et si tu préfère ne peux pas te retrouver sur le terrain, nous pourrons justement en parler à Jessy. »

Elle se leva en faisant craquer ses épaules tout en réfléchissant.

« - Ecoute, je veux pas donner l’impression de te courir après pour t’avoir à bord parce que tu es une amie. Tu es un bon médecin et quelqu’un sur qui je sais pouvoir compter en cas de soucis. Mais je ne peux pas, je ne veux surtout pas, t’y forcer. »

D’autant qu’elle avait à présent des responsabilités comme Mei le rappela ensuite.

« - Il doit bien y avoir quelqu’un en qui tu aies confiance, non ? »

Plus facile à dire qu’a faire, elle en avait conscience, surtout au vu des particularité de l’enfant. Et le savoir au loin pouvais être distrayant. Ca n’était pas pour rien qu’il fallait être dégagé de toute obligation militaire pour avoir un bebe dans les marines de son époque. Elle ne le savait que trop douloureusement.

« - Il n’y a pas d’urgence de toute façon. Nous venons à peine de rentrer. Je doute que nous repartions avant un moment. Prend ton temps pour réfléchir à tout ca et je suis la si t’as besoin d’en parler… ou de te faire botter le train. »

En fait, vu que Mei faisait toujours officiellement parti de l’équipage, elle aurait parfaitement pu la contraindre à embarquer lors de leur prochaine mission mais ca aurait été totalement contre-productif. C’est une option qu’elle ne gardait qu’en cas d’extrême urgence et espérait avoir à ne jamais s’en servir.

Mei haussa un sourcil à la réponse de Nadja concernant Noa, ou plutôt Xinan, en raison du ton qu'elle employa et qui montrait qu'elle ne plaisantait pas. Voilà une histoire qu'elle n'avait pas encore entendue.

« Il faudra que tu me racontes pourquoi tu as voulu faire ça. » dit-elle.

Elle écouta ensuite Nadja par rapport à son retour sur l'Achilles et elle secoua la tête.

« Bien sûr je veux revenir sur l'Achilles. C'est un endroit que je connais, tout comme chacun des membres et c'est réciproque. Je n'ai rien contre Atlantis et le personnel qui y est affecté, mais ce n'est pas pareil. Je m'y sens moins à l'aise, même si les lieux sont plus sûrs et que c'est moins risqué pour moi-même et les autres que je sois ici. Mais certains se méfient de moi. Je comprends pourquoi et je ne leur en veux pas. » lui expliqua-t-elle.

Elle réfléchit quelques secondes avant de continuer.

« Mais le problème, c'est que je n'ai pas le feu vert du psy. Il pense que c'est prématuré et que remonter à bord pourrait générer beaucoup de stresser et déclencher des crises. Et je crois que l'incident du jour va le conforter dans son opinion. Pourtant, il faudrait que j'essaie pour voir comment ça se passe. » finit-elle.

Et désormais, elle doutait que celui-ci y soit favorable et elle redoutait même qu'il décide de l'interdire de mission purement et simplement ou qu'il exige d'être consulté avant pour évaluer les risques et approuver ou non ses sorties.

Elle secoua la tête pour la garde d'Isaac. Elle s'inquiétait d'avoir plusieurs personnes différentes qui se relaieraient pour le garder pendant ces mission et qui pourrait faire qu'Isaac serait constamment déplacer de quartiers en quartiers. Ce n'était pas très bon. Et que dire du long terme.

« Il y a plusieurs personnes qui le gardent lorsque je travaille. Mais je ne sais pas si elles accepteraient de s'en occuper à temps complet. Il y a un monde entre l'avoir quelques heures ou s'occuper en permanence d'un enfant aussi particulier dont on ignore comment il va grandir ou s'il va développer des capacités hors normes du jour au lendemain. Autrement, il y aurait bien Prius qui l'adore et pour qui ses origines ou leurs conséquences n'ont aucune importance, mais il n'est pas ici en permanence. Je me vois mal lui demander d'endosser cette responsabilité et l'empêcher de faire son propre travail. »

Elle ne doutait pourtant pas une seule seconde qu'il accepterait sur-le-champ de s'en occuper si elle le lui demandait ou qu'il se débrouillerait pour trouver une solution qui consisterait probablement à envoyer un membre de son ordre pour s'en occuper le temps nécessaire. À tout bien y réfléchir, ce n'était peut-être pas une si mauvaise solution. Encore fallait-il qu'elle soit approuvée…

Lorsque Nadja revint sur le sujet de son retour à bord, elle se décida à parler de quelque chose qu'elle avait en tête, mais avait hésité à aborder jusque-là.

« Il y aurait peut-être quelque chose à faire, une sorte de compromis. Je n'ai pas forcément besoin de partir en mission pour revenir sur l'Achilles. Ça pourrait se faire avant et être très progressif en commençant juste par retourner à l'infirmerie et y travailler pendant que le vaisseau est au sol puis pourquoi pas dormir dans mes quartiers. Des étapes simples à mettre en place et qui permettraient de voir comment ça se passe et de me réhabituer, mais aussi de gérer facilement une crise, puisque je pourrais débarquer tout de suite… »

Elle avait beaucoup réfléchi sur comment faciliter son retour à bord et limiter autant que possible les crises et leur gestion. Elle n'en avait rien dit à Nadja, car elle voulait d'abord aborder la question avec le psychologue et obtenir son autorisation, ce qui n'était pas du tout gagné.

« Et je sais que je peux compter sur toi et que tu me laisseras le temps nécessaire. Et je ne doute pas non plus que tu meurs d'envie de me botter les fesses, ce que tu pourrais faire quand je vais au gymnase, si ça te manque tant que ça. » dit-elle avec un petit sourire.

Mei n’était pas au courant des problèmes de Zander et de la culpabilité qu’il avait trimballé pendant des semaines. Avouer à Noa ce qu’il avait fait avait rajouté de l’huile sur le feu et ce denier s’était empressé de venir mettre la pression à Nadja, ce qui n’avait pas été l’idée du siècle. Sans répondre à l’invitation, elle haussa les épaules pour évacuer le sujet et se concentra sur la suite.

« - Ton psy doit bien savoir également que te tenir à l’écart de tout sur une planète ou il n’y pas grand-chose d’autre $ faire que participer à l’effort de guerre va te rendre dingue. Je serai la premiere à te débarquer si je constatais que tu présente un risque pour toi ou pour les autre, tu le sais, mais il va falloir que vous autre terriens finissiez de vous sortir la tête du cul. »

Elle restait persuadée que c’était en partie a cause de ce genre de réglé que la Terre avait été perdue. S’ils étaient un peu moins préoccupé de leur règlement et de leur idéaux les choses auraient sans doute été différentes.

« - Prius est une bonne solutions. Ils se connaissent et il se débrouille bien… tant qu’il ne met pas de bière dans les biberons. »

Ce qui n’était évidemment pas vrai mais collait bien avec le personnage.

Le compromis proposé par le médecin était de son point de vue parfaitement acceptable, même si l’infirmerie de bord ne servait guerre quand l’Achille était au sol. Au moins, reprendrait-elle ses marques.

« - Ca me va. Et dit à ton psy que s’il n’est pas d’accord, je viendrais personnellement lui expliquer mon avis sur la question. Et demain, je veux te voir sur le champ de tir. Vider quelques chargeur te fera du bien. »

Après avoir joué quelques minutes avec Isaac, elle les laissa tranquille pour retourner dans ses quartiers. Demain serait sans doute bien occupé et il lui fallait prendre un minimum de force. Si elle arrivait à dormir bien sur.