Quartiers de Nadja Cook

« Si tu n'arrive pas dans l'heure, il faudra que je vienne de chercher. » dit Zander avec un petit sourire avant de demander à Stella de le rapatrier.

Il rêvait de prendre une douche bien chaude, mais décida de préparer un petit sac contenant quelques affaires qu'il laisserait dans les quartiers de Nadja à bord de l'Achilles, juste par précaution. À chaque fois qu'ils seraient en hyperespace, il devrait rester sur le vaisseau s'il ne voulait pas être coincé sur Stella à tourner en rond et pouvoir continuer à travailler à l'infirmerie.

Il se redressa en entendant l'appel au poste de combat qui venaient clairement de l'Achilles, accompagné du bruit l'alerte rouge en fond sonore, à peine quelques minutes après son arrivée.

« - Stella ? C'est quoi ce bazar ?
- Je nous ai reliés au système de communication interne de l'Achilles comme sur le JPS afin que nous soyons informés en temps réel de la situation et des urgences. Il faut que tu retournes à bord.
- J'avais compris. Tu sais ce qu'il se passe exactement ?
- Je pourrais, mais je ne voudrais pas contrarier Hector. Il est déjà assez curieux à mon égard comme ça. Il me faudra au minimum la permission de - Nadja pour me connecter de manière plus étroite avec son vaisseau. »

Entendre présenter les choses ainsi sonnait étrange, mais c'était la vérité. Il récupéra son sac et y glissa deux bières. Il n'en prendrait pas plus, conscient de déjà enfreindre les règles de bord. Mais il y avait peu de chances qu'ils les boivent de toute façon. C'était juste pour le principe. Chose promise, chose due.

« -  Téléporte-moi dans les quartiers de Nadja, s'ils sont déserts ou à moins que ce soit elle qui s'y trouve.  À plus tard, ma grande.
- À plus tard. »

Il se rematérialisa dans les petits quartiers quelques secondes plus tard, ne sachant pas trop quoi faire. Il n'allait certainement pas se pointer à l'infirmerie, alors que les quatre heures de pause imposées par Jessie venaient à peine de commencer. Il savait que ce dernier ferait appel à lui si nécessaire. Il aurait voulu aller sur la passerelle pour savoir ce qu'il se passait, mais ce n'était pas sa place et il préférait ne pas distraire Nadja s'il devait y avoir du grabuge. Il s'allongea sur le lit, conscient qu'il ne fermerait pas l’œil avec le bruit ambiant.

« Pas de repos pour les braves à ce que je vois… Je suis à bord dans tes quartiers, si tu as besoin de moi. » l'informa-t-il via l'implant.

« - Hector, Zander est-il reparti sur Stella ?
- Non, il est dans vos quartiers. »

Sitôt sortie de la passerelle, Nadja avait contacté l’IA du vaisseau pour localiser son mari. La savoir sur l’Achille la rassura. En l’était, elle ne pouvait pas s’éloigner. L’ex marine se dirigea donc vers l’étage inférieur et rentra en soupirant dans sa chambre, pour tomber sur le pilote en tenue… plus que légère.

« - Oh mon dieu, s’amusa-t-elle en fermant la porte derrière elle, un homme nu chez moi. Je dois appeler la sécurité ? »

En temps normal, elle l’aurait enlacé et serré contre elle, mais son bras cassé s’interposait fâcheusement entre eux. Elle se contenta donc de l’embrasser en souriant avant de s’assoir sur le lit lourdement

« - La CLSS n’existe plus. J’espère que la Terre ne m’enverra pas la facture. Aide-moi à enlever ça, s’il te plait. Oh et te fatigue pas si tu veux rester ainsi. Je devrais m’en accommoder."

Une fois sa veste enlevée, elle remarqua que la plaque d’aération au-dessus de son bureau avait bougé.

« - Tu as cherché quelque chose ? ou déposé ? Parce que j’ai très très soif la."

Même si elle ne pouvait pas abuser avec son traitement d’anti douleur, elle aurait tué pour une bière.

Zander se retourna en entendant la voix de Nadja. Il n'avait pas eu le temps de se rhabiller, mais il doutait que cela la dérange vraiment.

« Hé ! Je ne suis pas nu ! J'ai une serviette pour protéger mon intimité du regard des intrus et ne pas choquer les âmes sensibles. Et si tu veux créer une émeute à bord, ne te gêne pas, appelle la sécurité. Mais si je sors comme ça, il y a de fortes chances que je perdre ma tenue très rapidement pour le plus grand bonheur certaines… et probablement de certains aussi. » fit-il pour la taquiner.

Il lui rendit son baiser, content de la revoir. Il hocha la tête quand elle lui annonça la destruction de la CLSS. Il frissonna sans savoir pourquoi à l'idée que cette station ait pu également être prise par les Goa'ulds. Ils ne pouvaient pas se permettre une telle chose, d'autant que s'il avait bien compris, elle permettait d'atteindre Atlantis et la galaxie de Pégase où se trouvaient d'autres ennemis redoutables de la Terre. Mieux valait éviter que les deux ne se rencontrent.

« C'était la chose à faire, non ? Il ne fallait qu'elle tombe elle aussi entre les mains de l'ennemi. D'après toi, que se passerait-il en cas de rencontre entre les Goa'ulds et les Hybrides ? Tu crois qu'ils pourraient s'allier ou qu'ils s'entretueraient ? » demanda-t-il, curieux de savoir ce qu'elle en pensait à cette perspective pas forcément réjouissante qu'elle avait empêchée.

Il sourit un peu plus largement lorsqu'elle lui dit qu'il n'était pas obligé de se rhabiller tout de suite. La serviette n'était pas nécessairement le vêtement le plus pratique, mais il pouvait rester comme ça quelques minutes encore. Il l'aida à enlever sa veste et en profita pour jeter un coup d’œil au plâtre hébridien avec son PDD. Tout semblait aller bien, mais il faudrait tout de même que Stella le lui confirme un peu plus tard.

Il sourit quand elle mentionna la grille d'aération. Il regrimpa sur la chaise pour aller récupérer les bières avant de redescendre prudemment.

« Chose promise, chose due. C'est bien ce que tu voulais ? » fit-il en lui montrant triomphalement les deux bières brassées par les Bergers. Évidemment, c'est à ce moment-là que la serviette décida de glisser et de choir sur le sol avant de lui en tendre une comme si de rien n'était.

« - Prétentieux, grogna-t-elle, faussement jalouse. »

Elle confirma de la tête ce qu’il disait. Savoir que ce qu’elle avait fait était la bonne décision n’aidait que modérément à ne pas se sentir coupable.

« - Franchement, je n’ai pas réfléchie aussi loin. Même s’ils finissaient par se taper dessus, les échanges technologiques seraient par trop imprévisibles. Et nous serions les grand perdants au final. Et puis tu image un goa’uld Hybride ? On dirait un mauvais film de serie B. »

Nadja éclata de rire quand il escalada une chaise pour aller récupérer les deux bières qu’il lui avait promis. Le tout avec une serviette autour de la taille, ce qui constituait un spectacle particulièrement comique. D’autant que ce qui devait arriver, arriva forcement et il se retrouva dans le plus simple appareil, perché sur sa chaise.

Un ange passa puis l’ex marine éclata de rire, sans pouvoir s’arrêter. Ça n’avait rien d’une moquerie, juste un comique de situation qui lui permit d’évacuer toute la tension accumulée ces dernières heures. Son fou rire dura une longue minutes et elle termina pliée en deux au sol, moitié riant moitié pleurant.

Finalement, elle s’essuya les yeux et se serra un peu contre Zander.

« - Merci. C’était parfait. Je dirai bien que je recommande ce remède à toute les femmes dépressive, mais je vais juste te garder pour moi. »

Zander écouta la réponse de Nadja concernant une éventuelle rencontre entre Hybrides et Goa'uld.

« C'est une perspective vraiment effrayante. Et tu as raison. La Terre en sortirait perdante dans tous les cas. C'est pour éviter ça qu'il fallait prendre une mesure aussi radicale, même si ce n'était pas facile. » ajouta-t-il, sachant qu'elle devait culpabiliser d'en être arrivée là.

Il finit par descendre de sa chaise puis déposa les bouteilles sur le bureau avant de récupérer la serviette. Il faisait tout de même un peu frisquet vêtu de la sorte. Il souriait largement tandis que Nadja était écroulée de rire. Rien de tout cela n'était volontaire, mais il était heureux de l'effet produit. Un moment de complicité comme celui-là faisait un bien fou pour relâcher la tension accumulée après ces deux derniers jours de folie. Il s'assit à côté d'elle en pouffant et lui donna une des bières qu'il avait ouvertes quand elle finit par s'arrêter de rigoler.

« Je ne prodiguerai ce genre de thérapie à personne d'autre. » fit-il en prenant quelques gorgées. Il n'y avait pas à dire, les Bergers savaient comment brasser de la bonne bière et produire de bons alcools.

« Et j'en ai une autre en réserve pour te remonter encore plus le morale qui devrait aussi te plaire. Celle-là aussi t'est exclusivement réservée… » fit-il doucement sur un ton qui ne laissait que peu de doute sur le traitement dont il était question. Encore un moyen d'oublier le monde extérieur pendant un moment et de finir parfaitement détendu, à moins qu'ils ne sombrent dans le sommeil avant, fatigués comme ils l'étaient.

Il se dit que les choses tournaient vraiment de manière inattendue et curieuse parfois, mais il fallait saisir ce genre d'opportunité lorsqu'elle se présentait. Comme le lui serinait Prius à longueur de temps, il devait prendre ce qu'on lui donnait…

*****

Avant de se coucher pour de bon et tenter de grappiller quelques heures de sommeil dont il avait désespérément besoin, il se demanda s'il n'allait pas carrément devoir ramener de quoi dormir par terre vu l'étroitesse du lit. Il ne voulait pas gêner Nadja à cause de son bras blessé ni lui faire mal accidentellement en bougeant, mais ils finirent par s'arranger.

« Un lit un tout petit peu plus grand ne serait vraiment pas du luxe si je dois régulièrement dormir à bord... » marmonna-t-il, blotti contre elle, avant de fermer les yeux.

Visiblement fier de lui, Zander s’installa près d’elle et lui tendit une bouteille qu’elle sirota avec un plaisir non dissimulé.

« - T’as pas intérêt, roucoula-t-elle, quand il lui confirma qu’il lui réservait l’exclusivité de ce traitement. Hum. J’en crevait d’envie. Tu crois que tu pourras contacter les bergers pour qu’ils nous livrent quelques caisses ? Ça fera du bien à tout le monde. »

Et leur expertise médicale ne serait pas de trop non plus.

- « - Ah tien, je me demande bien à quoi tu penses… »

Il ne lui fallut pas bien longtemps pour comprendre cela et, bien que son bras fût un gène certain, la suite fut particulièrement satisfaisant. Une douche plus tard, il fallut affronter un autre souci, lié à la taille du lit.

« - Dans deux heures, on sera sur Atlantis. On verra à ce moment-là. Il y aura moyen d’avoir des quartiers dans la cité, j’espère. »

Malgré la promiscuité, finalement pas si désagréable, elle put dormir quasiment deux heures avant que Barry ne la rappelle sur la passerelle. Ils arrivaient à destination.
Elle se releva et se bagarra avec son uniforme quelques minutes avant de sortir pour revenir sur la passerelle, toujours aussi fatiguée, mais clairement plus détendue. »

Zander hocha la tête avec un sourire tant en buvant sa bière.

« C'est déjà dans mes plans lorsque j'irai sur Hébrida. Je dois contacter le Berger, ne serait-ce que pour avertir Prius, et voir comment ils peuvent nous aider. Et je comptais bien ramener une caisse de bière pour en avoir en réserve sur Stella, mais je peux leur demander s'ils seraient capables de nous fournir de plus grosses quantités. Ce ne sera peut-être pas pour tout de suite et tout le temps, mais je suis sûr que ce sera faisable. » répondit-il.

Quand Nadja mentionna un peu plus tard la possibilité d'avoir des quartiers sur Atlantis, il sourit. Il avait l'intention d'en demander, c'était certain.

« J'espère bien. J'aime bien pouvoir prendre l'air de temps en temps dans un endroit où on ne me tirera pas dessus. Surtout que cette cité est censée être posée sur l'eau. Tu imagines ? Tu sors sur le balcon et tu entends le bruit des vagues et tu respires l'air marin… Ce serait génial... » dit-il, sur un ton rêveur.

Pour lui, c'était un peu le paradis et il ne voulait pas rater une telle occasion, même s'il ne dormait qu'une fois de temps en temps "à terre". Peut-être serait-il déçu au final, mais il avait pris goût au fait de ne plus vivre en permanence sur son vaisseau et de pouvoir sortir se balader lorsqu'il était entre deux missions, alors il espérait pouvoir continuer à faire comme sur Terre, mais sur Atlantis.

Plus détendu qu'il ne l'avait été au cours des dernières quarante-huit heures, il ferma les yeux et s'endormit presque instantanément, blotti contre elle. Son sommeil fut de plomb et sans rêve ou cauchemar, tant il était épuisé.