Les soldats tenaient bon mais perdaient du terrain petit à petit quand soudain des lumières rouges apparurent un peu partout et des tirs fusèrent dans la station sur les ennemis, les neutralisant un à un, permettant aux terriens de les repousser et barricader l'ascenseur.
Les portes des l'ascenseur étaient ouvertes, mais la cabine était plus basse que d'habitude. Nadira stoppa les soldats qui l'accompagnaient. Visiblement les câbles avaient été sectionnés, ils reprenaient deux mètres au dessus de la cabine.
L'accès par les escaliers étant impossible, il allait falloir grimper ...
Mei ne put retenir une grimace à la réponse de Nadja. Elle partageait entièrement son avis.
« Je n'aime pas ça plus que toi, tu sais. Me retrouver dans la tête d'un Reetou de manière imprévisible n'est pas franchement le truc dont je rêvais le plus dans l'univers. Et je ne suis pas sûre de pouvoir t'avertir la prochaine fois. Ça arrive brusquement et sans prévenir. Par contre, je vais tâcher de voir si on peut identifier le Reetou auquel je suis lié pour éviter que vous ne le descendiez, par précaution. On ne sait pas ce qu'il va m'arriver si vous vous amusez à la cribler de balles à cause de ce lien. » expliqua-t-elle.
Cette possibilité ne la rassurait pas le moins du monde, mais elles ne pouvaient pas l'écarter. Elle remit son P-90 et ses chargeurs à un soldat légèrement blessé qui montait la garde et suivit le commando de Nadja vers la seule voie d'accès vers les étages.
En cours de route, un système de sécurité se déclencha et toucha l'homme qui se trouvait avec l'un des enfants. Mais le mari de Nadja, à qui celle-ci avait confié la gestion de la crise en cours réagit promptement, aussi poursuivit-elle son chemin.
Les ordres de Nadja ne la ravissait pas et révoltait le médecin en elle, mais le soldat, lui comprenait. Cependant, elle n'était pas capable d'abattre quelqu'un de sang froid, même pas un ennemi, surtout inconscient. Elle s'occuperait plutôt des éventuels blessés de leur camp ou récupérerait leurs plaques, le cas échéant. Ce n'était pas une tâche particulièrement réjouissante, mais quelqu'un devait s'en charger.
Arrivée devant la cage d'ascenseur, elle jeta un regard consterné à son amie, devant l'évidence de ce qui allait suivre s'imposa à elle.
« C'est une plaisanterie ? Espérons que je n'ai pas une autre "vision" pendant que je grimpe. Parce que sinon, je ne donne pas cher de ma peau en cas de chute. » soupira-t-elle, résignée.
Râler ne servirait pas à grand-chose, à part se faire souffler dans les bronches par l'ex-marine, et au final elle devrait monter comme les autres. La question était de savoir si elle voulait le faire en se faisant houspiller tout du long comme une simple recrue ou comme un soldat un peu moins bon que les autres. Parce que malgré les entraînements de son amie, elle n'arrivait pas à la cheville des commandos de celle-ci.
« - Tu es quand même difficile, s’amusa Nadja. Qui ne reverrait pas de se retrouver dans la peau d’un poulpe de l’espace ? Avec son aquarium portatif en plus. Franchement, tu sais pas la chance que tu as. »
Elle ne faisait bien sur que plaisanter et s’inquiétait pour son amie. Tant qu’elle ne comprendrait pas ce qui lui arrivait, elle ne pourrait pas faire grand-chose de toute façon.
Elle se chargea personnellement d’abattre les quelques soldats ennemis rencontrés sur leur chemin. C’était nécessaire mais elle n’y prenait aucun plaisir, n’en tirait aucune joie. L’ex marine avait connue bien trop de champ de bataille pour savoir que ca aurait pu être elle à leur place. Un petit coup de chance les séparait d’un tel sort.
En arrivant devant l’ascenseur, les bras puissant de l’armure élargirent le trou dans le toit de l’ascenseur et elle attrapa le câble au dessus.
« - Doc tu viens avec moi. Accroche toi bien. Les autres vous attendez mon signal avant de grimper.
Le chemin jusqu’au niveau suivant serait court. Mais pourquoi ne pas profiter de cet accès pour monter tout en haut pour frapper directement au cœur du territoire ennemi. Mais cela signifiait renoncer à retrouver leur blessé et risquer d’etre pris à revers à tous moment.
La définition mime d’une mission suicide.
Une fois au niveau quatre, Nada balaya la zone rapidement du regard pour s’assurer qu’il n’y avait pas d’ennemi embusqué avant de déposer le médecin au sol.
« - Appelle les autres s’il te plait. »
Pendant ce temps, elle fit quelque pas dans le couloir, arme pointée en avant, pour s’assurer que personne ne les avaient repéré.
