Grischa Havelock

D’ethnie caucasienne, Grischa est relativement large d'épaules et battît sans pour autant être d’un athlétisme olympien. Il a la constitution d’un homme ayant grandit dans un environnement froid, parfois hostile et toujours austère. Cheveux bruns coupés courts et yeux bleus clairs, il est soit rasé soit portant une barbe légère, presque négligée. Son language corporel est en accord avec son apparence: Discret, polit et dans la norme, mais incapable de dissimuler la rusticité de ses origines. Il est généralement vêtus d’un pantalon à poches et d’une chemise en flanelle ou en lin (fonction du climat). Il porte constamment des bottines de randonnée. Aspect particulier: Il porte en permanence un gant de cuir brun à la main gauche. Le gant a été modifié pour s’adapter à l’absence des deux derniers doigts.

Calme et souvent silencieux, il est habitué à passer le plus clair de son temps seul dans la nature. Cela peut parfois lui donner un aspect réservé et timide lorsqu’il est en société. Il parle peu mais n’a pas peur d’exprimer et de défendre ses opinions. Parfois borné, il peut se montrer agressif, voir violent lorsque confronté au non-respect de la vie: quelques braconniers en ont fait les frais après avoir résisté lors de leurs arrestations. En dehors du travail, il n’est pas contre une bière entre amis/collègues. Lorsqu’un verre devient dix.. Cachez vos filles et vos idiots car il va sûrement se retrouver à  surfer sur un quad ou une moto-neige lancée à tombeau ouvert et pilotée par un husky.

Alaska, Terres Yukon, 1997.
Grischa tire sur les cordes de serrage de son capuchon. Abrité derriere la large silhouette de son père, l’air froid et humide de la toundra couplé au vent relatif de la moto-neige lui gèle les mains et le visage. Il a dix ans et comme tout bon garçon dans ces contrées reculées, il aide son père à tous moment qu’il ne passe pas à l’école. Il sere entre son ventre et le dos de son père sa carabine à levier .22 pour éviter que le verou et le mechanisme de détente ne prennent l’humidite de la neige et ne gèlent. Dix ans ou pas, personne ne s’aventure si loin des villes sans être armé.  Son père était un homme dur mais juste. Originaire du Colorado, il s’etait installé en Alaska à son retour du Vietnam où il aura servit deux fois, la seconde fois en tant que LRRP (Long Range Reconnaissance Patrol), ces unités de guerrilla partant en territoire VietCong pour plusieurs semaines en mission de renseignement et de chasse, responsable des plus impressionnants nombre de victimes et de prisonniers. C’etaient des chasseurs et leur gibier était l’homme.  Contrairement à d’autres fils de vétérans, Grischa n’avait jamais été victime indirecte des atrocités dont son père avait été témoin ou auteur. Sa mère ne l’aurait pas permit de toute manière...

Alaska, Anchorage 2007.
Katyusha est si fière de son fils. Il vient de finir son bachelier en conservation avec mention au collège d’Anchorage. Il fallait dire qu’appart entrer dans l'armée, un jeune homme du fin fond de l’Alaska n’avait pas des pronostics fascinants. Et après ce qu’elle avait vécu en Tchétchènie enfant et avoir observé la façon dont les vétérans étaient traités à leur retour, elle s’etait promise de ne jamais laisser son fils rejoindre une quelconque armée. Elle l’avait élevé en homme fier, anticommuniste et antimilitariste.

Alaska, terre Yukon, 2007.
Pendant toute son adolescence, Grischa avait apprit de son père les ficelles de la chasse, de la pêche et de la traque de petit et gros gibier. Il avait apprit à tirer juste, à effacer ses traces et à survivre en conditions difficiles.

Son bachelier lui avait apprit ce dont il avait besoin pour exercer son future metier de ranger. Les législations, les organismes, l’aspect biologique, etc.

Restait maintenant à son père de lui apprendre ce qu’il ne pourrait pas apprendre ailleurs: Comment chasser l’être humain. Ces compétences qu’il avait acquis dans la jungle au Vietnam et au Laos allaient s’avérer utile à son fils dans sa future carrière. En effet, les braconniers vivaient dans la tundra, faisaient de leur mieux pour effacer leurs traces et ne pas laisser de preuves de leurs identités et présence mais commettaient les mêmes erreurs que les Vietcongs: Branches brisées, passages à gué, excréments non enterrés, restes de nourriture, etc.

« Ils sont deux... Grands... Si tu multiplie la taille de l’emprunte par sept, tu aura une idée de la taille. L’un d’eux boite de la jambe droite... Tu vois comme ses pas ont des longueurs inégales? »

Grischa acquiesçait.

« Tu vois comme les talons sont plus profonds sur l’autre? Il porte un sac à dos, lourd... Très lourd... »

Des pièges à loup probablement...

« Les traces vont tout droit mais je mets ma main à couper qu’ils vont éviter cette montagne là bas. Ils vont tourner vers la droite en direction de la forêt. Si on se grouille on pourra leur couper la route... »

Six mois plus tard, Grischa tua son premier homme dans un échange de coups de feu avec des braconniers. Son père l’avait bien préparé.

2019, Cheyenne Mountain state park.
Les vacances... Le ranger en avait bien besoin. La dernière altercation à laquelle il avait prit part avait à nouveau fait des morts, quatre pour être exact, dont un membre du bureau du shérif. Pour un antimilitariste, il fallait avouer qu’il avait la mire juste et le doigt rapide.

Ayant suivi les conseils de son père  et d’un des députés du shérif ayant vécu au Colorado, Grischa avait élu Colorado Springs comme villégiature de vacances. Cela lui avait permis de rendre visite à sa famille éloignée mais l’en avait gardé d’événements sociaux continuels grâce à la distance avec Denver. Lui qui était célibataire sans enfant, se retrouvait toujours comme le canard noir aux réunions de famille.

Ayant passé la nuit au Raptor Glenn Campground, il avait marché toute la matinée et avait trouvé l’endroit idéal pour faire une pause: le flanc Est de Cheyenne Mountain, non loin du sommet.

Assis sur un tronc écroulé à siroter le café de son thermo, il réalisait Ô combien ces vacances étaient une bonne idée. Du moins jusqu’à ce qu’un rayon lumineux colossal déchire le ciel et ne vienne s’écraser de l’autre coté de la montagne à l’Est, faisant s’abattre les antennes radios géantes dans le fracas et le souffle d’une explosion inimaginable...

Plissant les yeux pour essayer de distinguer la destination du rayon venu du ciel, Grischa ne peut en voir que les effets. Alors que l’onde de choc de sa supposée explosion se propage, il voit s’abattre deux énormes antennes radios ainsi que la totalité des arbres proche du sommet de la montagne en face de lui.

Il observe avec horreur l’ensemble des arbres dans la vallée menant à lui, plier sous la force inimaginable du souffle, certains ne se redressant pas du tout ou partiellement comme de l’herbe trop haute sous les roues d’un tracteur. L’onde de choc se propage rapidement sur les kilomètres le séparant de la montagne jusqu’à pour finir atteindre sa position.

Il a à peine le temps de de laisser tomber à plat derrière l’arbre qui lui servait de siège avant de sentir la force du souffle passer par dessus sa tête, déplaçant l’arbre lui servant d’abris et le forçant à ramper de côté pour ne pas être écrasé. Plusieurs grands arbres s’écroulent autour de lui, l’un venant s’affaler sur la tronc lui servant de bouclier, manquant de peu de l’aplatir.

Ensuite vient le son. Une détonation assourdissante n’ayant été étouffée par la montagne que partiellement semble venir à point pour confirmer au ranger qu’il ne s’agit pas d’un rêve. Ouvrant la bouche pour hurler d’impuissance, le ranger se voit doucement envahir d’acouphènes.

Finalement, comme si cela n’était pas déjà assez et alors qu’il se redresse par dessus le tronc salvateur, le sommet de la montagne distante se met à frémir et bouger. Grischa a du mal à déterminer si la montagne bouge vraiment ou si ses yeux lui mentent. Tout doute est écarté alors qu’il assiste ensuite au théâtre titanesque de la montagne s’affaissant.

*Mais qu’est ce que ça pourrait être?!? Un accident dans une usine? Un crash d’avion? Une attaque?*

Sortant sa carte de sa poche et s’orientant rapidement, Grischa cherche à déterminer ce qui se trouve juste de l’autre côté de la montagne.

*Ça ne peut pas être Colorado Springs, c’était plus proche que ça*

Repérant le lieu sur la carte, il hausse les sourcils en réalisant que la zone hachurée rose représente des installations militaires de l’USAF.

*Un crash d’avion? Peut être avec des bombes à bord?*

Sortant son GPS de sa seconde poche pour jeter un oeil aux images satellites de la zone, il plisse les yeux à nouveau, maintenant couverts de poussière, cherchant une piste d’atterrissage. Les cartes de son appareil semblent fonctionner mais il est incapable de déterminer sa position. Se servant de sa carte pour corréler les deux, il ne trouve nulle piste.

*Il n’y a pas de piste... Ça ne peut pas être un avion... Ou en tout cas pas accidentel!*

Constatant que son thermo et son sac à dos sont maintenant de l’histoire ancienne, le ranger repère rapidement la piste menant le plus rapidement vers le site avant de se lancer au pas de course dans cette direction.

*3 km environs, il va me falloir au moins 15 minutes... J’espère qu’il y aura des survivants*

Tandis qu’il court dans la poussière, faisant de son mieux pour ne pas perdre la piste, il croise la route d’une multitude d’animaux terrifiés courant dans le sens opposé. Biches, lièvres et même ours, fuyant comme si la forêt était en feu. D’autres moins chanceux jonchent le sol de plus en plus nombreux tandis que la distance avec la base diminue. L’onde de choc aura tuée instantanément les plus petites formes de vies comme les oiseaux et rongeurs écroulés sur le sol, dénué de blessures visibles.

Passant finalement les restes de la montagne, Grischa voit apparaître la base. Ou ce qu’il en reste.

Armes 20
Corps à corps 10
Survie 20
Biologie 10