Dans un flash, Ayni et Plume réapparurent à la lisiere de la foret, non loin de la mer. Elles étaient au sud de l’île, tout pres du réseau d’antenne Echelon. Une odeur de fumée emplissait l’air et piquait les yeux.
Un peu plus loin, elles pouvaient apercevoir le port bloqué par un porte avion coupé en deux. Trois autres navire de guerre finissaient de brûler dans la rade. Un peu plus loin, une piste d’atterrissage était encombrée de chasseurs et de bombardier en miette. Au delà, d’autre bâtiment brûlaient également. Ceux qui avaient attaqué ici ne l’avait pas fait dans le but de récupérer du matériel.
En observant le bâtiment en face duquel elles se trouvai net, elles purent se rendre compte qu’il étaient gardé par plusieurs soldats bien armé et vigilant.
Plume regarda Aynira une fois le militaire sortit. Elle ne dit rien mais les statistiques de la mission n'étaient pas en leur faveur. Après un court moment, elles sortirent pour aller se préparer. Plume alla enfiler sa tenue de cuir tanné sombre qu'elle portait durant ses missions mais dû renoncer à prendre son arme. Elle espérait qu'on lui fournirait quelque chose de correct. Son occulteur et son appareil de soin devaient aussi rester sur le JPS, ce qui limitait fortement son équipement. De toute façon, lorsque la discrétion et la mobilité étaient les maîtres mots, mieux valait transporter peu de choses.
Une fois sortie de ses quartiers, il lui restait un problème de taille. Que faire de Silver ? Elle ne pouvait pas le laisser livré à lui même dans le cas où elle ne reviendrait pas de mission. Alors qu'elle allait rejoindre les ponts supérieur pour trouver quelqu'un une voix l'arrêta net. Elle se tourna vers Aynira.
"Tu as entendu ?"
Sourcils froncés, Plume se dirigea vers la zone de détente. Etait-ce la voix d'Emy qu'elle avait entendu ? Avec surprise, la jeune femme découvrit effectivement al petite fille, et Adam, en train de jouer sur la table du salon du personnel. Après un moment à discuter avec les enfants, la petite fille accepta de s'occuper de Silver qui ne demandait pas mieux. Ainsi, Plume put repartir, plus ou moins rassurée, pour sa mission avec la narisienne.
"Si Emy et Adam sont là, c'est que c'est mauvais signe, pas vrai ?"
La situation était critique de tous les côtés. Tout ce qu'elle pouvait faire, c''était participer de son mieux. Et cela supposer de se faire téléporter sur Terre.
Une dizaine de minutes plus tard, les deux femmes changèrent de décors pour se retrouver au milieu d'une zone de guerre. Tout était détruit ou brûlé autour d'elle et les hommes gardant les bâtiments encore debout étaient lourdement armés. Heureusement, elles avaient été téléportées à couvert.
"Ils sont nombreux, … est-ce que tu vois une brèche ?"
La préparation à la mission fut assez rapide et Plume put confier Silver à Emy qui était sur la station avec d'autres enfants. Comme le supposer Plume, c'était mauvais signe. Cette station n'était pas pour les enfants, mais s'ils étaient ici, c'est parce que c'était l'endroit le plus sûr de la planète :
"Ça veux dire que la diplomatie à échouée en bas. Ils se préparent à la guerre totale."
Pas vraiment la meilleure nouvelle qui soit il faut le reconnaître. Il fallait aussi reconnaître que l'agent caviar savait faire son travail puisque l'équipement demandé par la Narisienne n'avait mit que quelques minutes à faire son apparition.
Et c'est ainsi que le couple se dirigea vers Diego Garcia. En temps normal c'était un petit atoll plutôt sympathique. Du sable blanc, un lagon turquoise... mais à la place du tourisme, les Etats-Unis avaient installés une base militaire. En temps normale, elle était "louée" au Royaume-Uni, mais avec le contexte géopolitique actuel, les Américains avaient reprit le contrôle des lieux pour y établir une flotte...
En parlant de flotte, le vent chaud étaient mêlé d'odeur de kérosène brûlée et d'autres fumées pas très ragoutante. Les Chinois avaient frappés fort et détruit la base et les navires présent, y compris un porte-avions coupé littéralement en deux, sans doute grâce à quelques missiles bien placés dans la soute à munitions ou les réserves de carburant des appareils embarqués. Il fallait pas trop s'en approcher. Après tout, les portes-avions américains étaient à propulsion nucléaire et les niveaux de radiations étaient déjà préoccupant à cette distance, sans toutefois être dangereux.
La base aérienne était également en ruine. Ce n'était pas un assaut pour s'emparer des lieux, mais plutôt de destruction pure et simple. Sauf une seule exception manifestement : la station echelon était encore debout et lourdement défendue par plusieurs soldats. La théorie de la Narisienne que la Chine voulait s'emparer du réseau de surveillance globale ou du moins y avoir accès, semblait la bonne. L' ex-scientifique du SDT était sans doute un petit "bonus" pour justifier une telle opération qui était ni plus ni moins qu'un acte de guerre.
Plume se mit immédiatement au travail et demanda si la Narisienne voyait une brèche dans le réseau de défense. Elle observa la carte des lieux et Davis sur la station s'était mise au travail en ayant "gentiment" prit le contrôle d'un satellite de surveillance passant au dessus de l'île pour offrir un petit repérage global en temps réel :
"Pour l'instant non. Il faut trouver un autre accès."
Par la grande porte, c'était mort avec les gardes... sans parler de ceux qui viendraient en renfort. Non il fallait continuer de miser sur la discrétion. Peut-être un accès à un conduit de maintenance au niveau des évacuations des eaux usés. Pas le plus glamour, mais sans doute le plus discret...
Avancer discrètement sous le couvert de la végétation n’était pas très compliqué mais les retentissaient beaucoup. Plumes et Aynira firent quasiment le tour du bâtiment sans trouver d’accès praticable. Quoi qu’en dise les films d’Hollywood, il faut croire que ceux qui avaient construit cette installation connaissaient leur métier… ou avaient aussi vu des films d’espionnage.
« - Il se passe quelque chose, fit soudain la voix de Davis. Deux camion arrivent sur la route dans votre direction. »
Quelques instant plus tard, elle entendaient le bruit de moteur caractéristique de lourd camion de transport. Simultanément, la grande porte de l’installation s’ouvrit sur deux militaires bien armé. Derrière eux, de nombreux hommes et femmes sortirent en rang, main sur la tête. Il ne semblaient pas blessé, mais pas franchement heureux de ce qui était en train de leur arriver non plus. »
« - Un Y20 est en train de faire chauffer ses moteurs sur la piste, annonça à nouveau l’informaticienne. Ces gens ne vont pas faire long feu ici. »
Plume fit le tour des installations aux côtés d'Aynira en faisant bien attention à ne pas se faire repérer. Il n'y avait aucun point d'accès. La jeune femme grimaça.
"Va falloir passer par la grande porte, … Ou par le toit."
A supposer qu'il y ait un accès par le sommet de l'édifice. Et que les deux femmes parviennent à escalader la paroi sans se faire prendre. Cela faisait beaucoup de "si". Alors que la jeune femme estimait la hauteur et les prises éventuelles, la voix de Davis résonna par l'oreillette. Deux camions étaient approche et un avion se préparait à décoller. Dans le même temps, un groupe de prisonniers sortit escorté de deux individus armés.
"Ils ne sont que deux, …"
Elles pourraient, avec l'effet de surprise, venir à bout de ces deux là. Mais qu'en était-il des occupants des véhicules ? Et que faire des prisonniers au milieu ? Pris entre deux feux ?
"On devrait commencer par s'approcher, se tenir près de leur trajectoire."
Ce serait le plus facile pour intervenir ensuite. Mais il fallait faire vite. Et rester discrètes. Pas une seule seconde elle n'avait pensé à laisser partir les prisonniers pour se concentrer sur la base. Elle ne savait que trop bien ce que cela faisait d'être enfermée et privée de liberté.
Si tout était comme dans les films alors n'importe qui pourraient sauver le monde avec un peu de volonté, les armes n'auraient pas besoin de chargeurs et tous ceux dans le camp ennemi auraient le QI avoisinant celui du cheddar râpé en dehors du grand patron et de son terrifiant bras droit. Impossible de trouver un accès qui n'était pas surveiller par les forces d'occupations. Au moins, on pouvait mettre à crédit qu'ils savaient ce qu'ils faisaient... si seulement c'était pour autre chose que la guerre.
Bref, la reconnaissance continua jusqu'à ce que Davis n'annonce du mouvement. Deux lourds camions de transports de troupes arrivèrent devant l'entrée de la base. Ils étaient vide. Les Chinois allaient mettre les voiles ? C'était mauvais signe :
"Il faut trouver une solution... S'ils s'en vont, plus rien ne va les retenir à garder le restant des installations en un seul morceau."
Tactique militaire classique : Empare toi des installations de l'ennemi et fait en sorte qu'il ne revient pas... que tu occupes les lieux ou non. Les choses se compliquèrent quand la porte de la base s'ouvrit dévoilant plusieurs prisonniers marchant au pas les mains sur la tête. Pas de blessés, pas de signe manifeste d'une quelconque torture... mais ils avaient la tête des mauvais jours, ce qui pouvait se comprendre. Davis annonça qu'un gros transport était sur la piste de décollage de l'aérodrome, attendant certainement le convoi pour l'amener en toute sécurité en Chine. Une fois là bas, les chances de revoir ces prisonniers étaient au mieux improbable.
Plume réagit immédiatement et demanda à sa manière à ce qu'on les sortent de là. Le souci, c'est qu'ils étaient en pleine zone de guerre aux mains de l'ennemi. Se balader avec des dizaines de prisonniers étaient suicidaire. Autant directement se rendre. Sans parler du fait que toute l'armée chinoise allait ratisser le coin pour les récupérer. Elles n'avaient pas assez de puces de téléportation pour tout le monde... Il fallait une idée...
S'approchant des camions sous couvert de la végétation, la Narisienne étudia les possibilités et parla de son plan à Plume :
"Je crois qu'on peut faire d'une pierre deux coups : Les puces ne sont que des balises de géolocalisation pour qu'on puisse être cibler par le téléporteur... Ça ne permet pas de téléporter qu'une seule personne, mais des choses plus grosses. J'ai lu un vieux rapport du SGC où ils ont téléportés un building entier avec. On pose une puce sur chaque camion. On attend qu'ils partent et on demandent à les téléporter dans un lieu sécurisé. On sauve tout les prisonniers et en plus on s'offre une diversion pour entrer dans la base vue que tout le monde va courir après deux camions fantômes. T'en dis quoi ?"
Plume était d'accord, ce qui permit à Aynira de passer à la suite en contactant Natalie :
"Tu peux prévenir la Zone 51 qu'ils vont avoir de la visite ? On va poser deux puces sur les camions remplit de prisonniers et leurs geoliers. Quand ils seront à bonne distance, offre leur un voyage express."
Tout était normalement prêt, il ne restait plus qu'à passer à l'action. La Narisienne donna une des puces à Plume et s'approcha d'un des camions en profitant de la végétation et des débris. Il n'y avait plus qu'à poser la petite puce quelque part dur le camion, de préférence dans un endroit où elle ne bougera pas...
Aussi furtivement que possible, les deux femmes se rapprochèrent des camions. Pendant ce temps, les prisonniers continuaient à sortir du bâtiment. Au total, il devait y en avoir une bonne cinquantaine. Même en se rapprochant au plus prés, il allait rester aux deux extraterrestres une dizaine de mètres avant d’arriver au camion.
Les gardes regardaient dans la direction des prisonniers et ne les verraient sans doute pas, mais les chauffeur étaient resté à leur postes et pouvaient avoir un peu plus de chance.
Soudain, la voix paniquée de leur opératrice raisonna dans leurs oreillette.
« - Les filles, c’est pas pour vous presser, mais j’ai l’impression que les états unis n’ont pas l’intention de récupérer leurs installations. j’ai un lancement depuis la mer qui viens d’avoir lieu. Vous avez dix missiles Tomahawk qui fonce dans votre direction. Impact dans un peu plus d’une minutes. »
Ce qu’elles ne pouvaient pas savoir, c’est que l’apparition d’Aeryn dans le bureau ovale avait totalement paniqué son occupant légitime. Après avoir consulté ses généraux quelques minutes, il avait ordonné à l’USS Illionois, sous marin de classe Virginia de « montrer à ses foutus bridés ce dont les américains sont capables ». Si les missiles n’étaient pas équipés d’ogives nucléaires, c’était tout de même quatre tonnes et demi d’explosif polymérisé qui fonçait à présent sur l’île paradisiaque.
Aynira proposa de poser les puces dont elles disposaient sur les camions pour les faire téléporter avant qu'ils n'arrivent aux avions. C'était un bon plan qui permettait de libérer les prisonniers sans trop de casse alors Plume acquiesça et se prépara à intervenir. Les deux femmes commencèrent à se rapprocher en tentant de ne pas faire trop de bruit mais il devint vite évident qu'il y aurait une bonne partie du terrain à découvert. Si les gardes escortant les prisonniers n'étaient pas un problème, il n'en était pas de même pour les chauffeurs.
"Il faut détourner l'attention des conducteurs. Je vais les contourner et créer une diversion. Quand ils se tourneront de mon côté, tu fonces !"
Elle n'attendit pas la réponse d'Aynira. De toute façon, elles n'avaient plus le temps de polémiquer. Les prisonniers arrivaient rapidement et leur fenêtre d'action allait se trouver vite réduite. Alors qu'elle n'était qu'à mi-chemin, la voix de Davis se manifesta, paniquée, dans son oreillette. Des missiles se dirigeaient vers l'île. La vitesse des prisonniers n'étaient donc plus leur principal problème. Accélérant l'allure, Plume gagna la position opposée à Aynira et saisit ses armes, une dans chaque main. Là, elle se mit à frapper sur le poteau soutenant un grillage non loin. Le choc du métal, espérait-elle, résonnerait suffisamment pour attirer l'attention de son côté de l'île.
Le plan se mit en place, mais le terrain devenait exposé juste sur les derniers mètres, empêchant toute tentative de poser furtivement les puces sur les véhicules. Plume eut l'idée d'une diversion. La Narisienne n'aimait pas trop ça, ne sachant pas si les Chinois avaient d'autres troupes dans le coin qui revenait d'une quelconque patrouille et qui avait échappée à leur reconnaissance, mais il n'y avait pas vraiment d'autres solutions :
"D'accord, mais..."
Elle partit avant même qu'elle ait eut le temps de finir sa phrase, voulant lui conseiller de ne faire que la diversion et rien d'autre. L'impulsivité de Plume avait parfois ses avantages, mais dans ce genre de cas, à deux contre toute une armée, il fallait être méthodique et réfléchit. C'est alors que la voix de Davis se fit entendre, paniquée, indiquant les Américains avaient décidés de répondre à l'assaut par la force. Un assaut pour reprendre la base ? Non juste une pluie de missile de croisière pour transformer l'île en cratère fumant.
Pas le temps pour les superplans qui se déroulent sans accroc, l'heure était à l'urgence.
Elle attendit que Plume fasse sa diversion, prête à exploser des records de vitesse. Une fois l'attention des conducteurs attirés ailleurs, elle traversa l'espace à découvert à toute jambe, et atteignit le premier camion, posant la puce dans la zone arrière où seraient installés les prisonniers. Un coin des longues banquettes pour éviter tout contact non désiré avec une semelle. Sans s'arrêter, elle se dirigea vers le second et fit exactement pareil.
Est-ce qu'elle avait été repérée ? En théorie non. Les chauffeurs regardaient ailleurs vers un grillage et les soldats avaient leurs prisonniers à gérer. Ils étaient peut-être armés et agressif dans leur voix, mais contre une cinquantaine de personnes qui n'a plus grand chose à perdre, il ne fallait pas vraiment baisser sa garde. Aussi vite qu'elle était apparue, la Narisienne repartit vers la végétation et s'éloigna des bâtiments. Il fallait qu'elle retrouve Plume et mettre autant de distance que possible entre elles et les bâtiments qui avaient de grosses cibles sur la tête :
"Les puces sont posées. Quand tout le monde est à bord, téléporte tout le monde. On se retrouve au point d'arrivée".
Lâcha-t-elle dans le micro à destination de Plume et de Davis. Les Chinois allaient rapidement être au courant que les missiles étaient en route. Ils avaient une sacrée force de frappe dans les parages. Un peu idiot de penser qu'ils n'avaient rien pour les protéger. Avec la panique les prisonniers allaient sans doute être embarqués le plus vite possible dans les camions qui allaient démarrer en trombe... En partant du principe qu'ils ne laissent personne sur place....
Les prisonniers furent évacué rapidement mais sans précipitation. Si les soldats savaient que la mort volait vers à plusieurs fois la vitesse du son, ils ne le montraient absolument pas. La diversion de Plume fut efficace et plusieurs soldats partirent dans sa direction. Poser les balises ne fut qu’une formalité et Aynira put retourner dans sa cachette sans être réellement inquiété.
Pour Plume s’était une autre histoire. Trois soldats chinois étaient parti dans sa direction pour identifier l’origine du bruit suspect. Elle n’eut que quelque secondes pour se dissimuler mais restait dans une position précaire.
« - Trente secondes avant impact. Aeryn a fait décoller les drones. Ça va erre court pour l’interceptionn...»
Vingt secondes, les camions démarrent. Dix… un soldat remarque la jeune femme et braque son arme dans sa direction en hurlant des mots incompréhensibles. Cinq… Un flash lumineux… les camions disparaissent. Les soldats ouvrent le feu par réflexe sur la seule cible encore disponible mais les deux femmes sont déjà ailleurs.