Maison blanche

Aeryn grimaça lorsque sa tête heurta le sol mais elle fit de son mieux pour rester totalement immobile. Lorsqu'on lui cria de ne pas bouger, elle dut retenir un soupire d'exaspération.

"Et comment voulez-vous que je bouge avec vos gorilles sur moi ? Je vous ai dit que je n'étais pas armée, pas la peine de me sauter dessus comme ça ! D'ailleurs, je préfère vous prévenir, messieurs, je suis une femme mariée et mon époux risque fort de ne pas apprécier la situation. Si vous pouviez me laisser me relever j'apprécierai grandement !"

Les trois hommes particulièrement costauds, elle devait bien l'avouer, la remirent sur ses pieds mais maintinrent fermement ses bras dans son dos. L'irlandaise se laissa faire en grimaçant.

"Vous me faites mal !"

Puis, elle reporta son attention sur la femme tenant l'arme.

"Dites au président que Aeryn Sincet demande à lui parler s'il vous plaît. S'il ne me reçoit pas c'est que votre dirigeant est un fou !"

Il y avait bien peu de chance pour que le rouquin qui était malheureusement à la tête du pays n'accède à sa demande mais, peut-être pourrait-elle avoir un autre interlocuteur, plus raisonnable, qui accepterait de l'écouter, … Alors qu'elle attendait une réponse, une voix à l'intérieur de la jeune femme lui criait qu'elle était bien trop naïve, …

Aeryn se laissa passer des menottes en plastique et guider au sous sol dans une pièce vide où on la laissa seule. La jeune femme soupira en regardant autour d'elle. Elle doutait de trouver quoi que ce soit d'utile, surtout avec les mains dans le dos mais les vieux réflexes avaient la vie dure. Après quelques minutes, la porte s'ouvrit sur un homme familier.

"Je me souviens de vous monsieur Kent et je suis contente de vous voir. Je me doute qu'il n'a pas dû apprécier mais il refusait mes appels et la situation est grave. Vous savez ce qui se prépare n'est-ce pas ? Ce sera le début de la troisième guerre mondiale. Je ne peux pas laisser faire ça."

Aeryn planta ses yeux dans ceux de son ancien collègue.

"Avez-vous un quelconque poids auprès de lui ? Ou de la flotte du Pacifique ?"

Si c'était la cas, alors il était peut-être possible de tirer profit de l'isolation du président. En brouillant les communications depuis le bunker, Kent pouvait parler au nom du président et stopper l'attaque en marche avant qu'il ne soit trop tard. Dans le cas contraire, si elle n'avait pas d'autres choix, Aeryn mettrait ses dires en application et userait de la téléportation pour avorter l'impact des deux flottes et révèlerait ainsi l'existence de technologie bien plus avancée que ce que les habitants de la Terre connaissaient.

"Pouvez-vous m'ôter ces menottes ? Elle sont trop serrées et me font mal."

Il était peu probable qu'il en ait le droit mais, qui ne tentait rien, … 

Aeryn secoua la tête en soupirant.

"Comment on peut être aussi con ?"

Mais ce n'était pas à elle de refaire le monde. Cependant, d'après les sous entendus de Kent, c'était à elle et au JPS de le sauver. Le Service de Défence de la Terre n'avait pas que des menaces extra-terrestres à gérer.

"Et avec des décisions aussi stupides, n'y a-t-il pas moyen de le démettre de ses fonctions ?"

Mais l'irlandaise en doutait fortement. Dans le cas contraire, elle espérait que cela aurait déjà été fait depuis longtemps. La politique était tellement absurde la plupart du temps, et ceux qui la pratiquaient ne pensaient le plus souvent qu'à leur profits personnels, malheureusement. Dans tous les cas, elle ne servait plus à rien ici.

"Preston ? Si vous m'écouter toujours, c'est le moment de me ramener s'il vous plaît."

Elle avait continué de regardé Kent en prononçant ces mots mais l'ancien membre du SDT devait se douter qu'elle ne lui parlait pas à lui. Sans se soucier des caméras de surveillances qui pourraient filmer la téléportation, la jeune femme attendit que l'on accède à sa requête. De toute façon, le monde connaîtrait sans doute bientôt l'existence d'une telle technologie…