Quand il s’excusa, Nadja secoua la tête en souriant. Il mettait le doigt sur le point qu’elle essayait de souligner.
« - Tu n’as pas à t’en vouloir. Tant que je me souviens d’eux, ils sont encore un peu là, avec moi. »
Elle le laissa réfléchir tranquillement à sa situation espérant qu’il continuerait à parler. Il reprit finalement la parole en lui confiant son envie de souffrir. Elle était passé par là, comme elle le lui avait dit et ne pouvait guère lui jeter la pierre.
« - Pas le truc le plus sain auquel je puisse penser, non. Mais j’ai vu un ou deux endroits de ce type sur la station ou on a récupéré Prius. Tu pourras toujours me payer un verre là-bas au retour. On verra bien ce qu’il s’y passe. »
Elle écouta la suite patiemment. Entre les quelques bribes lâchées par le pilote et ce que lui avait raconté Prius, Nadja avait reconstituée cette partie de l’histoire. L’entendre vocalisée ainsi n’était cependant pas facile et elle lui serra la main autant pour le réconforter que pour l’encourager.
« - Je pense qu’il t’aide parce qu’il en pince un tantinet pour toi. Je suis d’ailleurs un tout petit peu jalouse… Je comprends que tu ais peur de replonger, mais il est là pour t’en empêcher et moi aussi. Et puis tu as conscience du problème. Ça fait une grosse différence. »
La dernière question était bien plus complexe qu’il ne le pensait sans doute et elle opta pour la franchise pure et dure.
« - Non, elle ne disparaît pas. Elle s’atténue avec le temps, bien sûr, mais elle sera toujours là. Tu vas juste apprendre à la gérer. Tu te souviens de ma grand-mère ? Cette fillette qui me ressemblait tant. Quand je l’ai vu, j’ai vu ma petite sœur. Elle venait de se marier quand elle est morte. Elle voulait que je sois la marraine de leur bébé qui allait naître. Tout m’est revenue dans la figure à ce moment-là et il m’a fallu un peu de temps pour me remettre la tête droite. Mais ça ne m’empêche pas de chérir chaque souvenir que j’ai d’elle, y compris la robe ignoble que j’ai dû porter à son mariage. Ça fait partie de moi, de ma vie et je me rappelle pourquoi je l’aimais tant. Tu comprends ? »
Elle écrasa une nouvelle larme et l’attira contre elle autant pour le réconforter que de profiter de sa présence. Finalement, elle se leva et l’amena vers leur chambre.
« - Allonge toi et ferme les yeux. Si tu vois arriver ce souvenir, tu vas essayer de te concentrer sur autre chose. N’importe quoi. Un bon souvenir avec elle par exemple. Et essaye de te laisser aller. N’ai pas peur de t’endormir, je serai juste à côté. Stella, si tu pouvais nous mettre un bruit de vague, s’il te plait. »
Le bruit de la mer emplit soudain la pièce et Nadja sourit. Elle récupéra un peu d’huile de massage dans leur chevet et se mit à lui malaxer le dos, le cou, les bras. Le savoir perdu dans les souvenirs d’une autre lui grattait l’arrière de la tête mais elle rangea sa jalousie dans un coffre et s’installa dessus. Ça n’était vraiment pas le moment de penser à ca.
« - Tu n’as pas à t’en vouloir. Tant que je me souviens d’eux, ils sont encore un peu là, avec moi. »
Elle le laissa réfléchir tranquillement à sa situation espérant qu’il continuerait à parler. Il reprit finalement la parole en lui confiant son envie de souffrir. Elle était passé par là, comme elle le lui avait dit et ne pouvait guère lui jeter la pierre.
« - Pas le truc le plus sain auquel je puisse penser, non. Mais j’ai vu un ou deux endroits de ce type sur la station ou on a récupéré Prius. Tu pourras toujours me payer un verre là-bas au retour. On verra bien ce qu’il s’y passe. »
Elle écouta la suite patiemment. Entre les quelques bribes lâchées par le pilote et ce que lui avait raconté Prius, Nadja avait reconstituée cette partie de l’histoire. L’entendre vocalisée ainsi n’était cependant pas facile et elle lui serra la main autant pour le réconforter que pour l’encourager.
« - Je pense qu’il t’aide parce qu’il en pince un tantinet pour toi. Je suis d’ailleurs un tout petit peu jalouse… Je comprends que tu ais peur de replonger, mais il est là pour t’en empêcher et moi aussi. Et puis tu as conscience du problème. Ça fait une grosse différence. »
La dernière question était bien plus complexe qu’il ne le pensait sans doute et elle opta pour la franchise pure et dure.
« - Non, elle ne disparaît pas. Elle s’atténue avec le temps, bien sûr, mais elle sera toujours là. Tu vas juste apprendre à la gérer. Tu te souviens de ma grand-mère ? Cette fillette qui me ressemblait tant. Quand je l’ai vu, j’ai vu ma petite sœur. Elle venait de se marier quand elle est morte. Elle voulait que je sois la marraine de leur bébé qui allait naître. Tout m’est revenue dans la figure à ce moment-là et il m’a fallu un peu de temps pour me remettre la tête droite. Mais ça ne m’empêche pas de chérir chaque souvenir que j’ai d’elle, y compris la robe ignoble que j’ai dû porter à son mariage. Ça fait partie de moi, de ma vie et je me rappelle pourquoi je l’aimais tant. Tu comprends ? »
Elle écrasa une nouvelle larme et l’attira contre elle autant pour le réconforter que de profiter de sa présence. Finalement, elle se leva et l’amena vers leur chambre.
« - Allonge toi et ferme les yeux. Si tu vois arriver ce souvenir, tu vas essayer de te concentrer sur autre chose. N’importe quoi. Un bon souvenir avec elle par exemple. Et essaye de te laisser aller. N’ai pas peur de t’endormir, je serai juste à côté. Stella, si tu pouvais nous mettre un bruit de vague, s’il te plait. »
Le bruit de la mer emplit soudain la pièce et Nadja sourit. Elle récupéra un peu d’huile de massage dans leur chevet et se mit à lui malaxer le dos, le cou, les bras. Le savoir perdu dans les souvenirs d’une autre lui grattait l’arrière de la tête mais elle rangea sa jalousie dans un coffre et s’installa dessus. Ça n’était vraiment pas le moment de penser à ca.