Mei ne s'attendait pas ce que Nadja lui demande pourquoi elle avait rejoint l'armée à ce moment-là. Elles n'avaient effectivement jamais abordé le sujet. Elle décida cependant de ne pas lui raconter toute l'histoire et de se contenter de l'essentiel. Le reste viendrait un autre jour.
« C'est vrai, on n'en a jamais parlé. Pour faire court, l'armée a été pour moi un moyen d'atteindre mon objectif de devenir médecin. Et si cela ne tenait qu'à moi, j'exercerai désormais dans le civil. » dit-elle en haussant les épaules.
D'où sa remarque ce matin, car son engagement arrivait à terme et qu'elle avait effectué toutes les années de service qu'elle devait à son armée d'origine et un peu plus même. Elle grimaça à la phrase suivante.
« Si tu me disais que cela ne te faisait rien de tuer, surtout pour la première fois, je m'inquièterais pour ton état mental. Il est tout à fait normal que cela soit perturbant. Ne rien ressentir en revanche l'est beaucoup moins. » fit-elle.
Elle répétait cela inlassablement à tous ceux qui venaient lui parler de ce genre de choses et qui s'interrogeaient sur les sentiments qu'ils éprouvaient dans ce genre de situations.
Elle constata qu'encore fois, le fait de dire qu'elle n'avait pas à être armée agaçait Nadja, mais il n'y eut pas de mise au point brutale comme ce matin. Elle attendit puis écouta son amie jusqu'au bout de ses explications.
« Ce n'est pas que tu ne comprends pas, mais que tu oublies un détail crucial. À ton époque, vous êtes est en guerre depuis des lustres au niveau galactique, alors qu'ici et maintenant, le monde est globalement en paix depuis un bon moment. J'entends par là qu'il n'y a pas de conflits à l'échelle planétaire et qu'aucune menace sérieuse ne plane. Ce n'est pas pour autant que tout le monde s'entend à merveille et qu'il n'y a pas de guerres, mais elles sont circonscrites à certains pays. Nous n'avons donc pas du tout le même rapport au combat que toi, ni le même impératif d'être tous formés et aptes à nous défendre en toutes circonstances et en permanence. » commença-t-elle.
Puis elle décida de lui expliquer plus précisément ce qu'il en était dans le cas particulier du personnel médical.
« En tant que médecin militaire, je suis considérée comme personnel non combattant, comme les civils, selon les règles d'engagement en vigueur dans le monde et que les pays respectent pour la plupart et de manière générale. En tant que tel, je ne suis pas obligée d'être armée et si je le suis, je ne peux me servir de mon arme que pour me défendre ou défendre mes patients. Si je le fais dans un autre cadre, je suis automatiquement considérée comme combattant, au même titre que les autres soldats et je perds la protection qu'est censée me conférer le statut de non combattant. Mais les choses changent. Les personnels médicaux sont désormais presque systématiquement armés sur le terrain et ils évitent aussi de porter des écussons les identifiant comme personnel médical dans certains conflits, car sinon, ils sont spécifiquement visés et en priorité par les belligérants qui ne reconnaissent ni n'appliquent les conventions internationales en vigueur. On pourrait d'ailleurs considérer que c'est le cas pour nos missions extraplanétaires, même si je peux porter mes écussons de médecin sans problème, puisque les peuples que nous rencontrons ignorent leur signification et me considèreront comme un ennemi, quoi qu'il arrive. »
Elle espérait que tout cela donnerait une meilleure idée à Nadja de ce qu'il se passait ici et qu'elle comprendrait ainsi mieux pourquoi les choses étaient ce qu'elles étaient.
Elle sourit à sa dernière remarque.
« Oh oui, ça promet de bons moments en perspective, vu comment ça se passe déjà pendant les entraînements sportifs... Et je n'ai pas vraiment hâte, comme tu dois t'en douter. » dit-elle en soupirant.
« C'est vrai, on n'en a jamais parlé. Pour faire court, l'armée a été pour moi un moyen d'atteindre mon objectif de devenir médecin. Et si cela ne tenait qu'à moi, j'exercerai désormais dans le civil. » dit-elle en haussant les épaules.
D'où sa remarque ce matin, car son engagement arrivait à terme et qu'elle avait effectué toutes les années de service qu'elle devait à son armée d'origine et un peu plus même. Elle grimaça à la phrase suivante.
« Si tu me disais que cela ne te faisait rien de tuer, surtout pour la première fois, je m'inquièterais pour ton état mental. Il est tout à fait normal que cela soit perturbant. Ne rien ressentir en revanche l'est beaucoup moins. » fit-elle.
Elle répétait cela inlassablement à tous ceux qui venaient lui parler de ce genre de choses et qui s'interrogeaient sur les sentiments qu'ils éprouvaient dans ce genre de situations.
Elle constata qu'encore fois, le fait de dire qu'elle n'avait pas à être armée agaçait Nadja, mais il n'y eut pas de mise au point brutale comme ce matin. Elle attendit puis écouta son amie jusqu'au bout de ses explications.
« Ce n'est pas que tu ne comprends pas, mais que tu oublies un détail crucial. À ton époque, vous êtes est en guerre depuis des lustres au niveau galactique, alors qu'ici et maintenant, le monde est globalement en paix depuis un bon moment. J'entends par là qu'il n'y a pas de conflits à l'échelle planétaire et qu'aucune menace sérieuse ne plane. Ce n'est pas pour autant que tout le monde s'entend à merveille et qu'il n'y a pas de guerres, mais elles sont circonscrites à certains pays. Nous n'avons donc pas du tout le même rapport au combat que toi, ni le même impératif d'être tous formés et aptes à nous défendre en toutes circonstances et en permanence. » commença-t-elle.
Puis elle décida de lui expliquer plus précisément ce qu'il en était dans le cas particulier du personnel médical.
« En tant que médecin militaire, je suis considérée comme personnel non combattant, comme les civils, selon les règles d'engagement en vigueur dans le monde et que les pays respectent pour la plupart et de manière générale. En tant que tel, je ne suis pas obligée d'être armée et si je le suis, je ne peux me servir de mon arme que pour me défendre ou défendre mes patients. Si je le fais dans un autre cadre, je suis automatiquement considérée comme combattant, au même titre que les autres soldats et je perds la protection qu'est censée me conférer le statut de non combattant. Mais les choses changent. Les personnels médicaux sont désormais presque systématiquement armés sur le terrain et ils évitent aussi de porter des écussons les identifiant comme personnel médical dans certains conflits, car sinon, ils sont spécifiquement visés et en priorité par les belligérants qui ne reconnaissent ni n'appliquent les conventions internationales en vigueur. On pourrait d'ailleurs considérer que c'est le cas pour nos missions extraplanétaires, même si je peux porter mes écussons de médecin sans problème, puisque les peuples que nous rencontrons ignorent leur signification et me considèreront comme un ennemi, quoi qu'il arrive. »
Elle espérait que tout cela donnerait une meilleure idée à Nadja de ce qu'il se passait ici et qu'elle comprendrait ainsi mieux pourquoi les choses étaient ce qu'elles étaient.
Elle sourit à sa dernière remarque.
« Oh oui, ça promet de bons moments en perspective, vu comment ça se passe déjà pendant les entraînements sportifs... Et je n'ai pas vraiment hâte, comme tu dois t'en douter. » dit-elle en soupirant.