Tout ça avait été qu'une énorme erreur. Il le savait, il l'avait su au moment de la commettre, et là tout de suite, il n'osait pas ouvrir les yeux pour l'affronter.
Il pourrait très bien rester comme ça, les yeux clos, faisant toujours mine de dormir, comme si de rien était, et repousser de quelques minutes l'échéance de l'affrontement avec la dure vérité.
En voilà une sacrée bonne idée !
Il pourrait même rester comme ça toute la journée, personne n'allait s'en rendre compte non ?
Pourtant quelque chose dû le trahir car il y eu un bruissement sur sa droite suivi d'une voix.
" Alors t'es réveillé ? "
Il la reconnu aussitôt cette voix rocailleuse et la surprise de l'entendre lui fit ouvrir les yeux direct.
Bon, il était grillé.
Noa fut tout d'abord ébloui par la lumière qui baignait la pièce et le mal de tête qui lui fracassait le crâne accentua la douleur visuelle. Il ferma les yeux puis les rouvrit doucement. Tout était flou, pourtant il savait parfaitement où il était: sur un lit dans l'hôpital civil de Colorado Spring. Son corps et son esprit étaient tout engourdi par un mélange d'alcool et de morphine, pourtant il réussi à tourner la tête à droite. La silhouette qui était à son chevet devînt petit à petit plus nette. C'était un immense type baraqué au crane rasé d'environ quarante ans. Son air patibulaire, son visage carré et marqué mangé par une barbe grisonnante de trois jours n'inspirait pas la sympathie. Il portait une lourde veste en cuir noir ouverte sur un débardeur noir sur lequel on pouvait voir une tête de mort avec deux pistons en guise de cornes. L’emblème était surmonté de l'inscription " Iron Order Colorado MC ". Son cou massif était tatoué d'un mystérieux "1%" à côté d'une longue cicatrice qui courrait jusque sur son buste.
" Qummesstttuffouula... ???" marmonna Noa, mais sa bouche était si pâteuse et ses lèvres tellement sèches que son interlocuteur ne comprit pour ainsi dire rien.
Le néo-zélandais se racla la gorge puis répéta.
" Ques-tu-fous-là ? "
Le type sourit alors en coin, ce qui avait tendance à augmenter sensiblement son capital sympathie.
" Je voulais pas laisser le gamin tout seul, il t'a veiller toute la nuit. "dit-il en désignant d'un mouvement de menton l'autre bout de la pièce. " Avec les gars, on s'est relayés, ils sont dans la salle d'attente en train de vider la machine à café " continua t-il.
Noa leva la tête et suivi le regard pour voir David en train de dormir sur une chaise. Ses habits étaient déchirés et tachés et se dégageait de lui une forte odeur d'alcool.
Le néo-zélandais laissa alors aller ses yeux pour la première fois vers ses jambes. La gauche était immobilisée par une lourde attelle. Étrangement, il ne sentait rien. On lui avait surement donné une bonne dose de calmant, peut-être était-ce d'ailleurs pour ça qu'il se sentait aussi cotonneux. Ça, ou l’alcool qu'il avait probablement encore dans son sang.
" Alors elle est pétée ? " demanda t-il au motard.
" Tu te souviens même pas de ce que le doc t'as dit ? "
Noa tourna la tête vers lui d'un air désolé en hochant négativement la tête.
" Fracture du tibia. Tu vas être immobilisé pendant au moins 45 jours. "
Noa grogna en laissant retomber sa tête sur l'oreiller.
Quelle plaie ! Il n'avait qu'une envie, c'était fermer les yeux pour oublier cet événement humiliant. Heureusement que Sarah était partie pour quelques jours et que Emy avait passé la nuit chez sa meilleure amie. Enfin, il faut dire que si l'une ou l'autre avait été là, rien de tout cela ne se serait produit. Si Sarah ou Emy avaient été là, il se serait pas allé boire un verre au Fat Daddy's Pub. Il ne serait pas tombé sur David qui finissait son service et qui venait de payer deux tournées aux gars du MC de Colorado Spring. Et il ne se serait pas joint à leur table, faute d'avoir mieux à faire de sa soirée. La suite, c'était sur, la suite des événements n'aurait jamais eu lieu si Sarah ou Emy avaient été là.
Soudain, une pensée lui traversa l'esprit et lui fit l'effet d'un électrochoc.
" Pat, il est quelle heure ? " demanda Noa en s'adressant au type baraqué.
" 7h57 "
" MMEEERRDDEE ! " lâcha Noa en se mordant la lèvre inférieure et en roulant les yeux. " Tu sais où est mon portable ? " demanda t-il en regardant autour de lui d'un air paniqué.
" Tu te rappelle pas ? Il a explosé dans l'accident. " lui appris le fameux Pat.
" Files-moi le tiens ! "
Pat hésita puis lui tendit son téléphone, un vieux machin à clapet et à touches.
Noa composa alors le numéro du standard du JPS. Il donna son code d'identification et lorsqu'il patientait, Pat lui demanda ce qu'il faisait.
" J'appelle mon patron. " répondit t-il avec un phrasé qui laissait à désirer.
" Bah t'as des couilles toi, t'es encore bourré de la veille et shooté à la morphine, t'as pas peur. " répondit Pat.
Après de longues minutes, Noa réussi à faire passer l'information qu'il était alité à l'hôpital civil de Colorado Spring suite à une fracture de la jambe. Il resta silencieux sur l'origine de la fracture et raccrocha promptement.
Quel abruti ! Aujourd'hui c'était le départ pour la mission sur Dakara. Il le savait pourtant hier soir. Il l'avait répété plusieurs fois "Je ferais mieux de rentrer, je dois me lever tôt demain,..." mais non, comme un ado il s'était laissé entraîné et la suite l'avait mené ici...
" Plus jamais je vous suis les gars, c'est fini. Des soirées comme ça, je peux pas ! " lâcha t-il.
Pat ricana.
Noa sourit en coin, mais il fallait avouer qu'il n'était vraiment pas fier. Foutre en l'air la mission sur Dakara pour une connerie comme ça !
Il pourrait très bien rester comme ça, les yeux clos, faisant toujours mine de dormir, comme si de rien était, et repousser de quelques minutes l'échéance de l'affrontement avec la dure vérité.
En voilà une sacrée bonne idée !
Il pourrait même rester comme ça toute la journée, personne n'allait s'en rendre compte non ?
Pourtant quelque chose dû le trahir car il y eu un bruissement sur sa droite suivi d'une voix.
" Alors t'es réveillé ? "
Il la reconnu aussitôt cette voix rocailleuse et la surprise de l'entendre lui fit ouvrir les yeux direct.
Bon, il était grillé.
Noa fut tout d'abord ébloui par la lumière qui baignait la pièce et le mal de tête qui lui fracassait le crâne accentua la douleur visuelle. Il ferma les yeux puis les rouvrit doucement. Tout était flou, pourtant il savait parfaitement où il était: sur un lit dans l'hôpital civil de Colorado Spring. Son corps et son esprit étaient tout engourdi par un mélange d'alcool et de morphine, pourtant il réussi à tourner la tête à droite. La silhouette qui était à son chevet devînt petit à petit plus nette. C'était un immense type baraqué au crane rasé d'environ quarante ans. Son air patibulaire, son visage carré et marqué mangé par une barbe grisonnante de trois jours n'inspirait pas la sympathie. Il portait une lourde veste en cuir noir ouverte sur un débardeur noir sur lequel on pouvait voir une tête de mort avec deux pistons en guise de cornes. L’emblème était surmonté de l'inscription " Iron Order Colorado MC ". Son cou massif était tatoué d'un mystérieux "1%" à côté d'une longue cicatrice qui courrait jusque sur son buste.
" Qummesstttuffouula... ???" marmonna Noa, mais sa bouche était si pâteuse et ses lèvres tellement sèches que son interlocuteur ne comprit pour ainsi dire rien.
Le néo-zélandais se racla la gorge puis répéta.
" Ques-tu-fous-là ? "
Le type sourit alors en coin, ce qui avait tendance à augmenter sensiblement son capital sympathie.
" Je voulais pas laisser le gamin tout seul, il t'a veiller toute la nuit. "dit-il en désignant d'un mouvement de menton l'autre bout de la pièce. " Avec les gars, on s'est relayés, ils sont dans la salle d'attente en train de vider la machine à café " continua t-il.
Noa leva la tête et suivi le regard pour voir David en train de dormir sur une chaise. Ses habits étaient déchirés et tachés et se dégageait de lui une forte odeur d'alcool.
Le néo-zélandais laissa alors aller ses yeux pour la première fois vers ses jambes. La gauche était immobilisée par une lourde attelle. Étrangement, il ne sentait rien. On lui avait surement donné une bonne dose de calmant, peut-être était-ce d'ailleurs pour ça qu'il se sentait aussi cotonneux. Ça, ou l’alcool qu'il avait probablement encore dans son sang.
" Alors elle est pétée ? " demanda t-il au motard.
" Tu te souviens même pas de ce que le doc t'as dit ? "
Noa tourna la tête vers lui d'un air désolé en hochant négativement la tête.
" Fracture du tibia. Tu vas être immobilisé pendant au moins 45 jours. "
Noa grogna en laissant retomber sa tête sur l'oreiller.
Quelle plaie ! Il n'avait qu'une envie, c'était fermer les yeux pour oublier cet événement humiliant. Heureusement que Sarah était partie pour quelques jours et que Emy avait passé la nuit chez sa meilleure amie. Enfin, il faut dire que si l'une ou l'autre avait été là, rien de tout cela ne se serait produit. Si Sarah ou Emy avaient été là, il se serait pas allé boire un verre au Fat Daddy's Pub. Il ne serait pas tombé sur David qui finissait son service et qui venait de payer deux tournées aux gars du MC de Colorado Spring. Et il ne se serait pas joint à leur table, faute d'avoir mieux à faire de sa soirée. La suite, c'était sur, la suite des événements n'aurait jamais eu lieu si Sarah ou Emy avaient été là.
Soudain, une pensée lui traversa l'esprit et lui fit l'effet d'un électrochoc.
" Pat, il est quelle heure ? " demanda Noa en s'adressant au type baraqué.
" 7h57 "
" MMEEERRDDEE ! " lâcha Noa en se mordant la lèvre inférieure et en roulant les yeux. " Tu sais où est mon portable ? " demanda t-il en regardant autour de lui d'un air paniqué.
" Tu te rappelle pas ? Il a explosé dans l'accident. " lui appris le fameux Pat.
" Files-moi le tiens ! "
Pat hésita puis lui tendit son téléphone, un vieux machin à clapet et à touches.
Noa composa alors le numéro du standard du JPS. Il donna son code d'identification et lorsqu'il patientait, Pat lui demanda ce qu'il faisait.
" J'appelle mon patron. " répondit t-il avec un phrasé qui laissait à désirer.
" Bah t'as des couilles toi, t'es encore bourré de la veille et shooté à la morphine, t'as pas peur. " répondit Pat.
Après de longues minutes, Noa réussi à faire passer l'information qu'il était alité à l'hôpital civil de Colorado Spring suite à une fracture de la jambe. Il resta silencieux sur l'origine de la fracture et raccrocha promptement.
Quel abruti ! Aujourd'hui c'était le départ pour la mission sur Dakara. Il le savait pourtant hier soir. Il l'avait répété plusieurs fois "Je ferais mieux de rentrer, je dois me lever tôt demain,..." mais non, comme un ado il s'était laissé entraîné et la suite l'avait mené ici...
" Plus jamais je vous suis les gars, c'est fini. Des soirées comme ça, je peux pas ! " lâcha t-il.
Pat ricana.
Noa sourit en coin, mais il fallait avouer qu'il n'était vraiment pas fier. Foutre en l'air la mission sur Dakara pour une connerie comme ça !