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Sous le soleil des tropiques

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Zander grogna.  Le réveil allait être dur. Il y avait trop de lumière à son goût et sa tête lui faisait un mal de chien. Il avait probablement oublié de l'éteindre avant de sombrer dans le sommeil après avoir regagné ses quartiers.

« Stella, tu peux éteindre la lumière, s'il te plaît ? »


Mais sa demande resta lettre morte et son IA ne daigna même pas lui répondre. Il allait devoir le faire lui-même.

Il se retourna et ouvrit les yeux pour se retrouver face à… la dernière personne qu'il s'attendait à voir dans son lit. Il se redressa brusquement. Trop. Il se prit la tête en les mains et attendit que le vertige passe. Il avait l'impression qu'un orchestre au grand complet jouait sous son crâne.

« Stella ? »

Mais encore une fois, il n'obtint que le silence. Il se forca à se lever et regarda autour de lui. Non, il n'était vraiment pas à bord de son vaisseau, d'où la luminosité. Il enfila un peignoir posé non loin et s'approcha de la fenêtre. Il entrouvrit le rideau pour regarder dehors, ce qu'il regretta aussitôt et poussa un juron.

Il décida d'attendre deux minutes avant de retenter l'expérience pour voir il était. Il se laissa tomber dans le fauteuil le plus proche. Que s'était-il passé au juste ? Une partie semblait assez évidente, pensa-t-il en regardant le lit. Il secoua doucement la tête et grimaça. Encore une mauvaise idée.

Il se souvenait d'une boîte de cookies, de bières… puis plus rien, le trou noir. Il attrapa un verre d'eau qu'il avala d'un trait. Il mourrait de soif. L'un des effets secondaire de la... pourpraline. Voilà qui éclairait un peu les choses.

Mais c'était pourtant la première fois que quelque chose de pareil lui arrivait. Les lendemains très difficiles, le mal de crâne carabiné... ça oui, mais ne se souvenir de rien ? Non. Peut-être était-ce une interaction avec l'alcool terrien qu'il avait bu avant ? Enfin, pour l'instant, ce mystère était le cadet de ses soucis. Il était plus urgent de trouver où il était et surtout ce qu'il avait fait.

Cela expliquait aussi le silence de son IA. Il avait dû vouloir faire quelque chose que son vaisseau désapprouvait et lui avait forcé la main. Maintenant, elle lui faisait payer. Elle ne dirait rien tant qu'il n'aurait pas trouvé tout seul dans quel pétrin il s'était fourré. Il soupira.

Il se leva à nouveau et rouvrit le rideau. Le paysage était magnifique : plage, océan, arbres majestueux et montagnes. Il savait maintenant où il était. Au moins, ce n'était pas un trou perdu peu recommandable...


« Bienvenue à Celestia, le paradis de la galaxie... » dit-il doucement en se rasseyant.

Mais quelque chose lui disait que les lieux allaient bientôt se transformer en enfer.

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Le mouvement près d’elle fit lentement émerger Nadja. Puis une brise agréable et chaude vint caresser son dos nu et la fit grogner de plaisir. Le son des vagues s’écrasant lentement sur la plage en contrebas la berçait agréablement et elle se demanda si elle n’allait pas profiter un peu plus de la matinée.

Brise… vagues…

Elle se redressa en sursaut ce qui lui envoya une boule de feu dans la crane. Mais qu’est-ce qu’elle avait bien put boire ? Elle avait un gout affreux dans la bouche, des aiguilles chauffées à blanc qui vrillaient son cerveau et des douleurs intimes qui… oh… Bon, ça faisait longtemps.

Avec qui avait-elle bien pu passer la nuit ?

Elle regarda autour d’elle et découvrit une chambre magnifique, un lit défait qui ne laissait aucun doute sur les activités qu’il avait bien pu abriter récemment et une baie vitrée devant laquelle se tenait un homme qui lui disait vaguement quelque chose.

« - Ferme ça s’te plait. »

Elle était déjà nauséeuse, pas la peine de rajouter ce foutu ciel. Elle reconnue enfin l’homme en face d’elle et ouvrit de grands yeux tout en remontant le drap.

*Alors là c’est la meilleure. Vraiment, la, tu t’es surpassée. *

Elle récupéra un peignoir posé près d’elle et le passa presque timidement en se levant. Le sol dansa un instant devant elle et elle dû prendre un instant pour combattre son malaise. Mais qu’est-ce qu’ils avaient bien pu boire. Elle se demanda un instant s’il ne l’avait pas drogué, mais il ne serait pas resté au matin dans ce cas. Et soyons honnête, le futur président Hayes n’avait pas l’air très frais non plus au petit matin.

« - Nous sommes sur Terre ? demanda-t-elle finalement en évitant de le regarder. »

Elle avait pris la journée de permission, se souvint-elle, mais sans autorisation de descente, elle allait se faire taper sur les doigts. D’un pas un peu plus assuré elle se dirigea vers une superbe corbeille de fruits disposé sur la table et en prit un au hasard. Juteux et sucré, la sensation l’aiguillonna agréablement et elle put faire le point sur la petite carte disposée devant.

« - Dites-moi que c’est une blague ! rugit-elle soudain en le tendant à son compagnon de chambre. »

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Zander soupira et ferma le rideau. Il aurait préféré continuer à observer la vue qui avait quelque chose de très apaisant, en dépit de la lumière.

« Non, nous ne sommes pas sur Terre, mais sur une planète réputée pour sa station balnéaire et être le meilleur endroit de villégiature de la galaxie. Son nom d'origine a été perdue, mais tous ceux dont elle est affublée tournent autour de la notion de paradis où chacun peut se prélasser comme il l'entend. »

Il remplit son verre avec la bouteille d'eau la plus proche et le but lentement. Il allait devoir songer à sustenter également, même s'il n'avait pas du tout faim. Mais rester l'estomac vide ne l'aiderait pas à se remettre plus vite.

Le rugissement de Nadja le fit frémir et il se recroquevilla sur son siège tout en se prenant la tête entre les mains.

« Par pitié, moins fort ! » dit-il tout en remarquant qu'elle n'avait pas abandonné le « vous », malgré la situation.

Il prit la carte qu'elle lui tendit et la fixa, sans comprendre ce qu'il y avait d'écrit dessus. Ou plutôt, son esprit s'y refusait totalement. C'était impossible.

Il se leva en silence et se dirigea vers ce qu'il pensait être le mini-bar, ce qui se révéla être le cas.

Il en sortit une bouteille et se servit un verre qu'il avala cul sec. Peu importe ce c'était. Ce n'était certainement pas la meilleure idée du moment au vu de son état, mais là tout de suite, il avait besoin de quelque chose de vraiment très fort.


« De très mauvais goût, cette blague. » lâcha-t-il.

Même ivre mort, il ne pouvait croire qu'il aurait fait un truc pareil. Il avait fait des choses pas nettes en étant ivre et c'était déjà retrouvé en cellule à cause de cela, mais ça, non jamais. Cela allait à l'encontre de tous ses principes. Pourtant, cela pouvait aussi expliquerait le silence de son IA.

Alors qu'il reprenait la bouteille pour la ranger, son regard accrocha un bracelet sur son poignet, ce qui lui fit froncer les sourcils. Il ne se trouvait pas là la veille. Il n'était pas vraiment fan de bijoux et autres broutilles de ce genre. Probablement un cadeau de bienvenue des locaux ou des autorités. Un souvenir à ce sujet tâchait de se frayer un chemin à travers les brumes d'alcool qui occupaient pour l'instant son cerveau, sans grand succès. Cela lui reviendrait sûrement le moment voulu.

Il reposa la bouteille et leva le bras, tout en fixant la carte posée devant lui.


« Tu en as un, toi aussi ? » lui demanda-t-il en désignant le bracelet.

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La description de la planète évoqua de vague souvenir chez Nadja mais un peu trop profondément enterré dans son esprit pour l’instant.
Son cri de colère eut des conséquences désagréables. Sur Zander en premier qui sembla presque se liquéfier sur son siège, et sur elle ensuite ou le cri se répercuta dans ses os et alluma des incendies un peu partout dans son corps.


« - Désolée, murmura-t-elle en s’affalant en face de lui. »

Elle le regarda se lever et ouvrir une nouvelle bouteille d’alcool. A la pensée de boire de si bon matin, son estomac fit une cabriole. Voilà bien quelque chose dont elle était incapable. Elle regarda à nouveau le carton et son cœur rata un battement. Il avait raison, c’était une blague de très mauvais gout. Ça ne pouvait être que ça, pas vrai ?
Un curieux bracelet de métal ornait le poignet de Zander et elle constata, surprise, qu’elle portait un bijou identique. Machinalement, elle tenta de l’enlever mais constata qu’il refusait de bouger.


« - C’est quoi cette merde ? Putain, c’est un vrai cauchemar cette histoire. »  

Agacée, elle se releva et passa dans la salle de bain pour prendre une longue douche brûlante. Les puissants jets d’eau lui firent un bien fou et son esprit finit par se mettre à fonctionner correctement. Des flashs de la nuit passée lui revenaient. Des moments de plaisir essentiellement. Mais aussi… un bain de minuit dans une mer délicieusement chaude (son agoraphobie disparaissait donc sous l'influence de l'alcool), des cocktails, des rires… une jolie femme dans une tenue étrange qui leur passe ces foutus bracelets. Merde c’était peut-être une des nuits les plus géniale depuis qu’elle était arrivée ici et elle était infoutu de s’en souvenir.
Elle s’enroula dans une serviette confortable et chercha des yeux ses vêtements.


« - Oh bordel ! »

Elle revint vers la pièce principale et jeta au sol une robe froissée,  blanche immaculée.

« - On l’a fait, putain, on l’a fait ! »

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Nadja confirma à Zander qu'elle aussi portait un bracelet. Quelque chose dans sa mémoire embrumée fit tilt et quelques informations lui revinrent.

« Je ne te le fais pas dire... » répondit-il.

Une fois qu'elle fut partit sous la douche, il rangea la bouteille et commanda un petit-déjeuner, même s'il avait l'impression qu'il ne pourrait rien avaler pour l'instant.

Le petit-déjeuner arriva et il réussit à dire merci au garçon d'étage qui lui faisait des grands sourires, probablement au courant de leur nouveau statut, ou peut-être parce qu'ils était probablement dans l'une des suites qui allaient bien, alors qu'il n'avait qu'une envie, lui coller son poing dans la figure et le mettre dehors à coups de pieds au derrière.

Une fois que l'importun fut parti, il en profita pour rassembler ses vêtements éparpillés un peu partout et les posa sur le lit. Puis il prit un verre de jus de fruit et sortir sur la terrasse pour respirer l'air vrai et admirer la vue et tenter d'oublier tout ce foutoir pendant quelques minutes. Peut-être qu'en plus, ça finirait de le réveiller.

En temps normal, il aurait vraiment pu apprécier l'endroit et profiter des lieux, comme les fois précédentes. Il aurait ri de la situation et pris ça avec philosophie. Ce n'était pas la première fois qu'il finissait au lit avec quelqu'un qu'il connaissait à peine après avoir bu un verre de trop. Mais il aurait vraiment préféré que cela n'arrive pas, et surtout pas avec elle. Mais là… Puis il ressentit quelque chose qui ne lui arrivait pas souvent, de la colère.

Il entendit Nadja sortir et se retourna lorsqu'il entendit rager encore une fois en jetant ce qui avait dû être une robe blanche. Il lui fallut quelques secondes pour se rappeler que c'était le genre de tenue que portaient les femmes terriennes dans ces occasions. Il s'appuya dans l'encadrement de la porte-fenêtre.


« Je sais. C'est la signification de ces bracelets. C'est un peu comme les alliances sur Terre. C'est aussi ce que représentent les deux cercles entrelacés sur la carte. » dit-il en montrant le symbole en question, sous le texte qui disait:
Nous souhaitons
Une longue vie d'amour et de fidélité aux nouveaux unis :
Nadja Cook et Zander Hayes

« Ce sont des bracelets d'union. Enfin, je crois, mais peu importe. Si je me rappelle bien, il s'agit d'une tradition du coin dont ils ont décidé de tirer profit avec les touristes. Les mariés les portent pendant un an, période au bout de laquelle ils confirment leur union ou se séparent. Je ne me rappelle plus trop le pourquoi du comment pour le moment, mais ça finira par me revenir. Et c'est aussi censé être garants de leur fidélité et leur permettre de passer du temps ensemble. La légende veut que ceux qui ne respectent subissent les foudres de la déité locale de l'amour… Enfin, le genre de blabla et de superstitions habituelles, quoi. » poursuivit-il d'une voix détachée qui ne lui ressemblait pas du tout.

Ce qui l'embêtait, c'était les bracelets eux-même. Théoriquement, ils ne devraient pas être ainsi et ils devraient être en mesure de les enlever, ce qui n'était pas le cas.

« Mais ceux-là ne ressemblent pas à ceux remis aux touristes qui veulent se marier selon les rites du coin et qu'on voit dans le guide. On dirait ceux que portent les autochtones. Oh, j'ai commandé à manger. Sers-toi. Apparemment, c'est moi qui régale. À mon tour d'aller profiter de la douche... » annonça-t-il.

Et dans un geste de colère très rare, il écrasa le verre qu'il tenait toujours à la main contre le mur, laissant transparaître sa frustration, tout en ignorant la douleur provoquée par la coupure qui en résulta. Il s'enferma dans la salle de bain et passa un long moment sous la douche, ce qui le calma un peu. Ils allaient devoir voir s'il était possible de trouver une solution à ce mic-mac avant de repartir.

Puis il finit par ressortir en silence et attrapa quelques fruits sur le plateau et une tasse d'un liquide chaud rappelant l'odeur du café terrien puis ressortit s'asseoir sur le balcon.

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Zander lui expliqua la signification des bracelets. Essentiellement un équivalent des alliances terrienne. Il avait de l’air de prendre les choses aussi mal qu’elle, plus peut être encore.

*Si tu veux me faire comprendre que je ne suis pas assez bien pour toi, c’est bon, je le savais déjà. *

Elle sursauta devant son geste d’humeur et laissa passer sans trop savoir quoi faire. Quand le verrou de la salle de bain tourna, elle se sentit inutile et un peu minable. Le petit déjeuner était alléchant mais elle n’aurait rien pu avaler. Au mur était fixé un plan de l’hôtel et elle l’étudia quelques secondes avant de trouver ce qu’elle cherchait. Elle récupéra un maillot ridiculement petit qui trainait sur une chaise et se rendit deux étages plus bas où se trouvait une piscine couverte.

Après dix longueurs, elle se sentait mieux. Dix de plus et ses muscles protestaient à l’unisson mais son esprit retrouvait un peu de sérénité. Les dix dernières furent les plus dure et elle termina dans un état second, complétement abrutie par l’effort.

Elle s’allongea un moment près du bord pour reprendre son souffle. Elle se sentait mieux, le corps purgé de la plupart des toxines de la nuit. Une sensation étrange l’envahissait lentement, cependant, et elle n’était pas sûre de comprendre ce que c’était.


« - Vous tenez une sacrée forme, fit une voix près d’elle. »

Elle ouvrit un œil pour découvrir un jeune homme dans la tenue de l’hôtel, un tas de serviette sous le bras.

« - Navré madame Hayes, je ne voulais pas vous déranger. Je ne vois pas des nageuses comme vous tous les jours.
- Merci. Je ne fais pas ce genre de chose régulièrement non plus. Mais j’ai des excès à éliminer.»


Le nom utilisé l’avait fait grincer des dents mais elle était trop épuisée pour étrangler le jeune homme en face d’elle.

« - Vous qui êtes d’ici, vous pouvez m’expliquez ça ? demanda-t-elle en montrant le bracelet. Je sais que ca symbolise mon mariage mais pourquoi je ne peux pas l’enlever ?
- Parce que vous avez opté pour un bijou local, répondit-il surpris. La plupart des touristes se contentent de copie sans effets. Purement symbolique.
- Et celui-ci produit quel genre d’effets ?
- Eh bien, ses bijoux ont été créés à une époque où les mariages arrangés étaient courants. Du coup, les époux les portaient pour faciliter leur union, les premiers temps. Ça n’est plus la même chose aujourd’hui, mais nous perpétuons la tradition. Ma femme et moix n’avons pas pu nous séparer de plus de quelques mètres, la première semaine. Comme nous n’avons pas la même physiologie, je suppose que les effets sont plus légers sur vous.
- Et il n’y a pas moyen de l’enlever ?
- Pas avant un an, non. Mais les effets diminuent avec le temps. Sauf si vous choisissez de renouveler vos vœux, bien sur.»


Elle grogna en se relevant les jambes encore un peu flageolantes.

« - Je suppose que je ferai mieux de le rejoindre alors. Merci. »

Elle revint vers la chambre en réfléchissant. Sans même s’en apercevoir, son pas se faisait de plus en plus rapide. En rentrant, elle trouva son nouveau mari dans le salon et sans comprendre ce qui lui arrivait se jeta conter lui et le sera dans ses bras.

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Zander était rentré dans la chambre et ouvert le placard. Ne trouvant pas ce qu'il voulait, il avait contacté le service d'étage qui lui avait livré cinq minutes plus tard une tenue de sport. Il éprouvait le besoin de bouger et de sortir prendre l'air. Enfin, c'était ça ou vider le mini-bar. Sortir se dépenser lui semblait préférable. Il venait de finir de se changer lorsque Nadja était revenue, certainement de la piscine.

Cette dernière se jeta dans ses bras, ce qui le surprit. Puis son esprit rua dans les brancards. Ce n'était pas normal. En dépit de la sensation de bien-être que cette étreinte lui avait fourni, il se dégagea gentiment et recula pour mettre un peu de distance entre eux.


« Voilà un changement de comportement plutôt radical. Hier, tu n'osais même pas me regarder dans les yeux et maintenant tu te jettes dans mes bras… C'est étrange. Je sais que nous avons dû passer une nuit merveilleuse, mais tout de même... » dit-il d'une voix neutre.

C'est à ce moment-là que Stella décida de se manifester.


« Désolée de vous interrompre, mais je dois vous informer que si vous voulez être rentrer dans les temps sur le JPS, il vous reste 3 heures. »

Zander se tendit en entendant son IA. Il se demandait où elle était passée et pourquoi elle était restée silencieuse tout ce temps. Même si elle faisait la tête, cela ne lui ressemblait pas et il avait trouvé cette absence pour le moins curieuse.

« C'est maintenant que tu décides d'intervenir ? Ce n'était pas possible avant ? Genre avant que l'on se fasse poser ces bracelets par exemple ? » dit-il d'une voix chargée de colère.

« J'ai essayé de te dissuader de venir ici. Mais tu as utilisé ta prérogative de capitaine et tu m'as ordonné de vous emmener ici et ne pas vous déranger jusqu'à qu'il vous reste 3 heures à passer ici. Je ne savais pas que la situation irait aussi loin, mais j'étais tenue de respecter ton ordre. Je ne peux outrepasser cette prérogative que si tu es inconscient et/ou en danger de mort. Ce qui n'était pas le cas ici. »
répondit-elle.

Il se tendit un peu plus. Il avait une furieuse envie de taper dans quelque chose encore une fois. Décidément, plus il en apprenait, pire c'était.


« J'ai besoin d'aller prendre l'air. »
lâcha-t-il en quittant la chambre, claquant la porte au passage, et désactivant son communicateur pour avoir la paix.

« C'est un comportement tout à fait inhabituel de sa part. C'est même la première fois que je le vois réagir de la sorte. Et comment dois-je vous appeler désormais ? Toujours par votre grade et votre nom ou quelque chose d'un peu plus familier est-il envisageable ? »
dit Stella à Nadja.

*****

Zander sortit et partit en petite foulées sur le circuit qu'il avait repéré un peu plus tôt sur un plan. Au bout d'une trentaine de minutes, il atteint les sources chaudes qui marquaient la moitié du circuit. Il était en nage, il avait un mal de crâne épouvantable et son corps protestait à chaque foulée. Mais au moins, cela le défoulait. C'était toujours mieux que de boire à outrance, taper dans un mur ou le personnel de l'hôtel qui lui faisait des grands sourires dès qu'il en croisait un.

Il se changea dans une cabine prévue à cet effet puis entra dans le bassin le plus isolé qu'il put trouvé. Les lieux étaient de toute façon déserts et cela lui convenait parfaitement. Il avait justement besoin d'être seul pour réfléchir un peu. Il inspira à fond et plongea. Il resta sous l'eau aussi longtemps qu'il le put avant de remonter à la surface.

Il n'avait jamais eu de relations stables avec quelqu'un. Quelques relations sporadiques de temps à autre. Il n'était pas non plus du genre à avoir une fille sur chaque station comme certains, juste des relations sans lendemain. Il n'y avait toujours eu que lui et Stella et cela lui suffisait amplement. Il n'avait besoin de personne d'autre et ne cherchait pas. Se retrouver lier de cette façon avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas vraiment était la dernière chose qu'il voulait. Pire, il savait que Nadja voyait quelqu'un d'autre en lui qu'il n'était pas. Il n'avait absolument pas la moindre idée de comment gérer tout ça. Il n'avait qu'une envie, prendre ses jambes à son cou et partir à l'autre bout de la galaxie pour retrouver sa petite vie tranquille en solitaire et sans attache.

Il se mit sur le dos, se laissant porter par l'eau tout en écoutant les bruits environnants et les vagues roulant au loin… Voilà quelque chose qui était apaisant...

Au bout d'une heure, il sortit de l'eau et reprit tranquillement le chemin de l'hôtel, pas pressé d'y arriver, mais légèrement plus calme.

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Se sentant soudain un peu idiote, nichée dans les bras du pilote, Nadja lui fut gré qu’il se dégage assez rapidement, même si ça blague sur la nuit précédente lui donna envie de le passer par la fenêtre. Elle se sentait déjà bien assez humiliée comme ça sans qu’il en rajoute.

« - Je sais… c’est… ce foutu bracelet. Ça joue avec nos émotions. Un gars m’a expliqué ça à la piscine… Ça nous oblige a être ensemble. Et la je l’ai pris en plein en remontant. Si ça dure un an, ça va être invivable. »

Stella les interrompit et les ramena à la réalité. Il était temps de rentrer… Ou pas. Zander, toujours aussi énervé, sorti en claquant la porte, la laissant seule une fois de plus. Seule avec une IA réprobatrice…


« - Tu peux m’appeler Nadja, ça ira très bien. On a vraiment déconné hier soir, hein ?
- Je ne peux pas vous contredire sur ce sujet. »


Elle pouvait jurer tout son saoul, il allait falloir assumer cette situation ridicule maintenant. Elle se servit un nouveau verre de jus de fruit puis retourna se doucher rapidement pour enlever l’odeur de piscine de sa peau. En sortant un nouveau problème, plus trivial se posa.

« - Stella, par hasard, tu ne saurai pas ou sont mes vêtements ? Ceux que j’avais hier soir en arrivant.
- Ils sont ici… mais plus vraiment en état d’être porté, j’en ai peur. Votre première étreinte à été plutôt…
- Je ne veux pas le savoir ! Le prend pas mal, mais la j’ai vraiment pas besoin de ça.
- Je pense que je comprend. Voulez vous que je passe commande de vêtements à la réception de l’hôtel ?
- Ca me semble nécessaire oui. Merci Stella. »


Une demi heure plus tard, on lui livrait de quoi se vêtir correctement ; un pantalon de cuir, un tchirt rouge sans manches et une veste boléro en cuir léger.

« - Bon choix. Merci. »

Elle s’habilla tout en continuant à s’hydrater tout en attendant son… mari. Il allait lui falloir du temps pour s’y faire.

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Malgré un mal de tête carabiné et ses muscles endoloris, Zander profita du trajet de retour qui lui parut bien plus, et trop, court  par rapport à l'aller. En d'autres circonstances, il aurait vraiment aimé avoir le temps de pouvoir explorer les lieux. Il avait, par le passé, transporté quelques clients voulant restés discrets sur leurs déplacements, mais il avait toujours était confiné dans la zone réservé aux employés. Elle avait son charme et de chouettes installations, mais cela ne valait clairement pas le côté des clients.

Il finit par atteindre l'hôtel, mais il lui fallu cinq bonnes minutes pour y rentrer et affronter les sourires du personnel. Il fit un nouveau détour par la boutique pour se procurer un autre T-shirt et se prépara à remonter, ce dont il n'avait pas du tout envie.

Arrivé devant la porte, il réactiva son communicateur et dû prendre son courage à deux mains pour franchir le seuil. Il savait qu'il ne pouvait pas se défiler et cela le mettait dans une colère noire. Il se demandait encore ce qui avait bien pu lui, et leur, passer par la tête pour faire un truc pareil. Certes, ils avaient bu plus que de raison, mais au point de se marier alors qu'ils ne se connaissaient pas ? Ils s'étaient lancés un pari stupide pour voir si l'un d'eux se dégonflerait ? Et pourquoi choisir le bracelet authentique ? Pimenter les choses ? Le reste des événements pouvait encore passer, mais ça, non, pas avec toutes les conséquences que cela impliquait.

Il rentra sans un mot et alla dans la salle de bain se changer. Ce qui était un peu stupide au vu des circonstances… Il ressortit et alla s'asseoir à la table en évitant de la regarder. Il ne manqua pas de noter l'ironie de la situation par rapport à la veille. Il se faisait l'effet d'un mufle, ce qui ne faisait qu'ajouter à son malaise.


« On fait quoi au juste, maintenant ? Et quels sont les effets exacts de ce bracelet ? Est-ce qu'on va toujours devoir rester ensemble en permanence ? Il se passe quoi autrement ? » demanda-t-il en regardant la nourriture posée en face de lui et choisissant finalement de se verser un jus de fruit.

Il espérait sérieusement que la réponse à sa dernière question serait non, parce qu'il ne savait s'il serait en mesure de le supporter pour l'instant.

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En attendant le retour de Zander, Nadja eut le temps de se rhabiller et de tenter un exercice que lui avait recommandé Mei. Elle s’installa sur une chaise, face à la fenêtre et regarda dehors. D’abord la plage puis en remontant lentement. Quand elle ne tenait plus, elle fermait les yeux ou détournais le regard quelques instant.

Après un bon quart d’heure, son malaise s’était en partie dissipé et elle se sentit assez forte pour avancer un peu. C’était laborieux, mais l’image était suffisamment fixe pour qu’elle s’y habitue.

Elle était toujours concentré lorsque la porte s’ouvrit a nouveau pour laisser passer un Zander ruisselant. Il se dirigea vers la salle de bain et elle se demanda si les bracelet faisait effet sur lui. Elle avait été absente vingt minute et s’était jetée sur lui au retour. Lui ne semblait même pas la remarquer. C’était vexant.

Une fois sorti de la salle de bain, il alla s’installer à la table en évitant consciencieusement de la regarder. Piquée au vif, elle s’installa en face de lui et lui remonta le menton de l’index pour qu’il le fixer dans les yeux.

« - Je sais que vous retrouvez coincé avec une fille comme moi n’était pas dans vos plans. J’ai bien compris. Mais si on trouve pas de moyen de nous débarrasser de ces truc, il va falloir tenir un an. D’après ce que j’ai… expérimenté il va être difficile de séparer au début. D’après le type avec qui j’ai parlé tout à l’heure, les effets s’estompent doucement. Ils sont au plus fort maintenant. J’ai pas l’impression que ça vous affecte beaucoup, mais je vais être claire avec vous, moi, pour l’instant ça me rend juste maboul. »

Elle ne l’avait pas lâché du regard et devait combattre une envie dévorante de se coller à lui à nouveaux. Cette journée était décidément sous le signe de l’humiliation.

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Zander n'eut d'autre choix que la regarder quand elle lui prit le menton, même s'il tentait de l'éviter autant que possible. Il se raidit considérablement et l'écouta, les poings serrés sous la table. Quand elle eut terminé, il recula violemment et se leva, faisant tomber la chaise au passage, puis il se mit à faire les cent pas dans la chambre. Il commença à parler aussi calmement que possible, ce qui relevait de l'exploit :

« D'abord, cela n'a rien à voir avec toi. Je réagirai de la même manière avec n'importe quelle femme qui se retrouverait coincée dans cette situation avec moi. »

Mais il sentait que c'était peine perdue que de vouloir conserver son calme, qu'il n'y arriverait pas jusqu'au bout et cela commençait à s'entendre :

« Puis si on doit se supporter un an, il va falloir que tu laisses tomber le vouvoiement, parce que ça ne va pas le faire. Ça me rappelle que tu vois ton président Zander. À tes yeux, je suis quelqu'un d'autre que tu sembles avoir mis sur un piédestal. Tu ne me vois pas, moi, pour ce que je suis maintenant. Et ça fait mal, très mal. Et comment pourrait-il en être autrement vu qu'on ne se connaît absolument pas et que nous avons eu la merveilleuse idée de sauter à ce qui constitue l'aboutissement d'une relation sans passer par la case départ... »


Il s'interrompit, agité, puis il explosa :

« Et comment je sais si ce que je ressens est réél ou seulement induit par ce foutu bracelet ? Et il se passe quoi si on ne peut pas supporter et qu'on est obligés de rester plusieurs semaines à côté l'un de l'autre ? Et dans notre vie de tous les jours ? Est-ce que nous allons devoir rester ensemble en permanence ? On ne travaille même pas au même endroit et nous serons inévitablement appelé à être séparés, peut-être pendant de longues périodes, à cause de nos fonctions !

Les effets de ce foutu truc ? Parlons-en, tiens ! On ignore justement tout de ce qu'ils font exactement, ni quels sont les effets si nous restons séparés trop longtemps. Imagine que ça nous fasse pété un câble en mission et que nous mettions en danger les autres à cause de ça ? Ou s'ils fonctionneront vraiment comme les locaux le disent, parce que nous ne sommes pas des locaux ! Les effets pourraient ne pas s'estomper et nous pourrions être désormais liés à vie !

Je refuse d'accepter ça ! Pas plus que je ne peux pas accepter le fait d'avoir entraîné quelqu'un d'autre dans une histoire pareille ! Et d'abord, comment en est-on même arrivé à faire quelque chose d'aussi stupide ? »


Il revint vers elle et plaqua violemment ses deux mains sur la table en la regardant droit dans les yeux.

« Et pourquoi crois-tu que je ne te regarde pas au juste ? »


Il était vrai que c'était parce qu'une partie de lui refusait la réalité, avait honte et se sentait profondément coupable de ce qu'il se passait, mais il ressentait les effets des bracelets lui aussi. Il n'avait juste pas réalisé de quoi il s'agissait. Il comprenait maintenant mieux ce petit malaise qu'il avait éprouvé sur le chemin du retour. Et c'était encore pire depuis qu'elle était aussi proche de lui. Mais cela allait en contradiction avec ce que sa tête pensait et il luttait de toute ses forces contre et pour garder le contrôle. Il refusait de céder et de se laisser dicter sa conduite par un foutu bout de métal, mais visiblement, il n'avait pas vraiment le choix. Et puis comme il venait de si bien le faire remarquer, il n'était pas le seul à être embarqué de cet enfer et il allait aussi devoir penser à elle...

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Son geste eut l’effet escompté et il se mit à table. Une fois les vannes ouvertes, il devint même inarrêtable et tempêta contre à peu prêt tout ce qui passait à sa portée. Il se reprochait la situation présente tout autant qu’elle sans lui laisser l’occasion d’en placer une. Plusieurs fois elle ouvrit la bouche pour répondre mais la referma aussi sec alors qu’il repartait dans sa diatribe.

Et la seule chose a laquelle elle pouvait réellement penser, c’est qu’il était diablement sexy quand il se mettait en colère.

Oh, elle n’était pas dupe. Le bracelet faisait son plein effet et ce qu’elle éprouvait ne venait pas d’elle. Mais ça n’avait plus, finalement, d’importance, vu que de toute façon elle allait devoir s’y habituer.

Finalement, il revint vers elle et lui posa une question qui la prit de court, puis lui fit voir rouge à son tour. Elle se leva d’un bond et fit voler la table qui les séparait d’un revers de la main.

« - Qu’est ce que j’en sais, moi pourquoi tu me regardes pas? Parce que oui, t’as raison, quand je te vois, je vois le président, l’hologramme de dix mètres de haut dans le vaisseau amiral de la flotte, les écoles, les hôpitaux à ton nom. Depuis mon arrivée, la moitié des gens que je côtoie sont des légendes vivantes. Comment tu crois que je me sens, a coté ?Je suis une fille de réfugié qui a du donner sa vie à l’armée pour que sa famille est une vie descente et le droit de travailler. Je ne suis personne ! Comment je fais pour ne pas me sentir minable ? »

Elle se rapprocha de lui, baissant le ton de sa voix, mais le dominant de son impressionnante carrure.

« - Et ce matin, je me réveille à coté de toi, mariée, ce qui est déjà profondément ridicule, mais en plus incapable de me souvenir de ce qui nous a mené à ça. Tu crois que j’ai pas l’impression d’être au milieux d’une espèce de farce cosmique géante ? Et tu veux que je te dise le pire ? »

Ses yeux bleu arctique rivé a ceux du pilote elle le repoussa contre un mur et avança son visage à quelque centimètre de celui du pilote.

« - C’est que j’ai qu’une envie, c’est t’embrasser, pour avoir au moins une petite idée de ce que ça fait. »

Au moins, elle avait arrêté de le vouvoyer.

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Zander ne s'attendait pas à ce qu'elle lui réponde de la sorte. En fait, il ne savait pas à quoi s'attendre. Mais il avait vidé son sac. Il se faisait vraiment l'effet d'être un bel enfoiré une fois que Nadja eut fini de répondre. Ah ça, il n'avait pas pensé une seconde à ce qu'elle, elle pouvait ressentir face à lui. Il n'avait pas saisit la portée la situation ni le fait qu'il n'était pas la seule légende qu'elle pouvait fréquenter. Après tout, lui non plus ne savait rien d'elle. Tout cela ne rimait à rien.

Mais à aucun moment il ne baissa les yeux, même si elle le dominait clairement. Il ne résista pas non plus quand elle le repoussa contre le mur. Il n'était pas sûr qu'il aurait gagné de toute façon. Elle était beaucoup, beaucoup trop proche de lui.

Un petit sourire nacquit lorsqu'il réalisa qu'elle le tutoyait. Il y avait déjà du progrès. Il avait au moins l'impression qu'elle s'adressait à lui. Et ses derniers propos touchèrent dans le mille.


« C'est exactement ce que j'éprouve à chaque fois que je te regarde depuis que je me suis réveillé ce matin. Et c'est exactement pour ça que je ne te regarde pas. Ce ne sont pas mes sentiments et cela me… terrifie de faire quelque chose dont je ne sais pas si je le veux vraiment. Je ne veux pas que ce bracelet me dicte ma conduite ou ce que je ressens. J'aimerais faire les choses dans l'ordre, être certain de ce que j'éprouve, et pas à  l'envers parce que nous n'avons pas le choix… Est-ce que tu comprends ? »

Il n'était pas sûr d'être très clair, mais au moins, une partie du malaise et de la tension qu'il éprouvait depuis qu'il s'était levé s'était dissipée en même temps qu'il exprimait ce qu'il ressentait. Ce ne résolvait pas tout, mais là aussi, il y avait un peu de progrès. Et en attendant, il ne bougea pas, ne sachant pas exactement quoi faire.

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C’était grisant de le sentir si prés, littéralement à sa merci. Elle l’aurait sans doute laisser partir s’il n’avait pas voulu rester dans cette proximité dérangeante mais en même temps exaltante. Les mots suivants la poignardèrent mais la firent sourirent malgré elle. La main sur la poitrine de Zander se fit plus caressante et elle s’avança pour enfin l’embrasser.

Résister à la décharge électrique fut bien plus dur que ce à quoi elle s’attendait et elle se recula en titubant, la tête vide et les jambes en coton.


« - Putain, j’ai l’impression d’être de nouveau au lycée. »


Elle respira quelque secondes pour reprendre ses esprits et revint vers lui en tendant la main.

« - Nadja Cook, anciennement sergent chef des marines de l’Union des planètes et pour le SDT depuis peu. Enchanté de te rencontre, Zander. »

C’est lui qui avait parlé de reprendre à la case départ, après tout. Elle souriait un peu timidement, mais se sentait bien mieux maintenant qu’ils s’étaient « expliqués ». Le désir était toujours présent évidemment, mais elle se sentait mieux armée pour y résister.

Confuse des dégâts qu’elle avait commis, elle redressa la table, et y posa deux nouveaux verres pris sur la desserte qui avait échappé par miracle à son coup d’éclat. Il restait aussi un peu de jus de fruits qu’elle versa avant de s’asseoir.

« - Je sais pas comment on va gérer ce truc, mais se bagarrer me semble la pire des façon. Alors si t’as des questions, vas y. Y a des trucs dans ma vie dont je suis pas très fière mais j’ai rien à cacher. Il peut pas y avoir de secret sur quelque chose qui n’a pas encore eu lieu, pas vrai ? »

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Zander resta planter là, appuyé contre le mur, résistant à l'envie de poursuivre ce baiser et d'aller plus loin. C'était précisément ce qu'il voulait éviter. Il voulait pouvoir choisir ce qu'il faisait et quand autant que le lui permettait le bracelet. Il se mit à se demander ce que pouvait bien être un lycée pour se distraire. Il sentit la tension, enfin toutes les tensions, redescendre d'un cran dans la pièce.

« Zander Hayes, pilote originaire d'Hébrida au service du SDT. Et accessoirement infirmier de combat en devenir. Ravi de te faire ta connaissance également. »
dit-il en lui serrant la main avec un petit sourire.

Il redressa la chaise qu'il avait lui-même renversé puis s'assit en face d'elle et prit le verre de jus de fruit. Il n'était pas du tout un expert en couple.


« Aucune idée non plus. Mais mes inquiétudes sur les conséquences sur notre quotidien sont bien réelles. On ne tardera pas à le découvrir une fois que nous serons rentrés. Et non, se hurler dessus n'est généralement pas ma méthode de communication préférée, mais cela aura au moins eu le mérite de nous obliger à échanger nos… points de vue sur la situation. Et miracle, la pièce y a survécu. »

Il soupira, se demandant comment répondre à la suite. Il n'avait vraiment de questions précises à lui poser, car ce n'est pas ainsi qu'il voyait les choses.

« Un interrogatoire n'est pas tout à fait ce que j'avais en tête. Et tu aurais de toute façon le droit de ne pas vouloir me répondre. Apprendre à te connaître ne se résume pas à te poser des questions sur ton passé. Ce n'est qu'une partie des choses. Je préfère quelque chose de moins… formel et forcé, comme la discussion d'hier, moins la pourpraline et l'alcool, ou alors en quantité beaucoup plus modérée, évidemment. Un séjour dans un endroit comme celui-là serait d'ailleurs parfait, en temps normal. »

Il avait l'impression de raconter n'importe quoi. Les filles lui courraient peut-être après, mais lui n'avait jamais vraiment été très doué avec elles. Justement parce qu'il n'avait généralement pas à en chercher vu qu'elles venaient à lui. Il secoua la tête, ce qu'il regretta aussitôt. Fichue gueule de bois.

« Enfin bref, tu crois qu'on est censés parler de ça à la hiérarchie ? Je ne veux même pas imaginer leur réaction et la tête qu'ils vont faire... Ou celle du reste de l'équipage quand la nouvelle se répandra… »

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Zander la rejoignit à la table de négociation après s’être « présenté » à son tour. Elle ne put s’empêcher de rire quand il évoqua la survie de la pièce. Sur que ça aurait aller bien plus loin que quelques meubles renversés. Pas comme si ça ne lui était jamais arrivé.

Elle écouta la suite en sirotant son jus de fruit et hocha la tête en réponse.


« - Ça doit être l’age qui parle, mais je n’ai aucune envie de me remettre à boire pour l’instant. J’ai mis une heure à me débarrasser des effets les plus désagréable de la gueule de bois. Mais t’as raison, on a besoin d’un endroit au calme pour se poser. »


La question sur leur supérieur la fit grimacer. Voilà quelque chose à laquelle elle n’avait pas encore songé. Volontairement sans doute.

« - Il va bien falloir leur dire. Je sens qu’on a pas fini de se l’entendre. Et je suis pas pressé de commencer. »

Elle se prit la tête dans la main un instant pour réfléchir avant de le regarder à nouveau avec un petit sourire mutin.

« - Et si on restait la ? Un jour ou deux. J’ai des jours de perm devant moi. Stella peut envoyer un message. Merde, elle peut même dire qu’on vient de se marier et qu’on a envie d’en profiter un peu. Ça nous laisse le temps de démêler le vrai du faux et le soufflé sera un peu retombé la-bas quand on rentrera. »

Elle n’était pas pressée d’avoir a se défendre face aux hordes féminine de la station qu’elle venait de priver de leur meilleure cible.

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Zander la regarda, incrédule qu'il lui avait fallu une heure pour se débarrasser des effets néfastes de l'abus d'alcool.

« Quoi ? Tu n'as déjà plus la gueule de bois ? C'est quoi ton remède ? Parce que je suis jaloux, là. J'ai une migraine d'enfer que je vais probablement traîner pendant deux jours et mon corps proteste à chaque fois que je bouge. » dit-il en soupirant et en se promettant de ne plus jamais touché à la pourpraline.

La proposition de rester ici était vraiment très tentante pour toutes les raisons qu'elle énonçait, et d'autres. Et pour entendre parler de leur situation incongrue, ils allaient en entendre parler, pendant très longtemps même, une fois qu'ils seraient rentrés.

« Franchement, si des subordonnées te balançaient qu'ils s'étaient mariés comme ça sur un coup de tête sans se connaître et qu'ils voulaient profiter de l'événement quelques jours, tu les croirais, toi ? Non, je crois qu'on va devoir y retourner, expliquer la situation une bonne centaine de fois, remplir des formulaires, se faire passer un savon, voir même plusieurs, sur notre comportement stupide, éventuellement jouer les cobayes pour les scientifiques et l'infirmerie… Et après quand ils verront qu'on dit la vérité, peut-être qu'on pourra espérer revenir ici. »

Il n'avait pas envie de se prendre un blâme ou une sanction en plus de tout ça ou pire, de voir débarquer  un vaisseau du SDT pour les ramener par la peau du cou afin de fournir des explications.

Stella s'immisca dans la conversation :


« Si nous ne partons pas d'ici trente minutes, vous serez tous les deux en retard pour prendre vos services. Alors quoique vous décidiez, faites-le vite. Et vous pourrez finir de discuter à bord et changer d'avis éventuellement, mais pas avant d'avoir fait le ménage et remis de l'ordre. »

Il secoua doucement la tête, se demandant ce qu'ils avaient fait là-haut et dans quel état il allait trouvé son vaisseau qui ne les lâcherait pas tant que tout ne serait pas nickel.

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En l’attendant évoquer sa gueule de bois, Nadja sourit et lui tapota gentiment la main.

« - J’ai pas dit que j’avais plus la gueule de bois. J’ai juste plus envie de me jeter contre un mur pour faire taire le moteur qui n’arrêtes pas de tourner. Et je n’ai plus l’impression d’être recouverte de dix centimètres de transpiration, ce qui est la aussi un gros plus. Mais bon, j’airai pas jusqu’à dire que je suis a 100 %, hein. »


Zander se fit la voix de la raison et elle soupira en lui lançant un œil de chien battu. Évidemment, elle savait qu’il avait raison. Mais affronter les moqueries de ses compagnons lui semblait au dessus de ces forces pour l’instant. Et puis il fallait bien reconnaître que la chambre était classe et la piscine très agréable. Quant au restaurant qu’elle avait vu en remontant, il avait l’air d’équiper pour la préparation d’un grand nombre de cuisine ce qui était particulièrement tentant.

Stella, les contacta alors pour faire sa rabat joie. L’IA généralement sympathique était aujourd’hui plutôt acerbe, avec Zander surtout. Pouvait-elle être jalouse ? Et Emy ? Comment allait-elle prendre la nouvelle ? Voilà un autre sujet de préoccupation dont elle se serait passée.

« - En gros, on a le choix entre la Lune de Miel et le ménage de nos bêtises… Mon cœur balance. »

Elle vida ce qui restait de jus de fruit dans les verres et observa le pilote en face d’elle. Elle lui laissait la décision finale vu que le vaisseau lui appartenait. Même si sa préférence était évidente. Il faut dire qu’elle n’était pas non plus pressée de tomber sur les ruines de ces vêtements de la veille...

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Zander soupira. Elle avait certainement l'air beaucoup plus fraîche que lui, dans tous les cas. Lui allait devoir supporter tous les effets jusqu'au bout.

« Quand même, tu as bien de la chance. J'aimerais bien me débarrasser de ma migraine moi. Je doute que les antidouleurs fassent grand-chose. Et dire que j'ai un service de 8 heures à faire à l'infirmerie en arrivant. Ça va être joyeux... »

Il ne put s'empêcher de rire à la tête qu'elle fit. Lui aussi préfèrerait rester là pour ne pas affronter ce qui les attendait et profiter de la lune de miel. Il ne savait pas ce que c'était, mais cela devait certainement être beaucoup plus agréable que nettoyer le bazar qu'ils avaient eux-même créé.  Malheureusement, ils devraient le faire tôt ou tard et assumer les conséquences de leurs actes.

« Le mien aussi… Mais je crois que je préfèrerais me débarrasser de toute la partie désagréable aussi vite que possible. Comme ça après, lorsque nous reviendrons ici, je pourrais vraiment profiter de cette lune de miel. C'est quoi au juste ? » demanda-t-il, pour en avoir le cœur net.

« Stella, tu veux bien t'occuper de payer la note puis nous téléporter ? » demanda-t-il à son IA.

Il entendit son IA confirmer un peu sèchement. Il n'avait pas du tout hâte de se retrouver seul à bord et de subir le savon qu'elle n'allait pas manquer de lui passer elle aussi. Il se leva et balaya la chambre du regard avant de se tourner Nadja.


« Je suggèrerai bien de vérifier que nous n'oublions rien, mais je crois que nous n'avons pas grand-chose d'autre que ce que nous avons sur nous... »
fit-il remarquer avec un petit sourire.

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Surprise qu’il ne connaisse pas l’expression, Nadja se retrouva à expliquer le terme de lune de miel a son propre mari, ce qui semblait pour le moins paradoxal alors qu’ils étaient dans un hôtel de luxe non loin de plage paradisiaque.

« - Essentiellement ce sont des vacances pour les jeunes mariés, dans ce genre d’endroit. Je ne te fais pas de dessins sur leurs activité. »

Au moins parlait-il de revenir, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il se passerait alors, mais était au final plutôt curieuse. Mine de rien, elle aurait quand même largement pu plus mal tomber.

« - Je suis pas sure de pouvoir te rembourser, mais pas moyen que tu payes tout, ok. ? »

Pas sur qu’elle est les moyens de payer autre chose qu’un verre de jus de fruit avec sa solde, mais elle avait cru comprendre que le salaire que versait le SDT était plutôt confortable. Ils pourraient peut être s’arranger.

« - Un instant. »

Elle passa dans la chambre quelques secondes et revint quelques secondes plus tard avec la robe blanche qu’elle avait retrouvé dans la salle de bain, ainsi que les sous vêtements plutôt osé qui allaient avec.


« - Aucun commentaires, maugréa-t-elle, faussement de mauvaises humeur. »

Quelque secondes plus tard ils étaient dans le ventre de Stella et l’état du salon fit rougir l’ex marine jusqu’aux oreilles.

« - Au mon dieu, je suis désolée, Stella. On va remettre tout ça en état pendant le voyage. Mais comment on a pu en arriver la ?
- J’ai les vidéos si vous voulez.
- Non ! Sûrement pas. C’est bien assez gênant comme ça. »


Sans oser regarder Zander, elle se mit en devoir de ranger les verres brisés, les bouteilles et les reste de repas rependus aux quatre coin de la pièce.

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