La goutte d'eau

En arrivant en haut, Nadira était furieuse. Bloquer le personnel de l’infirmerie avait du sens dans le cadre d’une quarantaine. Mais laisser sortir plusieurs personne, sous prétexte qu’ils,avaient des responsabilité était une aberration.

Elle écouta les explications de Garry, sachant parfaitement qu’il avait tenté de faire au mieux dans une position difficile.

“- Vous aviez fait ce qu’il fallait en verrouillant le niveau, Garry. Nous laisser passer, nous trois n’est par contre pas cohérent. Et laissez-moi évaluer les risques de contamination la prochaine fois, d’accord?”

Elle avait reussit à ne pas s’emporter, ce qui était un petit exploit. La sagesse du vieux Xinan finissait-elle par déteindre un peu ? Tout en écoutant les explications sur l’origine du problème elle sortit son communicateur pour envoyer un message à ses équipiers resté en dessous.

“Restez dans l’infirmerie et verrouillez la. Demandez au docteur Sanzunron de procéder à une analyse sanguine puis atmosphérique pour confirmer que la zone est sûre.”

Elle en revint ensuite aux explications concernant une plante (celui qui avait oublié de la ranger correctement allait regretter d'être né) qui avait envahi tout le laboratoire et potentiellement crevé la paroie de la station.

“- Si cette plante a franchi la coque externe, les portes blindées ne tiendront pas longtemps. Si c’est une plante normale, elle a besoin d'oxygène pour se développer. Nous pourrions peut être ralentir sa croissance en lui coupant l’arrivée d’air.”

Les observations menées sur l’envahisseur végétal étaient fascinantes. Comment un organisme avait-il pu évoluer de la sorte? La planète visité par JP6 devait être particulièrement hostile pour nécessiter une telle adaptation.

“- Il serait intéressant de consulter le rapport de JP6. Ils n’ont pas dû trouver que cette plante.”

L’exploration extérieure de la coque revint sur le tapis, à raison. Il fallait en avoir le coeur net.

“- Inutile de faire décoller les chasseurs. Nous avons déjà quelqu’un à l’extérieur. Stella tu m’entends? Pourrais tu te rendre aux coordonnées que je vais t’envoyer, s’il te plait, et nous envoyer les images de la coque de la station. Garde bien tes distances par contre.”

Inutile de faire prendre des risques inutiles au vaisseau de Zander. Elle en était arrivé à apprécier l’IA de bord. Et son nouveau coéquipier lui en voudrait probablement si son véhicule venait à se transformer en pot de fleur.

Les résultats d’analyse revinrent très rapidement et la rassurèrent. Pas de contamination aérienne, ni corporelle.

“- JP1, vous pouvez procéder à l'évacuation de l’infirmerie comme prévue. Mais restez en bas, je vous rejoint dans quelques minutes. Aujourd'hui c’est activité jardinage.”

Un colonel qu’elle ne connaissait que de vue fit un rapport sur les activités de Tonatiuh. Xinan grommela quelques imprécations bien senti sur leur adversaire et lui remonta une pensée simple. Envoyer des fantassins pour abattre leur ennemi était voué à l'échec. Il fallait être plus brutal. Beaucoup, plus brutal ! Pas sur que l’irlandaise apprécie…

La remarque de Nadira à Gary était tout à fait justifiée, et il aurait une plus longue discussion avec lui plus tard. Il s'installa vivement à son siège devant son ordinateur et écouta les premières explications de Gary. Il jeta un oeil aux caméras du laboratoire. Il voyait des feuilles boucher la vue et imaginait la plante qui continuait à pousser à l'intérieur.

" Avez-vous mis le JPS en quarantaine ? Inutile qu'une potentielle contamination vienne gagner l'Achille ! " demanda Noa tout en procédant à la fermeture du SAS entre l'Achille et le JPS. Il envoya également un message synthétisé vocalement dans tout l'Achille pour expliquer la quarantaine du JPS.

Gary s’inquiétait également d'une éventuelle brèche dans la coque et Aeryn sauta au plafond en demandant pourquoi les capteurs ne l'aurait pas détectée.
Noa lança un rapide diagnostique de tous les capteurs sur le flanc touché du JPS.

[Résolution 100: Diagnostique des capteurs]

Sans perdre de temps il fut suggéré d'engager une reconnaissance par vaisseau et Nadira proposa Stella. Le vaisseau de Zander était stationné non loin du JPS et pourrait faire la reconnaissance en quelques minutes.

" D'ailleurs, Gary, convoquez les tout de suite, ils pourraient être utiles..." renchérit Noa en grinçant des dents au sujet de JP6.

Aeryn demanda de couper l'arrivée d'air de la zone, puis se tourna vers Noa pour une éventuelle téléportation de la plante. Gary fut plus rapide pour répondre et Noa hocha la tête pour approuver ses dires tout en tapant sur son clavier, les yeux rivés sur l'écran.

" C'est ce que je voudrais essayer..." répondit Noa à Gary alors que celui-ci suggérait de jouer sur la sensibilité des capteurs.
Mais le néo-zélandais pesta puis soupira.
" Les capteurs à ce niveau sont endommagés, je peux essayer de procédé à une téléportation manuelle mais c'est très risqué, je risque d'emporter une partie de la structure ou pire, de la coque. Ce qui est certain c'est que vu l'étendue de cette plante, je n'arriverai pas à tout avoir. Et rien ne dit qu'elle ne continuera pas à se développer, même amputée. A vous de voir..." dit Noa en regardant Aeryn et en attendant sa réponse.

Noa réfléchit une seconde puis proposa.
" C'est peut-être stupide,... mais qu'en est-il d'un puissant herbicide à diffuser dans la zone ? " se risque Noa.
Ce n'était pas son domaine, mais en informatique, les solutions les plus simples sont souvent les meilleures.

C'est alors que Jefferson, le responsable militaire, débarqua pour donner plus d'infos sur l'autre problème du moment; la présence de Tonatuith sur la planète de Kaliana.

Le membre 'Noa Pakeha' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Résolution (100)' :

Tout s'était enchaîné très vite, comme dans un parfait cauchemar. Les choses empiraient progressivement et des décisions drastiques étaient prises, accroissant le drame de la situation. Aeryn lança l'évacuation totale de la station.

" Madame, il faudra ordonner le désamarrage et l'éloignement de l'Achille. Si cette plante traverse les ponts, inutile de prendre le risque de contaminer l'Achille. "
Et il se sentirait bien plus serein de savoir Sarah loin de ce bourbier, pensa t-il.

L'ordre fut lancé et le vaisseau se désarrima et s'éloigna. Une fois que l’évacuation fut terminée, Aeryn passa à la vitesse supérieure; la coupure de toutes les sources d'énergies. Noa frissonna. Ils allaient être aveugles et sans contrôle. Un gros rocher froid dérivant dans l'espace. Des combinaisons furent distribuées et Noa en attrapa une qu'il enfila le cœur battant. Ce genre de combinaisons avait le don de le faire rêver si elles n'étaient pas enfilées dans de telles circonstances. Il se rendit compte alors qu'il n'avait fait de sorties dans l'espace depuis tout le temps qu'il était à bord du JPS. Cette idée le faisait rêver autant qu'elle l'effrayait. Mais aujourd'hui, c'était l'espace qui venait à eux, et cette perspective n'avait absolument rien de réjouissant.

Quelques secondes plus tard, Aeryn lança le signal.
Tout devînt noir. Ce qui frappa le plus Noa fut le silence. Les machines s'étaient arrêtées de biper, de vrombirent. Le fond sonore, si particulier et familier de la salle de contrôle n'était plus qu'un lourd silence pesant et menaçant. Noa n'entendait plus que sa seule respiration. Le silence était d'autant plus accentué par l'obligation de communiqué par radio, isolant tout le monde dans sa propre combinaison.

Aeryn demanda des nouvelles à JP1. Ils étaient maintenant livrés aux seules informations que ceux-ci pouvaient leur donner. Noa fit quelques pas pour tester sa combinaison et baisser les yeux pour regarder ses pieds. Quelque chose passa alors dans son esprit. Il releva la tête brusquement vers Aeryn avec un regard paniqué.

" La gravité ! La gravité ! Elle est toujours là ! Le système de secours a du s'enclencher ! " lâcha t-il alors comme une révélation.
Si le système de secours s'était enclenché celui-ci comprenait l'oxygen et la gravité artificielle. Noa ne voulait pas prendre le risque de vérifier si l'oxygen était toujours présent, cette partie du système de secours avait pu être endommagé par l'acidité de la plante. Mais ce dont il était sûr à présent, c'était que ses deux pieds étaient collés au sol. La gravité était donc toujours présente.

" Je vais à la salle des générateurs. Il faut couper cette source d'énergie avant que la plante ne s'y raccorde ! " lança t-il en faisant se précipitant vers le couloir aussi vite que sa combinaison pouvait le lui permettre.