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//Mess ==> Gymnase//


Lorsque Plume arriva, la salle était déjà occupée par une douzaines de personnes. Alors qu'elle s'approchait d'un coin peu exploité de la pièce, les deux hommes y évoluant décidèrent d'un commun accord de migrer bien plus à droite, lui dégageant un espace largement suffisant pour cinq personnes.

Plume les regarda faire, une légère déception dans le regard. Ils la fuyaient. Elle aurait dû s'en réjouir. Au fond, elle avait gagné. La solitude avait été la garantie de la survie pendant bien longtemps. Alors pourquoi est-ce qu'un tel comportement l'énervait ? Elle aurait dû s'en réjouir. Mais cela signifiait autre chose. Ils avaient peur d'elle. Ils ne l'appréciaient pas. Comment leur en vouloir ?

De rage, elle donna son premier coup contre le sac de sable. Premier coup qui fut bien vite suivit de trois autres. Dans un premier temps, il s'agissait de force brute. Un simple moyen d'évacuer sa colère, sa frustration et sa culpabilité. C'était ça ou frapper sur le premier venu qui la regarderait de travers. Elle n'avait plus le droit à l'erreur.

Silver, en digne habitué, s'était choisi une place dans les petit gradins tous proches et dormait déjà presque. Plume n'avait pas la moindre idée quant à la présence éventuelle de Bressignac. Elle ne s'occupait pour l'instant que du sac et de son poing gauche. C'était encore plus frustrant de ne pas pouvoir utiliser le droit.

Après une dizaines de minutes de ce traitement, elle finit, essoufflée, par regarder autour d'elle, cherchant à savoir si le prêtre était là.

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Suivre Plume dans les couloirs vers le gymnase ne fut pas une mince. Même si elle allait un peu moins vite que pour aller au réfectoire, elle connaissait parfaitement les lieux et prenait tous les raccourcis qu'elle pouvait.

Charles arriva néanmoins à temps pour voir les militaires s'éloigner d 'elle ce qui lui fit légèrement serrer la mâchoire. Ces petites vexations faisaient beaucoup de dégâts au quotidien et l'enfermait à chaque fois un peu plus.

Il observa le pauvre sac de frappe encaisser les coups de boutoirs. Il avait déjà vu beaucoup de ses anciens collègues évacuer leur rage ainsi, mais rarement avec autant de constance et de puissance.


Finalement, lorsque Plume fit une pause pour souffler e voir s'il était toujours la, il sorti la tête de derrière le sac, qu'il était occupé à tenir, difficilement. Il avait pris soin d’enlever sa veste et sa chemise, ne gardant qu'un T-shirt avec un dessin bizarre.

"— Vous vous sentez mieux ?  demanda-t-il en essuyant la sueur sur son front."

Charles mettait un point d'honneur à rester en forme, mais en quelques minutes, la jeune femme l'avait plus fait transpirer que son coach en une heure.

"— Je vous propose quelque chose. Nous continuons ici, et vous m'expliquez en même temps ce qui a pu vous terrifier au point de provoquer cette crise."

Il n'était pas assez fou pour monter sur un ring avec elle mais pouvait continuer à tenir le sac, ou tout simplement de coach sur les banc de musculation.

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Bressignac émergea de derrière le sac de frappe. Comment était-il arrivé là ? Plume était tellement concentrée sur sa colère et sa restriction physique qu'elle n'avait pas remarqué l'approche de Charles. Quant au manque d'oscillations du sac, elle avait mis cela sur le fait qu'elle disposait de bien moins de puissance avec sa main gauche qu'avec la droite. Cela l'avait d'ailleurs un peu plus irritée et avait forcé ses coup.

Mais ce n'était pas le cas. C'était le bavard qui tenait le sac pour qu'elle puisse se défouler plus efficacement. Il avait d'ailleurs enlevé une partie de ses vêtements pour être plus à l'aise et semblé essoufflé.

"Un peu oui, …"

Ce n'était pas encore ça mais elle était sur la bonne voie. Et ce défouloir était bien plus sain que de frapper sur quelqu'un. Il était aussi bien moins efficace mais c'était une autre histoire. Plume se força à l'immobilité quelques instants pour laisser à l'homme une chance de récupérer. Il lui proposa de poursuivre l'entretien ici. Un lieu où elle pouvait évacuer sa frustration quand bon lui semblait. Ce n'était pas une mauvaise idée. Mais elle n'avait pas particulièrement envie de rentrer dans les détails de sa vie non plus. Du moins, elle semblait sur la bonne voie. Il lui faudrait prendre sur elle.

Sans prévenir, elle recommença à frapper sur le sac durant de longue minutes. De très longues minutes avant de s'arrêter de nouveau et de fixer le sac.

"Elle a écrit, …"

Et voilà. Elle n'était même pas capable de le dire. Une vrai gamine ! Son poing gauche rencontra violemment violemment le sac de sable en même temps qu'un grognement de frustration s'échappait de sa gorge.

"Elle a écrit "Je t'aime"."

Ca y est ! C'était dit. Plume sentit un poids quitter sa poitrine. C'était un tout petit poids, parmi tant d'autres mais c'était déjà ça de pris.

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Si l’idée de rester ici ne parut pas déplaire à Plume, Charles se rendit compte qu’il avait peut-être légèrement présumé de ses forces. Les coups de boutoirs qu’envoyait la jeune femme étaient impressionnants et tenir le sac devenait de plus en plus difficile. Et elle ne frappait que d’une main ! Heureusement, elle fit une nouvelle pause, cherchant visiblement ses mots. Il aurait pu jubiler d’avoir réussi à la faire s’ouvrir ainsi, mais son épaule lui faisait décidément trop mal.

Il essaya néanmoins de faire bonne figure et de l’encourager à continuer. Comment une phrase si simple pouvait-elle avoir déclenché une réaction aussi violente ? Elle ne devait pas avoir l’habitude de ce genre de paroles. Mais pour partir ainsi en vrille, il devait y avoir une multitude de raisons sous-jacente.

"- Vous boxez comme une pro.  C’est impressionnant. Venez. "

Il la guida vers une poire de vitesse et l’invita à essayer. L’exercice demandait plus de concentration que de puissance et il espérait que son effet légèrement hypnotique aiderait la jeune femme à continuer à s’ouvrir. Accessoirement, ça lui permettait également de souffler.


Quand elle eut pris le rythme, il reprit sa « consultation ».

"- De tels mots sont lourds de sens, et je comprends qu’ils puissent faire peur. Vous ne les aviez jamais auparavant ?"

Il en doutait, mais la suite devait venir d’elle.

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Plume reprenait son souffle, aussi bien à cause de son entraînement qu'à cause de ce qu'elle venait de dire. Il lui avait fallut produire un effort presque plus dur pour le second que pour le premier. Charles, quant à lui, ne releva pas tout de suite et parla d'autre chose. Avait-il vu à quel point cela l'avait affecté ou était-il lui-même déconcerté ? Dans tous les cas, il lui laissa le temps de se remettre en l'entraînant vers un autre coin de la salle. Une poire d'entraînement était suspendue au plafond. Plume avait déjà vu d'autres personnes l'utiliser mais ne l'avait jamais fait elle-même. Elle n'en avait pas l'habitude.

D'abord, la jeune femme observa l'objet. Puis, doucement, elle y donna un coup de sa main gauche. Encore une fois, elle observa le comportement de la poire. Enfin, elle se mit à frapper dessus à intervalles réguliers afin de se synchroniser au mieux avec le retour de l'objet. Il lui fallut quelques minutes pour s'y faire et trouver un rythme efficace. Bien vite, elle avait été tenté de frapper de la main droite et s'obligeait donc à maintenir cette dernière dans son dos afin de ne pas aggraver son état.

Plume était silencieuse et concentrée. Elle ne lâchait pas la poire des yeux et les oscillations régulières de l'objet étaient apaisantes. Elle entendit à peine la phrase du type au t-shirt loufoque. Est-ce qu'on lui avait déjà dit "Je t'aime" ? Elle ferma les yeux une seconde et se força à inspirer profondément sans stopper son ballet sportif.

"C'est quoi ce t-shirt ?"

Oui, elle cherchait à changer de sujet car elle avait besoin d'un peu de temps avant de pouvoir se résoudre à aborder certains sujets. Elle profita de ce répit pour se demander si elle avait vraiment envie de parler de ça avec ce type. Elle le connaissait à peine et il s'agissait là de sa vie à elle. De choses qu'elle ne disais pas à n'importe qui.

Elle s'intéressa réellement à la réponse du prêtre. Ce choix vestimentaire n'était ni pratique, ni fonctionnel, ni destiné à effrayer ou amadouer. C'était un chois tout simplement étrange. Il devait bien avoir une raison.

Enfin, lorsqu'elle se sentit enfin prête. Et sans quitter la poire des yeux, elle inspira profondément et répondit à la question.

"On me l'a dit une fois. Juste avant qu'il me livre à Métis."

Son regard se fit plus dur, sa mâchoire se serra un peu plus et ses coups accéléraient la cadence de l'entraînement. Ce type était là pour faire la lumière sur cette histoire, il devait donc en connaître les causes. Cela ne plaisait pas à Plume mais elle n'avait pas le choix. Et puis, il avait dit qu'il ne répèterait rien. S'il s'avérait qu'il avait menti, Plume se fit un devoir de le lui faire regretter.

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D'abord circonspecte face à la poire, Plume apprivoisa l'objet rapidement. Bien plus rapidement que la plupart des boxeur qu'il avait vu s’entraîner. Oui elle était clairement douée. Avec un véritable entraîneur, elle aurait pu rivaliser avec les meilleures.

La question sur son t-shirt le surpris, mais il fut heureux d'y répondre. Même si elle cherchait à gagner du temps, elle ne refusait plus de discuter, la dynamique de conversation était presque en place.

« - C'est essentiellement une plaisanterie. Dans mon métier, le costume est de rigueur. C'est une sorte d'uniforme. J'ai toute une collection de vêtement plus ou moins amusant que je met en dessous. Personne ne les voit en général, mais je sais qu'ils sont la. »


Aborder le sujet de la religion avec elle était sans doute un peu tôt. Il s'était donc contenté du « pourquoi ». Et elle n'avait pas non plus besoin de savoir que ces chaussettes étaient ornées du loup de Tex Avery.

La poire finit par faire son effet et elle avoua en quelques mots une sombre vérité qui commença à lui faire comprendre ce qu'il s'était passé.

« - La même personne vous a dit ces mots, puis vous a trahis ? Et lorsque vous avez reçu ces mots, que c'est il passé ? Vous avez craint que votre amie face de même ? »

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C'était absurde. Porter un t-shirt parce que cela l'amusait et que personne ne le voyait. Plume fronça les sourcils, cherchant à comprendre ce raisonnement. Si elle devait en croire le suisse, le seul but de tout cela était de s'amuser. La jeune femme ne cherchait plus ce genre de loisirs depuis bien longtemps. Le concept était tellement lointain pour elle qu'elle avait du mal à se souvenir de la dernière fois qu'elle avait fait une chose, uniquement pour s'amuser.

Les loisirs n'étaient pourtant pas si rares depuis quelques temps. Aynira tentait tant bien que mal de la réconcilier avec cet aspect d'une vie. Mais, bien souvent, elle ne se pliait à ces activités que pour faire plaisir à la narisienne ou parce que cela lui apportait quelque chose. Connaissances, exercice, calme, … Il ne lui serait pas venu à l'idée de porter un t-shirt pour s'amuser elle-même.

Cet interlude étrange fit son effet et permis à Plume de se changer les idées et de ralentir son rythme cardiaque avant d'entreprendre une explication douloureuse. Aussitôt, son coeur s'emballa une fois de plus et elle dut se défouler sur la poire pour ne pas faire de bêtise plus permanente. Elle n'aimait pas ce moment de sa vie. Paradoxalement, c'était le moins mouvementé mais le pire de tous. C'était celui qui avait donné le point de départ de son calvaire. Sans celui-ci, elle n'aurait été qu'une banale femme de politique. Pas forcément heureuse, mais certainement bien plus saine d'esprit. Ou alors, elle serait morte et ne se poserait plus toutes ces questions.

Charles se lança alors dans des hypothèses qui n'avaient rien d'extraordinaire. N'importe quel abruti en serait venu aux même conclusions, non ? Mais peut-être voulait-il seulement lui entendre dire ? Aynira lui avait conseillé, un jour, de parler plus. Selon elle, ça faisait du bien et permettait d'avancer. Mais Plume ne se sentait plus la force de détailler davantage. Elle serra les dents en gardant le regard toujours fixé sur sa cible. Une larme solitaire dévala sa joue. Soudain, la jeune femme changea de tactique et pivota sur elle-même, un pied au sol, pour envoyer le second rencontrer violemment la poire d'entrainement. Celle-ci fut propulsée par le coup et exécuta de rapide et puissants allers-retours dans le vide jusqu'à s'immobiliser complètement. Mais Plume ne la voyait déjà plus. Elle s'était déjà placé dos à la poire et fixait son regard dur et humide sur chaque personnes présente dans la salle et qui avaient toute tourné la tête de son côté lorsque le bruit de l'impact avait résonné dans le gymnase. Le souffle rapide, la jeune femme évaluait la menace qui pesait sur elle à l'instant. Est-ce que l'un d'eux allait s'approchait pour la menacer ?

Après quelques minutes d'observation et de silence pesant, chacun s'était remis à sa tâche en essayant de l'ignorer. Il n'y avait là aucun danger sérieux.

"Plutôt mourir que de revivre ça."

Plume avait retrouvé un contrôle relatif sur sa respiration et avait rageusement balayé de sa main les sillons salés sur ses joues.

Oui, c'était pour ça qu'elle était partie. Et aussi pour ça qu'elle avait pris un poison rapide en revenant. Au cas où ses doutes soient fondés. Au cas où son retour sur le JPS, près d'Aynira, ait été voué à n'être qu'un passage rapide avant la sentence. Elle n'aurait pas supporter d'être de nouveau implanté. Comme elle n'avait pas supporté l'idée de ne plus jamais la revoir. La vie était bien cruelle et le lui prouvait chaque jour, depuis ses trois ans, …

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Charles laissa passer la bouffée d'émotion violente qu'il ressentie chez la jeune femme. Il pouvait quasiment lire sur son visage chaque étape de ses raisonnements, de ses doutes, de sa colère. Le coup pied face au pauvre sac ne le surprit pas vraiment et il se recula simplement pour laisser à Plume le temps de finir de se reprendre.

Il aurait pu lui dire que ces peurs étaient infondées et que tant qu'elle resterait au JPS, personne ne la livrerait. Mais elle devrait s'en convaincre seule. Accepter une réponse toute faite ne servirait à rien sur le long terme. Mais au moins avait-elle fait l'effort de vocaliser cette peur qui la paralysait. Pour une première séance, ça n'était déjà pas mal.

« - Très bien, Mademoiselle Plume, je pense que cela suffira pour aujourd'hui, nous avons bien travaillé. J'aimerai vous revoir régulièrement, néanmoins. Il y a beaucoup de sujets que j'aimerai aborder avec vous.  Nous pourrons faire ça ici si vous vous sentez plus à l'aise.»

Il lui tendit une serviette pour qu'elle puisse essuyer la sueur qui coulait sur son front et commença a se rhabiller lui aussi. L'extraterrestre était clairement instable et avait besoin d'un suivi très régulier. Restait à savoir si elle était capable de reprendre un service actif, ce dont 'il n'était pas certain. Mais l'en empêcher ne serait-il pas encore pire ?


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Charles ne répondit rien, si ce n'était qu'il mettait fin à leur entretien. Plume ne pouvait que s'en réjouir, mais il enchaina bien vite en affirmant vouloir la revoir régulièrement. La jeune femme se tourna vers lui, sourcils froncés.

"Régulièrement ?"

Qu'est-ce que ça voulait dire ? On lui avait demandé de parler aujourd'hui. Personne ne lui avait jamais dit qu'il faudrait qu'elle se plie à ce stratagème à d'autres reprises. Elle prit sur elle pour garder une respiration calme.

"Et je suis obligée ?"

Il lui proposait de faire ces entretien au gymnase, comme aujourd'hui, mais Plume n'était pas du tout à l'aise à l'idée d'autres discussions. Elle serait donc forcée de raconter sa vie entière à ce gus qui portait des t-shirt débiles juste pour se marrer ? Non. Elle ne voulait pas. Elle ne viendrait pas.

"Il se passe quoi si je refuse ?"

Elle fixait maintenant un regard inquiet sur le civil en face d'elle en s'essuyant le front pour donner le change. Mais la vérité était qu'elle n'avait pas fini de suer. Cette discussion la mettait bien plus en difficulté que l'entraînement qu'elle venait d'effectuer. Et sa main droite recommençait à la lancer doucement.

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Plume semblait surprise de la proposition de consultation régulière. A croire qu’elle n’avait jamais entendue parler de suivi psychologique. Ce qui était sans doute le cas en fait. Comme à son habitude, Charles opta pour la vérité pure et dure.

« - Non, vous n’y êtes pas obligée. Personne ne peux vous forcer ni à parler ni à vous soigner. Le but de ses séances sera d’apprendre à comprendre vos réactions et d’anticiper une nouvelle crise. A vous de voir si cela en vaut la peine."

Elle se demanda si il y aurait des conséquences à un tel refus… c’était probable et là aussi il fut direct.

« - Cela n’est pas de mon ressort. Mais si vos supérieurs continuent à vous voir comme un danger potentiel pour vos coéquipiers, vous ne pourrez sans doute pas repartir en mission. »

Thena Khoomi avait déjà refusé un entretien. Il avait signalé le fait et ignorait à présent quel sort lui serait réservé. Il finit de remettre sa veste et retrouva son sourire doux.

« - Vous avez fait le plus dur aujourd’hui, mademoiselle Plume. Je trouverais dommage de vous arrêter en si bon chemin. Parlez-en à votre entourage, prenez votre temps pour réfléchir, et contactez moi lorsque vous vous sentirez prête. »

Et si elle ne l’avait pas contacté d’ici une semaine, il saurait qu’il était inutile de l’attendre plus longtemps. La balle était dans le camp de l’extraterrestre à présent, si elle avait le courage d’arrêter de son morfondre dans son propre malheur. Un comportement finalement très humain.

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Plume fut quelque peu soulagée en entendant qu'elle n'était pas obligé de réitérer cette séance. Mais le ton que le vieil homme prit ensuite ne lui plu pas du tout. Il insinuait qu'elle ne voulait pas se soigner, qu'elle voulait continuer à avoir des crises de cette violence. Comme si c'était facile ! Encore un qui était persuadé qu'elle ne faisait aucun effort. Vraiment, elle en avait sa claque. La jeune femme vrilla un regard meurtrier sur l'homme en face d'elle. Qui était-il pour savoir ce qu'elle vivait et les efforts qu'elle faisait ? Elle serra la mâchoire et préféra demander ce qui se passerait si elle refusait le suivi.

Il y en avait. Charles ne pouvait rien affirmer mais il supposait fortement une privation de mission. Et c'était sans doute un minimum. Elle serait prisonnière, au mieux, du JPS, au pire, d'une cellule. Elle ne supporterait ni l'une, ni l'autre.

De la main gauche, elle s'essuyait le front de son mieux. La droite lui faisait mal et ce n'est qu'à ce moment là qu'elle se rendit compte qu'elle avait forcé sur ses doigts autour de l'attèle, comme pour serrer le point. Assurément, cela n'avait pas fait du bien à sa main blessées.

Alors que son attention était tournée vers sa main droite, Bressignac reprit la parole. Il ne la forcerait pas et attendrait que ce soit elle qui le contacte. Il lui conseilla même d'en parlait à son entourage. Autant dire Aynira. Plume avait beau l'adorer, elle doutait fortement que Silver lui réponde quoi que ce soit. Plume ne répondit qu'un grognement indistinct et siffla pour appeler Silver qui leva la tête d'un coup.

"C'est fini ? Je peux aller prendre une douche ?"

Elle n'était pas particulièrement agréable. Elle n'avait pas eu une bonne journée. Ni une bonne semaine, même. Mais le prêtre s'en tirait sans le moindre bleu, c'était déjà pas mal.



//Gymnase ==> Quartiers d'Aynira//

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