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Aeryn était chez ses parents depuis la veille et cela lui faisait un bien fou. Bien sûr, elle ne pouvait s'empêcher de penser à Aynira dont le moral ne devait pas être au beau fixe mais il n'y avait rien qu'elle puisse faire pour le moment. La jeune femme avait aussi reléguer au second plan les préoccupations de Thaïn. L'air irlandais était un remède efficace. Cependant, elle aurait préféré que Thomas et Ryan soient là aussi. Mais Aeryn comptait bien profiter de sa famille le temps qu'elle serait là.

La jeune femme était d'ailleurs en pleine discussion animée avec ses frères sur l'identité du prochain à donner le biberon à Adam lorsque son téléphone vibra. Un message de Cross.


[Seriez-vous disponible pour un café ? Si oui le choix du lieux et de l'heure est à votre convenance. Cordialement.]

Aeryn fronça les yeux. Marc Cross était le président actuel du SDT et il savait pertinemment qu'elle était en congé maternité. Qu'est-ce qui pouvait bien justifier une urgence de ce genre. C'était la fin de la journée et elle n'avait rien de prévu pour le moment. Elle se débrouillerait pour se dégager une heure après le repas. Il y avait bien assez de bras pour s'occuper de son fils en son absence.

[21h, ce soir, au Skeff, sur Eyre Square, Galway.]

Elle n'eut pas le temps d'écrire davantage avant de se faire soulever par son plus jeune frère dans un cri de surprise et l'acclamation de toute la fratrie. Visiblement, ils n'appréciaient pas d'être négligés. La jeune femme finit par sourire et envoyer son message tel quel en promettant de le ranger immédiatement. Mickael la reposa au sol et ils commencèrent une partie de jeu de société en famille. Depuis combien de temps n'avait-elle pas fait une telle chose ? Rien que d'y penser, cela la fit sourire.

Un peu avant vingt et une heure, Aeryn laissa Adam aux bons soins de sa mère et prit la voiture de son frère pour Galway. Elle arriva avec cinq minutes d'avances et commanda un café en attendant Cross. Elle choisit une table à l'écart pour pouvoir discuter tranquillement. Il faudrait tout de même faire attention.

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Immédiatement après son entrevue avec Thaïn sur me JPS, Marc se fit téléporter sur Terre. Un transfert direct vers une antenne locale du SDT avait fait l'affaire. Là-bas il remplit les formulaires d'emprunt de véhicule et il prit le volant en direction de la ville de Galway. L'Irlande est un pays aux paysages magnifiques si on y prêt un oeil curieux. Marc adorait conduire sur des routes traversant de beaux paysages. Il prit note mentalement de revenir ici lorsqu'il prendrait congé.

Il arriva à Galway en début de soirée. Il choisit de garer la voiture au plus près de son lieu de rendez-vous. Trouver le Skeff ne fut qu'une formalité. Quand il entra dans le bar il scruta les lieux avec attention. Aeryn était déjà présente et avait choisi une table dans le fond à l'écart. Il passa commande d'un cappuccino avec deux sucres et régla les deux commandes immédiatement avant de la rejoindre.

"Bonsoir Aeryn, comment allez-vous ?"

Il s'installa sur la chaise en face de la sienne.

"Vous me pardonnerez de vous arracher temporairement à vos proches je l'espère.

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Aeryn savourait tranquillement son café lorsqu'elle avisa Cross entrer dans le pub. Elle l'observa, amusée, alors qu'il scrutait l'intérieur du lieu à sa recherche. Lorsqu'il la vit, il commanda au comptoir et la rejoignit à sa table.

"Bonsoir, monsieur Cross. Je vais bien et vous ?"

L'irlandaise ne savait pas sur quel pied danser avec le diplomate. Ils n'avaient jamais été de très bons amis, même si elle reconnaissait sa valeur et son rôle. Cependant, les situations où ils avaient dû collaborer n'étaient pas des plus agréables pour elle. Cela troublait certainement son jugement. Néanmoins, leurs discutions avaient toujours été cordiales, à défaut d'enjouées.

Lorsque le président du SDT s'excusa, elle ne put s'empêcher de sourire.

"Ma mère était bien trop contente de pouvoir garder Adam quelques heures. Et puis, je n'ai plus tellement l'habitude des familles nombreuses. Un peu de calme n'est pas désagréable."

Elle souhaitait ainsi le mettre un peu plus à l'aise. A dire vrai, elle était ravie de retrouver ses parents et ses frères. Mais le dire ainsi ne ferait qu'accentuer la culpabilité de Cross.

"Vous êtes venu pour parler de Plume ?"

Aeryn avala une gorgée de café en observant la réaction de son interlocuteur. Oui, elle savait ce qui c'était passé sur le JPS et que Plume était partie. Cependant, elle ne comptait pas avouer la façon dont elle était au courant. Que Cross pense ce qu'il voulait, l'important était qu'elle savait. Même à plusieurs milliers de kilomètres, elle savait.

Bien sûr, elle n'était pas au courant du retour de la jeune alienne mais ça, c'était une autre histoire…

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"Ca va autant que faire ce peut."

Il allait continuer mais fut prit de cours par Aeryn quand elle lui demanda si le motif de sa venue était l'incident survenu avec Plume sur le JPS plus tôt dans la journée. Sa première réponse fut un sourire sincère et amusé à la question. Il savait qu'il ne l'avait pas mal jugée quand ils s'étaient expliqués elle et lui sur l'Achilles quelques mois plus tôt. La connaissance est un outil redoutable pour les chefs avisés. Aeryn avait la trempe et l'étoffe de quelqu'un d'avisé.

"Non ce n'est pas pour parler de ça que je suis venu. Je m'inquiète de la venue des jumeaux enquêteurs. Le secrétaire général m'a court-circuité en les envoyant. Ce qui m'amène à penser que je n'ai pas eu toutes les cartes en main pour jouer correctement mon rôle.
Je voulais avoir votre opinion sur tout ce qui s'est passé depuis ma nomination. J'ai un mauvais pressentiment concernant notre avenir proche, mais je veux être absolument sûre que ce n'est pas de la paranoïa exagérée ou une crise précoce de la cinquantaine due au stress. Mais avec le vol d'équipement récent que vous venez de subir je penche légèrement pour une inquiétude légitime."

Marc apparaissait neutre, mais il gardait en arrière plan une inquiétude qui allait croissante avec le temps. Il sirota la première gorgée de son café, un léger arrière goût saveur caramel vint lui caresser le palet. Cela l'aiderait à passer ce moment calmement.

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Cross paru surpris et amusé de la question d'Aeryn, mais sa présence était d'un autre ordre. Lui aussi se posait des questions quant à son statut au sein du JPS. Est-ce qu'elle était devenue psy sans s'en rendre compte ? Devait-elle également mettre son rôle en doute ? Peu importait, elle avait bien plus important dans sa vie actuellement que de se prendre la tête sur la façon dont ses supérieurs et ses hommes la voyait. De toute évidence, Cross, comme Cook, se fiaient suffisamment à elle pour lui en parler. L'un dans l'autre, c'était une bonne chose.

"Ne vous en faites pas pour les O'Brien. Vous n'êtes absolument pas remis en cause, je vous assure. Tout cela est normal, faites-moi confiance."

Oui, elle avait été mise au courant de la venue des jumeaux et, surtout, de la raison. Parce qu'elle était l'un des dirigeant du programme et qu'elle n'était pas sur le terrain actuellement, le SDT en avait fait une caution efficace. Elle ne pouvait néanmoins rien dire pour l'instant et espérait que Marc ne chercherait pas à en savoir plus.

L'irlandaise avala calmement une gorgée de café afin de lui prouver qu'elle était totalement sereine face à cette situation.

"Quant aux derniers évènements, vous n'êtes pas sans savoir que ce genre de choses n'est, malheureusement, pas si rare. Bien trop de fronts et peu de moyens pour tous les gérer. Voilà ce qui arrive. Je ne pense pas que votre nomination ou celle de quelqu'un d'autre y ait changé quoi que ce soit. Le personnel fait du mieux qu'il peut avec ce qu'il a. Peut-être que si vous arriviez à convaincre les décisionnaires d'augmenter les fonds, les choses se passeraient autrement."

En effet, un meilleur équipement pour le personnel et, surtout, des matériaux plus robuste pour la station, pourraient changer la donne à bien des reprises. Il y avait cependant un point sur lequel il pouvait agir immédiatement.

"Le moral est en berne. Les évènements de cet été ajouté aux deux dernières années sans réel succès, … Je suppose que j'y suis aussi pour quelque chose et que mon congé tombe mal, mais il faut montrer aux hommes qu'on se soucie d'eux. Qu'ils ne sont pas que des pions manipulés à notre guise. Il faut leur rappeler pourquoi ils sont là et à quel point ils sont important. Peut-être devrions-nous nous rencontrer plus souvent afin de garantir une meilleure gestion globale ?"

Aeryn soupira et posa sa tasse sur la table.

"J'en profite pour vous prévenir que je compte écourter mon congé. Je reviendrais sans doute plus tôt. Les informations que j'ai démontrent un malaise croissant qu'il serait dangereux de laisser perdurer."

Elle n'en avait pas encore parlé à Thomas mais l'appel de Thaïn, quelques jours plus tôt lui avait fait comprendre que cette situation ne pouvait perdurer.

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Il remuait sa cuiller dans son café pour dissoudre le sucre un peu plus entre chaque gorgée. Marc écoutait avec attention Aeryn, d'abord stoïque il s'était laissé aller à quelques hochements de tête approbateur au fur et à mesure qu'elle exposait la gravité de certaines situations et le besoin urgent de les arranger. Sur le fond  de certaines choses ils étaient d'accord et Marc y voyait le premier signe positif lui intimant d'aller à la vitesse supérieur avec sa petite idée.

"Je ne me fais pas du souci pour mon éventuelle remise en cause. Je me fais du souci pour vous et tous les autres. Si on cherche à passer outre le président du conseil pour atteindre ceux qui sont derrière là ça me pose un énorme problème et je ne compte pas en rester là."

Trop peu de moyens financiers et des galères par-dessus la tête. Il connaissait cette chanson par-coeur. Il avait l'impression d'entendre un remix, presque une copie carbone, du discours que ses collègues et lui-même avaient tenu en leur temps quand la crise du dominion Goa'uld battait son plein. L'antarctique avait sonné la fin de ce terrible conflit. Mais le prix fut cher payé.

"Je comprends ce que vous traversez. Là c'est l'histoire qui se répète sans apprendre de son passé. Malheureusement les décisionnaires sont toujours aussi obtus et leur vision ne dépasse pas celle qui sépare leur yeux de leur nombril. Concernant notre fond monétaire toutes les options n'ont pas encore été étudiées et il nous reste quelques possibilités."

Il s'arrêta là, préférant laissé ce sujet dans le vague pour l'instant. Tout en finissant sa tasse de café il jeta quelques coups d’œil discret autour d'eux. S'il devait proposer un nouveau plan il ne souhaitait pas le faire ici.

"Vous avez raison sur le malaise de l'équipage. Ils ont besoin d'un petit recentrage autour de l'objectif commun qui les rassemble. Votre voix portant les bons arguments serait un commencement suffisant pour remettre le train sur les rails. Si ça venait de moi ça sonnerait politique politicienne et nous devons ressouder les gens."

Ne trouvant rien de plus à dire sans tomber dans le secret d'état inébruitables en lieu public. Marc fit une légère pause et pensait à la suite des évènements. S'il voulait passer la deuxième vitesse et être sûre de la viabilité de son plan il allait devoir en parler à Aeryn dans un endroit plus discret. Ce qu'il venait d'entendre pendant la demi-heure qui venait de passer l'avait convaincu de pouvoir avancer un peu plus.

"J'ai une idée qui pourrait peut-être vous décoincer un peu de certains problèmes. Seulement il va falloir trouver un meilleur endroit pour en discuter. Ceci dit, le café ici est excellent."

En fouillant dans la poche intérieure de sa veste Marc en sorti le trousseau de clé qui contenait celle de la voiture qu'il venait de louer.

"Votre voiture où la mienne ?"

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Marc n'avait pas l'air de comprendre la situation et se pensait court-circuité par sa hiérarchie. Ce n'était pas le cas mais Aeryn ne pouvait pas encore lui expliquer pourquoi.

"Je vous assure qu'il ne s'agit pas de ça dans le cas présent. Je ne dit pas que c'est une méthode impossible à l'avenir mais pas cette fois-ci. Tout ceci est parfaitement justifié, je vous assure et je vous en révèlerait tous les rouages dès que cela sera possible."

Elle tentait de le rassurer au mieux afin qu'il ne se fasse pas de cheveux blancs avant l'heure.

Marc semblait penser, comme elle, que les problème budgétaires venaient de plus hauts et qu'il s'agissait d'une vieille rengaine. Il avait cela dit une idée mais qui ne pouvait pas être énoncée ici. Il proposa de se rendre dans un lieu plus propice à ce genre de discussion.

"D'accord mais, je vous préviens, je ne peux pas m'absenter très longtemps."

Aeryn finit sa tasse et se dirigea vers le comptoir pour régler sa consommation. Le gérant lui appris que Cross s'en était déjà chargé et elle tourna vers lui un regard étonné.

"Merci. Auriez-vous déjà réussi à débloquer des fonds ?"

Sur cette légère plaisanterie, elle quitta le pub en saluant le patron.

"La vôtre. Je suis venue avec la voiture de mon frère."

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La plaisanterie était de bon ton alors Marc y sourit également. Si le programme avait été ouvert à l'actionnariat privé peut-être y aurait-il investit une partie de son héritage. Mais à bien y calculer il ne ferait pas une grosse différence à lui tout seul. S'il était le seul ayant droit des actifs monétaires de sa famille, alors oui, peut-être.
De toute façon la question ne méritait pas d'être posée car la réponse était insatisfaisante. Quand on est sept héritiers sur la liste de succession d'une fortune qui ne compte pas prendre le chemin des alizés tout de suite il n'était pas la peine d'établir de projet basé sur un pécule qui ne nous appartient pas.

"Être président de conseil ça permet de s'offrir quelques luxe."

Il conduisait Aeryn à la voiture qu'il avait louée plus tôt et lui ouvrit la porte passager. Quand elle fut assise il referma la porte passager et vint s'asseoir sur le siège conducteur. Après un démarrage en douceur il se dirigea vers un des grands hôtel du centre-ville. Il confia la voiture à un membre du personnel et une fois à l'accueille demanda une chambre qu'il paya immédiatement avec sa carte de crédit. Cette partie là du plan il l'improvisait un peu. Il avait espéré pouvoir parler sur le JPS dans l'intimité qu'offrait le vide spatiale autour de la station.

"Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas une surprise party ni une contre demande en marriage."

Même si Aeryn avait avoué vouloir écourté son congé Marc prit sur lui d'avancer un peu plus vite et d'être prêt quand viendrait le moment de mettre son plan en place s'il réussissait à convaincre sa collègue. Il se fit suivre jusqu'à l'ascenseur qui les emmena jusqu'au dixième étage. La chambre était sommairement décorée. Il ne l'avait pas choisi pour ça mais pour l'ambiance plus propice à une conversation sans détour loin de tout regards ou oreille indiscrètes. Le Britannique avant de commencer ferma les volets, alluma la télévision et fit un bref détour par la salle de bain. Il ouvrit les robinets d'eau. Il revint ensuite dans la pièce principale inondée par les bruits d'eau et celui du téléviseur.

"C'est juste une précaution au cas où."

D'un geste il l'invita à s'asseoir. Marc prit d'assaut le mini-bar et déposa tous les jus de fruits disponibles sur la table de la chambre.

"L'idée est simple dans le fond. Officiellement, quand la porte sera de nouveau active, on reprend contact avec tous nos anciens alliés. Les To'Kra et les Jaffa en premier. Ouvertement et de manière plus déterminée que la dernière fois on ouvre le dialogue avec eux. On établit de nouvelles relations aussi bien sur le plan commercial que sur le plan philosophique et militaire.

Notre valise diplomatique doit contenir quelque chose qui ne laissera aucun de ces groupes indifférents. Le premier appât et pas le moindre, ce sont les sept ou huit pour cent de la base de données des Anciens que l'expédition Atlantis a pu exploiter et que nous utilisons. To'Kra et Jaffa ont manifesté par le passé le désir de marcher sur les traces des Anciens. Jusqu'ici ils ont eu du mal. En faisant preuve de bonne volonté à leur égard à ce sujet je pense qu'on a un bon point de départ.

Avec ceci nous y ajoutons un plan diplomatique relançant l'alliance que nous formions jadis sous une forme nouvelle.

Et c'est là que la partie officieuse entre en jeu. De ces différentes tractations nous pouvons tirer un bénéfice commercial substantiel que nous pouvons réinvestir directement dans le JPS. Officiellement nos rapports, non falsifiés seulement incomplet, donneront aux instances supérieurs du grain à moudre. Officieusement nous pouvons grâce à ces revenus mener notre activité à bien sans entrave et obtenir plus de résultats.

Si nous jouons finement les choses voilà comment ça va se passer. D'un côté nous rallions les forces de la galaxie sous une bannière commune avec un projet longue durée qui ne s'arrête pas à la chute de Tonatiuth. De l'autre la sauvegarde de la Terre est assurée. A court terme voilà de quoi arranger tout le monde. C'est la partie commerciale frauduleuse qu'il faut garder sous silence de nos supérieurs et maquiller aux yeux de nos alliés.

Si notre légitimité est grillée on peut s'asseoir sur le plan d'avenir. Mais si nous jouons nos cartes habilement on s'en sortira et j'ai bon espoir."

Marc prit le temps de bien articuler tout le plan. Il fit quelques pauses de temps à autres, griffonna quelques schémas sur des brouillons de papier pour mieux appuyer son plaidoyer.

"Avec les Jaffa et les To'Kra recommence l'alliance, suite à cela on amène un paquet un peu plus lourd dans l'équation. Les Narisiens. Ils représentent un poids non négligeable. Si nous obtenons une participation des Asgard là c'est le pompon.

Mais comment rassembler autant de monde autour d'une même table et aussi d'un même objectif ? Surtout quand on sait que deux des peuples cités sont dans d'autres galaxies ?

A cela je réponds l'intérêt commun suivi de très prêt par leurs propres intérêts individuels qui ne sont pas fondamentalement si incompatible.

Les Asgard et les To'Kra ont longtemps fait cavalier seul et sont en train de crever dans leur coin. Les Jaffa et les Narisiens veulent marcher sur les pas des Anciens. Nous pouvons tous nous apporter ce dont nous avons besoin à court terme comme sur le long terme.

Je vous l'accorde c'est un plan de malade qui nécessite de naviguer dans des eaux pas toujours claire et jouer sur les deux tableaux, mais je ne vois pas comment nous pourrions sauver notre planète autrement. Les mentalités de la classe dirigeante n'est pas prête de changer et il faut prendre une décision maintenant. Si nous rejouons le scénario de l'Antarctique aujourd'hui nous ne nous en sortirons pas."

Là Marc stoppa son discours. Il n'avait pas fait attention mais à mesure qu'il plaidait il s'était levé et avait fait les cent pas, il avait agité les bras et fait des gestes des mains pour exprimer son ressenti sur son projet et ses conséquences. Le café et le huit clos qui lui permettaient enfin de s'exprimer l'avait libéré comme d'un lourd fardeau.

Il s'assit de nouveau devant Aeryn et bus l'une des petites bouteille de jus pêche qu'il avait apporté du mini-bar de la chambre.

"Prenez le temps pour bien assimiler le tout et n'hésitez pas si vous avez des questions. Ce plan a besoin de rodage."

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Aeryn sourit devant l'attention de l'anglais. Comme quoi, la galanterie n'était pas totalement perdue. Elle s'assit dans la voiture et attendit d'arriver à destination. Un hôtel ? Et une chambre payée à l'heure ? Peut-être pas si galant que ça, finalement. L'irlandaise fronça les sourcils devant la situation mais Cross la rassura rapidement. Elle le suivit, plus ou moins sur ses gardes, mais il s'avéra que le militaire cherchait simplement un endroit à l'abri d'oreilles indiscrètes.

La jeune femme écouta son supérieur exposer son plan sans un mot. Il semblait convaincu de son stratagème et s'exaltait tout seul quant aux possibles retombées. Aeryn, elle, fronçait les sourcils. Lorsqu'il eut finit son exposé, au lieu de répondre, l'irlandaise lui posa une question.

"Est-ce que j'ai dit ou fait quelque chose qui vous fasse penser que je suis prête à mentir de la sorte ?"

Elle se posait réellement la question. Si Cross la prenait pour quelqu'un de manipulateur et de profiteur, c'était qu'elle avait dû rater quelque chose.

"Relancer les alliances en leur proposant des échanges concrets, je suis totalement pour. Mais magouiller dans le dos de nos alliés ou de notre organisation, ne comptez pas sur moi. Ce n'est pas du tout mes méthodes et si vous comptez réellement mettre ceci en place, il faudra me remplacer."

Aeryn gardait un ton aussi calme que possible mais qu'on puisse la prendre pour ce genre de personne ne lui plaisait pas le moins du monde.

"J'ai grandi au milieu de six frères et, quelque soit les secrets qu'ils ont voulu cacher je vous assure que pas un ne tenait la route. Jamais. Même les plus ficelés finissaient par être découverts. C'est ce qui arrive toujours monsieur Cross. Un seul faux pas, un seul, et tout est perdu. On perd la confiance de nos supérieur, pire, celle de nos hommes, et celle de nos alliés. Résultat ? On se retrouve tout seul. Définitivement."

En tant que diplomate, Cross était pourtant bien placé pour le savoir.

"Je suis une adepte de l'honnêteté. Falsifier des rapport, même par omission calculée, n'est pas dans mes habitudes et, si je conçois que certaines informations ne gagnent pas toujours à être connues de tous, ce genre d'organisation à grande échelle est vouée à l'échec. C'est à la fois immoral et contre-productif. Il doit y avoir une autre façon de faire bouger les choses. Une façon légale. Si on enfreint nos propres règles, je ne vois pas vraiment pour quoi on se bat."

C'était peut-être utopiste et idéaliste mais Aeryn était convaincue de son discours. Une image de son fils lui traversa l'esprit. Elle voulait ce qu'il y avait de mieux pour lui. Une vie sûre et insouciante. Ce que proposait Cross pouvait, éventuellement, la rendre possible. Mais à quel prix ? La jeune femme ne voulait pas que son fils la voit comme une menteuse et une manipulatrice. Il y avait certaines limites qu'elle se refusait de franchir.

Une chose était sûre, elle se méfierait de Cross à l'avenir. S'il était capable de mettre au point et d'appliquer de tels plans, c'était qu'il n'était pas digne de confiance.

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La mine plus sombre que d'habitude il regarda vers la fenêtre dont il avait fermé les volets en arrivant. Tendant le bras dans cette direction comme une invitation c'est un peu maussade qu'il enjoint Aeryn d'y jeter un œil.

"Regardez dehors quelques minutes si cela peu vous rafraîchir la mémoire. Où dans votre portefeuille si une photo de votre enfant si trouve. (courte pause) C'est pour lui que vous vous battez, c'est pour eux là-dehors qu'on se bat. On s'arrache la couenne tant qu'on peut, mais ça ne suffit pas.
Nos dirigeants jouent contre nous madame Sincet. Vous le savez et vous voulez agir. Je vous propose un plan d'action."

Deux échecs de suite dans la même journée ? Cela pouvait arriver et c'était le jeu qui voulait ça. On ne pouvait pas gagner à chaque fois, mais Marc trouvait cette suite de discussion plutôt amer et il n'était pas question de terminer sur une note aussi désastreuse. Le complot n'était pas sa tasse de thé préféré non plus et il ne le proposait pas à la légère. Si Aeryn pouvait faire confiance aux institutions dont ils faisaient partie il ne se lancerait pas dans quelque chose d'aussi risquer.

"Je ne propose pas ce genre d'idée à la légère, ni parce que je pense que vous êtes une comploteuse en herbe. Vous êtes coincés et vous voulez agir, je veux agir aussi. Si nous continuons tous à nous voiler la face ça va très vite se terminer pour nous.
Mentir au SDT est une chose nécessaire, car nous ne pourrons pas agir avec toute la latitude souhaitée pour résoudre notre problème. Le vol des F-311 et de la porte des étoiles montre que le serpent est passé à la vitesse supérieure. Il possède trop de ressource utile et si nous ne lui coupons pas l'herbe sous le pied très vite vous pourrez toujours vous asseoir sur votre honnêteté si chèrement acquise."

De nouveau il marquait une pause. Il scella le destin d'une autre petite bouteille de jus de fruit. L'argumentaire allait sans doute durer un petit moment. Au moins sa collègue était d'accord sur la partie honnête du plan. Renouer la diplomatie aiderait à relancer une machine grippée depuis plus de dix ans. 


"Si une partie de nos alliés constatent que nous essayons de nous faire de la ressources sur leur dos s'en est fini oui je vous l'accorde. Mais c'est ce point bien précis qui, s'il est mal présenté de manière officielle peut aussi nous couler et faire capoter tout l'ensemble. Sans ressource pour développer nos moyens de défense cela nous rend dépendant. Cela nous met dans une position compromettante face aux parties opposés. Dans ce cas de figure notre valise diplomatique ne vaudra plus rien."

Lors d'un précédent argument Aeryn avait soulevé le point de son remplacement si Marc forçait son plan sur la direction du JPS.


"Supposons que je prenne sur moi de faire sauter votre tête. C'est le conseil qui doit voter la mise en place de votre successeur et mon seul vote ne saurait faire la différence. N'importe qui avec un manque d'expérience pourrait se trouver à votre place. Mon but n'est pas de vous mener la vie dure, ni de vous faire remplacer. Je veux sincèrement que vous puissiez mener à bien la défense de la Terre.
Bien entendu, comme toutes les magouilles, celle-ci ne durera pas. Mais je suis prêt à payer le prix, en prendre toute la responsabilité. La seule chose qui compte c'est de préserver notre planète et ses habitants. Il existe des moyens pour vous couvrir. Si quelqu'un doit trinquer je serais seul en cause."

En disant cela il était sincère. Marc avait vu à long terme et il était prêt à aller jusqu'au bout. Toute proportion gardée, la sauvegarde de la Terre et celle des peuplades de la Voie Lactée d'un nouveau régime totalitaire valait quelques sacrifices. Il mettait sa personne en avant comme jamais il ne l'avait fait avant. Il avait à sa disposition l'appareil juridique du SDT et de l'O.N.U et il comptait bien s'en servir pour protéger ceux qui travaillaient à la défense planétaire.

L'essentiel de son plan ne devant être connu que de très peu de personnes, toute celle exécutant les tâches pouvaient y être accusé de complicité. Mais si personne n'était au courant. Si le plan se frayait un chemin dans la procédure à l'insu de tous. Gérer un programme qui envoi des personnes dans l'espace pour combattre des aliens belliqueux et rapporter de quoi se défendre n'est pas à la portée de n'importe qui.

Plus d'une décennie dans les affaires interstellaires lui donnait la juste dose de confiance qu'il fallait à une personne pour oser ce pari de dingue. Il avait bien conscience qu'il demandait à une femme honnête et talentueuse de surcroît de se mettre en faux par rapport à beaucoup de choses. Un sacrifice de taille pour une tâche qui ne l'était pas moins.

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Comme Aeryn s'en était doutée, sa réponse n'avait pas plu à Cross. Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il en vienne à lui parler d'Adam pour appuyer son plan. L'irlandaise fronça les sourcils et lui répondit d'un ton bien plus sec qu'elle ne l'avait jamais fait.

"Je vous interdit d'utiliser mon fils !"

La jeune femme l'écouta tout de même mais d'une oreille bien moins conciliante.

"Je sais pourquoi je me bats, monsieur Cross et je n'ai pas besoin de vous pour me le rappeler !"

Combien de fois avait-elle vécu des situation cauchemardesques, risquant à la fois sa vie mais surtout celle d'hommes et de femmes qui lui faisaient confiance ? Celle de son mari. En une fraction de seconde, elle revit tous ces moments où elle avait bien cru le perdre à jamais. Non, elle n'avait définitivement pas besoin d'un comploteur en costume pour lui rappeler ce qui était en jeu.

Aeryn le laissa parler et détailler son plan et ses enjeux sans l'interrompre. Elle n'était pas d'accord. S'il était nécessaire de consolider le poids de leur valise diplomatique, il était selon elle indispensable et primordiale de garder également leur intégrité. Même avec tout le poids du monde, si personne ne leur faisaient confiance, leur fameuse valise diplomatique ne servirait à rien. Gouverner par la peur ? Très peu pour elle.

Mais ce qui la fit réagir fut la dernière partie du discours de Marc.

"Ah alors si je suis bien tranquille en sécurité dans ma tour d'ivoire, il n'y a plus de problème, n'est-ce pas ?"

C'était, bien évidemment, ironique. Aeryn n'avait que faire de conserver son poste, c'était son identité à laquelle elle tenait.

"Vous pensez peut-être, vous aussi, que je suis une gamine écervelée et insouciante qui ne cherche que le pouvoir et la sécurité et, vous savez quoi ? Je m'en fiche. Pensez ce que vous voulez, cela m'est égal. J'ai eu à faire des choix difficiles. Parfois j'ai pris la bonne décision. Et parfois, j'ai merdé. Mais je ne m'attends pas à ce qu'on me fiche la paix en me disant qu'on oublie ou que c'est pas grave. Ca l'est. Je sais que ça l'est. Et j'assume, monsieur Cross. On peut me reprocher mes choix ou mes actions, on peut dire de moi que je suis trop jeune, trop inexpérimentée, trop naïve, que ne suis pas à ma place mais certainement pas que je suis un escroc !"

L'irlandaise prit quelques secondes pour se calmer autant qu'elle le put mais elle avait mal digérer ce pour quoi Cross la prenait.

"Oui, on est dans la merde. Oui, on manque de ressources. Et oui, on risque gros. Mais je ne suis pas prête à tout pour gagner. Je ne suis pas prête à devenir comme nos ennemis pour les écraser ou à jeter aux orties tout ce en quoi je crois pour assurer la victoire. Nos valeurs, monsieur Cross, sont tout ce qui nous reste. Si on perd ça, on perd tout. Et je préfère encore mourir en essayant que d'être un si mauvais exemple pour mon fils. Voilà ce que je vois quand j'ouvre mon porte-feuille. Mon fils, qui me donne une raison supplémentaire de prouver qu'être humain n'est pas simplement survivre quel qu'en soit le prix."

Aeryn s'était levée durant son monologue et avait fini son chemin près de la porte d'entrer de la chambre.

"Vous n'aurez pas à faire sauter ma tête. Si vous voulez appliquer votre plan, il vous suffit de le dire et je démissionnerai de moi-même. Vous n'aurez certainement aucun mal à trouver quelqu'un prêt à faire ce genre de chose. Mais ça ne sera pas moi. Ayez simplement l'obligeance de me laisser quelques jours, le temps de rassembler mes affaires. Et inutile de me raccompagner, je vais prendre un taxi."

En quelques pas, elle combla la distance qui la séparait de la poignée et posa sa main dessus, prête à partir.

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La discordance à propos des décisions moralement discutables battait son plein et semblait atteindre son paroxysme. Marc martelait qu'il fallait passer par le secret et la désinformation pour mieux contrer l'ennemi et apaiser leurs alliés. Il n'y voyait pas une quelconque défiance envers les idéaux du leur organisation, mais juste un moyen pragmatique de garantir la survie de la civilisation telle qu'ils la connaissaient tous les deux.

Aeryn était têtue, obstinée et ne voulait rien lâcher sur ce point qu'elle jugeait essentiel. Pas de compromis sur l'identité morale de la diplomatie Terrienne. En temps de paix elle aurait fait une diplomate militante exemplaire. Mais on n'était pas en temps de paix.


Il résidait des deux côtés de la table des incompréhensions qui menaient le débat dans l'impasse. Sans doute Marc avait-il dû utiliser la mauvaise formulation car Aeryn prit pour elle une critique qui ne lui était pas destinée. S'il avait voulu la faire démissionner il ne se serait jamais donné autant de peine pour le faire. Quand elle se leva de sa chaise pour contre argumenter il resta d'abord scotché sur son siège. L'échange était houleux, honnête et faisait ressortir les sentiments profonds de chaque protagoniste. Il adorait ce genre de débat, même quand il perdait.

La voir partir lui ramena les pieds sur terre et il se leva à son tour pour se mettre à sa hauteur. Avant qu'elle ne mette la main sur la poignée il mit la sienne contre la porte à hauteur de sa tête.

"Visiblement je me suis mal fait comprendre sur certains points. Si j'avais voulu vous foutre dehors pour mener à bien mon plan nous ne serions pas ici pour en parler. C'est d'un partenaire fiable dont j'ai besoin pas d'un vulgaire pantin. Quand je veux la tête de quelqu'un je ne fais pas chier à l'embrouiller au bar puis à l'hôtel pour ensuite le torpiller.
Votre présence est ce qui fait tenir la baraque debout, je ne vous prends pas pour une gamine alors ne vous mettez pas à agir comme telle. 
Nous avons un point important en commun, nous voulons relancer la diplomatie. Parfait.
Je suis prêt à m'asseoir sur quelques menus détails pour obtenir des ressources indispensable à notre sauvegarde et vous non.

Votre boulot c'est ingénieur à la base si je ne m'abuse. Ce qui veut dire que vous en avez dans le cerveau. Alors soyez force de proposition et dites moi comment vous voulez refaire votre budget percé sans magouille."

Etait-il aller trop loin ? En d'autres circonstances et pour d'autres raisons Marc se serait envoyé sur les roses tout seul. Il ne voulait pas contrarier l'Irlandaise, mais ses choix et ses idées ne le mèneraient pas sur le chemin de la paix et l'amitié entre collègue qu'il chérissait temps quand il était pilote.

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Avant qu'Aeryn ne puisse partir, Marc bloqua la porte et lui demanda ses propres idées sur la question. L'irlandaise n'avait pas fait d'études d'économie, et encore moins de politique, elle n'avait pas la moindre idée de toutes les implications de telle ou telle proposition, mais certaines choses étaient, pour elle, inacceptables.

D'un autre côté, Cross semblait lui faire confiance, même si la réciproque n'était plus totalement vraie. Elle devait faire un effort de son côté. La jeune femme lâcha donc la poignée et fit quelques pas pour s'éloigner de l'ouverture et avoir plus d'espace pour réfléchir.

"La confiance, ça se mérite et ça s'entretient. Il faut partir là-dessus. On n'aura peut-être pas des résultats dans le mois qui vient mais ils seront bien meilleurs, au final, et durables. On ne peut pas proposer d'échanges si on ne connaît pas les besoins de nos alliés, n'est-ce pas ? Alors faisons en sorte de les connaître, tout en favorisant les relations inter-planétaires. Voilà ce que je propose."

Aeryn se rassit et fit signe à Cross de faire de même.

"Lorsque l'on entre en communication avec un peuple étranger, on leur propose un échange, non pas de biens, mais de personnes. Pendant un laps de temps défini, je pense que le mieux est un mois, deux ou trois d'entre nous allons séjourner chez eux et on accueille sur la station ou en zone 51 ou 52, deux ou trois des leurs. Un groupe peut-être dédié exclusivement à l'accueil et l'accompagnement de nos invités. Ainsi, chacun apprend à connaître l'autre et, au terme de ce temps, on réunie les parties décisionnaires pour négocier des relations à plus long termes et des échanges. Ainsi, la confiance commence à s'établir AVANT les négociations. Cela peut permettre de baisser les réticences et de vraiment cibler les besoins et envies de chacun afin de trouver un accord équitable, durable et dans de bonnes conditions."

Aeryn n'était pas diplomate, elle ne réfléchissait qu'avec son expérience et une dose de bon sens. Mais elle était consciente qu'il y avait sans doute des failles dans son raisonnement qu'il serait bon d'éclaircir avant toute chose. Mais construire réellement des relations étaient pour elle primordiale. Débarquer en terrain conquis pour proposer des échanges stéréotypés et absolument pas adaptés au peuple en présence n'était peut-être pas une bonne idée.

"Nos hommes là-bas pourrons réellement cibler les besoins de ce peuple et ce que la Terre peut lui apporter. Leurs hommes ici pourront le vivre de leurs yeux et seront des témoins précieux lors des négociations. De plus, si nos cultures diffèrent réellement et que nous préférons ne pas poursuivre les relations, il vaut mieux le savoir dès le début, non ?"

L'irlandaise n'attendait maintenant que l'avis du président du SDT.

"Cela ne changera peut-être pas les décisions de la hiérarchie mais, à long terme et avec suffisamment de persuasion, on pourrait obtenir ce dont on a besoin de nos alliés, en plus de soutiens concrets lors d'attaque. Parce qu'il faut se rendre à l'évidence, … pour le moment, nous sommes seuls !"

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Marc ne crut pas vraiment un instant que sa dernière tentative allait marcher. Mais qui ne tente rien est sûr de ne jamais rien obtenir. Aeryn se ravisa et précisa bien son point de vue sur la question de la diplomatie. Elle ne voulait pas jouer le bluff ou toute autre sorte de tromperie. D'après le diplomate bien mal lui en coûterait, mais il n'allait pas la reprendre sur ce point.

Il accepta l'invitation de l'Irlandaise à s'asseoir. Il écouta Aeryn très attentivement et il appréciait assez l'idée. Ce plan d'échange était parfait. Parfait pour des états en temps de paix. La guerre froide qui opposait Tonatiuth aux forces de la Terre ne permettait pas de l'appliquer directement. Dans un souci d'efficacité dans la collaboration Marc pris le temps de la réflexion. Dès qu'Aeryn eu fini d'exposer son idée, le Britannique s'empara de nouveau de son schéma et du crayon. Il raya sa partie et ajouta le plan d'Aeryn à la suite de son idée de plan d'avenir. En permutant un pont par-ci et un autre par là tout le monde pouvait y trouver son compte.

"J'aime votre idée. D'ailleurs on commencera par ça c'est plus logique. Je vais couper la poire en deux en disant quarante-cinq jours d'échange. Vous soulevez un point intéressant avec cet échange de personnel. En temps de paix cette idée aurait sans doute fait un tabac. Les circonstances étant ce qu'elles sont en ce moment il va falloir accéléré artificiellement les choses un tout petit peu.
Quarante-cinq jours d'échange, ce sera la phase un. Différents groupes iront chez les To'kra, les Jaffa, les Narisiens. En proposant un programme commun pour cette phase un et les suivantes on pourrait obtenir des débuts de résultats sous quatre-vingt-dix jours."

Les possibilités étaient vastes et si toutes les parties adhéraient à ce plan les résultats pourraient être excellent. Marc contenait néanmoins son enthousiasme et ses attentes personnelles sous bonne garde de son pragmatisme et de sa patience. Rien n'était joué encore.

"Vous avez carte blanche pour mener ce projet à bien. Je vous accompagnerais dans les démarches administratives et diplomatiques. Dès que la porte sera livrée il ne faudra pas hésiter à faire chauffer la rotative.

Concernant le budget quoi que vous fassiez vous allez le crever. Donc je vous couvrirais au maximum pour que vous puissiez agir. Si les négociations aboutissent cela apportera la preuve que les choses vont dans le bon sens et les finances ne devraient plus être un problème récurrent, mais seulement ponctuel."

Ce n'est pas comme ça qu'il espérait que la soirée se terminerait. Il encaisserait les conséquences, qui même si elles n'étaient pas réjouissantes, seraient acceptables si la suite se déroulait comme il venait de la planifier. Si jamais cela devait se terminer en jus de boudin Marc trouverait une autre alternative.

"Je pense qu'on s'est assez foutu sur la gueule pour la soirée. Match retour sur le JPS ?"

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Aeryn laissa à Cross le temps d'analyser et de digérer son plan. Il fit des schéma et prit des notes alors que l'irlandaise attendait patiemment en silence. Finalement, il approuva et lui donna carte blanche, fixant le temps de l'échange et les premières prises de contact. Les Tok'ra, les Jaffas et les Narisiens seraient les premiers. Sincet acquiesça, affirmant ainsi qu'elle avait pris note et s'en tiendrait à cette décision pour le moment. Plus tard, au fil des explorations, elle proposerait d'autres échanges. Mais le diplomate fut clair, s'il prenait sur lui de la couvrir, niveau dépenses, elle n'avait pas le droit à l'erreur. Il fallait des résultats. L'équipe envoyée sur place devrait être choisie avec soin. Elle s'en faisait une priorité lorsqu'elle rentrerait sur le JPS.

"Très bien."

L'échange était clos. L'anglais avait raison. Il y avait eu suffisamment de débat pour ce soir et son fils l'attendait, elle devait repartir.

"Pouvez-vous me conduire jusqu'au pub ou dois-je prendre un taxi ?"

Le plus simple pour elle serait qu'il la raccompagne, en bon gentleman, mais elle comprendrait très bien qu'il ne le fasse pas. Dans tous les cas, elle devait récupérer la voiture de son frère. Cross accepta et la jeune femme fut chez elle une heure plus tard. Adam était déjà couché et elle profita du reste de la soirée, en famille.

Le lendemain, Gary lui fit parvenir un message impliquant Thena et un dossier étrange. Un mot de la jeune femme la fit sourire. Elle allait pouvoir ajouter ça à son dossier. Ce fut, fière de ses hommes qu'elle quitta l'Irlande quelques jours plus tard pour retrouver son appartement de Colorado Springs, se préparant à reprendre le travail.

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