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descriptionThe beginning of the end EmptyThe beginning of the end

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2009 - Date terrienne (15 ans)


La nouvelle est tombée subitement. Une grande première dans l'Histoire. La preuve irréfutable qu'il y a de la vie ailleurs dans l'univers. Cela a d'ailleurs été leur principal sujet de conversation ce soir-là, sur le toit du pensionnat. Pourquoi viennent-ils ? Sont-ils amis ou ennemis ? La nuit a été longue et le réveil difficile mais ils ont vite été fixés. Partout où passent les aliens, seule la désolation subsiste. 

Bien vite, le sujet est devenu bien moins festif. Trois grandes villes ont déjà été décimé, l'ennemi semble chercher quelque chose. Le pire étant qu'il semble se rapprocher. La tension monte progressivement et chacun en est la cible. Le personnel du pensionnat devient plus nerveux, et distant, comme s'ils s'apprêtaient à quitter le navire d'une seconde à l'autre. Les pensionnaires, eux, se rapprochent, se cherchent. Si l'un deux est en retard, il est bien vite le sujet d'inquiétude numéro un. Jusqu'au jour où d'étrange hommes en armure débarquent dans la ville. 

La population entière est sur le qui vive. Pourquoi sont-ils venus ? Pourquoi ici ? 

Ce soir, Vardeen sort de son lit en silence et quitte le dortoir avec trois autres filles pour rejoindre les autres sur le toit. Un bruit inhabituel la fait s'arrête à mi-chemin et se retourner. Elle fronce les sourcils. Les trois autres s'impatientent. Silencieusement, elle leur fait signe de continuer, elle les rejoindra plus tard. A pas de loup, elle remonte le couloir et suit le bruit léger jusqu'à une pièce bien connue. Le bureau du directeur. A l'angle de mur, elle aperçoit une autre silhouette qui lui fait signe de se taire. Reconnaissant Calvin, elle le rejoint discrètement et entre dans un débarras adjacent au bureau. La pièce est exigüe et les deux jeunes gens sont presque collés l'un à l'autres pour ne pas dérange le matériel et révéler leur présence. Les voix des protagonistes sont presque aussi claires que s'ils étaient dans la même pièce. 

"Elle doit être spéciale. Notre maîtresse ne tolère que l'excellence." 

Une voix d'homme, sèche et brutale. La menace est audible.

"On nous a désigné cet endroit. Vous avez des jeunes aux capacités indéniables, n'est-ce pas ?" 

Encore un homme. Même si la voix diffère légèrement, les deux ont indubitablement le même caractère. Et aucun ne se laissera impressionner par un simple directeur de pensionnat. 

"Oui ! Les plus prometteurs du pays, je peux vous l'assurer ! L'éducation qu'ils reçoivent ici est pareille à nulle autre ! Toutes les gens importants des dernières décennies viennent de chez moi !" 

La voix du directeur, par contre, est loin d'être assurée. Elle tremble. Vardeen ne l'a jamais vu comme ça. 

"Notre maîtresse a besoin d'un nouvel hôte. Elle veut une femme, jeune et belle. Douée. Quelle est votre meilleure pensionnaire ? Où est-elle ?" 

De nouveau le premier homme. Les deux adolescents retiennent leur souffle. Vardeen sent la main de Calvin se crisper sur son épaule. Et la sentence tombe. 

"Vardeen. Elle a un lit dans le troisième dortoir à l'étage supérieur."

La jeune femme ferme les yeux et enfoui sa tête dans le creux de l'épaule de son ami. La peur la gagne aussi sûrement que rapidement et elle retient des larmes à grand peine. Ce n'est pas le moment. Une fois que les bruits de pas ont disparu, Calvin la saisit par les épaules. 

"Il faut partir. Maintenant !"

Vardeen ne discute pas, elle saisit sa main et le suit à l'extérieur du bureau. Oui, il faut partir. Mais comment ?

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Calvin entraine Valdreen derrière lui. Il n'y a pas une seconde à perdre. Ils traversent le couloir sans un bruit et s'immobilisent à un angle. Le jeune homme y passe la tête mais ne voit rien.

"Dépêche-toi ! Il vont bientôt remarquer ton absence !"

Il a chuchoté mais c'est déjà bien assez fort au goût de la jeune femme. Il ne leur faut que quelques secondes pour arriver dans la cours. Deux minutes de plus pour la longer sous couvert des quelques arbres à l'est de la zone. Bientôt, il s'arrêtent à quelques mètres du grand portail. Trois soldats en armure se tiennent devant. La route est bloquée. Alors que Vardeen commence à paniquer, Calvin lui fait signe de se taire et l'entraîne plus loin. Sous un gros arbre, il pointe un doigt vers le ciel puis place ses deux mains en coupole devant elle. La jeune femme ne tarde pas à comprendre et place son pied sur les mains de son ami et les mains sur ses épaules. Calvin n'a aucun mal à la soulever et Vardeen attrape une branche pour s'y hisser. Le jeune homme, plus grand, parvient, en un saut, à obtenir le même résultat.

L'ascension dure quelques minutes de plus et, les lumières s'allument à l'intérieur du bâtiment. L'agitation commence et les deux fuyards accélèrent le mouvement. Le plus dur est de passer d'un arbre à l'autre afin de pouvoir franchir les limites du pensionnat. Vardeen a rarement eu l'occasion de sortir de l'enceinte auparavant. Calvin saute le premier en profitant du fait que l'attention des gardes soit tournée vers l'intérieur et aide la jeune femme à descendre à son tour. Main dans la main, les deux adolescents ne tardent pas à disparaître dans les rues obscures de la ville, laissant le pensionnat agité derrière eux, sans se retourner.

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Vardeen se blottit davantage contre Calvin, en tremblant. Leur fuite ne leur a pas permis de prendre des affaires et une nuit d'automne recroquevillés dans un vieil entrepôt délabré n'a rien de confortable. La jeune femme n'a pratiquement pas dormi de la nuit. Entre l'angoisse d'être découverte, le froid et l'incertitude de ce que sera le lendemain, heureusement que Calvin est là pour prendre les choses en main. L'adolescent connaît mieux la ville. Il y a fait de nombreuses sorties avec les surveillants pour s'habituer à la fonction qu'il est sensé débuter dans trois mois. 

Calvin resserre son étreinte autour de Vardeen et la jeune fille fait de son mieux pour arrêter de trembler. Elle n'a pas décroché un mot depuis la veille, bien trop occupée à réfléchir. Elle se relève vivement et commence à faire les cent pas. Ca aussi, ça réchauffe. 

"On ne peut pas rester là, ils vont finir par nous trouver."

La jeune femme tourne son regard vers son ami. 

"Me trouver. Tu devrais rentrer, il ne te reste que trois mois. Ne gâche pas tout. Je vais me débrouiller."

Calvin lui sourit. 

"Ne dis pas de bêtises, je ne vais nulle part ! Et puis, tu ne tiendrais pas deux heures sans moi, pauvre chose fragile !"

Elle ne veut pas sourire, la situation est grave. Et pourtant, elle ne peut pas s'en empêcher et n'hésite pas à prendre sa main lorsqu'il se dirige vers la sortie. 

"Je connais un endroit. Personne ne viendra nous chercher là-bas ! Suis-moi !"

La jeune femme acquiesce et le suit prudemment jusqu'à une bouche d'égout qui les conduit à l'extérieur de la ville. Calvin la mène jusqu'à une vieille cabane où il ne s'arrête que pour prendre un vieux sac à dos et quelques vêtements et provisions dans les placards. Il explique que la cabane est à un ancien pensionnaire qui la lui a montré quelques mois plus tôt, lors de l'une de ses journées de découverte extérieure. 

Après une journée entière de marche, Calvin s'immobilise devant une sorte de lac où se déversent des litres d'eau de la montagne par une cascade bruyante. Le jeune homme sourit et ôte ses chaussures avant de les balancer tout droit sur la cascade. Contre toute attente, elles ne rebondissent pas sur la roche mais disparaissent totalement. Vardeen comprend alors au sourire de Calvin qu'ils viennent d'arriver à destination. Les deux adolescents franchissent le rideau d'eau et émergent dans une cavité rocheuse de sept mètres sur trois. Pour sûr, personne ne viendra les chercher ici. 

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Vardeen est mitigée. D'un côté, elle est rassurée. La cascade est une couverture idéale et elle ne risque pas de se faire retrouver ici. D'un autre côté, le temps est très long lorsqu'on est enfermé dans un coin obscure de vingt et un mètre carré. Après une journée, elle commence sérieusement à douter de sa capacité à rester en place. Il n'y a rien à faire ici, si ce n'est tenter de dormir un peu et regarder l'eau tomber. 

La jeune femme soupire pour la énième fois en grignotant un biscuit récupéré par Calvin dans la cabane. 

"C'est l'affaire de quelques jours Var ! Le temps que les soldats comprennent qu'ils feraient mieux de chercher ailleurs. Ensuite, les patrouilles se feront moins présentes et on pourra partir plus loin. Là où on sera enfin tranquille. Soit patiente. S'il te plaît."

Vardeen grimace. Elle sait que tout cela n'est que pour son bien à elle. Elle hoche doucement la tête. 

"Je sais. Désolée. C'est juste que je n'aime pas être enfermée."

Ca, l'adolescent le sait parfaitement. Son sourire amusé en est la preuve. Le soir venu, ils s'installent dans un coin plus ou moins plat de la caverne où ils ont étalé les vêtements de rechange pour former un matelas de fortune. Vardeen se blottit contre Calvin pour avoir plus chaud et la garçon rabat sur eux une couverture fine. Ca ne sera pas suffisant. Les deux le savent mais ils n'ont rien d'autre. Ils s'endorment tous deux en grelottant, espérant vainement que le lendemain serait un jour meilleur. 


***************************


Lorsque Vardeen sort du sommeil, elle est allongée sur le côté et pivote légèrement sur le dos pour s'étirer en baillant. Le mouvement réveille qui bouge à son tour et passe un bras autour de la taille de la jeune femme. Ils restèrent comme ça un moment, émergeant doucement. Ce n'est pas comme s'ils étaient pressés de toute façon. La journée va consister à ne pas devenir fou, enfermer derrière un mur d'eau. 

"Ils avaient raison, au fait."

Vardeen fronce les sourcils. 

"Qui avait raison ? Et à quel sujet ?"

La jeune fille est perdue mais se dit que c'est à cause du sommeil qui a du mal à se dissiper. 

"Les soldats et le dirlo. A propos de toi. T'es la meilleure, tout le monde le sait."

Il se redresse sur un coude et la regard fixement. 

"Et tu es très belle."

Elle rougit en détournant les yeux. 

"Merci. Mais j'aurais préféré ne pas l'être pour le coup."

"Pas moi."

C'est alors qu'elle sent une main sur son visage. Calvin lui replace doucement une mèche de cheveux derrière l'oreille, la forçant en même temps à tourner son visage vers lui. Celui de l'adolescent, déjà très près, se rapproche un peu plus jusqu'à frôler le sien. Vardeen sent des lèvres se poser sur les siennes et ne sait pas comment réagir. Calvin prend un peu plus d'assurance et recommence en déplaçant sa main sur la hanche de la jeune femme, tentant de se frayer un chemin sous la barrière de tissus. 

Vardeen le repousse violemment et se dégage de sa prise. 

"Non mais ça va pas ?! Qu'est-ce que tu fais ?!"

Elle tente de se relever mais l'adolescent renforce sa prise pour la maintenir au sol. Il ne s'attendait certainement pas à un coup de coude qui lui ouvre la lèvre. La surprise permet à Vardeen de se relever et de s'écarter contre la paroi opposée. Elle fixe sur son ami un regard à la fois surpris et affolé. Celui-ci porte une main à sa bouche et lève les deux bras. 

"Désolé. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je ne recommencerai pas. Promis."

Alors que Calvin reste assis sur le matelas improvisé, Vardeen se laisse glisser au sol, sans rien dire et remonte les genoux sur sa poitrine avant de les entourer de ses bras, toujours le plus loin possible de l'adolescent et sans le quitter des yeux. 

Le temps va paraître long. Très long.

Dernière édition par Plume le Lun 21 Déc 2015 - 18:12, édité 1 fois

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Un silence tendu s'est installé dans le refuge improvisé qui a de plus en plus l'air d'une prison. Calvin saisit le sac de provision en soupirant et en sort les deux derniers morceaux de viande séchée. Il se lève pour en donner un à Vardeen mais le regard qu'elle lui jette est suffisamment équivoque pour le faire s'arrêter. Il finit par lui lancer la nourriture qu'elle ne touche de toute façon pas. 

"Ecoute. Je suis désolé, okay ? Qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?"

Un silence de mort lui répond. La vérité est que la jeune fille n'a toujours pas réalisé ce qu'il vient de se passer. Devant ce mur inébranlable, Calvin finit par fermer le sac et le balancer sur son dos. 

"Je vais aller chercher quelque chose à manger."

La jeune fille acquiesce. Une fois seule, elle arrivera peut-être à se détendre. Sans un mot de plus, Calvin quitte la caverne et s'éloigne dans la végétation. Vardeen se permet un soupire et ferme les yeux quelques secondes. Au cours des heures qui suivent, elle parvient à relativiser et à se convaincre que ce n'est pas si grave. 

Un sifflement se fait entendre. C'est Calvin qui la prévient qu'il est revenu. Quelques secondes plus tard, il émerge du mur d'eau, trempé. 

"Je suis désolée. J'ai exagéré et paniqué. Juste, ... ne recommences plus, okay ?"

Il faut partir sur de bonnes bases pour s'en sortir dans cette histoire et Vardeen ne veut pas perdre un ami. Le regard que lui lance Calvin n'a, par contre, rien pour la rassurer. 

"Non Var. C'est moi qui suis désolé que tu réagisses comme ça."

Calvin fait une légère pause avant d'ajouter, d'un air grave et désolé.


"Je t'aime."


La jeune femme fronce les sourcils mais n'a pas le temps d'ouvrir la bouche avant que quatre silhouettes lourdement armées n'apparaissent dans la caverne, ruisselante de pluie. Vardeen recule vivement mais se retrouve bloquée par la paroi rocheuse alors que les soldats s'approchent et la saisissent d'une poigne de fer. 

"Notre maîtresse sera satisfaite."

L'adolescente lance un regard incrédule à Calvin avant de se faire traîner hors de la caverne sans une seule chance de libération. Le garçon évite son regard et mène la marche jusqu'à la ville.

Dernière édition par Plume le Sam 2 Jan 2016 - 11:52, édité 1 fois

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Vardeen se débat tellement sur le trajet que, pour être plus tranquilles, les soldats décident de la rendre inconsciente. Seulement ils ont ordre de ne pas l'endomager. L'un d'eux la saisit alors par le cou et l'étrangle jusqu'à ce qu'elle perde conscience. Là encore, elle se démène tout du long mais la nature finit par remporter la victoire et elle s'évanouit. Elle ne voit pas le reste du trajet ni le regard de Calvin qui accélère le pas. 


Lorsqu'elle reprend conscience, Vardeen est solidement attachée, mains derrière le dos, dans la grande salle du pensionnat. Retour au point de départ. Une femme, bien plus vieille encore que le directeur de l'établissement, se tient devant elle, le regard approbateur. Elle se déplace avec assurance au milieu des soldats ressemblant à des colosses comme s'ils n'étaient que des chiots inoffensifs. En face d'elle, l'intégralité des pensionnaires est confiné contre un mur. 


Lorsque la vieille femme remarque que Vardeen est réveillée, elle fait signe à l'un de ses sbires de la redresser, ce qu'il fait sans ménagement. La jeune fille se débat, en vain, alors que la femme approche de plus en plus. 

"Qu'est-ce que vous faites ?! Non ! Aidez-moi !"

Mais personne ne bouge. personne sauf la femme au regard d'un jaune irréel.

"Retournez-là !"

Aussitôt dit, aussitôt fait. Un bruit étrange se fait entendre sous les murmure de dégoût des pensionnaires puis, un bruit de chute. Vardeen se débat de plus en plus mais elle est bien maintenue et a littéralement les mains liées. Une vive douleur à la nuque la fait crier puis, c'est le noir complet. 


A partir de cet instant, Vardeen ne fut plus qu'une marionnette entre les mains de cette créature. C'était à la fois une prison et une libération. Maintenant, la jeune fille n'existait plus que comme une ombre impuissante, faisant de son corps son ultime et éternelle prison. Mais elle a aussi accès à toute la mémoire de la créature qu'elle peut dorénavant nommer goa'uld. Elle sait ce qui a pris possession de son corps, pourquoi et ce qui va se passer maintenant pour elle. Toute cette connaissance la terrorise, d'autant qu'elle a l'indubitable certitude que son sort est scellé pour plusieurs siècles. 


Elle ne peut pas empêcher sa main de se lever pour exécuter froidement les pensionnaires. Un à un. Les enfants qu'elle consolait, qu'elle protégeait, qu'elle aimait. Tués de ses mains. Elle est alors persuader qu'il s'agit là de la pire horreur dont elle sera la spectatrice. Hélas, elle se trompe lourdement. 


Le soir venu, son esprit est totalement lessivé, contrairement à son corps et le goa'uld, qui semblent en pleine forme. Mais l'horreur reprend le dessus lorsque Métis retourne dans son vaisseau et pénètre dans sa chambre. Là, le jour se fait dans l'esprit de Vardeen. Elle comprend tout. La trahison de Calvin, la jubilation du goa'uld et la présence de l'adolescent dans la chambre. Calvin a livré Vardeen à la créature. A Métis, maintenant de remplir sa part du marché. Et, sous les protestations interne de l'hôte et le regard envieux du garçon, la jeune silhouette s'avance lentement en souriant tout en défaisant les attaches de sa tunique. 


C'est alors que Vardeen se rend à l'évidence, le cauchemar ne fait que commencer.

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