Elle faisait des echos debout

En sortant de la piscine qui bordait sa maison, Nadira emplit ses poumons au maximum de leur capacité. Elle en avait plus qu’assez de respirer de l’air en conserve à longueur de journée. Elle était al pour une raison précise mais en avait profité pour prendre la journée, ainsi que la soirée précédente. A l’origine tenté par visiter la ville, elle était finalement restée dans sa nouvelle maison pour déballer ses affaires qu’elle avait fait transférer d’Atlanta. Elle y avait passé la moitié de la nuit.

Il faut dire que le SDT avait bien fait les choses. Le quartier était agréable, tout comme le climat. Et si la maison n’était pas très grande elle était fonctionnelle et plutôt bien aménagée. Et avoir à nouveau un accès direct à une piscine pour quelques brasses matinales avant son petit déjeuner lui faisait un bien fou.

Elle rentra se sécher et mis un peu de musique, par habitude tout en préparant son café. Une fois habillées d’un jean et d’une chemisette, elle se versa un mug tout en révisant ces notes. Elle n’avait plus pratiqué ce genre d’examen depuis un moment et ne voulait pas risquer de louper quelque chose.
Finalement, elle récupéra la trousse qu’elle avait ramené de la station et sortit.

*Si on m’avait dit que je ferai un jour des visites à domiciles,* s’amusa-t-elle.

Elle n’avait pas bien loin à aller et, alors qu’elle sonnait, elle se rendit compte de l’ironie de la situation. Quelques mois auparavant, les rôles étaient inversés et sa patiente du jour lui rendait visite.

*Espérons que ça ne finisse pas dans les larmes ce coup-ci*

La grossesse allait décidément bien à Sincet. Elle lui ouvrit, tout sourire et la fit rentrer. La maison était clairement moins en désordre que la sienne et bien meublée. Une personne étrangère n’aurait sans doute jamais imaginé être chez un commandant de station orbitale défendant la terre contre toute sorte de menace.

« - Avec plaisir, merci »

Elle suivit son hôte dans le salon et sourit à la remarque sur les visites qu’elle s’était faite elle-même en arrivant.

« - C’est assez nouveau pour moi, c’est certain. Mais franchement, ça me change de mon infirmerie sur la station. Je n’ai rien que les séance d’UV, mais un peu de vrai soleil, c’est incomparable. »

Elle s’installa sur un confortable canapé et but une gorgée de café.

« - Ce n’est que mon troisième après tout. J’espère que mon cardiologue ne l’apprendra pas.  Et vous ? vous avez réussi à ralentir ? »

La caféine n’était pas rigoureusement interdite aux femmes enceintes mais elle rentrait dans la catégorie des existants qu’il valait mieux éviter néanmoins. Et ça ne devait pas être facile tous les jours…

« - Comment vous sentez vous sinon ? Pas trop de stress ?  J’ai appris pour séjour sur terre. Je suis navrée que vous aillez dû abandonner vos plans initiaux. »

Le vent. C’est vrai qu’il n’y avait pas un soufflé d’air sur la station, à l’exception des mouvements induits par la climatisation. Nadira comprit ensuite que le sujet du café était sensible et elle s’excusa.

« - Navrée, je ne voulais pas retourner le couteau dans la plaie. Mais vous savez que vous pouvez boire du déca ? Mis à part le coté sacrilège si vous êtes une puriste, c’est un excellent succédané. Et ça m’évitera de râler parce que vous avez trop de sucre. »

Elle adoucit la dernière phrase par un haussement de sourcil rieur. Elle n’était pas vraiment du style à marteler des interdictions.
La suite la fit sourire et elle demanda quelques précisions.

« - Pas de nausée ? De rétention d’eau ? Quant aux bizarreries alimentaires, c’est souvent surfait, mais n’hésitez pas à envoyer votre mari chercher des fraises à 3 heure du matin. Ça l’aidera à se sentir investit. Et puis ça entretient le mythe."

Elle but une gorgée de café à son tour et la question suivante la surprit un peu. Mais elle était logique, vu leurs positions respectives.

« - A chaque fois que je me fais tirer dessus, je me demande ce que je fais là. Et puis la vie reprend et je replonge dans des recherches que la plupart des scientifiques de la terre m‘enverraient. Et personne ne semble se plaindre, pour l’instant, de ma façon de gérer l’infirmerie. »

Elle récupéra un carnet ou elle avait reporté plusieurs des données de la précédente visite d’Aeryn à l’infirmerie et les consulta rapidement.

« - Vous avez pris du poids depuis la dernière fois ? » 

“- Oui sure, tout va bien.”

Elle aussi se sentait un peu émotionnée et elle du concentrer pour continuer à afficher un visage serein. Elle se rappela également avoir oublié un petit détail. Sa main se porta sur un bouton de l’appareil qu’elle manipulait. Aussitôt activé, le haut-parleur se mit à vibrer au rythme d’un boom boom boom rapide.

« - C’est son cœur. Ça parait rapide mais c’est là aussi parfaitement normal. Bon voyons si on peut trouver quelque chose maintenant. »

Elle manipula la sonde pendant une bonne minute, parfois sans doute de façon assez inconfortable pour la maman. Finalement, frustrée, elle décolla l’appareil.

« - Navrée, je ne vois rien. J’ai l’impression que ce petit être aime bien se cacher.  On réessaiera le mois prochain, ok ? »

Et il faudrait qu’elle s’entraine un peu au maniement de ce machin. Non seulement elle tâtonnait encore avec certaines commandes, mais en plus elle ne comprenait pas toujours ce qu’elle voyait et devait s’y reprendre à plusieurs fois. C’était tout sauf professionnel.

« - Je vais juste finir par une prise de sang et je vous fiche la paix. »

Ça, elle savait faire. Il ne lui fallut que quelques secondes pour remplir quelques tubes et les ranger dans une boite hermétique.

« - Parfait. J’ai fini de vous embêter. Si vous avez des questions n’hésitez pas. »


>>Test Diagnostic

Dernière édition par Nadira Garett le Dim 29 Nov 2015 - 17:34, édité 1 fois

Le membre 'Nadira Garett' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Résolution (11-30)' :

Entendre pour la première fois le cœur de son enfant est une expérience unique. Aeryn en fit l’expérience et réagit tout à fait normalement sous le regard attendri (bien malgré elle) de l’Egyptienne.
Le reste alla très vite, et la patiente se laissa faire avec un certain fatalisme.

« - Si tous mes patients étaient comme vous. » marmonna la médecin en se souvenant d’un couple se bécotant en pleine nuit dans l’infirmerie. « Non, il vous faut du sucre au contraire. Mais en quantité raisonnable. Essayer juste d’éviter les fraises enduites de sirop d’érables, de marshmallow et de chocolat ok ? »

Son estomac protesta à l’idée même d’un tel sacrilège. En souriant elle aida l’irlandaise à se relever et elle hocha la tête à l’idée du jus d’orange.

« - Oui c‘est une bonne idée. Et n’hésitez pas non plus à prendre un peu de soleil. A vivre dans une boite de conserve, nous avons tous un déficit en vitamine D. J’ai testé la piscine avant de venir. Faites y quelques longueurs. Ça fait un bien fou. »

Elle rassembla ses affaires rapidement et accompagna Sincet dans le salon tout en se préparant à partir.

« - Pour l’instant tout va bien, et il n’y a pas de raison que ça change. Je sais que ça n’est pas facile, mais essayez de profiter de vos moments ici pour vous détendre, d’accord. Et mettez votre mari à contribution. Massages, bricolage… qu’il prenne conscience de son rôle à venir. »

Noa, à quatre patte, fouillait dans un placard. Il sortit plusieurs boites de conserves et quelques paquets de pâtes, sans trouver ce qu'il cherchait.
« Emy, tu sais s'il nous reste de la farine ? » lança t-il à sa fille, assise sur un tabouret devant l'ilot central de la cuisine. La fillette était en train de résoudre un problème de mathématiques. Elle leva la tête, posa son stylo plume rose sur sa tempe en réfléchissant avant de répondre :
« …. Je crois que tu as tout utilisé la dernière fois pour les pancakes. D'ailleurs, tu m'avais demandé de te rappeler d'en racheter.... Donc voilà : n'oublie pas de racheter de la farine ! »
Elle sourit et se replongea dans son exercice.

Noa ne pu s'empêcher de sourire également. Il soupira, se releva et avisa le saladier sur le plan de travail. Il avait commencé à faire un gâteau. Sans farine, il était difficile de le finir. Mais il ne pouvait pas jeter la préparation, il était contre le gâchis alimentaire.
Aujourd'hui, dimanche, la plupart des boutiques étaient fermées et il voulait pas passer une heure à tourner en ville avant de trouver quelque chose d'ouvert.

Finalement, après quelques instants de réflexion, il se décida à aller à la rencontre de ses voisins. Il s'était toujours dit qu'il voulait faire leurs connaissances, mais n'avait jamais pris le temps de le faire. L'occasion était parfaite. Quand il avait emménagé, on lui avait fait comprendre que toutes les personnes du bâtiment travaillaient au même endroit que lui, mais il ne savait pas qui logeait dans les appartements adjacents. Il n'avait jamais croisé personne.

Noa fit le tour de l'ilot centrale et vint se placer derrière sa fille. Il la regarda travailler par dessus son épaule. Elle venait de faire une erreur, mais il ne lui dit rien. Il passa une main dans ses cheveux et lui embrassa le dessus du crâne.
« Je vais demander aux voisins s'ils peuvent nous dépanner en farine. »
La petite hocha la tête, concentrée.

Noa mit ses pantoufles, attrapa ses clefs et sortit.

Il alla frapper à l'appartement n°32, juste à côté, mais personne ne répondit. Il fit quelques pas et se plaça devant la porte du n°33. Il frappa trois coups distincts.

Les fraises à la chantilly étaient presque un cliché, mais également une valeur sure. Surtout tard dans la nuit. Aeryn prenait-elle cette histoire de mise à contribution de son mari un peu trop littéralement ? Elle avait besoin d’un scientifique éveillé lors des missions de JP1, pas d’un zombi en manque de sommeil à cause des caprices de sa femme. Elle allait répondre mais la remarque sur la prescription de massage la fit éclater de rire.

« - Si je pouvais faire des ordonnances comme ça, je pense que je commencerai par faire de l’automédication. »

Son hôte s’éclipsa alors que l’on venait de frapper et une voix qui lui disait quelque chose se fit entendre.

* En parlant d’automédication…* songea-t-elle en voyant entrer le neo zelandais dans le salon.

Elle dut fouiller dans sa mémoire pour se souvenir du nom du grand barbu mais elle avait vu passer son dossier récemment, lorsqu’elle l’avait accepté dans JP1. Uniquement pour ses capacités informatiques, bien entendue.

« - Monsieur Pakeha. Je ne savais pas que vous étiez sur terre, » dit-elle en s’avançant pour lui serrer la main.

Elle bloqua quelques secondes sur le t-shirt, puis comprit la dernière phrase d’Aeryn et sourit. Elle ne l’avait jamais vu si détendue mais ça n’était pas désagréable.

Lorsque la porte s'ouvrit sur une jolie blonde-rousse aux yeux vert, Noa fit un léger pas en arrière dû à la surprise. Il venait de frapper à la porte de la chef de base ! Quel idiot ! Il l'avait rencontré il y a quelques jours lors d'une réunion suite aux problèmes survenu sur le JPS. Il avait alors été impressioné par cette jeune femme qui tenait les rênes de la station et par le respect qu'elle inspirait. Lorsqu'elle lui proposa du papier toilettes, il sortit de son étonnement. Il ne comprit pas tout de suite mais suivit le regard de celle qui se tenait devant lui. Il ria, légèrement gêné.
« Excusez-moi, je ne savais pas que vous habitiez là.... C'est un cadeau de ma fille. » ajouta t-il comme pour se justifier, en attrapant un bout du tee-shirt entre son pouce et son index.


Il entra dans la pièce et serra la main de Aeryn Sincet. C'est alors qu'il aperçu Garett. Il lui sourit et vint la saluer.
« Bonjour Docteur Garett ! Oh, j'essaie de rentrer à la maison chaque soir si le travail me le permet.»
Il se tourna de nouveau vers Aeryn.
« Je ne veux pas vous déranger, mais je suis en train de faire un gâteau, et il me manque un peu de farine. Je voulais savoir si vous accepteriez de m'en dépanner ? »

Noa se passa une main sur la nuque. La situation était des plus étranges. Frapper à la porte du big boss d'une station orbitale pour lui demander de la farine.... C'était … peu commun.

« Si vous n'êtes pas occupées, et si la proposition vous intéresse, j'aimerais vous inviter à boire le café ou le thé chez moi. J'habite juste à côté.... Il y aura du gâteau ! » dit-il avec un large sourire, en regardant à la fois Garett et Sincet.

Rentrer à la maison chaque soir, ça n’était pas une mauvaise idée si la maison en question n’était pas désespérément vide. Dormir sur la station assurait à Nadira de voir quelques visage amis au diner et au petit déjeuner et avoir ainsi l’illusion d’une vie sociale.
Elle écouta Aeryn se défendre d’être un dragon et ajouta, a mis voix, alors que celle-ci passait dans la cuisine.


« - Elle ne dévore le personnel de la station que pour le déjeuner. C’est facilement indigeste, sinon.»


Elle se souvenait du dossier de l’informaticien et avait vu la mention faite au sujet de sa fille. Difficile de le voir en papa gâteau… jusqu’à maintenant. Il lui faisait penser, ce matin, à un gros nounours pris la main dans un pot de miel… ou de farine vide en l’occurrence.


Elle se demanda un instant si l’invitation la concernait mais le regard du Neo Zelandais était clair. Pour un peu on aurait pu croire à des rapports de voisinage normaux entre des gens normaux.


« - Je peux fermer les yeux sur une part de gâteau, Aeryn. Mais je vous surveille… de près. »


Elle faisait les gros yeux mais son sourire démentait sa supposée sévérité.  Bonne humeur et détente était bien plus bénéfique pour la femme enceinte et son enfant que toutes les analyses du monde. Et ca ne lui ferait pas de mal non plus de partager un moment pareil.

Noa sourit à la remarque de Sincet et la vit disparaître dans la cuisine. Garrett en profita pour en rajouter une couche et le sourire du jeune homme s'élargit. Lorsque Aeryn Sincet revînt de la cuisine avec un paquet de farine, Noa lança son invitation et précisa, après la réponse de la chef de base:
" J'ai aussi de quoi faire du chocolat chaud, bien entendu ! "
Il prit le paquet en la remerciant et fit signe aux deux femmes de le suivre.
Ils firent trois pas dans le couloirs et se retrouvèrent devant la porte que le néo-zélandais ouvrit.

L'appartement était décoré de manière plutôt hétéroclyte. Il y avait à la fois des peintures maoris accrochées au mur à côté de dessins d'enfants et de photographies de paysages amateur. Le mobilier était celui d'origine inclus avec l'appartement. La cuisine était ouverte sur le salon. Elle était positionnée en U autour d'un haut et large plan de travail en bois. La salon était équipé d'un gros canapé gris et d'une table basse noire. Il n'y avait aucune télévision mais une large bibliothèque à moitié remplie. Sur les étagères du haut, quelques objets de valeurs étaient exposés près de trois photos encadrées.

Noa entra dans la cuisine suivit des deux femmes.
" On peut s'assoir à la cuisine le temps que je finisse ce gâteau."
Emy, perchée sur sa chaise, leva les yeux de son cahier et dévisagea les deux inconnues.
" Emy, je te présente deux collègues. Aeryn Sincet et Nadira Garett. Asseyez-vous, voici des chaises hautes. "
La petite fille les salua d'un hochement de tête en glissant un timide "Bonjour".

Noa lança la cafetière et mis du lait dans une casserole.
" J'ai aussi du thé si vous préférez !" dit-il.
En attendant les boissons, Noa ouvrit le paquet de farine pour finir son gâteau. La préparation fut terminée en moins de cinq minutes.

Emy continuait à regarder les deux femmes.
"C'est quoi votre métier ?"

Noa la regarda du coin de l’œil lorsqu'il enfourna la gâteau. Emy savait que son travail relevait toujours du secret défense. Elle savait seulement qu'il travaillait avec des militaires et qu'il faisait "des choses biens". Souvent elle essayait de soutirer des informations ou glaner des indices en posant des questions anodines.