/ Infirmerie / - / Armurerie et stockage / - / Quartier de Sarah Lawrence /
Lawrence avait fait un crochet par l’armurerie. Elle y avait restitué son matériel et l’arme de poing qui lui restait. Elle observait du coin de l’œil le personnel affairé à ranger tout ce qui avait été utilisé au cours de la mission. Elle se dirigea ensuite vers son casier et récupéra son communicateur. Un message était en attente. Elle referma négligemment la porte de son casier et commença à le lire. Un sourire s’épanouit sur les lèvres de Sarah. Elle tapota sur l’appareil tout en rejoignant machinalement ses quartiers.
Le temps de finir le message elle était arrivée à l’entrée de ses quartiers. Elle passa sa carte magnétique pour en ouvrir la porte et y pénétra. Rien n’avait changé. L’endroit était relativement spacieux pour un bâtiment comme l’Achilles. Son lit situé à sa droite était toujours impeccablement fait. Quelques bacs plastiques se trouvaient sous celui-ci, il y avait dedans quelques vieux livres, des magazines divers, une console portable et une flasque d’un tort boyaux à la facture douteuse soigneusement dissimulée au milieu d’un nécessaire à cirage. Cette dernière côtoyait quelques tubes à cigares d’une qualité très moyenne. Sarah retira sa veste et la jeta dans le panier à linge standard qui reposait au pied du lit.
Elle s’assit sur son lit faisant face à l’armoire en métal qui était soigneusement vissée à la paroi. Dans un grognement pénible elle retira ses rangers et les déposa non loin du bac à linge. Son pantalon vint bientôt rejoindre sa veste. Elle ouvrit son armoire qui tenait plus du casier qu’autre chose et commença à passer en revue sa maigre garde-robe. Il n’y avait pas beaucoup de place pour le superflu, c’était en tout cas vrai à bord d’un bateau, un peu moins ici. Le plus gros de ses vêtements et surtout ceux civils étaient à bord de ses quartiers au JPS. Ici deux BDU bleus en côtoyaient quatre de couleur noir. Une tenue de cérémonie blanche reposaient à côté d’une tenue classique pour les sous-officiers de la marine et de la célèbre tenue beige pour l’administratif. Ses couvre-chefs reposaient sur une étagère occupant le haut du casier. Les bérets du STD côtoyaient les casquettes de service à huit pointes de son passé et les chapeaux d’apparats. Derrière le tout était à nouveau cachée une bouteille de rhum de très bonne qualité. Son cachet était intact. Une très vieille boîte en bois reposait à ses côtés. Un héritage familial, le seul qu’elle avait emmené avec elle lors de sa première affectation. Un révolver de la seconde guerre mondiale reposait à l’intérieur, le genre de modèle plus destiné à la collection qu’à l’utilisation. Les plaquettes de la poignée avaient été gravées des premiers insignes du bâtiment à bord duquel avait sombré son lointain ancêtre. Une gravure reprenant ses dernières paroles « Don’t surrender the ship ! » couraient le long du canon. 6 anciennes cartouches accompagnaient l’arme. Bien qu’ancien le revolver avait toujours été parfaitement entretenu et paraissait aussi neuf qu’au premier jour. Cette boîte était enterrée sous plusieurs autres plus petites contenant ses quelques décorations. Toutes étaient fermées et semblaient avoir été jetées là sans délicatesse. Dans de petites étagères courant le long des tenues étaient pliés t-shirts et débardeurs ainsi que les fameux et très affriolants sous-vêtements de l’armée. Tout en bas les rangers de terrain accompagnaient les escarpins qui complétaient sa tenue de cérémonie.
Sarah soupira et prit une tenue aux motifs déstructurés de la marine. Elle se retourna, jeta un œil aux photographies qui étaient collés à la gomme au-dessus de son lit. Un vieux cliché de ses parents, un autre avec son père, quelques images de ses anciens camarades des riverines, une ou deux photos prises à la volée d’elle ou de camarades de son passé composaient la seule décoration de ses quartiers. Elle passa devant son tout petit bureau sur lequel traînait quelques feuilles et un ordinateur avec le minimum pour faire de la paperasse et taper un rapport. Elle alluma un vieux poste qui y avait trouvé sa place et poursuivit sa route sur la mélodie de Buffalo Springfield et de sa chanson For what It’s Worth.
La jeune femme arriva enfin à douche privée, sommet du luxe pour elle, et put profiter d’une douche brûlante après s’être débarrassée de ses derniers vêtements. Elle profita d’abord de la chaleur de l’eau pour détendre ses muscles, reposer son corps et se rendre compte à quel point elle l’avait sollicité. Elle passa ensuite de longues minutes à s’inspecter. En dehors de quelques bleus et d’ongles cassés qu’elle mettrait une éternité à rattraper tout était en ordre. Elle se savonna soigneusement et chassa la crasse de sa peau, elle se sentit respirer à nouveau, comme soulagée d’un poids. Tout ce temps son esprit était ailleurs, comme entre deux, elle agissait en mode automatique. Elle était sortie en mode d’autopilotage et s’était brossé les dents pour chasser les derniers grains de poudre et de poussière. Elle ouvrit un petit placard pour ranger sa brosse à dent et s’arrêta net. Son regard avait accroché les boîtes orange de comprimés qui s’y trouvaient. De quoi lutter contre un mal de tête principalement. Mais également les « vitamines » fournies au personnel militaire. Le genre à donner un bon coup de fouet pour les missions difficiles. D’autres du même type s’y trouvaient. Rien d’illégale, rien de surprenant pour du personnel de terrain amené à rester de longues périodes sur le terrain avec peu de repos. Sarah soupira et pris une des boîtes pour en avaler un comprimé. Sans ça elle ne dépasserait jamais son lit. Elle croqua dedans et le laissa agir le temps d’enfiler sa tenue et de se coiffer convenablement.
En quittant sa cabine Sarah avait de nouveau l’air en forme. Son visage avait l’air encore fatigué et ne pouvait mentir, mais elle se sentait bien. Ses gestes étaient rapides, précis, comme si tout allait bien. Le cachet avait fait effet mais elle devrait compter sur du repos après ça. Elle vissa une casquette huit pointes sur sa tête et prit la direction du mess. Elle ne vit personne de l’équipe d’intervention, ils étaient certainement en train de faire quelque chose de bien plus raisonnable qu’elle comme prendre du repos.
La jeune femme suivit les directives du docteur et se rendit aux mess. Elle y ingurgita une généreuse tasse de café et pris son temps pour manger quelque chose de chaud. Elle conclut sa pause avec une pâtisserie sucrée.
Sa montre lui laissait entendre que 45 bonnes minutes s’étaient écoulées depuis son départ de l’infirmerie. Soit le double de ce que lui avait demandé à minima le docteur. Sarah se leva en s’époussetant, tira sur les pans de sa veste et partit en direction du hangar.
/ Quartiers de Sarah Lawrence / - / Mess / - / Hangar /
Lawrence avait fait un crochet par l’armurerie. Elle y avait restitué son matériel et l’arme de poing qui lui restait. Elle observait du coin de l’œil le personnel affairé à ranger tout ce qui avait été utilisé au cours de la mission. Elle se dirigea ensuite vers son casier et récupéra son communicateur. Un message était en attente. Elle referma négligemment la porte de son casier et commença à le lire. Un sourire s’épanouit sur les lèvres de Sarah. Elle tapota sur l’appareil tout en rejoignant machinalement ses quartiers.
Sarah Lawrence a écrit:N’importe lequel d’entre nous aurait fait de même. Nous sommes une équipe et on doit pouvoir compter les uns sur les autres sur le terrain comme en dehors. Merci pour la bonne nouvelle, je paie la première tournée au mess après le débriefing.
Le temps de finir le message elle était arrivée à l’entrée de ses quartiers. Elle passa sa carte magnétique pour en ouvrir la porte et y pénétra. Rien n’avait changé. L’endroit était relativement spacieux pour un bâtiment comme l’Achilles. Son lit situé à sa droite était toujours impeccablement fait. Quelques bacs plastiques se trouvaient sous celui-ci, il y avait dedans quelques vieux livres, des magazines divers, une console portable et une flasque d’un tort boyaux à la facture douteuse soigneusement dissimulée au milieu d’un nécessaire à cirage. Cette dernière côtoyait quelques tubes à cigares d’une qualité très moyenne. Sarah retira sa veste et la jeta dans le panier à linge standard qui reposait au pied du lit.
Elle s’assit sur son lit faisant face à l’armoire en métal qui était soigneusement vissée à la paroi. Dans un grognement pénible elle retira ses rangers et les déposa non loin du bac à linge. Son pantalon vint bientôt rejoindre sa veste. Elle ouvrit son armoire qui tenait plus du casier qu’autre chose et commença à passer en revue sa maigre garde-robe. Il n’y avait pas beaucoup de place pour le superflu, c’était en tout cas vrai à bord d’un bateau, un peu moins ici. Le plus gros de ses vêtements et surtout ceux civils étaient à bord de ses quartiers au JPS. Ici deux BDU bleus en côtoyaient quatre de couleur noir. Une tenue de cérémonie blanche reposaient à côté d’une tenue classique pour les sous-officiers de la marine et de la célèbre tenue beige pour l’administratif. Ses couvre-chefs reposaient sur une étagère occupant le haut du casier. Les bérets du STD côtoyaient les casquettes de service à huit pointes de son passé et les chapeaux d’apparats. Derrière le tout était à nouveau cachée une bouteille de rhum de très bonne qualité. Son cachet était intact. Une très vieille boîte en bois reposait à ses côtés. Un héritage familial, le seul qu’elle avait emmené avec elle lors de sa première affectation. Un révolver de la seconde guerre mondiale reposait à l’intérieur, le genre de modèle plus destiné à la collection qu’à l’utilisation. Les plaquettes de la poignée avaient été gravées des premiers insignes du bâtiment à bord duquel avait sombré son lointain ancêtre. Une gravure reprenant ses dernières paroles « Don’t surrender the ship ! » couraient le long du canon. 6 anciennes cartouches accompagnaient l’arme. Bien qu’ancien le revolver avait toujours été parfaitement entretenu et paraissait aussi neuf qu’au premier jour. Cette boîte était enterrée sous plusieurs autres plus petites contenant ses quelques décorations. Toutes étaient fermées et semblaient avoir été jetées là sans délicatesse. Dans de petites étagères courant le long des tenues étaient pliés t-shirts et débardeurs ainsi que les fameux et très affriolants sous-vêtements de l’armée. Tout en bas les rangers de terrain accompagnaient les escarpins qui complétaient sa tenue de cérémonie.
Sarah soupira et prit une tenue aux motifs déstructurés de la marine. Elle se retourna, jeta un œil aux photographies qui étaient collés à la gomme au-dessus de son lit. Un vieux cliché de ses parents, un autre avec son père, quelques images de ses anciens camarades des riverines, une ou deux photos prises à la volée d’elle ou de camarades de son passé composaient la seule décoration de ses quartiers. Elle passa devant son tout petit bureau sur lequel traînait quelques feuilles et un ordinateur avec le minimum pour faire de la paperasse et taper un rapport. Elle alluma un vieux poste qui y avait trouvé sa place et poursuivit sa route sur la mélodie de Buffalo Springfield et de sa chanson For what It’s Worth.
La jeune femme arriva enfin à douche privée, sommet du luxe pour elle, et put profiter d’une douche brûlante après s’être débarrassée de ses derniers vêtements. Elle profita d’abord de la chaleur de l’eau pour détendre ses muscles, reposer son corps et se rendre compte à quel point elle l’avait sollicité. Elle passa ensuite de longues minutes à s’inspecter. En dehors de quelques bleus et d’ongles cassés qu’elle mettrait une éternité à rattraper tout était en ordre. Elle se savonna soigneusement et chassa la crasse de sa peau, elle se sentit respirer à nouveau, comme soulagée d’un poids. Tout ce temps son esprit était ailleurs, comme entre deux, elle agissait en mode automatique. Elle était sortie en mode d’autopilotage et s’était brossé les dents pour chasser les derniers grains de poudre et de poussière. Elle ouvrit un petit placard pour ranger sa brosse à dent et s’arrêta net. Son regard avait accroché les boîtes orange de comprimés qui s’y trouvaient. De quoi lutter contre un mal de tête principalement. Mais également les « vitamines » fournies au personnel militaire. Le genre à donner un bon coup de fouet pour les missions difficiles. D’autres du même type s’y trouvaient. Rien d’illégale, rien de surprenant pour du personnel de terrain amené à rester de longues périodes sur le terrain avec peu de repos. Sarah soupira et pris une des boîtes pour en avaler un comprimé. Sans ça elle ne dépasserait jamais son lit. Elle croqua dedans et le laissa agir le temps d’enfiler sa tenue et de se coiffer convenablement.
En quittant sa cabine Sarah avait de nouveau l’air en forme. Son visage avait l’air encore fatigué et ne pouvait mentir, mais elle se sentait bien. Ses gestes étaient rapides, précis, comme si tout allait bien. Le cachet avait fait effet mais elle devrait compter sur du repos après ça. Elle vissa une casquette huit pointes sur sa tête et prit la direction du mess. Elle ne vit personne de l’équipe d’intervention, ils étaient certainement en train de faire quelque chose de bien plus raisonnable qu’elle comme prendre du repos.
La jeune femme suivit les directives du docteur et se rendit aux mess. Elle y ingurgita une généreuse tasse de café et pris son temps pour manger quelque chose de chaud. Elle conclut sa pause avec une pâtisserie sucrée.
Sa montre lui laissait entendre que 45 bonnes minutes s’étaient écoulées depuis son départ de l’infirmerie. Soit le double de ce que lui avait demandé à minima le docteur. Sarah se leva en s’époussetant, tira sur les pans de sa veste et partit en direction du hangar.
/ Quartiers de Sarah Lawrence / - / Mess / - / Hangar /