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descriptionC'est la faute de Tonatiuh EmptyC'est la faute de Tonatiuh

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Thena courrait à perdre haleine dans le couloir. Les traits tendus, le cœur battant la chamade. Elle était si proche... Encore quelques mètres.
La porte se profilait au loin avec son écriteau délicat porteur de tant de promesses et d'espoir.
L'état d'urgence avait été décrété il y a moins de deux minutes, alors que Thena était sur le chemin de la salle d’entraînement. Aux premiers signes, elle avait rapidement fait demi-tour et avait pris le chemin le plus court sans se détourner de son nouvel objectif. Maintenant qu'elle était si proche, il lui semblait que le couloir s'allongeait sous ses pas et qu'elle n'arriverait jamais à temps.
Une goutte perla sur sa tempe.
Elle ne savait pas vraiment ce qu'il était en train de se passer ni pourquoi, mais elle savait qu'il fallait agir vite. Elle n'avait pas le choix. Si elle n'arrivait pas à temps, les conséquences pourraient être terribles, dévastatrices, et elle n'était pas sûre de pouvoir s'en remettre.
La shavadaï serra les dents si fort que sa mâchoire grinça.
La porte tanguait sous ses yeux. Plus que deux mètres. L'écriteau semblait la narguer en lui offrant la promesse d'une chose qu'elle n'aurait peut être jamais la chance d'effleurer. Elle tendit la main droite devant elle.
Le contact du métal glacé de la poignée contre sa peau faillit lui faire perdre le contrôle. Elle se ressaisit à temps et poussa cette porte comme on toucherait du doigt le Saint Graal.
L'écriteau indiquait ; « Toilettes ».

Par chance, il n'y avait personne. Thena se rua sur la première cabine de libre et d'une main tremblante ferma le verrou avant de se jeter sur le trône.
ENFIN !
Maintenant que toute la tension s'était envolée, elle comprenait mieux ce qu'il lui arrivait et devina sans peine la cause de son malheur.
Tout ça, au final, c'était à cause de Tonatiuh !
Oui ! Tout devenait clair à présent ! S'il ne les avaient pas attaqués, il n'aurait pas envoyé de Gnitars sur le JPS, Aynira n'aurait pas détruit le réfectoire en tentant d'en tuer un. Et si le réfectoire n'avait pas été détruit, hier soir, Thena aurait mangé correctement et n'aurait pas avalé ces rations de survie dégueulasse. Et si elle avait mangé correctement hier soir, elle ne se serait pas relevé en pleine nuit pour tenter de glaner un peu de nourriture mangeable dans les débris du réfectoire. Et elle ne serait pas tombé sur cette cuisse de poulet qui sentait le poisson. Et elle ne l'aurait pas avalé. Et elle n'aurait pas eu un diarrhée éclair sur le chemin de la salle d’entraînement...
Oui, définitivement, tout ça, c'était la faute de Tonatiuh !

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Voilà maintenant deux heures qu'ils n'avaient pas fait de pause. Entre le suivi des blessés et la remise en état de l'infirmerie, il y avait largement de quoi s'occuper. Il n'avait pas besoin, en plus, que le JPS lui refile ses patients. Mais lorsque ce techniciens avait s'était prit un meuble de cinquante kilo sur le torse en réparant une conduite dans le mess de la station, il ne restait plus de médecin disponible. Une bonne bande de feignants d'après Charlie. Cependant, sa conscience professionnelle l'empêchait de laisser ce pauvre idiot sans les soins appropriés. 

Il avait passé plus d'un quart d'heure à ausculter l'imbécile sur place et à le forcer à l'arrêt quelques jours. Pourquoi tout le monde s'évertuait à contre-dire l'avis d'un médecin. S'il savait mieux que Charlie ce qui était bon pour sa santé, il ne l'aurait pas appelé. 

Hawkins avait fait son travail tant bien que mal avec un bras inutilisable mais il avait réellement besoin d'une pause de quelques minutes. Il ordonna à deux techniciens de conduire le troisième à l'infirmerie, précisant qu'il les rejoindrait sous peu. Il devait aller satisfaire des besoins primaires. Sous le regard étonné et amusé des personnes présentes, il quitta la pièce pour rejoindre le lieu identifié par le panneau "Toilettes". Il poussa la porte de sa main libre en essayant de ne pas penser aux dizaines de bactéries qui venait de se poser sur lui à ce simple contact et pénétra dans une cabine inoccupé. 

Il lui fallut plusieurs minutes pour verrouiller la porte et désinfecter au mieux la cuvette avec son bras en écharpe puis il put faire ce pourquoi il était venu. Des bruits étranges lui parvinrent de la cabine adjacente et il regretta de ne pas avoir choisis un box plus éloignés. De toute évidence, le pauvre malheureux à côté de lui avait des problèmes gastriques. mais ce n'était pas ici un lieu de diagnostic. 

Le plus long et fastidieux fut de se rhabiller convenablement dans cet endroit exigu et avec un seul bras valide. Il faisait un vacarme de tous les diables et heurta plusieurs fois les parois avec son épaule ou son plâtre, pestant intérieurement de se contaminer ainsi pour une chose aussi idiote et anodine qu'un passage au toilettes. 

Enfin, après de longues minutes qui le laissèrent essoufflé et à bout de patience, il tira le loquet qui servait à verrouiller la porte. Mais celui-ci ne bougea pas d'un millimètre. Après une seconde d'immobilité morbide, Charlie retenue l'expérience en vain. Quoi qu'il faisait , le loquet ne refusait de bouger. la respiration du médecin commença à s'accélérer et il senti les sueurs froides parcourir son corps. C'est à ce moment là que son calme partit au même endroit que ce qu'il avait extrait de lui quelques instants plus tôt. 

"AU SECOURS ! AIDEZ-MOI ! A L'AIDE !!"

Il répétait la même litanie encore et encore dans l'espoir que quelqu'un l'entende et vienne le délivrer de ce terrible cauchemar. 

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Thena était en plein décryptage des hiéroglyphes grossiers tracés au marqueur noir sur la porte intérieure de la cabine lorsque quelqu'un prit place sur le trône adjacent au sien. La shavadaï n'y prêta pas vraiment attention. Elle était en train de se demander s'il était vraiment écrit le nom de la chef de base au centre d'un phallus poilu, ou si ses yeux lui jouaient des tours. Elle se gratta le menton en finissant sa besogne. Où les militaires de la base trouvaient-ils le temps et l'inspiration pour de tels chefs-d’œuvre ? Elle balada son regard sur les inscriptions. Elle ricana intérieurement en apercevant un minuscule cœur avec l'annotation « Jess » au centre. Quelles niaiseries !

Soudain Thena perdit son sourire. Elle plissa les yeux et se rapprocha du côté gauche de la cabine. Ce qu'elle y lut l'effraya au plus haut point. Elle déroula une grande quantité de papier, s'essuya et s'habilla prestement pour se rapprocher un peu plus du mur. Elle ouvrit de grands yeux, ronds d'incompréhension.
Au dessus du rouleau de papier toilette, presque imperceptible, il y avait une petite inscription gravée dans le bois. Elle était à peine lisible et la shavadaï l'avait manquée plusieurs fois. Mais maintenant qu'elle la voyait, elle en était sûre.
Son nom était bien là : « Thena »
Furieuse, la jeune femme leva la jambe et posa son pied droit sur la cuvette des toilettes (merci l'hygiène!). D'un geste adroit, elle dégaina un petit couteau coincé dans sa botte et entreprit de rayer l'inscription. Les copeaux de bois volèrent et emportèrent le nom avec eux.
Sa besogne terminée, elle rangea le couteau à sa place, tira la chasse et sortit de la cabine en trombe. Elle claqua violemment la porte derrière elle et se dirigea vers les lavabos.
C'est à ce moment qu'une plainte s'échappa de la cabine voisine à la sienne.
Quelqu'un demandait de l'aide.

Thena n'eut pas le temps de se demander quelle raison obscure et sale pouvait pousser quelqu'un à demander de l'aide aux toilettes. Non, ce qui la frappa était que cette voix, était celle d'un homme. La shavadaï se retourna lentement et aperçu les urinoirs alignés derrière elle. Elle ferma les yeux, leva la tête en serrant les dents et se claqua le front avec la paume de sa main.
Et merde ! Elle s'était encore trompée !
Habituée à se faire passer pour un garçon aux côtés de l'Alliance Luxienne, il y avait certains réflexes qui étaient devenus naturels, comme, pousser la porte des toilettes hommes par exemple...
Au final Thena s'en fichait, dans sa tête la barrière des conventions et des différences entre les deux sexes s'était brisée depuis longtemps.
Elle ouvrit un robinet et commença à se nettoyer les mains, tentant d'ignorer les cris provenant de la cabine derrière elle.

Quand elle eut finit, elle se dirigea enfin vers la porte d'où émanait les hurlements en boucle.

«  Woh Woh ! On se calme ! Il se passe quoi là ? » brailla t-elle pour couvrir les lamentations paniquées de son occupant.

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"AU SECOURS ! AIDEZ-MOI ! A L'AIDE !!"

Charlie ne reprenait sa respiration que pour pouvoir crier de nouveau.

"AU SECOURS ! AIDEZ-MOI ! A L'AIDE !!"

A force, quelqu'un finirait bien par l'entendre. Lui-même, trop occupé à hurler n'avait pas entendu qu'il y avait déjà quelqu'un dan la pièce. Il en avait même oublié la présence du malheureux à l'indigestion, mais lui aurait sans doute du mal à se sortir de ses propres problèmes.

Puis soudain, une voix lui répondit. Loin d'être soulagé d'avoir enfin de l'aide, la première pensée qui vint à Charlie fut le timbre de cette voix. Cela ressemblait à une voix de femme. Quoique, étant donné qu'elle avait aussi crié, c'était compliqué à affirmer. D'abord, il y eut le silence. Hawkins ne savait pas quoi répondre. Devait-il faire comme si de rien était et exposer son problème ou gérer d'abord un sérieux manque de respect dans la structure sociale actuelle.

"Vous êtes une femme ?! Vous n'avez rien à faire là. Ce sont les toilettes pour hommes."

Décidément, il n'y parvenait pas. Les différents professionnels avaient passé tellement de temps à lui inculquer les règles de base de la bienséance pour évoluer en toute sécurité dans la société qu'il était devenu très difficile de s'en éloigner. Une femme dans les toilettes des hommes, cela ne se faisait pas, voilà tout. Si les règles existaient, c'était pour une bonne raison.

L'avantage, c'était que l'importune avait eu le mérite de calmer Charlie. Il était de nouveau totalement calme bien que perturbée par la présence féminine dans ce haut lieu de la masculinité et, évidemment, parler à une porte de WC, enfermé à l'intérieur de l'exiguë cabine à mille lieu de ce qu'il nommerait "un endroit hygiénique".

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Thena leva les sourcils si haut qu'ils s'effaçaient presque sous ses cheveux désordonnés.
La réaction de l'occupant de la cabine laissa la jeune femme perplexe.
D'accord, il pouvait paraître surprenant de croiser une nana dans les toilettes pour hommes, mais Thena avait décelé dans sa voix une vraie nécessitée à obtenir une réponse à sa question, comme si elle était d'une importance capitale, existentielle. La panique qui transpirait dans ses appels à l'aide avait totalement disparu pour laisser place à quelque chose mêlant incompréhension et reproche.
L'homme paraissait sincèrement outré.

Thena ne voyait pas qui pouvait bien être l'individu derrière la porte. Elle avait une terrible mémoire des noms et des visages, mais se rappelait parfaitement des sons et des timbres de voix. Pourtant, elle n'avait jamais entendu cet homme. Elle en était certaine. Un nouveau venu ? Un visiteur exceptionnel ? Peut-être un politique de passage... La situation serait vraiment drôle...

La shavadaï se gratta vigoureusement la tempe puis lâcha simplement :

" Bon, puisque ma présence vous gêne tant que ça, je vais sortir. Bon courage ! Quel que soit votre problème ! "
Elle appuya la fin de sa phrase, comme pour le narguer et l'exaspérer. Elle ne pu s'empêcher de sourire à cette situation pour le moins cocasse.
La jeune femme pivota sur elle-même et s'éloigna d'un pas rapide.
Elle mis la main sur la porte, prête à la franchir, quand...

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Charlie en était encore à se demander pour quelle obscure raison une femme se retrouvait dans les toilettes des hommes. Si son cerveau avait fonctionné comme la plupart des gens, des hypothèse peut catholiques lui auraient sauté aux yeux mais étant tel qu'il était, il n'y voyait qu'une illogique pure.

Cela ne devait pas être et il le fit savoir mais lorsque l'intruse annonça son départ de du lieu, bien que cela soit correct vis à vis des convenances, une part de l'esprit du médecin s'alarma. Si la jeune femme partait, qui l'aiderait ?

"Attendez ! Sortez-moi d'abord de là !"

Ce n'est qu'après quelques secondes de silence qu'il se souvint des conseils de son psychologue.

"S'il vous plaît."

Il ne restait plus qu'à espérer que la jeune femme ne soit pas déjà partie ou que, dans le pire des cas, elle soit allé cherché quelqu'un d'autre. Enfermé dans cet espace plus que réduit sans possibilité de sortie était loin d'être agréable pour le jeune médecin et il senti son coeur se remettre à battre à tout vitesse. Allait-il mourir ici, le bras dans le plâtre, dans une station spatiale en orbite autour de la Terre et coincé dans les toilettes. Si la perspective de son souvenir après la mort avait été un tant soit peu important pour lui, il aurait trouvé une telle mort insultante.

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Thena avait la main sur la poignée de la porte. Elle avait stoppé son mouvement lorsque l'homme lui avait demandé, plutôt brutalement, de le sortir de là.
Alors comme ça il était coincé dans les toilettes ? Plutôt marrant comme situation.
La jeune femme se demanda une seconde ce qu'elle aurait fait si elle s'était retrouvé à sa place. La réponse était simple ; la porte aurait sûrement fini en miettes et elle se serait éclipsé sans mot dire.

La shavadaï sourit. Sortir de la pièce sans un mot aurait été vraiment tentant.... mais la curiosité de découvrir celui qui était enfermé pesait plus lourd dans sa balance interne.
Elle lâcha donc la poignée et fit demi-tour en ricanant.

“Okay, je vais voir ce que je peux faire.... Mais vous aurez une dette envers moi !”

Quand elle arriva devant la porte récalcitrante, elle se pencha légèrement en avant, les mains sur les cuisses pour examiner le verrou.
Une sécurité en plastique permettait justement de forcer l'ouverture dans ce genre de situation. La jeune femme récupéra son couteau coincé dans sa botte et inséra la pointe dans la fente. En exerçant une pression continue elle pivota le couteau sur la droite dans l'espoir de débloquer le bazar. Sa manœuvre n’eut pas l'effet escompté. Au contraire. La pièce de plastique vola en éclat et Thena, complètement déséquilibrée, s'échoua le long de la porte en gravant un long sillon dans le bois de la pointe de son couteau.


“Төрийн болсон үе шаттайгаар там бурхан өмхий баас нэр!”  jura t-elle dans sa langue natale.

Elle se massa le poignet, à genoux au sol. Un regard à la porte lui fit comprendre que son essai avait été infructueux et que toute autre technique "douce" n'était plus envisageable.

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Charlie fut soulagé en entendant la voix féminine assurer qu'elle allait essayer de l'aider. Mais la fin de sa phrase le laissa perplexe. 

"Une dette ? Qu'attendez-vous de moi au juste. Je vous préviens, je ne ferai rien contre ma volonté."

Ca y était, la peur revenait aussi vite qu'elle était partie. Il n'avait aucune idée de ce que cette femme à la moralité visiblement déviante allait lui demander. Lorsqu'on se baladait dans les toilettes des hommes et exigeait une contrepartie pour aider quelqu'un dans l'embarras, c'était qu'on était vraiment sans scrupules et que les conseils d'un psychologue n'étaient sans doute pas de trop. Qu'allait-elle lui demander ? Finalement, Charlie ne préférait peut-être pas savoir. 

Puis le médecin entendit un bruit étrange. Comme un raclement suivit d'une chute et d'un discours incompréhensible. La jeune femme parlait une autre langue, ce qui n'aida pas à rassurer Charlie. 

"Qu'est-ce qui s'est passé ?"

Avoir le son mais pas l'image était très déroutant. Se retrouver piégé dans une cabine exigüe sans savoir ce qui se passait dehors, juste à quelques centimètres de lui était insupportable. Une sensation qu'il n'appréciait pas le moins du monde mais à laquelle il était forcé. 

"Ne me laissez pas là-dedans !"

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Thena ignora ouvertement les jérémiades de l'inconnu et se releva après avoir rangé son couteau. Elle posa le plat de sa main sur la porte et exerça une petite pression pour tester sa solidité.
« Bon, je vais tenter autre chose....mettez vous debout sur la cuvette des WC ! » déclara t-elle sans plus d'explications.

D'un mouvement rapide, elle se baissa et s’allongea au sol afin de voir sous l'espace de la porte si l'homme suivait ses indications. Cela aurait sûrement répugné n'importe qui de se retrouver allongé, la joue collée au sol reluisant des toilettes pour hommes, mais Thena n'y pensa pas une seconde, trop habituée à se mouvoir dans des endroits où l'hygiène générale était plus que douteuse. Au ras du sol, une forte odeur de pisse, de détergeant et de moisi s'invita à ses narines.

En ce moment,Thaïn était de corvée nettoyage-reconstruction du JPS. Elle s'amusa un instant à s'imaginer ordonner à l'amérindien de nettoyer les WC pour hommes. Thena ricanna tout haut de son image intérieure avant de se concentrer de nouveau sur le problème actuel. Par l'ouverture sous la porte, elle vit une paire de chaussure noires très propre et lacées jusqu'au dessus en deux boucles régulières.

« Et on se magne un peu, j'ai pas que ça à foutre. » brailla t-elle.

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Ses injonctions étaient restées sans réponse, sa "sauveuse" se contenta de lui ordonner de monter sur la cuvette. Pour quelle obscure raison devrait-il faire une chose pareille ? Charlie n'était pas très à l'aise dans les situations d'équilibre et son bras plâtré n'allait certainement pas l'aider.

"Pourquoi ?"

Mais, encore une fois, il n'obtint comme réponse qu'un ordre sous couvert d'injures et de grossièretés. Hawkins fronça les sourcils et dut se résoudre à collaborer. D'une manière fort peu élégante, il se hissa sur le rebord de la cuvette. Pourquoi n'y avait-il pas de battant qu'il aurait pu abaisser avant ? Cela lui aurait permit de ne pas de voir jouer les équilibristes sur les rebords en porcelaine épaisse.

"Je suis en position. Vous n'avez pas besoin d'être aussi grossière."

Il n'ajouta pas qu'elle était plus que précaire et qu'il ne tiendrait sans doute pas comme ça très longtemps. Il s'efforça de ne pas bouger, la main valide posé contre le mur, avec dégoût, pour lui servir de soutien.

"Que comptez vous faire exactement ?"

Non pas qu'il l'en aurait empêcher, il était suffisamment lucide pour savoir que de là où il était, il n'y pouvait rien. Mais il peut-être que savoir ce qui allait se passer lui aurait permis de calmer cette angoisse sourde qui le dominait depuis un bon moment maintenant.

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Allongée au sol, Thena vit les deux pieds disparaître lorsque l'homme se mit en position. Elle soupira à la réflexion de l'inconnu. Quelle petite nature ! Heureusement qu'elle jurait en sa langue natale et que personne ne la comprenait sinon, elle se serait déjà surement pris plusieurs blâmes. La jeune femme se redressa prestement et leva les yeux au ciel lorsque l'homme s'emballa en lui demandant ce qu'elle comptait faire. C'était tellement logique pour elle qu'elle préféra l'ignorer,...encore. Elle posa une main de nouveau sur la porte comme pour repérer l'endroit le plus fragile et recula d'un pas.

« Bougez pas surtout...» lâcha t-elle avant de lever la jambe droite et de propulser son pied contre la porte. La serrure céda sous l'impact et projeta quelques éclat de bois. Le battant pivota violemment sur ses gonds et se fracassa contre le mur de droite. Le choc fut si fort que la porte fit plusieurs allers-retours avant de se stabiliser en position ouverte.

La shavadaï pencha la tête sur le côté lorsqu'elle découvrit l'homme debout sur la cuvette des toilettes. Elle ne l'avait pas imaginé comme ça .Étrange.

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Charlie avait la désagréable impression de parler dans le vide. Aucune de ses questions ne trouvait de réponse et cela commençait à l'exaspérer. Néanmoins, comme il souhaitait sortir un jour de cette cabine de toilettes, il obéit à la voix féminine grossière et monta sur la cuvette et ne bougea pas. Mais le bruit qui retentit soudain combiné au choc contre la porte le fit sursauter et il perdit l'équilibre. Lorsque le battant désormais mobile de la porte s'immobilisa, il avait un pied dans l'eau et l'autre au sol. Il jeta un regard inexpressif à la jeune femme dont la silhouette se découpait à travers l'ouverture et retira remit son pied au sec avec le plus grand soin. 

Toute sa volonté ne suffit pas à chasser de son esprit le nombre astronomique de bactéries qu'il transportait sur son extrémité. Il avait besoin d'une douche. Tout de suite. Et ces chaussures aller finir au feu, tout comme ses chaussettes et son pantalon. 

Puis le médecin fixa de nouveau ces prunelles sur le petit bout de femme qui l'avait "libéré". Il entendait la voix du docteur Kinley dans son esprit et se força à ouvrir la bouche. 

"Merci. Je suppose."

Les deux pas gluants qu'il fit pour sortir de la cabine le firent serrer les mâchoires. Il ne supportait pas d'être couvert d'eau ayant préalablement séjourné dans les toilettes. 

"Que faisiez-vous dans les toilettes pour hommes ?"

Et puis il décida que, finalement, cela n'avait pas beaucoup d'importance. 

"Je dois aller me laver et jeter ces vêtements."

Sans plus de cérémonie, il sortie des toilettes et rejoignit le plus vite possible ses quartiers pour passer un temps mémorable sous la douche.  

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L'homme avait un pied dans la cuvette des toilettes et semblait sincèrement écœuré. Il s'approcha d'elle après lui avoir lâché un remerciement qu'il avait visiblement vraiment peiné à formulé. La shavadaï hocha simplement la tête et le reluqua de haut en bas comme si elle découvrait une espèce rare.
L'inconnu lui demanda de nouveau ce qu'elle faisait dans les toilettes pour hommes. Thena ouvrit de grand yeux et resta bouche bée, ne sachant que répondre. Était-ce vraiment la priorité de ce type alors qu'il venait sûrement de passer les minutes les plus humiliantes de sa vie et qu'il repartait à présent avec de la pisse sur le pantalon ? Finalement, il dû se poser la même question car sans plus de cérémonial, il tourna les talons en promettant de jeter ses vêtements.

Thena le regarda s'éloigner et lança avec un large sourire :

« Heureuse de vous avoir rencontré ! »
Qui que ce soit, elle se promit de lui rappeler l'anecdote la prochaine fois qu'ils se croiseraient.
Avec un peu de chance, c'était un gars bien placé et elle pourrait le faire chanter afin d'être sur les meilleures missions.

Elle sourit à cette idée et tourna les yeux vers la porte de la cabine en lambeaux. Et en plus, il faut avouer qu'elle avait prit son pied à défoncer cette malheureuse porte.

Finalement cette journée n'était pas si pourrie.
Et tout ça c'était grâce à Tonatiuh !

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